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  • 08/06/2025
Pierre de Vilno reçoit Manuel Valls, ministre des Outre-Mer, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos

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News
Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1, c'est News, les échos.
00:04Bonjour Manuel Valls.
00:05Bonjour.
00:05Vous êtes ministre d'État, ministre des Outre-mer, numéro 3 du gouvernement.
00:09C'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche et demain, nous soufflerons une bougie.
00:14Manuel Valls, celle de la dissolution d'Emmanuel Macron, celle qui, au lieu d'une clarification,
00:20a conduit à une situation de blocage du pays, à des alliances baroques, pour reprendre un mot à la mode.
00:25Vous qui avez connu les attentats de 2015, vous retrouvez la violence, la barbarie, une hyper-violence des jeunes,
00:32un antisémitisme au plus haut, un entrisme islamiste désormais identifié officiellement,
00:38même si le président de la République juge bon de dire qu'on fait du brainwashing, en bon français,
00:44et des territoires d'Outre-mer, également, bien sûr, dont vous avez la responsabilité, et aussi en demande d'apaisement.
00:49Comment faire ? Par où commencer ? Et y a-t-il vraiment des solutions ?
00:52Pour vous interroger ce matin, Stéphane Dupont, Deséchos, bonjour Stéphane, et Mathieu Bocoté.
00:57Bonjour Mathieu.
00:57Bonjour.
00:58Avant toute chose, je reprends l'anglicisme du président de la République.
01:02Est-ce que vous estimez aussi que les Français subissent du brainwashing,
01:08autrement dit du lavage de cerveau sur l'hyper-violence qui traverse le pays ?
01:11Il y a de l'hyper-violence dans notre pays, il y a beaucoup de violence, il y a une augmentation des homicides et des tentatives d'homicides depuis maintenant plusieurs années,
01:23et les Français ressentent évidemment dans leur quotidien la violence, et je ne pense pas que le président de la République nie cette violence.
01:32Il a déjà eu l'occasion de s'exprimer régulièrement sur les ravages de l'insécurité, de la délinquance,
01:38et d'une manière générale, de ce passage à la violence, de cette contestation de l'autorité, de l'État, de la République.
01:45Mais pourquoi cette phrase alors ?
01:46Vous lui demanderez, ou j'aurai l'occasion peut-être de lui demander quand je le retrouverai cet après-midi à Nice.
01:52Est-ce que vous pensez aussi que sur certains supports, il y a du brainwashing, du lavage de cerveau, qu'on en fait trop, qu'on parle trop de faits divers
02:00qui pour nous, à CNews, à Europe 1, au journal du dimanche, ne sont pas forcément des faits divers, c'est plutôt des faits de société ?
02:07Pour ma part, je pense qu'il faut toujours parler de la réalité, il ne faut jamais la nier.
02:12Et j'ai été, comme vous le savez, député, maire d'une ville populaire, de la banlieue parisienne, Évry,
02:22et j'ai toujours considéré d'ailleurs que la délinquance, que la violence s'attaquait en général d'abord aux plus modestes,
02:29aux plus faibles d'une société, que comme Républicain, ma tâche, et notre attache donc, c'était de s'attaquer à cette violence.
02:39Elle est là, la violence, elle est installée, je ne parle pas uniquement de la délinquance, mais de la violence,
02:45de la mise en cause de l'autorité républicaine, nous la vivons, et pas depuis quelques jours, depuis quelques mois.
02:51C'est une réalité, vous l'avez d'ailleurs rappelé, les actes antisémites, cet attentat raciste dans le Var contre Hichem,
03:00comme les deux morts à l'occasion ou en marge des violences après la victoire du PSG,
03:09l'intervention bouleversante hier, je crois, du père de ce jeune garçon, Benoît, tué pour rien, pour rien, évidemment.
03:17Avec le meurtrier qui s'est rendu.
03:18D'un coup de couteau et le meurtrier qui s'est rendu, je crois, ce matin.
03:22Oui, donc cette réalité, elle est là, et il faut l'affronter.
03:26Selon vous, Manuel, la situation s'est dégradée depuis l'époque où vous étiez ministre de l'Intérieur,
03:31puis vous avez été Premier ministre ensuite, il y a plus de violences aujourd'hui en France ?
03:34Elle s'est dégradée d'une manière générale dans nos sociétés occidentales.
03:38Elle s'est dégradée, on peut faire un colloque si vous voulez, nous ne le ferons pas ce matin, mais vous en parlez souvent.
03:43Oui, mais on l'a vu dans le flash d'information de ces news, effectivement, il y a eu ces émeutes aux Etats-Unis, là, qu'on a vues également.
03:49Et puis d'une manière générale, sur le rôle de l'image des réseaux sociaux, la mise en cause de l'autorité, de l'État, de la famille, du professeur,
03:58tout cela, nous le savons, c'est cette réalité.
04:01Et il y a, encore une fois, cette augmentation constatée depuis une dizaine d'années,
04:07des homicides et des tentatives d'homicide, du passage à l'acte.
04:11Il y a un passage à l'acte, y compris parfois, pas seulement, mais d'individus très jeunes, avec un couteau, un pistolet.
04:19Et donc, quand vous sommez, en effet, les risques d'attentats, la montée de la haine contre les Juifs, la violence au quotidien,
04:27le rôle, bien évidemment, massif du trafic de drogue qui s'est répandu un peu partout,
04:32ça veut dire que la lutte contre la violence, la lutte contre la délinquance, la lutte contre l'insécurité,
04:37oui, ça doit rester une priorité. Et honnêtement, j'ai plus que le sentiment que c'est évidemment aussi une priorité
04:46pour le gouvernement et le gouvernement depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République.
04:50C'est-à-dire l'histoire de cette violence qui monte, et en même temps, l'histoire récurrente d'un déni par rapport à cette violence qui monte.
04:57Si je peux me permettre, à gauche, vous avez fait des frais de ce déni.
05:01C'est-à-dire parce que vous nommiez une réalité qui était la violence, et bien certains disaient, il n'est plus de gauche, il n'est plus des nôtres,
05:06parce qu'être de gauche, ça consiste à expliquer que la violence est en fait périphérique ou dans les marges de la société.
05:11Mais nous l'avons payée. Je me rappelle que Lionel Jospin avait fait de la lutte contre l'insécurité sa deuxième grande priorité après le chômage.
05:22Il avait nommé Jean-Pierre Chevènement, un républicain avec autorité pour lutter contre cette violence.
05:28Et au détour d'une phrase pendant la campagne présidentielle de 2002, il avait semblé, alors ce n'était pas sans penser,
05:35considérer qu'il pensait que la baisse du chômage aurait amené à la baisse de la violence.
05:41Non, la baisse, la violence, elle peut faire partie de la vie de la société en dehors même, même s'il y a forcément des liens,
05:52en dehors même de la situation économique et sociale.
05:54Donc il y a une violence débridée, un passage à l'acte qui nous oblige à une réflexion plus générale.
06:01Évidemment, sécurité, force de police et de gendarmerie doivent agir avec les moyens qui ont été renforcés ces dernières années.
06:08Il y a évidemment le rôle de la justice, mais d'une manière générale, nous le savons.
06:13Cela interroge l'école, la famille, les médias, la société d'une manière générale.
06:17En disant ça, je n'apporte pas une solution immédiate, toute faite, un prêt-à-penser, une solution magique.
06:23Mais ce que je veux dire par là, c'est qu'on ne peut pas le nier et donc il faut s'attaquer avec détermination, force,
06:29avec tous les outils de l'État de droit pour lutter contre cette violence.
06:32Parce qu'on voit bien que chaque fait, chaque acte, chaque mort, notamment quand il s'agit de très jeunes,
06:42et la mort est toujours absurde, mais là, elle est encore davantage, touche profondément chacun d'entre nous.
06:49Tous ceux qui vivons dans la société, tous ceux qui avons des enfants, tous ceux qui regardons lucidement l'État de la société.
06:56J'en conclue, Manuel Valls, que vous êtes en désaccord avec le Président de la République quand il parle de...
