- 03/06/2025
Le ministre en charge de l'Europe, Benjamin Haddad était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Benjamin Haddad, bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1, vous êtes le ministre en charge de l'Europe, avant de parler évidemment des dossiers européens et de la rencontre, Emmanuel Macron et Georgia Meloni tout à l'heure.
00:14Monsieur le ministre, l'un de vos collègues, en l'occurrence le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, vient de réagir aux premières condamnations pour violences après la victoire du PSG.
00:22Rappelons ce matin qu'il n'y a eu aucune peine ferme pour avoir ciblé des forces de l'ordre aux mortiers d'artifice, seulement du sursis, des amants, d'un stage de citoyenneté.
00:30Pour Gérald Darmanin, qui s'est exprimé sur X, si on l'envoie à l'écran, et je le dis pour nos auditeurs d'Europe 1, ce n'est plus à la hauteur de la violence que connaît le pays.
00:38Il appelle à faire évoluer radicalement la loi.
00:40Tout d'abord sur le constat, Benjamin Haddad, est-ce que vous comprenez que l'écrasante majorité des Français ne comprennent plus de telles décisions de justice ?
00:47Moi je suis complètement en phase avec ce que vient de dire le garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
00:51Face à la violence inacceptable qu'on a vue à la suite du match de foot, on a besoin d'une réponse qui est d'une fermeté absolue.
00:58Mais il faut quand même voir de quoi on parle.
01:00On a eu, vous savez moi je suis député parisien, je suis un fan de foot, comme tout le monde j'ai regardé ce match en famille,
01:05ça aurait dû être un moment de liesse, de rassemblement, de joie pour tout le monde, pour les familles, pour ceux qui veulent sortir et célébrer.
01:11Et au lieu de ça, on a cette victoire qui est détournée par des casseurs, par des gens, qui ne sont pas des supporters, ils étaient déjà là pendant le match,
01:17qui ne sont là que pour casser.
01:20Et donc la République doit être implacable face aux voyous.
01:23On va en parler, vous dites casseurs, vous dites barbares aussi, comme le ministre de l'Intérieur ?
01:26Moi j'ai retweeté d'ailleurs le message du ministre de l'Intérieur, je suis complètement en phase avec ce que dit le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux.
01:32Et donc là-dessus, il faut qu'on ait une réponse absolument implacable.
01:35Et donc si ça veut dire faire évoluer la loi pour qu'on ait des réponses, par exemple systématiques,
01:41comme le propose Gérald Darmanin sur la justice, je crois que ça fait partie effectivement des réponses possibles.
01:46Benjamin Darmanin, il propose de supprimer les aménagements de peine obligatoires, de supprimer le sursis et de mettre en place par la loi une condamnation systématique une fois la culpabilité reconnue.
01:55Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi si tard ? Pourquoi le proposer quand vous n'avez précisément plus de majorité pour faire passer de telle loi à l'Assemblée ?
02:01Déjà, on verra si on n'a pas de majorité, puisque je crois qu'à un moment, face à ce type de situation, on a besoin de transcender les clavages partisans et d'être tous derrière nos forces de l'ordre.
02:10Bonne chance avec la France insoumise.
02:11Eh bien précisément, je le dis parce qu'au moment, encore une fois, où on avait nos forces de l'ordre qui étaient en train de garantir la sécurité, l'ordre dans les rues de Paris et à travers le territoire, face aux voyous et face aux casseurs,
02:21on a une fois de plus une force politique qui a fait le choix d'être du côté des voyous.
02:25La France insoumise qui a ciblé le ministre de l'Intérieur, qui a ciblé nos forces de l'ordre en disant que c'était elle qui était responsable de la violence.
02:32C'est une inversion des valeurs absolues. Dans un moment comme ça, quand on est élu de la nation, au-delà, encore une fois, des clivages politiques légitimes, on doit être avec nos forces de l'ordre.
02:41On entend votre clarté dans le discours ce matin, mais les Français attendent des actes.
