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La proposition de loi visant à réformer l'audiovisuel public débarque dans l'hémicycle... pour une courte durée. Après deux reports de l'examen en 2024, puis les incidents qui ont ponctué le début de l'examen du texte en commission en avril dernier, avant la reprise des débats mi-juin, les députés ont finalement adopté une motion de rejet du groupe écologiste, rejetant ainsi la réforme de l'audiovisuel public avant même son examen. Le texte prévoyait notamment la création d'une holding exécutive regroupant France Télévisions, Radio France et l'INA, décriée par les acteurs de l'audiovisuel public.
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00:00:00Bonjour à tous, merci d'être sur LCP à la une dans l'hémicycle.
00:00:11Il y a un débat sous haute tension puisque les députés examinent la réforme de l'audiovisuel.
00:00:17Alors cette réforme de la discorde a été à maintes fois repoussée.
00:00:22Quel est l'objectif ? Eh bien de créer une holding qui chapeauterait France Télévisions, Radio France,
00:00:28mais aussi l'INA, l'Institut National de l'Audiovisuel, sous l'autorité d'un PDG unique.
00:00:34Alors cette transformation, elle est voulue par la ministre de la Culture, Rachida Dati,
00:00:38qui va affronter la représentation nationale, le baptême du feu de la ministre.
00:00:44C'est tout de suite sur LCP.
00:00:46Monsieur le Président, Messieurs les rapporteurs, chère Virginie Duby-Muller,
00:00:51cher Jérémy Patrier-Lettus, Madame la Présidente de la Commission des Affaires Culturelles,
00:00:55Mesdames et Messieurs les députés, depuis plusieurs mois déjà, j'ai eu l'occasion d'affirmer
00:01:01et de le réaffirmer, l'audiovisuel public est un et l'un des piliers fondamentaux de notre démocratie.
00:01:08Il est un vecteur d'intégration, il est un vecteur d'ouverture, il est un vecteur d'émancipation.
00:01:15Et c'est parce qu'il doit pouvoir continuer à jouer pleinement ce rôle
00:01:18que cette réforme est essentielle dans notre démocratie.
00:01:23Cette ambition, nous la partageons avec la Commission des Affaires Culturelles et de l'Éducation,
00:01:29puisque ce texte a été adopté très largement la semaine dernière.
00:01:35Nous la partageons aussi avec la majorité sénatoriale,
00:01:37qui avait déjà adopté largement la proposition de loi du Président Laurent Laffont.
00:01:42Cette réforme ne remet pas en cause les forces et les succès de nos chaînes et de nos radios du service public.
00:01:52Elles ont des qualités incontestables.
00:01:54Elles ont une capacité à proposer des productions d'une très grande qualité et d'une très grande diversité.
00:02:00Et je le répète, et nous sommes nombreux, je suis ici pour les défendre et les préserver.
00:02:06Et je dis cela en présence de mon prédécesseur, Franck Riester.
00:02:11Pour autant, avoir conscience de ces forces, cela ne signifie pas se voiler la face.
00:02:18Nous devons faire preuve de lucidité.
00:02:20Et chacun peut constater que nous sommes entrés dans une période de profonde mutation.
00:02:26C'est d'ailleurs ce qu'a démontré très largement le rapport rendu par Laurence Bloch,
00:02:31dont je veux saluer la qualité du travail et surtout son objectivité et sa vraie connaissance des enjeux de l'audiovisuel public.
00:02:41Les usages évoluent.
00:02:43Les modes de consommation se transforment.
00:02:46Les contenus d'information, de culture ou de divertissement sont de plus en plus consommés sur les plateformes ou les réseaux sociaux.
00:02:53Des pans entiers de la population désertent les médias traditionnels, que sont la radio et la télévision.
00:02:59Et en premier lieu, les jeunes, avec une audience télévisuelle qui vieillit et touche majoritairement les plus de 50 ans, voire plus de 65 ans et les CSP+.
00:03:09Plus largement, le paysage audiovisuel évolue avec des concentrations de groupes privés qui, eux, se regroupent et se structurent.
00:03:18Dans ce contexte, je vous le redis, nous avons deux solutions.
00:03:22La première, c'est celle de l'immobilisme, du statu quo.
00:03:26Faire comme si de rien n'était et prendre le risque d'un affaiblissement généralisé de notre audiovisuel public.
00:03:33Au fond, cela consisterait à priver des millions de Français de leur patrimoine audiovisuel,
00:03:39alors même qu'ils contribuent, comme tous les autres, à son financement.
00:03:44Cette première option, c'est d'ailleurs celle qu'a choisie la gauche.
00:03:47Encore une fois, vous tentez de confisquer à la représentation nationale un débat qui doit avoir lieu, un débat important et qui doit sortir des caricatures.
00:03:57Et cela, évidemment, au mépris de tous les Français, tous ces Français qui sont attachés à l'audiovisuel public et aussi au mépris des 15 000 salariés qui attendent de la clarté sur l'avenir du secteur.
00:04:09L'audiovisuel public est un bien commun, un bien commun qui appartient à tous les Français.
00:04:14Ce n'est pas la propriété d'une minorité de certains députés de gauche qui ne voient finalement que leur intérêt dans des querelles internes.
00:04:22L'examen de ce texte doit donc se tenir dans de bonnes conditions.
00:04:26Pour ma part, j'ai fait le choix de la deuxième solution, celle qui consiste à donner les moyens à l'audiovisuel public de faire face et de relever ces nouveaux défis.
00:04:36Et je pense que nous sommes prêts.
00:04:38Depuis dix ans, les travaux parlementaires sont unanimes.
00:04:41Pour se renforcer, l'audiovisuel public doit se rassembler.
00:04:45C'est aussi l'avis des différents rapports d'inspection qui ont été rendus sur le sujet.
00:04:50Celui de Laurence Bloch ne fait pas exception.
00:04:52La stratégie déjà éprouvée de rapprochement par le bas sans gouvernance commune ne permet pas d'atteindre les objectifs fixés.
00:05:01Cela veut dire que face à la puissance des bouleversements qui sont en cours, il faut aller plus loin et plus vite pour préserver cet audiovisuel public.
00:05:10Et d'ailleurs, je vous renvoie au document signé dès 2023 par les deux dirigeantes de l'audiovisuel public qui y avaient déjà acté ces rapprochements et la nécessité de cette gouvernance unique.
00:05:22Il nous faut un chef d'orchestre, sortir des fonctionnements en silo, avoir des stratégies très claires, réellement unifiées avec un PDG unique.
00:05:32Une stratégie cohérente et coordonnée.
00:05:36Dans ce nouveau paysage, cette force est indispensable pour que l'audiovisuel public soit le fer de lance contre la désinformation.
00:05:42Pour que l'audiovisuel public reste un levier puissant pour le soutien et la promotion à la création culturelle et artistique.
00:05:50Aussi pour que l'audiovisuel public soit un territoire commun à la disposition de tous les Français.
00:05:57Et je dis bien à la disposition de tous les Français et pas seulement de certains.
00:06:02Quel que soit leur âge, quelle que soit la catégorie sociale à laquelle ils appartiennent et quel que soit leur lieu de résidence.
00:06:07Et quand je vois que c'est à cela que la gauche s'oppose, aujourd'hui un parti qui se réclame du progrès, alors même que leur obstruction à ce débat démontre leur conservatisme.
00:06:19La France est un des derniers pays européens avec la Suède où la radio et la télévision publique sont séparés.
00:06:26La France fait figure d'exception aujourd'hui, alors même que nous sommes collectivement confrontés aux mêmes problématiques.
00:06:33Je tiens à rassurer les salariés des entreprises concernées.
00:06:37Cette réforme ne se fera pas contre les intérêts des salariés ni contre les syndicats.
00:06:42Elle permettra au contraire au secteur de se projeter pleinement dans l'avenir.
00:06:47Je veux aussi dire que le mode de nomination du PDG de France Média sera exactement le même que celui des présidents de sociétés actuelles.
00:06:56C'est-à-dire une nomination par l'ARCOM totalement indépendante.
00:06:59D'ailleurs, je rappelle que ce sont des obligations non seulement constitutionnelles, mais aussi des obligations européennes.
00:07:06Les marques auxquelles sont attachés les Français ne disparaîtront pas.
00:07:10Mais la réforme vise à permettre un rayonnement infiniment plus puissant des contenus avec des stratégies de diffusion renouvelée.
00:07:17Et l'identité des différentes entreprises ne se fera pas au détriment de l'une d'entre elles.
00:07:22Tous les Français financent l'audiovisuel public et si petit à petit une désaffection s'installe, les budgets ne seront plus à la hauteur des enjeux ni de leur mission.
00:07:34Alors mon souhait avec cette réforme est au contraire d'avoir un audiovisuel public qui s'adresse à tous et donc financé à la hauteur de cette mission essentielle.
00:07:42J'ai fermement et très clairement, et avec le résultat qu'on connaît, soutenu la réforme du financement de l'audiovisuel public.
00:07:50Avec elle, nous avons permis de sanctuariser son indépendance.
00:07:54Si je ne croyais pas à l'audiovisuel public et à son indépendance, la première variable d'ajustement aurait été son financement, comme vous le savez, à compter du 1er janvier dernier.
00:08:03Le débat sur l'audiovisuel public ne peut pas être la chasse gardée de quelques-uns.
00:08:09L'audiovisuel public, c'est bien plus que cela.
00:08:11Et face au bouleversement du monde, avoir un audiovisuel public très fort, c'est aussi un enjeu de souveraineté, c'est aussi un enjeu de culture et de démocratie.
00:08:21Alors mesdames et messieurs, sur ce texte, beaucoup a été dit.
00:08:26Beaucoup a aussi été caricaturé.
00:08:28D'ailleurs, comme les violences et les violentes attaques contre ma personne, cette réforme n'est pas la réforme de Rachida Dati.
00:08:39C'est la réforme dans l'intérêt, évidemment, de l'ensemble des Français d'avoir cet audiovisuel public fort, auquel ils sont très attachés.
00:08:47Je rends encore hommage, d'ailleurs, au sénateur Laffont, qui a permis l'adoption en première lecture au Sénat.
00:08:54Et évidemment, c'est son texte que nous portons aujourd'hui.
00:08:56La seule ambition de ce texte, c'est de faire en sorte que l'audiovisuel se batte à armes égales pour répondre aux enjeux qui sont face à lui.
00:09:04La seule ambition de ce texte, c'est lui donner les moyens de jouer pleinement son rôle et de s'adresser à tous.
00:09:11C'est celles et ceux qui prétendent autre chose ne disent pas la vérité.
00:09:15Et ne disent pas la vérité sciemment.
00:09:17Mais ne sont pas aussi à la hauteur du débat, qui nous réunit aujourd'hui et que je crois fondamental pour qu'enfin notre audiovisuel public entre dans une nouvelle ère.
00:09:27Je vous remercie.
00:09:28La parole est à monsieur Jérémy Patriel-Ettius, rapporteur de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation.
00:09:38Monsieur le Président, Madame la Ministre, chers collègues.
00:09:56L'audiovisuel public n'appartient à aucun député, quelle que soit sa place sur ses bancs.
00:10:03Il n'appartient à aucun responsable politique, aussi engagé à gauche soit-il.
00:10:09Il n'appartient pas non plus à ses salariés, aussi passionnés soit-il.
00:10:14Il n'appartient pas non plus à ses auditeurs, ses téléspectateurs, aussi fidèles soit-il.
00:10:20L'audiovisuel public appartient à l'ensemble des Français.
00:10:24Et je vous le dis d'emblée, très directement, très simplement, j'y suis avec Virginie Duby-Muller, profondément attachée.
00:10:33L'audiovisuel public n'est pas une abstraction, une succession de logos ou d'entités.
00:10:38Pour beaucoup de nos concitoyens, c'est une présence quotidienne, c'est une voix familière, c'est un lien.
00:10:45Pour moi, comme pour beaucoup de Français, l'audiovisuel public fut et est toujours une fenêtre sur notre pays et sur le monde.
00:10:53Avec les journaux d'information, les matinales, avec envoyés spéciales pour ne jamais se contenter d'un tweet, d'un titre accrocheur, mais toujours s'informer, chercher une information fiable, plurielle, indépendante.
00:11:06Avec le téléphone sonne, avec ma France, pour entendre la voix de nos concitoyens des territoires ruraux.
00:11:13Avec l'heure de vérité hier, l'émission politique aujourd'hui, c'est dans l'air.
00:11:17Avec les grandes soirées électorales, pour vivre le débat politique, pour vivre le débat d'idées.
00:11:22Avec le masque ou la plume, les chemins de la philosophie, la fabrique de l'histoire, ou encore la grande librairie, Thalassa, pour s'ouvrir aux arts, à la culture, au cinéma et à la science.
00:11:34Avec des racines et des ailes, secrets d'histoire pour s'émerveiller devant la richesse de notre patrimoine.
00:11:40Nous avons tous ici une histoire, un souvenir qui nous attache à l'audiovisuel public.
00:11:46Un documentaire qui, enfant, a éveillé notre curiosité, une joute politique qui a forgé notre engagement,
00:11:54une émission qui a transformé notre regard sur la société, nous a donné envie de découvrir un auteur, une œuvre, un territoire.
00:12:01Ce lien est à la fois intime et universel.
00:12:05Il traverse les générations, les territoires.
00:12:08Notre audiovisuel public, vous l'avez dit Madame la Ministre, fait partie de notre patrimoine commun, de notre mémoire collective.
