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  • 18/06/2025
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Bruno Rotaillot.
00:02Bonjour Sonia Mabrouk.
00:02Bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:04Vous êtes le ministre de l'Intérieur en charge notamment de la lutte contre la menace terroriste.
00:09Avec l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran, est-ce que cette menace sur notre sol est encore plus importante ?
00:14Comment l'évaluez-vous ?
00:16Il y a deux menaces.
00:18Il y a la menace qui peut être réveillée par les événements entre Israël et l'Iran
00:23qui est liée à la mouvance islamiste endogène, non pas exogène,
00:27c'est-à-dire notamment des jeunes qui se radicalisent avec les événements sur les réseaux sociaux.
00:33Donc ça c'est une menace qu'on ne néglige pas.
00:36La DGSI est chargée de la surveiller tout particulièrement.
00:40Il y a une autre menace qui n'est pas constituée.
00:42La communauté des Iraniens en France, c'est 62 000 personnes.
00:45Mais sachez bien qu'elle ne constitue pas une menace en elle-même
00:47puisque ce sont des Iraniens qui ont fui le régime, qui sont donc des opposants.
00:51En revanche, le régime des Ayatollahs, des Mollahs, a tenté sur le sol français de commettre des attentats
00:59qui ont été déjoués, je pense d'ailleurs, très précisément à un attentat en 2018
01:03qui avait été déjoué contre des opposants d'ailleurs iraniens.
01:08Donc on est très très vigilants.
01:10J'ai fait une réunion vendredi soir avec toutes nos forces,
01:13y compris d'ailleurs les services de renseignement français,
01:16pour qu'on se mette tous au niveau de la menace
01:18et que notamment pour le week-end qui vient, puisqu'on a la fête de la musique,
01:22on a un certain nombre de grands événements, de concerts, de grands concerts,
01:25à Paris mais aussi en France,
01:27on puisse avoir la meilleure protection possible en termes de sécurité pour les Français.
01:31La crainte, ce serait donc, Bruno Rotaillot, des attaques ciblées.
01:34Il est vrai que par le passé, nos services de renseignement avaient alerté sur des attentats,
01:37même des assassinats ciblés sur des personnalités iraniennes exilées ou juives ou israéliennes.
01:43Je pense notamment à une personnalité française en 2021 dont je ne peux pas dire le nom.
01:48C'est le régime, encore une fois, iranien qui était derrière.
01:52Ils utilisent des proxys, c'est-à-dire des hommes de main, en réalité,
01:56qui peuvent être liés simplement au grand banditisme qu'ils payent.
01:59Et ces individus, souvent liés au narcotrafic, ne savent même pas d'ailleurs
02:03que les ordres viennent du régime iranien.
02:05C'est leur façon d'opérer sur le sol français.
02:07Donc on est très, très vigilants.
02:09Nos services les suivent.
02:10Il y a quelques dizaines d'individus que nous suivons tout particulièrement.
02:14Donc nous sommes mobilisés.
02:15Monsieur le ministre de l'Intérieur, sur la ligne de front,
02:17les frappes se sont encore intensifiées cette nuit.
02:19Donald Trump veut une capitulation sans condition.
02:22Nous sommes sans doute à un tournant dans ce conflit
02:24avec possiblement une intervention directe américaine.
02:27Le président français réunira tout à l'heure un conseil de défense et de sécurité.
02:31Emmanuel Macron qui affirme de son côté que ce n'est pas avec la force,
02:34que ce n'est pas avec les bombes qu'on change un régime, sinon c'est le chaos.
02:37Mais est-ce que ce n'est pas déjà le chaos avec ces ayatollahs et ces mollas ?
02:41C'est clair que 1979 est une date qu'il faut retenir dans l'ordre du monde
02:46puisqu'il y a non seulement les événements en Afghanistan,
02:49mais il y a la prise de pouvoir de la révolution iranienne,
02:52à l'époque applaudie aussi par les communistes iraniens qui ont été ensuite éradiqués.
02:57Et ce régime a causé énormément de mal.
02:59Je pense qu'Israël est dans son bon droit.
03:01Et Israël doit pouvoir se défendre.
03:04Je dis simplement, et je rappelle à ceux qui n'ont pas de mémoire
03:06ou qui veulent oublier à tout prix,
03:09que l'Ayatollah Khamenei a déclaré, je crois que c'était dans les années 2000,
03:15qu'Israël était une tumeur cancéreuse.