02:45Je vais vous faire écouter ce qu'a dit Emmanuel Macron le soir où il a reçu les champions d'Europe.
02:50Il a utilisé le même mot, d'ailleurs, que vous venez d'utiliser. Implacable sera la réponse de l'État. Écoutons-le.
02:55Je vous le dis, la réponse de l'État sera à la hauteur. Nous poursuivrons, nous punirons. On sera implacable. Le football, ça n'est pas ça.
03:05Il a ajouté, effectivement, tout à l'heure. Implacable, implacable. Mais la question, nous avons déjà connu de telles violences, monsieur le ministre.
03:12Nous avons déjà eu des émeutes dans notre pays. Qu'est-ce qui garantit que demain, alors que vous êtes au pouvoir depuis des années,
03:18cette réponse sera à la hauteur de la gravité des faits ?
03:21Mais vous savez, notre majorité, avec le président de la République, c'est celle qui a fait augmenter de façon historique
03:26les effectifs de la police, des forces de l'ordre et de la justice.
03:30Alors que les majorités précédentes, d'ailleurs de gauche comme de droite, avaient fait réduire les effectifs.
03:35Et là, maintenant, s'il faut aller plus loin, et notamment en renforçant la réponse pénale comme le propose le garde des Sceaux,
03:41et moi je le soutiens, j'espère qu'on trouvera des majorités pour cela.
03:43Encore une fois, quand la situation évolue, quand on a des événements comme ceux de ce week-end,
03:48on se doit d'y répondre. Donc on ne peut pas dire d'un côté...
03:50Vous n'avez pas l'impression de vous réveiller qu'il est minuit et quart, et pas minuit moins le quart ?
03:55Non, parce que sur beaucoup de sujets, je vous l'ai dit, depuis 2017, on a fait par exemple,
03:58un exemple très précis, on a fait augmenter les moyens de la police.
04:00Depuis 2017, on a fait augmenter les moyens de la police, alors que ces budgets-là avaient été réduits avant.
04:05Maintenant, encore une fois, moi je suis très à l'aise pour vous le dire,
04:07quand on a ce type de violence, s'il faut faire évoluer la réponse pénale,
04:11y apporter plus de fermeté, plus de rapidité, comme le propose le garde des Sceaux, moi je le soutiens.
04:15Il y a la loi, il y a l'image également de notre pays.
04:18Vous êtes le ministre en charge de l'Europe, une grande partie de la presse étrangère,
04:20notamment européenne, Benjamin Haddad a évoqué ce qui s'est passé dans notre pays.
04:23D'ailleurs, c'est étrange, la presse étrangère en a parlé,
04:26alors que certains de nos médias ne voulaient pas faire de vagues.
04:28En tous les cas, je cite quelques titres, l'Espagne a titré sur deux nuits de terreur.
04:34En Italie, où se rend tout à l'heure Emmanuel Macron pour rencontrer Madame Mélanie,
04:37la principale agence de presse transalpine a titré sur les scènes de chaos à Paris,
04:42après la victoire du PSG.
04:43Quelle image nous renvoyons en ce moment ?
04:45Bon, écoutez, vous savez, nos voisins et les autres pays ne sont pas exempts,
04:48malheureusement aussi, de ce type de violence.
04:50Ce sont des sujets...
04:51En Italie, là, en Naples, il y a quelques jours,
04:53il y a eu une ferveur incroyable sans de telles scènes.
04:56Mais la vérité, c'est que ce sont des sujets,
04:57que ce soit les sujets de violence, de criminalité,
05:00qui touchent toutes nos démocraties.
05:02Et d'ailleurs, c'est pour cela précisément qu'il faut aussi apporter des réponses.
05:04Ce n'est pas une singularité française aujourd'hui d'avoir de tel débordement ?
05:09Non, mais vous savez, dire cela, ce n'est absolument pas le relativiser.
05:12Au contraire, moi, j'ai été le premier à vous dire
05:14qu'il faut une réponse absolument ferme et qu'il faut faire évoluer la loi.
05:17Mais c'est pour ça aussi, d'ailleurs, qu'on peut travailler au niveau européen.
