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La députée européenne LFI, Manon Aubry, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Manon Brille. Bonjour Sonia Mabrouk.
00:02Bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04Vous êtes eurodéputée de la France insoumise.
00:06Avant d'évoquer différents thèmes dans l'actualité, ils sont nombreux ce matin,
00:10je vais démarrer cet entretien en montrant un portrait, un visage, un sourire.
00:13Je vais dépier la photo. C'est un visage et un sourire que tout le monde connaît.
00:18C'est un visage et un sourire qui est enfui dans les geôles algériennes.
00:22Demain, la justice algérienne devrait statuer sur le sort de l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal,
00:27alors qu'un réquisitoire le condamne à 10 ans de prison.
00:30Je vous pose une seule question. Vous n'avez pas honte ?
00:33Honte de quoi ?
00:34Vous êtes abstenue lors du vote de sa libération.
00:36Sonia Mabrouk, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, je n'avais pas honte.
00:40À aucun moment, il n'y a eu un vote simplement sur la libération de Boalem Sansal.
00:44Vous savez, Sonia Mabrouk, je viens souvent à votre interview, vous m'invitez régulièrement.
00:49À chaque fois, vous m'avez posé une question sur Boalem Sansal.
00:52Oui, parce que c'est un otage aujourd'hui qui est toujours dans les mêmes choses.
00:55Oui, et j'observe d'ailleurs qu'en revanche, les otages français qui sont détenus, par exemple, en Iran,
00:59vous n'en avez parlé à aucune reprise.
01:01C'est drôle, vous ne devez pas écouter souvent la dernière interview.
01:03En tout cas, vous ne m'avez jamais posé de questions dessus, chacun pourra aller vérifier.
01:06On vient de démarrer l'entreprise.
01:07Donc, je vous dis qu'à la fois Boalem Sansal, mais aussi tous les otages,
01:13tous ceux qui sont détenus illégalement.
01:15Mais vous le savez très bien, et j'ai déjà eu l'occasion de m'expliquer, Sonia Mabrouk,
01:19ce texte au Parlement européen auquel vous faites référence,
01:22portait non seulement sur la question des voies de recours pour Boalem Sansal,
01:28mais il montait...
01:29Nous avons un écrivain franco-algérien, 80 ans, malade, d'un cancer.
01:34C'est un texte dont j'appelle à sa libération.
01:35Mais vous savez, comme moi, que ce texte montait le niveau de tension avec l'Algérie
01:39en proposant de suspendre, notamment, l'accord entre l'Union européenne et l'Algérie.
01:44Et j'observe...
01:45Le niveau de tension avec l'Algérie, la vie d'un homme aujourd'hui.
01:48Et justement, pour libérer Boalem Sansal, qu'est-ce que vous pensez est le plus efficace ?
01:53Le dialogue diplomatique ou monter le niveau de tension diplomatique ?
01:55On revient où il mène le dialogue diplomatique, madame ?
01:57Mais non, précisément, parce qu'il n'a pas eu de dialogue diplomatique.
01:59Ce qui a été essayé depuis des mois sur Boalem Sansal,
02:02c'est précisément de monter le niveau de tension.
02:04Et j'observe qu'à la fois le camp macronisme,
02:06mais jusqu'à Éric Ciotti, qui a retiré son texte lors de sa niche la semaine dernière,
02:10qui prévoyait justement la suspension de l'accord entre l'Algérie et la France,
02:16eh bien j'observe que tout le monde arrive sur nos positions,
02:19où l'on disait depuis le départ,
02:20si vous voulez la libération de Boalem Sansal, alors il faut un dialogue diplomatique.
02:23Donc j'espère qu'il sera libéré demain,
02:25ou qu'il y aura une grâce présidentielle.
02:27Mais dans tous les cas, un écrivain n'a pas à être en prison.
02:30Comment vous qualifiez un régime qui emprisonne un écrivain pour ses opinions ?
02:33Comment vous qualifiez un régime qui maintient dans ces jours
02:35quelqu'un dans le seul crime, je le rappelle,
02:37et d'user de sa liberté d'expression et de sa liberté d'opinion ?
02:41Mais ce n'est pas un régime d'une grande démocratie, l'Algérie.
