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  • 08/07/2025
Marc Ferracci, ministre chargé de l'industrie et de l'énergie, était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:008h13, la grande interview CNews Europe 1 avec Marc Ferracci. Bonjour Marc Ferracci.
00:17Bonjour.
00:17Bonjour, merci d'être avec nous, ministre de l'Industrie et de l'Énergie.
00:22Je voulais commencer cet entretien en vous parlant d'Olivier Marlex.
00:27Olivier Marlex qui a choisi de se donner la mort hier.
00:30Il était le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, ancien président du groupe LR à l'Assemblée nationale.
00:36La classe politique et tous ceux qui l'ont connu, croisé, sont attristés par cette mort violente.
00:42Que retiendrez-vous de lui ?
00:44D'abord, ce choc qui a bouleversé, vous l'avez dit, toute la classe politique.
00:48Moi, j'ai d'abord une pensée pour ses proches, pour sa famille, pour ses collègues également,
00:53notamment celui du groupe Les Républicains à l'Assemblée.
00:55Mais qu'est-ce que je retiendrai ?
00:57Je retiendrai l'image d'un parlementaire exigeant, rigoureux, respectueux dans le débat,
01:06avec qui même les désaccords donnaient lieu à des échanges riches, nourris.
01:11Et je pense que c'est cela qu'il faut notamment retenir de lui.
01:15Je retiendrai également, parce que je suis ministre de l'Industrie,
01:19son engagement pour la souveraineté industrielle de la France.
01:21C'est un élément qu'il faut retenir, et c'est un élément, je pense, qui restera d'Olivier Marlex.
01:26Est-ce que vous dites également que parfois le monde politique est trop dur ?
01:31C'est possible.
01:33C'est possible.
01:34Visiblement, ce qui a mené à cette décision tragique, ce sont des blessures personnelles, intimes.
01:41Et c'est vrai que la vie politique n'exemple pas de dureté ceux qui la pratiquent.
01:47Je pense qu'il faut que chacun ait conscience de cela,
01:50et que chacun peut-être aussi se protège de cela, quand on fait partie de ce monde-là.
01:55Marc Ferracci, je voulais revenir avec vous sur ce qu'a dit Mathilde Panot,
01:59la chef de file des LFI à l'Assemblée nationale.
02:02Elle a prévenu que dans les villes LFI, après les municipales,
02:05les villes qui seraient remportées par la France insoumise,
02:07« Les maires désarmeront les policiers municipaux et débrancheront les systèmes de vidéosurveillance ».
02:14Comment est-ce que vous avez réagi quand vous avez appris ça ?
02:16En me disant qu'il faut à tout prix éviter qu'il y ait des maires et des filles l'année prochaine, tout simplement.
02:21C'est l'habitude de la France insoumise que d'être dans la provocation,
02:25que d'être dans la gesticulation,
02:28et surtout dans des propositions qui sont extrêmement dommageables, délétères,
02:33pour l'intérêt général et la sécurité des Français.
02:36Les polices municipales, aujourd'hui, elles sont en première ligne.
02:39Elles sont en première ligne face à une délinquance qui est souvent de plus en plus violente,
02:42notamment celle qui est liée au narcotrafic.
02:44Il est évident que face à cette délinquance, face à cette criminalité même,
02:49le fait de désarmer la police, le fait de se priver des moyens de la vidéosurveillance,
02:54eh bien, ça aboutirait à des conséquences absolument dramatiques.
02:57Je veux rappeler que le terroriste de la Basilique de Nice en 2020 a été neutralisé par une police municipale armée,
03:05que le terroriste de Mulhouse, très récemment, a été désarmé par un policier municipal armé.
03:11Donc, à un moment ou à un autre, il faut prendre la mesure de ce qu'est la réalité du terrain.
03:16Je pense que la France insoumise est, comme d'habitude, dans la provocation sur cette proposition.
03:22LFI cherchait à récupérer quel électorat en faisant cette proposition ?
