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  • 11/06/2025
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Laurent Nunez, bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1, c'est un contexte tragique, vous êtes le préfet de police de Paris, on va parler de manière aussi clinique de la situation, mais tout d'abord c'est l'émotion qui nous submerge, le choc est immense après le meurtre de la surveillante scolaire Mélanie, poignardée par un adolescent dans un collège de Haute-Marne.
00:19Avant de parler, monsieur le préfet, des premières propositions face à ce drame et du sursaut, quand on voit cette épidémie, ce fléau d'attaque au couteau, en quoi la France n'est pas un coupe-gorge aujourd'hui ?
00:29Non, le sujet n'est pas là, l'inquiétude, la France n'est pas un coupe-gorge, que la chose soit claire, donc il y a une délinquance qui continue de baisser, la France n'est pas un coupe-gorge, ce n'est pas des termes qu'on peut employer, en revanche, qu'il y ait une montée en puissance de la violence chez les mineurs, c'est une évidence, c'est une évidence, de plus en plus jeunes, les jeunes ont de plus en plus recours à des violences volontaires, voire à des agressions mortelles, comme on l'a vu malheureusement hier à nos gens, ça c'est un vrai sujet de préoccupation, c'est les plus jeunes.
00:58Le discours, la délinquance a baissé, malgré certainement des chiffres qui sont têtus et objectifs, est-ce qu'il passe aujourd'hui, quand on a de tels drames ?
01:05Il y a toujours, vous savez, quand on dit que la délinquance baisse, quand les chiffres sont bons, il vaut mieux qu'ils soient bons, qu'ils soient mauvais, Bruno Retailleau a donné son bilan à six mois, les chiffres continuent de baisser, la délinquance baisse, donc dire que la France est un coupe-gorge me paraît très exagéré comme formule,
01:19En revanche, le fait que, et il faut s'en inquiéter, chez les mineurs, on est une montée de la violence, nous on le voit sur l'agglomération parisienne, dans les affrontements entre bandes, où de plus en plus d'armes blanches sont utilisées,
01:31ces affrontements augmentent légèrement, donc c'est une vraie préoccupation, on le voit effectivement dans des rixes qu'il peut y avoir entre jeunes, où très rapidement, effectivement, des armes blanches sont utilisées, ça c'est un vrai sujet.
01:41Avec des saisies records, de couteaux, de machettes, de haches, quand on parle d'armes blanches, il s'agit de cela.
01:47Il s'agit absolument de ça, vous avez ce qu'on appelle les armes de catégorie D, c'est-à-dire les armes qui sont conçues, évidemment, pour faire mal, pour tuer, donc les couteaux, les poignères et les dagues,
01:58et puis vous avez aussi les couteaux de cuisine, les tournevis, tous ces autres types d'armes blanches, qui sont ce qu'on appelle plutôt des armes par destination,
02:05mais qui sont également utilisées comme des armes par les jeunes, dans les affrontements entre bandes, dans le règlement de conflits particuliers.
02:11Et voilà, moi, je ne sais pas ce qui s'est passé à nos gens, dans le département de la Haute-Marne, évidemment, ce n'est pas sur ma zone de compétence.
02:18Malheureusement, dans votre zone de compétence, vous avez eu des attaques, évidemment, qui sont celles de tous nos concitoyens et nos compatriotes.
02:24Vous avez eu des attaques, évidemment, très emblématiques, nous parlerons tout à l'heure des mots de la maire d'Elias.
02:28Monsieur le préfet de police, les premières propositions sur les portiques à l'entrée des écoles, sur l'interdiction des réseaux sociaux,
02:34ou encore sur l'interdiction de la vente des couteaux aux mineurs, est-ce que le problème pour vous, vous voyez la situation sur le terrain,
02:40c'est le couteau ou c'est celui qui porte le couteau, qui tue, qui plante, qui ôte la vie ?
02:44Le problème, c'est évidemment celui qui porte le couteau. Je vais être très clair. Vous savez, on pourra prendre toutes les mesures qu'on veut.
02:49Et il faut les prendre. Il faut prendre ces mesures. J'y reviendrai, puisque vous m'interrogez là-dessus.
