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Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.

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Transcription
00:00La séance est suspendue dans l'hémicycle mais elle continue sur ce plateau sur LCP.
00:05On va revenir sur les temps forts de la séance avec nos invités, deux députés Olga Giverney et Antoine Léomande mais aussi avec quatre citoyens.
00:13Ils ont assisté à la séance et puis ils ont des interpellations pour nos députés.
00:17On a le plaisir d'accueillir aujourd'hui Yannick, Laure, Jean-Marie et Irène.
00:23On parlera évidemment des sujets qui les concernent mais on va revenir tout d'abord sur la séance des questions au gouvernement.
00:28Marco Pommier, on vous retrouve dans la cour d'honneur.
00:30Vous avez suivi la séance des questions au gouvernement dans la salle des quatre colonnes et vous revenez sur un échange un peu tendu entre un député du Rassemblement national et le ministre de l'Intérieur.
00:42Je ne crois pas en vous, c'est par ces mots que le député Éren, Julien Limongi, a attaqué Bruno Retailleau pour dénoncer une immigration massive et incontrôlée.
00:53Alors Bruno Retailleau a choisi l'ironie pour répondre.
00:55« Vous me gratifiez de nombreuses attaques et voyez-vous, j'y vois plutôt une marque d'intérêt.
01:01Mieux vaut faire envie que faire pitié », a-t-il dit.
01:04De quoi agacer sur les bancs du RN, Marine Le Pen a mimé une expression pour dire que le ministre prenait le melon, qu'il avait la grosse tête.
01:11Sur le fond, Bruno Retailleau a défendu son bilan.
01:14Régularisation en baisse, éloignement forcé en hausse avec des chiffres balayés d'un revers de la main par le RN.
01:20Et quand le ministre leur a dit « Vous me demandez ce que j'ai changé », les députés RN lui ont répondu en criant « Rien ».
01:28Merci beaucoup, Marco Pommier.
01:31On va revenir sur le thème principal lors de la séance des questions au gouvernement.
01:35Je pense que tout le monde s'en rend compte.
01:36Il fait chaud, il fait très très chaud en ce moment.
01:38Il y a eu donc des questions sur comment s'adapter à ces canicules.
01:42Je vous propose d'écouter la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.
01:45Nous n'avons pas entendu que certains proposent de climatiser des bâtiments pour nous en occuper.
01:52Depuis 2004, chaque EHPAD se doit d'avoir une pièce rafraîchie.
01:56Il en va de la responsabilité de chaque directeur de respecter cette obligation.
02:01Depuis 2023, je soutiens, et c'est moi qui l'ai fait en tant que ministre de la Transition énergétique,
02:07l'accompagnement des gestes au travers de ma prime Rénov' pour apporter du confort d'été dans les logements.
02:14Depuis deux ans encore, nous avons lancé une opération EduRénov' qui permet de rénover thermiquement des écoles
02:22avec l'appui du Fonds vert, des collectivités locales et de la Banque des territoires.
02:28Grâce à cette opération, nous sommes aujourd'hui à 5 000 écoles rénovées.
02:32Le président de la République demandait 40 000 écoles en 10 ans.
02:36Nous sommes sur la bonne route.
02:38Alors, est-ce que la ministre de la Transition écologique a convaincu les écologistes ?
02:43Répondre aux quatre colonnes avec le député Nicolas Bonnet.
02:46Est-ce que la ministre vous a convaincu ?
02:48Non, la ministre ne m'a pas convaincu à travers ses réponses.
02:50Elle a dit que ma prime Rénov' par exemple prenait en compte déjà depuis 2023 les questions d'habitabilité d'été,
02:56alors que ça n'avait pas le cas.
02:57Aujourd'hui, il y a beaucoup de gestes qui ne sont pas financés par ma prime Rénov'
03:01et surtout quand il y a une approche globale d'une rénovation, ce qu'il faut faire évidemment,
03:06le maximum de rénovation globale et performante, il n'y a pas de bonification quand on va traiter la question de l'été.
03:11C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ça reste encore très tourné vers l'habitabilité, vers la question de l'hiver,
03:16comment on se chauffe et comment on se chauffe bien avec le moins d'énergie possible.
03:19Mais ce n'est pas exactement toujours les mêmes gestes.
03:21Certains sont communs, d'autres ne le sont pas, qu'il faut mettre en place quand on veut rénover un logement
03:25et ne pas avoir trop chaud en été.
03:27Donc non, je n'ai pas été convaincu.
03:29Merci beaucoup.
03:31Merci Stéphanie Despierres.
03:32Alors Olga Givernais, on a le sentiment que le gouvernement trouve des solutions pour s'adapter.
03:38Est-ce qu'on pouvait prévoir ces températures caniculaires ?
03:41Est-ce qu'on est suffisamment préparé ?
03:44On le prévoit puisqu'on prévoit que presque on n'arrivera pas à atteindre cet objectif d'augmentation globale de la température d'1,5 degré.
03:53On va aller certainement au-delà.
03:54Et donc ça veut dire des épisodes thermiques très forts comme on peut le voir aujourd'hui.
03:59Assez chulgurants comme on a pu le voir sur les semaines précédentes avec des tempêtes.
04:03Et donc des dommages à nos infrastructures.
04:05Des infrastructures et notamment des bâtiments qui doivent être adaptés pour faire face à ces fortes chaleurs.
04:12Alors quand on parle de rénovation, il y a l'isolation thermique.
04:14C'est la première chose.
04:15C'est de pouvoir, lorsqu'on ferme tout, garder la fraîcheur ou garder la chaleur en hiver.
04:20Et en l'occurrence, effectivement, il y a encore beaucoup trop de bouilloires thermiques.
04:24Oui, parce qu'en plus pour les écoles, l'objectif 40 000 rénovations, pas atteint encore.
04:29Antoine Léaumont, on a beaucoup entendu le discours, le débat aujourd'hui à l'Assemblée, c'est clim ou pas clim ?
04:33Marine Le Pen dit qu'il faut tout climatiser comme ça au moins, pas de problème pour les enfants et pour les personnes âgées dans les EHPAD.
04:39Est-ce que la climatisation, oui, c'est une solution quand il fait 40, 45 ?
04:42Il y a des endroits où, évidemment, c'est un moyen de simplement supporter la chaleur.
04:47Mais le problème qui va avec la climatisation, c'est la consommation d'énergie.
04:50Or, justement, il y a une question sur la planification de la production d'énergie.
04:54Et je sais qu'il y a beaucoup de débats sur la question, par exemple, du nucléaire, de la place du nucléaire et des énergies renouvelables.
05:00Aujourd'hui, on voit qu'il y a des centrales nucléaires qui sont à l'arrêt, précisément à cause du réchauffement climatique,
05:05parce que les fleuves qui sont censées rafraîchir les réacteurs nucléaires sont trop chauds
05:11et que la réglementation interdit qu'on reverse de l'eau chaude dans une eau déjà trop chaude,
05:16parce que sinon, tout simplement, ça tue la vie marine.
05:19Donc, on voit que ce sont des questions qui sont des questions qui exigent une planification, qui exigent du temps long.
05:23Et malheureusement, ça n'a pas été fait dans le passé.
05:27Je rappelle quand même que M. Bayrou était censé être responsable, il était haut-commissaire au plan.
05:32Donc, un de ses travaux avant, c'était normalement, justement, de planifier un certain nombre de choses, et notamment sur ce...
05:36Le gage d'Ivernay, c'est le reproche aussi qu'on fait beaucoup en ce moment.
05:39On a l'impression qu'on est plus sur des reculs écologiques que sur un véritable effort collectif sur cette question.
05:45Nous l'avons ressenti, effectivement.
05:47Les opposants aux mesures écologiques, qui trouvent parfois qu'elles sont trop contraignantes,
05:50et effectivement, on a pu voir que leur mise en place, parfois, était très contraignante,
05:55empêche toute évolution, aujourd'hui, de ces mesures.
05:59Donc, je crois qu'il faut prendre du recul, planifier sur le long terme,
06:02trouver des solutions lorsqu'on doit prendre des décisions, comme aujourd'hui,
06:06faire attention aux plus vulnérables, aux plus fragiles, apporter de l'hydratation.
06:11Et sur la question de la clim, il ne faudrait pas prendre des décisions en urgence.
06:14C'est-à-dire qu'en fait, le tout clim n'est pas la solution.
06:16Je rappelle que mettre de la climatisation, c'est envoyer de l'air chaud à l'extérieur pour avoir de l'air froid à l'intérieur.
06:22Je ne crois pas que c'est ce que nous voulons avoir.
06:24En revanche, on voit bien déjà que dans les véhicules, dans l'automobile,
06:28la climatisation n'est presque plus une option.