03:25Écoutez, je ne sais pas, je ne vais pas rentrer.
03:27Qui ça peut séduire quand on vous dit qu'on vous débranchera la vidéosurveillance ?
03:30Ceux qui ont une inimitié pour la police et pour les forces de l'ordre en règle générale.
03:36Je ne vais pas classer les gens suivant ce critère-là,
03:38mais ce qui est certain, c'est qu'il y a une détestation des forces de l'ordre à la France insoumise
03:45et dans une partie de l'ultra-gauche.
03:48En général, dans les manifestations, les Black Blocs s'attaquent de manière privilégiée aux forces de l'ordre.
03:55Et donc, il est évident qu'il y a une sorte de capillarité, de passerelle entre tous ces mondes.
04:02Je pense que c'est... Je ne sais même pas d'ailleurs si c'est un calcul électoral.
04:07Je pense que ça fait partie de leur ADN.
04:09Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Énergie, invité de la grande interview CNews Europe 1 ce matin.
04:16Beaucoup de sujets économiques et industriels à voir avec vous.
04:19Déjà, les droits de douane.
04:20Les États-Unis vont possiblement appliquer d'importants droits de douane aux produits européens
04:26et aux pays européens, donc aux produits qui vont rentrer sur le sol américain.
04:30Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ce matin ?
04:31Ces droits de douane vont être appliqués à partir de demain, le 9 juillet, à partir du 1er août.
04:38Après, qu'est-ce que vous en savez ce matin ?
04:40Alors, aujourd'hui, on est dans une situation assez incertaine.
04:43Ce que nous comprenons, c'est que l'application des droits de douane pourrait avoir lieu d'ici au 1er août.
04:50Que les droits de douane, d'ici là, pourraient être relevés, parce qu'on le voit,
04:54d'un jour à l'autre, Donald Trump prend des décisions qui remettent en question les niveaux de droits de douane
05:00qui avaient été décidés la veille.
05:01Donc, on est dans une situation qui se résume, au fond, à un très grand risque.
05:05C'est quoi le risque ?
05:06C'est que ne se mettent en place des droits de douane pérennes à des niveaux très élevés.
05:10Et ça, je veux le dire, c'est une situation que nous devons absolument éviter.
05:14La guerre commerciale, ça ne fait que des perdants.
05:16Ça détruit les emplois, ici comme aux États-Unis.
05:18Ça augmente les prix, ici comme aux États-Unis.
05:21Et donc, le but de la France, le but de l'Europe, c'est d'obtenir une désescalade.
05:25Aujourd'hui, nous avons, pour être précis, 10% de droits de douane sur un grand nombre de produits.
05:30Et sur certains produits bien spécifiques, comme l'acier, l'aluminium, nous avons 50% de droits de douane.
05:35Il est évident qu'on ne peut pas rester là.
05:37Il faut revenir à la situation antérieure.
05:39Et pour revenir à la situation antérieure, il n'y a qu'une méthode.
05:42C'est d'instaurer une forme de rapport de négociation, de rapport de force.
05:47Ça veut dire riposter à la situation actuelle, qui est une situation asymétrique.
05:51Je veux bien être précis.
05:52On est en mesure d'avoir un rapport de force à notre avantage avec Donald Trump, avec les Américains ?
05:56Tout à fait, puisque l'Europe représente 450 millions de consommateurs.
06:00C'est un marché dont les États-Unis ne peuvent pas se passer.
06:02C'est un marché dont les États-Unis dépendent en grande partie.
06:05Ça dépend évidemment des industries, mais certaines en sont très dépendantes.
06:08Et donc, nous devons capitaliser sur cette force collective.
06:11C'est la raison pour laquelle, en Européen, nous devons absolument rester unis dans la réponse.
06:16Et j'espère que dans les prochains jours, il y aura une réponse ferme si la négociation n'aboutit pas à une des escalades.
06:24Est-ce que vous seriez prêt, comme l'ont fait les Britanniques, par exemple, à baisser les taxes européennes sur les voitures américaines ?