02:54Il faut prendre ces mesures. Mais le problème, à la base, c'est celui qui porte le couteau.
02:58C'est-à-dire comment des jeunes peuvent en arriver là ? Un gamin de 14 ans, comment est-ce qu'il peut en arriver à utiliser une arme pour tuer une assistante d'éducation ?
03:08Et comment, dans les rixes entre bandes, des jeunes peuvent utiliser des armes pour s'affronter ?
03:13Le vrai problème, il est là. Il y a un rappel de l'autorité. Il y a besoin d'un choc d'autorité dans ce pays qui ne relève pas, comme le ministre d'État le dit souvent,
03:20comme je le dis souvent, qui ne relève pas seulement de la police.
03:22Nous sommes un petit peu l'aval, le dernier rempart. Ceux qui sont là un petit peu pour parer les coups.
03:27Mais en amont, il est évident qu'il y a beaucoup de choses à revoir dans l'éducation.
03:31L'éducation, l'autorité, les parents.
03:33Sans doute l'instruction civique, l'autorité parentale.
03:36Il y a énormément de choses à faire. Maintenant, les mesures qui ont été annoncées et qui sont directement issues d'un rapport qui a été produit au Premier ministre,
03:43qui a été créé par Naïm Amouchou et un préfet, François Ravier, ce sont aussi des mesures importantes.
03:49C'est-à-dire qu'aujourd'hui, au moment où on se parle, la vente des armes de catégorie D, c'est-à-dire les dagues, les poignards, les vraies armes, sont interdites aux mineurs.
03:57Mais pas le reste. On peut acheter des armes blanches quand on est mineur.
04:00On s'en procurait dans la cuisine familiale.
04:02On s'en procurait dans la cuisine familiale.
04:03Et ça, on ne peut pas interdire l'accès à la cuisine familiale.
04:05Mais quand vous interdisez la vente des armes blanches aux mineurs, vous donnez déjà un signal fort.
04:09On donne un signal très fort. Et donc, c'est une mesure, évidemment, qui est extrêmement importante. Et nous, en tout cas, nous l'attendons.
04:15Est-ce qu'il y a un signal encore plus fort à donner ? Vous avez parlé à raison. C'est objectif. Ce que vous avez dit, c'est un gamin de 14 ans.
04:21Quand on écoute ce qu'a dit, par exemple, la mère d'Elias, qui a été poignardée par deux individus mineurs,
04:27elle a dit qu'il devrait être jugé, compte tenu de la gravité des faits, comme un majeur.
04:31Ce matin, sur CNews, le cousin germain de Mélanie, Steven, a eu des mots très forts à la hauteur, si je puis dire, de la gravité des faits.
04:40Est-ce qu'il faut écouter ce qu'il dit ? C'est-à-dire, un mineur, aujourd'hui, monsieur le préfet, est-ce que c'est comme le mineur à l'époque de l'ordonnance de 45 ?
04:47Évidemment, non. Là, c'est un propos très personnel que je tiendrai.
04:51Mais évidemment qu'il faut faire évoluer un petit peu nos logiciels intellectuels.
04:56On n'est plus dans la même situation.
04:59Vous savez, moi, je prends souvent l'exemple des home-jacking, qui sont des infractions qui sont très traumatisantes.
05:04Vous savez, ce sont ces attaques chez vous, des personnes s'introduisent, vous séquestrent et volent généralement des biens de valeur, en fait, après avoir repéré leurs victimes.
05:13Encore une fois, c'est un phénomène qui baisse, mais qui est très traumatisant.
05:16Souvent, les auteurs, souvent, les auteurs, ce sont des jeunes gens, souvent, ils vont être 4, 5 avec un commanditaire.
05:22Et vous avez toujours deux mineurs et généralement deux majeurs.
05:26La constitution peut changer.
05:27Et on voit mal la différence entre ceux qui vont avoir 16, 17 ans et ceux qui vont avoir 18, 19 ans,
05:34qui commettent exactement la même infraction, avec la même intensité de violence, le même degré de violence.