06:59Oui, on fait du brainwashing, on fait du lavage du cerveau, on nomme les choses.
07:03J'en conclue que vous avez envie que je dise que je suis en désaccord avec le Président de la République.
07:07Moi, je ne sais pas, je pense que le Président de la République, dans cet entretien, et il a raison,
07:13veut rappeler qu'il y a des sujets majeurs, et notamment celui du réchauffement climatique,
07:18du danger que cela représente pour la planète, mais pour ce qui me concerne,
07:22je ne poserai jamais l'avenir de la planète, et qui préoccupe évidemment chacun d'entre nous.
07:28Je me rends, après cette émission, à Nice pour le sommet des océans,
07:32parce que dans les Outre-mer, nous sommes particulièrement concernés que les océans sont pour la France,
07:38évidemment, une priorité.
07:40Nous possédons, après les États-Unis, le domaine le plus vaste du monde à travers les océans.
07:46Mais je ne pose pas, évidemment, la priorité à l'écologie, à la lutte contre le réchauffement climatique,
07:54c'est-à-dire, au fond, à la sauvegarde de la planète et de l'existence, tout simplement, de l'humanité.
07:59Il y a la priorité à l'économie, il y a la lutte contre le chômage,
08:03mais je ne les opposerai jamais à cette autre grande priorité,
08:07qui est la lutte contre, pas seulement contre l'insécurité, on voit bien,
08:11contre la violence, qui nous interpelle encore davantage.
08:16On reparlera de violence juste après Emmanuel Valls, c'est particulièrement clair.
08:19Je voulais juste noter que demain, c'est un grand anniversaire,
08:23puisqu'il y a tout juste un an, Emmanuel Macron décidait de dissoudre l'Assemblée nationale,
08:28après la victoire du RN aux Européennes, il espérait une clarification.
08:32Aujourd'hui, ce que l'on constate, et on a déjà commencé le propos avec vous il y a un instant,
08:36c'est, à tout le moins, un gouvernement impuissant ou immobile, faute de majorité.
08:43Ce matin, dans le Parisien, Emmanuel Macron s'en prend à une partie de son propre gouvernement
08:47sur les reculades, puisqu'on vient d'en parler, vous allez à Nice,
08:51ces reculades en termes d'écologie.
08:52Est-ce qu'on va pouvoir tenir comme ça, encore pendant deux ans,
08:57avec des incompréhensions, des ministres qui critiquent les uns les autres,
09:01et un président qui dit, voilà, écoutez, effectivement,
09:04l'Assemblée nationale a voté, notamment par exemple sur le recul des ZFE,
09:08mais moi je ne suis pas content, on ne va pas pouvoir aller comme ça dans le sens-là.
09:10Le président de la République, lui, il est élu jusqu'en 2027,
09:14et il s'exprime comme il l'entend.
09:16Mais est-ce qu'il ne devrait pas donner plus de stabilité à ce pays ?
09:19Mais cette situation instable, nous la devons évidemment aux conséquences de la dissolution
09:24et aux résultats des élections législatives.
09:27Que le président a décidé lui-même.
09:29Bien évidemment, et je ne vous apprends rien.
09:31C'était une mauvaise idée ?
09:33C'est une idée originale, en tout état de cause.
09:36Elle me permet, je plaisante, je le dis à ceux qui nous regardent,
09:41et surtout à ceux qui nous écoutent,
09:42elle m'a permis peut-être d'être au gouvernement,
09:45dans une autre circonstance.
09:48Oui, et comme le dit d'ailleurs assez justement souvent François Bayrou,
09:52le Premier ministre, il dit, si nous sommes là,
09:55c'est parce que la situation est particulièrement difficile,
09:58et il a raison.
09:59Écoutez, la stabilité, elle est liée à la stabilité de l'Assemblée nationale,
10:06et nous verrons bien ce qui se passe.
10:07Et c'est pour moi, c'est lui.
10:08Ce que je crois, c'est que nous devons agir.
10:11Et moi, dans mon domaine, j'agis.
10:13Je présente en commission des lois à l'Assemblée nationale,
10:17et la semaine suivante dans l'hémicycle,
10:19la deuxième loi concernant Mayotte et sa refondation,
10:23avec plusieurs milliards d'engagements pour la reconstruction de ce territoire
10:27dévasté par un cyclone.
10:29Je présenterai en Conseil des ministres,
10:32début juillet, une loi pour lutter contre la vie chère.
10:36J'agis, nous en parlerons dans un instant,
10:38pour retrouver le chemin de la Concorde en Nouvelle-Calédonie.
10:43La loi de financement et la sécurité sociale ont été adoptées.
10:48La loi, même si c'était une proposition qui venait du Sénat,
10:52la loi contre les narcotraffics, que tout le monde a saluée,
10:56est portée par nos retails.
10:57Donc, on arrive à faire du travail, malgré cette instabilité ?
11:00Il n'y a pas d'autre choix, et nous attendons tous
11:02que le chef du gouvernement présente dans quelques jours
11:04les grandes orientations concernant l'état des finances publiques.
11:08Donc, nous n'avons pas d'autre choix que d'agir,
11:11et je crois, honnêtement, dans des conditions évidemment très difficiles
11:14sur le plan politique, que le gouvernement agit.
11:16Une première pause dans le Grand Rendez-vous Europe 1,
11:18CNews, les échos, on se retrouve dans un instant, tout de suite.
11:23Suite du Grand Rendez-vous sur Europe 1 et sur CNews
11:26avec Manuel Valls, le ministre des Outre-mer,
11:28vous avez sur la question des émeutes post-Victoire
11:34du PSG refusé le terme de « barbare » qu'a employé Bruno Retailleau
11:37pour qualifier les délinquants au violent.
11:40Est-ce que le meurtrier de Benoît, ce jeune garçon de 17 ans
11:44qui s'est rendu, n'est-il pas lui-même un barbare, Manuel Valls ?
11:50Je connais le débat sur les mots, les violences que nous avons constatées
11:56après la victoire du PSG sont inacceptables,
12:00et donc elles méritent évidemment une réponse très ferme de la justice.
12:04Chaque meurtre, nous l'avons évoqué il y a un instant,
12:07et notamment celui de Benoît, est insupportable.
12:10Mais pas barbare.
12:11Il se trouve que, comme Premier ministre, j'ai qualifié de barbare
12:15les actes terroristes et les terroristes eux-mêmes.
12:19Donc les mots ont un sens, je ne suis pas sûr que ça passionne forcément
12:23ceux qui nous écoutent, mais on ne peut pas employer à chaque fois
12:27les mêmes termes, et surtout d'une manière générale.
12:31Là, vous me parlez d'un meurtrier qui vient de se rendre,
12:36donc oui, c'est un acte barbare, donc ce qu'il a fait est insupportable.
12:39Mais, vous faites allusion évidemment aux mots qui ont été utilisés
12:42par mon collègue de l'intérieur, Bruno Retailleau,
12:45qui a qualifié d'une manière générale ceux qui entraient dans Paris
12:49de barbare.
12:51Je ne veux pas passer des heures sur le sujet,
12:53mais les mots ont un sens, et je me méfie d'une manière générale
12:56des généralités.
12:57Il m'est arrivé de le faire, par le passé,
13:01et je comprends le sens de ce qu'a voulu dire Bruno Retailleau.
13:04Mais je dis attention à la manière dont on utilise ces mots,
13:07parce que finalement, on ne sait plus à la fin qui est le véritable barbare.
13:10Mais justement, le terme est peut-être utile, je m'explique.
13:14On est dans un moment où notre seuil de tolérance à la violence
13:17a complètement changé.
13:18Donc, devant des gens qui entrent dans une ville,
13:20la pillent, brûlent tout, détruisent des voitures,
13:23attaquent des policiers, attaquent des pompiers.
13:26Dans un contexte un peu plus ordinaire,
13:28on dirait que nous sommes devant des barbares.
13:30Il faut vraiment que le contexte ait changé pour que ça, finalement,
13:32ce soit presque une violence un peu plus grave que d'ordinaire.