02:45Et c'est le moins qu'on puisse dire.
02:46Et comment vous le qualifiez alors ?
02:47Un régime autocrate, en tout cas où la liberté d'expression n'est pas garantie,
02:53l'indépendance de la justice n'est pas garantie.
02:55Ce n'est pas donc la mecque des libertés décrite par Emma Assa.
02:58Non mais arrêtez, à chaque fois vous...
03:00À chaque fois, pardonnez-moi de faire attention à vos propos dans votre parti.
03:04Oui, mais pardonnez-moi, Sonia Mabou, que vous tournez un peu en boucle.
03:07Ah, bien, c'est moi qui tourne en boucle.
03:09Je vous propose de renouveler vos questions d'une fois sur l'autre, vous verrez.
03:13J'aurais aimé les renouveler, madame Manon-Brie, si M. Chansal était à l'extérieur.
03:17Mais je le souhaite, je le souhaite, Sonia Mabou.
03:19Et si vous aviez voté pour sa libération, j'aurais rendu mes questions.
03:22Mais je vous le dis de nouveau que le vote ne portait pas sur sa libération.
03:26Le vote avait précisément pour objectif de faire monter le niveau de tension avec l'Algérie.
03:29Et vous voyez très bien que tout le monde arrive à la même conclusion à laquelle nous sommes à la France insoumise depuis le début.
03:35C'est de dire que c'est la mauvaise stratégie pour garantir sa libération.
03:38Maintenant, je peux vous répéter ça en boucle, puisque j'ai déjà eu l'occasion de vous dire...
03:43Rappelons ces combats, c'est toujours bien de rappeler en boucle les combats nobles.
03:46Combats contre l'islamisme.
03:48Mais l'antisémitisme, vous partagez ces combats.
03:50Mais moi, l'antisémitisme, les discriminations sur la base des religions,
03:57je les ai toujours combattues de toutes mes forces, de toutes les manières que ce soit.
04:01Vous soutenez les opinions aussi de M. Chansal.
04:02Mais la question qu'on a à se poser aujourd'hui, c'est pas est-ce qu'on est d'accord ou pas avec les opinions de M. Chansal.
04:08Comment il a été emprisonné pour ça ?
04:09Non, la question à se poser, c'est est-ce qu'on pense qu'un écrivain doit être en prison ou non ?
04:12Et la réponse est non.
04:14Moi, je vous demande si vous êtes d'accord avec les opinions qui sont celles de combattre...
04:16Mais c'est pas la question qu'on doit se poser, Mme Chansal.
04:18Mais c'est la question que je vous pose, Mme Chansal.
04:18Moi, je veux bien qu'on fasse toute l'interview sur chacun des écrits.
04:21J'espère qu'on va passer ensuite...
04:23La lutte contre l'islamisme, l'antisémitisme, c'est pas un point de détail de l'histoire de M. Chansal.
04:27La lutte contre le dévoiement de toutes les religions, c'est pas un point de l'histoire, non.
04:31Et d'ailleurs, puisque vous parlez de point de l'histoire, j'observe que quand les députés du Rassemblement national viennent à votre antenne,
04:38vous les interrogez pas comme, par exemple, Caroline Parmentier, une députée du Rassemblement national,
04:44qui fait l'éloge de Pétain, qui parle des questions LGBT comme du dévoiement...
04:47Si vous vous posez question sur la lutte contre l'islamisme, vous n'avez pas envie de répondre, vous parlez d'autre chose ?
04:51Non, moi, je vous parle...
04:52Pourquoi ça vous dérange ?
04:53Mais non, mais la lutte contre le dévoiement d'une des religions, oui.
04:56Par contre, moi, ce qui me dérange, c'est que du matin au soir, y compris à cette antenne,
05:00on pointe du doigt les musulmans juste par le fait de leur religion.
05:03Et ça, moi, je le supporte ce pas, Mme Mabrouk.
05:05Et vous me verrez toujours à votre antenne le combattre ardemment de toutes mes forces.
05:09C'est gentil de parler de ma propre religion.
05:11Deux employés de la France Orpi, Mme Manon Bré.
05:14Sonia Mabrouk, pour amener à vous, on parle de millions de personnes dans notre pays.