05:39Et c'est vrai qu'on peut s'interroger pour savoir s'ils ne doivent pas être jugés.
05:43C'est important. Le fait qu'ils ne bénéficient pas de l'excuse de minorité de valeur en justice, ça s'entend.
05:47Ça s'entend par un représentant aussi de l'ordre comme vous.
05:49Oui, parce que c'est ce que je vois au quotidien.
05:51Vous savez, je vais vous donner un autre exemple.
05:54Un autre exemple que peut-être la presse n'a pas révélé.
05:56Peu importe. En tout cas, je vais rester dans le secret de ce que sont les affaires judiciaires.
06:00Mais hier, grâce à l'intervention des fonctionnaires de police de la direction territoriale des Hauts-de-Seine,
06:07une équipe se préparait probablement à séquestrer un individu dans les Hauts-de-Seine.
06:12Ils étaient 5. Ils étaient 5. Il y en avait 2 qui avaient 15 et 16 ans.
06:16Et qui s'apprêtaient manifestement à commettre un fait extrêmement grave.
06:20Et donc, effectivement, on peut se demander si, pour ces jeunes gens, il ne faut pas apporter des réponses qui soient très proches de celles des majeurs.
06:27En tout cas, que la réponse judiciaire soit immédiate.
06:30On l'a vu, évidemment, avec le meurtrier et son complice du jeune Elias,
06:35ou, connu pour des faits précédents, sous contrôle judiciaire,
06:39et il ne devait qu'on parle devant la justice qu'on se parle au mois de juin.
06:42Bien sûr. Et il n'est dit plus jamais ça.
06:44Est-ce que si, j'allais dire, pour la décence par rapport à la dignité des familles,
06:49il faut dire que ce sont des échecs.
06:50On n'a pas réussi à vous protéger.
06:52On n'a pas réussi à protéger les enfants.
06:54On n'a pas réussi à protéger Mélanie.
06:56Mais bien sûr, c'est comme ça, évidemment, que les familles le vivent.
07:00Et je le comprends parfaitement.
07:01Vous savez, la détresse de la mère d'Elias, on la comprend.
07:04Elle a été reçue par mes enquêteurs.
07:05Vous, je parlais d'un discours au sommet de l'État.
07:07Oui, on la comprend, mais je crois que c'est très compris aussi au sommet de l'État.
07:10Mais au bout d'un moment, on ne peut pas...
07:13Au sommet de l'État, on parle de faits divers, monsieur le préfet.
07:15Je suis dans la même barque que l'autorité judiciaire.
07:19On applique les textes tels qu'ils sont.
07:21Et ce n'est pas à nous qu'il appartient de modifier les textes.
07:24On note avec satisfaction qu'il y a énormément de réflexions, en ce moment,
07:28sur ces questions d'excuses de minorité, de justice des mineurs,
07:31de sanctions plus rapides.
07:32Et on s'en félicite, évidemment.
07:34Alors, dans l'actualité, Laurent Nunez, on poursuit d'abord notre entretien sur CNews et Européens.
07:39Vous avez été auditionné hier par la Commission des lois suite aux violences
07:42et aux scènes des meutes intervenues après la victoire du PSG.
07:45Je voudrais qu'on en parle longuement parce que vous vous êtes, j'allais dire, justifié.
07:50Non, ce n'est pas le mot.
07:50En tout cas, vous avez présenté les choses de manière clinique et les mots ont leur importance.
07:53Mais tout d'abord, cette nuit-là, est-ce que tout ce qui s'est passé a été dit, selon vous ?
07:57Ce matin, l'un des journalistes qui sont intervenus dans la matinale de CNews, Amoury Bucco,
08:03a parlé d'autres choses par rapport aux scènes qu'on a vues,
08:05a parlé d'individus qui se sont introduits dans des immeubles.
08:08On a l'exemple d'une gardienne d'immeubles qui a vécu une véritable nuit d'enfer et d'angoisse,
08:12qui a dû se réfugier dans la cave.
08:14Et en réalité, pour tous ces riverains, il n'y avait qu'un dernier rempart.