13:35Non, moi, je ne dirais jamais ça, parce que cela voudrait dire
13:37que nous accepterions cette violence.
13:40Et personne ne l'accepte.
13:41Parfois, on peut d'ailleurs avoir le sentiment...
13:43On ne l'accepte pas, on s'y est habitué.
13:44On ne peut pas s'y habituer.
13:46Et parfois, on a même le sentiment, bon,
13:47qu'après un match de football,
13:50après la victoire du Paris Saint-Germain,
13:52eh bien, il n'a rien à voir, évidemment,
13:54ni avec les joueurs, ni avec les supporters,
13:57ni avec ceux qui aiment cette équipe,
13:58ni avec ceux qui, comme moi, se sont réjouis de cette victoire.
14:02Il n'a rien à voir, évidemment.
14:03Donc, on ne peut pas l'accepter.
14:04Certains parlent de débordements, ce ne sont pas de débordements.
14:06Non, ce ne sont pas des débordements,
14:08ce ne sont pas des faits divers,
14:09puisqu'il s'agit là de groupes, de personnes, de jeunes,
14:12qui viennent uniquement,
14:13d'ailleurs, on ne sait pas véritablement avec quel sens,
14:15mais en tout cas, dans une forme de nihilisme,
14:17de volonté de détruire, de tout casser,
14:19de mettre en cause l'ordre démocratique,
14:23donc s'attaquent aux biens, aux personnes, aux policiers.
14:28Donc, vous n'entendrez jamais, de ma part,
14:30la moindre complaisance,
14:31et je le répète, on ne peut pas le nier.
14:32Donc, comment on fait pour l'empêcher ?
14:34Pourquoi on n'a pas fermé le périphérique ?
14:37Pourquoi on n'a pas pris les mêmes mesures ?
14:39Puisqu'on savait que ça allait se passer ainsi,
14:42que nous nous sommes imposés...
14:44C'est un message à Laurent Nunez.
14:45Mais lui-même, d'ailleurs,
14:48j'ai énormément de respect pour le préfet de police,
14:51lui-même a reconnu qu'il y avait forcément une forme d'échec.
14:55Regardez le lendemain, à l'occasion des festivités,
14:58au moment de l'arrivée sur les Champs-Élysées du Paris Saint-Germain,
15:01il n'y a pas eu ce type de débordement.
15:03Donc, ça veut dire qu'il faut être capable d'anticiper,
15:06ça veut dire que le travail de renseignement doit être encore amélioré,
15:09c'est-à-dire qu'il faut les cueillir, les empêcher qu'ils arrivent.
15:13Et puis ensuite, évidemment, la justice passe et frappe fort.
15:17Nous y sommes.
15:17Et la justice tape.
15:18Est-ce qu'elle frappe fort ?
15:20Vous avez vu les peines qui ont été décidées.
15:24500 euros d'amende, des sanctions avec de la prison pour trois mois de sursis,
15:32ça veut dire qu'en fait, il n'y a pas de prison ferme.
15:34Il y a eu la prison ferme.
15:35Quand il y a eu de la prison ferme,
15:37le procureur l'a rappelé, il y a eu de la prison ferme.
15:41Mais, Pierre de Villemot, moi je suis, encore une fois,
15:43pour une réponse ferme et implacable, bien évidemment.
15:47Et les Français attendent que la réponse pénale soit renforcée dans notre pays.
15:52Et ils ne supportent sans doute pas,
15:53et vous venez de le dire d'une certaine manière,
15:55qu'il y a un écart entre la peine prononcée par les juges
15:59et l'application de la peine.
16:02Et que les peines prononcées soient parfois trop faibles.
16:05Donc, oui, je suis favorable, par exemple, comme l'a souligné le Premier ministre,
16:09à des peines minimales.
16:11Donc, cela me paraît...
16:13Mais, vous-même, vous me le direz, et à juste titre,
16:17à chaque fois qu'il y a un événement de ce type,
16:19il y a évidemment, d'une certaine manière,
16:21je vais dire une surenchère.
16:22Non, il y a un débat, il y a des propositions.
16:24On a l'impression que ces événements terribles, insupportables,
16:30se produisent pour la première fois.
16:31Ce n'est pas vrai.
16:32Ce n'est pas la première fois.
16:34J'étais ministre de l'Intérieur en 2013,
16:36à l'occasion de la première victoire du PSG en championnat de France.
16:39Il y a eu des incidents au Trocadéro,
16:41qui avaient été sans aucun doute mal anticipés.
16:44Toute l'opposition LR, d'ailleurs,
16:46ou UMP à l'époque, avait demandé ma démission.
16:49Donc, on avait revu les dispositifs de police,
16:52avec le club d'ailleurs, face à ce type d'événements.
16:58Donc, que ce soit l'action de la police, l'action de la justice,
17:02doivent être implacables.
17:03Mais je dis, on doit regarder ça avec, je ne veux pas dire, avec sérénité.
17:07Est-ce qu'il faut changer la loi ?
17:08Est-ce qu'il faut une nouvelle loi ?
17:09Est-ce qu'il faut à chaque fois changer la loi,
17:12chaque fois qu'il y a ce type d'événements ?
17:14Est-ce qu'on ne peut pas l'anticiper ?
17:14Non, mais est-ce qu'il faut une fois changer la loi
17:15pour que, d'une manière pérenne, elle soit plus...
17:17Alors, travaillons sur la question des peines...
17:20Parce que, comme vous l'avez dit, il y a débat.
17:22J'entendais Rémi Haït, procureur près de la Cour de cassation,
17:26que vous avez connu à l'époque où il était délégué interministériel,
17:29à la Sécurité routière, qui, juste, a détricoté la méthode Retailleau,
17:32qui dit non, il n'y a pas de laxisme chez les magistrats.
17:35Il prend leur défense.
17:36Il dit qu'accessoirement, les juges ne condamnent pas
17:39parce qu'il n'y a pas assez de places en prison.
17:40Pardonnez-moi.
17:41Emmanuel Macron a promis 15 000 places de prison supplémentaires en 2017.
17:46Il n'y a toujours pas plus de places de prison.
17:48Le ministre Darmanin de la Justice a maintenant fait ses prisons de haute sécurité,
17:54mais ça ne règle pas le problème de la surpopulation carcérale.
17:57Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on fait des peines courtes ?
17:59Je vais poser plusieurs questions et vous répondez dans le sens que vous voulez.
18:03Je vous remercie.
18:04Madame Belloubet, voilà, on met maintenant sa loi en cause.
18:09Est-ce qu'il faut détricoter la loi Belloubet ?
18:11Par où on commence pour avoir une sorte de stature de la justice
18:16pour qu'enfin, les Français, qui selon les derniers sondages,
18:2053% des Français sont pour la suppression des peines de prison avec sursis,
18:2679% des Français estiment qu'il faut sanctionner les parents de mineurs délinquants.
18:30Voilà, il y a un ras-le-bol au niveau de la justice des Français qui veulent des réponses.
18:35D'abord, je rappellerai et je rappelle toujours que les juges appliquent la loi votée par le Parlement.
18:42En l'interprétant.
18:44Évidemment et heureusement.
18:45A partir d'une certaine philosophie ?
18:46C'est ça, c'est ça le juste.
18:47Pas tous, mais le procureur auprès de la Cour de cassation que vous venez de rappeler,
18:51et c'est à lui que je faisais allusion, a rappelé qu'il y a eu, dans ce cas-là,
18:55dans ces cas-là, aussi des peines de prison.
18:58Deuxième principe, il faut évidemment agir dans le cadre de l'État de droit.
19:02Les peines minimales, ou les peines planchées, on les appelle comme on veut,
19:06font partie de l'État de droit si le Parlement les adopte
19:09et si le Conseil constitutionnel donne son accord.
19:13La mise en cause du sursis me pose un vrai problème.
19:16C'est à la main des juges, le sursis est utilisé, éliminer toute possibilité du sursis.
19:22Ça c'est M. Darmanin qui propose ça.
19:23Et le fait concernant les agressions contre les forces de l'ordre, il faut évidemment le rappeler,
19:29me pose un certain nombre de problèmes, c'est-à-dire on généralise...
