Maire de Meaux, Jean-François Copé était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Jean-François Copé.
00:01Bonjour.
00:02Bienvenue à la grande interview sur CNews et Européens.
00:04Vous êtes le maire d'Hommeau, vous avez été patron à l'époque de l'UMP
00:07et ancien ministre, un conseil de défense et de sécurité nationale.
00:12Monsieur Copé, présidé par Emmanuel Macron, examinera tout à l'heure
00:15le rapport sur l'entrisme des frères musulmans dont les grandes lignes ont été dévoilées hier
00:19montrant l'ampleur de la propagation de cette idéologie et de ces relais en France.
00:24Est-ce que vous croyez vraiment au sursaut après des décennies de renoncements ?
00:29Oui, je pense qu'en fait on n'a pas le choix.
00:30Ça fait des années quand même que la question est sur la table,
00:34des années qu'un certain nombre d'entre nous, élus locaux, experts de ces sujets,
00:42évoquons ce point en disant attention, il y a aujourd'hui effectivement une influence
00:49qui est celle des frères musulmans, ce n'est pas d'ailleurs les seuls,
00:52mais qui vise en réalité à déstabiliser une partie de nos concitoyens
00:58et en l'occurrence en utilisant, en instrumentalisant la religion musulmane
01:04à des fins de séparatisme, de politique, de violence, mais pas dans un cadre républicain.
01:10On l'a dit, on le sait et c'est d'autant plus douloureux qu'on a le sentiment
01:16qu'il y a un décalage entre ce qu'on peut lire et les décisions qu'on prend.
01:20Donc un conseil de défense, très bien, pourquoi pas, on va un peu appeler comme on veut,
01:24mais en tout cas c'est surtout un conseil de mobilisation.
01:26Il faut une mobilisation générale, vous parlez de déstabilisation,
01:29il est vrai que pendant des années on a entendu les valeurs de la République,
01:33le vivre ensemble, ce sont de belles expressions,
01:36mais face à cette tentacule, est-ce qu'on a finalement été dans un déni total ?
01:40Moi je pense qu'il faut le lire ce rapport, il est intéressant parce que...
01:43Qu'est-ce que vous avez appris que vous ne saviez pas ?
01:46Non, je dois dire que je n'ai pas été surpris par ce que j'ai lu.
01:49Non, ce qui moi m'intéresse, c'est que pour la première fois là,
01:52ça a été fait ailleurs, mais c'est intéressant,
01:54on met noir sur blanc un élément clé,
01:58c'est que cet entrisme extrémiste instrumentalise beaucoup de nos compatriotes
02:03de confession musulmane en leur disant vous êtes des victimes.
02:07Et ça, c'est faux.
02:09Et c'est ça qu'il faut en fait tuer dans l'œuf.
02:13Pourquoi ? Parce qu'en réalité, la France,
02:16et il faut le dire à l'ensemble de nos compatriotes,
02:18y compris de confession musulmane, il faut leur dire,
02:21mais attendez, la France, c'est le pays le plus protecteur
02:24de votre liberté et de votre protection sociale.
02:28Au sort, tu le dirais à une partie de la classe politique
02:29qui utilise le terme d'islamophobie à tout va ?
02:32Mais exactement !
02:33Vous estimez que ce terme a contribué à cette stratégie ?
02:37Qu'il y ait des islamophobes,
02:40qu'il y ait des gens qui soient racistes,
02:41qu'il y ait des gens qui soient antisémites,
02:43ben oui, ça malheureusement, c'est la réalité.
02:46Sauf que dans le même temps, vous avez en France
02:48des institutions qui sont extrêmement claires
02:50et fermes sur ces sujets.
02:52Il y a des tribunaux, il y a des décisions de justice.
02:54Bon, donc en réalité, vous avez, de ce point de vue
02:56de la part de l'extrême-gauche française,
02:58Mélenchon en l'occurrence,
02:59une opération de lien avec les islamistes radicaux,
03:05c'est ce qu'on appelle l'islamo-gauchisme,
03:07pour essayer d'instrumentaliser beaucoup de nos concitoyens,
03:10notamment dans les quartiers,
03:11en leur racontant des choses fausses.
03:13L'islamo-gauchisme, certains disent aussi à un certain moment,
03:16de la part de certains élus, pour des raisons électorales,
03:19un islamo-droitisme.