06:31Donc, dans les nouveaux bâtiments, il faut des solutions de rafraîchissement
06:34avec une compensation de climatisation pour réussir cet enjeu.
06:39Et justement, vous avez bravé la chaleur aujourd'hui pour venir sur le plateau de LCP.
06:43Merci.
06:44Jean-Marie, vous nous disiez tout à l'heure que vous, votre fille, à l'école, ce n'était pas possible aujourd'hui.
06:49Est-ce que vous comprenez que la directrice dise « là, il fait vraiment trop chaud », qu'est-ce qui s'est passé chez vous ?
06:55Oui, en fait, il n'y a pas d'urgence pour la clim, je l'entends, mais il y a quand même certaines urgences.
06:59Je prends mon exemple, ma fille qui a 10 ans, j'habite dans le sud de la France,
07:03elle est dans une classe qui fait plus de 30 degrés depuis plusieurs semaines.
07:07Et ce n'est pas la première fois, chaque été, c'est la même chose.
07:09Parce que là, les enfants en primaire vont jusqu'à la fin du cycle, jusqu'à la fin juin, voire même début juillet.
07:14Et il est quand même urgent de trouver une solution, parce que les situations pour l'apprentissage sont horribles, vraiment, pour les enfants.
07:20Et donc là, elle est fermée, l'école de votre fille, ou c'était au choix des parents ?
07:23Oui, il y a un arrangement. La directrice a fait... Enfin, pour les parents qui le peuvent, ils reprennent les enfants.
07:27Sinon, pour les autres, il y a des aménagements, piscines, médiathèques, mais bon...
07:31Et c'est compliqué, Antoine Léaumont, parce que les parents se disent, ah ben, ce n'est pas bien de mettre les enfants à l'école,
07:35et en même temps, ils ne peuvent pas forcément les garder. Qu'est-ce qu'il faut faire ?
07:37En fait, c'est une question qui est posée dans tous les domaines de la société, parce que c'est vrai à l'école, c'est vrai, il y a eu un drame aujourd'hui.
07:42Il y a un ouvrier de 35 ans qui est décédé à cause de la chaleur, parce qu'il a travaillé toute la journée sur un chantier.
07:47Dans le vêtement particulièrement exposé, évidemment.
07:49Et en fait, c'est dans tous les secteurs d'activité ou de vie quotidienne que cette question de la chaleur, du changement climatique est posée.
07:56Mais pas seulement de la chaleur, il n'a plus dans l'Assemblée nationale rien que la semaine dernière, cette semaine même, je crois,
08:01parce qu'il y avait un orage qui était un orage considérable.
08:04Et d'une manière générale, on a eu le débat, par exemple, sur Mayotte, il n'y a pas très très longtemps.
08:08On va reconstruire à Mayotte, mais reconstruire sous quelle forme ?
08:11En fait, si c'est reconstruire sans s'adapter au changement climatique, ça ne sert à rien,
08:14parce que des choses vont être ou détruites ou obsolètes en l'espace de quelques temps.
08:18Par ailleurs, si je peux donner juste un élément, mais ça rend plus compliqué la prévisibilité elle-même des choses,
08:23parce que le monde change tellement vite, y compris sur la question de la chaleur, des orages violents,
08:27des événements climatiques extrêmes, qu'on doit s'adapter, en fait, avec un très haut niveau de préparation sur l'avenir.
08:32Et ça coûte de l'argent, Olga Givernais, c'est le nerf de la guerre.
08:35Le fond vert, c'est celui qui est censé donner de l'argent aussi pour rénover les écoles.
08:39On voit qu'ils font comme neige au soleil.
08:41Alors, c'est compliqué au niveau du budget, mais effectivement, il y a besoin de cet argent
08:44parce qu'on sait que c'est de l'argent que nous n'aurons pas à dépenser plus tard, voire à sauver de l'argent.
08:48Mais vous le disiez, en fait, ça fait déjà plusieurs années.
08:50Enfin, on en est conscient. Il faut qu'à chaque fois, on se retrouve face aux défis que nous avons aujourd'hui
08:57pour se dire, tiens, il faut le faire, alors qu'il faut maintenir une pression constante pour avancer dans les rénovations.
09:02Sauf qu'on le voit bien, dès qu'il y a une crise internationale ou une opposition un peu forte,
09:07eh bien, on recule, on enlève le pied de la pédale de l'accélérateur.
09:12Vous avez raison de le rappeler. Ce n'est pas acceptable, en fait, qu'on se retrouve dans ces situations-là.
09:17Irène, vous aussi, vous vouliez réagir à ces phénomènes climatiques qui vous inquiètent ? Comment vous, vous les regardez ?
09:22Étant médecin, donc, je suis particulièrement sensible à ces problématiques et originaire en plus d'un dom-tom.
09:30Je veux dire qu'il est absolument essentiel qu'on se préoccupe d'une façon affirmée, déterminée,
09:35je veux dire, sans remettre à aucun moment, vraiment, dans une planification résolue,
09:40en cherchant des outils qui soient les moins coûteux sur le plan des énergies,
09:44mais les plus fondamentaux, car c'est bien de la santé humaine dont il s'agit.
09:48Donc, là-dessus, il ne s'agit pas de transiger, mais de mettre tous ses efforts, toute son intelligence,
09:53à trouver des solutions pour aménager, en prenant soin des individus, d'une façon ou d'une autre,
09:58qu'ils soient enfants ou ouvriers, etc.
10:00Il n'est pas non plus concevable qu'un ouvrier puisse être amené à travailler dans des conditions inadmissibles.
10:06Là-dessus, on est dans l'humain avec ou sans clim, il s'agit de se positionner avec la fermité requise,
10:10d'avoir le regard sur l'homme qui lui est dû.
10:13Donc, tous les efforts doivent converger, dans ce domaine comme dans d'autres,
10:17afin d'assurer à l'homme, c'est notre travail, c'est notre mission,
10:21et c'est le sens de notre vie, les conditions qui lui permettront d'évoluer au mieux.
10:24En utilisant toute l'intelligence, je dirais, on a parlé des clims,
10:27mais ce n'est vraiment pas le seul outil.
10:30Les exemples de Mayotte à reconstruire ou à ne pas reconstruire,
10:33d'une forme ou sous une autre, on doit mettre toute notre intelligence.
10:36Je pense qu'il y a bien d'autres moyens que la climatisation,
10:39les rafraîchisseurs d'air et bien d'autres.
10:40Nous avons assez suffisamment d'architectes, je croyais qu'en France on avait des idées,
10:43et bien que ces idées se mettent en œuvre,
10:45afin de pouvoir trouver des solutions qui soient essentielles.
10:49Nous pouvons dépenser beaucoup d'argent pour d'autres thématiques,
10:53qui ne vont pas dans le sens de la vie.
10:55Alors je crois qu'il s'agit d'orienter correctement nos budgets.
10:57Vous êtes d'accord avec Rennes, mais est-ce qu'il peut y avoir un consensus
11:00pour dire oui, il faut mettre le paquet sur cette question-là ?
11:04Très rapidement, parce qu'après on passera aux préoccupations des citoyens.
11:06Il y a des choses très simples à mettre en œuvre,
11:08et notamment verdir les villes.
11:10Les villes créent des îlots de chaleur,
11:13et le simple fait d'installer des arbres, ça produit deux choses,
11:16ça produit de l'ombre, ce qui est déjà pas mal,
11:18et les arbres ont un phénomène qu'on appelle des vapotranspiration,
11:21c'est-à-dire qu'ils suent, ils transpirent,
11:23et ils mettent de l'humidité dans l'air, qui permet de rafraîchir.
11:26Rien que ça, c'est pareil, ça se planifie aussi,
11:28parce que pour que les arbres poussent, il faut laisser le temps.
11:30Par ailleurs, toutes les espèces ne sont plus désormais adaptées à la vie en ville,
11:35mais ça, c'est des choses qui se planifient,
11:37et qui permettent justement d'éviter d'avoir ensuite des dispositifs
11:40qui sont beaucoup plus coûteux que plantés en arbre.
11:41Mais Olga Giverney, en un mot très rapide, il faut tout repenser,
11:44il faut penser que la société doit s'adapter à des températures
11:46comme celles qu'on vit aujourd'hui.
11:47Il faut poursuivre les efforts, parce que l'adaptation, elle est prise en compte,
11:51l'atténuation aussi, plus on atténue,
11:53moins on a de nombreux de jours qui s'accumulent en chaleur, par exemple,
11:56donc plus c'est supportable.
11:58Donc les deux volets sont indispensables pour faire face à cette augmentation,
12:02mais aussi essayer de la contrôler.
12:04Nous sommes responsables par les émissions de CO2,
12:07de cette augmentation de la température,
12:10il faut que nous puissions la contenir absolument partout dans le monde.