19:32Même dans ce cas-là, ça vous pose un problème ?
19:33Oui, ça peut poser un problème, ça dépend du type d'agression qu'il y a.
19:36Il faut laisser, dans l'échelle des peines, il faut laisser toujours une possibilité,
19:41jurisprudence, d'interprétation de la part des juges.
19:44Ensuite, évidemment, il faut une panoplie qui existe,
19:48mais à condition, oui, en effet, on a raison, et vous avez raison,
19:52de dire qu'il y a les moyens qui suivent, notamment pour les peines de probation,
19:54pour les centres éducatifs fermés, pour la gestion des mineurs
20:00et de l'application des peines les concernant, des mineurs délinquants.
20:03Donc oui, il faut une panoplie avec les moyens nécessaires.
20:06Le budget de la justice, c'était avec Dupond-Moretti,
20:10le prédécesseur de Gérald Darmanin et de Didier Migaud,
20:13a eu les moyens financiers, budgétaires, pour s'attaquer à ces questions-là.
20:19Quel bilan pour Dupond-Moretti ?
20:20Tout ça se met...
20:21Vous lui mettez combien sur le plan ?
20:22Non, mais c'est à vous de le faire.
20:24Non, non, mais moi, je...
20:25Non, mais c'est pas mon rôle.
20:27Vous commencez avec Manuel Valls et vous dites,
20:28ben, vous voyez bien, finalement, on comprend...
20:30Non, non, non, ce que je voulais dire, c'est qu'il faut du temps
20:32et pour construire des prisons et pour recruter des magistrats, des greffiers,
20:37parce que c'est de cela...
20:37Tout cela est greffé, mais il y a une réalité nouvelle, mais sans le dire.
20:39J'y reviens, nous savions qu'il y aurait les débordements la semaine dernière.
20:42Aucune surprise, tout le monde s'y attendait.
20:44Nous savons qu'il y en aura au moment de la nouvelle année.
20:47Nous savons qu'il y en aura peut-être pour la fête nationale.
20:51C'est presque un rituel aujourd'hui pour certains
20:55et pas que pour des minorités absolument marginales.
20:58C'est un rituel d'affrontement, non seulement avec les policiers,
21:00mais avec la société française.
21:01Donc, du pillage à l'attaque des policiers,
21:04il y a 20 ans, 25 ans, 30 ans,
21:05ça aurait été presque inimaginable à grande échelle.
21:07Aujourd'hui, c'est banal.
21:09Alors, est-ce que c'est pas cette nouvelle société qu'il faut nommer ?
21:11C'est celle que nous étions en train de décrire au début de cet entretien
21:15et de cette violence, qui nécessite encore une fois la réponse pénale,
21:21dure, sévère.
21:23Est-ce qu'elle a été à la hauteur, la réponse, cette semaine ?
21:26Mais moi, je suis comme ministre, je suis toujours très attentif
21:29à ne pas mettre en cause les décisions de justice,
21:33mais je crois à un principe, c'est que la réponse pénale
21:35doit rester, seulement adaptée, mais elle doit être individualisée par le juge.
21:41Je ne crois pas à la peine collective.
21:43Ça ne marche pas ainsi dans un état de droit.
21:45Ça ne veut pas dire pour autant...
21:46La plupart des policiers ont été classés sans suite dans ces métiers.
21:48Il y a eu, il y a eu, mais parce qu'il faut attraper les bons auteurs,
21:52il faut évidemment des preuves, et attendez, il y a des enquêtes en cours
21:56grâce à la vidéosurveillance, bien évidemment.
21:59Rendre la justice, c'est forcément difficile.
22:02Mais moi, je comprends, mais vous savez, Pierre Devineau,
22:05je comprends parfois le sentiment que vous pouvez évoquer...
22:08Ce n'est pas le mien, c'est celui des policiers.
22:09...d'impuissance face à ces questions.
22:11On attrape quelqu'un, on le met en garde à vue,
22:12il passe devant le juge et on dit, attendez, on va revoir,
22:14on va regarder la vidéo, etc.
22:15Non, finalement, classé...
22:16Et oui, mais il n'y a pas d'autres solutions.
22:20On peut faire évoluer le droit.
22:22Encore une fois, il y a des gens qui ont été condamnés à la prison ferme,
22:27d'autres avec des sursis, d'autres dont on n'avait pas les preuves.
22:30Moi, je ne suis ni juge, ni policier,
22:32mais je constate que nous sommes dans un état de droit, oui,
22:35et qu'il faut de toute façon le faire dans un cadre
22:38qui est celui de l'état de droit, de la peine individualisée,
22:41en respectant le travail des juges.
22:44Parce que si on commence comme cela,
22:45alors à ce moment-là, on croit répondre à la demande des Français,
22:48mais on tape à côté.
22:49Manuel Valls, ministre des Outre-mer et l'invité du Grand Rendez-vous.
22:52Dans un instant, on parle de la Nouvelle-Calédonie.
22:57Retour sur le plateau du Grand Rendez-vous avec le ministre des Outre-mer.
23:01Manuel Valls, rarement un ministre des Outre-mer,
23:05a été nommé à ce poste en ayant préalablement critiqué
23:08l'action du président de la République en place sur la Nouvelle-Calédonie.
23:12Il y a quelques mois, vous l'accusiez d'avoir mis à terre
23:1436 années de dialogue et de progrès.
23:17Vous critiquiez l'entêtement imbécile, irresponsable et criminel
23:20d'un président de la République mal entouré et mal conseillé.
23:23Quoi qu'il en soit, vous êtes aux affaires maintenant
23:26et j'imagine que le président vous fait confiance.
23:28Simplement, il y a des voix divergentes sur le dossier de la Nouvelle-Calédonie.
23:31Emmanuel Macron veut réunir à Paris avant l'été toutes les parties prenantes.
23:36Vous, Manuel Valls, vous êtes accusé directement sur CNews
23:39par la loyaliste Sonia Baques, présidente de la province sud de Nouvelle-Calédonie
23:44de vouloir la complétude de la souveraineté de l'archipel
23:47avec le transfert de toutes les compétences réganelles
23:49en somme de l'indépendance malgré trois votes des Calédoniens.
23:52Et Marine Le Pen, ce matin, dans le journal du dimanche,
23:58dit qu'il faut une pause institutionnelle.
24:00Tout cela est très complexe, mais alors, quelle est votre position là-dessus ?
24:03C'est vrai que c'est un dossier complexe, difficile.
24:07Il faut revenir à ce qui s'est passé il y a un an,
24:09à partir du 13 mai 2024, avec des violences insupportables,
24:15mais qui ont mis à terre l'économie de la Nouvelle-Calédonie,
24:19plus d'un milliard de dégâts de bâtiments publics,
24:22plus d'un milliard d'euros de destruction des commerces et des entreprises,
24:28un chômage qui a augmenté, des gens qui partent,
24:31plus d'investissements, et nous sommes au bord de l'explosion sociale là-bas.
24:35Et vous ne les oubliez pas ? Est-ce que c'est le sentiment qui revient ?
24:37On ne peut pas les oublier.
24:39Et c'est pour cela que la priorité des priorités,
24:43c'est la reconstruction économique et sociale de ce territoire.
24:47Ce n'est pas le dialogue politique,
24:47parce que quand vous êtes allé en Nouvelle-Calédonie il y a quelques semaines,
24:50vous avez dit, en arrivant, s'il n'y a pas d'accord politique, c'est le chaos.
24:54Je vais y venir.
24:55Et donc il n'y a pas eu d'accord politique, donc c'est le chaos.
24:57Je vais y venir.
24:58Il y a un risque de chaos, bien évidemment.
25:01Il y a trois grandes priorités.
25:02La reconstruction économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie.
25:05L'État investit en 2024, et ce sera le cas aussi en 2025,
25:113 milliards d'euros pour la Nouvelle-Calédonie.
25:141,7 milliard que nous investissons tous les ans,
25:22plus 1,3 milliard pour reconstruire les bâtiments publics,
25:25les commerces, pour soutenir le nickel,
25:27et évidemment les forces de l'ordre.