05:17Deux employés, justement, parlons-en.
05:19Deux employés de l'agence Orpi, licenciés depuis, qui ont eu une altercation,
05:24mais je vais dire les choses de manière objective, qui ont insulté aussi et pris à partie...
05:28Pas que Rima Hassan.
05:29Dites les termes exacts qui ont été utilisés.
05:31On va brûler la Palestine.
05:32Cette dernière a filmé, je vais tout dire.
05:34Cette dernière a filmé la scène et l'a partagé sur ses réseaux.
05:37Le lendemain, une agence Orpi a été incendiée à Marseille, dans le 12e arrondissement,
05:40et Rima Hassan, puisque vous voulez qu'on dise tout,
05:42qui a fait croire qu'il s'agissait d'une image générée par l'intelligence artificielle,
05:46alors que les stigmas de cet incendie sont bien réels.
05:49L'auteur de la vidéo, dont on ne sait pas s'il est l'auteur de ce méfait,
05:53lit son geste à la Palestine.
05:55Combien de temps encore vous avez lancé des fatwas, madame ?
05:57Mais à quel moment nous avons lancé une fatwa, Sonia Mabrouk ?
05:59A quel moment ?
06:00Au moment où il y a une classe numérique, avec les noms et les adresses des agents Sorpi ?
06:04Non, à quel moment Rima Hassan a appelé à brûler l'agence Orpi ?
06:08A quel moment ?
06:09Et j'observe, Sonia Mabrouk, que vous avez un peu l'indignation à géométrie variable.
06:14Quand ma collègue Rima Hassan, députée européenne quand même,
06:18est insultée dans la rue en disant « on va brûler ta Palestine de merde »,
06:23est-ce que…
06:23Les deux personnes ont été licenciées.
06:24Laissez-moi finir, Sonia Mabrouk, vous verrez, ma réponse serait intéressante.
06:27A quel moment ça a fait les bandeaux de CNews ?
06:31Si ça avait été n'importe quel autre député, de n'importe quelle autre origine,
06:36j'en suis sûre que ça aurait fait la une de tous les médias.
06:38Mais bien sûr, madame.
06:38Et ça ne l'a pas fait, ça ne l'a pas fait, ça prouve qu'il y a une indignation à géométrie variable.
06:43Essayez de répondre vous-même.
06:43Quand une députée palestinienne…
06:45Si vous me laissez répondre, il n'y a pas de problème, je réponds.
06:48À chaque fois, je ne parle pas de l'antenne.
06:49Écoutez-moi, j'ai dit qu'elle a été insultée et que c'est évidemment condamnable.
06:53Mais vous ne l'avez pas dit vendredi, le moment où c'est arrivé.
06:56Madame, je n'étais pas à l'antenne.
06:56Et le fond du sujet…
06:57Pardonnez-moi, CNews, c'est une antenne qui…
07:00Combien de temps…
07:01À ma connaissance, qui n'a pas fermé vendredi.
07:03Vous êtes eurodéputée.
07:04Combien de temps vous avez lancé des fatwas ?
07:05Vous êtes aux responsabilités.
07:06En tant qu'eurodéputée, ce qui m'inquiète, Sonia Mabrouk, c'est le sort des dominions
07:11de Palestiniens qui vivent actuellement dans la famine.
07:13C'est le sort des dominions de Palestiniens qui sont bombardés du matin au soir.
07:16C'est le sort des enfants dont le seul rêve, Sonia Mabrouk, est d'avoir une miche
07:20de pain.
07:20Non, non, non, ne me faites pas…
07:21Ne me montez pas sur ces chevaux-là.
07:22Je vous pose une question sur les gens qui sont en danger.
07:25Je monte sur ces chevaux-là quand on instrumentalise.
07:28Je monte sur ces chevaux-là quand on vise à invisibiliser un combat qui est un combat pour
07:33la vie, qui est un combat pour la dignité.
07:35Ça ne vous intéresse pas, le sort de 2 millions de Palestiniens ?
07:39Ça ne vous intéresse pas, les leviers qui existent au niveau européen ?
07:43Ça ne vous intéresse pas ?