03:20Il existe ? Il a existé ?
03:21Je ne sais rien.
03:22En tout cas, je peux vous dire que, moi, personnellement,
03:24à mots, je fais tout l'inverse,
03:26et j'ai un dialogue permanent avec mes administrés
03:30de confession musulmane,
03:32et je veille à ce que, premièrement,
03:34ils puissent exercer leur culte,
03:36dans des lieux de culte,
03:37qu'il y ait, bien sûr, un carré confessionnel dans les cimetières,
03:42bah oui,
03:42qu'il puisse y avoir des repas de substitution,
03:45je ne vois pas qu'on obligerait les gens
03:46à aller contre des prescriptions alimentaires,
03:49ce n'est pas pour ça, pour des raisons religieuses,
03:51ce n'est pas pour ça que ce sont des extrémistes.
03:53En revanche, ce qui n'est pas négociable,
03:56c'est naturellement de ne pas mélanger avec la politique,
03:59premièrement,
04:00et puis deuxièmement,
04:01c'est de refuser le discours victimaire.
04:04Personne n'est victime.
04:05En réalité, les institutions sont là pour protéger,
04:08et le rôle du maire de Meaux,
04:10en l'occurrence Hamaux,
04:11mon rôle,
04:12c'est de protéger mes concitoyens,
04:14de toutes ces dérives.
04:15Probablement qu'il y aura,
04:16on verra un discours victimaire,
04:17en tous les cas,
04:18il y a déjà des attaques aux propositions,
04:20notamment de l'ancien Premier ministre Gabriel Attal,
04:23qui veut interdire le voile dans l'espace public
04:25pour les moins de 15 ans.
04:27Il souhaite créer, je le précise,
04:28un délit de contrainte au port du voile
04:30contre les parents,
04:31qui donc contraindraient,
04:32obligerait leur fille à le porter.
04:34Est-ce que c'est vraiment réaliste, tout d'abord ?
04:36Est-ce que c'est faisable ?
04:37Moi, vous connaissez ma position là-dessus.
04:38Je suis celui qui a fait une loi d'interdiction
04:40de la burqa en France,
04:41mais la burqa, c'est le masque intégral,
04:43c'est-à-dire le déni d'identité pour les femmes,
04:45tel qu'on peut le voir,
04:47malheureusement, dans certains pays.
04:50Mais je pense que l'idée de dire
04:52qu'on va interdire le voile dans l'espace public,
04:54c'est un combat qui n'est pas vraiment réaliste.
05:00C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
05:02ce combat, peut-être qu'on aurait pu le mener
05:04il y a 25 ans ou 30 ans.
05:06C'est trop tard.
05:07Ce point-là, ce qui, moi, m'importe...
05:10Mais pourquoi ?
05:10Qu'est-ce qui vous donne une police du vêtement
05:12qui viendrait ?
05:13Non, mais c'est surtout qu'à partir...
05:14Enfin, on a sanctuarisé des lieux par la loi.
05:18On l'a fait, notamment l'école,
05:20les administrations publiques, etc.
05:21Moi, je préfère qu'on concentre notre énergie
05:25sur l'idée d'avoir, d'un côté,
05:27la plus grande fermeté face à des comportements d'entrisme.
05:31J'entends parler de ce qui se passe
05:32dans des salles de sport, dans des auto-écoles.
05:35Enfin, tout ça, c'est une chose.
05:37Mais de l'autre, avoir vis-à-vis des musulmans
05:39un discours en disant, mais attendez,
05:41« Oh, vous êtes français, vous êtes citoyen,
05:43vous êtes protégé, n'acceptez pas
05:46ce discours victimeur. »
05:47Venez, vous aussi, dire ouvertement
05:49que ce n'est pas ce que vous voulez
05:51dans le vivre-en-cent français.
05:52Je vous pose la question différemment.
05:53Est-ce que, pour vous, la présence du voile dans la rue
05:55est un problème en France ?
05:57Mais c'est un débat.
05:58Je sais que vous posez régulièrement cette question.
05:59Non, mais je ne sais pas...
06:01Je la pose après la proposition de M. Attal.
06:03Je ne vous fais pas ce reproche.