12:13Allez, vous avez donc assisté aux questions qu'ont posées les députés aux ministres,
12:18et bien maintenant, les Français, les citoyens vont poser les questions aux députés.
12:21C'est la séance citoyenne.
12:27Et on va commencer avec vous, Yannick.
12:29Yannick Diouf, vous avez 42 ans, vous venez de Rennes,
12:32vous êtes agent de sécurité en hôpital psychiatrique,
12:35et vous voulez nous parler justement des moyens,
12:37enfin plutôt du manque de moyens que vous vivez au quotidien.
12:40Dites-nous, Yannick.
12:41On n'est pas loin du sujet qu'on vient de parler,
12:44donc une autre priorité des Français qui est la santé.
12:46Donc selon l'Organisation mondiale de la santé,
12:49la santé mentale est un état de bien-être
12:51qui permet à chacun de réaliser son potentiel,
12:54de faire face aux difficultés normales de la vie,
12:57de travailler avec succès et de manière productive,
13:00et d'être en mesure d'amener sa contribution à la communauté.
13:05Donc il y a trois dimensions dans la santé mentale.
13:09Le bien-être, la deuxième dimension,
13:17c'est la détresse psychologique réactionnelle,
13:21et les troubles psychiatriques à durée variée,
13:23plus ou moins sévère, plus ou moins handicapable.
13:25Donc je vais poser deux questions.
13:26La première sur la détresse psychologique qui est souvent transitoire.
13:30Donc c'est vrai qu'à chaque fois qu'il y a un drame concernant les mineurs,
13:35la question de la santé mentale revient à chaque fois
13:37avec une préoccupation principale, si ce n'est la principale,
13:41qui est l'interdiction des écrans et plus globalement des réseaux sociaux.
13:45Et on sait que c'est un problème qui touche nos jeunes,
13:49qui sont très affectés.
13:51Les troubles anxieux augmentent.
13:52Chez les garçons, ça se traduit par une violence agie.
13:56Chez les jeunes filles, plutôt sur une violence intériorisée
14:00avec la hausse des autopunitions.
14:05Des mutilations, des scarifications.
14:06Des scarifications, tout ça.
14:08Et donc, depuis la sortie de Covid,
14:11on entend parler de cette interdiction des écrans,
14:15des réseaux sociaux.
14:16Et rien de significatif n'a été mis en place.
14:19Et donc, collectivement, est-ce que vous ne croyez pas
14:21qu'en ne faisant rien, entre guillemets,
14:24vous ne décrédibilisez pas la parole publique
14:26et, ce faisant, vous augmentez la défiance politique ?
14:30Vous, il faut les interdire aux mineurs, les réseaux sociaux, pour vous ?
14:33Je pense qu'il faut se pencher sincèrement sur les algorithmes.
14:37Antoine Léomant, vous connaissez bien cet univers des réseaux sociaux.
14:40C'est vrai qu'ils sont souvent, comme disait Agali,
14:42pointés du doigt dans les questions de la santé mentale des jeunes.
14:44En fait, il y a plein de problèmes qui sont associés aux usages des écrans,
14:47ne serait-ce que la proximité avec l'écran.
14:50Et nous parlons déjà des petits-enfants, des bébés.
14:52Ce n'est pas que leur consommation à eux d'écran,
14:56c'est notre consommation à nous d'adultes
14:57qui fait qu'on n'a pas le même regard sur nos enfants
15:00que ceux qu'avaient nos parents et nos grands-parents
15:03qui n'étaient pas concentrés sur des écrans.
15:05Donc, c'est un sujet global de société que la place des écrans.
15:08Les réseaux sociaux aussi, et en particulier les algorithmes,
15:10vous avez raison, parce qu'ils vont inciter à avoir des contenus
15:12qui sont des contenus viraux.
15:14Et les contenus les plus viraux sont ceux qui font réagir
15:16et parfois, en fait, assez fréquemment, sont des contenus violents.
15:19Donc, il y a un sujet global qui est posé sur les réseaux sociaux
15:21et un sujet global de santé mentale
15:23qui est posé dans la société,
15:25avec la question du Covid, bien sûr,
15:27mais pas seulement avec la question du Covid.
15:29Et il y a la question du traitement
15:30de ces problèmes de santé mentale.
15:33Il y a eu une augmentation, on est passé en gros
15:34de 1 à 2 millions de personnes
15:36qui ont des troubles psy assez importants.
15:39Et dans le même temps, on a divisé par 3
15:41le nombre de lits d'accueil psychiatrique d'urgence.
15:44Donc, on voit qu'il y a une augmentation des problèmes psy d'un côté,
15:48une diminution des moyens qui sont associés de l'autre.
15:50Ça ne peut pas bien se passer, à mon avis.
15:51Olga Givernais, sur la nécessité peut-être de dire
15:54« Ouais, il faut interdire les réseaux sociaux,
15:56c'est trop nocif pour nos jeunes ».
15:58C'est une vraie difficulté, et même nous, en tant que parents.
16:01Enfin, moi, j'ai deux filles, 14 et 16 ans,
16:03elles ont toujours eu un téléphone dans les mains.
16:06Et en fait, on est assez dépourvus de savoir
16:08comment est-ce qu'on contraint.
16:09Alors, heureusement, il y a des outils pour limiter le temps d'écran,
16:12mais je pense que les adultes ne sont pas encore assez
16:15au courant de tout cela.
16:17On voit bien que ça prend leur attention,
16:19qu'ils n'ont plus la tête à l'école.
16:20On voit bien aussi que ça les désocialise de leurs amis.
16:25Et puis, on est obligé quand même de les pousser dehors
16:27pour aller faire des activités.
16:29Et tout ça ne peut pas être bon pour eux
16:31s'ils ne pratiquent pas une activité.
16:34Donc, on en est tout à fait conscients.
16:36La question, c'est que ces outils technologiques...
16:38Ce n'est pas facile d'interdire aussi.
16:40On dit que l'Europe...
16:41On ne peut pas forcément faire ce qu'on veut.
16:42Exactement.
16:42Un couvre-feu, pourquoi pas ?
16:43Au moins, ça coupe pour tout le monde en même temps.
16:45Donc, ils n'ont pas l'impression d'avoir raté la discussion
16:48absolument avec laquelle ils devaient être en contact.
16:51Et ça met du stress au quotidien
16:53de ne pas être intégré dedans,
16:54plus les questions de harcèlement qui se traduisent au travers de...
16:57Rapidement, Antoine Léaumont,
16:58parce que Yannick, vous aviez une deuxième question.
16:59Très, très rapidement.
17:00Mais il y a une autre difficulté.
17:01C'est que parler en mal des réseaux sociaux,
17:04ça participe aussi de la souffrance des jeunes
17:06parce qu'eux les utilisent.
17:07Et c'est quelque chose que j'avais vu avec un psychologue
17:10qu'on avait reçu dans le groupe d'études réseaux sociaux.
17:12Mais il y a peut-être un usage des réseaux sociaux
17:14qui pourrait être amélioré,
17:15notamment pour faire de la prévention.
17:17En fait, le problème, c'est que les plateformes
17:18ne jouent pas le jeu de la prévention totalement sur ces sujets-là.
17:21Mais je ne veux pas faire plus long pour...
17:23Donc, ma deuxième question sur la psychiatrie.
17:26Les maladies associées au traitement chronique par psychotrope
17:32représentent 14% des dépenses.
17:35Donc, c'est le premier poste de dépense d'assurance maladie.
17:38Donc, ça veut dire que collectivement, nous agissons.
17:41L'État agit à l'image de mon homonyme,
17:44le ministre de la Santé et de l'accès aux soins,
17:47qui a présenté récemment un plan psychiatrie
17:50avec 30 propositions axées sur la prévention,
17:54la psychiatrie de proximité et la formation.
17:58C'est vrai que nous agissons,
18:01mais comment faire pour rendre attractif le métier de psychiatre ?
18:06Comment faire pour attirer et fidéliser le personnel soignant ?
18:11Et surtout, comment faire pour améliorer
18:14les conditions de travail en psychiatrie ?
18:16Vous, dans votre hôpital, Yannick, vous avez le sentiment
18:18que les soignants, ce n'est pas une filière qui attire
18:21et en plus, ils ne veulent pas forcément rester.
18:22Ce n'est pas une filière qui attire,
18:23mais le personnel soignant est extrêmement professionnel et dévoué.
18:27Ils font ce qu'ils peuvent avec les moyens dont ils disposent.
18:30Il nous reste une minute sur ce sujet, Yannick.
18:31Mais oui, le recrutement, c'est aussi très important
18:35de trouver des candidats, Olga Givernais.
18:36Oui, on a du mal à trouver des médecins partout,
18:38dans le département de l'Ain.