05:20Vous savez, les pays européens s'intéressent aussi
05:22à la façon dont on répond à ces phénomènes.
05:24Par exemple, il y a quelques jours, le gouvernement suédois
05:26a annoncé faire aussi un rapport sur la question de l'antrisme
05:30et des frères musulmans parce qu'il y a des phénomènes
05:32qui sont assez similaires en Suède
05:34et qu'il a été intéressé par le travail qui a été fait
05:36par le ministère de l'Intérieur sur ces sujets
05:38et qu'il veut s'en inspirer et s'inspirer aussi
05:40de la réponse qu'on a apportée, par exemple,
05:42lors de la loi séparatisme pour pouvoir distinguer des associations,
05:45des lieux de culte, pour pouvoir lutter contre les associations.
05:48Par rapport à ce qui s'est passé, on n'est pas vu comme un modèle aujourd'hui.
05:49Non, mais encore une fois, je vous dis qu'il faut qu'on ait une réponse
05:52qui soit absolument ferme et que si on doit faire évoluer la loi
05:55comme le propose le garde des Sceaux, je le soutiens.
05:57Mais une fois de plus, on a ces phénomènes,
06:00que ce soit dans le reste de l'Europe ou aussi aux Etats-Unis,
06:03phénomènes de criminalité et de violence.
06:05La première ministre italienne reçoit ce jour le président français à Rome.
06:09La presse italienne, Benjamin Haddad, parle d'une visite
06:11pour réparer, dit-elle, les pots cassés.
06:14Et elle parle d'un dégel en vue.
06:15Comment vous qualifiez, si vous deviez utiliser un mot,
06:18les relations entre M. Macron et Mme Mélanie ?
06:20Déjà, au-delà de ça, c'est la relation entre la France et l'Italie.
06:23Et la France et l'Italie, c'est deux partenaires historiques.
06:26L'Italie, c'est un pays fondateur de l'Union européenne
06:28avec qui on a énormément de choses en commun, d'intérêts en commun.
06:31Et donc, on respecte l'Italien, on respecte leur dirigeant et Mme Mélanie.
06:34Et on a besoin de travailler avec eux.
06:36Vous savez, aujourd'hui, le président de la République,
06:38il va parler de sujets qui sont absolument structurants pour les intérêts.
06:40Un mot, pour décrire vraiment entre le président français
06:44et cette première ministre italienne, au-delà des deux pays, des deux nations.
06:47Mais c'est une relation importante, c'est une relation de premier plan.
06:49Apaisée ?
06:50Entre deux dirigeants.
06:51Pendue ?
06:51Difficile ?
06:52Mais vous savez bien que dans l'histoire de...
06:54Mais d'ailleurs, au-delà de ces dirigeants,
06:56il y a eu parfois des désaccords.
06:57Mais entre alliés, on peut avoir des désaccords.
06:59Mais là, on a deux pays qui sont amis, qui sont alliés.
07:01Et encore une fois, qui ont beaucoup de choses à construire ensemble
07:03dans les moments géopolitiques qu'on est en train de vivre.
07:05Je vous donne quelques exemples sur la question de la défense de notre industrie,
07:09de notre industrie automobile, de réduire les contraintes,
07:12les normes qui pèsent notre industrie automobile pour pouvoir les accompagner.
07:15On doit pouvoir travailler avec les Italiens.
07:16Moi, je le fais avec mon homologue italien, d'ailleurs, mon collègue Thomas Sofotti,
07:21avec qui nous travaillons beaucoup sur ces sujets de simplification de la réglementation.
07:25Je sais que vous êtes engagé dans ce débat.
07:26Sur la question de la lutte contre l'immigration illégale.
07:29Là aussi, on a besoin précisément de coopération européenne.
07:31Mais pourquoi l'Italie réussit là où on semble échouer, monsieur le ministre ?
07:34Ces chiffres, l'immigration a fortement diminué en Italie.
07:39Madame Mélanie réussit à nouer des partenariats avec les pays méditerranéens.
