- 04/06/2025
Le président de l'Union des droites pour la République et député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Éric Ciotti. Bonjour Sonia Mabrouk. Bienvenue à la grande interview. Merci beaucoup. Sur CNews et Europe 1, vous êtes le président de l'Union des droites pour la République et vous publiez aujourd'hui ce livre Éric Ciotti intitulé « Je ne regrette rien » aux éditions Fayard.
00:13On va largement en parler. Vous nous direz si c'est avec ce titre, c'est une justification, une libération. Libération. Eh bien nous allons y revenir.
00:20Mais tout d'abord, Monsieur Ciotti, suite aux légères peines prononcées pour de nombreux interpellés après les violences de samedi soir, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
00:30Et puis le Premier ministre, hier, s'est dit favorable. Se sont dit favorable à des peines minimales, à des peines planchées également.
00:37Ces événements n'ont rien à voir avec une rixe dans un coin de rue. C'est prémédité, préparé, organisé, insisté, François Bayrou.
00:44Est-ce que vous estimez que c'est une prise de conscience salutaire ?
00:47On est toujours dans les mêmes déclarations, dans les mêmes mots qu'on a entendus des centaines de fois.
00:53Et les Français ne supportent plus ces mots impuissants. Ce qu'ils veulent, ce sont des actes.
00:59On nous dit qu'il y a eu plusieurs centaines d'interpellations grâce au courage des policiers.
01:04Ne l'oublions pas parce que ce sont eux qui sont face à ces hordes sauvages.
01:09Ce sont eux qui prennent des coups. Et ce sont eux qui sont attaqués.
01:12Il y a eu 254 gardes à vue. Ce sont les chiffres du parquet de Paris qui ont été publiés cette nuit.
01:21Et il y a eu à peine 24 comparutions immédiates.
01:25Donc on voit bien déjà, entre les interpellations, les déferments, qu'il y a un affaissement de la réponse pénale.
01:33Et les sanctions, au final, pour la plupart, elles sont ridiculement faibles.
01:38C'est quoi un affaissement, Éric Ciotti ? Pour vous, c'est du laxisme ?
01:41Il y a plusieurs problèmes. Il y a la capacité carcérale. Il faut bien le dire.
01:48Aujourd'hui, on manque cruellement de places de prison.
01:52J'avais été l'auteur, je le dis dans mon livre, d'un rapport sur l'exécution des peines en 2011.
01:58En 2011, j'étais allé voir Nicolas Sarkozy, je lui avais dit que ça ne va pas.
02:01Aujourd'hui, la réponse pénale ne fonctionne plus.
02:05Et un des constats, c'est qu'on manquait cruellement de places de prison.
02:09Depuis, on n'en a quasiment pas construite sous Hollande et Macron, quasiment pas.
02:15Et donc aujourd'hui, on n'a pas de place, de placement pour les mineurs délinquants.
02:22Pas de centre éducatif fermé.
02:23Donc c'est ce qui guide en partie, selon vous, les décisions des magistrats ?
02:26C'est ce qui guide, selon vous, une partie...
02:29Il y a derrière un peu cette idée de dire que les prisons sont surpeuplées.
02:35On a 130% d'occupation, mais ce n'est pas qu'elles sont surpeuplées.
02:39C'est qu'elles sont en sous-capacité carcérale.
02:43Il faut que notre société se donne les moyens de sanctionner.
02:48Moi, quand je vois ces peines, il y a quelque chose qui m'a choqué.
02:50Vous savez, au 1er mai, on a condamné un boulanger à 7500 euros d'amende parce qu'il a travaillé le 1er mai.
02:58Et hier, quelqu'un qui a lancé un mortier contre un policier, donc qui aurait pu le tuer, 500 euros d'amende.
03:06Mais quand on voit ce déséquilibre, on se dit qu'on est dans un pays qui marche sur la terre.
03:12Ça vous révolte ? C'est le mot qui a été utilisé il y a quelques instants par le ministre de l'Intérieur, Bruno Rotaillot.
03:16Est-ce que vous êtes révolté comme une La France des honnêtes gens ?
03:21J'ai envie de le dire parce qu'on peut parler de Bruno Rotaillot.
