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  • 23/06/2025
Cécile Desjardins, rédacteur en chef adjointe de l’Opinion, reçoit Frédéric Denefle, président de l’IUMI et directeur général du GAREX, en direct de la 16e édition de ParisMat à la Maison de la chimie

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Transcription
00:00Bonjour à tous, nous sommes toujours en direct du rendez-vous Paris Mat 2025 et je suis en compagnie de Frédéric Deneuf.
00:21Bonjour Frédéric. Bonjour. Frédéric, vous êtes président de l'IUMI, l'International Union of Marine Lunes sur Air,
00:27et également directeur général du Garex. Alors peut-être un mot sur le Garex pour ceux qui ne connaissent pas trop ?
00:34Avec plaisir, bien sûr. Le Garex est un groupement interéconomique qui regroupe sept compagnies qui sont spécialisées,
00:41qui nous ont demandé d'intervenir dans le domaine spécialisé de l'assurance maritime du côté des risques de guerre.
00:46Et nous sommes la structure qui assure le risque de guerre dans le domaine maritime, que ce soit au profit des armateurs
00:54ou que ce soit au profit des exportateurs pour couvrir leurs marchandises contre le risque de guerre.
00:59Alors en ce moment, la situation géopolitique est plus compliquée que jamais. Il y a une nouvelle guerre toutes les deux semaines.
01:04Concrètement, comment faites-vous ? Est-ce qu'on peut encore s'assurer contre le risque de guerre ?
01:09Alors oui, depuis le conflit entre l'Ukraine et la Russie jusqu'à aujourd'hui, précisément aujourd'hui,
01:16avec la nouvelle crise ouverte en Iran, on a pu se couvrir, quand on est un armateur ou lorsqu'on est un exportateur,
01:24contre le risque de guerre, sans trop de difficultés. Alors moyennant évidemment des ajustements sur les prix,
01:31moyennant aussi quelquefois des ajustements sur le contenu des garanties.
01:35Mais en tout état de cause, le commerce maritime a continué. Le commerce maritime a continué en mer Noire, en mer Rouge,
01:42et continue aujourd'hui dans le golfe Persique. Et à l'heure où on se parle, on a des navires assurés
01:47qui sont actuellement en train de traverser le golfe Persique et qui sont assurés contre le risque de guerre.
01:53L'incertitude, c'est le mot-clé de l'année ? C'est le mot-clé de ces années ?
01:58L'incertitude a commencé avec les volte-face de l'administration américaine relatifs aux barrières douanières
02:05qu'il entendait mettre en œuvre. Alors pourquoi et comment est-ce que ça peut intéresser les assurés maritimes ?
02:09C'est très simple. Une barrière douanière peut remettre en question une opération d'achat international de marchandises,
02:16donc d'affrêtement de navires, donc d'utilisation des navires. Et de fait, on a énormément d'opérateurs qui s'interrogent
02:21du côté des armateurs, du côté des exportateurs, pour savoir si ces tarifs à venir, qui changent de semaine en semaine,
02:30peuvent remettre en question des opérations qui sont fixées de longue dame.
02:33Donc ça, c'est la première incertitude que l'on a à gérer. Puis la deuxième incertitude qui se manifeste de façon récurrente,
02:39c'est la politique d'un certain nombre d'États qui mène au conflit, qui mène à la prise d'otage du transport maritime,
02:46la prise en otage du commerce international et le fait que certaines opérations d'exportation,
02:55certaines opérations de vente ne peuvent plus être organisées avec la même sérénité,
02:59avec les mêmes acteurs et aux mêmes conditions. Donc voilà comment très pratiquement l'incertitude économique,
03:06l'incertitude géopolitique peuvent avoir des effets sur les risques que nous assurons.
03:11Est-ce que vous avez un conseil à donner à tous les auditeurs de Paris Mat ?
03:15Alors, le conseil que l'on peut donner quand on est du côté de l'assurance risque de guerre,
03:22c'est d'être très conscient que ces risques sont revenus dans nos domaines d'activité
03:30et vraiment y réfléchir en trouvant, en identifiant les zones les plus risquées
03:35dans l'opération que nos agents économiques veulent organiser.
03:40Que ce soit le pavillon des navires que l'on choisit, que ce soit les zones de navigation,
03:46que ce soit les pays avec lesquels on a des connexions économiques ou financières,
03:52chaque interface de l'activité de nos assurés, le transport, le financement, l'achat et la vente,
04:00doivent être analysés en fonction du prisme géopolitique.
04:05Il n'est plus question de laisser ce sujet en dehors du raisonnement.
04:09Il faut vraiment le mettre au milieu de la table.
04:11Il faut en parler avec tous les acteurs de l'entreprise,
04:14essayer le plus possible de faire cette fameuse cartographie
04:16et d'identifier les points dans lesquels le danger peut revenir
04:21et remettre en question la pertinence d'une opération.
04:25Si on ne doit retenir qu'une chose ?
04:27C'est que le risque de guerre est là pour durer.
04:31Aujourd'hui, les gouvernements passent un cap.
04:33Les gouvernements sont prêts à utiliser le conflit comme arme de communication,
04:37ce qui n'était pas le cas avant.
04:39Aujourd'hui, il faut admettre qu'on a cette évolution devant nous
04:42et qui va sans doute se reproduire.
04:45Merci beaucoup Frédéric Deneuve.
04:46Je vous en prie.
04:47Merci.

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