07:45Tout ce qui vous intéresse, c'est de nouveau de pointer du doigt ma collègue Rima Hassan.
07:48Doit-elle présenter ses excuses pour un mensonge ?
07:51Je répéterai la question 12 fois.
07:52Sonia Mabrouk, je vous le répéterai autant de fois que nécessaire.
07:58Rima Hassan a répondu au fait qu'elle avait été pointée du doigt et elle disait
08:03non, l'agence parisienne n'a pas été incendiée.
08:07Mais Rima Hassan, vous savez, c'est une députée qui se bat de toutes ses forces
08:12pour la cause palestinienne.
08:13Mais c'est incroyable.
08:14Et c'était une députée.
08:15Je vous demande si un mensonge ne doit pas être rectifié.
08:17Mais elle l'a dit très après.
08:19Elle l'a dit de toute façon.
08:20Et pourquoi elle ne le rectifie pas ?
08:21Elle a dit si...
08:22Ça a été vu 2 millions de fois.
08:24Sonia Mabrouk, vous savez comme moi, une enquête va être ouverte.
08:27Par ailleurs, vous savez comme moi qu'un certain nombre de fois, des méfaits ont été
08:35liés à la cause palestinienne sans qu'on en ait la preuve et la démonstration.
08:39Moi, ce que je sais, est-ce que vous invisibilisez encore à votre antenne ?
08:42Parce que vous n'en parlez pas.
08:44Parce que vous ne posez pas de questions dessus.
08:45Et moi, ça n'enlèvera rien.
08:46Vous êtes vraiment gênée de répondre aux questions.
08:47Non, je ne suis pas gênée.
08:49C'est vous qui êtes gênée, Sonia Mabrouk.
08:51Étrangement qu'on parle de la Palestine.
08:53Ça ne vous intéresse pas ?
08:54Ah non ?
08:55Combien de questions vous m'avez posées dessus ?
08:57Est-ce qu'on a parlé des leviers de l'Union Européenne ?
08:59On va parler de la Palestine.
09:00On va parler de l'Iran.
09:01Des leviers de l'Union Européenne pour faire en sorte de mettre un terme au génocide ?
09:05Ça ne vous intéresse pas ?
09:06Il ne sert à rien de masquer la voix parce que vous ne voulez pas répondre.
09:08Une eurodéputée qui ment sur une image...
09:09C'est vous qui masquez la mienne, vous n'êtes pas intéressée à mes réponses.
09:12Une eurodéputée qui ment sur un sujet ou qui se trompe, l'erreur est humaine, ne devrait-elle pas corriger son erreur ?
09:17Je viens de vous dire qu'elle répondait au fait qu'elle avait été accusée d'avoir lancé un incendie et de l'avoir initiée.
09:23L'incendie est réelle et il y a une enquête en cours et ce ne sont pas nos méthodes.
09:29Ce ne sont pas nos méthodes.
09:32La question n'est pas là.
09:32Pourquoi est-ce qu'elle ne rectifie pas sans suite ?
09:34Là, vous vous rendez compte que vous accusez une de mes collègues d'avoir initiée...
09:39Non, dans votre question, vous l'accusez.
09:41Absolument pas, madame.
09:41Dans votre question, vous l'accusez.
09:43Absolument pas.
09:43Et c'est mon devoir de rectifier la vérité.
09:46Et moi, ce que je comprends, c'est que vous ne voulez pas parler aujourd'hui des grands désordres du monde.
09:51Vous ne voulez pas parler du fait que l'Union Européenne n'utilise pas ses leviers pour mettre un terme au génocide et suspendre l'accord d'association entre l'Union Européenne et Israël.
10:00Madame Manon Brie, vous êtes allée soutenir une grande marche des libertés à Budapest ce samedi.
10:05C'est aussi une grande cause, je suppose, pour apporter votre soutien à la Pride pour les droits LGBTQIA+.
10:12C'est important, d'autant plus qu'elle a été interdite par M. Sorbonne, mais autorisée par le maire de Budapest.
10:17C'est sûr que c'est plus facile que d'être à Alger ou à Téhéran.
10:21Madame Sonia Mabrouk, quand vous m'avez présentée au début de l'interview, il y avait quoi dans mon titre ?
