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Depuis les élections législatives de 2022, aucun parti ne possède une majorité absolue au Palais Bourbon. Commence alors un travail transpartisan entre les divers groupes politiques. L'heure est alors au compromis et au travail parlementaire. Qu'en est-il de cette nouvelle donne à l'Assemblée nationale ?
Pour en savoir plus, Jean-Pierre Gratien reçoit la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.
Pour en savoir plus, Jean-Pierre Gratien reçoit la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.
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00:00:00Générique
00:00:01...
00:00:15Bienvenue à tous dans Débat d'Og.
00:00:18Quelle fut l'ambition, le rôle institutionnel joué par la présidente de l'Assemblée nationale,
00:00:23Yael Brun-Pivet, depuis les élections législatives de juin 2022,
00:00:28depuis que le chef de l'État, Emmanuel Macron, et les gouvernements successifs
00:00:33ne disposent plus de majorité absolue au Palais Bourbon ?
00:00:37Une bonne partie de la réponse figure dans le documentaire qui va suivre
00:00:40« Assemblée nationale, anatomie d'une crise » réalisée par Émilie Lançon.
00:00:46Je vous laisse le découvrir, puis Yael Brun-Pivet sera à mes côtés sur ce plateau
00:00:50pour s'interroger sur la donne politique inédite qui s'est installée à l'Assemblée nationale.
00:00:55Bon doc.
00:00:58Ce 18 juillet 2024, au Palais Bourbon, une femme va créer la surprise.
00:01:06Madame Yael Brun-Pivet, ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages,
00:01:13je la proclame présidente de l'Assemblée nationale,
00:01:16et je viens vite à prendre place au fauteuil présidentiel.
00:01:19Un mois et demi après la dissolution, l'ancienne présidente de l'Assemblée retrouve son siège, à 13 voix près.
00:01:29Face aux candidats du nouveau Front populaire et du Rassemblement national,
00:01:33Yael Brun-Pivet a été soutenue par le camp présidentiel et les Républicains.
00:01:37Mais dans une assemblée fragmentée, elle a su aussi porter un message.
00:01:43Nous devons être capables de rechercher des compromis.
00:01:48Nous devons être capables de dialoguer, de nous écouter et d'avancer.
00:01:52S'écouter, plutôt ambitieux.
00:01:56Vous m'avez insulté 15 jours, personne n'a craqué !
00:01:59Beaucoup en effet ont en tête le désordre qui a souvent régné dans l'hémicycle pendant deux ans.
00:02:04Vous êtes tellement fainéants ! Vous êtes des fainéants !
00:02:08Monsieur Ruffin !
00:02:09Non, Madame la Présidente, tout à l'heure !
00:02:11Ce n'est pas vous qui présidez cette séance, Monsieur Ruffin, pas encore !
00:02:15Un désordre, doublé d'un risque de paralysie, dans une assemblée sans majorité absolue.
00:02:21Aussi, sur le fondement de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution,
00:02:27j'engage la responsabilité de mon gouvernement.
00:02:30Ce tumulte pourtant dissimule une autre réalité.
00:02:34Allez, s'il vous plaît, un peu de silence !
00:02:37Car de 2022 à 2024, les députés ont travaillé.
00:02:41Beaucoup.
00:02:45141 lois votées exactement.
00:02:47L'Assemblée nationale a adopté.
00:02:49En fait, le rythme législatif a continué à être le même.
00:02:53Les députés ont réussi à faire avancer des sujets.
00:02:57Une assemblée à deux visages.
00:02:59Outrancier.
00:03:01Qui, dans cet hémicycle, fait la courte échelle à l'extrême droite ?
00:03:04C'est vous !
00:03:05Vous me faites vomir avec une telle attitude !
00:03:07Mais aussi conciliant et constructif.
00:03:11Et le malheur, c'est que le travail sérieux des députés est occulté par ce bazar.
00:03:19Pendant un an, nous avons été les témoins de ce paradoxe.
00:03:23En observant le travail de la présidente de l'Assemblée nationale,
00:03:26Nous avons plongé dans les coulisses d'un monde complexe.