08:17C'est la porte de leur appartement, même pas la porte cochère de l'immeuble.
08:20Parfois, la porte de l'appartement.
08:22Il n'y avait plus les forces de l'ordre.
08:24Comment vous appelez cela ?
08:25D'abord, deux choses par rapport à ce que vous venez de dire.
08:30Si vous m'avez bien écouté, j'ai panié ce phénomène.
08:32Ce que j'ai expliqué hier, c'est qu'on a eu trois théâtres, en fait.
08:35Il y a eu tout ce qui s'est passé autour du Parc des Princes,
08:37où il y avait un dispositif policier, avec des casseurs, des pilleurs,
08:41des individus qui venaient pour s'en prendre aux forces de l'ordre,
08:43qui ne venaient absolument pas pour faire la fête et célébrer la victoire du Paris Saint-Germain.
08:47D'ailleurs, souvent, ils étaient là-vent, ils n'ont même pas regardé le match.
08:49On les a eus au Parc des Princes, autour du Parc des Princes.
08:52On les a eus aussi, évidemment, sur les champs.
08:53Mais comme traditionnellement, après une victoire d'un club de football,
08:57on a un rassemblement sur les champs.
08:59Donc, on avait évidemment ces deux théâtres, les champs qui ont été aussi tenus.
09:02On avait énormément d'effectifs sur les champs.
09:04Alors, évidemment, vous avez des images qui passent en boucle sur CNews, sur BFM,
09:07sur les réseaux sociaux, où on voit des policiers
09:09qui viennent impacter des groupes de jeunes casseurs,
09:12des groupes de jeunes pilleurs, pour les empêcher de commettre des dégradations.
09:14C'est ce qui s'est passé sur les champs.
09:15Il y a eu des interventions systématiques.
09:17Alors, évidemment, ça donne des images un peu impressionnantes.
09:19Mais moi, qui les regarde avec un oeil de technicien, de professionnel et de patron,
09:24qui a demandé de l'impact et du contact,
09:26je les regarde avec satisfaction.
09:27On intervient et on disperse des groupes de casseurs.
09:30Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse d'autre ?
09:31Le mot satisfaction peut être choquant, Laurent Nunez ?
09:35Non, mais dans l'action de la police.
09:36Dans l'action de la police.
09:37Moi, ce que j'ai demandé, c'était les instructions du ministre d'État.
09:40C'est qu'il y ait des interventions, des interpellations.
09:41C'est ce qui a été fait sur les champs,
09:43où malheureusement, il y a eu un commerce qui a été pillé.
09:45Et en trois minutes ensuite, les forces de l'ordre sont intervenues,
09:48dans un contexte qui était très compliqué.
09:50Très compliqué, puisque pendant qu'ils s'occupaient des 30 interpellés
09:53à l'intérieur du magasin,
09:55d'autres casseurs les attaquaient depuis l'extérieur.
09:58Mais le travail des forces de l'ordre a été, évidemment...
10:00Et on le salue quotidiennement.
10:03Certes.
10:04Mais quand ils ne sont pas là...
10:04Ce travail-là, quand il est filmé,
10:06quand on voit des forces en mobilité,
10:07comme on leur demande,
10:08quand on voit des forces interpellées,
10:09il est parfois présenté sur les réseaux sociaux
10:11et sur certaines chaînes d'information.
10:13Mais ce que je respecte, comme étant un chaos sécuritaire...
10:16Non, ce sont des forces de police qui travaillent et qui interpellent.
10:18Pardonnez-moi, mais comment vous qualifiez en un mot ce qui s'est passé ?
10:20Vous avez souvent dit, pas un échec, pas une réussite.
10:23Ce sont des violences urbaines.
10:24Nous avions un dispositif costaud qui les a contenues.
10:27Et on a évité des pillages et des dégradations bien pires.
10:30Ça, il faut le dire.
10:31Quand on a vu ces violences débridées,
10:33y compris à l'égard des forces de l'ordre,
10:35c'est contenu, c'est maîtrisé.
10:36Mais les violences débridées, mais elles ont une réponse systématique.