00:12:13Dans un monde où le bruit de l'instant étouffe parfois la voix, où l'information se déforme, se manipule,
00:12:21nous avons besoin de l'audiovisuel public pour nous donner le temps et les clés pour comprendre, pour s'informer, pour apprendre et se divertir.
00:12:29Et c'est parce que nous sommes attachés à l'audiovisuel public que nous portons aujourd'hui devant vous
00:12:34cette proposition de loi adoptée au Sénat à l'initiative du Président Laffont,
00:12:39que je veux saluer de son engagement et de sa présence cet après-midi,
00:12:42dans la foulée des travaux de l'ancien ministre de la Culture, Franck Riester, que je veux également saluer.
00:12:48Plus de dix ans après le premier rapport parlementaire, nous voici donc réunis pour un débat crucial majeur.
00:12:54Derrière le mot holding, je veux vous le dire, chers collègues de gauche, il ne s'agit pas d'une réforme technique,
00:13:00mais bien d'une ambition, celle de rassembler les forces de l'audiovisuel pour lui permettre de résister
00:13:05aux défis nombreux auxquels il fait face.
00:13:08Mais chers collègues, que vous le vouliez ou non, le monde de la formation a changé
00:13:13et le statu quo serait mortifère.
00:13:16Disons-le sans embâge, ce serait le déclin assuré de notre audiovisuel public.
00:13:21Alors j'ai entendu les oppositions, les arguments contre cette loi.
00:13:25Je vous le dis, ils ne m'ont pas convaincu.
00:13:28Les jeunes délaissent la télévision et la radio pour s'informer sur les réseaux sociaux
00:13:32et nous devrions accepter sans rien faire.
00:13:34Les géants du numérique imposent leurs algorithmes et leurs règles
00:13:37et nous devrions nous résigner.
00:13:40Google cherche à dominer la télévision,
00:13:42YouTube a désormais la plus forte part de marché de la consommation télé outre-Atlantique
00:13:47et nous devrions regarder ces menaces sans agir.
00:13:51La guerre de l'information fait rage,
00:13:52les ingérences étrangères se multiplient,
00:13:55les fausses informations prolifèrent
00:13:56et nous devrions nous contenter de coopérations par le bas qui avancent péniblement.
00:14:02Mes chers collègues, nous ne vous parlons pas ici d'économie,
00:14:05de mutualisation, de synergie, de tutelle politique.
00:14:08Nous vous parlons du rassemblement des forces de l'audiovisuel public
00:14:11pour garantir sa puissance, sa souveraineté, sa capacité de résistance.
00:14:16Depuis trop longtemps, notre audiovisuel est morcelé.
00:14:19Nos grands médias travaillent côte à côte, mais trop rarement ensemble.
00:14:23Nous avons hérité d'un système du XXe siècle,
00:14:26alors que nous devons affronter les défis du XXIe siècle.
00:14:29Résultat, une dispersion des forces, une perte de lisibilité pour les Français
00:14:34et une fragilisation face aux géants du numérique.
00:14:37Avec cette réforme, nous ne supprimons aucune entité,
00:14:41aucune identité.
00:14:42Nous ne diluons aucun savoir-faire, aucun métier.
00:14:45Nous affirmons simplement qu'un audiovisuel public rassemblé
00:14:49est une exigence, une urgence.
00:14:51Pour bâtir un grand média de l'information,
00:14:54un grand média public de proximité,
00:14:56pour porter des programmes ambitieux d'éducation aux médias
00:14:58de lutte contre la désinformation,
00:15:00nos maisons de l'audiovisuel sont pleines de talents.
00:15:03Et je veux ici, avant de céder la parole à Virginie Duby-Muller,
00:15:05saluer les salariés de l'audiovisuel public,
00:15:07les 16 000 salariés,
00:15:08qui font un travail remarquable
00:15:10et que nous souhaitons accompagner.
00:15:12Isoler notre audiovisuel public
00:15:14peut et court le risque de l'effacement.
00:15:17Rassemblé, il pourra continuer d'être un acteur majeur
00:15:19de l'information, de la culture,
00:15:21un pilier indépendant de notre démocratie
00:15:23qui garantit une information libre,
00:15:26fiable, plurielle et de qualité.
00:15:27Je vous remercie.
00:15:28Je vous remercie.
00:15:30La parole est à Madame Virginie Duby-Muller,
00:15:32rapporteure de la Commission des affaires culturelles
00:15:33et de l'éducation, pour cinq minutes.
00:15:42Merci, Monsieur le Président.
00:15:45Face aux divergences de vues
00:15:46entre les dirigeants de l'audiovisuel public
00:15:48qui défendent d'abord, et quoi de plus normal,
00:15:50les intérêts sociaux de leur entreprise,
00:15:52nul ne peut trancher dans le cadre actuel de gouvernance,
00:15:55d'où la création d'une holding
00:15:56qui pourra mener des projets communs
00:15:58et sera dotée pour se faire d'un pouvoir décisionnaire.
00:16:02La constitution de filiales thématiques
00:16:04dédiées à l'exécution d'une mission
00:16:05de service public particulière
00:16:07permettra de dépasser les blocages.
00:16:10Quant au rapprochement des fonctions support,
00:16:12au niveau de la société maire,
00:16:13il permettra de dégager des marges de manœuvre
00:16:15pour les investissements d'avenir,
00:16:17en particulier le numérique.
00:16:19Outre des amendements rédactionnels,
00:16:21nous vous proposerons plusieurs amendements de fond.
00:16:24Une part importante des débats en commission
00:16:26s'est concentrée sur l'association du Parlement
00:16:28à la nouvelle gouvernance de l'audiovisuel public
00:16:30et sur ses prérogatives de contrôle.
00:16:33L'article 3, intégralement réécrit en commission,
00:16:36prévoit que les présidents directeurs généraux
00:16:38de France Média et de France Média Monde
00:16:40seront nommés pour 5 ans par l'autorité de régulation
00:16:43de communication audiovisuelle et numérique,
00:16:46ARCOM, après avis conforme des commissions permanentes
00:16:48chargées des affaires culturelles
00:16:50de l'Assemblée nationale et du Sénat,
00:16:52rendues à la majorité des suffrages exprimés.
00:16:55Ce système de validation parlementaire
00:16:57du choix de l'ARCOM nous semble dangereux
00:16:59à plus d'un titre.
00:17:01Premièrement, il risque de porter atteinte
00:17:02à la crédibilité et à l'autorité du régulateur
00:17:05dans l'hypothèse où les commissions
00:17:06rejetteraient sa proposition.
00:17:08Deuxièmement, il en résulterait une politisation
00:17:11du processus de désignation
00:17:12qui nous semble difficilement conciliable
00:17:14avec l'exigence constitutionnelle d'indépendance
00:17:17des sociétés nationales de programme.
00:17:19Troisièmement, un tel système porterait atteinte
00:17:21au principe de séparation des pouvoirs.
00:17:23Nous y reviendrons au cours des débats.
00:17:25Nous vous proposerons donc de revenir
00:17:27à une désignation des PDG de France Média
00:17:29et de France Média Monde par l'ARCOM,
00:17:31qui déterminera une procédure de nomination
00:17:33dans une délibération.
00:17:36Nous avons également eu des échanges nourris
00:17:37sur le cadre des futures conventions stratégiques
00:17:39pluriannuelles qui remplaceront
00:17:41les contrats d'objectifs et de moyens.
00:17:44Là encore, la Commission a décidé
00:17:45que ces conventions, qui détermineront
00:17:47notamment la trajectoire pluriannuelle
00:17:49de ressources de l'audiovisuel public,
00:17:51ne pourront pas être signées en cas d'avis négatif
00:17:54des deux commissions permanentes
00:17:55chargées des affaires culturelles.
00:17:58Nous vous proposerons de substituer
00:17:59à cet avis conforme un droit de blocage
00:18:01ou de veto à la signature des CSP
00:18:04à la majorité des 3 cinquièmes
00:18:05des suffrages exprimés
00:18:06sur le modèle de la procédure prévue
00:18:09à l'article 13 alinéa 5 de la Constitution,
00:18:12s'agissant de certaines nominations
00:18:14du président de la République.
00:18:16Le gouvernement a déposé son propre amendement
00:18:18qui propose un système légèrement différent.
00:18:20L'Assemblée tranchera.
00:18:22Notre Commission a également acté
00:18:24du retrait de France Média Monde
00:18:25du périmètre de la holding.
00:18:28Nous prenons acte de cette décision
00:18:30et dans l'intérêt du texte, nous ne proposerons pas
00:18:32de revenir dessus, bien que nous soyons convaincus
00:18:34qu'elle affaiblira durablement cette société importante
00:18:37pour le rayonnement de la France à l'international.
00:18:40Enfin, nous avons acté en commission
00:18:42de la suppression de l'ensemble des articles
00:18:43du chapitre 2.
00:18:45Il ne s'agit nullement de dénier l'utilité
00:18:47des dispositions qu'ils contenaient,
00:18:49visant à préserver notre souveraineté audiovisuelle,
00:18:52mais bien de s'interroger sur leurs opportunités.
00:18:55Nous devons recentrer le débat parlementaire
00:18:56sur l'essentiel.
00:18:58L'objectif prioritaire de ce texte
00:19:00est la réforme de l'audiovisuel public,
00:19:02compte tenu de l'ampleur de cette transformation
00:19:04et de l'urgence du calendrier.
00:19:07Les 12 articles que comportait ce chapitre
00:19:10n'ont pas vocation à s'évaporer.
00:19:13Certains pourront faire l'objet d'un examen ultérieur
00:19:15dans le cadre d'un futur projet de loi
00:19:17issu des États généraux de l'information
00:19:19qui offrira un cadre plus adapté.
00:19:21Un autre article a d'ores et déjà été repris
00:19:25dans une proposition de loi d'initiative sénatoriale
00:19:28relative au sport professionnel.
00:19:31Nous souhaitons attirer votre attention
00:19:32sur le fait que les articles 14, 14 bis et 15
00:19:35devraient faire l'objet d'une notification
00:19:37à la Commission européenne
00:19:38afin de s'assurer de leur conformité
00:19:41aux droits européens
00:19:41avant leur adoption au Parlement.
00:19:44Nous développerons ce dernier point
00:19:45en réponse aux amendements de rétablissement,
00:19:48mais une telle procédure retarderait significativement
00:19:50l'adoption du texte
00:19:51et compromettrait la mise en place de la holding
00:19:54au 1er janvier 2026.
00:19:56Pour ces raisons, nous nous opposerons
00:19:58aux amendements visant à rétablir
00:20:00les articles du chapitre 2.
00:20:03Avec Jérémy Patriel et Tuss,
00:20:04nous tenons donc à remercier les trois administrateurs
00:20:07qui ont travaillé à nos côtés.
00:20:09Pour conclure, dans un paysage audiovisuel
00:20:12totalement bouleversé,
00:20:14le statu quo n'est plus possible.
00:20:16Nous partageons avec Jérémy ce constat,
00:20:18exprimé par Madame la Ministre
00:20:19et l'auteur de cette proposition de loi,
00:20:21le président Laurent Laffont.
00:20:23Depuis dix ans, de nombreux rapports
00:20:25de tous bords politiques,
00:20:26Gatolin-Leleu, Bataillon-Gautier
00:20:28et d'autorités indépendantes,
00:20:30Arcom, IGF, convergent en ce sens.
00:20:33Nous regrettons donc la stratégie
00:20:35d'obstruction stérile de la gauche
00:20:37avec un nombre d'amendements
00:20:38et un nombre de sous-amendements
00:20:40qui est en train d'arriver
00:20:41et également une motion de rejet.
00:20:44Chers collègues, il est temps de sortir
00:20:46des postures et d'avoir un débat apaisé
00:20:48pour consolider notre souveraineté audiovisuelle
00:20:50à laquelle nous sommes tous attachés
00:20:52et qui demeure un vecteur puissant
00:20:54de pluralisme et de démocratie.
00:20:57Je vous remercie.
00:20:58Je vous remercie.
00:21:00La parole est à Madame Fatia Kelouachi,
00:21:02présidente de la Commission
00:21:02des Affaires culturelles et de l'éducation,
00:21:05pour cinq minutes également.
00:21:06Merci, M. le Président.
00:21:18Madame la Ministre,
00:21:19chers co-rapporteurs,
00:21:20chers collègues,
00:21:22nous sommes appelés aujourd'hui
00:21:24à examiner un texte qui engage profondément
00:21:27l'avenir de l'audiovisuel public.
00:21:30Avant toute chose,
00:21:31je souhaite adresser un mot
00:21:33aux équipes mobilisées
00:21:34depuis jeudi,
00:21:36ce matin,
00:21:3767% des réadactions de Radio France
00:21:41étaient en grève.
00:21:4267% de grévistes,
00:21:43nous les soutenons.
00:21:46En tant que présidente
00:21:47de la Commission des Affaires culturelles
00:21:49et de l'éducation,
00:21:50quelques mots sur le travail mené en commission.
00:21:53Malgré les désaccords,
00:21:54malgré les débats parfois intenses,
00:21:57nous avons mené l'examen du texte
00:21:59jusqu'à son terme,
00:22:01discuté plusieurs centaines d'amendements
00:22:03et donné voie à toutes les sensibilités
00:22:06et à des sensibilités très diverses.
00:22:09Je dois cependant le dire avec gravité.
00:22:12Toutes les conditions d'un débat pleinement éclairé
00:22:16n'ont pas été réunies.
00:22:17Des documents essentiels et très attendus,
00:22:21comme le rapport de la mission confié à Laurence Bloch
00:22:25ou l'avis du Conseil d'État,
00:22:27nous sont parvenus parfois à peine 24 heures
00:22:29avant le début des débats.