18:39Et encore, le ministre vient d'annoncer un grand plan
18:41sur les déserts médicaux.
18:43Et sur la psychiatrie, en particulier.
18:44Et sur la psychiatrie, évidemment.
18:46Et les besoins de prévention.
18:48Parce qu'on sait que lorsqu'on a réussi
18:49à prendre en charge très tôt une pathologie,
18:52elle ne se dégrade pas.
18:54Et le temps passé en curatif est beaucoup moins.
18:57Donc, on sait qu'on a presque une course contre la monte
19:00vis-à-vis de cette santé mentale
19:02pour éviter qu'elle ne se dégrade trop.
19:04Antoine Léomand, comment attirer vers ces métiers ?
19:07Ou c'est vrai qu'on se dit que c'est difficile,
19:08c'est peut-être dangereux ?
19:09Déjà, je pense qu'il faut globalement
19:11un changement de regard aussi
19:12sur les maladies psychiatriques dans notre pays.
19:14Parce qu'il y a une forme de honte
19:17qui est associée aux maladies psychiatriques.
19:18Or, ce sont des maladies comme les autres.
19:20Et on ne vient pas mettre la honte à quelqu'un
19:22parce qu'il a attrapé un rhume.
19:24Et les maladies psychiatriques,
19:25c'est des maladies qui se développent,
19:27dont certaines peuvent être traitées
19:28de manière assez, je vais mettre des guillemets,
19:30mais légère, si jamais elles sont prises en charge à temps.
19:34Et en fait, il y a beaucoup de cas
19:36de dégradation de maladies psychiatriques.
19:38Je crois que, je vais peut-être dire une bêtise,
19:40mais il me semble que c'est l'ordre de 10 ans
19:41pour se rendre compte qu'on a une maladie
19:43comme la schizophrénie, il me semble.
19:45Ce n'est pas normal que ce soit ça.
19:47Ça veut dire qu'il y a des questions de dépistage,
19:48d'accélération du dépistage.
19:50Parce que si elles sont prises au début,
19:52si on est capable de comprendre,
19:53y compris parfois qu'on a des troubles psy,
19:56qui sont en fait une maladie
19:58qui a des impacts dans la vie quotidienne.
20:00Si on arrive à faire ça,
20:01déjà, ça change aussi le rapport au métier ensuite.
20:04Ça change le rapport aux soins.
20:06J'aimerais terminer quand même
20:07en portant la parole des patients
20:09qui ont trois souhaits.
20:10C'est-à-dire qu'ils aimeraient bien
20:12communiquer un peu plus,
20:14et si on vit un peu plus avec le personnel soignant,
20:16qui malheureusement, pour des tâches administratives
20:18ou l'organisation,
20:19n'ont pas assez de temps pour discuter avec eux.
20:21Ils aimeraient être invités
20:23ou participer aux grands événements de la vie familiale.
20:26Donc ne les oublions pas,
20:27venons les voir.
20:28Et le dernier point,
20:30c'est qu'ils se désolent
20:32de la stigmatisation
20:33et des discriminations
20:34qui malheureusement
20:36est présente.
20:39Malgré tout,
20:39il y a un tabou
20:40qui est en train d'être levé
20:41sur la psychiatrie,
20:42notamment avec la sortie
20:43extrêmement courageuse
20:45de Nicolas Demorand.
20:46Nicolas Demorand,
20:47qui a parlé de sa bipolarité.
20:48Écoutez, vous avez en tout cas
20:49pu être un peu leur porte-parole,
20:51Yannick, aujourd'hui.
20:52Merci beaucoup.
20:53On va passer à nos thèmes
20:53avec vous, Laure Rézande.
20:55Vous avez 25 ans,
20:56vous venez de Saint-Aubin,
20:57vous êtes-vous secrétaire
20:58et vous vous interrogez
20:59sur la difficulté
21:00de reprendre ses études.
21:02Madame la députée,
21:03Monsieur le député,
21:05cité précédemment,
21:06donc je m'appelle Laure,
21:07j'ai 25 ans
21:08et je souhaite reprendre
21:09mes études en sciences politiques.
21:12Malheureusement,
21:12il faut passer par
21:13la plateforme Parcoursup,
21:14c'est-à-dire que moi,
21:15ça fait six ans
21:16que je suis en dehors
21:17de Parcoursup,
21:19ça fait six ans
21:20que j'ai obtenu mon bac
21:21et malheureusement,
21:23si vous voulez,
21:25ils demandent
21:26Justement,
21:28parce que sur la plateforme,
21:29il y a quelque chose
21:29de particulier
21:30pour les gens
21:31qui ont exercé
21:32un métier avant,
21:33qui veulent reprendre
21:33leurs études,
21:34mais vous,
21:34vous n'y retrouvez pas ?
21:35Non,
21:35forcément,
21:36c'est juste qu'en fait,
21:37ils demandent des dossiers,
21:38des bulletins scolaires
21:39inférieurs à 5 ans
21:40et donc,
21:42comme je l'ai dit précédemment,
21:43moi,
21:43ça fait six ans
21:44donc ils n'acceptent pas
21:45mes bulletins
21:45et suite à ça,
21:48tu voulais,
21:49moi,
21:49quand je me suis inscrite,
21:51on m'a fait comprendre
21:52que le seul document
21:55que j'allais avoir,
21:56c'était ma lettre de motivation
21:57et donc,
21:59c'est un peu compliqué
22:00puisque malheureusement,
22:01elles ne sont pas forcément lues,
22:03si je peux me permettre
22:03et moi,
22:05ma question,
22:06c'était,
22:07pensez-vous réellement
22:07que l'égalité des chances
22:08existe en fonction des profils ?
22:11Alors,
22:12Parcoursup,
22:12Olga Givernais,
22:13déjà,
22:13c'est compliqué
22:14et puis dans un cas,
22:15quand on est un peu,
22:16voilà,
22:16pas tout à fait dans les cas,
22:17ça l'est encore plus ?
22:18Alors,
22:19Parcoursup,
22:19effectivement,
22:20c'est dans le cadre
22:20d'une formation initiale,
22:22alors en général,
22:22on l'a fait dans la suite
22:24de son baccalauréat,
22:26peut-être on peut prendre
22:26une année de césure
22:27mais c'est vrai que
22:28lorsque ça fait plusieurs années,
22:29ça peut être un peu compliqué
22:31et donc,
22:31l'égalité des chances,
22:32elle doit être pour tout le monde
22:33sauf que ça ne doit pas être
22:35un système
22:35aussi performant
22:37qu'il pourrait être
22:38qui doit empêcher
22:39les uns et les autres
22:40d'avoir des ambitions,
22:41de vouloir progresser
22:42dans sa vie
22:42et d'ailleurs,
22:43c'est pour ça
22:43qu'il y a aussi
22:44la formation continue.
22:45Alors,
22:45je ne sais pas si
22:46pendant le temps
22:46où vous avez arrêté
22:49des études,
22:50eh bien,
22:50vous avez pu travailler
22:51ou pas,
22:52mais en tout cas,
22:53de voir l'ensemble
22:54des formations
22:54qui vous tiennent à cœur
22:56et ensuite,
22:56de prendre rendez-vous
22:57peut-être avec,
22:59au plus proche de chez vous,
23:00un conseiller
23:00qui va vous donner
23:01les meilleures solutions
23:02parce qu'on peut comprendre
23:03des fois de se retrouver
23:04simplement face
23:05à une interface
23:06qui ne nous conseille pas,
23:09c'est compliqué.
23:10En tant que député de l'Ain,
23:11j'accueille en permanence
23:13des rendez-vous.
23:13Vous êtes typiquement
23:14le type de rendez-vous
23:15que j'aurai
23:16et avec qui on travaillerait
23:17pour trouver la meilleure solution
23:18pour vous réintégrer
23:19dans un parcours
23:20de formation.
23:22Et parce que là,
23:23Laure,
23:23vous attendez des réponses
23:24encore ou...
23:25C'est ça,
23:26vous êtes en attente...
23:26Sur liste d'attente.
23:27Exactement,
23:28donc sur liste d'attente.
23:29Antoine Léoman,
23:29vous n'êtes pas friand.
23:31Je vais casser l'ambiance.
23:34Mais là,
23:35dans ce cas précis,
23:36ça existe,
23:37elle ne peut pas
23:37faire autrement.
23:38Dans ce cas précis,
23:39la méthode qu'on propose
23:40est aussi la meilleure,
23:41c'est-à-dire
23:41parcours sup est nul.
23:43C'est-à-dire parcours sup
23:44exclut des gens
23:45du système universitaire
23:47et des études supérieures.
23:49Pourquoi parcours sup
23:50a été mis en place ?
23:51Pour gérer la pénurie
23:52de places dans l'université.