10:27Peut-être qu'on peut remettre mon bandeau.
10:28Ah, vous vous rappelez que vous êtes au re-député maintenant ?
10:30Député européen.
10:33Tout à fait.
10:33Eureka.
10:34Comme Irima Hassan.
10:35Donc, en tant que député européen, oui, je m'inquiète du recul des droits fondamentaux dans l'Union Européenne.
10:41Et quand Victor Orban...
10:42C'est pas ailleurs dans le monde ?
10:43Et quand...
10:43Vous vous intéressez à la Palestine, c'est pas dans l'Union Européenne, il semble-t-il.
10:46Oui, mais il y a des leviers de l'Union Européenne pour mettre fin au génocide.
10:49Il n'y a pas des leviers ?
10:49Vous ne voulez pas me poser des questions dessus ?
10:51Mais quand je dis que l'Union Européenne doit suspendre son accord d'association entre l'Union Européenne et Israël,
10:55quand l'Union Européenne doit arrêter d'envoyer des armes au gouvernement israélien,
11:01je parle de l'Union Européenne et de ses leviers de la même manière.
11:03La Hongrie est un pays qui a décidé souverainement, c'est pas moi qui l'ai décidé, c'est le Hongrois,
11:08de rejoindre l'Union Européenne.
11:10Si vous rejoignez l'Union Européenne, il y a des droits fondamentaux à respecter,
11:14parmi lesquels le droit à la non-discrimination.
11:16Et quand vous avez un gouvernement autocrate, Victor Orban, qui interdit la marge des fiertés,
11:22donc c'est-à-dire juste le droit de se revendiquer, d'aimer qui l'on veut, de vivre son genre librement,
11:26et qui dans le même temps autorise quatre manifestations de néo-nazis,
11:31oui, c'est un danger.
11:32Et c'est un danger partout parce que je n'ai pas oublié que Victor Orban,
11:35il y a deux semaines de cela, était en France avec Jordan Bardella.
11:39Avec Jordan Bardella.
11:40Donc vous voulez savoir de quoi est le nom l'extrême droite en Europe
11:43et ce qu'ils font quand ils sont au pouvoir ?
11:45Alors oui, ce sont des actes homophobes où ils associent l'homosexualité à la pédophilie.
11:49Voilà ce que fait Victor Orban, voilà ce que sont les alliés de Jordan Bardella.
11:52C'est un combat important, vous proclamez grande défenseuse des droits des minorités.
11:56Comment expliquer alors que dans le même temps, les filles ne demandent pas à corps et à cri
11:59la chute du régime des Mollahs pour lesquels les homosexuels sont traqués, sont pendus, sont arrêtés ?
12:05C'est faux.
12:06C'est faux.
12:07Je vous ai lu, je vous ai bien entendu.
12:08Madame Sonia Mabrouk, est-ce que vous savez par exemple que des députés de la France insoumise
12:13ont parrainé des opposants au régime iranien dont certains étaient condamnés à mort ?
12:19Vous l'avez fait Sonia Mabrouk ?
12:20Pardonnez-moi.
12:21Je ne crois pas, non ?
12:21La question c'était, est-ce que vous condamnez clairement le régime des Mollahs ?
12:25Madame, je ne suis pas politique, je ne sais pas de m'entraîner sur le terrain.
12:27Je viens de vous le dire extrêmement clairement et vous prétendez que ce n'est pas le cas.
12:33Oui, je le condamne très clairement.
12:35Pourquoi ? Pour quelle raison ?
12:35Nous l'avons combattu parce que c'est un gouvernement, un régime théocratique, autoritaire,
12:45qui saccage les droits des femmes, qui saccage les droits des femmes,
12:49qui évidemment dans lesquelles il n'y a absolument pas de...
12:54Oui, pour un voile mal porté notamment.
12:56C'est le même voile que vous défendez en France ?
12:57Non, moi je défends la liberté.
12:59C'est un beau mot la liberté.
13:00La liberté ?
13:01La liberté.
13:01Elles ne connaissent pas beaucoup les femmes iraniennes à liberté de porter le voile, Madame.
13:03C'est précisément la raison pour laquelle je combats le régime théocratique.