06:05Je suis juste en train de dire que,
06:06de mon point de vue, ce débat-là,
06:09ce combat, pour ceux qui s'y opposent,
06:11n'est plus aujourd'hui possible
06:13au regard du nombre de gens,
06:16de femmes qui le portent
06:17et qui n'en font pas un élément de militantisme.
06:19Mais est-ce que c'est un signe, pour vous,
06:20de non-intégration ?
06:21Est-ce que le voile à grande échelle
06:22vous pose un problème ou pas ?
06:24Pour certains, non.
06:24Pour d'autres, oui.
06:26Je préfère qu'il n'y ait pas de signe religieux.
06:29Voilà.
06:29Je le préfère.
06:30Mais je pense qu'aujourd'hui...
06:31Tous les signes religieux.
06:33Oui.
06:33Oui, parce que la laïcité, pour moi,
06:35c'est de pratiquer la religion
06:37de manière discrète, de manière personnelle.
06:40La religion, l'assimilation,
06:42c'est la religion à la maison.
06:43Bon.
06:44Ou dans les lieux de culte, bien entendu.
06:46Bon.
06:46Mais à partir du moment
06:48où on a tellement laissé faire ça aujourd'hui,
06:50ce combat-là me paraît être un élément
06:52qui va tendre,
06:54qui va opposer nos concitoyens,
06:56là où je préfère que les vrais combats
06:58soient menés dans la fermeté,
06:59dans des lieux où il faut être ferme,
07:01dans des lieux où on voit bien
07:03que les extrémistes se laissent appropriés.
07:05Mon combat, il est contre les extrémistes.
07:07Voilà.
07:07Une fois que je vous ai dit ça,
07:09vous voyez bien que c'est à la fois de la fermeté,
07:11et on manque de fermeté.
07:12On va l'interroger.
07:12Mais de l'autre, c'est aussi, évidemment,
07:15de dire à nos compatriotes musulmans,
07:16mais oh, vous pensez...
07:17Mais pardonnez-moi, vous le répétez,
07:18mais en quoi les musulmans et les islamistes,
07:20pourquoi les musulmans se sentiraient visés
07:22quand on parle des islamistes ?
07:23Moi, c'est une question que je ne comprends pas.
07:25Ah non, non, non, mais c'est pas ça.
07:26C'est pas ça.
07:26Mais moi, je pense que beaucoup d'entre eux,
07:28malheureusement, sont sensibles,
07:31parce qu'on n'a pas de discours alternatif,
07:33aux discours de certains extrémistes qui disent
07:36« Mais vous êtes des victimes,
07:37nous sommes des victimes contre la France, etc. »
07:40Or, moi, mon point, il est de dire
07:41que la France permet des parcours de réussite.
07:43Et ces parcours de réussite,
07:44je peux en témoigner tous les jours à mots,
07:47ce sont des parcours de réussite
07:48qui ne font pas la différence par la religion,
07:50qui le font par le travail,
07:52par le mérite, par l'effort.
07:53Et puis, la France est merveilleusement protectrice.
07:56J'ai eu un jour un petit dialogue assez intéressant
07:58avec un de mes administrés qui est âgé maintenant,
08:02qui est en France depuis très très très longtemps,
08:04totalement intégré,
08:06mais qui en même temps pratique sa foi.
08:08Et qui, un jour, on évoquait ces questions d'extrémistes
08:10qui me disaient « Ah, vous savez, M. le maire,
08:11on est des orientaux, alors parfois on est un peu... »
08:14Mais je dis « Non, vous n'êtes pas un oriental.
08:16Vous avez une carte vitale ? »
08:17Il me dit « Ben oui, j'ai une carte vitale. »
08:18Alors, comme moi, vous êtes un occidental, en fait,
08:20d'origine orientale.
08:21Mais apparemment, on a choisi d'être en France,
08:23on a la carte vitale pour une protection.
08:24Mais qu'est-ce que vous proposez ?
08:25Très bien.
08:25Au-delà des mots, quel projet pour rassembler ?
08:29Alors, quel projet ? Vous avez raison.
08:31Mais sur un plan politique, Jean-François Coupé,
08:33vous avez dû remarquer, évidemment,
08:34que Gabriel Attal fait ses propositions,
08:37que M. Édouard Philippe, à Marseille,
08:39durcit le ton.