00:03:31Et avons assisté à ce que d'ordinaire, le grand public ne voit jamais.
00:03:36Les tentatives de compromis au plus haut niveau.
00:03:39Merci à tous d'être présents à nouveau ce matin pour notre troisième réunion.
00:03:43Comment des adversaires politiques parviennent-ils à se mettre d'accord ?
00:03:49L'absence de majorité absolue est-elle une fatalité ?
00:03:56Retour sur une année sous tension, dans une assemblée, en pleine crise existentielle.
00:04:13Parfois, rien ne vaut une allégorie pour commencer.
00:04:18Voilà ce à quoi ressemblerait une assemblée animée par un esprit d'équipe.
00:04:23Tous ensemble, on est une équipe de dingo.
00:04:26Le mec de go et le mec de droite, je m'en branle, les abstentionnistes, ça n'a rien à voir.
00:04:29On a un énorme collectif.
00:04:31Le seul sujet, les gars, ça va être le combat.
00:04:33Le seul sujet, ça va être le combat.
00:04:35Faut le 15 !
00:04:37Ce jour-là, les députés en short
00:04:43affrontent leurs homologues australiens.
00:04:53Le 15 parlementaire la joue collectif.
00:04:57Et à l'arrivée...
00:04:588 à 7 pour la France.
00:05:04Des élus soudés qui mettent leur différence de côté pour gagner ensemble.
00:05:08C'est ce que beaucoup aimeraient voir plus souvent sur les bancs de l'hémicycle.
00:05:16A commencer par la présidente de l'Assemblée.
00:05:18Pour Yaël Braun-Pivet, en effet, la situation au Palais Bourbon est loin d'être simple.
00:05:34Avocate, puis responsable d'un centre des Restos du Coeur,
00:05:38elle est devenue députée en 2017 en soutenant Emmanuel Macron.
00:05:415 ans plus tard, en 2022,
00:05:47elle est la première femme de l'histoire élue à la tête de l'Assemblée nationale.
00:05:52Et la chambre qu'elle préside ne ressemble alors à aucune autre sous la Vème République.
00:05:58Polarisée, fragmentée et surtout sans majorité absolue.
00:06:03Pour la présidente, une seule voie possible, celle du compromis.
00:06:17Un défi en France, où contrairement à de nombreux pays européens,
00:06:20comme la Suède, la Belgique ou l'Allemagne,
00:06:23s'entendre n'a rien de naturel.
00:06:25Les institutions, comme elles ont été conçues sous la Vème République,
00:06:33ne permettent pas de créer du compromis.
00:06:36Au contraire, elles favorisent la polarisation, la confrontation.
00:06:40La France a du mal à faire du compromis,
00:06:42parce que je pense qu'on est un pays binaire.
00:06:44Et on est un pays binaire depuis la Révolution de 1789,
00:06:48où on avait cette dichotomie entre, d'une part, les républicains, les monarchistes,
00:06:53ensuite les bonapartistes, et ceux qui n'étaient pas bonapartistes.
00:06:59Cette dichotomie a été ensuite pérennisée, mais avec la droite et la gauche.
00:07:08On est un pays qui vit toujours sous le régime de la bipolarisation des esprits.
00:07:15Et on a bien du mal à accepter que l'autre ait raison.
00:07:21Pour parvenir à cet esprit de compromis,
00:07:24la présidente de l'Assemblée compte donc promouvoir une façon de procéder
00:07:28peu employée en France.
00:07:30Dans le jargon parlementaire, on appelle ça
00:07:32le travail transpartisan.
00:07:45Bonjour tout le monde.
00:07:51Merci d'avoir accepté d'être auditionnée ce jour,
00:07:54donc avec Michel Lozana,
00:07:56qui est co-rapporteur de cette proposition de loi.
00:08:00A priori, tout semble opposer ces deux élus.
00:08:04Elle est écologiste.
00:08:06Ce matin, nous avons assisté à l'inaction du gouvernement et de sa majorité.
00:08:16Lui est membre du groupe Renaissance.
00:08:21Nous avons vu pendant la crise sanitaire que nous avions besoin de relocaliser.