10:39Donc systématiquement, vous avez des gens qui attaquent les forces de l'ordre
10:43et les forces de l'ordre qui ripostent.
10:44M. Laurent Nunez, aujourd'hui, quelqu'un qui est interpellé
10:46après avoir jeté un mortier d'artifice sur un policier,
10:50un gendarme ou un pompier,
10:51comment il est puni par la justice ?
10:52Ça, c'est un autre problème.
10:53C'est important, c'est un signal.
10:54Non, ça, c'est la suite judiciaire.
10:56Vous avez été choqué par les peines ?
10:57Moi, je vous parle de l'action...
10:58Vous avez été choqué par les peines ?
11:00On a interpellé des gens.
11:01491 personnes.
11:03491 personnes.
11:04Combien sont sortis libres sans passer une nuit dans la prison ?
11:06Moi, le téléjudiciaire, après, je ne le regarde pas.
11:08Il y en a beaucoup qui sont sortis libres, effectivement.
11:10Il faut que les procédures soient carrées.
11:12Moi, je ne jette jamais la pierre sur le terrain de la justice.
11:16Il faut aussi que les textes, soit peut-être les textes qu'ils appliquent,
11:19soient peut-être aussi à la hauteur des infractions.
11:21Et c'est ce qui a été proposé, ce qui est en débat,
11:23c'est savoir qu'on sanctionne beaucoup plus sévèrement les agressions
11:26contre, par exemple, les personnes dépositaires de l'autorité.
11:29J'entends, mais à l'heure actuelle...
11:29J'en viens à votre question, parce que je ne vais pas éluder votre question.
11:32C'est quelqu'un qui a jeté un mortier sur un force de l'ordre.
11:37Il n'a pas dormi en prison.
11:38Voilà, c'est ça, aujourd'hui, le signal qui a été envoyé.
11:40Alors, certains, oui.
11:41Certains, oui.
11:42Et d'autres, non.
11:43Mais enfin, je ne veux pas rentrer dans le débat du suivi judiciaire.
11:46Mais parce que je ne connais pas l'ensemble des infractions, tout simplement.
11:50Moi, je ne connais pas l'ensemble des suites judiciaires qui ont été données.
11:52Nous, notre travail, c'est d'impacter des groupes de casseurs,
11:55de les interpeller et de les soumettre, évidemment, à la justice.
11:58Donc, je me garderai bien de tout commentaire à ce sujet.
12:01Encore une fois, je constate quand même que les textes
12:04qui permettent de réprimer, de sanctionner ce type d'infraction,
12:07sans doute ne prévoient pas des sanctions qui soient à la hauteur.
12:10Alors, sur ce que vous citez, on a eu un troisième théâtre
12:14où on n'a pas eu de groupe constitué de casseurs en masse,
12:18comme c'était le cas sur les Champs-Elysées,
12:20comme ça a pu être le cas autour du Parc des Princes.
12:22C'était, et je l'ai dit hier à l'audition devant l'Assemblée nationale,
12:26c'était sur le 8e, 16e et 17e arrondissement,
12:29où là, on a eu des groupes d'individus de manière beaucoup plus éparses,
12:34mêlés à la foule nombreuses ce soir-là.
12:36Il ne faut pas oublier quand même que dans Paris et dans la Petite Couronne,
12:38on avait énormément de personnes sur la voie publique.
12:40Et il n'y a pas eu d'incident sur les grands boulevards,
12:43à Bastille, République, en Petite Couronne,
12:45il y a eu plus d'une trentaine de fanzones.
12:47Donc, le dispositif policier a permis d'assurer tout cela en toute sécurité.
12:50Et mais sur le 16e, 17e, 8e,
12:54on a eu effectivement des bandes de casseurs, des bandes de pilleurs,
12:57qui mêlaient à la foule sans son prix un certain nombre de magasins.
13:01Et j'ai bien donné hier à l'audition,
13:04magasin par magasin, qui ont été...
13:06Et des tentatives d'intrusion dans des domiciles.
13:08Mais il y a eu des intrusions dans des commerces,
13:10et il y a eu des interpellations dans ces commerces.