13:07Et donc, quand vous dites, Sonia Mabrouk, que j'ai défendu le régime des Mollas,
13:12je vous mets au défi de trouver le moindre de mes mots, le moindre de mes prises d'opposition,
13:17le moindre de mes votes qui indiqueraient que je soutienne ce régime.
13:21Vous avez dit ces derniers temps que vous condamnez le régime.
13:24Non, c'est faux, je l'ai dit à de très nombreuses reprises et vous pourrez le retrouver.
13:27J'ai moi-même participé à des manifestations contre le régime des Mollas.
13:31Alors, vous savez, Sonia Mabrouk, journaliste, c'est un beau métier.
13:35Et journaliste, ça veut dire défendre la vérité.
13:39Et quand vous propagez comme cela des choses qui sont fausses,
13:43alors vous ne faites pas honneur à ce beau métier des journalistes.
13:45Et la fille n'a pas demandé la chute du régime des Mollas lors de la dernière guerre avec Israël.
13:48Je l'ai toujours demandé, mais nous disons très clairement que le droit international prévaut.
13:54Ah voilà.
13:55Et donc dans le droit international, vous ne pouvez pas attaquer un régime.
14:02Donc vous êtes pour la défense du régime des Mollas.
14:04Non, je ne suis pas...
14:05Vous venez de dire le droit international.
14:07Madame Mabrouk, vous vous rendez compte de ce que vous dites ?
14:09Vous défendez les droits des minérités, Madame Manon Bré.
14:12Je viens de dire très clairement que le régime des Mollas doit tomber, qu'il faut le combattre.
14:16Mais vous avez déjà vu une intervention militaire dans le monde
14:19qui permet de faire tomber un régime et de ramener la démocratie ?
14:23Est-ce que ça a été le cas en Irak, en Afghanistan, en Syrie ?
14:26Et à la fin, les seuls qui payent le prix de cela, ce sont les civils.
14:32Et je ne suis pas d'accord avec ça.
14:33Dans l'actualité politique, Madame Bré, la ministre...
14:34C'est dommage, on ne parle pas de la motion de censure, du budget, de la manière dont on va faire des coupes.
14:40C'est dommage, parce que l'eurodéputé que vous êtes parle très rarement de ces sujets.
14:45Dans l'actualité politique, la ministre de la Culture, Rachida...
14:48Vous voulez parler de la Palestine et de l'international ?
14:50On l'a fait, Madame Mabrouk ?
14:50Oui, oui.
14:51Mais je trouve ça dommage qu'on ne parle pas de la motion de censure.
14:53Dans l'actualité politique, mais vous reviendrez.
14:56C'est important, la réforme de l'audiovisuel public.
14:58Je sais que vous êtes attachée à ce combat.
15:00La ministre de la Culture va défendre son texte.
15:02Elle parle d'un holding réunissant Radio France, France Télévisions et l'INA.
15:08La ministre qui, au-delà de l'aspect financier, veut un service public, dit-elle,
15:12qui représente davantage les Français dans leur diversité.
15:14Est-ce qu'elle a raison, selon vous ?
15:16Non, elle a tort.
15:18Cette réforme est une réforme qui vise à ramener une forme d'ORTF 2.0,
15:25dans laquelle vous rassemblez l'ensemble des éditions.
15:28Et donc, il y aura probablement un seul directeur éditorial.
15:31Donc, ça nuit, un, à la diversité de l'information.
15:34Deux, avec derrière des coupes dans les moyens, y compris dans les moyens d'enquête.
15:39Vous savez, avant d'être élu au Parlement européen, je travaillais sur la lutte contre l'évasion fiscale.
15:43Et c'est notamment grâce à des enquêtes de journalistes, je pense à des journalistes de cash investigation,
15:47qui avaient été révélés de nombreux scandales d'évasion fiscale,
15:51comme les Lux Leaks, les Panama Papers, les Paradise Papers.
15:54Et demain, il n'y aura peut-être plus les moyens pour ce type d'enquête,
15:57qui sont, je pense, d'autorité et d'utilité publique.
16:01Et je pense que cette réforme, aujourd'hui, elle doit revenir là où elle était,
16:06c'est-à-dire dans un placard, voire être mise à la poubelle.