03:24J'ai du respect pour ce qu'il est, mais il parle avec les mêmes mots que Nicolas Sarkozy.
03:30C'est la même technique.
03:31Mais quelque part, il agit comme Christophe Castaner.
03:34Et c'est ça qui ne peut plus fonctionner.
03:37Bruno Rotaillot, au lieu d'utiliser des mots forts, je lui dis très clairement.
03:42Et c'est ce que je raconte dans ce livre.
03:45Il a été un de ceux, comme d'autres à LR, qui se sont opposés à l'alliance des droites.
03:51S'il m'avait suivi, et je l'invite à me suivre encore, et j'écris tout ça dans ce livre.
03:57On va en parler, oui.
03:57S'il m'avait suivi, la droite serait au pouvoir.
04:01Les idées de droite gouverneraient.
04:03On pourrait avoir des textes sur les peines planchées.
04:06On pourrait créer des places de prison.
04:09Mais c'est ce qui va être fait, ça semble-t-il.
04:11Abroger les accords de 68 avec l'Algérie.
04:15On pourrait expulser les OQTF.
04:16Vous parlez d'un projet présidentiel.
04:18Oui, mais si on avait gagné, moi ce que je déplore et ce que je condamne,
04:24et ce que je ne comprends toujours pas, c'est qu'on continue à parler fort.
04:29Mais au mois de juin dernier, les mêmes ont préféré au premier tour s'allier avec M. Macron
04:34et au second avec M. Mélenchon, c'était la même coalition.
04:38Pour vous, c'est une erreur originelle qui explique beaucoup de choses.
04:41Restons encore un moment sur l'actualité.
04:43Vous parlez des mots forts, et c'est un mot qui lui a été beaucoup reproché au ministre de l'Intérieur,
04:48le mot de barbare.
04:49Est-ce que vous pourriez nous dire, selon vous, ce matin, qui sont ces barbares ?
04:53Vous avez utilisé tout à l'heure le mot des hordes de sauvages.
04:56Qui visez-vous ? Qui sont-ils ?
04:57Je vise ces jeunes venus pour la plupart de banlieues, pour la plupart issus de l'immigration,
05:06souvent étrangers.
05:08J'ai vu que dans les rares condamnations qui sont intervenues, il y avait deux Algériens
05:13en situation d'OQTF.
05:14Mais sincèrement, qu'est-ce que ces gens font encore sur le territoire national ?
05:19Mais ce que ne comprennent plus nos concitoyens, et ce qui nourrit leur légitime colère,
05:24c'est de dire, on fait un constat. On a M. Darmanin qui est au pouvoir depuis 2017.
05:32Ça fait presque huit ans qu'il est ministre de M. Macron. Huit ans !
05:36N'est-il pas été partisan d'un tour de vice judiciaire, M. Darmanin ?
05:39Il a été quatre ans ministre de l'Intérieur. Il a menti en parlant de supporters anglais au Stade de France.
05:47Il a reconnu cette erreur ?
05:48Oui, il a reconnu son mensonge. C'est quand même grave quand on est ministre de mentir.
05:52Et ce sont les mêmes qui étaient au Stade de France. On les connaît.
05:57Et c'est le fruit d'une forme d'abandon. Le fait que l'autorité a été abandonnée.
06:04Des années de laxisme, des années de déconstruction de tous les repères.
06:08Mais comment on fait, M. Ciotti, si l'analyse est systémique ?
06:11Je reste confiant si on installe le courage au cœur du pouvoir.
06:17Là, il n'y a pas de courage.
06:18Mais qu'auriez-vous fait, vous, au pouvoir ?
06:19Là, on reste dominé par une forme d'idéologie de gauche.
06:22Moi, au pouvoir, d'abord, je considère qu'il faut doubler les moyens,
06:27y compris les effectifs, consacrés à la sécurité.
06:31On est en train de le faire.
06:32D'autres vous rappelleraient que lorsque votre famille politique était au pouvoir,
06:36cela a été réduit.
06:37J'y reviens longuement dans ce livre.
06:39Sur l'erreur tragique de Nicolas Sarkozy d'avoir diminué de 10 000 les effectifs.
06:45On me l'a souvent reproché.