00:22:31Trop tard pour nourrir une réflexion sereine,
00:22:35trop partielle pour lever les doutes,
00:22:37elles les ont même renforcées.
00:22:40On ne prépare pas une réforme d'ampleur
00:22:42sur la simple base d'un rapport de 17 pages
00:22:45rédigé sans consultation des syndicats.
00:22:48Le choix de s'appuyer sur une proposition de loi
00:22:53et non sur un projet de loi
00:22:54a par ailleurs privé le Parlement
00:22:56d'une étude d'impact sérieuse,
00:22:59pourtant indispensable au regard des conséquences
00:23:01humaines, budgétaires, éditoriales
00:23:05que pourrait engendrer cette réforme.
00:23:07Car il ne s'agit pas ici d'un simple ajustement technique
00:23:10et vous l'avez dit,
00:23:11ce texte porte une vision sur le service public.
00:23:14Une vision du service public,
00:23:17de l'information et de la culture
00:23:19et donc une vision de notre démocratie.
00:23:21Ce n'est pas une réorganisation,
00:23:23c'est un changement de cap
00:23:24et un changement de cap sans boussole.
00:23:27Cette réforme vise à créer une holding exécutive
00:23:31dirigée par un PDG tout puissant
00:23:33et on nous assure qu'elle serait à coup nul,
00:23:37c'est irréaliste et dangereux.
00:23:39Les coûts humains, les coûts sociaux, budgétaires
00:23:42seront bien réels.
00:23:44Et ce sont les citoyennes et les citoyens
00:23:46qui, à terme, en feront les frais.
00:23:49Cela pèsera sur la qualité des programmes,
00:23:51sur les antennes,
00:23:52sur les missions de proximité,
00:23:54sur la qualité de l'investigation.
00:23:56Une information dégradée,
00:23:58c'est la démocratie tout entière qui vacille.
00:24:02Concentrer autant de pouvoirs
00:24:04dans les mains d'un seul dirigeant,
00:24:05c'est affaiblir les contre-pouvoirs,
00:24:08gommer la diversité éditoriale,
00:24:10c'est créer des conditions
00:24:11d'une dépendance structurelle.
00:24:14Je vous le rappelle d'ailleurs,
00:24:15votre prédécesseur,
00:24:16Madame la Ministre,
00:24:17s'était elle-même opposée
00:24:18à la création d'une telle structure.
00:24:21Dans un contexte de désinformation,
00:24:24de tensions géopolitiques,
00:24:26de campagnes électorales majeures,
00:24:28nous avons besoin d'un audiovisuel public
00:24:30pleinement concentré sur sa mission première.
00:24:34Informer,
00:24:35informer de manière fiable,
00:24:37pluraliste et indépendante,
00:24:39et non pas de l'enfermer
00:24:41dans une réorganisation mal préparée.
00:24:44Nous partageons, je crois, une ambition,
00:24:47celle d'un service public fort,
00:24:49mais nous ne partageons ni la méthode,
00:24:52ni la direction.
00:24:54Derrière cette réforme,
00:24:55il y a des hommes,
00:24:56il y a des femmes,
00:24:57journalistes, techniciens,
00:24:59producteurs,
00:25:00personnels administratifs,
00:25:02pigistes,
00:25:03intermittents,
00:25:04ils s'inquiètent.
00:25:06A juste titre,
00:25:07ils savent à quel point
00:25:07leurs missions sont précieuses et fragiles.
00:25:12France Télévision et Radio France
00:25:14innovent,
00:25:15dominent les audiences,
00:25:17renforcent leur présence numérique
00:25:19et font des économies
00:25:20depuis plusieurs années.
00:25:22Le travail des équipes sur les territoires
00:25:24pour une information de proximité
00:25:26est incomparable.
00:25:28Le travail de l'INA sur les archives
00:25:30est remarquable.
00:25:31Pendant que cette réforme
00:25:32accapare notre temps
00:25:33et l'énergie
00:25:34que nous devons consacrer autrement,
00:25:37les vraies priorités
00:25:38restent sans réponse.
00:25:40Où est la traduction législative
00:25:42des États généraux de l'information ?
00:25:44Où en est l'adaptation
00:25:45au règlement européen
00:25:46sur les libertés des médias ?
00:25:49Où est la réforme attendue
00:25:51de la loi de 1986
00:25:52à l'heure du numérique
00:25:54et de l'intelligence artificielle ?
00:25:56Et surtout,
00:25:57où est la réflexion
00:25:58sur un financement stable et pérenne ?
00:26:00Et oui,
00:26:01ce débat d'aujourd'hui
00:26:03va dépasser une simple organisation interne.
00:26:06Il touche à notre contrat démocratique.
00:26:09On ne construit pas l'avenir
00:26:10en décricotant ce qui fonctionne.
00:26:13Nous devons être fiers
00:26:14de notre audiovisuel public
00:26:16qui mérite une vision partagée,
00:26:18un cap clair
00:26:19et une confiance
00:26:20accordée à celles et ceux
00:26:22qui le font vivre tous les jours.
00:26:23Je vous remercie.
00:26:26Je vous remercie.
00:26:27La bataille parlementaire
00:26:29sur l'audiovisuel est lancée
00:26:31au coup d'envoi de la séance.
00:26:32Quelques 935 amendements
00:26:34ont été déposés.
00:26:36La gauche est vent debout
00:26:37contre cette réforme.
00:26:39Le groupe écologiste et social
00:26:40a déposé une motion de rejet
00:26:42pour empêcher
00:26:43l'examen du texte
00:26:44dans l'hémicycle.
00:26:45J'ai reçu de Mme Cyril-Châtelain
00:26:48et des membres
00:26:49du groupe écologiste et social
00:26:50une motion de rejet préalable
00:26:51déposée en application
00:26:52de l'article 91
00:26:54alinéa 5 du règlement.
00:26:56Et pour la défendre,
00:26:57la parole est à Mme Sophie Taillé,
00:26:59polluant pour une durée
00:27:01maximale de 15 minutes.
00:27:10Merci, M. le Président.
00:27:11Madame la Ministre,
00:27:13Madame et M. les rapporteurs,
00:27:15Madame la Présidente de la Commission,
00:27:17mes chers collègues.
00:27:18Madame la Ministre,
00:27:19si nous défendons
00:27:20cette motion de rejet,
00:27:22c'est parce que, oui,
00:27:22nous doutons de la sincérité
00:27:23du gouvernement.
00:27:25Ce texte,
00:27:26sous couvert de modernisation
00:27:27de l'audiovisuel public,
00:27:28acte en réalité son affaiblissement
00:27:30et le met en danger de mort.
00:27:32Il prétend le renforcer
00:27:33alors qu'il le démantèle.
00:27:35Il fait mine de louer son indépendance,
00:27:37mais il en organise
00:27:38la soumission au pouvoir politique.
00:27:41Non, la démarche du gouvernement
00:27:42n'est pas sincère
00:27:43et vos actes le prouvent.
00:27:45Vous prenez prétexte
00:27:46que les médias publics
00:27:47ne parleraient pas assez aux jeunes ?
00:27:49Alors pourquoi le gouvernement
00:27:50a-t-il tué cette année
00:27:51la radio Le Mouve
00:27:52à destination du jeune public
00:27:53en infligeant une coupe budgétaire
00:27:55de 25 millions d'euros
00:27:56à Radio France ?
00:27:57Vous prenez prétexte
00:27:59que les médias
00:27:59ne parleraient pas assez
00:28:00aux classes populaires ?
00:28:01Alors pourquoi le gouvernement
00:28:02a-t-il mutualisé
00:28:03les locales de France 3
00:28:04et France Bleu
00:28:05au détriment de la couverture
00:28:07d'informations départementales
00:28:08de France Bleu
00:28:09alors que leurs audiences
00:28:10sont excellentes
00:28:11chez les classes populaires ?
00:28:12Pourquoi le rapport
00:28:13du CSE de France 3
00:28:14parle-t-il de compression
00:28:15des effectifs
00:28:16dans toutes les régions de France ?
00:28:19Pas un jour ne passe
00:28:20sans qu'on ne nous remonte
00:28:21des problèmes
00:28:22de caméras défectueuses
00:28:23qui ne peuvent être remplacés
00:28:24faute de budget,
00:28:25de rémunérations qui stagnent
00:28:27malgré l'inflation,
00:28:28des festivals de musique,
00:28:29de conseils municipaux
00:28:31qu'on ne couvre plus
00:28:32faute de personnel
00:28:33à envoyer sur le terrain,
00:28:35des émissions de radio
00:28:36du midi qui disparaissent
00:28:37des mois d'été entiers
00:28:38sans programmation ?
00:28:40Le rapport bloc
00:28:41sur lequel vous vous appuyez
00:28:42parle d'investir
00:28:43dans l'information de proximité
00:28:45mais si vous étiez sincère
00:28:46Madame Dati,
00:28:47pourquoi faites-vous l'inverse ?
00:28:49Vous prenez prétexte
00:28:50de la faible audience
00:28:51de France Info TV
00:28:52face à ses concurrents.
00:28:53Mais comment avez-vous
00:28:54pu laisser abandonner
00:28:55le projet de création
00:28:56d'une nouvelle matinale d'infos
00:28:58faute de budget ?
00:28:59Si les audiences
00:29:00ne sont pas au rendez-vous,
00:29:01c'est peut-être
00:29:01parce que les effectifs
00:29:03de journalistes de la chaîne
00:29:04sont inférieurs
00:29:05de 50%
00:29:06à ceux
00:29:07de sa concurrente BFM.
00:29:10Vous prenez prétexte
00:29:10de la nécessité
00:29:11de préparer
00:29:12le virage numérique
00:29:13des médias publics
00:29:14mais alors
00:29:15pourquoi l'État
00:29:15n'a-t-il jamais respecté
00:29:17les trajectoires
00:29:18de financement
00:29:19contenues dans les contrats
00:29:20d'objectifs
00:29:21et de moyens
00:29:21et notamment
00:29:22ces deux dernières années ?
00:29:24Je tiens à rappeler
00:29:25que l'indépendance
00:29:25d'un service public
00:29:26de l'audiovisuel
00:29:27se mesure à la prévisibilité
00:29:29de ses ressources.
00:29:30Nous en avons fait
00:29:31l'expérience.
00:29:33Ma collègue Céline Calvez
00:29:34et moi-même en tant que rapporteur
00:29:35des coms
00:29:35que de constater
00:29:36la divergence totale
00:29:38entre les missions demandées
00:29:39et les moyens conférés.
00:29:41La prévisibilité
00:29:42n'est pas
00:29:43respectée
00:29:44en France.
00:29:46Je vais vous dire
00:29:46pourquoi je ne crois pas
00:29:47à votre sincérité.
00:29:49Depuis 2017,
00:29:50les médias publics
00:29:51ont perdu
00:29:52776 millions d'euros.
00:29:56Le budget
00:29:57de l'audiovisuel public
00:29:58est pratiquement
00:29:59au même niveau
00:30:00aujourd'hui
00:30:01qu'il l'était
00:30:02en 2008.
00:30:04Mais
00:30:05à ceci près
00:30:06que
00:30:07sont passés par là
00:30:0932%
00:30:10d'inflation.
00:30:12Ce qui signifie
00:30:12que les médias publics
00:30:13ont été amputés
00:30:14d'un tiers
00:30:15de leur capacité financière
00:30:16en 20 ans.
00:30:17Chers collègues
00:30:18du Bloc Central
00:30:19et de LR,
00:30:21je sais que parmi vous
00:30:22certains s'interrogent
00:30:23toujours sur la pertinence
00:30:24de cette réforme.
00:30:25Souvenez-vous
00:30:25de vos collègues
00:30:26Quentin Bataillon
00:30:27et Jean-Jacques Gauthier
00:30:27qui écrivaient en 2023
00:30:29« Les médias publics
00:30:30sont arrivés
00:30:31au bout
00:30:31de la logique d'économie.
00:30:33Si la tendance
00:30:34se poursuivait,
00:30:35elle engendrerait
00:30:36de vrais risques
00:30:36pour le financement
00:30:37de la création
00:30:38et le niveau
00:30:39des emplois. »
00:30:41Comment croire
00:30:41à la sincérité
00:30:42du gouvernement,
00:30:43à votre sincérité,
00:30:44quand une note interne
00:30:45de Bercy
00:30:46révélée par l'humanité
00:30:47pointe la réforme
00:30:48de l'audiovisuel public
00:30:48comme source
00:30:49de nouvelles économies
00:30:50budgétaires
00:30:51pour boucler
00:30:52le budget 2026 ?
00:30:54Alors dites-moi,
00:30:55quelle entreprise privée
00:30:56qui a perdu un tiers
00:30:58de ses capacités budgétaires
00:31:00serait capable
00:31:00de rivaliser
00:31:01avec nos médias publics ?
00:31:03Nous avons
00:31:03le premier groupe
00:31:04Radio-Français
00:31:05en termes d'audience,
00:31:06le premier groupe
00:31:06Télé-Français
00:31:07en termes d'audience,
00:31:08le premier site internet
00:31:09d'information de France
00:31:10avec franceinfo.fr,
00:31:12un podcast
00:31:13écouté sur deux
00:31:14en France
00:31:14et produit par Radio-France.
00:31:16France Inter gagne
00:31:17500 000 nouveaux auditeurs
00:31:19cette année,
00:31:19France Culture
00:31:2023% d'audience
00:31:22en un an
00:31:22chez les moins
00:31:23de 35 ans.
