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Martin Garagnon : «Le droit a toujours un temps de retard sur le criminel. Il est toujours en réaction à une nouvelle forme de criminalité. Mais il faut modifier ce temps de réaction. [...] Il ne s'agit pas de faire des coups médiatiques, il s'agit de lutter dans la durée.»

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Transcription
00:00Il y a une réalité, c'est que le droit a toujours un temps de retard sur le criminel.
00:04C'est malheureux, on peut le déplorer, mais c'est factuel.
00:07Le droit est toujours en réaction à une nouvelle forme de criminalité.
00:10La question, c'est... Donc ça, on ne le changera pas.
00:12En revanche, ce qu'on peut modifier, et ce qu'il faut qu'on modifie,
00:15c'est le temps de réaction, justement, d'adaptation du droit à ces nouvelles formes de criminalité.
00:20On ne peut pas attendre des mois, voire des années,
00:22pour mettre au niveau des moyens d'enquête, du matériel,
00:25pour lutter contre ces nouvelles formes de criminalité.
00:27Jusqu'à peu de temps, l'usage du drone était extrêmement contraint
00:30pour les forces de police, pour les forces de l'ordre.
00:33Pareil pour les prisons.
00:34Heureusement qu'on a effectivement une proposition du garde des Sceaux à l'heure actuelle
00:37de vouloir mettre en place des prisons ultra sécurisées,
00:39qui sont, on va dire, segmentées,
00:41où on va regrouper au sein d'une même prison un certain type de criminels.
00:44C'est notamment le cas pour, justement, ce qui a fait un peu la une des médias,
00:48cette volonté de regrouper les 100 plus dangereux narco-criminels
00:51dans des unités qui permettent aussi...
00:54Parce que le constat, c'est que les prisons sont aussi malheureusement trop souvent
00:57des passoires qui permettent de continuer à gérer un trafic depuis sa cellule.
01:01Ce qui réduit aussi le sens de la peine de l'emprisonnement,
01:04puisqu'en fait, on peut continuer presque en sécurité
01:06à mener son trafic, à diligenter des assassinats,
01:09à faire tomber la concurrence,
01:11parce qu'il y a des passoires, on fait rentrer des téléphones portables,
01:14on voit justement que les criminels se servent de drones
01:15pour faire passer en prison un certain nombre d'objets illicites.
01:18Donc, on voit bien qu'il y a toujours un délai de réaction.
01:21Le but, c'est de raccourcir au maximum ce délai de réaction,
01:24de donner à nos forces de l'ordre.
01:26Vous évoquiez tout à l'heure la volonté d'une mise en place d'un parquet
01:29à l'image du parquet national antiterroriste,
01:31mais qui est aussi, entre guillemets, dérogatoire du droit commun.
01:33C'est-à-dire que la durée d'une garde à vue, lorsqu'on parle de terrorisme,
01:36elle est dérogatoire du droit commun.
01:37Donc, on peut tout à fait aussi se mettre en place ce type d'outils,
01:41ce type de moyens qui permettraient de lutter peut-être encore plus efficacement
01:43contre le trafic de drogue.
01:45Et enfin, vous parlez de Marseille, il y a effectivement des moyens importants
01:48qui ont été mis à Marseille.
01:49On voit bien que la situation est loin d'être réglée, c'est un euphémisme,
01:53mais ça montre justement toute la difficulté qu'il y a à lutter efficacement
01:57et dans la durée.
01:58Il ne s'agit pas de faire des coups médiatiques,
02:00il s'agit de lutter dans la durée et ça va prendre du temps.
02:02Donc, il ne faut pas se leurrer.
02:04Mais là aussi, tous les bonimenteurs qui vont vous expliquer
02:05qu'eux ont la solution et que demain au pouvoir,
02:07ils vont vous régler le problème en un coup de baguette magique,
02:09ça n'existe pas, il faut être responsable là-dessus.
02:15Sous-titrage Société Radio-Canada

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