06:47J'explique dans ce livre combien à l'époque, dans les coulisses,
06:51j'avais tenté de m'y opposer.
06:53J'ai voté aussi en 2009.
06:55Vous savez, on dit en ce moment, il faut que la prison soit la règle.
06:58Et on a une loi qui dit la prison est l'exception.
07:01Cette loi, bien sûr, il y a eu Mme Belloubet.
07:04Bien sûr, il y a eu Mme Taubira.
07:06Mais on l'avait votée en 2009 aussi.
07:10Donc je fais le mea culpa d'une famille politique
07:13qui n'a pas été suffisamment à droite.
07:16Et donc aujourd'hui, ce que je ferai, c'est doubler globalement.
07:21Quand on dépense 1 000 euros d'argent public,
07:24on n'en consacre que 25 à la sécurité.
07:28Mais c'est insupportable.
07:29Donc il faut qu'il y ait deux fois plus de policiers.
07:32D'accord, Éric Souti, mais pardonnez-moi.
07:33Deux fois plus de magistrats.
07:34Vous auriez mis deux fois plus de policiers de force de l'ordre samedi soir.
07:37Certains disent que ça n'aurait rien changé.
07:39Si, ça aurait changé.
07:40Regardez.
07:40Donc attendez, c'est une faillite sécurité.
07:42Pendant la période des Jeux Olympiques, tout s'est parfaitement passé.
07:45Alors vous allez bunkeriser des villes.
07:47Il y avait énormément de moyens.
07:48Mais entre bunkeriser et sécuriser, il y a un écart.
07:53Aujourd'hui, on laisse faire parce qu'on manque de moyens.
07:57On manque, je le redis, de places de prison.
07:59Pardonnez-moi, j'insiste.
08:00C'est une faillite sécuritaire samedi soir.
08:02On laisse faire par la faiblesse d'un système.
08:04Pas suffisamment de places de prison.
08:07Il faudrait au moins qu'il y en ait 100 000 dans notre pays.
08:10On est à 62 000 et il y a déjà 83 000 détenus.
08:15Pas assez de centres de rétention pour expulser les étrangers qui commettent un délit.
08:21Moi, j'ai toujours dit cette phrase.
08:23Tu commets un délit, tu es étranger, c'est la prison et l'avion.
08:27Si ça avait été si facile, monsieur Ciotti,
08:29Si vous pouviez, demain, cet individu sous occulteur a fait un autre en situation irrégulière.
08:33Il est vrai, la justice ne lui a même pas signifié qu'il devait partir.
08:36Comment faites-vous ?
08:37Faites-moi l'amitié de penser que si on nous laissait gouverner, ça changerait.
08:42Beaucoup l'ont promis, monsieur Ciotti.
08:44Oui, justement.
08:46Et c'est pour ça que moi, j'ai fait ce choix de l'Alliance.
08:48Parce que cela, on ne l'a jamais essayé.
08:50Une vraie politique qui assume le changement.
08:53Là, aujourd'hui, on est dans le macronisme.
08:56Quels que soient les ministres, c'est monsieur Macron qui donne le lard.
08:59C'est monsieur Bayrou qui dirige.
09:01Monsieur Retailleau, il est l'otage de ce système.
09:05Mais il a accepté d'être otage.
09:07C'est ce que je lui reprends.
09:08Je voudrais quand même vous interroger encore sur l'actualité avant d'arriver.
09:11Mais c'est lié à votre livre.
09:12Parce que les accusations volent de tous côtés, Eric Ciotti.
09:15Après le meurtre raciste d'un Tunisien dans le Var à Puget.
09:18Meurtre pour lequel le parquet antiterroriste a été saisi.
09:20Le ministre de l'Intérieur qui a dénoncé dans des termes clairs un meurtre raciste.
09:25Elle a qualifié d'anti-français.
09:26Il a été accusé par le socialiste Olivier Faure d'entretenir un racisme d'atmosphère.
09:31Est-ce que selon vous, il y a un racisme d'atmosphère dans notre pays ?
09:34Mais absolument pas.
09:35La France n'est pas raciste.
09:37Je condamne avec la plus grande des énergies ce crime.
09:41Qui est bien sûr un crime raciste.