00:08:26Pourtant, ensemble, ils doivent élaborer une loi.
00:08:32Leur objectif, interdire les cigarettes électroniques jetables,
00:08:36les PEUF, un fléau chez les jeunes.
00:08:39Face à eux, des médecins et des associations anti-tabac
00:08:42qu'ils auditionnent pour affiner leur texte.
00:08:45Il y a les couleurs, il y a les parfums, il y a le prix,
00:08:49il y a le fait que, quand on fume des PEUF, on ne sent pas le tabac.
00:08:54Mais, en fait, quels sont les enjeux en termes d'addiction, du coup ?
00:08:58L'addiction à la nicotine n'est pas quelque chose de neutre.
00:09:01En particulier, notamment, sur un plan qui est rarement évoqué,
00:09:04sur le plan de la santé mentale.
00:09:06Est-ce qu'il y a les mêmes solvables, les mêmes additifs ?
00:09:10Des heures de travail côte à côte.
00:09:12Et un duo inattendu entre majorité et opposition.
00:09:18C'est le principe du travail transpartisan.
00:09:21Une pratique qui, sous l'impulsion de Yael Bronpivet,
00:09:24va prendre une nouvelle dimension.
00:09:34Un mois plus tard, c'est séance nocturne à l'Assemblée.
00:09:40On y va ?
00:09:41On y va.
00:09:42Après un an de travail, la loi élaborée par Francesca Pasquini et Michel Lozzana
00:09:49va enfin être mise au vote.
00:09:53Seuls les députés directement concernés par le texte sont présents.
00:09:57Ils vont voter au nom de leur groupe.
00:09:59La séance est ouverte.
00:10:03Alors, cette loi transpartisane va-t-elle vraiment faire l'objet d'un consensus ?
00:10:08Alors, votant 108 exprimés 104, majorité 53 pour, 104 contre 0.
00:10:14L'Assemblée nationale a adopté.
00:10:15L'unanimité, moment de concorde improbable dans un hémicycle prompt à s'entre-déchirer.
00:10:25Pourtant, en l'espèce de deux ans, 13 lois transpartisane ont été votées comme ce soir-là, dont 8 à l'unanimité.
00:10:35C'est quelque chose dont je suis très fière parce que quand je les ai initiés, on s'est un peu moqués de moi en me disant
00:10:41« mais qu'est-ce qu'elle a encore eu comme idée saugrenue ? »
00:10:45Parce que ça posait finalement les premières pierres d'un travail en commun entre députés qui n'appartiennent pas au même bord,
00:10:52mais qui décident sur un sujet donné d'essayer de trouver des solutions consensuelles.
00:10:56Mais ces solutions consensuelles, ce travail en commun, ne sont pas nées d'une soudaine et irrépressible envie de transcender les clivages.
00:11:07Non. Les députés ont en fait été contraints de s'entendre,
00:11:11confrontés à une situation politique sans précédent sous la Vème République.
00:11:17C'est un séisme électoral. La majorité, la coalition présidentielle ensemble est loin, très loin d'atteindre la majorité absolue ce soir.
00:11:2619 juin 2022. Au soir des élections, le parti présidentiel et ses alliés n'ont pas la majorité absolue.
00:11:37Il leur manque 39 sièges. Et ce n'est pas tout.
00:11:41L'Assemblée, morcelée en dix groupes parlementaires, est fortement polarisée.
00:11:47Le Rassemblement national compte 89 députés, la France insoumise 75.
00:11:53Du jamais vu.
00:11:56À ce moment-là, ce qui émerge tout de suite dans le débat politique, c'est le constat que pour Emmanuel Macron,
00:12:02ça va être impossible de nouer des alliances ou des coalitions pour gouverner,
00:12:07et que son quinquennat est déjà morné.
00:12:09C'est-à-dire qu'on n'est pas habitué en fait, on fonctionne beaucoup avec des habitudes,
00:12:14on n'est pas habitué, donc on s'imagine très généralement,
00:12:19pas tout le monde, que cette Assemblée sera ingouvernable.
