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Benjamin Camboulives : «Déférer un maximum ne veut pas dire punir un maximum. Les peines sont basses. Et cela ne vient pas d'une qualité de procédure de police. Notre système de loi est anticarcéral.»

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Transcription
00:00Surtout que par rapport aux violences de la Coupe d'Europe
00:02et à cette vague de peine qui était bien trop faible,
00:06là on nous avait annoncé un dispositif renforcé au niveau de la justice
00:10de façon à ce qu'on puisse mieux matérialiser les faits
00:13et donc punir à la hauteur de la gravité des faits.
00:15Parce que c'est toujours ça le risque dans les violences urbaines,
00:17c'est le fait que vous avez un décalage entre les interpellations que l'on réalise
00:20et le nombre ainsi que le degré des sanctions qui sont amenées par la justice.
00:26Donc c'est pour ça que là, spécifiquement, on était vigilants
00:28parce que maintenant qu'on avait eu ce dispositif,
00:30maintenant qu'il y avait un magistrat dédié pour encadrer les enquêtes,
00:32normalement, c'était la volonté annoncée, on allait déférer un maximum,
00:36c'était les mots de la procureure de Paris.
00:37Sauf qu'on voit bien le souci, c'est que déférer un maximum,
00:40ça ne veut absolument pas dire punir un maximum.
00:43Et les peines sont basses.
00:45Et là, pour le coup, ça ne vient pas d'une qualité de procédure de police.
00:49Ça vient de l'idéologie des magistrats.
00:50C'est ce rapport.
00:51Alors c'est là que je voulais en venir, c'est que quand on voit des peines qui sont faibles,
00:54on se dit justice laxiste.
00:56La justice est laxiste sur certains points,
00:58mais ce n'est pas la seule raison.
01:00Le laxisme de la justice, c'est quoi ?
01:02C'est une réponse trop faible.
01:03Une réponse trop faible, ça peut être parce qu'elle est politisée.
01:05Et c'est vrai qu'il y a une part de la magistrature qui est politisée.
01:07On a le syndicat de la magistrature qui est extrêmement marqué à gauche
01:12et qui donc peut emmener certains juges non plus à décider sur la base des faits,
01:17mais le péril, c'est qu'ils en viennent à décider avec le biais idéologique qui peut être de leur.
01:22Et ça, c'est 30% ?
01:23Donc ce n'est pas la majorité des juges.
01:2630% ce n'est pas anecdotique non plus.
01:28C'est monumental et c'est gravissime.
01:29C'est loin d'être anecdotique.
01:30L'entrisme politique dans la magistrature, il faut lutter contre.
01:32Comme il existe également dans l'éducation, comme il existe également dans les médias.
01:35Mais le fait est qu'il est là, il est réel, c'est un des vraies conséquences.
01:39Après, vous avez quand même également une majorité de magistrats qui, même s'ils voulaient punir,
01:44même s'ils voulaient amener les bonnes solutions, les bonnes réponses à ces comportements-là,
01:48ne peuvent pas le faire parce qu'on a un système de loi qui est anti-carcéral.
01:51On a le code pénal lui-même qui vous met la prison comme systématiquement l'exception,
01:56le dernier recours possible.
01:58Vous avez pour les mineurs l'excuse de minorité qui rend très difficile de les incarcérer.
02:03Et vous avez également la densité carcérale qui freine considérablement la politique d'incarcération.
02:08Donc tout ça, si vous voulez, on le sait.
02:10Mais ce que vous montriez dans le sujet, c'est mes collègues qui se font prendre pour cible,
02:14ce qu'on demande malgré ces freins qu'on a identifiés, qu'on connaît pour la justice,
02:19c'est des peines minimums pour les agressions de policiers.
02:22Vous savez que ça se fait ailleurs, ça se fait en Italie, de 3 mois à 5 ans,
02:26de quantum de peine possible pour les agresseurs de policiers.
02:29En Allemagne, c'est de 6 mois à 5 ans.
02:32Chez nous, on se prend des mortiers d'artifice, des coctets de Molotov,
02:35mais il y a zéro peine minimum.

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