06:29En clair, à importer plus de véhicules américains en Europe, au risque d'abîmer notre industrie.
06:34Comme ce sont des négociations, c'est secteur par secteur.
06:37Moi, je pense qu'il faut...
06:38Il va y avoir des gagnants et des perdants ?
06:40Il y a évidemment des intérêts qui sont différents d'un pays à l'autre et d'une filière industrielle à l'autre.
06:44Les intérêts de la filière automobile en Allemagne ne sont pas ceux de la filière automobile en France,
06:48ne sont pas ceux des agriculteurs.
06:49Tout ça est évidemment très complexe.
06:51Donc, il faut se ramener à des grands principes.
06:53Moi, mon principe, c'est de garder une empreinte industrielle en France.
06:56Mais c'est à Bruxelles que ça se gère ?
06:57Bien sûr, mais nous sommes en discussion constante avec les services de la Commission européenne.
07:02Et moi, en tant que ministre de l'Industrie, j'ai convoqué un Conseil national de l'industrie exceptionnel dès les annonces
07:07pour faire remonter les attentes de nos filières industrielles et pour savoir comment nous devions nous protéger
07:12et éventuellement comment nous devions reposter sans déstabiliser l'ensemble de nos producteurs.
07:17Mais il faut bien le dire, nous avons aujourd'hui des filières qui sont déjà dans la difficulté.
07:22L'automobile, les équipementiers automobiles, ça fait partie de ces filières en difficulté.
07:25Et donc, notre objectif, c'est évidemment de les protéger au maximum.
07:29Je voulais vous parler bien sûr de l'énergie avant de parler de ce qui va se passer au Sénat.
07:34Globalement, la guerre des éoliennes sévit au gouvernement.
07:36Il y a deux camps irréconciliables.
07:38Le camp de Bruno Retailleau qui dit stop aux éoliennes, stop aux subventions publiques pour les éoliennes et pour le photovoltaïque.
07:45Et on accélère sur le nucléaire, position de Bruno Retailleau.
07:48Et en face de lui, on va dire qu'il y a le camp d'Agnès Pannier-Runacher
07:50qui veut continuer, elle, à développer les énergies renouvelables.
07:55Donc, l'éolien et le photovoltaïque.
07:58Vous vous situez où ?
07:58Je me situe très clairement dans le camp de ceux qui défendent les énergies renouvelables
08:03et qui défendent de manière générale un mix équilibré entre le nucléaire et les énergies renouvelables.
08:08Moi, je n'ai pas de leçons à recevoir de ceux qui défendent le nucléaire et qui, pourfendent les renouvelables.
08:12Je me suis battu au niveau européen et j'ai obtenu de la commission qu'on finance le nucléaire,
08:16ce que beaucoup de pays ne voulaient pas, grâce au fonds européen.
08:19Vous dites ça, je n'ai pas de leçons à recevoir de Bruno Retailleau, c'est ça ?
08:21Non, pas de Bruno Retailleau, parce que Bruno Retailleau a sa logique.
08:24Je note simplement, et je pourrais être un peu taquin avec mon collègue Bruno Retailleau du gouvernement,
08:28qu'il a défendu les éoliennes par le passé lorsqu'il était président du Conseil général de Vendée.
08:34Et j'étais moi-même dans son département il y a quelques jours pour visiter un parc d'éolien en mer.
08:38Je peux vous dire qu'il y a des emplois industriels associés à l'éolien, associés aux énergies renouvelables.
08:43Donc, cette idée d'un moratoire ou d'arrêter de financer les énergies renouvelables,
08:46je pense que ça n'est pas une bonne idée pour des raisons pragmatiques.
08:49D'abord parce qu'un moratoire sur les énergies renouvelables, c'est d'abord un moratoire sur l'emploi.
08:53Ça veut dire plein de projets d'investissement qui vont s'arrêter.
08:56Ça veut dire des filières entières qui vont licencier.