08:40Pourquoi maintenant, selon voie droite, toute ?
08:43Vous savez, puisqu'on peut faire une transition là-dessus,
08:46beaucoup de nos compatriotes musulmans,
08:47d'ailleurs, je le vois bien dans leur approche,
08:49en fait, ils aiment l'ordre.
08:51Ils sont de droite, en fait.
08:52Ils ne sont pas de gauche.
08:53Ils sont tentés par, effectivement,
08:55contre Mélenchon.
08:56D'ailleurs, l'ordre, ça peut être de droite et de gauche, non ?
08:57Vous ne pensez pas ?
08:58Bah, si, l'ordre, je pense que c'est de droite.
08:59C'est de droite, oui.
08:59Bah, bien sûr, bien sûr.
09:00La marque de la droite, c'est quoi ?
09:03De la droite de gouvernement, pas la droite extrémiste.
09:05C'est l'ordre d'un côté,
09:06et puis le progrès de l'autre,
09:08parce qu'on est des gens modernes,
09:09le progrès scientifique, le progrès économique.
09:11C'est quoi, la droite extrémiste ?
09:12Parce qu'attention, pour l'extrême-gauche,
09:13M. Copé est un extrémiste.
09:15Oui, oui.
09:17Le curseur...
09:18Pour Mélenchon, tout le monde est fasciste,
09:20alors qu'il en est la démonstration.
09:21Il faut lire les livres le concernant,
09:22c'est effrayant.
09:23Le livre qui vient de sortir,
09:24la meute, oui.
09:25Le livre qui vient de sortir,
09:26la meute, est à lire absolument.
09:27Et là, vous avez la démonstration complète
09:30de la fiction absolue,
09:34de l'hypocrisie absolue de Mélenchon,
09:35qui veut véritablement déstabiliser notre pays.
09:38Mais encore une fois,
09:38la droite de gouvernement,
09:39c'est la droite qui ne veut pas de populisme.
09:41La droite qui veut des solutions
09:42et des solutions qui soient responsables.
09:44Vous avez soutenu, M. Rotaillot.
09:45On arrête de baratiner les gens.
09:47Donc avant de baratiner...
09:48On arrête de faire croire aux gens
09:51que tout est gratuit,
09:53que tout est simple.
09:55Voilà, on essaie de ne pas faire du Trump.
09:57Parce que vous voyez,
09:57le Trump, il gagne les élections,
09:59mais une fois qu'il est élu,
09:59tout devient compliqué quand même.
10:01Et il déstabilise avec des formules tellement simples.
10:03C'est d'ailleurs vrai pour tout le monde.
10:04Les ennuis commencent d'ailleurs à peine vous êtes élu.
10:06C'est le cas peut-être de M. Rotaillot.
10:07Vous voulez qu'on n'en parle ?
10:08Je ne sais pas si on peut comparer complètement
10:10Donald Trump et M. Rotaillot.
10:10Je n'ai pas comparé.
10:11Quand on arrive au pouvoir
10:12ou à la tête d'une organisation...
10:14C'est mieux en tout cas de ne pas être élu
10:15en racontant n'importe quoi aux gens.
10:16Donc vous faites crédit à M. Rotaillot.
10:18Vous avez soutenu.
10:19D'une sincérité, on l'entend, M. Copé.
10:21On a vu ses premiers pas hier
10:22à la tête des Républicains.
10:23Est-ce que ministre de poids du gouvernement
10:25et patron d'un parti qui veut l'alternance
10:27est possible encore longtemps ?
10:29Pourquoi ? Bien sûr.
10:30On a un bon exemple.
10:36Premier ministre, il est patron de son parti.
10:39M. Rotaillot veut encore plus alternance
10:40je crois que d'autres, non ?
10:42Au macronisme.
10:43Ce que je veux vous dire,
10:44c'est que le sujet,
10:46on a tous répondu là-dessus dix fois,
10:47donc je pense que là, on est tous clairs.
10:49Évidemment qu'il faut rester au gouvernement
10:52pour limiter les dégâts.
10:53Bon, on sait très bien qu'on ne met pas en place...
10:54Il a encore plus de poids aujourd'hui, M. Rotaillot,
10:57pour peser sur des arbitrages.
10:58Bien sûr, évidemment.
10:58Pourquoi est-ce qu'on a accepté...