03:17Et un peu plus tard, il a réindiqué que dans 25 ans, Israël n'existerait plus.
03:21Donc l'Iran constitue, ce régime terroriste, théocratique,
03:25constitue une menace existentielle pour Israël.
03:28Et je pense que si nous étions à la place d'Israël,
03:33j'imagine que nous aurions le courage aussi de faire ce qu'Israël est en train de faire.
03:37Donc Israël, M. le ministre, fait, pour reprendre l'expression du chancelier allemand,
03:40le sale boulot pour tout le monde ?
03:42En tout cas pour lui-même, pour tout le monde.
03:44Je ne le sais pas, pour lui-même certainement.
03:46Il y a une autre question sur laquelle je ne suis plus mesuré,
03:49c'est change-t-on de régime, si j'ose dire, à coup de bombe ?
03:52Ça c'est un souci, parce que l'histoire récente, on l'a vue notamment en Afghanistan,
03:56on l'a vue aussi en Irak, ça n'a pas été très concluant.
04:00En Irak, pardon.
04:01En Irak, ça n'a pas été très concluant.
04:03Donc il faut être prudent sur ce point-là.
04:05Je comprends d'ailleurs la réserve du chef de l'État sur cette question-là.
04:08Mais franchement, il y a le droit d'Israël de se défendre,
04:11parce que pour lui, c'est une question existentielle.
04:14Imaginez-vous que ce régime théocratique,
04:17qui maltraite sa population,
04:18demain est l'arme nucléaire.
04:20Ce serait catastrophique.
04:21La parole, votre patron, elle est claire ce matin.
04:23Vous dites qu'Israël a le droit de se défendre,
04:25mais quelle est la position de la France,
04:26parce qu'elle est incarnée par Emmanuel Macron ?
04:28Est-ce que vous êtes capable de définir, vraiment, Bruno Rotaillou,
04:31la position, la ligne d'Emmanuel Macron,
04:33qui parle indistinctement de cesser le feu à Gaza,
04:35de cesser le feu dans ce conflit Israël-Iran,
04:39et qui se fait tacler, pardonnez-moi le môme,
04:41c'est ainsi, par le président américain,
04:43affirmant qu'il a toujours tort ?
04:45La ligne du président de la République pour le conflit israélo-iranien,
04:50me semble-t-il, elle est très claire.
04:52Il s'est exprimé, il a même envisagé, d'ailleurs,
04:54que s'il le fallait, la France pourrait donner un coup de main.
04:56Pour l'instant, ça n'est pas le cas.
04:57Il parle d'un cessez-le-feu.
04:58Il parle d'un cessez-le-feu, sans doute.
05:00Les Américains parlent d'une catégulation sans condition.
05:01Alors, pour ce qui concerne Donald Trump, pardonnez-moi,
05:05pardonnez-moi, si quelqu'un s'est trompé vis-à-vis de l'Iran,
05:08c'est bien Donald Trump.
05:09Vous savez qu'il y a un traité de Vienne,
05:11un traité GPC-OA, pour ceux qui sont les spécialistes,
05:15qui visait justement à dénucléariser,
05:18à faire en sorte d'obtenir un accord volontaire,
05:20donc avec l'Iran, pour finalement qu'il arrête d'enrichir.
05:24Ce Trump en est sorti parce qu'il estime
05:25que l'Iran n'allait jamais vers cette dénucléarisation.
05:29Oui, mais parfait.
05:30Il y a eu une faiblesse.
05:32Il y a eu une faiblesse.
05:33Et il s'est trompé.
05:34Pardon, pardon de le dire.
05:36Voilà, c'est très clair.
05:38Je pense que là, il y a eu une première faute.
05:39Dans le reste de l'actualité, Bruno Retailleau,
05:42l'influenceur algérien Doualemne a été libéré
05:45après la durée légale de 90 jours de rétention.
05:48Cet influenceur, je le rappelle,
05:50qui avait envenimé les relations entre Paris et Alger.
05:52Il avait appelé à la violence.
05:54Il est donc sorti libre.
05:55Il va être assigné à résidence.
05:57Il est en situation irrégulière.