25:29Donc c'est 3 milliards, ça veut dire 30% du produit intérieur brut de la Nouvelle-Calédonie.
25:41C'est 1 000 euros par mois, par calédonien.
25:43C'est un véritable plan Marshall.
25:45C'est d'ailleurs ce que demande Madame Le Pen.
25:47Il faut reconstruire la filière nickel.
25:49Il n'y a pas de plan Marshall.
25:50Il faut reconstruire la filière nickel.
25:52Et c'est pour moi aussi une priorité.
25:54C'est un minerai rare, très important,
25:56notamment pour la construction de batteries, c'est stratégie.
25:59Pour l'Europe, pour la France et pour la Nouvelle-Calédonie.
26:03Donc c'est une de mes priorités.
26:04Deuxième priorité, assurer la sécurité.
26:07Il y a 20 escadrons en permanence de gendarmerie sur place,
26:11plus la police, plus les unités d'élite, GIGN,
26:15et les policiers aussi qui sont présents à travers le RAID.
26:20On peut les saluer.
26:21Ils risquent évidemment pour leur sécurité.
26:24Il faut saluer leur engagement, leur courage,
26:26et se rappeler qu'il y a eu deux gendarmes tués.
26:28Il y a un an.
26:30Et ensuite, il faut un accord politique.
26:34Parce qu'en effet, sans accord politique,
26:36il n'y a pas de stabilité.
26:38Et comment trouver par exemple des repreneurs,
26:40des Émirats ou des Indiens pour le nickel,
26:43si nous sommes dans l'instabilité politique ?
26:46Comment permettre à des entreprises de rester et d'investir
26:49pour reconstruire les centres commerciaux,
26:52les entreprises,
26:53s'ils ne voient pas clair quant au destin ?
26:54Il paraît très très loin cet accord politique.
26:56Vous y êtes allé plusieurs reprises,
26:58vous avez mis tout le monde autour d'une table.
26:59Eh bien moi, d'abord, le fil du dialogue n'est pas rompu,
27:02au-delà des propos d'estrade,
27:04des mises en cause personnelles,
27:06qui sont un grand classique.
27:07Parlez-moi de Mme Bacchès ?
27:08Qui sont un grand classique de la vie politique en général,
27:11et notamment en Nouvelle-Calédonie.
27:13Mais moi, je ne me laisse pas impressionner par cela.
27:15Le fil du dialogue n'est pas rompu,
27:17et ce que je constate,
27:19c'est que tous les acteurs politiques,
27:20et évidemment économiques,
27:21mais tous les acteurs politiques,
27:23pensent qu'il faut un accord.
27:26Et que cet accord est indispensable
27:27si on veut éviter le chaos.
27:29Donc, c'est pour cela que,
27:31au fond, d'une certaine manière,
27:32je considère, je l'ai dit,
27:34donc je l'assume,
27:34qu'il y a eu un échec dans le dialogue
27:38qui s'est tenu en Nouvelle-Calédonie,
27:40mais que c'est au fond qu'une étape,
27:43et que fort des conséquences...
27:45Une étape vers quoi, en quelque sorte ?
27:47Parce que pour les indépendantistes,
27:48la question se pose toujours aujourd'hui.
27:50Pour ceux qu'on appelle les loyalistes,
27:52il ne saurait y avoir d'étapes
27:53qui pourraient conduire à autre chose
27:54que le maintien dans le cadre
27:56de la souveraineté française.
27:57Donc, vers quoi ?
27:58Eh bien, voilà, vous l'avez très bien dit,
28:00il faut trouver une voie de conciliation
28:02entre les deux aspirations.
28:04On ne peut pas être indépendant,
28:04et pas indépendant d'un point.
28:06Eh bien, entre ce...
28:06Si, je le sais clairement,
28:09puisque j'ai posé sur la table un texte,
28:12un projet de souveraineté avec la France,
28:14conciliant la pleine souveraineté,
28:17l'aspiration à la souveraineté
28:18et la volonté de rester extrêmement liée
28:21à la France.
28:22Eh bien, moi, je crois que c'est possible,
28:24que c'est la seule voie,
28:25c'est celle d'ailleurs que nous cherchons
28:27depuis 1988,
28:29depuis les accords de Matignon et d'Oudeno
28:31qui doivent tellement à Michel Rocard,
28:33et ceux de 1998,
28:35qui doivent tellement à Lionel Jospin.
28:37Et avec, en 88, deux hommes
28:39qui étaient vraiment irréconciliables,
28:41sur le fond, Jacques Lafleur
28:42et Jean-Marie Chibaou,
28:44qui, ce dernier, l'a payé un an plus tard
28:46de sa vie,
28:47mais qui ont considéré
28:48que c'était possible.
28:49Donc, il faut y aller
28:51avec quelques principes simples.
28:52Appelons-en une forme
28:53de souveraineté-association ?
28:54Je n'ai pas utilisé ces mots
28:56parce qu'en plus,
28:57tous ces mots,
28:57et je parle aux Québécois,
28:59tous ces mots en Nouvelle-Calédonie,
29:00On m'histoire ailleurs !
29:01Tous ces mots sont,
29:02d'une certaine manière,
29:03un peu piégés.
29:05Mais, il faut achever,
29:07parce que c'est ainsi,
29:09la Nouvelle-Calédonie,
29:10je le rappelle à nos éditeurs,
29:12est la seule colonie de peuplement
29:13avec l'Algérie.
29:14Donc, il faut achever
29:16le processus de décolonisation.
29:18C'est ainsi,
29:18qui n'aboutit pas, forcément,
29:20à l'indépendance totale,
29:21et il faut préserver,
29:23c'est un droit,
29:24l'exercice du droit
29:25à l'autodétermination
29:26pour le peuple canaque
29:27et donc pour les Calédoniens.
29:29Et ensuite,
29:29il y a des principes simples.
29:30On ne fait pas un référendum
29:31sans les Canaques.
29:33On ne change pas
29:34le corps électoral
29:34contre les Canaques
29:36et on construit
29:37un destin commun
29:38avec tous les Calédoniens.
29:40Donc, fort de ces principes,
29:42nous cherchons une voie
29:43avec le Président de la République,
29:45avec le Premier ministre,
29:47avec les acteurs politiques
29:48indépendantistes
29:49et non-indépendantistes
29:50là-bas,
29:51et avec, encore une fois,
29:52reconstruire économiquement
29:53le pays,
29:54empêcher l'expression sociale,
29:56garantir la sécurité
29:57de tous les Calédoniens
29:58et trouver un accord politique.
30:00Moi, je crois
30:00que c'est encore possible.
30:02Pierre Devineau
30:02le mentionnait
30:03il y a quelques instants,
30:05le Président de la République
30:06veut réunir à Paris
30:08toutes les parties prenantes.
30:10Est-ce que vous ne voyez
30:11pas ça,
30:12cette reprise en main
30:13par le Président de la République
30:14comme une forme
30:14de désaveu
30:15de votre action ?
30:16Non, il n'y a pas
30:17de reprise en main
30:18si je n'avais pas
30:19le sentiment
30:20d'avoir la responsabilité
30:22de ce dossier
30:23que m'a confié
30:23le Premier ministre
30:25et le Président de la République
30:26m'a nommé évidemment
30:27sur sa proposition,
30:29je ne serai pas devant vous.
30:31Je n'assumerai plus
30:32cette responsabilité.
30:34Mais enfin,
30:34s'il y a un accord,
30:36il faudra une réforme
30:36constitutionnelle,
30:38institutionnelle.
30:39donc le Président de la République
30:40aura plus que son mot
30:42à dire.
30:43Et moi,
30:44j'ai besoin aussi
30:44que le Président de la République
30:45comme le Premier ministre...
30:46Vous êtes tous les deux,
30:47il n'y a pas de papier à cigarette ?
30:49Je me méfie de ce genre
30:52d'expression,
30:54mais parce que je discute
30:56avec le Président de la République,
30:57je crois que nous sommes d'accord
30:58sur l'objectif.