07:43Là où nous, nous n'y arrivons plus ou plus ?
07:44Mais ce qui obtient des résultats, les partenariats méditerranéens,
07:47c'est une option que je soutiens, mais je rappelle que c'est des partenariats de l'Union européenne
07:50qui ont été soutenus par l'Italie.
07:52Et l'Italie, effectivement, est en première ligne, d'ailleurs,
07:54face à cette question migratoire en Méditerranée centrale.
07:58Ce sont des partenariats que l'Union européenne a noués avec des pays comme la Tunisie,
08:01ce qui permet effectivement de réguler les flux.
08:04Après, en Italie, il y a aussi des régularisations massives
08:06pour pouvoir, notamment, des gens qui sont intégrés, qui travaillent.
08:10Et puis, il y a une coopération.
08:11C'est-à-dire, parce que là, les résultats en Italie,
08:14c'est l'immigration illégale qui a drastiquement baissé.
08:17C'est une suite incroyable.
08:18On ne voit plus les migrants illégaux arriver sur les ports italiennes.
08:20Mais précisément par la route de la Méditerranée centrale,
08:22c'est la voie de la coopération européenne.
08:25C'est en travaillant avec les autres Européens qu'on a pu...
08:27Et c'est un sujet sur lequel il faut aller plus loin.
08:29Vous savez qu'en ce moment, il y a des débats sur le fait de réformer la directive retour
08:34pour pouvoir expulser plus facilement.
08:35On y travaille avec Bruno Retailleau au niveau européen.
08:38De pouvoir renforcer les instruments externes de l'Union européenne,
08:40que ce soit la conditionnalité des visas,
08:42que ce soit l'aide au développement,
08:44les accords commerciaux pour mettre la pression sur les pays de départ
08:47qui ne reprennent pas leurs ressortissants expulsés,
08:49sans on pouvoir le faire au niveau européen,
08:51parce qu'on est plus fort pour assurer des rapports de force à 27.
08:54Expliquez-moi pourquoi elle arrive à le faire au niveau européen, avant nous.
08:57Mais on le fait ensemble.
08:59Et pourquoi c'est elle qui obtient les résultats ?
09:00Tant mieux pour l'Italie.
09:02Mais c'est des résultats pour toute l'Europe.
09:03Et on obtient des résultats.
09:04Vous voulez dire que nous aussi, on a réduit drastiquement aujourd'hui l'entrée des migrants illégaux ?
09:09La route de la Méditerranée centrale, encore une fois,
09:11c'est une route où l'Italie est le premier entrée.
09:14Donc là-dessus, les résultats, effectivement, on les voit d'abord en Italie
09:17parce que c'est le pays de première entrée.
09:18Mais ce sont, encore une fois, la question migratoire,
09:21c'est un sujet qui touche tous les Européens,
09:23sur lequel on a besoin de coopération européenne.
09:24Et on a besoin, clairement, d'obtenir des résultats pour maîtriser nos frontières extérieures.
09:27Donc, je vous le disais, on travaille pour protéger notre industrie
09:32et la compétitivité de notre économie,
09:34pour lutter contre l'immigration illégale,
09:36pour protéger nos agriculteurs aussi,
09:38sur des sujets comme le Mercosur,
09:40comme la réduction des normes agricoles,
09:42comme la préservation de la politique agricole commune aussi,
09:44qui est une de mes priorités à l'Europe.
09:46Voilà des sujets sur lesquels on doit pouvoir travailler avec l'Italie.
09:49En particulier, par exemple, la santé économique de l'Italie.
09:53Il y a un chiffre, une donnée qui a beaucoup, beaucoup fait réagir ces derniers temps,
09:56c'est le PIB par habitant.
09:58On a été rattrapé par l'Italie et même, on a été légèrement dépassé.
10:01Mais regardez, la France, c'est le pays le plus attractif.
10:04On a eu le sommet de choses France récemment.
10:06Le pays le plus attractif.
10:07Comment vous expliquez qu'en cinq ans, l'Italie nous est dépassée sur le PIB par habitant ?