11:00Ça fait quand même un certain temps
11:01que je dis qu'il faut y aller.
11:02Ce n'est pas par macronisme.
11:03Personne n'a jamais imaginé
11:06simplement pour limiter les dégâts.
11:08La question se pose quand même.
11:09On peut vous la poser.
11:10Mais non, bien sûr que...
11:11Vous étiez pour une coalition, M. Copé.
11:13Oui, mais je vous ai toujours dit
11:14que mon sujet, il était
11:16de ne pas laisser des places vacantes
11:18là où un parti de gouvernement doit gouverner.
11:20Nous sommes un parti de gouvernement.
11:22Bon, donc si on refuse de gouverner,
11:23pour les Français, c'est incompréhensible.
11:24D'ailleurs, ce débat est tranché
11:25puisque Laurent Wauquiez était archi contre.
11:28Après avoir été archi pour, d'ailleurs.
11:30Bruno Rotaillot a toujours dit
11:31qu'il fallait y aller.
11:32Je fais partie de ceux
11:33qui l'y ont vivement encouragé.
11:34C'est vrai que vous le dites
11:35depuis longtemps.
11:36Sonia Manfraud,
11:37quels sont les ministres
11:38qui réussissent le plus ?
11:39Ces ministres de droite,
11:40c'est quand même marrant quand même.
11:42Donc ça prouve bien qu'on a...
11:43On peut avoir quelques qualités
11:44pour diriger notre pays.
11:44Vous estimez qu'à l'éducation,
11:46Mme Borne et d'autres
11:47ne font pas des étincelles.
11:48C'est ce que j'entends dans ce cas.
11:49Ah ben ça, je l'ai clairement dit même.
11:50Oui, ça c'est sûr.
11:51En tout cas, pour avoir dit
11:52que le macronisme était finissant,
11:54hier, la porte-parole du gouvernement
11:55a provoqué un tollé,
11:56en particulier au niveau du bloc central.
11:59Est-ce que pour vous,
12:01c'est un constat lucide ?
12:03Ou est-ce qu'un porte-parole
12:03ne devrait pas dire ça ?
12:05C'est un constat très lucide.
12:07Mais c'est un constat factuel.
12:09C'est-à-dire qu'il y a un moment
12:09où, d'abord,
12:10il faut bien reprendre son verbatim.
12:12Elle a dit qu'effectivement,
12:13à partir de 2027,
12:14par définition,
12:16techniquement,
12:17peut-être même avant d'ailleurs,
12:18mais enfin techniquement,
12:19M. Macron,
12:19il ne sera plus présent dans la République.
12:20Mais politiquement,
12:20généralement,
12:21on a envie que le courant
12:23macronisme,
12:23sarkozyme,
12:24sarkozyme,
12:24sarkozyme,
12:24voilà,
12:25survivent après soi.
12:26Ah oui,
12:26mais pour ça,
12:27il faut construire une doctrine.
12:28Donc il n'y en a pas.
12:28Et l'erreur historique
12:29d'Emmanuel Macron,
12:30c'est d'avoir refusé la doctrine.
12:31C'est-à-dire de choisir
12:33en même temps.
12:34C'est-à-dire l'immobilisme.
12:35C'est ça que nous payons
12:36au plus cher aujourd'hui
12:37et c'est ça qui a fait monter
12:38les deux extrêmes.
12:39C'est pour ça qu'il faut revenir
12:40à un clivage droite-gauche
12:42assumé.
12:43Alors la gauche se débrouillera,
12:44le PS s'est fourvoyé
12:46avec Mélenchon,
12:46tant pis pour eux.
12:47Mais nous,
12:48on a la force.
12:49Et c'est pour ça que je dis
12:50pour la première fois
12:51depuis deux jours,
12:52je vois un rayon de soleil
12:53petit mais réel à droite.
12:55C'est que je pense
12:56que Bruno Retailleau
12:57est en situation
12:58de pouvoir créer
12:59une dynamique
13:00chez les Républicains
13:01qui renoue
13:02avec ce que c'est
13:03que l'esprit de conquête.
13:04Et au-delà ?
13:04Il faut aller au-delà
13:05des murs,
13:06des fenêtres et des portes
13:07si je peux dire
13:07des Républicains ?