00:31:24Avec France 3,
00:31:25France Info
00:31:26et France Inter,
00:31:27notre service public
00:31:28de l'audiovisuel
00:31:29occupait en 2024
00:31:30les trois premières marches
00:31:32du podium
00:31:33en termes de qualité
00:31:34et de confiance
00:31:35dans l'information
00:31:36des médias français
00:31:37devant le journal
00:31:39Le Monde.
00:31:41Je pourrais vous citer
00:31:42une litanie
00:31:42de chiffres
00:31:43qui montre
00:31:43que l'audiovisuel français
00:31:45fait déjà tant
00:31:45avec si peu.
00:31:48Seule, peut-être,
00:31:49la BBC réalise
00:31:50de meilleures audiences
00:31:51en Europe.
00:31:52Et si vous étiez sincère,
00:31:53Madame la Ministre,
00:31:54vous diriez,
00:31:55quand vous parlez
00:31:56de BBC à la française,
00:31:58que cette dernière
00:31:59le fait avec
00:32:00deux fois plus
00:32:01de budget
00:32:02que celui
00:32:03de l'audiovisuel français.
00:32:04Si vous étiez sincère,
00:32:06vous vous engageriez
00:32:06à sortir le carnet de chèques,
00:32:08Madame Dati.
00:32:08C'est ce que nous proposons,
00:32:10nous, avec une nouvelle
00:32:11contribution affectée
00:32:12et proportionnelle
00:32:13à l'audiovisuel public,
00:32:14travailler avec
00:32:15l'économiste
00:32:15Julia Cagé
00:32:16pour la rendre juste,
00:32:17adaptée aux ressources
00:32:18de chacun,
00:32:19car il nous faut
00:32:19réapprendre
00:32:20que l'information
00:32:21a un coût,
00:32:23celui de l'enquête,
00:32:24du travail journalistique
00:32:25et qu'il n'y a pas
00:32:25de politique de défense
00:32:27digne de ce nom
00:32:28dans un contexte
00:32:28géopolitique
00:32:29si tourmonté
00:32:30sans un réarmement
00:32:32informationnel
00:32:33dont le cœur
00:32:34doit être
00:32:34notre service public.
00:32:36Si l'audiovisuel
00:32:38public français
00:32:39est aujourd'hui
00:32:40l'un des plus solides
00:32:41dans le paysage européen
00:32:42par la force
00:32:43de ses audiences
00:32:43et la qualité
00:32:44de ses offres,
00:32:45c'est d'abord
00:32:45par l'engagement
00:32:46incroyable
00:32:47de ces personnels
00:32:48qui croient profondément
00:32:49dans le métier
00:32:50de journaliste,
00:32:51qui croient profondément
00:32:52dans l'exception
00:32:53culturelle française,
00:32:54c'est-à-dire
00:32:55les deux missions principales
00:32:56du service public
00:32:57audiovisuel.
00:32:58Je loue leur travail
00:32:59et je m'adresse à eux
00:33:00car je sais
00:33:01qu'ils nous écoutent.
00:33:02Merci aux journalistes
00:33:04de terrain
00:33:04qui parcourent la France
00:33:05pour rapporter l'information
00:33:06de proximité.
00:33:08L'information,
00:33:08ce n'est pas que Paris.
00:33:10Je m'adresse à vous
00:33:11particulièrement,
00:33:12chers collègues élus
00:33:12des territoires ruraux
00:33:14et périurbains.
00:33:14Nous avons la chance
00:33:15à travers le réseau
00:33:16France 3 et France Bleu
00:33:18de médiatiser
00:33:19l'actualité politique,
00:33:20économique, sportive
00:33:21et culturelle
00:33:21de notre pays
00:33:22dans toute sa diversité,
00:33:24y compris linguistique.
00:33:26Sans eux,
00:33:26comment vivrait
00:33:26la démocratie lotiale ?
00:33:28Sans leur studio
00:33:29d'enregistrement,
00:33:30comment se lanceraient
00:33:31nos artistes locaux ?
00:33:33Merci aux formations
00:33:34musicales de Radio France
00:33:35qui font vivre
00:33:36le patrimoine
00:33:36de la musique classique
00:33:37dans notre pays.
00:33:38Merci au chœur
00:33:39de Radio France
00:33:40qui est le dernier chœur
00:33:41symphonique professionnel
00:33:42permanent de France.
00:33:44Merci aux journalistes
00:33:45et aux correspondants
00:33:46de presse à l'étranger.
00:33:47On ne mesure pas
00:33:48toujours la chance
00:33:49que nous avons
00:33:50d'avoir un tel réseau
00:33:51qui permet la lecture
00:33:52d'une information
00:33:53aussi fiable
00:33:54et sourcée
00:33:54de ce qui se passe
00:33:55dans le monde.
00:33:56Merci à vous
00:33:57qui faites ce métier
00:33:57dans des conditions
00:33:58d'emplois parfois
00:33:59extrêmement dégradées
00:34:01et dans des conditions
00:34:02géopolitiques
00:34:03parfois particulièrement
00:34:04dangereuses.
00:34:06Merci aux techniciens,
00:34:08équipes de production,
00:34:09de réalisation
00:34:09qui œuvrent
00:34:10à la création
00:34:11des programmes
00:34:11disposant d'une qualité
00:34:13d'image et de son
00:34:14parmi les meilleurs
00:34:14du monde.
00:34:15Merci aux journalistes,
00:34:16reporters d'images,
00:34:17aux rédacteurs,
00:34:18preneurs de son,
00:34:18monteurs, mixeurs,
00:34:19etc.
00:34:20qui, malgré ces baisses
00:34:22de budget régulières,
00:34:24récurrentes,
00:34:25ont tenu haut et fort
00:34:27le service public.
00:34:28Ce n'est pas les seuls
00:34:29d'ailleurs agents
00:34:29du service public
00:34:30qui ont tenu.
00:34:31Mais maintenant,
00:34:32ne venons pas
00:34:32les affaiblir davantage.
00:34:34Nous soutenons
00:34:35votre mobilisation,
00:34:37cette large insert
00:34:38syndicale unie
00:34:39de France Télévisions,
00:34:40Alina,
00:34:40Radio France en grève
00:34:41contre ce désastreux
00:34:43projet de réforme.
00:34:44Même à France Média Monde,
00:34:45solidaire des autres
00:34:46entreprises publiques
00:34:47alors que nous avons pu
00:34:48sortir France Média Monde
00:34:50du projet de réforme.
00:34:52Si nous nous opposons
00:34:53à cette réforme,
00:34:54c'est parce que
00:34:55ces talents nous rendent
00:34:55fiers de notre expérience
00:34:57culturelle française
00:34:59et que nous savons
00:35:00que ce sont précisément
00:35:01l'expertise
00:35:02et la diversité
00:35:02de ces cultures professionnelles
00:35:04qui sont à la source
00:35:05de la créativité
00:35:06qu'on retrouve sur ces antennes.
00:35:08C'est ce à quoi
00:35:09vient s'attaquer
00:35:09cette réforme
00:35:10en cassant
00:35:11les entreprises publiques
00:35:12par la filialisation
00:35:13et en fusionnant
00:35:14les réactions télé et radio,
00:35:16en mutualisant à tout va
00:35:17au mépris des métiers
00:35:18et pour un objectif
00:35:20purement comptable
00:35:20imposé par Bercy.
00:35:22Car on ne fait pas
00:35:23de la radio
00:35:25comme on fait
00:35:25de la télé.
00:35:27On n'informe pas
00:35:28de la même manière,
00:35:29on ne raconte pas
00:35:30le monde
00:35:30avec les mêmes outils.
00:35:32A la radio,
00:35:33on décrit l'image
00:35:33sans la montrer.
00:35:35L'atmosphère
00:35:36et la ponctuation
00:35:36sont déterminantes.
00:35:38A la télé,
00:35:39le décor,
00:35:39les scènes et l'image
00:35:40en disent autant,
00:35:41si ce n'est plus
00:35:41que le commentaire lui-même.
00:35:43Pour paraphraser
00:35:44une syndicaliste
00:35:45de France Média Monde
00:35:46que je salue par ailleurs,
00:35:47fusionner Radio France
00:35:48et France Télévisions,
00:35:49ce serait comme fusionner
00:35:50Air France et la SNCF,
00:35:52au prétexte
00:35:54que ce sont
00:35:54deux entreprises
00:35:55de transport.
00:35:56Écouter la radio
00:35:57ou un podcast,
00:35:59regarder les vidéos,
00:36:00ce n'est pas
00:36:00la même chose.
00:36:01Voyager en avion,
00:36:02ce n'est pas voyager en train.
00:36:04Cette réforme
00:36:05sent bon la technocratie
00:36:08et elle produira
00:36:09les mêmes effets
00:36:09que partout.
00:36:10La fusion des médias
00:36:11radio et télé
00:36:12entraînera une chute
00:36:14des audiences radio.
00:36:15Nous en sommes témoins
00:36:16en France,
00:36:17dans le privé
00:36:17où ça a été mis en oeuvre,
00:36:18Madame la ministre le citait,
00:36:20on a moins 27%
00:36:21d'audience
00:36:21pour la radio RTL,
00:36:23moins 34%
00:36:24sur la même période,
00:36:262017-2024,
00:36:27pour RMC,
00:36:28donc le média 360
00:36:29altère,
00:36:31affaiblit
00:36:32terriblement
00:36:32la radio.
00:36:34Et ce n'est pas pour rien
00:36:34que l'audiovisuel
00:36:35public australien
00:36:36vient de revenir
00:36:37cette année
00:36:38sur la réforme
00:36:39de la fusion radio-télé
00:36:40qu'ils avaient amorcée
00:36:41l'année dernière.
00:36:42Cette réforme
00:36:44porte un risque
00:36:44démocratique
00:36:45majeur
00:36:46parce que les médias
00:36:47publics
00:36:47sont un support
00:36:48essentiel
00:36:49du débat politique.
00:36:50C'est de leur indépendance
00:36:51que dépend notre droit
00:36:52d'accéder
00:36:53à une information
00:36:53honnête.
00:36:55Nous n'avons eu
00:36:55de cesse
00:36:56de dénoncer
00:36:56le risque
00:36:57d'une réforme
00:36:57de gouvernance
00:36:58sur l'indépendance
00:36:58des médias
00:36:59vis-à-vis
00:36:59de l'exécutif.
00:37:01Arrêtons de penser
00:37:02naïvement
00:37:02que ce risque
00:37:03est lointain.
00:37:04On l'observe
00:37:04partout en Europe
00:37:05chez les amis
00:37:06hongrois ou italiens
00:37:07de Mme Le Pen.
00:37:09Deux verrous
00:37:10peuvent protéger
00:37:10les médias publics
00:37:11des pressions
00:37:12de l'exécutif.
00:37:13Un haut niveau
00:37:14de financement
00:37:14garanti
00:37:15et prévisible
00:37:16une gouvernance
00:37:17capable
00:37:18de résister
00:37:18aux assauts
00:37:19du gouvernement.
00:37:21En supprimant
00:37:21la redevance
00:37:22et en mettant
00:37:22les médias publics
00:37:23sous tension budgétaire
00:37:24depuis de nombreuses années
00:37:25le premier verrou
00:37:26est extrêmement fragilisé.
00:37:28Avec cette réforme
00:37:29qui va centraliser
00:37:30la gouvernance
00:37:31dans un PDG unique
00:37:32doté de tous les pouvoirs
00:37:34avec un seul directeur
00:37:35de l'information
00:37:35comme on peut le lire
00:37:36dans le rapport bloc
00:37:37vous vous apprêtez
00:37:38à faire sauter
00:37:39le second.
00:37:41Cette réforme
00:37:41est une attaque frontale
00:37:43contre l'indépendance
00:37:44des médias publics.
00:37:45En instaurant
00:37:46une holding exécutive
00:37:47dotée d'un pouvoir
00:37:48de nomination
00:37:48de pilotage stratégique
00:37:50et de répartition
00:37:51des budgets
00:37:51vous tuez
00:37:52toute autonomie réelle
00:37:53des filiales.
00:37:54France Télé
00:37:55Radio France
00:37:56Lina
00:37:56deviendront de simples
00:37:57opérateurs aux ordres
00:37:58contraints de rentrer
00:37:59dans un moule unique
00:38:00avec une ligne éditoriale
00:38:02dictée d'en haut.
00:38:04C'est un recul
00:38:05historique
00:38:05qui se fait
00:38:06sans respect
00:38:07ni du personnel
00:38:09ni du Parlement.
00:38:11Le recours
00:38:11à une proposition
00:38:12de loi sénatoriale
00:38:13vous permet
00:38:13d'éviter
00:38:14l'étude d'impact.
00:38:16Sachez
00:38:16aussi que
00:38:17les représentants
00:38:18du personnel
00:38:18n'ont été auditionnés
00:38:19par les rédacteurs
00:38:20du rapport bloc
00:38:21que le jour
00:38:22où le rapport bloc
00:38:22a été publié.
00:38:24Quel immense respect !
00:38:26Et cette réforme
00:38:26vous la faites
00:38:27au pire moment.
00:38:28Au moment où la démocratie
00:38:30est assaillie
00:38:30par la désinformation,
00:38:31les deepfakes,
00:38:32les ingérences étrangères.
00:38:33Au moment où les milliardaires
00:38:34transforment des chaînes
00:38:35en usines à talk show
00:38:36de propagande.