30:58Mais quand vous parlez
30:59des préoccupations,
31:00notamment des Canaques,
31:00je me souviens,
31:01il y a un an,
31:01c'est un thème qui revenait souvent,
31:02c'est que les Canaques
31:03ne veulent pas devenir minoritaires
31:04sur leur propre terre historique.
31:07Fabien Roussel l'avait dit,
31:08est-ce que c'est une préoccupation
31:09légitime pour vous
31:10de la part des Canaques
31:10de ne pas devenir minoritaires
31:11sur leur terre historique ?
31:12Vous savez,
31:13ce qui m'a frappé,
31:14je connais très bien
31:14la Nouvelle-Calédonie,
31:16c'est le sentiment de peur,
31:18de rupture de confiance
31:19qui s'est emparé
31:21d'une manière générale
31:21de la population calédonienne
31:23et notamment de ceux
31:24qui sont d'origine européenne.
31:27Le racisme est revenu,
31:28la haine,
31:28racisme à l'égard des Canaques,
31:29mais racisme aussi
31:30à l'égard des Blancs.
31:32La violence,
31:33le sentiment de perdre sa vie,
31:35c'est bien de devoir
31:37peut-être même partir
31:38vers une terre
31:39qui n'est pas la leur.
31:40Ils sont tous calédoniens.
31:42C'est quelque chose
31:42qui a profondément étreint
31:44et bouleversé
31:45la société calédonienne.
31:47Au fond,
31:47il y a eu une forme
31:47d'échec
31:48de l'idée très belle
31:50des accords de l'Ouméa.
31:52Il faut relire
31:53le préambule
31:53qui est magnifique,
31:54qui était celui
31:55du destin commun.
31:56Et pourtant,
31:56il n'y a pas d'autre solution
31:57que ce destin commun.
31:58Donc, comment surmonter ?
32:00Les Canaques vont un peu plus loin.
32:01Ils disent
32:01nous sommes peut-être
32:02tous calédoniens,
32:03mais nous le sommes
32:03quand même un peu plus que vous.
32:04Non, ils ne le disent pas
32:05parce qu'au fond,
32:06depuis les années 80
32:09et des événements terribles,
32:11ils disent
32:11oui, nous devons vivre
32:13avec ce qu'ils appellent
32:14les autres
32:15et notamment
32:16les descendants de Bagnard
32:17qui sont aussi
32:18des victimes de l'histoire.
32:20Donc, il n'y a pas
32:20d'autre choix
32:21que de faire vivre
32:21sur cette terre
32:23qui est Cana,
32:24qui est mélanésienne,
32:25qui est française,
32:26qui est européenne,
32:27qui est polynésienne,
32:27de faire vivre
32:28ceux qui sont
32:29le peuple premier,
32:31le peuple autochtone,
32:32les Canaques,
32:33les Européens
32:34qui sont arrivés
32:34depuis 1853,
32:36mais aussi,
32:37on l'ignore,
32:37il y a 40 000
32:38Wallisiens et Futuniens,
32:39il y a des Polynisiens,
32:40il y a des Japonais,
32:42il y a des Vietnamiens
32:43ou des Indochinois
32:44qui venaient
32:44des colonies françaises
32:46dans les années 30.
32:47Donc, c'est un melting pot,
32:48c'est un mélange,
32:49il y a du métissage,
32:50il faut sortir des caricatures,
32:52mais il y a aussi
32:52des principes.
32:53Il faut regarder
32:54une Calédonie,
32:55une indivisible,
32:56il ne peut pas y avoir
32:56de partitions.
32:58Il y a eu trois référendums,
32:59c'est incontestable,
33:00qui ont rejeté
33:01l'idée de l'indépendance,
33:03mais le troisième
33:03s'est fait sans les Canaques.
33:04Il y a eu la violence,
33:06les violences inacceptables
33:07du 13 mai.
33:08Donc, au milieu de tout cela,
33:09parce que je connais bien
33:10le dossier,
33:11parce que j'ai la confiance
33:11du président de la République
33:12et du Premier ministre,
33:14je cherche une voie
33:15et je pense que nous pouvons
33:16la trouver,
33:17même si je ne suis pas naïf,
33:18même si je sais
33:19que c'est difficile,
33:20je crois que c'est encore possible.
33:21Suite du grand rendez-vous
33:22dans quelques instants
33:22sur Europe 1 et sur CNews.
33:26Dernière partie
33:28du grand rendez-vous
33:29avec Manuel Valls,
33:30le ministre d'État,
33:32ministre des Outre-mer.
33:33Manuel Valls,
33:34avant de parler de la gauche,
33:35parlons de la droite.
33:36Un tout nouveau sondage,
33:37Le Point Cluster 17,
33:39paru jeudi,
33:40place Bruno Retailleau
33:41comme personnalité politique
33:43préférée des Français.
33:4439% de popularité,
33:46il est devant Marine Le Pen
33:47et devant Édouard Philippe.
33:50Ça vous embête ?
33:51Pourquoi ?
33:53Pierre Devineau,
33:54moi je...
33:54Mais je vais vous répondre
33:55parce que je n'esquive aucune...
33:57Je sais, vous parlez franchement,
33:58c'est pour ça que je vous pose
33:58une question franche.
33:58Non, je suis ministre des Outre-mer
34:01et depuis le début d'ailleurs,
34:02ce qui ne m'empêche pas évidemment
34:03de répondre à vos questions,
34:05je suis très concentré sur ma mission
34:07parce que nous voulons d'en parler,
34:08il y a la Nouvelle-Calédonie,
34:09il y a la reconstruction de Mayotte
34:11avec deux projets de loi,
34:12il y a la question qui est...
34:15divise profondément,
34:17crée des sentiments d'injustice
34:19terribles dans l'ensemble
34:21des territoires ultramarins
34:22qui est la question de la Vichère.
34:26Il y a la priorité à l'écologie,
34:27il y a la lutte contre le narcotrafic
34:29qui menace de faire effondrer
34:33les sociétés antillaises
34:35et de la Guyane
34:36par la violence qu'on n'imagine pas
34:38et j'attends d'ailleurs
34:39de mes collègues...
34:41On en parle justement sur...
34:41J'attends beaucoup de Bruno Retailleau
34:43et de Gérald Darmanin
34:45pour qu'ils mettent encore plus de moyens
34:47parce que c'est pour nous une priorité
34:48pas seulement pour...
34:49Ah, donc on parle de duo
34:50dans le gouvernement d'Armanin-Retailleau,
34:52en fait c'est un trio,
34:52vous êtes avec eux ?
34:53Pour lutter contre le narcotrafic
34:55et la délinquance bien évidemment
34:57parce que le narcotrafic
34:58s'attaque aux Antilles et à la Guyane
35:00mais s'attaque évidemment
35:01à travers ces territoires ultramarins
35:03d'abord à l'Europe
35:04puisque ce sont des voies de passage.
35:07J'ai été ministre de l'Intérieur,
35:08j'ai été très populaire,
35:10c'est pour cela d'ailleurs
35:11que peut-être j'ai été nommé
35:12Premier ministre.
35:13Donc je sais que tout ça est fugace,
35:16fait partie évidemment...
35:17La popularité de Retailleau est fugace.
35:18Non, mais en général...
35:19C'est un feu de paille.
35:20Donc non, je ne dis pas ça,
35:21il faut faire attention.
35:23Deuxièmement,
35:23je vous réponds,
35:25je me réjouis personnellement
35:27que Bruno Retailleau
35:28qui est au gouvernement,
35:30qui a défendu au sein des l'air
35:31une stratégie,
35:32celle de rester au gouvernement
35:33et de participer à cette coalition
35:37qui n'en est pas vraiment une,
35:38en bref,
35:38à ce socle commun.
35:39Qu'est-ce que vous appelleriez ça d'ailleurs ?
35:40Ce socle commun,
35:42en tout cas,
35:42écoutez cet esprit de responsabilité
35:44parce que de toute façon,
35:45il n'y a pas d'autre solution
35:46puisqu'il n'y a pas de majorité
35:47à l'Assemblée nationale
35:48qui est un homme avec qui
35:49j'ai forcément des désaccords.