05:59Impossible à expulser ce matin.
06:01Ceux qui nous écoutent, ils nous regardent.
06:03Qu'est-ce qu'ils se disent, monsieur le ministre ?
06:04Que c'est votre chèque ?
06:05Que l'on marche sur la tête.
06:07Que l'on marche sur la tête.
06:08Attendez, moi, d'abord, un, bientôt, dans quelques jours,
06:12la semaine prochaine, en commission des lois,
06:14un texte que j'avais poussé au Sénat va, j'espère, être adopté,
06:17qui va passer de 90 jours à 210 jours,
06:21la rétention pour les individus les plus dangereux.
06:24Ensuite, cet échec-là, c'est l'échec,
06:27notamment vis-à-vis de la réadmission en Algérie.
06:31Je suis très prudent aujourd'hui,
06:32parce que vous savez que le jugement qui va concerner Boilem Sansal,
06:36grand écrivain que je soutiens depuis le début,
06:38depuis des mois, emprisonné injustement,
06:40devrait tomber à la fin de ce mois.
06:43Et on verra s'il y a une libération ou une autre.
06:46Ou non.
06:46Je tiens ma langue.
06:48Je tiens ma langue.
06:49C'est la première fois que vous le dites ainsi ?
06:50C'est-à-dire qu'il peut y avoir là des tractations
06:52qui peuvent aboutir à un résultat ?
06:53Non, mais on sait très bien qu'il y a un jugement
06:56qui devrait intervenir la semaine du 24 juin.
06:59Et on verra si, avant la fête nationale,
07:02le régime algérien le libère ou pas.
07:04Ensuite, on en tirera...
07:06Monsieur Sansal est dans les jaunes algériennes,
07:07mais monsieur...
07:09Mais Doilem...
07:10...est assigné à résidence.
07:12Exactement.
07:12Donc là, c'est la capacité de la France
07:15pour faire appliquer l'accord de 94 avec l'Algérie.
07:18Vous savez ce que j'en pense.
07:20Je me suis exprimé.
07:21J'attends 15 jours.
07:23Et puis ensuite, je retrouverai ma liberté de parole
07:26de ce point de vue-là.
07:27J'entends.
07:27Et on va être prudent, évidemment,
07:28sur le sort de Boilem Sansal.
07:29Mais est-ce que...
07:30Oui, parce que c'est quand même l'avis d'un homme,
07:32d'un grand écrivain.
07:33Et j'ai souvent dit, ici et ailleurs,
07:35que nous étions une patrie littéraire.
07:36Voilà, que cet aspect, cette langue que nous partageons,
07:41ce rayonnement que Boilem Sansal nous fait obtenir
07:44par ses écrits est important pour nous.
07:47Mais nous sommes aussi une patrie sur laquelle
07:48on s'essuie les pieds.
07:49Est-ce que ce n'était pas prédit,
07:51Bruno Rotaio, que ça se terminerait ainsi d'Oilem,
07:53a été aidé par des associations financées par l'État
07:55pendant sa rétention ?
07:57Les avocats sont payés par l'aide juridictionnelle.
07:59Et en réalité, on a respecté tout.
08:01Enfin, on a respecté l'État de droit.
08:02Bien sûr, mais ça, c'est la grande question.
08:04C'est une personne en situation irrégulière,
08:06dehors, qui a insulté la France.
08:08Je le dis souvent pour un certain nombre d'individus
08:09qui s'étaient émus lorsque j'ai dit que l'État de droit
08:12n'était pas intangible, sacré, tout simplement,
08:15parce que je pense qu'on doit pouvoir changer la règle de droit
08:19quand la règle de droit ne protège pas les Français.
08:22Mais pour cela, notamment à gauche,
08:24mais dans la bien-pensance,
08:26l'État de droit n'est plus un cadre juridique pour eux.
08:28C'est un cadre idéologique.
08:30Ils cachent leur progressisme dans ce cadre-là
08:32qui nous présente comme des règles, etc.
08:35Tout le monde est pour l'État de droit.
08:36S'il s'agit de la démocratie, de la séparation des pouvoirs,
08:39de la hiérarchie de normes,
08:40bien sûr que nous sommes attachés à ces règles-là.
08:43Mais aujourd'hui, c'est autre chose.