00:38:38Alors qu'il faudrait
00:38:38renforcer la capacité
00:38:39d'action,
00:38:40vous les enfermez,
00:38:42nos entreprises,
00:38:43dans une structure
00:38:43verticale et rigide
00:38:45qui met leur indépendance
00:38:46en danger.
00:38:48Madame Dati,
00:38:50comment croire
00:38:50qu'une réforme
00:38:51des médias publics
00:38:52portée par un gouvernement
00:38:53qui déteste les journalistes
00:38:54va renforcer leur indépendance ?
00:38:56Vous et le président
00:38:57de la République
00:38:58n'avez de cesse
00:38:59de dénigrer
00:38:59l'audiovisuel public.
00:39:01En 2018,
00:39:02Emmanuel Macron lui-même,
00:39:03après une enquête
00:39:03sur sa campagne
00:39:04et l'en déplût,
00:39:05déclarait que
00:39:06l'audiovisuel public
00:39:07est la honte de la République.
00:39:09Votre passe d'armes
00:39:10récente,
00:39:11avec le journaliste
00:39:12Patrick Cohen,
00:39:12illustre votre vision
00:39:13du rapport
00:39:14entre la politique
00:39:15et la presse.
00:39:16La meilleure défense,
00:39:17c'est l'attaque.
00:39:18Comment croire
00:39:19dans la sincérité
00:39:20d'une réforme
00:39:21qui touche intimement
00:39:22aux faits démocratiques
00:39:23portée par une ministre
00:39:24qui enchaîne
00:39:25les procès-bâillons
00:39:26contre les journalistes
00:39:27de ce pays ?
00:39:28Oui,
00:39:29qui enchaîne
00:39:29les procès-bâillons
00:39:30avec à votre actif
00:39:31trois procès
00:39:33contre le nouvel obs,
00:39:34quatre contre Libération,
00:39:36deux contre le canard
00:39:37enchaînés.
00:39:38Vous les perdez
00:39:38à chaque fois,
00:39:38mais peu importe,
00:39:39parce que vous savez
00:39:40très bien
00:39:40que même perdus,
00:39:41ils prennent du temps,
00:39:42de l'énergie
00:39:43et de l'argent
00:39:43aux journaux
00:39:44qui se défendent.
00:39:45Vous parlez
00:39:46de rumeurs
00:39:47quand certains rapportent
00:39:48vos coups de fil
00:39:48véhément
00:39:49aux patrons de presse.
00:39:50Mais ça commence
00:39:50à faire beaucoup de rumeurs,
00:39:51Madame la Ministre.
00:39:53On doute.
00:39:54Comment ne pas douter
00:39:55de votre sincérité ?
00:39:58Et qui applaudit
00:39:59ce projet ?
00:40:00Le Rassemblement National,
00:40:01bien sûr,
00:40:02dont les représentants
00:40:02vous servent
00:40:03de vote d'appoint
00:40:04par-ci, par-là.
00:40:04On le voyait d'ailleurs
00:40:05dans les colonnes du Monde
00:40:07à défendre
00:40:07un plafonnement
00:40:08des recettes publicitaires
00:40:09des sociétés publiques.
00:40:10Car les médias publics,
00:40:12ça vous arrangera,
00:40:13seront alors
00:40:13pris en tenaille,
00:40:15pertes de financement public,
00:40:16comme la note de Bercy
00:40:17le préconise,
00:40:18et pertes de recettes
00:40:19publicitaires.
00:40:19Il n'en résultera
00:40:20qu'un affaissement
00:40:21de la qualité
00:40:22des programmes
00:40:23et des audiences,
00:40:24tout bénef pour les médias privés
00:40:25qui pourront se nourrir
00:40:26sur la bête,
00:40:27tout bénef pour le pouvoir politique
00:40:29qui pourra exiger des choses
00:40:30sur le contenu
00:40:31en échange
00:40:31de moyens supplémentaires.
00:40:33Je m'adresse à vous,
00:40:34mes collègues macronistes,
00:40:36qui êtes sincères
00:40:37dans l'indispensable barrage
00:40:38contre l'extrême droite.
00:40:40N'allez pas pactiser
00:40:41avec l'extrême droite.
00:40:43Ne bradez pas
00:40:44le service public
00:40:44de l'audiovisuel
00:40:45sur un deal parisien.
00:40:47Le RN a compris
00:40:48que, fragilisé aujourd'hui
00:40:50par cette réforme,
00:40:51il leur sera plus facile
00:40:52de mettre
00:40:53le service public
00:40:54de l'audiovisuel
00:40:55au pas demain.
00:40:57Plafonner les recettes
00:40:57publicitaires avec eux,
00:40:59c'est soit la mise au pas,
00:41:01soit la mise à mort
00:41:02du service public
00:41:03de l'audiovisuel
00:41:03si, un jour,
00:41:05malheureusement,
00:41:06ils arrivent au pouvoir.
00:41:08Chers collègues,
00:41:09si votre attachement
00:41:10à la liberté de la presse
00:41:11et au service public
00:41:12de l'audiovisuel est sincère,
00:41:13rejeter ce texte
00:41:15et voter cette motion.
00:41:19Je vous remercie.
00:41:24La parole est à monsieur le rapporteur.
00:41:26Merci, monsieur le président,
00:41:28madame la ministre,
00:41:28mes chers collègues,
00:41:29chers collègues écologistes.
00:41:31Merci pour votre motion de rejet
00:41:33tout en nuance
00:41:33et en modération.
00:41:34Alors j'entends
00:41:35que nous devrions,
00:41:36nous voudrions tuer
00:41:36l'audiovisuel public,
00:41:37rien que, pas le moins.
00:41:39Nous voudrions détruire
00:41:41le service public
00:41:42de l'audiovisuel
00:41:43et vous voulez nous expliquer
00:41:45que nous multiplierons
00:41:46les procédures Bayon,
00:41:48que nous voulons mettre au pas
00:41:49les salariés
00:41:49de l'audiovisuel public.
00:41:50Chers collègues taillés polluants,
00:41:53savez-vous
00:41:53quel homme politique,
00:41:55français,
00:41:56c'est la question,
00:41:57c'est le jeu des 1000 francs,
00:41:58comme sur Radio France,
00:41:581000 euros,
00:41:59savez-vous
00:42:00quelle personnalité politique
00:42:02a été condamnée,
00:42:04a été condamnée,
00:42:05ma chère collègue,
00:42:05pour injure publique
00:42:07et diffamation
00:42:08envers Radio France,
00:42:09pour avoir qualifié
00:42:09les journalistes
00:42:10de France Info
00:42:11d'abrutis
00:42:12et de menteurs.
00:42:13Condamnés par la justice française,
00:42:15Jean-Luc Mélenchon,
00:42:16votre soutien.
00:42:17Ne venez pas
00:42:17nous donner des leçons,
00:42:18ici,
00:42:19des protections
00:42:21des journalistes
00:42:21du service public.
00:42:22Jamais,
00:42:23jamais,
00:42:24jamais un dirigeant
00:42:25du bloc central,
00:42:29chers collègues
00:42:30de gauche,
00:42:31n'a qualifié
00:42:31les journalistes
00:42:32de l'audiovisuel public
00:42:33d'abrutis
00:42:34et de menteurs
00:42:35et n'a été condamné
00:42:36à 500 euros d'amende
00:42:37et 3 000 euros
00:42:38de dommages
00:42:39et intérêts
00:42:39pour Radio France.
00:42:41Chers collègues,
00:42:42quand on a un allié...
00:42:44Quand on a un allié...
00:42:45Non,
00:42:49mais comme,
00:42:49chère collègue,
00:42:50comme la collègue
00:42:51a passé
00:42:51toute sa déclaration
00:42:53à nous accuser
00:42:54de vouloir mettre au pas
00:42:55les journalistes
00:42:56de l'audiovisuel,
00:42:56je voudrais rappeler
00:42:57quand même
00:42:57que vous êtes allié
00:42:58à une personnalité politique
00:43:00qui a été condamnée
00:43:01pour injure
00:43:02envers les salariés
00:43:03de Radio France,
00:43:04abrutis et menteurs,
00:43:05mais ce n'est pas important,
00:43:06je l'entends
00:43:07parce que quand ça vient
00:43:07de Jean-Luc Mélenchon,
00:43:08ce n'est pas grave.
00:43:10Puisque vous me parlez...
00:43:11Plus que vous me parlez...
00:43:13Puisque vous parlez
00:43:14de fond.
00:43:15Puisque vous parlez...
00:43:17Chers collègues,
00:43:18chers collègues,
00:43:19est-ce que c'est anodin
00:43:19d'être condamné
00:43:20pour injure
00:43:21envers des journalistes
00:43:21de France Info ?
00:43:23Est-ce que c'est anodin ?
00:43:24Est-ce que c'est anodin ?
00:43:26Est-ce que c'est anodin ?
00:43:27Bon, OK.
00:43:29Très bien, très bien, très bien.
00:43:31Il y a un président de séance
00:43:33ou...
00:43:34Monsieur le rapporteur.
00:43:36Monsieur le rapporteur.
00:43:37Je me fais attaquer
00:43:37depuis une heure.
00:43:38Chers collègues,
00:43:39du calme.
00:43:39Monsieur le rapporteur,
00:43:41attendez.
00:43:42Vous faites le choix
00:43:43d'interpeller la tribune.
00:43:45Admettez que la tribune
00:43:46vous répond.
00:43:47Si vous ne souhaitez pas
00:43:48interpeller la tribune,
00:43:49continuez votre propos
00:43:50jusqu'au bout
00:43:51et ne répondez pas
00:43:53aux interpellations
00:43:54et n'interpellez pas
00:43:54la tribune.
00:43:55Je vous remercie.
00:43:56Monsieur le président,
00:43:58je voulais juste rappeler
00:43:59ce fait car on vient
00:44:00de recevoir 10 minutes
00:44:01de leçon
00:44:01de notre collègue
00:44:02sur le fond.
00:44:03Maintenant,
00:44:03je vais vous répondre
00:44:04sur le fond.
00:44:04Sur le fond de la réforme.
00:44:09Vous nous expliquez,
00:44:14chers collègues,
00:44:15que le deuxième public
00:44:16appartiendrait
00:44:17à vous,
00:44:20députés de gauche,
00:44:22que le deuxième public
00:44:23appartiendrait
00:44:23à ses salariés,
00:44:25à ses syndicalistes.
00:44:26Nous vous expliquons
00:44:27nous vous expliquons
00:44:28ici que le deuxième public
00:44:30appartient à tous les Français
00:44:31et aux députés
00:44:32de tous les bords politiques.
00:44:34Et ce que je regrette,
00:44:35et j'en terminerai là,
00:44:36ce que je regrette,
00:44:37c'est qu'avec votre motion
00:44:37de rejet,
00:44:38chers collègues,
00:44:39vous refusez le débat.
00:44:40Et vous refusez le débat
00:44:41parce que vous savez
00:44:41qu'il y a une majorité
00:44:42ici pour voter ce texte.
00:44:44Il y a une majorité
00:44:44en commission.
00:44:45Le texte a été voté
00:44:47en commission.
00:44:47Ce n'est pas vrai.
00:44:48Il n'a pas été voté
00:44:49avec les voix de l'extrême droite.
00:44:49Il a été voté
00:44:50avec les voix du bloc central,
00:44:51chers collègues.
00:44:52Et parce que vous voyez
00:44:55un risque
00:44:56que ce texte passe
00:44:57et soit voté,
00:44:59vous déposez aujourd'hui
00:45:00une motion de rejet
00:45:00et tout à l'heure,
00:45:02plus de 800 amendements.
00:45:04C'est lamentable.
00:45:04Ce que vous nous demandons,
00:45:06ce que nous vous demandons,
00:45:06si je peux m'exprimer,
00:45:08ce que nous vous demandons,
00:45:10ce que nous vous demandons,
00:45:14ce que nous vous demandons,
00:45:16ce que nous vous demandons,
00:45:20je ne peux pas écouter,
00:45:21chers collègues.
00:45:22Je pense que chacun
00:45:23peut écouter.
00:45:24Justement, chers collègues,
00:45:25ce que nous vous demandons,
00:45:26c'est de pouvoir débattre
00:45:28idée contre idée,
00:45:29argument contre argument.
00:45:30Vous expliquez pourquoi
00:45:31nous pensons que la création
00:45:33de cette holding...
00:45:38Madame Lernos,
00:45:39est-ce qu'on peut
00:45:40laisser terminer le rapporteur ?
00:45:43Je ne suis pas troublé,
00:45:44mais j'essaye de parler
00:45:45dans un contexte
00:45:46un peu plus apaisé.
00:45:48C'est pas grave.
00:45:52Si vous permettez
00:45:53que je termine.
00:45:58S'il vous plaît,
00:45:59monsieur le rapporteur.
00:46:00Merci, monsieur le président.
00:46:01Allez-y.
00:46:02Pour terminer en quelques mots,
00:46:05puisque le débat est vif et engagé,
00:46:07nous souhaitons
00:46:07qu'il puisse avoir lieu.
00:46:08Nous souhaitions pouvoir débattre,
00:46:10comme nous l'avons fait en commission.
00:46:11Argument contre argument,
00:46:13idée contre idée,
00:46:14projet contre projet,
00:46:15vision de l'audiode public,
00:46:16contre vision de l'audiode public.
00:46:18C'est pour ça que nous regrettons
00:46:19cette motion de rejet
00:46:20et que nous appelons
00:46:21nos collègues,
00:46:21quelle que soit leur place
00:46:22sur ces bancs,
00:46:23à la rejeter
00:46:24pour que le débat ait lieu
00:46:25et que nous puissions voter
00:46:26ce texte important.