23:53C'est-à-dire plutôt
23:53que de mettre les moyens
23:54dans l'université,
23:55dans la formation
23:56dont on a besoin
23:57dans notre pays
23:57parce qu'en plus,
23:58ça crée de la richesse.
23:59C'est ça qui est
24:00complètement dingue.
24:00C'est-à-dire que l'université,
24:02c'est un investissement
24:03qui crée de la richesse.
24:04On forme des cerveaux,
24:05on forme des gens
24:05qui sont utiles
24:06à la vie collective
24:07de notre pays
24:07parce qu'ils sont mieux formés.
24:09Et au lieu de faire ça,
24:10on a mis en place
24:11parcours sup.
24:11Comme ça,
24:12on a créé une sélection
24:12à l'université
24:13qui ne dit pas son nom,
24:14qui ne respecte pas
24:15la loi en réalité
24:16puisque normalement,
24:17il y a accès,
24:18le bac donne normalement
24:19accès aux études supérieures
24:20et plutôt que de mettre
24:22les moyens,
24:22on a donc fait ça.
24:23Moi, je suis totalement opposé
24:24à ce système parcours sup.
24:26Je pense qu'il faut l'abolir,
24:27je pense qu'il faut créer
24:27des moyens dans l'université.
24:29Ça crée beaucoup de désarroi
24:30et votre cas n'est pas isolé
24:31en réalité
24:31parce que tous les jeunes
24:32qui sont en attente
24:33de leur réponse,
24:34y compris juste après le bac,
24:36ça les met dans un stress considérable.
24:37Ils font d'ailleurs
24:38des lettres de motivation
24:38exactement comme vous avez dit,
24:40parfois pour un métier,
24:41pour un autre.
24:42Ils peuvent vouloir faire
24:43plein de métiers en même temps
24:44et à la fin,
24:45tout ça ne fonctionne pas.
24:46Et par ailleurs,
24:46il y a une dernière chose,
24:47c'est qu'en fait,
24:48il faut empêcher
24:48la sortie des études
24:49parce qu'il y a plein de gens
24:50qui sortent des études
24:51et souvent à cause
24:52de raisons matérielles.
24:54Et donc pour ça,
24:54nous on propose
24:55une allocation d'autonomie,
24:56c'est-à-dire de faire en sorte
24:57que les jeunes qui sont en études,
24:58ils aient une rémunération
24:59et vous allez me dire
25:00comment on la finance ?
25:01Eh bien on la finance
25:01avec un impôt sur l'héritage
25:03parce que l'héritage,
25:04c'est une des plus grandes inégalités
25:05dans notre pays.
25:06C'est très peu taxé
25:07contrairement à ce qui est dit
25:08et sur les très grandes fortunes
25:09en particulier,
25:10c'est très très peu taxé.
25:12Voilà comment on fait
25:13pour que ceux qui ont beaucoup
25:15participent à ceux qui n'ont pas beaucoup
25:17et là vous aurez peut-être
25:18enfin une égalité réelle.
25:20Vous Laure,
25:20vous êtes très jeune
25:21puisque vous avez 25 ans
25:22mais vous avez le sentiment
25:23qu'avant c'était plus simple.
25:24C'est vrai qu'on avait son bac,
25:25qu'on pouvait s'inscrire
25:26un peu à la faculté.
25:27C'est le cas.
25:27Vous avez le sentiment
25:28que les choses se sont complexifiées
25:30puis on dit aussi
25:31qu'il faut s'habituer
25:31à être flexible,
25:32faire un métier
25:33puis reprendre quelque chose
25:34et vous avez l'impression
25:34que concrètement
25:35ce n'est pas comme ça
25:35que ça se passe ?
25:37Lorsqu'on ressort des études,
25:39en effet là c'est beaucoup plus compliqué.
25:40Moi j'ai toujours connu Parcoursup
25:41donc ma première année
25:44de Parcoursup,
25:44je n'ai pas forcément
25:45rencontré de problématiques
25:46mais après 6 ans
25:47et si on n'a uniquement
25:49pas le choix
25:49de passer par Parcoursup
25:50on n'a pas vraiment
25:52de facilité à travers
25:54en fait on se sent délaissé.
25:56On n'a pas l'impression
25:57de pouvoir se réinventer.
25:58En fait on a les choses
25:59entre nos mains
26:00mais au final
26:00on le donne à
26:01on va dire entre guillemets
26:02à un robot
26:03et on ne peut rien faire derrière.
26:05Oui alors que ça en plus
26:06Olga Givernais,
26:07Emmanuel Macron
26:08c'est ce qui promeut
26:09un peu de changer
26:09et d'être flexible.
26:11Voilà, là Laure
26:12elle veut changer d'avis
26:12elle veut reprendre ses études
26:13et elle ne peut pas.
26:14Et on voit que le système
26:15le bloque
26:16mais effectivement
26:16la ministre de l'éducation nationale
26:18a même instauré
26:20la possibilité
26:20de faire une année de césure
26:21on sait bien
26:22que de voir autre chose
26:23puis de reprendre
26:24des études
26:25tout au long de sa carrière
26:26permet d'être plus...
26:27Mais ça reste 2-3 ans après.
26:28En fait là c'est pour des cas
26:29où on s'arrête 5-10-15 ans même.
26:31Et ça peut être
26:31un peu plus compliqué
26:32et on doit pouvoir avoir accès
26:34à un accompagnement personnalisé
26:36lorsque c'est dans ce cas-là
26:38puisqu'il y a beaucoup de choses
26:39qui ont pu se passer
26:40et donc le fait
26:42de n'avoir que Parcoursup
26:43comme interlocuteur
26:44ce n'est pas suffisant.
26:46Donc on pourra rester en contact
26:48et savoir comment on peut avancer
26:49sur le sujet.
26:50C'est gentil.
26:51Est-ce que ça vous rassure
26:52un petit peu alors ?
26:53Je vous avoue oui quand même.
26:54Je ne peux pas vous donner
26:54de réponse
26:55mais en tout cas
26:55sur Parcoursup.
26:57Jean-Marie,
26:58on va passer à vous.
26:59Jean-Marie Mathieu,
26:59vous êtes de 54 ans,
27:00vous êtes ancien chef d'entreprise,
27:02vous venez de Cijens dans l'Aude.
27:04Je ne vais pas raconter votre histoire,
27:05le mieux c'est que vous nous la racontiez
27:07et que vous nous expliquiez
27:08un petit peu du coup
27:09le problème auquel vous êtes confronté.
27:11En faisant un gros résumé malgré tout,
27:12j'avais donc une entreprise de formation
27:14et on m'a diagnostiqué un cancer
27:16et en plus un cancer plutôt plus compliqué.
27:18Donc en faisant vraiment très court,
27:20j'ai fermé mon entreprise
27:21pour pouvoir me recentrer sur moi
27:22et surtout pour me soigner.
27:24Et je pense que j'ai fait le bon choix
27:25parce que je suis là avec vous aujourd'hui.
27:26Et donc c'était quand même ce premier combat.
27:29Mais j'ai découvert aussi
27:30qu'il y avait un autre combat
27:31suite au cancer.
27:33C'est un combat administratif
27:34et financier en fait
27:35qui suit le cancer.
27:37Parce qu'on a une étiquette
27:38sur le fond tout simplement.
27:39Je vais vous donner deux, trois exemples
27:40pour appuyer mes propos.
27:42Vous voulez faire un crédit.
27:43Du moment que vous avez eu un cancer,
27:44du moment que vous dites
27:45que vous avez un cancer,
27:46les mensualités explosent.
27:48Vous voulez prendre une prévoix
27:49ayant une assurance vie.
27:50Du moment que vous dites
27:51que vous avez un cancer,
27:52ça s'arrête net.
27:53Autre difficulté,
27:55la pension, la validité.
27:56Il faut savoir que la base de calcul
27:58pour la pension d'invalidité
27:59est assez complexe.
28:01Et surtout,
28:02elle crée des difficultés financières majeures
28:05pour la plupart des Français
28:06qui en bénéficient
28:07parce que le montant de la pension
28:09est plutôt faible.
28:10Et donc, ça crée de la précarité
28:12sociale et financière.
28:15Donc, tout ça est compliqué.
28:17C'est d'autant plus dommageable
28:18que, je le répète,
28:19j'en suis une preuve,
28:20on soigne de mieux en mieux le cancer.
28:22Et l'espérance de vie après cancer
28:24est de plus en plus longue.
28:24Et ce n'est qu'un début,
28:26notamment grâce à l'arrivée
28:27de l'intelligence artificielle
28:28qui va, je pense, là aussi,
28:29accentuer ses progrès.
28:32Je pense qu'il serait peut-être temps
28:33de changer de regard un petit peu
28:34par rapport à ceux
28:35qui ont eu un cancer.
