Simon Bernard (Plastic Odyssey): « Vingt tonnes de déchets plastiques se déversent toutes les minutes dans les océans »

Lopinion.fr

24/06/2025

Stéphanie Roy, journaliste à l'Opinion et à l’Agefi, reçoit Simon Bernard, président et fondateur de Plastic Odyssey, en direct de la 16e édition de ParisMat à la Maison de la chimie

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00:00Musique

00:00Nous sommes toujours à la Maison de la Chimie pour cette nouvelle édition de Paris Mat

00:19et je suis en compagnie de Simon Bernard, cofondateur et président de l'association Plastique Odyssée.

00:24Bonjour Simon.

00:24Bonjour.

00:25Merci beaucoup d'être avec nous pour porter ce coup de projecteur sur Plastique Odyssée

00:29qui est une aventure née en 2016.

00:32C'est quoi la genèse ?

00:33Alors le point de départ de tout ça, c'est une escale au Sénégal, à Dakar, dans la baie de Hane

00:39qui est une des zones les plus polluées de l'Afrique de l'Ouest.

00:43Et donc j'ai vraiment pris plein fouet cette pollution de plastique qui se déverse dans l'océan

00:47et qu'on ne voit pas forcément en mer puisque le plastique finalement coule et se dégrade en petites particules.

00:52Et pourquoi il était urgent d'agir ? On en est où là en termes de masse de plastique dans les océans ?

00:57Alors ça devient de plus en plus urgent puisque la quantité de plastique ne fait que croître la production déjà

01:04et du coup les déchets qui sont générés, c'est 20 tonnes toutes les minutes qui se déversent dans l'océan.

01:09Donc c'est des quantités énormes et le problème c'est que ça se dégrade en particulier

01:13et qu'on ne va bientôt plus pouvoir les récupérer.

01:15Donc il faut vraiment agir avant qu'il soit trop tard.

01:17Oui, donc effectivement, urgence.

01:19Vous assurez plusieurs missions, notamment de sensibilisation, de réduction, de recyclage.

01:24Pas mal d'actions. Est-ce que vous pouvez nous en dire quelques mots ?

01:26Oui, on travaille vraiment de l'amont à l'aval.

01:29La réduction de l'usage des emballages, l'usage du plastique en général, ça c'est très important.

01:34Ce qu'on fait, c'est qu'avec ce tour du monde, cette expédition dans les pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique du Sud,

01:40on va identifier des bonnes solutions pour utiliser des matières différentes ou changer les comportements.

01:46Et puis derrière, on va aussi travailler sur les déchets qui sont déjà là.

01:49Et ça, ce qu'on essaie de faire, c'est trouver des modèles économiques rentables pour accompagner des entrepreneurs,

01:56leur permettre de créer de l'emploi et transformer ces déchets pour en faire des ressources utiles localement.

02:03Dans les missions plus récentes et que vous allez mener dans les années à venir,

02:07il y a aussi ce rôle de restaurateur que vous menez en partenariat avec l'UNESCO.

02:12De quoi s'agit-il ?

02:13L'idée, c'est d'aller cibler les 50 îles qui sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO,

02:19qui sont des hotspots de biodiversité.

02:21Ça représente 15% de la biodiversité marine, 20% des puits de carbone bleus.

02:26Donc, il y a vraiment une sorte d'écosystème à protéger en priorité.

02:30Et malheureusement, ces sites sont très pollués parce que la pollution ne connaît pas de frontières.

02:34On retrouve des quantités astronomiques sur ces îles-là,

02:38à tel point que les tortues ne peuvent plus creuser leurs nids,

02:39que le sexe des tortues qui est déterminé par la température de la plage est modifié.

02:45C'est une catastrophe, c'est une bombe à retardement.

02:47Donc, on est parti pour aller dépolluer ces îles avant qu'ils soient trop tard,

02:51avant que ce plastique se dégrade.

02:53Et ça, ça va durer combien de temps ?

02:55Alors, ça va être un programme qui va durer 10 ans dans un premier temps

02:59pour faire ce premier recensement, cette première restauration à grande échelle.

03:03Derrière, on imagine développer un premier navire à voile, un cargo à voile qui sera dédié à ça.

03:08Et puis, une série, pourquoi pas une flotte financée par les États côtiers

03:13qui ont des aires marines protégées et qu'il va falloir entretenir, il va falloir préserver.

03:16Donc, on a ce projet un peu ambitieux pour les années à venir.

03:19Vous parlez d'un financement de la part d'États côtiers.

03:22J'imagine que ce n'est pas forcément suffisant.

03:24Comment vous faites pour financer tout ça ?

03:26L'idée, c'est de commencer par des financements privés, des mécènes, des sponsors

03:31qui vont soutenir cette première phase pilote, faire la preuve de concept

03:35et servir d'effet de levier pour, derrière, convaincre les États d'abonder

03:40et de passer à l'échelle sur cette future flotte.

03:44Merci beaucoup, Simon.

03:45Merci à vous.

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