00:46:27Il en va aussi
00:46:28de l'avenir
00:46:29de notre vision de l'audiode public
00:46:30et de notre démocratie.
00:46:31Je vous remercie.
00:46:31Je vous remercie,
00:46:33monsieur le rapporteur.
00:46:35Je vous annonce
00:46:35que sur la motion de rejet préalable,
00:46:37je suis saisi
00:46:37par le groupe écologiste social
00:46:39d'une demande
00:46:40de scrutin public.
00:46:43Le scrutin est annoncé
00:46:44dans l'enceinte
00:46:44de l'Assemblée nationale.
00:46:45Nous en venons
00:46:45aux explications de vote.
00:46:48Deux minutes par orateur.
00:46:49Monsieur Philippe Ballard
00:46:50pour le Rassemblement national.
00:46:52Merci, monsieur le président.
00:46:54Merci d'écouter l'orateur.
00:46:56Madame la ministre,
00:46:57madame, monsieur les rapporteurs,
00:46:59chers collègues.
00:46:59Nous nous retrouvons donc aujourd'hui
00:47:00pour débattre
00:47:01de l'audiovisuel public français.
00:47:04C'est pourquoi je m'étonne
00:47:05de voir cette motion
00:47:06de rejet venir de la gauche
00:47:08si prompte,
00:47:09on l'a encore entendu
00:47:10il y a quelques instants,
00:47:11à vouloir défendre
00:47:11l'audiovisuel public
00:47:13mais qui refuse aujourd'hui
00:47:14tout bonnement le débat.
00:47:16Nous, par contre,
00:47:17au Rassemblement national,
00:47:18on aime le débat.
00:47:19Je crois, chers collègues,
00:47:21que nous avons pu voir
00:47:22ces derniers jours
00:47:22et il nous prouve
00:47:24à nouveau aujourd'hui
00:47:25que la gauche
00:47:25de cet hémicycle
00:47:26ne cherche plus
00:47:28à travailler
00:47:28dans l'intérêt
00:47:29de la France
00:47:29et des Français
00:47:30mais s'est enfermée
00:47:31dans un secte perpétuel
00:47:33d'agistation
00:47:33et de gesticulation politique
00:47:35sans but
00:47:36si ce n'est celui
00:47:37de tenter d'exister
00:47:38dans le débat public.
00:47:39Les Français
00:47:40attendent de nous
00:47:41du sérieux
00:47:42et je pense que le sujet
00:47:43de la souveraineté
00:47:44audiovisuelle français
00:47:45est un sujet majeur
00:47:47et ô combien important.
00:47:48Alors, vous le savez,
00:47:48le texte qui sera peut-être
00:47:50en discussion
00:47:50n'est clairement
00:47:51pas notre projet.
00:47:52Nous voulons une privatisation
00:47:54certes partielle
00:47:56mais importante
00:47:56de l'audiovisuel public.
00:47:58que les GAFAM,
00:47:59YouTube, TikTok,
00:48:00Rode
00:48:01et notre audiovisuel
00:48:02privé
00:48:03comme public
00:48:03d'ailleurs
00:48:04se transforment en proie.
00:48:06Notre audiovisuel
00:48:07doit bouger,
00:48:08se transformer,
00:48:09évoluer
00:48:09pour simplement
00:48:10conserver notre souveraineté
00:48:12audiovisuelle.
00:48:13Nous devons lui donner
00:48:14de l'air
00:48:14en supprimant
00:48:15des règles
00:48:16qui datent
00:48:17tout simplement
00:48:17du siècle dernier.
00:48:19Je pense que personne ici
00:48:20ne souhaite avoir
00:48:21pour seul choix
00:48:22qu'entre Netflix,
00:48:24Amazon,
00:48:25Disney+,
00:48:26YouTube,
00:48:27TikTok,
00:48:27etc.
00:48:28A ce propos,
00:48:29nous espérons
00:48:29que le chapitre 2
00:48:30sera préservé.
00:48:32Bon,
00:48:32on peut toujours rêver,
00:48:34on ne s'y achemine pas.
00:48:35Car nous devons
00:48:35nous atteler dès maintenant
00:48:36à une réflexion
00:48:37sur la défense
00:48:38de notre souveraineté
00:48:39audiovisuelle.
00:48:40Nous n'avons plus
00:48:41le temps d'attendre.
00:48:42Nous devons
00:48:42au plus vite
00:48:43renforcer
00:48:44les acteurs français
00:48:45en engageant
00:48:45un processus
00:48:47de concentration
00:48:47favorisé
00:48:48par l'article 12
00:48:49notamment
00:48:50qui malheureusement
00:48:51a été supprimé
00:48:53en commission.
00:48:54Alors concernant
00:48:54l'audiovisuel public,
00:48:55des questions se posent.
00:48:56Y a-t-il
00:48:57un parfait respect
00:48:58du pluralisme,
00:48:59des courants de pensée,
00:49:00je ne parle pas
00:49:01du temps de parole,
00:49:02des politiques
00:49:02mesurées par l'ARCOM
00:49:04mais des idées
00:49:05véhiculées
00:49:06par les différents programmes,
00:49:08c'est-à-dire
00:49:08très souvent
00:49:08à sens unique,
00:49:09mais là,
00:49:10on vaut
00:49:10bien pensants,
00:49:11politiquement corrects,
00:49:13que ces idées,
00:49:14j'en terminerai par là,
00:49:15soient portées
00:49:16par un média audiovisuel
00:49:17privé,
00:49:17il n'y a aucun souci,
00:49:18le problème,
00:49:19c'est que l'audiovisuel
00:49:20public est...
00:49:20Je vais,
00:49:22on va essayer de garder,
00:49:23s'il vous plaît,
00:49:24non mais on est au début
00:49:25de cette discussion,
00:49:27on va regarder le rythme de deux minutes.
00:49:28Madame Céline Calvez
00:49:30pour le groupe
00:49:30Ensemble pour la République,
00:49:32allez-y.
00:49:32Merci,
00:49:33Monsieur le Président,
00:49:34Madame la Ministre,
00:49:36Madame,
00:49:36Monsieur le Rapporteur,
00:49:37Madame la Présidente
00:49:38de la Commission,
00:49:39Madame Thalier-Pollian,
00:49:40mes chers collègues,
00:49:41alors vous nous invitez
00:49:42aujourd'hui à rejeter
00:49:43par cette motion
00:49:45un débat,
00:49:46un débat parlementaire
00:49:48sur l'avenir
00:49:48de notre audiovisuel public.
00:49:49Je crois que l'avenir
00:49:50de l'audiovisuel public
00:49:51mérite qu'on puisse
00:49:52y consacrer quelques temps
00:49:53et donc par là,
00:49:55je veux redire
00:49:56que ce rejet,
00:49:57s'il était adopté,
00:49:57ça enverrait un signal
00:49:59vraiment profondément négatif,
00:50:01non seulement
00:50:01à nos concitoyens,
00:50:03comment les parlementaires
00:50:04arrivent à se dessaisir
00:50:05eux-mêmes
00:50:06de leur faculté
00:50:06à pouvoir débattre,
00:50:08mais aussi aux milliers
00:50:09de salariés
00:50:10de l'audiovisuel public
00:50:11qui attendent
00:50:12depuis trop longtemps
00:50:13des réponses claires
00:50:14sur leur avenir.
00:50:16Cela fait maintenant
00:50:17des années
00:50:17que le Parlement
00:50:18tergiverse
00:50:19sur une réforme
00:50:20de la gouvernance.
00:50:22Plusieurs fois,
00:50:22les débats ont été
00:50:23suspendus,
00:50:24reportés,
00:50:25mis en pause.
00:50:26Résultat,
00:50:27l'incertitude
00:50:28perdure.
00:50:30La gouvernance
00:50:31de l'audiovisuel public
00:50:32fonctionne aujourd'hui
00:50:33dans le brouillard
00:50:33et c'est ce flou
00:50:35qui crée
00:50:35l'angoisse,
00:50:36la tension,
00:50:38l'immobilisme.
00:50:39C'est précisément
00:50:39pour y mettre fin
00:50:40que cette proposition
00:50:41de loi,
00:50:42amendée en commission,
00:50:43mérite d'être débattue
00:50:44ici,
00:50:45en séance.
00:50:46Le travail en commission
00:50:47s'est déroulé
00:50:48dans des bonnes conditions.
00:50:49On a eu des échanges.
00:50:50Pourquoi on ne pourrait
00:50:51pas les avoir ici
00:50:52dans cet hémicycle ?
00:50:54L'audiovisuel public
00:50:55et plusieurs l'ont déjà
00:50:55rappelé,
00:50:56ça joue un rôle central
00:50:57dans la vie démocratique,
00:50:59culturelle et sociale
00:51:00de notre pays.
00:51:01Ça mérite mieux
00:51:02qu'un rejet de principe.
00:51:03Il a besoin
00:51:04d'un véritable projet
00:51:05de gouvernance
00:51:06stable et lisible
00:51:07à la hauteur
00:51:08des enjeux
00:51:08de souveraineté,
00:51:09de pluralisme.
00:51:11Et c'est ce en quoi
00:51:12nous avons pu
00:51:13amender en commission,
00:51:14l'encadrer,
00:51:15pour permettre
00:51:16que ce pilotage
00:51:17qui pourra être fait
00:51:18avec cette nouvelle holding
00:51:20puisse le faire
00:51:21dans des bonnes conditions,
00:51:22notamment avec
00:51:23une meilleure place
00:51:24du Parlement
00:51:25pour pouvoir le contrôler.
00:51:26Alors,
00:51:27le rejeter,
00:51:27c'est prolonger
00:51:28l'immobilisme,
00:51:29le discuter,
00:51:29et bien c'est enfin
00:51:30offrir peut-être
00:51:31une meilleure boussole
00:51:32encore à l'audiovisuel public.
00:51:33Je vous invite donc,
00:51:34mes chers collègues,
00:51:35à rejeter cette motion
00:51:36de rejet préalable
00:51:37et à faire vivre ici
00:51:38le débat.
00:51:40Je vous remercie.
00:51:41La parole est à monsieur
00:51:42Aurélien Saint-Toul
00:51:43pour le groupe LFI-NFP.
00:51:53Merci.
00:51:59Monsieur le Président,
00:52:03Madame la Ministre,
00:52:04Madame la Présidente
00:52:05de la Commission,
00:52:06Madame,
00:52:06Monsieur,
00:52:06les rapporteurs,
00:52:07évidemment,
00:52:08mon groupe va voter
00:52:08cette motion de rejet.
00:52:10La proposition de loi
00:52:11que nous étudions
00:52:11pose problème
00:52:12à tous les points de vue.
00:52:13Bien entendu,
00:52:14elle est insincère.
00:52:15A l'origine,
00:52:16il s'agissait d'organiser
00:52:17la fusion de la radio
00:52:19et de la télévision publique.
00:52:20L'absurdité de l'idée
00:52:21a obligé ses partisans
00:52:23à reculer
00:52:23et à trouver
00:52:24une formule moins brutale,
00:52:25la création d'une holding
00:52:27dans laquelle
00:52:27seront finalement fusionnés
00:52:29la radio
00:52:29et la télévision publique.
00:52:31Évidemment,
00:52:31nous ne sommes pas dupes.
00:52:33Pour une réforme
00:52:34de structure
00:52:34de cette ampleur,
00:52:35on aurait aussi attendu
00:52:36que le gouvernement
00:52:36prenne ses responsabilités
00:52:37et soumette à l'Assemblée
00:52:39un projet de loi
00:52:40ayant fait l'objet
00:52:40d'une étude d'impact
00:52:41par le Conseil d'État.
00:52:42Eh bien non.
00:52:44Pour occulter
00:52:44les effets catastrophiques
00:52:45de cette réforme,
00:52:46l'exécutif a décidé
00:52:47d'utiliser un bref texte
00:52:49écrit par un sénateur
00:52:50sans étude,
00:52:51habile mais grossier.
00:52:53Sur le fond,
00:52:54pourquoi ce texte ?
00:52:56La ministre nous dit
00:52:57qu'il s'agit
00:52:57de renforcer
00:52:58l'audiovisuel public
00:52:59dans un temps
00:52:59de concurrence exacerbée
00:53:00avec les grandes plateformes
00:53:02et où les usages,
00:53:03notamment des plus jeunes publics,
00:53:04changent.
00:53:05En quoi
00:53:06une réforme
00:53:06de la gouvernance
00:53:07pourrait-elle changer
00:53:08quoi que ce soit
00:53:09à ces problèmes ?
00:53:10Les débats en commission
00:53:11n'en ont en tout cas
00:53:12pas apporté
00:53:13le début
00:53:13d'une réponse
00:53:14à cette question.
00:53:16Bien sûr,
00:53:16puisque de toute évidence,
00:53:18c'est la régulation
00:53:18des plateformes elles-mêmes
00:53:19qui est le vrai levier
00:53:20pour renforcer
00:53:21le service public.
00:53:23Les moins soupçonneux
00:53:24à l'égard du gouvernement
00:53:25diront peut-être
00:53:25qu'il s'agit
00:53:26de réduire les dépenses
00:53:27en mutualisant les moyens.
00:53:29On nous a déjà
00:53:29cent fois chanté ce refrain
00:53:31et à chaque fois,
00:53:32les dépenses ont explosé
00:53:33sans pour autant
00:53:34éviter la casse sociale.
00:53:35Et vous ne l'ignorez
00:53:36évidemment pas.