08:59Et ça, je pense que tous les gens qui sont soucieux de l'emploi dans leur territoire ne le souhaitent pas.
09:04Mais où sont les emplois dans l'éolien ? Parce que les éoliennes sont très peu fabriquées en France.
09:09Pas du tout.
09:09À Saint-Nazaire et à Cherbourg.
09:10À Cherbourg, à Saint-Nazaire, au Havre.
09:13Je visitais il y a encore quelques mois l'usine Cymes-Gamzane du Havre.
09:16Mais quel est le pourcentage d'éoliennes installées en France, construites en France ?
09:19Mais il est croissant aujourd'hui.
09:21Il est combien ?
09:22Ici, aujourd'hui.
09:23Ça dépend des parcs éoliens.
09:24Il y a des parcs éoliens.
09:25Au niveau national.
09:26À Noirmoutier, le parc que je visitais, les éoliennes ont tous leurs composants fabriqués en France.
09:32C'est un exemple, mais au niveau national.
09:34Encore une fois, ce que nous faisons aujourd'hui, c'est d'introduire des clauses de contenu locales
09:39pour que tous les appels d'offres sur l'éolien achètent des pales, des turbines qui soient fabriquées en France.
09:45C'est ça que nous faisons.
09:46Et donc, nous avons des emplois à la clé.
09:48Il y a 8000 emplois aujourd'hui qui dépendent simplement de l'éolien en mer, j'insiste.
09:52Et si on étend cela à toutes les énergies renouvelables, le photovoltaïque, ce sont des dizaines de milliers d'emplois.
09:58Si on arrête tous ces projets, c'est des filières entières qui vont licencier.
10:03Et j'ajoute que ce n'est pas simplement un enjeu pour l'emploi.
10:06C'est un enjeu de souveraineté énergétique.
10:08Quand le parc nucléaire en 2022-2023 a eu des difficultés, vous vous souvenez, il y avait la corrosion sous contrainte.
10:13Beaucoup de réacteurs à l'arrêt.
10:14On a pris le relais grâce aux importations d'électricité, mais grâce aux énergies renouvelables aussi.
10:19C'est pour ça que le mix énergétique, il est pertinent, il est vertueux.
10:23Et j'insiste en terminant pour dire que certaines énergies renouvelables, l'éolien, en particulier l'éolien terrestre,
10:29le photovoltaïque, les grands champs photovoltaïques, ils sont aussi compétitifs,
10:34autour de 70 euros du mégawatt-heure pour le coût de production, que le nucléaire existant.
10:40Donc il faut arrêter cette guerre de religion entre les énergies renouvelables et le nucléaire.
10:44Le sujet, ce n'est pas renouvelable contre le nucléaire, le sujet, c'est électricité décarbonée contre énergie fossile.
10:51Moi, ce que je veux, c'est qu'on sorte de cette dépendance au gaz, au pétrole que nous importons.
10:55Mais aujourd'hui, en France, avec le nucléaire, c'est déjà décarboné.
10:57Mais c'est décarboné.
10:58Mais aujourd'hui, nous avons besoin d'électrifier nos usages pour moins dépendre du gaz et du pétrole.
11:0360% de notre consommation énergétique, c'est du gaz et du pétrole importés.
11:06C'est 70 milliards d'euros de déficit sur notre balance commerciale, et c'est une dépendance vis-à-vis de la Russie.
11:11Là, vous parlez de l'énergie globale, pas uniquement de l'électricité.
11:12Oui, oui, bien sûr.
11:13Mais justement, l'enjeu, c'est de faire progresser l'électrification et de s'appuyer sur ce mix électrique équilibré entre le nucléaire et les énergies renouvelables.
11:22C'est à la fois compétitif, qu'on le veuille ou non, et c'est surtout un facteur d'équilibre qui nous permet de pallier aux difficultés de l'un ou de l'autre.
11:29Et le nucléaire a pu avoir des difficultés par le passé, même si je le défends avec beaucoup d'ardeur, notamment au niveau européen.