08:44Il y a des jurisprudences, il y a des juges
08:46qui s'échappent des écrits, des traités, etc.,
08:50qui interprètent le droit selon leur bon vouloir
08:52et parfois sur des lignes idéologiques.
08:55C'est la raison pour laquelle, sur un certain nombre de questions,
08:57notamment sur l'immigration,
08:59là, cette question se rapporte à l'immigration,
09:01il faudra changer la Constitution française
09:03pour qu'il y ait un recours au référendum des Français.
09:06C'est ça qui changera la donne.
09:08Vous êtes toujours pour dire que la primauté du droit national
09:11doit justement supplanter le droit européen.
09:13Sinon, on ne peut rien faire.
09:15Je pense qu'il faut changer les deux.
09:16Je pense qu'il faut changer la Constitution pour le référendum
09:19puisqu'à ce moment-là, le référendum, le résultat,
09:21s'impose notamment à notre Cour suprême,
09:23au Conseil constitutionnel.
09:24Mais je m'attache tout de suite,
09:26parce qu'on n'a pas la majorité des trois cinquièmes,
09:28on n'a même pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale,
09:31donc on n'a pas la majorité renforcée pour modifier la Constitution.
09:34En revanche, sur l'Europe, on va obtenir, je pense, un grand succès.
09:38La directive retour va être modifiée.
09:41La directive retour, c'est le pire de tout.
09:43En matière d'immigration, ça nous empêche, en fait,
09:46de maîtriser nos frontières
09:47et de maîtriser, justement, l'immigration clandestine.
09:50Il y a déjà un règlement retour qui est sur la table.
09:52J'étais avec mes collègues vendredi dernier au Luxembourg
09:55pour un Conseil européen.
09:57Et on se met d'accord pour durcir jusqu'où on le pourra,
10:00justement, ces règles-là.
10:01Voilà pour la directive retour.
10:02Il y a quelques jours, le président français Emmanuel Macron
10:05a salué les 40 ans de Schengen,
10:08de l'accord Schengen,
10:09en saluant un espace de liberté et de sécurité.
10:12De sécurité, aujourd'hui, Schengen, vous partagez cet avis ?
10:15Non, la faute originelle de l'Europe.
10:19Schengen est conçue dans les années 80.
10:21Ce sont des années où une Europe qui est en train de naître
10:24et qui voit un horizon indépassable
10:27dans l'effacement des frontières.
10:30Or, Schengen, pour que ça puisse bien fonctionner,
10:33c'est l'effacement des frontières intérieures,
10:35mais il aurait fallu que les frontières extérieures résistent.
10:38Ce sera le cas, j'espère, avec le futur pacte migration-asile.
10:42On est en train d'en discuter.
10:43En revanche, j'ai envoyé à la Commission européenne
10:50la 25e demande précisément de retour de contrôle aux frontières.
10:53Depuis 2015, on voit bien que Schengen a été mis à mal,
10:57puisque le terrorisme nous a...
10:59Les États ont reconstitué.
11:00Regardez l'Allemagne il y a quelques semaines.
11:02En 2015, vous vous souvenez de ce que vous disiez ?
11:03Non, non.
11:04Schengen est mort.
11:06En 2015, bien sûr.
11:07En 2015, qu'est-ce que j'ai voulu dire ?
11:10Et je ne renie absolument rien.
11:12C'est le déferlement d'une vague migratoire,
11:15notamment en Allemagne.
11:16Et vous avez Angela Merkel, qui se trompe absolument,
11:19qui dit, on va en accueillir un million, on y arrivera.
11:22Voilà.
11:23Et on a su, après, ce que ça allait causer,
11:26notamment l'AFD.
11:27L'extrême droite allemande a bénéficié de ce kérosène.
11:30On accueillit un demi-million par an.
11:32Et en 2015...
11:34Oui, absolument.
11:35C'est pour ça que je m'échigne.
11:36On est à peu près dans le même contexte.
11:38Oui, mais je vous dirais que j'ai des résultats.
11:41Mais simplement, en 2015, on a les attentats terroristes.
11:43Et c'est en 2015 que même François Hollande se résout
11:46à réintroduire le contrôle interne aux frontières.
11:49Donc, vous voyez, j'avais oublié cette phrase.
11:51Mais finalement, je la trouvais assez pertinente.
11:53Dis-la après.