10:10Mais non, mais regardez, encore une fois,
10:12on voit au contraire la France qui continue à être en croissance
10:16quand certains de ses principaux partenaires,
10:18je pense l'Allemagne qui est en troisième année de récession,
10:21on a le pays le plus attractif pour les investissements étrangers.
10:23On a fait baisser le chômage de façon historique à son plus bas depuis 40 ans.
10:28Non, moi je ne vous dis pas, si je suis engagé en politique,
10:30ce n'est pas pour vous dire que tout va très bien.
10:31Au contraire, on doit aller plus loin, on doit continuer les réformes,
10:33on doit continuer à transformer au niveau national comme au niveau européen
10:36pour soutenir nos entreprises, nos PME, notre compétitivité.
10:41Moi, ce qui m'inquiète quand je compare,
10:44et d'ailleurs ça a été souligné par des économistes italiens
10:46comme Mario Draghi ou Henri Coletta,
10:48c'est le risque de décrochage de l'Europe par rapport à ses concurrents,
10:51que ce soit décrochage industriel, technologique.
10:54C'est pour ça qu'on doit simplifier nos règles,
10:56c'est pour ça qu'on doit approfondir notre marché unique,
10:58qu'on doit vraiment réduire la bureaucratie européenne
11:00qui pèse sur nos entreprises.
11:03La bureaucratie ?
11:04Alors, est-ce que ce sont des réponses suffisantes
11:06par rapport à la vague ?
11:07Certains l'appels populistes qui est en cours en Europe.
11:10Je voudrais vous faire réagir, monsieur le ministre en charge de l'Europe, justement.
11:13Je suppose que madame Méloni est assez proche du nouveau président en Pologne,
11:17monsieur Carole Navrochi.
11:18Est-ce que les équilibres et les rapports de force
11:20sont en train de s'inverser, selon vous, en Europe,
11:23avec une telle élection ?
11:24En Pologne, vous savez, déjà c'est un régime parlementaire,
11:27donc on a un gouvernement de monsieur Touss
11:28qui est un gouvernement pro-européen,
11:29il était le président du Conseil européen.
11:31On vient d'ailleurs de signer, vous savez, le traité de Nancy,
11:34qui est un traité de coopération entre la France et la Pologne,
11:36sur les questions de défense, sur les questions économiques,
11:38sur les questions énergétiques, avec le nucléaire.
11:39On va voir ce que c'est Navro qui va en faire.
11:41Avec lequel on a un partenariat historique.
11:43Après, vous avez là le président,
11:45c'est le même parti que le sortant,
11:48je tiens quand même à le préciser.
11:49Il est conservateur, il est souverainiste,
11:52il est eurosceptique.
11:54Vous êtes d'accord sur les trois qualificatifs ?
11:56Mais de toute façon, la population polonaise
11:59est quand même très pro-européenne.
12:00Après, fondamentalement...
12:02Et en partie, pour certains,
12:03ils ont été séduits par un repli aussi souverainiste.
12:06Moi, je suis un réaliste,
12:08je crois qu'on doit travailler et respecter
12:09tous les dirigeants qui ont été élus par leur peuple
12:12et défendre nos intérêts.
12:13C'est vrai que souvent, on n'utilise plus trop ce terme
12:15aujourd'hui en politique étrangère ou au niveau européen,
12:17mais on défend les intérêts de la France.
12:18On travaille avec les dirigeants.
12:20Et en effet, vous avez raison de le dire.
12:21Si on a des forces populistes qui émergent dans nos pays,
12:25on doit d'abord respecter, écouter les électeurs
12:27et trouver des solutions.
12:28C'est important ce que vous dites
12:28par rapport à ce qui s'est passé à la Roumanie.
12:30Beaucoup ont cru quand même
12:31qu'il y a eu une élimination d'un candidat
12:33parce qu'on ne voulait pas entendre une telle voix.
12:35En Roumanie, on a déjà eu l'occasion
12:36d'en parler sur votre plateau.