11:35Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Énergie, la réindustrialisation.
11:40Vous lancez un appel avec vos homologues de l'Union européenne, un appel à l'Europe pour un grand plan d'action pour relancer l'industrie de l'acier et de la chimie.
11:48Il y a une urgence ?
11:49Tout à fait. L'acier et la chimie, c'est un peu ce qu'on appelle les industries des industries.
11:53C'est des industries qui sont en amont des autres. On a besoin d'acier pour la défense, pour l'automobile.
11:58On a besoin de la chimie pour à peu près toutes les industries. Et elles sont en difficulté, ces filières.
12:02Pourquoi elles sont en difficulté ? Parce qu'elles subissent des coûts de l'énergie qui sont plus compétitifs dans d'autres pays, en Chine, aux États-Unis, au Canada.
12:10Elles subissent une concurrence déloyale, notamment de la part de la Chine, qui subventionne massivement sa production.
12:15Donc face à ça, on a besoin de plus de protection commerciale. Et c'est ce que nous essayons d'obtenir de la Commission.
12:21Et j'espère que dans les prochains jours, on mettra des quotas d'importation sur l'acier chinois qui soient beaucoup plus forts qu'aujourd'hui.
12:27Et sur la chimie, nous avons fait un certain nombre de propositions pour protéger notre filière chimique.
12:31Parce que là aussi, il y a des surcapacités qui viennent de Chine, qui viennent d'Inde, qui sont extrêmement subventionnées.
12:38Et donc une concurrence déloyale. Moi, mon travail de ministre, c'est de faire en sorte que nos industriels se battent à armes égales
12:44avec leurs concurrents internationaux. Et c'est particulièrement le cas pour ces filières.
12:47Vous êtes ministre de l'Industrie, la situation économique française.
12:51Les entreprises françaises sont inquiètes, selon des chiffres exclusifs fournis par le cabinet Altares aux Echos.
12:57109 entreprises de plus de 100 salariés se sont retrouvées en cessation de paiement
13:01et placées en redressement ou liquidation judiciaire au premier semestre 2025.
13:05Est-ce que vous confirmez ces chiffres ? Et est-ce que vous partagez l'inquiétude des chefs d'entreprise ?
13:10Oui, j'ai vu ces chiffres. Je n'ai aucune raison de les infirmer. Ils sont issus d'une source sérieuse.
13:17On est sur une tendance qui est effectivement préoccupante.
13:21Il y a beaucoup de défaillances d'entreprises depuis quelques mois, même un peu plus d'un an maintenant.
13:26Il y a un phénomène de rattrapage après le Covid. On a beaucoup aidé les entreprises pendant le Covid.
13:30On leur a donné des prêts garantis par l'État qu'elles doivent aujourd'hui rembourser.
13:33Et les entreprises, les PME que vous évoquez, parce que ce sont plutôt des PME,
13:37sont particulièrement soumises à cette contrainte financière.
13:39Il y a beaucoup de défaillance et à un moment ou à un autre, évidemment, ça se voit dans les chiffres.
13:43Et puis, il y a, il faut bien le dire, une incertitude très forte de l'environnement économique.
13:49Il y a eu une incertitude de l'environnement politique, notamment au moment de la censure,
13:53avec une absence de budget, qui fait que beaucoup de projets d'investissement sont suspendus.
13:56Et quand un grand donneur d'ordre, une grande entreprise suspend ses projets d'embauche ou d'investissement,
14:00ou suspend ses commandes, c'est les fournisseurs, c'est les sous-traitants qui trinquent.
14:05C'est notamment les PME, les ETI qui sont en amont.
14:07Donc, tout cet environnement, il doit nous amener, un, à essayer d'obtenir plus de stabilité.
14:12J'en appelle, notamment dans la perspective des textes budgétaires,
14:16à prendre à chacun, à ce que chacun prenne ses responsabilités au Parlement,
14:21pour donner de la stabilité, de la visibilité à nos acteurs économiques.