09:44Manifestement, le parquet national antiterroriste s'en est saisi.
09:47C'est un crime abominable, insupportable.
09:52Mais faire de ce crime un amalgame général pour dire la France est raciste
09:58et derrière cela en faire une exploitation politique, c'est indigne.
10:03Les mêmes qui nous disent, à force de faits divers et de centaines de crimes,
10:08je pense à Thomas, je pense à Lola, qui disaient chaque fois pas d'amalgame
10:13et qui là aujourd'hui font une accusation générale,
10:18c'est totalement insupportable et indigne.
10:21Et attaquer le ministre de l'Intérieur sur son mot est naturellement extrêmement choquant.
10:26Je voudrais noter que vous-même, dans votre parti, vous avez réagi rapidement
10:29et sévi puisque l'un de vos militants locaux de l'UDR
10:33a publié une comparaison à caractère raciste suite aux violences de samedi soir.
10:37Il a comparé certains individus à des animaux, à des singes.
10:41Vous l'aviez même presque exclu avant même sa publication.
10:44Oui, on l'a exclu avant qu'il y ait une expression médiatique de cette affaire
10:49qui est scandaleuse et que je condamne totalement
10:52et nous allons tirer les conséquences immédiates.
10:54Venons-en à votre livre, Éric Ciotti, à paraître donc ce jour.
10:57Je ne regrette rien aux éditions Fayard.
10:59D'ailleurs, il y a un parfum de rentrée littéraire politique
11:01puisque rien qu'aujourd'hui, votre livre ainsi que les livres d'Edouard Philippe
11:05et de Michel Barnier paraissent en même temps, est-ce que vous pourriez un jour
11:08travailler avec l'un des deux premiers ministres ?
11:11Non, je le dis clairement. Pourquoi ?
11:13Parce qu'ils sont l'un et l'autre et surtout Édouard Philippe
11:19qui a été trois ans premier ministre d'Emmanuel Macron.
11:23Mais l'un et l'autre participent du même système que je rejette.
11:27Que je rejette parce qu'il a échoué et parce que les Français
11:30ne peuvent plus faire confiance à des gens qui les ont trompés,
11:35à des gens qui ont conduit le pays dans cette situation de chaos.
11:39Les images de samedi soir, c'est une honte internationale.
11:44Mais on pourrait rajouter à ce chaos sécuritaire,
11:48on pourrait rajouter la situation de nos comptes publics,
11:52la dette, les déficits, le chômage, la désindustrialisation,
11:59l'état de notre système de santé, l'effondrement de nos systèmes éducatifs.
12:04Le tableau serait trop long, mais ça, ça veut dire...
12:05Comment ceux qui ont été les artisans de ce bilan
12:08auraient la moindre crédibilité pour demain redresser le pays ?
12:13Il faut essayer autre chose.
12:15Il faut la voie du courage.
12:16Autre chose, c'est l'alliance.
12:18C'est l'alliance.
12:18L'alliance des droits.
12:20D'ailleurs, vous écrivez que c'est la meilleure manière d'enjamber,
12:24c'est ce que vous avez fait, le cordon sanitaire,
12:26ce qui a permis, écrivez-vous, de briser le sortilège mitterrandien
12:29et d'en finir avec la malédiction de la droite.
12:31C'est pour ça que je vous posais la question sur le titre
12:33« Je ne regrette rien, rien de rien, tout ça m'est bien égal »
12:36d'avoir quitté les LR pour le RN.
12:38C'est une justifique...
12:39Non, je n'ai pas quitté LR pour le RN.
12:41Pour être allié au RN ?
12:43Oui, mais c'est une différence.
12:45Je suis à la tête d'une formation politique, l'UDR,
12:48qui porte le nom du parti du général de Gaulle.
12:50Vous dites donc que vous êtes allié, mais indépendant ?
12:52Je suis gaulliste.
12:54L'UDR, c'est l'alliance et l'indépendance.
12:57Et nous avons des nuances avec le RN,
12:59notamment sur les questions économiques.
13:01La semaine dernière, on a porté un grand projet
13:04d'épargne-retraite, de capitalisation.
13:06Si on l'avait adopté il y a quelques années,
13:08notre dette serait divisée par trois.