12:38Ça a été avéré, démontré vraiment,
12:40y compris par TikTok,
12:41qui a dû désactiver des centaines de milliers de comptes.
12:44Il y avait eu, lors de la première élection présidentielle,
12:45une ingérence massive de risque.
12:47Il ne faut pas être naïf.
12:48Vous avez des vrais problèmes à régler,
12:49que ce soit la question migratorie,
12:51la protection des frontières,
12:52que ce soit la prospérité, la compétitivité,
12:53la réduction de la bureaucratie,
12:55la lutte contre l'insécurité dont on parlait tout à l'heure.
12:57Là, vous avez des sujets sur lesquels
12:58on doit pouvoir apporter des réponses.
13:00Mais vous avez aussi des puissances hostiles
13:02comme la Russie
13:03qui vont amplifier de façon artificielle
13:07et manipuler par les algorithmes,
13:09par les réseaux sociaux,
13:11nos débats publics
13:11pour pouvoir aller s'ingérer dans des élections.
13:14En Pologne, ce n'était pas la main des Russes.
13:16Mais vous voyez bien que moi,
13:16ce n'est pas ce que je vous dis sur la Pologne.
13:18Il faut pouvoir trouver des réseaux.
13:19Mais ce que je voudrais quand même...
13:19Et quelle leçon vous tirez, monsieur le ministre ?
13:21Parce que le slogan de monsieur Navarrete,
13:23c'est quand même la Pologne d'abord.
13:24C'est l'écho délibéré, évidemment,
13:26de ce qui a ramené Donald Trump,
13:28ramené Donald Trump à la Maison Blanche.
13:29Je le disais, les conservateurs,
13:31il a répondu à une partie
13:32de la volonté populaire d'un repli souverainiste.
13:34Qu'est-ce que le pro-européen
13:36que vous êtes,
13:37eh bien, répond à cela ?
13:38Moi, je réponds à deux choses.
13:39Premièrement, c'est qu'être pro-européen,
13:42c'est aussi être lucide et être exigeant.
13:44Et voir que quand il y a un désaveu,
13:46quand vous avez beaucoup de citoyens
13:48qui considèrent que l'Europe rapporte
13:50de la bureaucratie supplémentaire,
13:52de la complexité supplémentaire,
13:53il faut pouvoir y répondre.
13:54Et donc, quand vous avez des sujets
13:55comme l'immigration,
13:56on doit pouvoir apporter des résultats.
13:57Il a promis de bloquer le pacte migratoire
13:59via son droit de veto,
14:01le nouveau président.
14:02Moi, je pense que ce serait une erreur
14:03parce qu'au contraire...
14:05Il l'a promis.
14:05Il y en a qui vont tenir leurs promesses.
14:07Mais encore une fois,
14:08là, le pacte asile-migration,
14:09c'est ce qui permettrait
14:10la première sélection
14:12des deux mordeurs d'asile.
14:14C'est pour ça que Mme Méloni le soutient.
14:16Et après, la répartition des migrants.
14:17Et après, on doit aller plus loin.
14:20Et on doit aller plus loin.
14:21C'est pour ça que je vous disais,
14:22faciliter les expulsions
14:22avec le règlement retour,
14:24pouvoir utiliser les leviers externes
14:25comme les visas ou l'aide de développement.
14:27C'est aussi apporter de la prospérité.
14:29Donc, finir notre marché unique
14:30est encore trop fragmenté
14:31avec trop de réglementations différentes,
14:34de fiscalité différente,
14:35de droits des affaires différents
14:37d'un pays à un autre.
14:38Alors que, si vous regardez aux Etats-Unis,
14:40vous avez là une profondeur de marché.
14:41Et donc, fondamentalement,
14:42c'est apporter des réformes
14:43et répondre aux préoccupations.
14:45Mais après, je voudrais dire un deuxième point.
14:47Parce que je vous ai dit
14:47que je tirais deux leçons.
14:48C'est aussi qu'à un moment,
14:50il faut voir aussi quand même
14:51quel est le bilan des nationalistes en Europe.