00:53:38Mais la réalité,
00:53:39c'est que l'essentiel
00:53:39est ailleurs.
00:53:40Il s'agit d'abord
00:53:41de centraliser
00:53:42encore davantage
00:53:43l'audiovisuel public
00:53:44pour resserrer sur lui
00:53:45la mainmise
00:53:46de l'exécutif.
00:53:47Il s'agit peut-être
00:53:48et surtout
00:53:49de l'asphyxier
00:53:50petit à petit
00:53:50puisqu'en réalité,
00:53:52chaque recul
00:53:52du service public
00:53:53de l'audiovisuel
00:53:54ce sont des parts
00:53:55de marché
00:53:55offertes aux oligarques
00:53:57amis de la Macronie
00:53:58et du RN,
00:53:58les Bolloré,
00:53:59les Bouygues,
00:54:00les Saadés notamment.
00:54:01Et c'est tellement vrai
00:54:02que le RN pose
00:54:03une condition à la réforme
00:54:04que les recettes
00:54:05du service public
00:54:05de l'audiovisuel
00:54:06soient plafonnées.
00:54:07C'est très significatif
00:54:08que les principaux adversaires
00:54:09du service public
00:54:10de l'audiovisuel
00:54:11soient en fin de compte
00:54:12les soutiens de la réforme.
00:54:14Ceux qui ne veulent pas
00:54:14préparer sa destruction
00:54:15savent désormais
00:54:16qu'ils doivent rejeter
00:54:17le texte.
00:54:20Merci.
00:54:21La parole
00:54:21est à monsieur
00:54:22Emmanuel Grégoire
00:54:23pour le groupe
00:54:24socialiste et apparenté
00:54:25pour deux minutes.
00:54:31Ça marche beaucoup.
00:54:34Monsieur le Président,
00:54:35Madame la Présidente
00:54:36de la Commission,
00:54:37Madame la Ministre,
00:54:38Mesdames et Messieurs
00:54:38les rapporteurs,
00:54:39mes très chers collègues,
00:54:40ce débat aurait mérité
00:54:41beaucoup mieux.
00:54:42Mieux qu'un calendrier
00:54:43précipité,
00:54:44mieux qu'un rapport
00:54:45supposé remplacer
00:54:46une réelle étude d'impact,
00:54:48transmis,
00:54:48tenez-vous bien
00:54:49la veille de nos débats
00:54:51en commission.
00:54:52Mieux que cette mascarade
00:54:53de réformes que vous,
00:54:54Madame la Ministre,
00:54:55voulez imposer
00:54:56à marche forcée,
00:54:57sans consultation
00:54:58des professionnels
00:54:58du secteur
00:54:59et plus grave encore,
00:55:00sans respect
00:55:01pour le Parlement.
00:55:02J'ai demandé au Premier
00:55:02ministre de rappeler
00:55:03une évidence.
00:55:05La clarté et la sincérité
00:55:06du débat parlementaire
00:55:07sont des exigences
00:55:08constitutionnelles.
00:55:09Or ici,
00:55:09nous débattons
00:55:10d'une transformation
00:55:10majeure
00:55:11de notre audiovisuel public.
00:55:13Sans avoir été
00:55:13correctement informé
00:55:15ni sur les coûts,
00:55:16ni sur les impacts,
00:55:17ni sur les intentions
00:55:18véritables du gouvernement.
00:55:20Et c'est,
00:55:20sur le plan démocratique,
00:55:21un précédent dangereux.
00:55:23Comment peut-on
00:55:23sérieusement prétendre,
00:55:24comme vous l'avez fait,
00:55:25Madame la Ministre,
00:55:26que ce texte
00:55:27serait le fruit
00:55:28d'un consensus ?
00:55:29Ce projet
00:55:30ne rassemble personne,
00:55:31sinon un attelage bancal
00:55:32reposant sur la complaisance,
00:55:34ça a été dit à l'instant,
00:55:35du Rassemblement National.
00:55:37Le véritable consensus,
00:55:39c'est celui
00:55:39qui se noue aujourd'hui
00:55:40à nos portes,
00:55:41sur la place,
00:55:42entre les salariés
00:55:43de France Télévisions,
00:55:44ceux de Radio France,
00:55:45ceux de l'INA,
00:55:46entre les journalistes,
00:55:46les techniciens,
00:55:47les producteurs,
00:55:48les syndicats
00:55:48et les citoyens.
00:55:50Un consensus massif
00:55:51contre votre réforme
00:55:52précipitée,
00:55:53budgétairement insincère
00:55:55et politiquement dangereuse.
00:55:57C'est une double faute,
00:55:58une faute de méthode
00:55:59et une faute démocratique.
00:56:01Une réforme bricolée,
00:56:02sans financement,
00:56:03qui prétend renforcer
00:56:04l'audiovisuel public
00:56:05tout en l'asséchant.
00:56:07Irresponsable,
00:56:08voilà le mot.
00:56:09Une irresponsabilité
00:56:10qui est allée
00:56:11jusqu'à entacher
00:56:12vos dernières déclarations,
00:56:13Madame la Ministre,
00:56:14sur le service public.
00:56:15Accuser des journalistes
00:56:16d'avoir payé
00:56:17des témoins à charge.
00:56:18Qualifier France Inter
00:56:19de repère de CSP+.
00:56:21Ce n'est pas une politique culturelle,
00:56:23c'est une vendetta.
00:56:25Vous ne respectez pas
00:56:26l'audiovisuel public,
00:56:27vous le méprisez.
00:56:28Et vous cherchez
00:56:29à le centraliser
00:56:30pour mieux le contrôler.
00:56:32Pour toutes ces raisons,
00:56:32nous vous appelons
00:56:33à voter cette motion
00:56:34de rejet.
00:56:36Nous vous invitons,
00:56:37chers collègues,
00:56:37pour protéger
00:56:38notre service public
00:56:39et la liberté d'information,
00:56:40à refuser
00:56:41ce projet mortifère.
00:56:43Je vous remercie.
00:56:44Je vous remercie.
00:56:45La parole est à
00:56:46M. Sébastien Martin
00:56:47pour le groupe
00:56:47de droite républicaine.
00:56:49Merci, M. le Président.
00:56:50Madame la Ministre,
00:56:51le groupe de la droite républicaine,
00:56:53bien sûr,
00:56:54votera contre
00:56:54cette motion
00:56:56de rejet préalable.
00:56:58Moi, j'ai écouté
00:56:58avec beaucoup d'attention
00:56:59les propos de Sophie
00:57:01Tallier-Bollian,
00:57:02notre collègue,
00:57:04dans le calme.
00:57:06Et j'ai entendu
00:57:08une première partie
00:57:09de son discours
00:57:09où la situation
00:57:10était particulièrement grave
00:57:12et difficile.
00:57:13Et une deuxième partie
00:57:14de son discours
00:57:14où finalement,
00:57:15tout avait l'air d'aller bien.
00:57:17Donc, soit de deux choses l'une,
00:57:18soit les choses vont mal
00:57:19et il faut avoir
00:57:20le courage de la réforme,
00:57:22soit les choses vont bien
00:57:23et il ne faut rien faire.
00:57:24Mais j'avais plutôt
00:57:24le sentiment,
00:57:25en vous écoutant,
00:57:26qu'il fallait changer des choses.
00:57:28Et je ne crois pas
00:57:29que ce soit par l'immobilisme,
00:57:31alors que depuis dix ans,
00:57:33depuis dix ans,
00:57:33les rapports se succèdent.
00:57:35Depuis maintenant,
00:57:36plus de deux ans,
00:57:37le Sénat a débattu.
00:57:39Nous avons débattu
00:57:39pendant des heures
00:57:40en commission.
00:57:42J'ai entendu
00:57:42qu'il fallait beaucoup de temps
00:57:43pour lire le rapport
00:57:44de Mme Bloch,
00:57:45mais enfin,
00:57:45il fait dix-sept pages.
00:57:47Je pense qu'en une soirée,
00:57:48nous avons le temps
00:57:48de lire dix-sept pages
00:57:50et d'être prêts
00:57:51pour le lendemain matin,
00:57:53lorsque nous sommes parlementaires
00:57:55et que nous sommes capables
00:57:56d'assimiler
00:57:57un certain nombre de sujets
00:57:58et de dossiers.
00:57:59Alors,
00:57:59je crois qu'il n'est plus
00:58:00le temps de procrastiner.
00:58:02Je crois qu'il est temps
00:58:03de faire des propositions,
00:58:06de lancer le débat parlementaire,
00:58:07d'avoir un débat à la hauteur,
00:58:08comme nous l'avons eu
00:58:09en commission,
00:58:11et de rejeter
00:58:12cette motion de rejet.
00:58:14Je vous remercie.
00:58:15La parole est à M. Alexis Corbière,
00:58:17le groupe écologiste et social.
00:58:18Madame la ministre,
00:58:27M. le Président,
00:58:28si vous faites le choix
00:58:29qu'on discute,
00:58:30on discutera.
00:58:32Mais je voudrais rappeler
00:58:32une chose.
00:58:34Pour que cesse ici,
00:58:35de la part de tout le monde,
00:58:36des propos antiparlementaires
00:58:38qui se retourneront bientôt
00:58:39contre ceux qui les tiennent,
00:58:41on a le droit,
00:58:42quand on est député,
00:58:43de déposer une motion
00:58:44de rejet préalable.
00:58:45On a le droit
00:58:46de considérer
00:58:47que les conditions
00:58:48ne sont pas réunies
00:58:49pour l'adoption
00:58:50d'un texte,
00:58:51sans pour autant
00:58:51que chaque fois
00:58:52vous montez à la tribune
00:58:53pour nous agonir d'injures
00:58:55et expliquer
00:58:56que nous refusons le débat.
00:58:57Non, nous ne le refusons pas.
00:58:59De la même manière,
00:59:00quand nous déposons
00:59:01des amendements,
00:59:03c'est dans une volonté
00:59:04de préciser des choses
00:59:05et j'y viendrai tout à l'heure.
00:59:06Alors de grâce,
00:59:07arrêtez de nous répéter ça.
00:59:09Parce que bientôt,
00:59:10si vous-même
00:59:10vous trumpisez le débat
00:59:12à un point
00:59:12que chaque fois,
00:59:13à l'avenir,
00:59:14quelqu'un déposera
00:59:15une motion
00:59:15de rejet préalable,
00:59:16vous montrez à la tribune
00:59:17en disant
00:59:18vous craignez le débat,
00:59:19vous avez peur,
00:59:19vous ne voulez pas discuter,
00:59:21eh bien vous-même,
00:59:21ça se retournera
00:59:22demain contre vous.
00:59:24Qu'est-ce que nous disons
00:59:25quand nous disons
00:59:27que les conditions
00:59:27ne sont pas aptes
00:59:29pour pouvoir discuter
00:59:30sérieusement,
00:59:31vous l'avez dit
00:59:32Madame la Ministre,
00:59:33d'un enjeu majeur,
00:59:35le service public
00:59:35d'audiovisuel,
00:59:37taillerie de la capacité
00:59:37pour chacun
00:59:38de nos concitoyens
00:59:39de pouvoir bénéficier
00:59:41dans cet océan
00:59:42d'informations privées,
00:59:44au moins
00:59:44d'une information publique
00:59:45de qualité,
00:59:47d'une information publique
00:59:48qui doit résister
00:59:48à deux pressions,
00:59:50bien sûr,
00:59:51la pression du privé,
00:59:52on y reviendra,
00:59:54mais aussi,
00:59:54j'y reviendrai
00:59:55Madame la Ministre,
00:59:56quelles que soient
00:59:57vos intentions,
00:59:59la potentialité,
01:00:00et ça ne s'adresse
01:00:00pas qu'à vous,
01:00:01ça s'adresse à vos successeurs,
01:00:03la potentialité
01:00:04de la pression
01:00:04du politique
01:00:05sur le service public.
01:00:06Bonsoir,
01:00:08il y a dans ce que je suis
01:00:09en train de dire
01:00:10quelque chose
01:00:10de fondamental
01:00:11et d'universel,
01:00:13quelque chose
01:00:14de fondamental
01:00:15et d'universel,
01:00:17si vous voulez
01:00:17vous assurer
01:00:18que le citoyen
01:00:20a confiance
01:00:21et donc regarde
01:00:22et donc fait monter
01:00:23l'audience
01:00:23sur le service public
01:00:24d'audiovisuel,
01:00:25le citoyen
01:00:26doit être assuré
01:00:27que ce qu'il a
01:00:29dans ce service public
01:00:30a été fabriqué
01:00:32en totale indépendance.
01:00:33Comme nous n'avons
01:00:34pas ces garanties,
01:00:35nous disons que ce texte
01:00:36doit être amélioré.
01:00:37Voilà l'intérêt
01:00:37de voter cette motion
01:00:39de Roger Péala.
01:00:40Je vous remercie.
01:00:41La parole
01:00:41est à M. Erwan Balanant
01:00:43pour le groupe démocrate.
01:00:45Merci, M. le Président.
01:00:47Les débats
01:00:47viennent à peine
01:00:48de commencer
01:00:49et je crois vraiment
01:00:50que notre audiovisuel
01:00:52public français
01:00:53mérite mieux
01:00:53que la voix
01:00:55qu'il est en train
01:00:55de prendre
01:00:56depuis un quart d'heure.
01:00:57J'entends
01:00:59les réticences
01:01:01d'un certain nombre
01:01:02de groupes.