13:11J'ai donné la liste hier à l'audition.
13:13Et dans des habitations privées, monsieur le préfet ?
13:14Dans des habitations privées, justement, j'en parlais avec votre journaliste.
13:18Nous, à ce stade, nous n'avons pas enregistré d'augmentation significative des plaintes,
13:23parce qu'on a regardé les plaintes qu'il y a eu le week-end précédent.
13:24Ah, c'est autre chose.
13:25Il y a des témoignages.
13:27Moi, je raisonne en termes de faits constatés.
13:29Oui, pardonnez-moi, moi je raisonne en tant que journaliste.
13:31C'est-à-dire, je fais confiance à des riverains aussi,
13:33qui, au micro d'un journaliste, témoignent,
13:35avant d'avoir peut-être porté plainte, monsieur le préfet.
13:37Mais les plaintes, telles que nous les avons constatées le week-end précédent sur ces territoires
13:42et le week-end en question, elles ont effectivement augmenté.
13:46On a effectivement une augmentation des cambriolages, par exemple, dans les établissements commerciaux.
13:52On a une augmentation des vols à la tire, des vols simples,
13:56de manière qui n'est pas spectaculaire,
13:58mais on a quand même une augmentation qui parle et qui veut dire quelque chose.
14:01Sur les intrusions dans les immeubles d'habitation,
14:04je regarderai ça, évidemment, avec précision.
14:06Mais ça a été un secteur, effectivement,
14:08où des groupes et parts ont tenté de commettre des dégradations.
14:13Et c'est là où nous avons...
14:14Non, mais attendez, laissez-moi quand même répondre.
14:17Vous voyez bien que je vous laisse, monsieur préfet.
14:19On a 70% de nos interpellations à Paris ont eu lieu sur ces trois arrondissements.
14:24Je note que le dernier rempart pour ces personnes-là,
14:27parce que les forces de l'ordre n'étaient pas dans les immeubles,
14:29c'était la porte de l'immeuble.
14:30Elles cèdent, le pire peut arriver.
14:32Mais voilà.
14:33Chaque fois qu'on a pu, on est intervenu.
14:35C'est une évidence.
14:36Sur ce territoire, chaque fois qu'on a pu...
14:37D'ailleurs, si vous deviez refaire la même chose,
14:40même dispositif, même doctrine, même consigne,
14:43monsieur le préfet de police, à vos hommes dans le terrain.
14:45Mais bien sûr, les consignes, je l'ai dit hier en audition,
14:48moi, les consignes que je donne quand je tiens le briefing,
14:51mais c'est les consignes du ministre d'État,
14:52ce sont les consignes de chacun de mes responsables.
14:54C'est quand il y a des agressions, des violences,
14:57des tentatives de dégradation,
14:58c'est qu'on parle d'impact, on parle d'aller au contact.
15:01Donc cette doctrine, elle n'a jamais varié,
15:03et c'est la même depuis plusieurs années.
15:05J'entendais ici ou là, on disait,
15:07on met le pied sur le frein, c'est faux.
15:09Elle est adaptée à une société.
15:10Alors, j'emploie les mots, vous allez me dire
15:11si pour vous, il colle à la réalité.
15:13Barbarie, ensauvagement des civilisations.
15:16Ce sont des comportements de barbares, je peux vous dire.
15:18Quand vous avez des groupes de gens,
15:20de jeunes notamment,
15:21qui ne viennent que pour piller,
15:23que pour commettre des violences,
15:24ce sont des comportements de barbares.
15:26Et voilà, donc je ne changerai rien à ce dispositif.
15:30Je l'ai dit hier devant l'audition.
15:32Les gens sont arrivés,
15:33enfin les casseurs,
15:34les gens malveillants sont arrivés
15:36à l'endroit où nous les attendions,
15:38évidemment.
15:39Et j'ai évoqué hier à l'audition
15:42qu'on s'est posé la question
15:43de la tenue des ponts sur le périphérique,
15:45puisqu'il y a eu de nombreuses tentatives
15:46de blocage du périphérique.
15:48Et quand nous intervenions,
15:49nous étions attaqués par le dessus des ponts.
