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Dans son édito du 19/07/2025, Jules Torres revient sur les relations entre la France et l'Algérie.

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Transcription
00:00Cela fait 245 jours que Boilem Sansal croupit dans les geôles algériennes
00:04et 245 jours que Paris continue de croire ou de faire semblant de croire
00:09au vertu d'une diplomatie, de la carpette, de la capitulation.
00:12Résultat, Boilem Sansal reste enfermé,
00:15M. Théboune ricane et l'Elysée baissent les yeux.
00:18Alors Bruno Rotaillot a décidé d'hausser le ton
00:20et surtout à contre-courant de cette prudence molle
00:23qui ronge notre politique étrangère depuis des années.
00:25La diplomatie des bons sentiments a échoué,
00:28claque le ministre de l'Intérieur.
00:30Enfin, diront certains, parce qu'il faut le rappeler,
00:33la France mérite le respect
00:34et un écrivain français, âgé, malade, arbitrairement condamné,
00:39mérite autre chose qu'un silence gêné.
00:41Bruno Rotaillot ne prend pas de pincettes.
00:43Il accuse Alger de vouloir nous humilier,
00:45de multiplier les provocations
00:47et de prendre en otage des Français pour faire pression sur Paris.
00:51Et cette fois, la cible, c'est bien lui,
00:53l'ennemi public numéro un du régime algérien,
00:56c'est bien Bruno Rotaillot.
00:57Et ce coup de ce monde, c'est ce que beaucoup attendaient,
00:59c'est ce que beaucoup de Français attendaient,
01:01pas seulement les soutiens de Boilem Sansal.
01:04Bruno Rotaillot nous dit quelque chose,
01:06il nous dit que la France doit se faire respecter
01:08et que la fermeté est parfois la seule voie.
01:11Alors, ce discours musclé de Bruno Rotaillot
01:12peut-il vraiment changer quelque chose ?
01:14Bien, derrière l'affaire Boilem Sansal,
01:16c'est quand même une partie d'échec qui se joue
01:18dans les coulisses du pouvoir.
01:20En montant au front, Bruno Rotaillot ne s'adresse pas uniquement à Alger,
01:23il s'adresse à Paris, à l'Élysée, à Emmanuel Macron,
01:27à Jean-Noël Barraud, à François Bayrou,
01:29une sorte de triangle d'impuissance diplomatique
01:32que Bruno Rotaillot somme de se réveiller.
01:34Il faut bien comprendre le message en substance.
01:37Je suis prêt à en découdre, moi,
01:39et si vous ne me suivez pas, je vous mets au pied du mur.
01:41Car si Bruno Rotaillot claque la porte,
01:43eh bien, c'est tout le gouvernement qui vacille.
01:46Beauvau, c'est la clé de voûte.
01:47Beauvau, c'est ce qui permet aussi d'avoir une majorité d'équilibre,
01:51surtout depuis que Bruno Rotaillot est devenu le président des Républicains.
01:55Sans Bruno Rotaillot, il n'y a plus de vernis d'unité au gouvernement.
01:59Il le sait.
01:59Et Emmanuel Macron, aussi, c'est ce qui rend cette sortie aussi politique.
02:04Bruno Rotaillot ne se contente pas de dénoncer l'inaction d'Alger.
02:07Il dévoile l'inaction de Paris.
02:09Et il tend un miroir à ses collègues du gouvernement.
02:12Regardez comme vous êtes devenus invisibles.
02:14Alors lui décide de prendre la lumière, le ton,
02:17et de tenter de reprendre le contrôle du tempo,
02:19surtout dans un contexte où l'exécutif avance à tâtons sur tous les fronts,
02:23sur la sécurité, sur l'immigration et donc sur la diplomatie.
02:27Bruno Rotaillot joue son propre agenda,
02:29montrer qu'il tient le gouvernail
02:31et que c'est lui, désormais, qui parle au nom de la France qui agit.
02:34Alors Bruno Rotaillot nous montre aussi qu'il n'est pas l'otage du macronisme,
02:39comme voudraient le faire croire ses adversaires.
02:41Oui, ce que Bruno Rotaillot impose en ce moment,
02:43ce n'est pas seulement un coup de colère diplomatique,
02:45c'est que c'est une rupture nette, assumée et méthodique avec le macronisme.
02:49Depuis plusieurs semaines, le patron des LR trace sa propre route,
02:53il s'émancipe.
02:54Sur l'immigration, il parle d'invasion quand l'exécutif parle de flux.
02:58Sur l'écologie, il désingue la religion des éoléennes
03:00quand d'autres en célèbrent les vertus.
03:02Sur la justice, il promet l'autorité quand d'autres parlent de pédagogie.
03:06Et maintenant, sur l'Algérie, il force Emmanuel Macron à sortir du bois.
03:11En somme, Bruno Rotaillot rappelle à Emmanuel Macron une vérité crue.
03:14Nous sommes en cohabitation.
03:16Une cohabitation, certes, qui ne dit pas son nom et que personne n'ose dire.
03:19Mais surtout, il le fait depuis les bancs du gouvernement,
03:23depuis les bancs du Parlement, depuis Beauvau.
03:26Beauvau, le cœur nucléaire du pouvoir régalien,
03:29avec un ministère d'État encore plus, un gouvernement interministériel.
03:33Ce n'est donc pas anodin et c'est d'ailleurs pas par hasard
03:37que le président de la République a convoqué le ministre de l'Intérieur
03:40la semaine prochaine pour parler justement du dossier algérien,
03:44car Emmanuel Macron l'a bien compris.
03:46Bruno Rotaillot, ce n'est plus seulement un ministre.
03:48Il est en train d'imposer un récit présidentiel,
03:52le sien, celui d'une droite d'ordre, de territoire, d'enracinement,
03:55qui assume sa fermeté et sans s'excuser Marine.

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