28:36Et peut-être,
28:37on ne pourra pas avoir les droits
28:38comme tout le monde
28:39parce que, malgré tout,
28:40notre situation est compliquée.
28:41Mais je pense qu'il y a moyen
28:43peut-être d'améliorer
28:44le quotidien des gens
28:46qui sont en rémission
28:47et qui vivent très bien,
28:48comme c'est le cas pour moi aujourd'hui.
28:50Antoine Léoman.
28:50– Eh bien, moi, déjà, félicitations
28:52parce que si vous êtes sortis du cancer,
28:54c'est une bonne nouvelle.
28:56Et je pense que,
28:57moi, je suis encore plus optimiste que vous.
28:58Moi, je pense qu'il faut
28:59les mêmes droits pour tout le monde.
29:00Et c'est normalement
29:01l'objet de la sécurité sociale
29:02telle qu'elle a été fondée
29:04à la sortie de la guerre.
29:06L'idée de la sécurité sociale,
29:07c'est une belle et une grande idée
29:08à chacun selon ses besoins,
29:10à chacun selon ses moyens.
29:12On a un peu tendance
29:13à détruire les deux.
29:14C'est-à-dire,
29:15chacun n'a plus selon ses moyens,
29:17chacun n'a plus selon ses besoins,
29:18pardon.
29:18On ne donne plus à chacun
29:19selon ce qu'il a besoin.
29:21Et puis, petit à petit,
29:22on a fait sortir une partie
29:23des choses de la sécurité sociale
29:24pour le faire rentrer
29:25dans les mutuelles.
29:26Moi, je suis totalement opposé
29:27à ce système-là.
29:28Il faut réintégrer
29:29l'ensemble des soins de santé
29:30dans la sécurité sociale.
29:32Et il faut, par ailleurs,
29:33rattacher un maximum de monde
29:34à la sécurité sociale.
29:36Ça, c'est le premier élément.
29:36Le deuxième élément,
29:37c'est la partie
29:38à chacun selon ses moyens.
29:39Et sur ce plan-là,
29:40eh bien là aussi,
29:41il y a eu encore
29:42des grands cadeaux
29:42qui ont été faits
29:43à un grand nombre de personnes
29:44qui, avant, finançaient davantage
29:45le système de sécurité sociale
29:47et le système de santé
29:48d'une manière générale.
29:49Donc, moi, je pense qu'il va falloir
29:51qu'il y ait un moment
29:52dans notre société
29:53où on dise
29:53qu'est-ce qu'on veut ?
29:54Quels sont nos objectifs
29:55qu'on fixe ?
29:56Nous, les Français,
29:57qu'est-ce qu'on se fixe
29:57comme objectif ?
29:58Moi, je pense que tout le monde
29:59doit être soigné.
30:00C'est la base.
30:01Et que personne ne doit se retrouver
30:02dans une situation
30:03qui est une situation problématique.
30:05Parce que quand on dit
30:09c'est un emploi.
30:09Et aujourd'hui,
30:10c'est très stigmatisé
30:11les gens qui perdent leur emploi.
30:12On dit pique-pente des chômeurs,
30:13ah là là,
30:14ils profitent du système,
30:14c'est des assietés.
30:15C'est pas vrai.
30:16C'est des gens qui se retrouvent
30:17dans des situations compliquées.
30:18Donc, on a créé un système
30:19de sécurité sociale
30:20que petit à petit
30:21a été détruit
30:22parce qu'il y a évidemment
30:23le privé qui est très intéressé
30:24par tout l'argent
30:24qu'il y a dans la sécurité sociale.
30:26Et puis...
30:26Vous ne répondez pas à la problématique.
30:27Si, je réponds à la problématique.
30:28Alors, sur la question du cancer
30:30et de cette double peine un peu.
30:31Ah oui, mais non.
30:32Moi, je ne suis pas pour rien.
30:32Mais il faut répondre quand même
30:33aux citoyens.
30:34Précisément,
30:34moi, je réponds aux citoyens.
30:35Je dis que ce n'est pas
30:36en réglant des petites situations
30:38ici ou là
30:38qu'on va régler le problème.
30:39C'est en changeant globalement
30:40le système que là,
30:41on pourra non pas faire
30:43des cas particuliers
30:44mais faire des cas généraux
30:45où tout le monde reçoit
30:46ce dont il a besoin.
30:47Olga Givernet.
30:48Alors, sur votre cas particulièrement,
30:50en tout cas, bravo effectivement
30:51d'avoir réussi à combattre le cancer.
30:52Parfois, le combat contre soi-même
30:54est le plus dur des combats.
30:55Et effectivement, derrière,
30:57on voudrait pouvoir l'oublier.
31:01s'appliquer absolument
31:02parce qu'on ne peut pas
31:04traîner cela toute sa vie
31:05alors qu'on a réussi ce combat
31:08et que derrière,
31:09on a des projets.
31:10Ce n'est pas le coup de se dire
31:11qu'on ne peut pas se relancer.
31:12Donc là, pour ce cas-là,
31:13il faut absolument s'assurer
31:15et c'est notre responsabilité
31:17en tant que parlementaire
31:18de faire des évaluations
31:20des politiques publiques
31:21qui sont mises en place
31:21et dans votre cas plus particulièrement,
31:24il faut pouvoir le vérifier.
31:27Et en fait, de pouvoir répondre
31:28à nos concitoyens
31:29comme on peut le faire
31:30dans nos permanences
31:31en rendez-vous,
31:32c'est très important pour nous
31:33parce que ça nous permet
31:33de tester le système.
31:35Nous votons des lois,
31:36nous mettons en place
31:37des grands principes
31:39mais il faut que lorsqu'il y a
31:39une mise en place,
31:41eh bien, elle s'applique
31:41et que vous en ayez la vue.
31:44des discriminations, après,
31:45une forme de discrimination,
31:47c'est ça ?
31:47Bah oui.
31:48Qui peut être entendue
31:49parce que j'insiste,
31:50ça...
31:51Non, mais moi, je trouve
31:53que c'est injuste
31:54que vous soyez discriminé.
31:55Oui, j'entends bien.
31:56C'est injuste.
31:56C'est surtout que ça complique la vie
31:58parce qu'encore une fois,
31:59on a franchi une première étape
32:00qui est quand même assez costaud,
32:01c'est de se souvier.
32:01Oui, bien sûr.
32:02Et malgré tout,
32:03on pense à être tranquille
32:03et là, non, encore,
32:04il y a un autre combat à mener
32:05qui est moindre, malgré tout,
32:06quand même, il faut quand même
32:06mesurer les choses.
32:07Mais malgré tout,
32:09c'est le quotidien.
32:09Et surtout,
32:10on ne peut plus se relancer,
32:10on va dire,
32:11dans la vie professionnelle
32:12ou le quotidien.
32:13Il est très dur de se relancer.
32:15Et c'est là où il y a la difficulté
32:16et j'insiste surtout sur ce point.
32:18Il y a peut-être 10 ans en arrière,
32:19ou 15 ans,
32:19on ne pouvait peut-être pas
32:20avoir ce discours
32:20parce que malheureusement,
32:22dès qu'on avait un cancer,
32:23c'était très compliqué.
32:24Maintenant,
32:25je suis entouré aussi
32:26de personnes qui ont eu des cancers
32:27et qui vivent très bien
32:28et très très longtemps.
32:29Je ne sais pas si vous avez entendu,
32:31Jean-Marie,
32:31mais il y a plusieurs députés,
32:33des personnalités politiques publiques
32:37en disant que c'est peut-être
32:39une façon aussi de dire
32:40qu'après,
32:40on peut aller mieux.
32:42Est-ce que ça,
32:42ça peut faire changer un peu
32:43les choses, d'après vous ?
32:44Je l'espère.
32:45Mais c'est aussi vous,
32:46député,
32:46qui devez peut-être réfléchir à ça
32:48et faire évoluer les lois
32:49ou les textes.
32:50Antoine Léomont,
32:51il y avait quand même sur la loi,
32:53je crois que dans le cadre
32:54des prêts, par exemple,
32:55il y a des choses qui ont été faites
32:56pour que ce ne soit pas complètement...
32:58Normalement.
32:59Mais sauf que, justement,
33:00le problème qui est posé derrière,
33:02c'est que c'est un système capitaliste
33:03qui va faire des paris.
33:05Et il va parier
33:05qu'une personne qui a eu le cancer
33:07va vivre moins longtemps qu'une autre.
33:08C'est horrible comme farine.
33:09Donc la banque va calculer
33:10en fonction de...
33:10Non, mais non seulement c'est horrible,
33:11mais en plus c'est faux.
33:13Parce qu'on vient de le voir aujourd'hui,
33:15c'est le drame
33:15dont je vous parlais tout à l'heure.