15:51Mais comme je l'ai dit hier à l'audition...
15:53Vous avez employé le mot de belliqueux,
15:55une attitude belliqueuse.
15:56Oui, c'était pour dire simplement
15:58que les gens qui sont venus ce soir-là...
15:59Oui, selon le dictionnaire,
16:00c'est ceux qui aiment la guerre.
16:02Les gens qui sont venus ce soir-là...
16:04Cherchent la guerre.
16:04Les gens qui sont venus ce soir-là
16:06sur les champs autour du Parc des Princes,
16:09qui sont pris aux forces de l'ordre,
16:10oui, je confirme,
16:11avaient une attitude belliqueuse.
16:13Et dès le dimanche, d'ailleurs,
16:15sur le périphérique,
16:16on a adapté le dispositif,
16:17puisque nous avons tenu les points
16:19pour éviter qu'il y ait de nouvelles exactions.
16:24Et le dispositif qui a été conçu,
16:25qui était à la fois un dispositif de protection,
16:27notamment des commerces sur les champs,
16:30et de mobilité pour pouvoir intervenir
16:32le plus rapidement possible sur les groupes,
16:35je ne le changerai pas,
16:36je garderai le même.
16:37Et effectivement,
16:38dans les trois arrondissements
16:39que vous avez cités,
16:40je m'en suis entretenu avec les élus concernés,
16:42avec chacun des maires,
16:43la maire du 8e et les deux maires du 17 et du 16e,
16:47nous savons qu'il y a eu des groupes éparses
16:48qui ont cherché à commettre des dégradations en masse,
16:51et nous avons été extrêmement mobiles
16:52pour les en empêcher,
16:53en réalisant 70%
16:55de nos nombreuses interpellations
16:57sur ces arrondissements.
16:58Maintenant, je ne nie pas,
16:59je ne nie pas
17:00qu'il y a eu une augmentation des plaintes
17:03pour un certain nombre de dégradations,
17:04de vols,
17:05de vols simples,
17:07de vols violents,
17:07sur ce secteur,
17:08il y a eu une augmentation,
17:10et je le déplore,
17:10et évidemment,
17:11je le regrette,
17:12mais je veux saluer le travail des effectifs
17:14qui ont évité sans doute
17:15des exactions bien plus longues.
17:16– Vous avez entièrement raison,
17:16ce sont des questions de journalistes,
17:18et ce n'est pas à cause de cela,
17:20à cause des journalistes que ça se passe,
17:21mais c'est bien la réalité,
17:22c'est pour ça que je vous ai posé la question,
17:24et merci d'y avoir répondu clairement,
17:27monsieur le préfet de police,
17:28il est vrai que vous vous êtes expliqué hier,
17:29en un mot,
17:30devant aussi des députés LFI,
17:32qui vous reprochait ce maintien de l'ordre,
17:34et qui hier n'ont pas beaucoup remis en question
17:37votre doctrine finalement.
17:38– Non, mais enfin,
17:40moi je suis un préfet de la République,
17:42je parle avec tous les élus,
17:43et j'ai souvent l'occasion de leur expliquer
17:45la façon dont on travaille,
17:46et je pense les avoir convaincus,
17:48enfin j'espère,
17:49je ne suis pas convaincu de les avoir convaincus,
17:51mais voilà,
17:52il a pu être dit que nous avions,
17:55notamment sur les champs,
17:56fait un usage de la force sur une foule pacifique,
17:58je crois que personne ne croit cela,
18:00personne ne croit cela,
18:01et j'espère avoir démontré hier soir
18:03que ça n'était pas le cas,
18:04et que la riposte a toujours été proportionnée,
18:06il n'y a aucun, aucun blessé,
18:08parmi les graves,
18:12parmi les assaillants,
18:13et donc voilà,
18:14nous ne sommes intervenus que quand il y avait des dégradations.
18:16– Mais on pense à ce policier qui a été vraiment blessé.
18:17Merci Laurent Nunez,
18:18et bonne journée à vous.
18:19– Merci.
18:19– Sous-titrage ST' 501

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