14:23Et ensuite, je pense qu'on reviendra à une situation un petit peu plus favorable.
14:29Une question sur SFR.
14:30SFR, l'opérateur téléphonique, est en vente.
14:32Aujourd'hui, il y a quatre opérateurs téléphoniques.
14:34Il pourrait y en avoir bientôt plus que trois ?
14:36C'est une possibilité, mais il y a beaucoup d'autres options qui sont ouvertes.
14:41Effectivement, aujourd'hui, SFR veut céder ses actifs dans la téléphonie.
14:45Moi, je dis simplement que le gouvernement est sensible à trois choses.
14:48Un, protéger le consommateur, donc éviter que la concentration ne se traduise par des hausses de prix
14:54qui soient trop significatives et qui pénalisent la facture téléphonique des Français.
14:58Ça, c'est un élément.
14:59Et en même temps, c'est là qu'il faut trouver un équilibre.
15:02Il faut que nos opérateurs aient des capacités pour continuer à investir dans les réseaux.
15:05Vous savez qu'on a beaucoup investi dans la fibre.
15:07On est le pays le plus couvert par la fibre, le plus couvert par la téléphonie mobile.
15:11Donc, il faut conserver ses capacités.
15:12Le troisième élément, si d'aventure des acteurs étrangers s'intéressaient à SFR,
15:17c'est d'être préoccupés par notre souveraineté.
15:20Les réseaux téléphoniques, ce sont des enjeux de souveraineté.
15:22Et des pays que vous bloqueriez ?
15:24Je ne peux pas le dire aujourd'hui.
15:25J'attends de voir si des offres se manifestent.
15:27Mais c'est un élément de préoccupation.
15:30Les infrastructures de téléphonie, ce sont des éléments de souveraineté.
15:32Donc, le gouvernement sera très vigilant aux éventuels acheteurs qui se présenteraient.
15:37Marc Ferracci, Emmanuel Macron a laissé entendre ce week-end qu'il allait continuer
15:41la politique après l'Élysée dans deux ans au plus tard.
15:45Vous souhaitez qu'il se représente en 2032 ?
15:47Il écheraient là dans deux ans, dans cinq ans, dans dix ans.
15:48Vous l'avez entendu comme moi.
15:50Oui, on l'a tous entendu.
15:51Je pense qu'on a d'abord une préoccupation.
15:54C'est de maintenir tout le monde sous tension pendant les deux ans qui viennent.
15:57Parce que si on lève le crayon et si on arrête de transformer le pays,
16:00de faire des réformes dans les deux ans qui viennent,
16:02je pense que le pays sera perdant.
16:03On a besoin de protéger nos industries.
16:05On a besoin de protéger les Français sur l'aspect sécuritaire.
16:09Vous l'avez évoqué au début.
16:09Nous avons besoin de continuer à travailler.
16:11Donc je pense que c'était ça le fond du message du président.
16:14C'était de dire, je reste dans le paysage parce que je me préoccupe du devenir du pays.
16:18Après, son avenir personnel, très sincèrement, je ne sais pas le prédire.
16:22Et peut-être d'ailleurs que lui-même ne sait pas le prédire.
16:25Il y a toujours, quand on quitte le pouvoir, ce qu'on appelle la tentation de Venise.
16:28C'est-à-dire le fait de s'éloigner du pouvoir.
16:31Peut-être qu'elle le saisira.
16:33Peut-être qu'elle le saisira pendant une période longue.
16:35Peut-être pendant une période plus courte.
16:36Ça, je ne sais pas le dire.
16:37On dit aussi que la politique est une drogue dure.
16:39Ça peut l'être.
16:41Mais il faut faire très attention.
16:42Et moi, pour ma part, je préfère éviter les addictions.
16:45Merci Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Énergie,
16:49d'être venu ce matin sur le plateau de CNews et d'Europe.
16:52Bonne journée à vous.
16:53A bientôt.
16:53Merci.
16:56Sous-titrage Société Radio-Canada
16:57Sous-titrage FR ?

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