13:11Nos retraites seraient sécurisées.
13:13Donc, on a des nuances.
13:15Mais ce que je dis aujourd'hui,
13:17moi, je regarde la situation.
13:18Le RN bénéficie d'une confiance
13:21très importante des Français,
13:23de plus de 30 à 35 % des électeurs.
13:26Et ces électeurs, pour la plupart,
13:28ils viennent de la droite classique.
13:30Mais, et on leur nous interdirait aujourd'hui,
13:33cette alliance, alors que la gauche
13:35s'autorise toutes les alliances
13:37avec les amis de M. Mélenchon...
13:39M. Sauti, vous dites que la seule...
13:40C'est ça le piège de la gauche.
13:41Et on s'est laissé enfermer dans ce piège.
13:43M. Sauti, pardonnez-moi.
13:44Vous dites que la seule possibilité de victoire,
13:46c'est l'alliance des droits de mer.
13:47Mais alors, pourquoi on ne vous a pas
13:49d'avantage suivi chez vos anciens amis ?
13:51Pourquoi cet éclair de lucidité,
13:53selon vous, n'était pas partagé ?
13:54Il faut leur demander, sans doute,
13:57la volonté de sauver...
13:58Vous l'avez déjà fait.
13:58Eux, ils estiment que c'est mortifère,
14:00ce que vous avez fait.
14:01La volonté de sauver un système,
14:02de courir vers des places,
14:04des ministères,
14:05de se protéger dans un entre-soi
14:09qui, lui, pour le coup,
14:11porte le déclin français.
14:13Moi, je suis optimiste.
14:14Je crois qu'il n'est pas trop tard
14:16pour sauver la France.
14:17Je dis bien sauver la France
14:19et de la sortir des mains
14:22de ceux qui, par absence de courage,
14:25qui ont laissé prospérer l'immigration,
14:27qui ont laissé prospérer la violence,
14:29qui ont mis le désordre
14:30dans les comptes publics.
14:31Je crois qu'il faut essayer autre chose.
14:33Et cette alliance,
14:35c'est ce regard optimiste sur l'avenir,
14:38dire qu'il faut nous faire confiance.
14:41Il faut essayer des vraies convictions de droite.
14:44Parmi les faux soyeurs...
14:45L'autorité, l'identité, la liberté,
14:47on voit bien que ça va mal.
14:48Et on ne va pas continuer
14:49avec ceux qui nous ont mis dans cette question.
14:50Soyons clairs,
14:51parmi les faux soyeurs,
14:52il y a vos anciens camarades.
14:54Il y en a, bien sûr.
14:55On va les citer.
14:56Mais ce qui m'a interpellée
14:57dans cet ouvrage,
14:58c'est que vous citez beaucoup
14:59l'ancien président, Nicolas Sarkozy,
15:02qui reste presque la clé de voûte
15:04dans tout ce basculement.
15:06C'est pourtant Nicolas Sarkozy
15:07qui a cassé les codes.
15:08C'est pourtant Nicolas Sarkozy
15:10qui a brisé des tabous.
15:11C'est pourtant lui
15:12qui est arrivé au pouvoir,
15:14le dernier pour l'instant.
15:16Pourquoi vous lui faites
15:17tant de reproches, Éric Ciotti ?
15:19D'abord, je lui redis
15:21une forme d'affection
15:23parce qu'il a été président
15:26dans une période...
15:26Vous êtes dur avec ceux
15:27que vous affectionnez.
15:29Je suis lucide.
15:31J'ai été élu député en 2007,
15:33quelques semaines après
15:34l'élection de Nicolas Sarkozy.
15:36Il y avait dans ce printemps 2007
15:38un immense espoir.
15:41Les Français avaient massivement
15:42voté pour Nicolas Sarkozy.
15:44il y avait eu, je crois,
15:4583% de participation.
15:47La gauche était beaucoup mobilisée,
15:49mais la droite aussi.
15:50Et le premier geste
15:51qu'a fait Nicolas Sarkozy,
15:52alors qu'il est élu
15:53par le peuple de droite,
15:55et y compris par ceux
15:56qui venaient à l'époque
15:57du Front National,
15:58vote pour lui.