16:09Et que Rachida Dati, on le sait, veut vendre sa réforme pour ensuite être maire de Paris.
16:15C'est son deal avec Emmanuel Macron.
16:17Et tout ça ne fait pas honneur, je pense, à la nécessité de la diversité audiovisuelle.
16:22Ah bah, parlons de la diversité, de la vérité, parce que vous êtes attachée,
16:25ce sera la conclusion.
16:26Je voudrais vous faire réagir à un témoignage, et les poignants, je pense, pour nous toutes,
16:29qu'on soit maire ou pas, c'est la maire d'Elias,
16:31qui a récemment témoigné sur notre antenne.
16:33Elias et cet adolescent de 14 ans, poignardé à coups de machette,
16:36sont impliqués deux mineurs déjà connus de la justice.
16:39Cette maman a témoigné pour dénoncer, manombrer le fait que certains médias,
16:42le service public en l'occurrence, détournent les mots en ne voulant pas parler de machette.
16:46Est-ce que c'est une manipulation de l'information ?
16:48Je sais que vous êtes attachée à la vérité, vous n'avez cessé de me le dire.
16:51Non, je ne crois pas qu'il y ait de manipulation de l'information.
16:53Cette mère a une douleur immense, à laquelle je veux évidemment adresser
16:57toutes mes pensées et toute ma compassion.
17:02Et je pense que vouloir...
17:04Je ne veux pas entrer dans des polémiques à cette heure
17:06où l'heure doit être d'abord à l'émotion.
17:10Et je pense que l'heure doit d'abord être à l'émotion avec ce jeune.
17:13Elle a dénoncé le fait qu'on n'utilise pas les vrais mots,
17:16et en l'occurrence la machette au lieu d'un couteau.
17:17C'est la mère d'Elias qui l'a dit.
17:19Écoutez, je suis sûre qu'à plusieurs reprises et sur plusieurs antennes,
17:22le mot a été utilisé.
17:23Effectivement, ici même, Madame.
17:25Maintenant, la question c'est de savoir comment on évite ce type de drame.
17:30Et la question est de savoir comment, à l'avenir,
17:34il n'y aura plus, j'espère, d'Elias qui vivront le même sort dans notre pays.
17:39C'est donc un fait de société ?
17:41C'est plus qu'un fait de société.
17:44Mais je ne crois pas...
17:46Je pense que l'action sous l'émotion de drame terrible
17:50parfois nous conduit à avoir, y compris des réactions politiques
17:56qui ne sont pas toujours les plus pertinentes.
17:58Et donc moi, je veux d'abord rester sur l'émotion de ce drame.
18:01Alors, laissons la parole à la mère.
18:03Il n'y a pas de problème.
18:03Laissons la parole à la mère.
18:05Merci, Madame Brouille.
18:06Merci, Sonia Mabrouk.
18:07C'est dommage qu'on ne parle pas quand même de la motion de censure
18:09et du conclave et du fait que ce gouvernement a voulu essayer
18:12d'arnaquer les Françaises et les Français
18:14en faisant croire qu'il allait revenir sur la réforme des retraites
18:16à 64 ans, alors que ce n'est pas le cas.
18:19Il y aura une motion de censure qui sera débattue à l'Assemblée nationale demain.
18:22Le Rassemblement national, je suis très surprise, ne la votera pas.
18:25Et de nouveau, se prouve être la béquille des macronistes
18:29et démontre qu'ils veulent faire travailler plus longtemps
18:31les Françaises et les Français.
18:32J'espère qu'on aura l'occasion d'en reparler.
18:34Toujours, puisque vous revenez avec plaisir.
18:36Avec grand plaisir pour parler de ces sujets
18:38qui parlent un peu plus de la vie des Françaises et des Français du quotidien.
18:41Sans parler de la canicule et de l'inaction du gouvernement sur la question climatique.
18:44Merci, ce fut chaud mais courtois.
18:46Chaud, oui.
18:46Merci, madame.
18:47On va rendre l'antenne.
18:49Merci à vous.
18:50Bonne journée.
18:50Bonne journée.
18:51Sous-titrage Société Radio-Canada

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