35:51Moi, je suis un républicain de gauche
35:53progressiste sur un certain nombre de sujets.
35:55Lui, c'est plutôt un conservateur
35:56et il l'assume,
35:57mais il a des valeurs.
35:58C'est un homme aimable,
35:59poli,
36:00qui vous salue.
36:00Ce qui est déjà aujourd'hui
36:01dans la vie tout court
36:02et dans la vie politique
36:03déjà très important.
36:05Donc, si lui est populaire,
36:07il représente une formation
36:09qui gouverne
36:10et qui veut croître
36:11au détriment peut-être même
36:12du Rassemblement national,
36:15pourquoi je ne me réjouirais pas
36:18ou pourquoi je marquerais
36:20un air désolé
36:20quand un républicain
36:22avec qui je partage aussi
36:24par exemple l'amour de Clémenceau
36:26et une certaine idée de la République,
36:28pourquoi je me désolerais
36:30de ses bonnes perspectives
36:32dans les enquêtes d'opinion ?
36:33Pour vous faire accoucher
36:34d'un compliment,
36:35pas du tout.
36:36Mais je donne toujours
36:37une explication
36:38parce que je crois
36:38que vous êtes historiquement
36:41un homme de gauche.
36:41Aujourd'hui,
36:42je ne suis pas certain
36:42que la gauche
36:43telle qu'elle prend forme
36:44soit encore votre famille.
36:46Mais si je vous posais la question,
36:46est-ce que vous vous sentez
36:47finalement plus proche
36:48de Bruno Retailleau aujourd'hui
36:49que de ce qui est devenu
36:50le PS allié à Mélenchon ?
36:52Là, c'est toujours la recherche
36:54de l'amour dans les ménages.
36:55C'est une question très concrète.
36:57Elle est très concrète.
36:58Mais sur la lutte
36:59contre l'insécurité,
37:01contre la violence,
37:02sur la manière d'appréhender
37:03la lutte par exemple
37:05contre l'islamisme,
37:06je suis évidemment
37:07très proche de Bruno Retailleau
37:08où lui est très proche de moi
37:09puisque sur ce sujet-là,
37:11je suis en première ligne
37:12depuis des années
37:13par rapport à une partie de la gauche.
37:15Je vous rappelle
37:15que j'ai théorisé
37:16les deux gauches irréconciliables.
37:19Pourquoi ?
37:19Parce qu'une partie de la gauche
37:21avait abandonné
37:21l'esprit de responsabilité,
37:23la culture de gouvernement,
37:25parce qu'elle avait versé
37:27dans l'antisémitisme
37:28à travers l'antisionisme
37:29et la haine d'Israël.
37:32À l'époque,
37:33on m'avait accusé
37:35de tous les mots
37:35pour le dire aussi clairement.
37:38Aujourd'hui,
37:38ça paraît évidemment
37:39une évidence
37:40et parce que je refusais
37:42toute idée
37:42comme il en existe
37:43dans une partie
37:44de la gauche
37:45et notamment
37:45de la gauche mélenchoniste,
37:47du lien de nuance
37:47avec l'islamisme.
37:48Il y avait deux gauches irréconciliables,
37:50vous,
37:50l'autre,
37:51la gauche mélenchante,
37:52mais êtes-vous
37:52d'une gauche réconciliable,
37:53cela dit,
37:54avec la droite Retailleau ?
37:55Je vous permets d'insister
37:56parce que la nouvelle majorité
37:56se crée aujourd'hui.
37:57Mais nous gouvernons ensemble.
37:59Et alors,
37:59je vais être encore plus clair.
38:02Je ne crois pas
38:03au retour
38:04du débat droite-gauche
38:05et là,
38:07c'est une différence
38:07avec Bruno Retailleau.
38:09Je ne crois pas
38:10au retour du débat
38:11droite-gauche
38:11sous des formes classiques
38:12telles que nous les avons connues
38:14par le passé.
38:15D'abord,
38:16parce qu'il y a
38:17un Rassemblement national
38:17qui reste,
38:18selon toutes les enquêtes,
38:20extrêmement puissant
38:21et Bruno Retailleau
38:22fait partie,
38:23moi que je me trompe,
38:24de ceux qui ne souhaitent pas
38:25une alliance
38:25avec Mme Le Pen
38:27ou avec M. Bardella,
38:28il y a une extrême-gauche
38:30ou une gauche mélenchoniste
38:31qui est toujours forte,
38:32autour de 10%,
38:33nous le voyons bien.
38:34Et parfois,
38:35les ambiguïtés
38:36au sein du Parti Socialiste,
38:37c'est le moins qu'on puisse dire
38:38quant à la pérennité
38:39des alliances
38:40avec la France insoumise.
38:42Donc,
38:42je pense que face
38:44à cette situation,
38:45il n'y aura pas
38:45d'autre choix
38:46que de continuer
38:47à dépasser
38:49les affrontements
38:50anciens
38:50et à trouver,
38:51mais à condition
38:52que ce soit
38:52sur un véritable projet,
38:55un véritable programme législatif,
38:56de véritables accords
38:58de coalition,
38:59ce qui n'est pas le cas
38:59aujourd'hui.
39:00Donc,
39:00vous parlez d'un ticket
39:01Philippe Retailleau.
39:03Non,
39:03je parle de principe.
39:05Un seul candidat
39:06à la présidentielle
39:082027
39:08pour le socle commun.
39:11Ça,
39:11c'est la stratégie
39:12ou la tactique.
39:12Ça n'est pas inutile
39:13pour être présent
39:13au second tour.
39:15Avec ce que vous venez
39:15de décrire,
39:16un rappelement
39:17national très fort
39:18et une gauche encore fort.
39:18Bien sûr.
39:19Est-ce que ça va changer ?
39:21Est-ce que ce paysage politique
39:22va changer ?
39:23Je ne le crois pas.
39:24On verra bien.
39:24On peut être surpris.
39:26Mais en tout état de cause,
39:27si nous voulons éviter
39:29le deuxième tour,
39:32Mélenchon,
39:33Bardella
39:33ou Le Pen,
39:34je me place comme
39:35un commentateur,
39:37eh bien,
39:38ça veut dire
39:38qu'il faut travailler
39:39sur le fond
39:40et sur la forme.
39:41Ça veut dire
39:41qu'il faut être capable
39:42d'envisager
39:43un vrai projet
39:44et un vrai programme
39:45de coalition,
39:46ce qui n'est pas le cas encore,
39:47pour un quinquennat,
39:48pour une législature,
39:49il faut être capable,
39:50en effet,
39:50de créer les conditions
39:51de la coalition.
39:52Ce que n'a pas fait
39:53Emmanuel Macron
39:54en 2017
39:55et en 2022,
39:57et j'avais eu l'occasion
39:57de dire que je le regrettais,
39:59c'est de ne pas avoir fait
40:01des alliances
40:02et dans ces alliances,
40:03il y a de la place,
40:04me semble-t-il,
40:05pour les républicains de gauche
40:07et pour les républicains de droite.
40:08Je crois que c'est possible.
40:09Mais à condition
40:10que ça soit clair,
40:11que ça ne soit pas uniquement
40:12un programme contre
40:13qu'il y ait des réformes
40:14qui soient mises en œuvre
40:15pour les finances publiques,
40:17pour l'école,
40:18pour la sécurité ou la justice,
40:19pour lutter contre l'islamisme,
40:21pour les territoires ultramarins
40:22qui, aujourd'hui,
40:23ont le sentiment
40:24d'une forme de décrochage.
40:25Bon, donc,
40:26c'est sur tous ces sujets-là
40:27qu'il faudra, évidemment,
40:28travailler.
40:28Mais nous avons des idées
40:29qui nous rapprochent
40:31sur l'idée qu'on se fait
40:32de l'Europe,
40:33notamment par rapport
40:34à ce qui se passe en Ukraine,
40:36sur l'économie,
40:37l'économie de marché,
40:38sur les réformes nécessaires.