11:54Justement, très concrètement, sur le front de la lutte contre l'immigration illégale,
11:57vous avez donné, Bruno Retailleau, des consignes au préfet
12:00pour intensifier les contrôles, notamment dans les trains,
12:03les bus vers d'autres villes, dans les gares.
12:05Comment ça se traduit concrètement, ces contrôles ?
12:07C'est une mobilisation sur plusieurs jours des forces de l'ordre ?
12:09Le contrôle que j'ai réintroduit, de façon beaucoup plus serrée qu'avant,
12:14c'est ma circulaire du 25 novembre dernier.
12:17C'est le contrôle aux frontières avec une force frontière.
12:20Contrairement à d'autres pays, nous ne disposons pas de garde frontière,
12:23d'un corps unifié de garde frontière.
12:25Donc, on a fait une force frontière avec des policiers, des gendarmes,
12:28des douaniers et des militaires, les forces sentinelles.
12:31Et là, on garde la frontière et la bande des 20 kilomètres.
12:34Mais là, ce que je veux faire, ce qu'on a commencé à faire avec les bus
12:37au mois de mai dernier, là, c'est avec les gares.
12:41Dans ces 48 heures, on va mobiliser 4000 gendarmes,
12:45des gendarmes, des policiers, des douaniers, des forces sentinelles
12:49pour interpeller des clandestins.
12:52Il faut savoir que depuis le début de l'année, nous en avons interpellé 47 000.
12:57Ce que nous voulons signifier, ce que je veux dire,
13:00c'est que les clandestins ne sont pas les bienvenus en France
13:03de la façon la plus ferme et la plus définitive.
13:06Un pays, c'est des frontières, c'est-à-dire un dedans et un dehors.
13:10Vous les interpellez après ?
13:12Eh bien, c'est beaucoup plus facile, justement, ensuite, pour les expulser.
13:15Beaucoup plus facile que lorsque les individus échappent à notre contrôle
13:19grâce à la directive retour qui leur donne, figurez-vous,
13:22un délai de départ volontaire.
13:24C'est ça que je cherche et que je vais modifier avec mes collègues européens.
13:28Donc ça, c'est dans les...
13:29C'est dans les tuyaux.
13:31La commission a mis sur la table ce règlement, un projet, le 11 mars dernier.
13:35Dans la lutte contre l'insécurité, Bruno Rotein,
13:38on poursuit notre entretien sur CNews et Europa.
13:40On a appris hier que la surveillante, Mélanie Poignardé,
13:43dans une école à nos gens, va être décorée d'une légion d'honneur posthume.
13:47C'est important, si je puis dire symboliquement,
13:49mais pour son fils, c'est important parce qu'il va être aussi pupille de la nation.
13:54On enterre nos victimes, on dit aux familles plus jamais ça.
13:58C'est une question difficile, mais quels sont vos résultats sur ce plan-là,
14:02au-delà de la seule politique compassionnelle ?
14:04Est-ce qu'on peut vraiment dire les yeux dans les yeux aujourd'hui,
14:06plus jamais ça, avec autant d'attaques aux couteaux dans notre pays ?
14:09Non, regardez dans la journée d'hier, un gamin de 7 ans
14:12qui voulait planter un couteau dans le thorax, un autre de 8 ans,
14:17un autre de 11 ans, une gamine de 13 ans retrouvée avec un couteau.
14:22Je pense que nous, notre responsabilité d'hommes et de femmes politiques,
14:25c'est d'abord de qualifier ces événements.
14:27Je les ai qualifiés, non pas de faits divers, mais de faits de société.
14:33Ensuite, j'ai indiqué que la réponse sécuritaire, c'était…
14:36Contrairement au président de la République,
14:37parce qu'ils vous visent, c'est vous qui brainwashez.
14:41Oui, en tout cas, ma responsabilité, c'est de nommer les choses.
14:44Quand on a une succession de ces 60 faits divers, ça n'est plus des faits divers,
14:49ça n'est pas la fatalité, parce qu'accepter que ce soit des faits divers,
14:52c'est accepter la fatalité.
14:54C'est le propre d'un fait divers, c'est imprévisible et on n'y peut rien.
14:57Non, on n'y peut quelque chose.
14:58Simplement, la réponse sécuritaire, ce n'est pas suffisant.