14:53Parce que moi, je suis très humble et lucide
14:55et vous dire qu'il faut apporter des résultats.
14:56Mais regardez, les Britanniques,
14:59vous croyez qu'ils sont plus heureux
15:00après le Brexit ?
15:00Mais je ne sais pas.
15:01Vous avez un indice du bonheur des Britanniques ?
15:04Il y a tous les sondages
15:04qui vous montrent aujourd'hui
15:05que les Britanniques,
15:07dans une immense majorité aujourd'hui...
15:08Les ministres, des sondages inverses,
15:09qui montrent vraiment l'inverse ?
15:10Non, si le Brexit,
15:12si le référendum avait lieu aujourd'hui,
15:14ils voteraient contre.
15:14Donc, ils ont mal voté ?
15:15Ils ont élu...
15:16Non, mais ça, c'est le choix souverain,
15:19encore une fois, des Britanniques.
15:20On le respecte.
15:20Mais fondamentalement,
15:22d'ailleurs, quand vous voyez aussi bien
15:23en termes de maîtrise de l'immigration,
15:25où il y a plus d'immigration illégale aujourd'hui,
15:27ou que ce soit sur le plan économique...
15:28C'est très paradoxal.
15:29On va parler de Mme Mélonique
15:30et conservatrice souverainiste
15:31dont on a salué les premiers résultats.
15:33Donc, voilà des résultats
15:34qui contredisent ce dont vous parlez.
15:35Mais qui a fait le choix européen.
15:37Mais ce que je vous disais précisément,
15:38c'est qu'elle a fait le choix
15:39de la coopération européenne.
15:40Et nous, on travaille avec l'Italie,
15:41on travaille avec les autres pays,
15:42précisément,
15:43pour maîtriser nos frontières européennes.
15:45Et quand vous avez des pays,
15:46et c'est le cas de la Grande-Bretagne,
15:47qui a fait le choix précisément
15:48de se détourner et de s'isoler.
15:50Vous avez aujourd'hui...
15:51Ils ont d'ailleurs fait le choix
15:52d'un nouveau gouvernement,
15:54un gouvernement qui veut se rapprocher
15:55de l'Union européenne.
15:56On vient de signer,
15:57il y a quelques semaines,
15:58un accord pour rapprocher
16:00l'Union européenne et le Royaume-Uni.
16:02On en a besoin d'ailleurs
16:02quand on regarde la guerre en Ukraine,
16:05quand on regarde
16:05tous les grands enjeux géopolitiques.
16:06On doit pouvoir travailler
16:07sur la construction de la défense européenne
16:09avec la Grande-Bretagne.
16:11Mais les nationalistes échouent.
16:12Mais en revanche,
16:13on doit écouter,
16:14on doit écouter
16:15les populations,
16:18on doit respecter
16:19et on doit pouvoir trouver
16:19des solutions concrètes.
16:20Et c'est ce qu'on fait encore une fois
16:21sur tous les sujets
16:22au niveau européen.
16:23Merci Benjamin.
16:24Vous n'avez pas répondu à la question
16:25un mot pour décrire la relation
16:26entre M. Macron et Mme Mélanie ?
16:27Moi je pense que je vous ai dit,
16:28c'est une relation importante,
16:29c'est une relation de premier plan.
16:30Mais qualifiée,
16:32apaisée, tendue ?
16:33Non, mais non,
16:33on a besoin,
16:34enfin surtout apaisée,
16:36apaisée bien sûr,
16:36d'ailleurs c'est ce qu'a dit
16:37Mme Mélanie elle-même.
16:38Mme Mélanie elle-même,
16:38elle a dit apaisée et amicale.
16:40Mais fondamentalement,
16:40c'est un grand pays,
16:41c'est un pays qu'on respecte,
16:42c'est un pays avec lequel
16:43on a beaucoup de choses à faire
16:43et avec qui on doit travailler.
16:45Merci Benjamin Haddad,
16:46c'était votre grande interview,
16:47je vous souhaite une bonne journée
16:47et à bientôt.
16:48Merci.
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