13:08Est-ce que l'alliance des droites
13:09pour vous,
13:10c'est jamais,
13:10jamais, jamais ?
13:11Qu'est-ce que c'est
13:11l'alliance des droites ?
13:12C'est par exemple
13:13des personnalités.
13:14Par exemple,
13:14Laurent Wauquiez a cité
13:15Sarah Knafo et d'autres.
13:17Non mais,
13:17encore une fois,
13:18ce qui moi m'intéresse
13:19dans cette affaire-là,
13:19c'est surtout les électeurs.
13:20Enfin,
13:21je n'ai rien contre
13:21les carrières de tel ou tel
13:22mais pour moi,
13:23ce sont les électeurs.
13:24Vous avez des millions de Français.
13:25Donc vous assumez
13:25de parler aux électeurs
13:26du RN,
13:27de reconvête ?
13:27On parle à tout le monde,
13:28heureusement,
13:29mais même aux gens de gauche.
13:30Mais il faut parler à tout le monde,
13:31c'est le rôle d'un responsable politique.
13:33Heureusement qu'on ne commence pas
13:34à dire
13:34je ne te parle pas
13:34parce que tu es au PS.
13:35Mais sans les personnalités,
13:36pas d'accord,
13:37de personnalités,
13:45qu'on soit contre nature.
13:47Voilà,
13:47il y a un moment
13:47où quand on a trop de différences
13:49avec des gens,
13:49ça fait du en même temps.
13:50Je pense qu'il faut arrêter
13:51ce en même temps.
13:52Mais vous l'assumez
13:52avec Édouard Philippe
13:53en même temps ?
13:54À partir du moment
13:54où vous avez
13:55une cohérence
13:57programmatique,
13:58c'est-à-dire qu'on pense,
13:59j'ai écouté les déclarations
14:00d'Édouard Philippe,
14:01je ne suis pas ni sourd
14:02ni aveugle,
14:03donc je vois bien ce qu'il dit.
14:04Je rappelle qu'il vient
14:04de chez nous quand même.
14:05Il était UMP au départ.
14:06Il est parti depuis.
14:07Oui,
14:08il n'est pas parti non plus
14:09chez Mélenchon.
14:09Il faut se détendre avec ça.
14:11Vous venez de dire
14:11que vous n'êtes pas macroniste.
14:12Il a été Premier ministre
14:13d'Emmanuel Macron.
14:14Écoutez,
14:14si vous voulez vraiment
14:15entendre du mal
14:15d'Emmanuel Macron,
14:16vous allez voir
14:17Édouard Philippe.
14:17J'essaie de comprendre
14:18votre cohérence,
14:19Monsieur Coupé.
14:19Non mais attendez,
14:20tout ce petit monde
14:20a, entre guillemets,
14:22divorcé d'Emmanuel Macron
14:23depuis très longtemps.
14:24Et pour cause,
14:25les déçus du macronisme
14:26aujourd'hui,
14:27du macronisme,
14:27ils sont innombrables
14:28puisqu'on attendait
14:29de la modernité,
14:30on attendait de la cohérence,
14:32on attendait des réformes
14:33et on est paralysé,
14:34on ne peut même plus
14:35passer une loi.
14:36C'est un miracle
14:36qu'on ait passé la loi
14:37sur les narcotrafics.
14:39C'est un miracle.
14:40Donc aujourd'hui,
14:40on en est à se battre
14:41sur des petites propositions
14:42de loi toutes plus médiocres
14:43les unes que les autres
14:44et qui ne règlent absolument
14:45rien des grands problèmes
14:46que les Français attendent.
14:48Édouard Philippe, oui.
14:48Non mais,
14:49au-delà d'Édouard Philippe,
14:50C'est quand même important,
14:51au-delà.
14:51Édouard Philippe,
14:52Gérald Darmanin,
14:53enfin on peut vous faire la liste,
14:54tous les gens
14:54qui en réalité ont envie
14:56que ce pays renoue
14:57avec l'ordre
14:58et le progrès
14:59ont évidemment vocation
15:01à sauver la France.
15:02Donc ça passe par des accords
15:03au municipal
15:04avec Renaissance,
15:05Horizon ?
15:05Mais je n'en sais rien.
15:06On est déjà des trucs d'appart.
15:07On verra bien pour l'instant.