15:01Regardez ce qui s'est passé là.
15:02Il y avait des gendarmes qui étaient présents et ça n'a pas malheureusement empêché le meurtre.
15:07La réponse, elle doit être pénale.
15:08Il faut abroger le plus vite possible la loi Belloubet qui interdit les courtes peines de prison.
15:13Il faut redonner du sens à la sanction.
15:16Il faut avoir un droit pénal favorable à la victime plutôt que favorable à l'auteur.
15:21Ça, c'est la première chose.
15:22Et puis ensuite, j'assume de dire qu'on doit changer profondément les choses,
15:26mais ça mettra des années, parce que notre société laxiste,
15:29qui a effacé, avec des idées 68 armes, tous les repères,
15:33les notions de respect, de hiérarchie, de discipline,
15:36c'est ça qu'il va falloir relever.
15:37Si non, quoi, monsieur le ministre, je vais vous montrer par exemple la une de valeurs actuelles.
15:40Éric Zemmour, lui, pense que déjà, nous sommes en guerre civile sur notre sol.
15:46La guerre civile a déjà commencé, a-t-il dit, barbarie et effondrement.
15:49Il brise, dit-il, le déni français.
15:53Écoutez, je ne mâche jamais mes mots.
15:56J'adopte toujours un langage qui colle à la réalité.
15:59Mais justement, parce qu'il faut coller à la réalité, je pense que,
16:03et j'alerte suffisamment sur la dangerosité de la situation
16:05pour ne pas non plus céder à la tentation de l'exagération.
16:09La guerre civile, c'est la Syrie.
16:12La guerre civile, ça a été le Liban.
16:14La guerre civile, ça a été l'Espagne.
16:16En revanche, ce que je retiens, quand Gérard Collomb, lorsqu'il démissionne du ministère de l'Intérieur
16:21et qu'il nous met en garde en disant, attention, on vit aujourd'hui côte à côte
16:25et demain, ça pourrait être face à face.
16:26Eh bien, c'est ça, c'est le communautarisme, c'est le séparatisme,
16:30c'est l'antrisme que j'entends combattre de la façon la plus ferme.
16:33Parce qu'il n'y a pas de fatalité.
16:35Moi, je ne suis pas un fataliste.
16:36Je suis un homme politique et donc, c'est l'action qui m'intéresse.
16:40Il n'y a pas de fatalisme, vous avez dit.
16:42Vous avez parlé de séparatisme.
16:43Je voudrais vous faire évoquer un autre séparatisme qui est social.
16:47C'est ce qui s'est passé avec la suppression des ZFE,
16:49les fameuses zones à faible émission,
16:51qui sont en réalité, monsieur le ministre, des zones à grande exclusion.
16:54Mais plus largement, aujourd'hui,
16:56est-ce que le président de la République est encore écouté ?
16:59Ces députés ont voté contre.
17:00D'ailleurs, comme ils ont voté contre,
17:02ils n'ont pas suivi la consigne de l'ancien Premier ministre Gabriel Attal.
17:06Aujourd'hui, la question vous est souvent posée,
17:07mais je vous la pose directement,
17:09que faites-vous encore dans un gouvernement
17:11où, en partie, les consignes ne sont même plus suivies au Parlement ?
17:14Écoutez, qu'est-ce que je fais dans un gouvernement ?
17:17Nous y sommes rentrés, je voudrais vous le dire,
17:19parce que nous avons fait barrage à la gauche mélanchonisée.
17:23Il fallait éviter ça pour la France.
17:24On voit bien ce que c'est.
17:25On voit bien, d'ailleurs, la complicité qu'ils montrent avec l'Iran.
17:29C'est extraordinaire.
17:29Bientôt, vous verrez dans les meetings LFI
17:31un grand portrait de l'Atala Kamenei.
17:35On en est là, vous vous rendez compte.
17:37Donc, il fallait éviter cela.
17:38Aujourd'hui, moi, le sens de mon engagement politique,
17:41on peut croire ou ne pas, mais c'est sincère ce que je dis.
17:44Moi, je conçois la politique comme une action au service d'un idéal.
17:47L'idéal, pour moi, c'est la France.
17:49C'est les intérêts fondamentaux de la nation.
17:52Et j'ai des résultats.
17:53C'est pour ça que je reste.