15:59Il fait l'ouverture à gauche.
16:01Il appelle neuf ministres socialistes.
16:04Au lieu d'appeler
16:04des gens qui venaient de la droite,
16:07au lieu de faire cette alliance,
16:08s'il avait fait cette alliance à droite,
16:11il aurait gouverné à droite.
16:13Et il aurait été réélu en 2012.
16:16Bien sûr qu'il y a 2007.
16:17Et ça, on ne l'oublie pas.
16:19Il a siphonné les voix du FN.
16:20Ça reste un modèle.
16:21Oui, mais il y a 2012.
16:23Pourquoi il perd ?
16:25Et moi, j'ai ma thèse
16:26et j'y reviens dans ce livre.
16:27C'est parce qu'il n'a pas été
16:28suffisamment à droite.
16:30Certains lui ont reproché
16:31d'avoir été trop à droite.
16:32Moi, pour moi,
16:33les choses sont très claires.
16:34Il a déçu.
16:36Je rappelle des événements
16:38que je lui avais indiqués,
16:40notamment sur les effectifs de police.
16:42Mais il y a d'autres sujets
16:43où on n'est pas allé suffisamment loin.
16:45Vous lui avez envoyé votre livre,
16:47M. Ciotti ?
16:47Je lui ai envoyé.
16:49Je ne sais pas s'il y a encore.
16:49Quelle sera sa réaction ?
16:51Je ne sais pas,
16:52mais je dirais qu'aujourd'hui,
16:55moi, je ne me sens plus tenu
16:56par cet esprit de système
16:59où on ne disait pas les choses.
17:01Je suis libre.
17:02Il faut tirer les constats
17:03de nos échecs.
17:04Et pour ne pas les réitérer,
17:06pour ne pas les reproduire,
17:08si on fait comme hier,
17:10les résultats, les conséquences
17:12seront les mêmes.
17:13Donc, c'est un nouveau chemin
17:14que je propose aux Français.
17:17Il est difficile.
17:19Il est audacieux.
17:19J'ai subi beaucoup d'attaques.
17:21Mais j'ai toujours eu le soutien
17:23de ceux qui m'ont fait confiance
17:24sur le terrain.
17:25Et depuis des années,
17:26j'entends mes électeurs dire
17:28« Mais pourquoi la droite
17:29ne s'unit pas ? »
17:31« Pourquoi la gauche peut le faire ? »
17:32« Et pourquoi la droite ne s'unit pas ? »
17:34Allons-y sur votre chemin.
17:35Eh bien, je leur propose de le faire.
17:37que ces droites s'unissent.
17:38Est-ce que Marine Le Pen
17:39le veut vraiment ?
17:39Pour l'avoir interrogée
17:40à plusieurs reprises,
17:41elle ne veut pas
17:42l'union des droites.
17:43Elle répond d'ailleurs
17:44systématiquement
17:44qu'elle veut l'union des Français.
17:46Elle est candidate
17:47à l'élection présidentielle.
17:48Quand on est candidat
17:49à l'élection présidentielle,
17:51on aspire
17:52à rassembler
17:53tous les Français.
17:54C'est une élection...
17:55Vous avez compris ma question.
17:56Jordan Bardella
17:57est plus sensible
17:58à votre union des droites.
17:59La rencontre entre l'homme,
17:59une femme,
18:00femme en l'occurrence,
18:01c'est le peuple de France.
18:02Donc, elle ne va pas dire
18:03« J'empêche les électeurs
18:05qui sont plus à gauche
18:06de voter pour moi. »
18:07Mais l'enjeu...
18:08Je ne parle pas des électeurs,
18:09mais elle est vraiment contre,
18:11me semble-t-il,
18:11l'alliance des droites.
18:12Après, les idées qu'elle porte,
18:14le projet
18:15que nous avions porté ensemble
18:17aux élections législatives,
18:19c'est moins de dépenses publiques inutiles,
18:22c'est moins d'impôts,
18:24c'est moins d'immigration,
18:25et c'est plus de sécurité.
18:27Pour moi,
18:28ce sont des valeurs de droite.