33:16Un ouvrier de 35 ans qui meurt,
33:18si jamais la banque lui a prêté,
33:20elle n'a pas pris en compte
33:21les questions du changement climatique,
33:22par exemple.
33:23Moi, c'est...
33:24Pardon, ça me met hors de moi.
33:25Mais en fait,
33:26chaque fois que les banques font des paris
33:27et qu'elles perdent leurs paris,
33:28on vient, on les sauve.
33:29Alors là, on est prêt à aligner
33:30l'argent de l'État,
33:31il n'y a pas de problème,
33:32on peut en trouver.
33:33Dans tous les tiroirs,
33:34il y a de l'argent.
33:34Par contre, quand il s'agit
33:35de répondre aux besoins des gens,
33:37là, il n'y a plus de sous.
33:38Alors je ne sais pas pourquoi,
33:39mais il n'y a jamais de sous
33:40pour répondre aux besoins des gens.
33:42Au bout d'un moment, ça suffit.
33:43Les banques ne respectent pas la loi
33:44quand elles font ça.
33:45Elles font de la discrimination.
33:47Donc ça n'est pas acceptable.
33:48Donc un, sanction sur les banques
33:49qui font ça,
33:50parce que ce n'est pas normal.
33:51Si jamais il y a des lois
33:51qui permettent de faire ça,
33:52il faut effectivement les changer.
33:53C'est un cas que je vais regarder
33:54avec une grande attention,
33:55je peux vous dire.
33:56Mais le système général,
33:57à mon avis,
33:57qui est le plus efficace,
33:58c'est d'abord de changer
33:59le système de sécurité sociale
34:01pour que tout le monde...
34:01Je vous laisserai aussi répondre
34:02à le gage du vernet,
34:02mais du coup, il faudra
34:03un accompagnement aussi
34:04un peu administratif.
34:05Vous disiez,
34:06ce n'est pas un combat,
34:06on ne va pas mettre sur...
34:07Mais voilà, accompagner aussi derrière
34:09puisque dans tous les papiers,
34:10toutes les demandes,
34:11c'est compliqué.
34:11Tout à fait.
34:12En sachant plus,
34:12parce qu'on doit faire court,
34:13mais il y a plein d'exemples,
34:14on va dire.
34:14Mais oui, en effet,
34:15le quotidien est juste
34:17pour terminer sur ça.
34:18Et lorsqu'on est chef d'entreprise,
34:19il y a une autre difficulté aussi
34:20parce qu'on est totalement isolé.
34:21Complètement.
34:22On bénéficie de pas de beaucoup...
34:24Même si les choses ont évolué quand même,
34:25il n'y a pas beaucoup d'aide.
34:26Un chef d'entreprise
34:27est vraiment isolé.
34:28Je vous fais répondre là-dessus,
34:28Olga Viverne.
34:29C'est vrai que si on est salarié
34:30chef d'entreprise
34:30ou d'entrepreneur,
34:31on n'a pas toujours la même chose.
34:32C'est aussi grosse guillemets
34:33que chef d'entreprise.
34:34Et vous avez besoin
34:34d'accompagnement financier,
34:35que ce soit les banques
34:36pour pouvoir vous accompagner
34:37dans vos projets.
34:38Et ça, on en est conscients.
34:39Mais on sait aussi
34:40qu'eux, en fait,
34:40ils cochent des cases.
34:42Et si vous ne tombez pas
34:42dans la bonne case,
34:43eh bien, ça peut être compliqué.
34:44Donc, il faut maintenir l'attention
34:47pour pouvoir réussir
34:48à obtenir ce que vous voulez.
34:49Allez, on va passer
34:50à notre dernier témoignage.
34:52Irène Piquillon.
34:53Bonjour.
34:53Vous avez 72 ans.
34:54Vous venez du Plessis-Robinson.
34:56Vous étiez médecin généticien.
34:58Et alors, on a gardé un peu de temps
35:00parce que vous vouliez parler
35:01de la crise un peu
35:02de la pensée française.
35:04Expliquez-nous
35:04ce que vous entendez
35:05un petit peu par là.
35:07Je vous remercie
35:08de me recevoir sur ce plateau
35:09chacun d'entre vous,
35:10monsieur et madame le député.
35:12Et effectivement,
35:13je souhaitais un petit peu
35:15évoquer cette problématique
35:17qui est fondamentale et majeure
35:18et qui s'alimente
35:19au travers des différents témoignages
35:21que nous avons entendus.
35:22Donc, ça me permettra
35:23d'en faire un peu la synthèse
35:24si le temps m'en est donné.
35:26Donc, une chose
35:27qui m'interpelle depuis longtemps,
35:28depuis le début de mes études,
35:29c'est effectivement,
35:30étant très sensible
35:32non seulement à la langue française,
35:33mais à la pensée française
35:34et à sa richesse,
35:34de voir progressivement
35:36sa dégradation.
35:37Elle se traduit, bien sûr,
35:38par un changement des valeurs.
35:40Donc, on peut voir
35:41cette problématique
35:42aussi bien au niveau
35:42des valeurs qu'elle véhicule,
35:44au niveau de leur expression
35:45comme au niveau
35:45de leur traduction
35:47et de leur confrontation.
35:49Et ces éléments
35:50se sont manifestement
35:52aggravés,
35:53acutisés
35:53depuis les cinq dernières années,
35:54on va le dire.
35:55On voit des modifications,
35:56notamment dans l'expression,
35:58mais aussi dans la pensée,
35:59qui sont déterminantes
36:00pour la suite
36:01de ce que nous avons à vivre.
36:03Cette crise de la pensée française
36:04sur laquelle je reviendrai
36:05s'inscrit sans aucun doute
36:07dans cette crise
36:08de la pensée occidentale
36:09et cette crise de l'humanité
36:10dans laquelle nous nous installons.
36:12Et en France,
36:13notamment,
36:13nous sommes confrontés,
36:14nous le voyons tous les jours,
36:16à cette crise sociale,
36:17économique,
36:17financière,
36:19sanitaire,
36:20éducative,
36:21morale,
36:21religieuse,
36:22spirituelle,
36:22enfin,
36:23tous les secteurs
36:23et tous les aspects
36:25de notre identité
36:26sont impactés.
36:28Nous sommes au bord
36:29d'une crise
36:29sur le plan
36:30en puce internationale
36:31que nul ne peut nier
36:32au jour d'aujourd'hui
36:33et c'est l'ensemble
36:34de ces problématiques
36:35qui s'inscrivent
36:36dans cette mouvance.
36:38Alors,
36:38qu'avons-nous fait
36:39de notre pensée ?
36:39La France était
36:40le fleuron de la pensée,
36:42le fleuron de la réflexion.
36:43Elle est passée,
36:44je dirais,
36:44parfois un peu
36:45sur le plan
36:46de la réflexion,
36:47c'est-à-dire à privatif.
36:48Donc,
36:48c'est un peu dommage.
36:50Justement,
36:50vous disiez,
36:51par exemple,
36:51sur les députés,
36:52vous trouvez que parfois
36:53ils sont trop dans le combat,
36:55les arguments
36:56ne vous conviennent pas
36:57et comme ça,
37:00notamment ces dernières années,
37:02on voit que la pensée,
37:02d'abord,
37:03les idées qu'elle véhicule
37:05sont souvent
37:07un reniement
37:07des valeurs culturelles
37:09et historiques
37:09et de la France,
37:11notamment,
37:12qu'on s'inscrit
37:13beaucoup plus
37:13dans une culture de mort,
37:14dans un individualisme,
37:15dans un matérialisme,
37:16même si,
37:17je reviendrai
37:18sur ces différents exemples
37:19qui sont extrêmement forts
37:21et qui sont
37:21une démarche d'espérance
37:22qui se réjouent.
37:22Oui, tu gommes ça
37:23comme si c'est aussi
37:23une critique.
37:25On va laisser répondre
37:25les députés après.
37:26Voilà.
37:27Donc,
37:29en tant que tel,
37:29je crois qu'il y a
37:31cette problématique.
37:32On voit maintenant
37:33que la notion de débat
37:34très souvent
37:34se transforme en combat,
37:36que l'argumentaire
37:36n'a plus sa seule
37:38lieu d'être,
37:38que la réalité
37:39est vécue
37:39comme chacun
37:40veut la vivre
37:40au gré de ses opinions,
37:41au gré de ses omissions,
37:42de ses émotions,
37:44au gré, en fait,
37:45de tout ce qui lui traverse.
37:46La recherche de la vérité
37:47n'est plus l'objectif fondamental.
37:49Chacun y va
37:50de sa petite vérité.
37:51Dans une pensée,
37:52je termine là-dessus
37:52quand même,
37:53qui est binaire,
37:54devenue beaucoup trop binaire,
37:55réduite et réductrice
37:56d'une façon générale.