17:54Les résultats, c'est par exemple, en matière migratoire,
17:56alors que, toujours contre moi,
17:57nous n'avons pas de majorité au Parlement.
18:00Et pour autant, les régularisations, moins 24%.
18:03Regardez, les naturalisations, moins 14%.
18:06Les expulsions, plus 14%.
18:08En matière, par exemple, de victimes,
18:11la baisse des cambriolages avec violence dans les transports, etc.,
18:14ça représente 15 000 victimes en moins
18:16qui auraient pu être victimes si on n'avait pas eu cette baisse-là.
18:19On est loin d'un sentiment d'insécurité.
18:21Les Français sont-ils...
18:22Est-ce qu'ils peuvent être sensibles à un tel baisse-là ?
18:24Sonia Mabrouk, je ne m'en contente pas.
18:26Simplement, ce qui m'horripile, c'est de dire qu'on n'a pas de résultats.
18:30On a des résultats.
18:31Ils ne sont pas suffisants.
18:32Vous l'entendez matin, midi et soir.
18:33Alors, Rassemblement national.
18:34Alors ça, je suis leur obsession.
18:36Je suis leur obsession.
18:37Mais c'est un bon signe.
18:39Vous savez pourquoi je suis leur obsession ?
18:40Je l'ai vu, d'ailleurs.
18:42Je l'ai vu à plusieurs reprises.
18:43Vous êtes le ministre des Effets d'annonce, pour eux ?
18:44Non, parce qu'ils savent que j'ai...
18:46Parce que, bien sûr, c'est sans doute un problème de popularité.
18:51Parce que même dans l'électorat, leur électorat,
18:53beaucoup de Français qui ont beaucoup de bon sens,
18:55ils voient bien que les slogans, c'est trop simple.
18:59Les vidéos parfaites qu'on poste sur TikTok,
19:02ce n'est pas ça, la réalité.
19:03La réalité, elle est plus dure.
19:05La réalité, elle est plus complexe.
19:06Moi, je suis aux prises de la réalité.
19:08Alors, il y a une asymétrie.
19:09Vous parlez à leurs électeurs.
19:10C'est la France des honnêtes gens, aussi, les électeurs du RN ?
19:12Bien sûr, ce sont...
19:14C'était nos anciens électeurs, d'ailleurs.
19:16Tout comme les électeurs d'Emmanuel Macron.
19:18Je m'adresse à eux tous, simplement, ce que je veux dire.
19:21C'est que, non, la réalité est beaucoup plus brutale.
19:23Mais je suis dans une situation asymétrique, vous voyez.
19:26Moi, je ne peux pas difficilement attaquer le bilan du RN
19:30pour une raison simple.
19:31C'est que, depuis 52 ans, ils n'en ont aucun.
19:33Et ils ne sont pas au pouvoir, monsieur le ministre.
19:35Oui, mais enfin, bien sûr.
19:36Sauf que tout est simple pour eux.
19:38Mais la réalité, elle est beaucoup plus complexe.
19:40Croyez-moi, les Français, y compris leurs électeurs,
19:42le comprennent parfaitement, parfaitement.
19:44Parlons de cette France des honnêtes gens.
19:46Vous préparez une grande campagne d'affichage.
19:49Est-ce que ce sera... On va la découvrir.
19:51Je vais la décrire aussi pour nos auditeurs d'Europe 1.
19:55On y voit, je veux dire, des Français de tous les jours,
19:59du quotidien, qu'ils soient pompiers, sapeurs-pompiers,
20:01qu'ils soient infirmiers.
20:02En réalité, toutes les classes sociales, qu'ils soient cuisiniers ou d'autres,
20:08on les voit en situation.
20:10La police, évidemment, également.
20:12Pour vous, que signifie une telle campagne ?
20:14Quel message voulez-vous envoyer, Bruno ?
20:15C'est un message important et qui prend toute son importance.
20:18Aujourd'hui, nous sommes le 18 juin, avec l'appel du général de Gaulle.
20:22Et nous sommes ses héritiers.
20:24Il avait dit un jour, il faut faire la politique de la majorité nationale.
20:28Beaucoup d'hommes et de femmes politiques françaises, français,
20:31ont fait la politique des minorités.
20:33Voilà, moi, je veux m'adresser à la majorité.