15:08Mais on verra bien.
15:09Vous savez,
15:10on est au lendemain du jour
15:11où Bruno Retailleau
15:12a brillamment été élu.
15:14Donc déjà,
15:15on se pose.
15:16Voilà,
15:16on fait des pauses.
15:17En musique,
15:18c'est connu,
15:18ça s'appelle un point d'orgue.
15:19On se pose
15:19et on verra après
15:21comment on fera.
15:22Mais déjà,
15:23dans un premier temps,
15:24dire qu'on est ouvert
15:25à discuter,
15:26dire qu'on veut travailler
15:26le projet
15:27pour les Français
15:28est déjà nouveau.
15:30Expliquez-moi la partition.
15:31Parce que vous parlez de musique,
15:32M. Copé,
15:33la partition pour conclure.
15:34Si vous deviez
15:34à nos auditeurs
15:35et téléspectateurs ce matin
15:36expliquer le corpus
15:37de votre droite de gouvernement,
15:39que diriez-vous ?
15:40Très simple.
15:40Enfin très simple,
15:41à dire.
15:42Après,
15:42il faut le faire.
15:43C'est que je pense
15:43que nous devons avoir
15:44deux messages
15:45qui soient clairs.
15:46Premièrement,
15:47rétablir l'ordre
15:48à l'école,
15:49dans la rue,
15:50aux frontières,
15:51défendre la laïcité
15:53et l'autorité
15:54au bon sens du terme
15:54et de l'autre,
15:55le progrès.
15:56Parce qu'on n'est pas
15:57des ringards.
15:58À droite,
15:58on est attentif
15:59à ce que notre pays avance.
16:00Être conservateur,
16:01c'est être ringard,
16:02mais être progressiste,
16:03c'est à la mode.
16:03Ça veut dire que
16:04si on a les deux,
16:05on est capable
16:06de renouer
16:06avec l'esprit gaullien.
16:08C'est-à-dire,
16:08le progrès,
16:09c'est de dire
16:09l'ordre,
16:10c'est l'État
16:10et les collectivités locales.
16:12Le progrès,
16:12c'est les Français.
16:13On crée les conditions
16:14pour qu'ils donnent
16:14le meilleur d'eux-mêmes
16:15dans le domaine économique,
16:17social,
16:18environnemental.
16:19Il y a beaucoup
16:19de choses à dire.
16:20Digital,
16:21on est très silencieux
16:22sur l'intelligence artificielle.
16:22C'est un problème énorme.
16:25On voit bien
16:26que si on est capable
16:27de couvrir
16:27ces deux champs
16:28d'intervention
16:29et de dire aux Français
16:30l'ordre,
16:31c'est l'État,
16:32c'est les collectivités locales,
16:33mais en revanche,
16:34le progrès,
16:34c'est vous,
16:35le génie français.
16:36Quelles que soient
16:37vos sensibilités
16:38philosophiques,
16:39politiques ou religieuses,
16:41je vous garantis
16:42que ça donne
16:42un nouveau récit national
16:43où des millions
16:45et des millions
16:45de Français
16:46peuvent se retrouver
16:47loin des folies
16:48mélanchonistes
16:48et c'est la meilleure manière
16:50de sauver notre pays
16:51avant qu'il ne soit trop tard.
16:51Voilà donc pour le projet,
16:52on verra pour l'homme
16:53ou la femme.
16:54Dernière question,
16:55vous serez dans l'équipe
16:56de M. Rotaillot ?
16:57Je ne sais rien,
16:58mais en tout cas,
16:58moi je lui ai dit
16:59que je l'aiderais,
17:00équipe ou pas,
17:01ce qui compte,
17:01c'est qu'on soit mobilisés.
17:03Puis bon,
17:04écoutez,
17:04moi j'ai un avantage,
17:05comme j'ai un petit peu
17:06d'expérience,
17:07je me suis dit
17:08que ça pouvait servir
17:09de participer
17:10au coaching général.
17:11Voilà.
17:11Ce que vous avez fait
17:12durant la campagne
17:13en étant un soutien
17:14et avec beaucoup de plaisir
17:16parce que j'ai été très heureux
17:17de son élection.
17:17Merci Jean-François Copé,
17:19c'était votre grande interview,
17:20à bientôt.