37:58Il n'y a plus que deux camps.
37:59La nuance,
38:00la complexification,
38:02tous ces éléments,
38:04tout ce qui faisait la gloire
38:05et la réflexion
38:05disparaissent,
38:06s'atténuent
38:07pour rentrer
38:08dans des logiques
38:08extrêmement conflictuelles,
38:10tant dans la sphère publique,
38:11la sphère politique
38:12que la sphère privée,
38:13puisque de nos jours,
38:14il n'y a plus quasiment
38:15de secteur
38:16qu'on puisse aborder
38:16au sein des familles
38:17qui ne soient pas vivants.
38:19Je vous rends la parole,
38:20messieurs.
38:21Mais il fallait développer,
38:22vous avez raison,
38:23Irène,
38:23mais c'est vrai
38:23que ce que vous dites,
38:24on l'entend énormément
38:26par des gens,
38:26par exemple,
38:26qui regardent l'hémicycle,
38:27c'est on se convaincu,
38:28on se combat.
38:30Qu'est-ce que vous dites
38:30à Irène aujourd'hui ?
38:31Antoine Léomand
38:32et ensuite Olivier Givernais.
38:33Deux choses,
38:33parce que moi,
38:34je vois deux éléments
38:35dans ce que vous dites.
38:36D'abord,
38:36sur le changement des valeurs,
38:38c'est clair,
38:39il y a un changement des valeurs
38:40qui est en train de s'opérer
38:41et que je regrette beaucoup.
38:43Les valeurs de la République
38:45qui sont écrites
38:46jusque dans l'Assemblée nationale,
38:47liberté, égalité, fraternité,
38:49ces valeurs qui sont issues
38:50d'une révolution
38:51contre un pouvoir absolu
38:52et d'une révolution
38:53qui a fait de grandes
38:56et de belles choses,
38:57je pense,
38:58et qui nous a donné
38:58notre drapeau tricolore,
39:00elle a donné des valeurs
39:01qui sont d'abord
39:02la déclaration des droits
39:03de l'homme et du citoyen.
39:03Aujourd'hui,
39:04il y a beaucoup de gens
39:04qui remettent en cause
39:05ces valeurs-là
39:06et en particulier,
39:07je vais mettre les pieds
39:08dans le plat,
39:08il y a beaucoup de racisme
39:09qui s'exprime
39:10jusqu'au ministre de l'Intérieur
39:11lui-même
39:12qui tient des propos racistes
39:13que je trouve absolument...
39:14Et sur la qualité du débat
39:15entre les uns et les autres ?
39:16Précisément,
39:17sur la qualité du débat,
39:18il y a deux choses qui jouent.
39:19D'abord,
39:20la démocratie,
39:21la manière qu'on a
39:22de confronter les idées,
39:23ce n'est pas nécessairement
39:25un changement d'avis.
39:26On peut avoir l'impression
39:27qu'il pourrait se dégager
39:28des consensus
39:29dans l'Assemblée nationale,
39:30ça me semble difficile.
39:31Ça peut arriver
39:32sur certains sujets,
39:33mais ça me semble difficile
39:33parce qu'en fait,
39:34la démocratie,
39:35telle qu'on la pratique
39:36à l'heure actuelle,
39:36c'est l'organisation
39:37du dissensus.
39:38On vote pour des gens
39:38qui ne sont pas d'accord,
39:39on les met dans l'Assemblée nationale
39:40et il y a des majorités
39:41qui se dégagent
39:42sur une chose
39:42ou sur une autre.
39:43C'est très logique
39:44que je ne sois pas d'accord
39:44avec des gens
39:45du Rassemblement national
39:46puisque nous ne partageons
39:47à peu près rien
39:47comme valeur.
39:49Donc c'est très logique
39:50que ça soit organisé comme ça.
39:52Et je terminerai juste sur ça.
39:53Vraiment,
39:53on n'y parle souvent.
39:53Les réseaux sociaux
39:55jouent aussi un rôle là-dedans
39:56parce que les algorithmes
39:57des réseaux sociaux
39:58tendent à donner,
39:59et c'est ce que vous disiez
40:00tout à l'heure,
40:01mais tendent à donner
40:01des choses très conflictuelles,
40:02très contradictoires
40:03et très peu dans la...
40:04Olga Givernet
40:05sur le sentiment
40:06que partage Irène.
40:07Alors, écoutez,
40:08moi je partage
40:09exactement ce que vous dites
40:10et il y a plusieurs raisons
40:11à cela.
40:12Aujourd'hui,
40:13d'abord,
40:14les valeurs sont perdues,
40:15on ne croit plus
40:17en les institutions,
40:18on ne croit plus
40:19en les personnalités
40:20qui nous représentent,
40:21les politiques,
40:21mais aussi les syndicats
40:23et là,
40:23ça devient compliqué.
40:25On met sur le même niveau
40:26l'ensemble des paroles.
40:27C'est les réseaux sociaux
40:29qui le font.
40:29Donc en fait,
40:30le scientifique
40:31qui a une parole
40:32étayée,
40:33travaillée,
40:33recherchée,
40:34aura finalement
40:35le même poids
40:36que n'importe qui
40:36qui viendra
40:37avec sa fake news,
40:38une démonstration
40:39par l'image
40:40un peu forte
40:41et puis on se retrouve
40:43en fait avec une population
40:45qui ne sait plus forcément
40:46où donner de la tête.
40:46Alors, heureusement,
40:47on a nos jeunes
40:48qui sont éduqués à cela
40:50et à faire la différence
40:51entre les différentes paroles,
40:53mais le problème,
40:54c'est que ça clive beaucoup
40:55et ça nous enferme
40:57dans des pensées uniques,
40:59simplistes
40:59qui ne permettent pas
41:00l'universalité
41:01dont nous voulons.
41:03Nous sommes quand même
41:03le pays des Lumières,
41:04nous avons besoin
41:05de pouvoir compléter
41:07l'ensemble
41:08de nos envies.
41:10Le mot de la fin
41:11pour Irene,
41:11mais en 30 secondes.
41:12Vous allez me reprocher
41:13de...
41:13Mais là,
41:14je ne peux vous donner
41:14que 30 secondes, Irene.
41:15Il faut que vous parliez
41:16dans le micro.
41:17Pardon, excusez-moi.
41:18Donc,
41:18on va parler des jeunes.
41:19Justement,
41:20nos jeunes ne sont pas
41:20suffisants informés.
41:22Ils ne sont...
41:23puisqu'ils sont plutôt
41:24déformés
41:25avec une information
41:26qui relève
41:27de la désinformation.
41:27les outils qu'on leur fournit.
41:29Je vous rappelle
41:29qu'on commence la philosophie
41:30en terminale
41:31avec 2-3 heures perdues
41:32dans un coin
41:32et une moyenne générale
41:34qui voisine les 8 ou 9.
41:35Il y a quelques génies
41:36qui, à 9 ans,
41:36passent le bac,
41:37mais ce n'est pas la généralité.
41:38D'accord ?
41:38Donc, nos enfants,
41:39on est obligés,
41:40ne savent plus parler.
41:41Les mots sont remplacés
41:43par des émoticônes
41:44ou par le reste,
41:45exactement.
41:46Donc, tant qu'on ne va pas
41:47former et aider nos enfants
41:48à discerner,
41:49à ce moment-là,
41:50on ne pourra pas.
41:51Je vous remercie.
41:52Merci infiniment.
41:53Merci à vous quatre,
41:55Yannick, Laure,
41:56Jean-Marie et Irène.
41:58Merci, Olga Giverna.
41:59Merci beaucoup,
41:59Antoine Léomant.
42:00Je suis sûre que vous poursuivrez
42:01l'échange en dehors de ce plateau.
42:03Restez sur LCP.
42:05Je vous rappelle,
42:06le programme sur nos réseaux sociaux,
42:07sur notre chaîne YouTube,
42:08vous pouvez suivre les votes
42:09sur Mayotte.
42:11Il y aura ensuite
42:11l'examen de la motion de censure.
42:13François Bayrou fait face
42:14à sa huitième,
42:15mais pas tellement de suspense.
42:16Elle ne devrait pas être adoptée.
42:18Vous suivez tout ça
42:18sur nos réseaux sociaux,
42:20notre chaîne YouTube,
42:21notre compte X
42:22et puis, évidemment,
42:23nos articles sur le site internet
42:24www.lcp.fr,
42:26le même site sur lequel
42:27vous pouvez demander
42:27si vous voulez assister à l'émission.
42:29Bon après-midi à tous
42:29sur les chaînes parlementaires,
42:30évidemment.
42:43Sous-titrage Société Radio-Canada
42:44Sous-titrage Société Radio-Canada
42:45Sous-titrage Société Radio-Canada

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