20:34Cette majorité, pour moi, c'est précisément la France des honnêtes gens.
20:38C'est ces honnêtes gens qui travaillent dur.
20:40Quand on marre de voir que d'autres abusent du système,
20:43qui vivent au crochet de la société,
20:44je veux que nous puissions créer un plafonnement,
20:47une allocation sociale unique,
20:49pour qu'il y ait une différence entre le revenu du travail
20:51et le revenu de l'assistance.
20:52Ces gens-là, ces honnêtes gens,
20:55ils élèvent durement parfois leurs enfants.
20:57Ils en ont marre de voir des familles
20:59qui touchent des allocations familiales
21:00et qui laissent des gamins de 11 ans, de 12 ans,
21:03traîner dans les rues après minuit et le soir.
21:05Là aussi, il faut responsabiliser les parents
21:07et diminuer ou même arrêter les allocations familiales.
21:10Ce sont ces honnêtes gens.
21:12C'est aussi des étrangers, vous voyez.
21:14Ce sont des étrangers qui sont venus parfaitement légalement chez nous.
21:17Ce sont tous les Français d'où qui viennent ?
21:19Exactement, qui se sont parfaitement intégrés.
21:21Et j'ose dire le mot assimilés
21:23et qui en ont marre de voir des clandestins
21:25qui viennent et qui vont bénéficier
21:27d'une sécurité sociale, de la clandestinité avec l'AME.
21:31Ils en ont marre.
21:32Et ils vivent aujourd'hui cela
21:33comme une sorte d'injustice
21:35et même d'humiliation.
21:37Moi, je pense que voici venir le temps
21:39des honnêtes gens
21:40et je veux y mettre un terme.
21:42Voilà.
21:42Et je crois qu'on peut rassembler très large,
21:44vous voyez,
21:45en s'adressant à toutes les Françaises
21:47et à tous les Français.
21:48C'est en tous les cas.
21:48Votre souhait, votre vœu,
21:50en vue déjà de 2027,
21:51on entend cette action.
21:54Il lui aussi se réclame,
21:55on va conclure par cette question,
21:56Bruno Rotaio,
21:57lui aussi se réclame du général
21:58de Gaulle, Nicolas Sarkozy.
22:00Il lui aussi a occupé,
22:01comme vous,
22:02le ministère de l'Intérieur.
22:03Qu'avez-vous pensé
22:04de son exclusion,
22:05de l'exclusion de Nicolas Sarkozy
22:06des ordres nationaux
22:07et donc la perte
22:08de sa Légion d'honneur
22:09après la condamnation,
22:11sa condamnation ?
22:12Ce qui a valu cette Légion d'honneur
22:14à Nicolas Sarkozy,
22:16c'est un acte de courage
22:18que peu auraient pu avoir
22:20dans les mêmes circonstances.
22:21Il était maire de Neuilly
22:22lorsqu'il y avait cet individu,
22:24Human Bomb,
22:25qui prend en otage
22:26toute une classe
22:27de jeunes enfants.
22:28C'est ce courage
22:29qui lui a valu
22:30la Légion d'honneur.
22:31La Légion d'honneur,
22:32il l'a vraiment obtenu
22:32après cet acte-là ?
22:34Il l'a obtenu,
22:34en tout cas,
22:35c'est un acte qui a marqué.
22:36Certains le remettent en cause.
22:37Et cet acte,
22:39personne ne le lui retirera.
22:40C'est sa vraie Légion d'honneur ?
22:42Et vous savez,
22:44au-delà des décorations,
22:45c'est le courage
22:45qui manque le plus aujourd'hui
22:47et c'est le courage
22:48qui marque le plus aussi.
22:50Il en a beaucoup.
22:51Je sais qu'il en a beaucoup.
22:52Ça vaut pour lui,
22:52mais j'imagine que
22:53quand on parle des autres,
22:54on parle un peu de soi aussi.
22:55Ça n'est pas à moi de le dire,
22:56en tout cas.
22:57C'est un homme courageux.
22:58Je le lui dis
22:59avec l'affection
23:01que j'ai pour lui.
23:01Merci Bruno Rotaillot.
23:02C'était votre grande interview.
23:04Je vous dis bonne journée.
23:05A bientôt.
23:05Merci Sonia Mavrouk.

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