40:39Mais ça va jusqu'où,
40:39les républicains de gauche,
40:40vous dites que vous êtes
40:41un républicain de gauche,
40:41est-ce que ça va
40:42jusqu'au Parti Socialiste ?
40:43Olivier Faure vient d'être élu
40:44à la tête du Parti Socialiste.
40:46Est-ce que vous pouvez
40:46travailler avec lui ?
40:47Ça, c'est de la responsabilité
40:48du Parti Socialiste.
40:49Moi, j'ai bien vu
40:50ces derniers temps
40:51et je m'en réjouis.
40:52Le Parti Socialiste
40:53avait marqué distance
40:55par rapport à Jean-Luc Mélenchon.
40:56Si demain,
40:58il y avait des élections législatives,
40:59est-ce qu'ils repartiraient ensemble ?
41:00Ils le laissent entendre.
41:01Donc là, c'est un vrai sujet.
41:03Votreront-ils demain
41:03une motion de censure ?
41:05Ils ne l'excluent pas.
41:06Bon, et donc...
41:06Pas du tout.
41:09Et j'entends d'autres voix,
41:10celle de François Hollande,
41:12celle de Bernard Cazeneuve
41:12qui n'est plus au Parti Socialiste,
41:14celle de Raphaël Guzmane.
41:15Et j'entends la voix sage,
41:17non pas d'un acteur,
41:18mais de quelqu'un
41:19qui compte toujours,
41:20qui est Yenel Jospin,
41:21qui rappelle que le Parti Socialiste
41:22est dans l'opposition,
41:24qu'il doit s'opposer,
41:25mais qu'il ne peut pas créer
41:27les conditions du désordre
41:28et du chaos
41:29et de la déstabilisation
41:29en votant la motion de censure.
41:31Donc à partir de là,
41:32il y a un certain nombre
41:33de principes.
41:34Essayons de travailler ensemble.
41:35Regardez, il va y avoir...
41:36C'est vraiment que Yenel Jospin
41:37peut dessiner une ligne politique
41:38aujourd'hui pour des électeurs
41:40de 2027 ?
41:40Non, bien sûr.
41:42Mais il faut écouter ces voix,
41:44elles ont toujours le rôle.
41:45Il va y avoir une sortie
41:46du conclave sur les retraites.
41:49Discussion entre le patronat...
41:50Il en reste du conclave.
41:50Non, entre le patronat
41:51et les syndicats réformistes.
41:53Il reste cinq syndicats.
41:54D'accord, mais la CFDT
41:55progresse à toutes les élections
41:56et c'est le premier syndicat de France.
41:57Donc nous ne le méprisons pas.
41:58On a suffisamment critiqué
41:59le fait qu'on n'avait pas suffisamment
42:01écouté et intégré
42:02au cours de ces dernières années
42:03les corps intermédiaires
42:04et pour me réjouir du fait
42:06qu'il y a un dialogue.
42:07En fonction de ce qui va sortir
42:08de ce conclave,
42:10les forces parlementaires
42:11auront aussi à prendre
42:11leurs responsabilités.
42:13Donc moi je ne peux pas apporter
42:14de réponse pour le Parti Socialiste.
42:16Elles ont voté cette semaine
42:16sur les retraites,
42:17les forces parlementaires
42:17dont vous parlez,
42:18il y a eu un vote
42:19et à une écrasante majorité,
42:21ils ont voté pour la bouche
42:21et pour la réforme des retraites.
42:22Mais c'était un vote
42:23qui n'avait aucun sens
42:25et au éco-un poids.
42:27Mais parlons de la réalité.
42:29Ce que je veux dire,
42:29le pays ne peut pas s'arrêter.
42:31Et moi je pense qu'il y a
42:33suffisamment sur,
42:34je l'ai dit,
42:35sur l'Europe,
42:35sur l'économie,
42:36sur l'ordre républicain.
42:37Vous avez évoqué la possibilité,
42:40vous êtes mis un instant
42:41dans la pôle d'un commentateur,
42:42d'un deuxième tour,
42:43Bardella peut-être,
42:44ou Mélenchon.
42:45Que vous redoutez,
42:46que vous ne souhaitez pas,
42:47mais si ça arrive,
42:48vous savez dans quel camp
42:50vous finiriez par voter,
42:51vous auriez piscine.
42:52Non, je ne choisirais pas.
42:53À quoi pôner ?
42:54Vous refuseriez Ant-Mélenchon
42:55et Bardella, vous refuseriez ?
42:57Je ne choisirais pas,
42:58mais comme je ne suis pas
42:59un commentateur,
43:00et encore moins Mme Irma,
43:01mon rôle...
43:02Je vous le donne,
43:03parce que vous êtes dans ce rôle
43:04pour parler de ce rôle.
43:04Mon rôle, voilà,
43:05mais j'en sors immédiatement.
43:06Ah d'accord, au bon moment.
43:07Oui, exactement,
43:08parce que je suis malin,
43:09en répondant à vos questions
43:09intelligentes.
43:10Oui, oui, mais un peu piégeante.
43:12Donc je reviens à mon rôle
43:13qui est d'acteur politique,
43:14puisque je suis membre du gouvernement
43:16et que je suis un acteur politique,
43:17et que je pense que chacun de nous
43:18doit penser à 2027
43:20dans cette perspective,
43:21et donc je dois participer,
43:23je dois tout faire
43:24pour créer les conditions
43:25d'une coalition.
43:25Mais la question est passée piégeante,
43:26autour de qui aujourd'hui
43:27il faut aussi le construire
43:31M. Wauquiez dit aujourd'hui
43:34c'est qu'en t'est les filles.
43:35Hier c'était contre le RN.
43:37Est-ce qu'il faut un cordon sanitaire
43:38ou toutes les forces sont légitimes ?
43:40Toutes les forces sont légitimes
43:41à partir du moment
43:41où les Français les envoient
43:42les représenter
43:43à l'Assemblée nationale.
43:45Moi j'ai dit suffisamment les choses.
43:47Chacun connaît mon combat
43:48contre l'extrême droite
43:48et chacun connaît ma thèse
43:50sur les gauches irréconciliables.
43:52Donc ça rend assez logique
43:53et assez cohérent
43:53ce que je suis en train de vous dire
43:55sur la nécessité
43:56de créer les conditions
43:57d'une véritable coalition,
43:58mais sur la base
43:59d'un vrai projet pour la France.
44:00Vous avez dit que la France
44:01ne s'arrêterait pas,
44:02que vous ne le souhaitiez pas,
44:03mais il peut y avoir
44:03une nouvelle dissolution ?
44:05Ça c'est de la responsabilité
44:06du président de la République.
44:08C'est souhaitable.
44:09Mais moi ce qui n'est pas souhaitable
44:11c'est le désordre.
44:13C'est-à-dire que vous rendez compte
44:13dans la situation que nous connaissons,
44:16c'est-à-dire une reprise incontestable,
44:19nous voyons bien contester
44:20de la guerre en Ukraine.
44:22Il n'y a pas de solution
44:23avec Vladimir Poutine.
44:25Les risques d'un conflit
44:26avec l'Iran.
44:28Les dangers que nous connaissons.
44:29La crise économique en tout cas
44:31des finances publiques.
44:32À l'automne,
44:33avoir une dissolution
44:34sur la base d'une motion de censure
44:36ou une motion de censure
44:37qui fasse que la France
44:38n'ait plus de budget
44:39serait véritablement irresponsable.
44:41La tâche du gouvernement,
44:42la tâche du Premier ministre,
44:43c'est d'empêcher cela
44:45et c'est évidemment
44:46de la responsabilité
44:47de toutes les formations politiques.
44:48Ce ne serait plus
44:49une décision originale,
44:50ce serait une décision irresponsable.
44:51C'est raison de plus
44:53pour un appel
44:53à la responsabilité de tous.
44:55C'est ce que je fais
44:55devant vous ce matin.
44:56Merci Manuel Valls
44:58d'avoir été l'invité
44:58du Grand Rendez-vous.
44:59Très bonne journée
45:00sur CNews et sur Europe.
45:01Sous-titrage Société Radio-Canada
45:04Sous-titrage Société Radio-Canada

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