01:01:03Je crois que nous l'avons dit
01:01:05au groupe démocrate,
01:01:06nous avons également
01:01:07des réticences
01:01:08sur la méthode,
01:01:10sur la façon
01:01:11dont arrive ce texte
01:01:12après de longues hésitations
01:01:14et sur un certain nombre
01:01:17de décisions.
01:01:18Mais pour autant,
01:01:20doit-on rester
01:01:21dans un immobilisme
01:01:23de posture ?
01:01:25Je ne le crois pas.
01:01:27Je ne le crois pas
01:01:27et surtout,
01:01:28doit-on abandonner
01:01:29nos prévoitifs
01:01:30de parlementaires ?
01:01:32Je ne le crois
01:01:32encore moins.
01:01:33Je crois que
01:01:34les dépositaires
01:01:35de cette motion
01:01:36n'ont pas vu
01:01:37l'effet de bord
01:01:40de cette motion
01:01:41si elle passe.
01:01:42Qu'est-ce qui va se passer ?
01:01:44Eh bien,
01:01:44le texte,
01:01:45il va aller au Sénat
01:01:46et les sénateurs
01:01:47vont vous refaire
01:01:48le texte
01:01:48que nous avons amendé,
01:01:50que nous avons travaillé
01:01:51collectivement.
01:01:52Nous allons donc
01:01:53abandonner,
01:01:53par exemple,
01:01:54les amendements
01:01:55qui,
01:01:56nous allons donc,
01:01:56par exemple,
01:01:57abandonner
01:01:58les amendements
01:01:59qui,
01:02:00quelque part,
01:02:00sacralisent
01:02:01le fait
01:02:01que l'audiovisuel
01:02:02public français
01:02:03est français.
01:02:05C'est-à-dire,
01:02:06c'est les amendements
01:02:07que nous avons déposés
01:02:09qui interdissent
01:02:10la possibilité
01:02:12de privatiser.
01:02:13Donc,
01:02:13nous allons abandonner ça.
01:02:14Nous allons abandonner
01:02:15tout ce qui a été
01:02:16les petites avancées
01:02:17de ce texte.
01:02:18Et je crois vraiment,
01:02:20je crois vraiment
01:02:21que notre audiovisuel public,
01:02:24à un moment donné,
01:02:25et je partage
01:02:26vos propos,
01:02:27mais peut-être
01:02:28avec moins de
01:02:29grandiloquence
01:02:29que vous,
01:02:31nous sommes dans
01:02:31un moment
01:02:32où nous avons
01:02:33plus besoin
01:02:34que jamais
01:02:35d'un audiovisuel
01:02:36public puissant.
01:02:38Nous avons cet accord,
01:02:39je crois,
01:02:39un certain nombre
01:02:40de groupes.
01:02:41Est-ce que pour autant
01:02:42tout fonctionne ?
01:02:44Est-ce que pour autant
01:02:45vous opinez
01:02:47de la tête
01:02:47à mes propos ?
01:02:48Donc,
01:02:48je crois que vraiment,
01:02:49nous n'avons qu'une chose
01:02:50à faire,
01:02:51c'est débattre
01:02:51pour l'audiovisuel
01:02:52public français
01:02:53pendant ces deux jours.
01:02:54Je vous remercie.
01:02:56La parole est à monsieur
01:02:56Jean Moulière
01:02:57pour le groupe Horizon.
01:02:58Merci, monsieur le Président,
01:03:00madame la ministre,
01:03:01madame et monsieur
01:03:02les rapporteurs,
01:03:02mes chers collègues.
01:03:04Cette motion de rejet
01:03:05préalable déposée
01:03:06par le groupe
01:03:07écologiste et social
01:03:08ne vise rien de moins
01:03:09qu'à refuser tout débat
01:03:11sur la réforme
01:03:11de l'audiovisuel public.
01:03:13Il s'agit d'une manœuvre
01:03:14qui, sous couvert
01:03:15de défendre le service public,
01:03:17prive cette assemblée
01:03:18de toute discussion sérieuse
01:03:20sur un texte essentiel
01:03:21pour l'avenir
01:03:22de nos médias nationaux.
01:03:24Refuser le débat,
01:03:25c'est choisir l'immobilisme,
01:03:27une fois de plus,
01:03:28alors que ce texte
01:03:29a connu un parcours parlementaire
01:03:31pour le moins chaotique.
01:03:33Adopté par le Sénat
01:03:34en juin 2023,
01:03:36cette réforme
01:03:37aura été retardée
01:03:38à de multiples reprises.
01:03:40Dissolution de l'Assemblée nationale,
01:03:42embouteillage du calendrier parlementaire,
01:03:45incident et obstruction en commission.
01:03:46Pendant ce temps,
01:03:48l'audiovisuel public français
01:03:49traverse une crise sans précédent.
01:03:52A l'heure où les plateformes numériques
01:03:54bouleversent le paysage médiatique,
01:03:56il est de notre responsabilité
01:03:57de doter nos médias publics
01:03:59des outils nécessaires
01:04:01pour rester forts,
01:04:02indépendants et attractifs.
01:04:05La motion de rejet préalable
01:04:06du groupe écologiste et social
01:04:07ne répond pas à ces défis.
01:04:10Elle s'inscrit dans une logique
01:04:11d'obstruction,
01:04:12alors même que les salariés du secteur,
01:04:14inquiets,
01:04:15mais attachés à l'avenir
01:04:16de leur métier,
01:04:17attendent de nous
01:04:18des réponses claires
01:04:19et un débat serein.
01:04:21Le groupe Horizon et Indépendant
01:04:22votera donc contre
01:04:23la motion de rejet préalable
01:04:25car nous croyons
01:04:26à la nécessité
01:04:27de réformer
01:04:28l'audiovisuel public
01:04:29pour garantir
01:04:30sa pérennité,
01:04:31son indépendance
01:04:32et sa capacité à innover.
01:04:34La création
01:04:35de la Holding France Média
01:04:36n'est pas une fin en soi,
01:04:38mais un moyen
01:04:38de mutualiser les forces,
01:04:40d'optimiser les moyens
01:04:41et de renforcer
01:04:42la stratégie numérique
01:04:43de nos médias publics.
01:04:45Nous devons prendre
01:04:46nos responsabilités.
01:04:48Refuser le débat,
01:04:49c'est abandonner
01:04:49l'audiovisuel public
01:04:50à son sort.
01:04:52Nous appelons donc
01:04:53tous les députés
01:04:53à voter contre
01:04:54cette motion de rejet
01:04:55préalable
01:04:56pour permettre
01:04:57à l'Assemblée nationale
01:04:58d'exercer pleinement
01:05:00sa mission.
01:05:01Débattre, décider
01:05:02et ainsi construire
01:05:03l'avenir
01:05:04de l'audiovisuel public.
01:05:05Je vous remercie.
01:05:05La parole est à monsieur
01:05:06Salvatore Casilione.
01:05:09Merci, monsieur le Président.
01:05:10Monsieur le Président,
01:05:11madame la ministre,
01:05:12madame et monsieur
01:05:13le rapporteur,
01:05:14chers collègues.
01:05:15Cela a été rappelé
01:05:16à plusieurs reprises.
01:05:17Je suis convaincu,
01:05:18mes chers collègues,
01:05:19que nous partageons tous
01:05:20sur l'ensemble des bords
01:05:21de l'Assemblée nationale
01:05:22un objectif commun,
01:05:25celui d'avoir
01:05:25dans le paysage
01:05:26audiovisuel français
01:05:27un service public
01:05:28fort et singulier.
01:05:31C'est vrai,
01:05:32cette proposition de loi
01:05:33avec la création
01:05:34de cette holding
01:05:35a pu faire naître
01:05:36des craintes
01:05:37parmi certains députés
01:05:39et certains personnels
01:05:40de l'audiovisuel public
01:05:41de France Télévisions
01:05:42et de Radio France.
01:05:45Je suis convaincu
01:05:45que le débat
01:05:46dans l'hémicycle
01:05:47doit avoir lieu
01:05:48pour que justement
01:05:49ces interrogations
01:05:50trouvent des réponses
01:05:52et que ces craintes
01:05:53puissent s'estomper.
01:05:54Toutefois,
01:05:55ce texte soulève
01:05:57et c'est normal
01:05:57des inquiétudes
01:05:59au sein de notre groupe
01:06:00également.
01:06:01Mais c'est grâce
01:06:02à ce débat
01:06:03que j'appelle de mes voeux
01:06:04et qui a été
01:06:05de nombreuses fois reporté
01:06:06que nous tracerons,
01:06:07je l'espère,
01:06:08un avenir radieux
01:06:09et pérenne
01:06:10pour notre audiovisuel public.
01:06:12C'est pourquoi,
01:06:13à titre personnel,
01:06:14je voterai contre
01:06:15cette motion de rejet.
01:06:17Je vous remercie
01:06:18et enfin la parole
01:06:20est à madame
01:06:20Soumya Broua
01:06:21pour le groupe GDR
01:06:22pour deux minutes.
01:06:26Merci Monsieur le Président,
01:06:31Madame la Ministre,
01:06:32Mesdames et Messieurs
01:06:33les co-rapporteurs,
01:06:34chers collègues.
01:06:36Ce projet de Hold-in
01:06:37n'a rien d'une modernisation.
01:06:39C'est une recentralisation
01:06:42autoritaire imposée
01:06:44sans écouter celles et ceux
01:06:45qui font vivre
01:06:46le service public.
01:06:48Il concentre les pouvoirs,
01:06:49fragilise les rédactions,
01:06:51uniformise les contenus
01:06:53et affaiblit les garanties
01:06:55d'indépendance éditoriale.
01:06:57En pleine crise démocratique,
01:06:59alors que la confiance
01:07:01dans les médias vacille,
01:07:02vous proposez de concentrer
01:07:03le pouvoir
01:07:04entre les mains
01:07:05d'une direction unique.
01:07:08C'est une faute politique.
01:07:10Aujourd'hui,
01:07:10la colère monte
01:07:11et elle est forte.
01:07:13Les salariés de France Télévisions,
01:07:15Radio France,
01:07:16l'INA et France Média Monde
01:07:17sont en grève
01:07:18et manifestent actuellement
01:07:20devant notre Assemblée.
01:07:22Leur mobilisation est digne,
01:07:25elle est massive,
01:07:26elle est légitime.
01:07:27Ils défendent bien plus
01:07:29que leurs conditions de travail.
01:07:30Ils défendent un service public
01:07:32au service de toutes et de tous,
01:07:35un pilier de notre démocratie,
01:07:37un espace de pluralisme
01:07:39et de création.
01:07:41Ils alertent sur les suppressions
01:07:43de postes,
01:07:44les mobilités forcées,
01:07:45la mise en concurrence généralisée,
01:07:48la perte de sens
01:07:49et vous,
01:07:50vous refusez de les entendre.
01:07:51Ce texte ne répond
01:07:54à aucun des véritables défis
01:07:56du secteur,
01:07:57ni la reconquête de la jeunesse,
01:07:59ni la concurrence des plateformes,
01:08:01ni les nécessaires évolutions technologiques.
01:08:04Il ne propose rien
01:08:05pour garantir la liberté de ton,
01:08:07renforcer l'ancrage territorial
01:08:09ou élargir l'accès
01:08:10à la culture et à l'information.
01:08:13Vous organisez la case
01:08:14d'un modèle public
01:08:15qu'il faudrait au contraire conforter.
01:08:17Ce que vous préparez,
01:08:18c'est une mise au pas.
01:08:19Ce que nous défendons,
01:08:20c'est l'émancipation.
01:08:22Nous portons une autre vision,
01:08:23celle d'un audiovisuel public,
01:08:25fort, pluraliste,
01:08:26financé de manière juste
01:08:27et pérenne,
01:08:28à l'abri des coûts,
01:08:29de mentons politiques
01:08:30et de logiques de rentabilité.
01:08:32Et par solidarité
01:08:33avec les salariés,
01:08:35nous voterons
01:08:35la motion de rejet.
01:08:36Je vous remercie.
01:08:40Nous allons maintenant
01:08:41procéder au scrutin.
01:08:43Je vais donc mettre au voie
01:08:44la motion de rejet préalable.
01:08:46Je vous prie de bien vouloir
01:08:48regagner vos places.
01:08:50Le scrutin est ouvert.
01:08:54Le scrutin est clos.
01:08:57Votant 132,
01:09:03exprimé 132,
01:09:04majorité 67 pour 94 contre 38.
01:09:08L'Assemblée nationale a adopté.
01:09:10Voilà donc pour le résultat
01:09:18surprise de ce vote.
01:09:20La motion de rejet déposée
01:09:21par les écologistes adoptée.
01:09:23Cela veut dire
01:09:24que la réforme de l'audiovisuel
01:09:27est d'emblée rejetée
01:09:28par l'Assemblée nationale
01:09:29contre toute attente.
01:09:31Il n'y avait pas grand monde
01:09:33dans l'hémissible,
01:09:34notamment sur les bancs
01:09:36du bloc central.
01:09:37En revanche,
01:09:38la gauche s'est mobilisée
01:09:40pour faire adopter
01:09:41cette motion
01:09:42qui empêche
01:09:43l'examen de la réforme
01:09:45de l'audiovisuel
01:09:46à l'Assemblée nationale.
01:09:47C'est la fin de cet épisode.
01:09:48A bientôt sur LCP
01:09:49pour voir ou revoir
01:09:51un autre moment parlementaire.
01:09:52Ciao, ciao !
01:09:53Sous-titrage Société Radio-Canada
01:09:58Sous-titrage Société Radio-Canada
01:09:59Sous-titrage Société Radio-Canada
01:09:59Sous-titrage Société Radio-Canada
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