La ministre en charge de l’Egalité entre les Femmes et les Hommes et de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé était l’invitée de #LaGrandeInterview de Jacques Serais dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
00:00La grande interview européen CNews, bonjour Auroberger, ministre chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
00:19Merci d'avoir accepté notre invitation. Ça y est, le disque est cassé.
00:24C'est-à-dire le disque est cassé ?
00:25L'album du Mozart de la finance.
00:27Non, je crois qu'on fait des choix qui sont des choix courageux. 44 milliards de baisse de la dépense publique.
00:32Je crois que c'est une nécessité pour le pays. Je crois que les Français sont lucides sur le fait qu'on ne peut pas augmenter la dette de manière supplémentaire,
00:39qu'on ne doit pas alourdir la fiscalité sur les ménages et sur les entreprises parce que l'attractivité n'est pas tombée du ciel.
00:46Le fait que pour la huitième année consécutive, la France soit le pays le plus attractif d'Europe, c'est-à-dire la capacité à recréer de l'industrie, à recréer de l'emploi,
00:53c'est aussi lié justement aux politiques économiques et fiscales qu'on a mises en place.
00:57Mais on éteint la musique, la fête est finie ?
00:59Non, il n'y a pas une fête qui a eu lieu ou pas. Il y a des choix qui ont été faits.
01:03Moi, vous savez, je n'aurais jamais honte d'avoir protégé les Français pendant le Covid, d'avoir encore des cinémas, des théâtres, des restaurants, des commerces qui sont ouverts,
01:12alors que dans beaucoup de pays comparables à la France, vous n'avez plus la même vie dans nos centres-bourgs.
01:18Vous avez eu des pertes de compétences parce qu'il n'y a pas eu le chômage partiel.
01:21Donc ça, vous savez, jamais je renierais ce que nous avons fait parce que je pense que, un, il fallait le faire.
01:28Deux, personne ne nous demandait d'arrêter la dépense publique.
01:30Au contraire, on nous demandait au moment où, avec Bruno Le Maire, on a souhaité enlever de la dépense publique, on nous demandait de continuer.
01:36Est-ce que vous convenez aujourd'hui qu'il y a un début de rupture avec François Bayrou, qu'on change de partition ?
01:41En fait, ce qui se passe, c'est tout simplement qu'on est dans un moment politique qui n'est pas le même et un moment budgétaire qui n'est pas le même.
01:48Et donc, on fait des choix. On fait des choix. Et ces choix-là, c'est d'abord le choix de la dépense publique sur l'État, avant de demander des efforts aux Français.
01:55C'est d'abord l'État qui doit être exemplaire, qui doit réduire sa dépense sur les agences, sur les opérateurs, y compris sur la dépense sociale.
02:03Il ne vous a pas échappé qu'on a conduit une réforme des retraites et qu'on a été parfois seul pour conduire cette réforme de retraite.
02:08Parce qu'il y avait peu d'alliés. Le Rassemblement national refusait de supprimer les régimes spéciaux de retraite, par exemple.
02:13Une réforme qui, aujourd'hui, n'est déjà plus suffisante.
02:15Une réforme qui était nécessaire, parce que si nous ne l'avions pas conduite, quel serait le niveau d'endettement de notre pays ?
02:20Il serait bien supérieur à celui qu'on a. Et à l'époque, les mêmes qui, aujourd'hui, disent qu'on a trop endetté ou qu'on a trop dépensé,
02:27refusaient qu'on conduise cette réforme qui était pourtant une nécessité absolue pour notre pays.
02:32D'abord pour nos retraités, pour garantir que leur pension de retraite soit payée.
02:36Laurent Berger, est-ce que les caisses sont vides ou il reste encore des fonds de tiroirs ?
02:41Il reste plus que des fonds de tiroirs parce que la France est un grand pays, parce que la France est une grande nation
02:45et parce que nous avons fait les choix, vous le savez, on assume de baisser la dépense publique
02:49par rapport à ce qu'elle aurait été si rien n'avait été fait, ce qui ne veut pas dire pour autant qu'on ne continue pas à faire des choix
02:55qui sont des choix de protection des Français sur le modèle social, sur le choix du travail, évidemment, qui est le nôtre.
03:02Et puis, sur le réarmement de la France, puisqu'il y a un choix très courageux sur les questions militaires,
03:07et aussi, je tiens à le dire, sur mon budget, sur la lutte contre les violences faites aux femmes,
03:11puisqu'il n'y aura pas un euro en moins pour lutter contre ce qui est un fléau,
03:14c'est-à-dire les violences qui sont faites encore aujourd'hui dans notre pays aux femmes.
03:18On en vient à votre budget, on en vient à vos choix.
03:21Oui.
03:21Vous avez annoncé, il y a quelques jours, la mise en place d'une coalition, d'une dizaine d'associations,
03:28dont la mission sera de dénoncer auprès de l'ARCOM, le gendarme de l'audiovisuel et du numérique,
03:32les contenus haineux en ligne, ces associations, il faudra les payer ?
03:38Alors, déjà, je ne crée pas une dénonciation collective, et je suis très heureuse qu'on me posait la question,
03:43parce que ça permet de clarifier par rapport à beaucoup de contre-vérités que j'ai entendues,
03:47et d'ailleurs, je me réserve le droit, avec mon avocate, d'attaquer en diffamation un certain nombre de choses que j'ai vues,
03:52parce que quand on parle, par exemple, d'autodafé, d'autodafé, c'est-à-dire faire référence aux nazis,
03:57alors que, tout simplement, je veux lutter contre l'antisémitisme, je trouve que c'est particulièrement inapproprié.
04:02On fait face à une explosion de l'antisémitisme dans notre pays, renforcer, par exemple, les associations.
04:07Le budget, ça va coûter combien ?
04:08Renforcer. Alors, déjà, ce ne sera pas un euro de plus, c'est un choix que je fais,
04:12de dire qu'à un moment, à budget constant, je fais des choix.
04:15Et ça, c'est la force de la politique, c'est de faire des choix.
04:18Je n'ai pas demandé un euro en plus, je fais un arbitrage.
04:21Non, mais votre choix, c'est de subventionner des associations qui sont déjà subventionnées.
04:23C'est de renforcer certaines associations, parce que, face à l'antisémitisme, je ne laisserai rien passer,
04:29parce que nous avons fait le choix dans la loi d'avoir des associations qui sont ce qu'on appelle des tiers de confiance,
04:34pour signaler des contenus, et je ne suis pas là pour faire la censure ou de la délation.
04:39En revanche, je refuse que l'antisémitisme, que le racisme, que l'homophobie,
04:43que la haine à l'encontre des femmes, alors qu'on a déjoué un attentat il y a trois semaines,
04:47d'un homme qui voulait tuer des femmes, soit la règle dans notre vie, y compris sur les réseaux sociaux.
04:52Donc oui, j'assume d'accompagner, évidemment, le CRIF, j'assume d'accompagner la LICRA,
04:57j'assume d'accompagner SOS Racisme et d'autres associations.
05:00Le planning familial, LGBT+, oser le féminisme, SOS Homophobie également.
05:05Mais bien sûr.
05:06Et pourquoi je ne le ferais pas ? Parce que vous pensez que l'homophobie, c'est la règle ?
05:10Non, l'homophobie, c'est un délit, ce n'est pas une opinion.
05:12Et donc je considère, oui, que quand on voit, par exemple,