18:29Pour moi, la droite,
18:30c'est remettre de l'ordre
18:32dans la rue,
18:33dans les comptes,
18:34c'est défendre notre identité,
18:36notre histoire,
18:37d'où nous venons,
18:38nos racines,
18:39et c'est promouvoir
18:40la liberté économique,
18:43faire confiance aux entrepreneurs.
18:45Voilà.
18:45C'est ce que vous expliquez
18:46dans ce livre.
18:47Je ne vois pas de contradiction
18:48dans nos idées,
18:50dans nos projets là-dessus.
18:52Il y a des nuances,
18:53j'ai évoqué les retraites,
18:54bien sûr,
18:54mais tout ça est en train
18:56de converger
18:57et pour le plus grand bénéfice
18:58du pays.
18:58Éric Ciutti,
18:59qu'est-ce que vous attendez
19:00pour officialiser ?
19:03J'imagine que vous évoquez Nice.
19:06Vous imaginez bien,
19:07je pense que vous ne pensez qu'à ça,
19:09je ne vais pas dire
19:09en vous rasant le matin,
19:11mais c'est votre première ambition.
19:12Nice,
19:12j'évoquais tout à l'heure
19:13ce que me disaient
19:14mes électeurs,
19:15vous savez,
19:15j'ai été élu cinq fois
19:16député de Nice,
19:17les trois députés de Nice
19:18aujourd'hui
19:19font partie de ma famille politique,
19:21ce qui veut dire
19:21que j'ai une large confiance
19:23à Nice.
19:23Le maire de Nice
19:24aujourd'hui
19:25est macroniste.
19:27On connaît votre inimitié
19:29avec Christian Esclos.
19:29Ce n'est pas une question
19:30d'inimitié.
19:31Votre position nette, Franck.
19:32Il a soutenu sans réserve
19:34Emmanuel Macron,
19:34donc il est comptable
19:36de ce bilan.
19:37Il soutient aujourd'hui
19:38M. Philippe,
19:39M. Macron.
19:40Et à Nice,
19:41comme à Paris,
19:42c'est plus de dettes,
19:433,5 milliards de dettes
19:45pour la métropole
19:46et la ville.
19:47C'est des impôts locaux
19:48qui ont quasiment doublé
19:50et qui ont été augmentés
19:51de 25% au mois d'octobre.
19:53Je pose la question différemment.
19:54Qu'est-ce qu'il pourrait faire ?
19:55C'est plus d'insécurité.
19:56Cette nuit,
19:57encore un agent de sécurité
19:58a failli être incendié
20:00dans le quartier Bon Voyage,
20:01gangréné par le trafic de drogue.
20:04Donc, il faut changer tout ça
20:06et je réfléchis aux réponses
20:09à y apporter.
20:10Je vous le dirai assez vite.
20:12Est-ce que vous pourrez
20:12renoncer à y aller ?
20:14Je ne renoncerai jamais
20:15à donner tout pour Nice.
20:18Voilà, Nice a besoin
20:19qu'on s'engage
20:19et je ne renoncerai pas
20:21à m'engager pour Nice.
20:22Que dites-vous à Christian Estrosé ?
20:24Il sera à votre place
20:24demain, invité ici même
20:26sur ces news européens
20:27de la Grande Interesse.
20:27Je lui demanderai
20:28s'il est toujours macroniste.
20:30Merci.
20:31Vous avez un doute ?
20:31sur sa réponse ?
20:33Ce n'est pas très clair
20:34ces réponses.
20:35Merci, Eric.
20:35Mais ce n'est souvent
20:35pas très clair.
20:36Merci, on lui posera la question.
20:37J'espère que vous éclairez
20:38notre lenteur.
20:39Merci, Eric Ciutis.
20:40C'était votre grand entretien.
20:42Je rappelle l'apparition
20:43de votre livre
20:43Je ne regrette rien.
20:45L'heure est venue de dire
20:45pourquoi.
20:46Vous expliquez,
20:46nous sommes à un an
20:47de ce moment de bascule
20:50aux éditions Fayard.
20:52Effectivement.
20:52Merci à vous.
20:53Merci.
20:54Bonne journée.
20:54Bonne journée.
20:55– Sous-titrage Société Radio-Canada
20:57Sous-titrage FR ?
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