Le carbone et la température sont l’avers et le revers d’une même médaille : le changement climatique. Le premier, sous forme gazeuse, constitue sa source principale - à condition d’inclure les autres gaz à effet de serre, convertis à leur tour en équivalent CO2. La seconde, consolidée en moyenne globale, n'est qu'une expression parmi d’autres de ses effets, au même titre que les événements extrêmes ou la montée des eaux.
Autrement dit, derrière chaque dixième de degré supplémentaire se cache une accumulation de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. C’est la raison pour laquelle atténuation - du changement climatique - rime avec décarbonation - de nos modes de vie. Et qu’aucun pays, aucune entreprise ni aucun individu, ne peut prétendre réduire suffisamment ses émissions de CO2 sans avoir recours, d’une manière ou d’une autre, à la comptabilité carbone pour mesurer l’efficacité de ses actions.
Cette série en trois épisodes revient, avec le Président du Shift Project et inventeur du bilan carbone Jean-Marc Jancovici, sur trois aspects de cette quantification. D’abord en retraçant le parcours et la consolidation de la norme internationale ISO – fortement inspirée de la méthode française du bilan carbone - qui encadre aujourd’hui la grande majorité des inventaires. Ensuite en appliquant la méthode de calcul de l’empreinte carbone à la France, pour mesurer l’ampleur et la répartition des différents postes d’émissions. Enfin en recontextualisant ces données dans leurs environnements diplomatique, économique et même géologique, afin de déterminer les leviers les plus efficaces à actionner pour sortir de notre dépendance aux énergies fossiles.