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  • 23/06/2025
Stéphanie Roy reçoit Ludovic Berlioux, responsable de la souscription aérospatiale France AXA XL, en direct de la 16e édition de ParisMat à la Maison de la chimie.

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Transcription
00:00Musique
00:00Bonjour à tous, nous sommes à la Maison Yachimie pour cette nouvelle édition de Paris Maths
00:20et je suis en compagnie de Ludovic Berlioz, bonjour !
00:23Bonjour Stéphanie !
00:24Alors vous êtes responsable de l'activité Aérospace France pour AXA XL.
00:28Voilà !
00:29AXA XL a une entité dédiée à la recherche, AXA Research Fund, qui travaille notamment
00:35sur toutes ces applications tech basées sur les neurosciences, sur l'IA, pour notamment
00:41améliorer la formation des pilotes, améliorer surtout la sécurité des vols.
00:44Pourquoi c'est important pour AXA XL en tant qu'assureur d'être actif dans ce domaine ?
00:49C'est à vous parlez !
00:49Effectivement Stéphanie, on pense souvent à nous comme assureurs sur une partie de notre
00:54métier que j'appellerais la protection, le contrat d'assurance.
00:58Mais il ne faut pas oublier également notre activité de prévention en amont du risque,
01:04voire de prédiction, c'est-à-dire aider à construire des modèles pour voir un petit
01:08peu comment évolue le monde et en ce qui nous concerne, je dirais, notre industrie.
01:12Donc c'est sous cet angle-là, particulièrement de la prévention, que effectivement le groupe
01:17AXA, via son entité caritative AXA Research Fund, finance un certain nombre de recherches
01:23fondamentales, dont celles que vous évoquez, une chaire en neurosciences, neuro-ergonomie,
01:29dirigée par le professeur Dehé à Toulouse, et qui a pour but un petit peu de préparer,
01:34je dirais, le cockpit de l'avenir pour rendre, non pas le pilote plus intelligent, mais pour
01:41l'aider à mieux faire face à sa mission dans des circonstances qui seront sans doute
01:46de plus en plus difficiles à anticiper.
01:49Il fait en effet face à des systèmes de plus en plus complexes, et puis la connaissance
01:54cumulée que nous avons de toutes les opérations aériennes depuis 50 ou 60 ans permet de prévoir
01:59en amont un certain nombre d'événements, de pannes, mais face à des nouvelles technologies
02:04et à des systèmes de plus en plus complexes, son rôle va être fondamental.
02:08D'où la nécessité, à l'instant T, quand il en a besoin, et c'est maintenant et pas
02:13dans 4 secondes, de lui donner les informations, par exemple, qui ont été triées grâce à
02:18l'IA, au sens puissance de calcul, ou alors d'avoir une neuro-ergonomie de son poste de
02:24pilotage qui lui permet d'attirer son attention visuelle, par exemple, plutôt que son attention
02:30positive.
02:30Est-ce que vous avez d'autres exemples assez concrets de ce que permettent ces travaux
02:36de recherche ? C'est-à-dire qu'on va traquer les mouvements du regard du pilote, par exemple,
02:41ça marche comment ?
02:42Alors, je dirais qu'il y a un exemple très concret, si on se remet un petit peu dans
02:45l'histoire, vous avez un vol de la compagnie aérienne Cantas en 2010 sur A380 qui a fait face
02:55à une rupture de sa turbine catastrophique non contenue qui a endommagé un grand nombre
03:01de parties de l'aéronef.
03:03Et dans ce cas précis, le pilote, et je dirais même l'équipage renforcé, parce qu'ils étaient
03:084 ou 5 dans le cockpit, puisque c'était un vol de longue durée, a dû faire face à
03:1354 messages d'alerte urgents à trier dans les 3 premières minutes.
03:19Et là, on se rend bien compte que déjà ça leur a pris 50 minutes et que là, l'aide
03:24d'un système et d'une technologie évoluée aurait pu les aider à trier les messages encore
03:31mieux que ce que le système de l'époque prévoyait.
03:34Et même si dans ce cas précis, tout s'est bien terminé grâce à l'expérience et à
03:38la compétence du pilotage.
03:40Et vous voyez bien que la mise en ligne de ces nouvelles technologies nous intéresse
03:44directement, nous, en tant qu'assureurs.
03:46C'est très concret, oui, parce que les assureurs interviennent sur la partie sinistre.
03:51On en est où à ce niveau-là, justement ? Parce que le trafic aérien, lui, il augmente,
03:54il est voué à croître encore.
03:56Est-ce que c'est une inquiétude ou est-ce que les sinistres, finalement, sur la durée,
03:59sont quand même clairement messe ?
04:01Donc, c'est un petit peu, je dirais, deux courbes qui se croisent si on regarde sur
04:05une échelle de 50 ans, par exemple.
04:08On a vraiment un trafic aérien qui augmente sur, je dirais, une pente de 30 degrés.
04:13Et puis, en parallèle, on a un nombre d'accidents fatals qui décroît de manière quasiment
04:20symétrique et qui est aujourd'hui tangente quasiment l'infini.
04:24Dans les années 90, on avait entre 1300 et 1400 morts liées au trafic aérien par an.
04:30Là où, sur les dix dernières années, on est plutôt de l'ordre de 150 à 300.
04:36Et on a même eu, en l'occurrence, une année record en 2023.
04:39Néanmoins, la vigilance reste de mise, puisque nous avons vu que l'année 2024 a quand même
04:46été marquée par un certain nombre d'accidents.
04:48Et malheureusement, l'année 2025 aussi.
04:50Est-ce qu'il y a pour, je dirais, toute la chaîne et toute la chaîne de valeur ajoutée
04:55de l'industrie un signal où il faut absolument continuer à aller de l'avant, tant sur la
05:01formation humaine des pilotes, grâce aux systèmes et aux solutions basées sur l'IA
05:06et sur la neurosciences telles que nous l'avons évoquées, et également sur des opérations
05:11et des machines de plus en plus sûres ?
05:12Dernière question.
05:14Est-ce que vous excitez vos clients, notamment les compagnies aériennes, à se doter de ce
05:19type de solution pour réduire les risques en vol, par exemple avec des primes d'assurance
05:25un peu plus attractives ?
05:27Bon, Stéphanie, c'est fondamental ce point, parce qu'effectivement, le premier intéressé,
05:32c'est naturellement le passager et puis ensuite la compagnie aérienne.
05:36Et nous, derrière, qui accompagnons, bien sûr que dans le schéma de prévention, on
05:41souhaite améliorer de plus en plus la résilience de l'écosystème face à des événements
05:47imprévus et en conséquence, ça nous permet, je dirais, d'adapter nos modèles et par
05:54exemple, face aux assurés qui font preuve de volontarisme dans ces aspects-là, de revoir
06:01nos règles d'allocation de capital et qui induisent effectivement un allègement de
06:07nos conditions tarifaires, puisque ce qui est quand même fondamental au-delà du contrat
06:11d'assurance, certes, c'est l'humain, mais c'est la confiance.
06:14Et on veut vraiment que la confiance qu'on a connue avant soit celle qu'on anticipe
06:19encore mieux après.
06:21Merci beaucoup, Ludovic Berlio.
06:23Avec joie, Stéphanie.
06:23Merci.

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