00:12:25Pourtant, cette Assemblée sans majorité absolue est contrainte d'avancer.
00:12:30Pour trouver un nouveau mode de fonctionnement, la Présidente se tourne vers les dix présidents de groupe.
00:12:39Pendant deux ans, elle va ainsi les réunir régulièrement.
00:12:42Quand je vois que nous ne sommes pas en majorité absolue et que l'Assemblée a un nombre de groupes politiques inédits,
00:12:51je sais qu'il va falloir que l'on travaille ensemble.
00:12:54Et donc, il faut aller chercher l'accord de présidents de groupe, d'opposition,
00:12:59et qui ne font pas partie de votre famille politique, autrement vous ne pouvez pas fonctionner.
00:13:03Premier exercice pratique, réussir à se mettre d'accord sur une question essentielle
00:13:09et hautement sensible à l'Assemblée, la répartition de l'ordre du jour.
00:13:15Autrement dit, le temps dont dispose le gouvernement et chaque groupe pour présenter leurs propositions de loi.
00:13:22L'ordre du jour, c'est le calendrier sur lequel se basent les députés pour pouvoir travailler.
00:13:29Donc en fait, celui qui maîtrise l'ordre du jour maîtrise l'initiative des lois
00:13:33et donc donne le tempo des débats à l'Assemblée.
00:13:37La règle est simple.
00:13:39En période de majorité absolue, chaque mois, le gouvernement dispose de deux semaines pour proposer ses lois.
00:13:47Les députés de la majorité, une semaine, dite semaine de l'Assemblée,
00:13:51et les oppositions, un jour, appelées niches.
00:13:55Mais la nouvelle donne électorale bouleverse cet équilibre.
00:14:01Impossible pour le parti présidentiel de conserver à lui seul la semaine de l'Assemblée,
00:14:05car cela ne correspond plus à son poids électoral.
00:14:09Il lui faut redonner du temps aux oppositions.
00:14:12Il fallait trouver des règles à modus operandi
00:14:18pour pouvoir fixer l'ordre du jour de ces semaines de l'Assemblée.
00:14:21Et nous avions plusieurs possibilités.
00:14:23Et moi, j'ai souhaité qu'on innove et qu'on fasse une répartition transpartisane,
00:14:28c'est-à-dire que ces jours-là puissent héberger des propositions de loi
00:14:32qui seraient portées par un groupe de la majorité et par un groupe de l'opposition,
00:14:37ce qui ne s'était jamais fait.
00:14:38Reste à trouver la bonne répartition.
00:14:46Et là, ça coince.
00:14:48Car l'opposition considère que la majorité dispose encore de trop de temps
00:14:52pour proposer ses propres projets.
00:14:55Elle veut obtenir un rééquilibrage.
00:14:59Autour de la table, tous les présidents de groupe.
00:15:03Jamais une telle réunion n'a été filmée.
00:15:05Un marchandage sans merci va commencer.
00:15:12Merci à tous d'être présents à nouveau ce matin pour notre troisième réunion.
00:15:17D'emblée, Renaissance est accusée de déborder et d'empiéter sur le temps des autres.
00:15:24Mathilde.
00:15:24Là, on arrive sur le bilan.
00:15:28Honnêtement, le bilan, c'est pas acceptable en fait en termes de poids des différents groupes.
00:15:35Je rappelle que dans les chiffres qui nous avaient été donnés,
00:15:38on voyait que Renaissance ne prenait pas deux tiers de la semaine transpartisane,
00:15:42mais quasiment quatre-cinquièmes de la semaine transpartisane.
00:15:44On est sur des ratios qui sont complètement disproportionnés
00:15:49et qu'il n'y a aucune justification politique à ça.
00:15:51– J'entends ce que tu dis, de dire en fait ça débordait les deux tiers à un tiers.
00:15:56Alors, pour plusieurs raisons, parce que aussi les textes transpartisans,
00:15:59comme on était en première année, on n'avait pas de truc qui soit un peu consistant.
00:16:03Donc forcément, comme la nature a ouvert du vide,
00:16:06le groupe Renaissance a pu mettre des textes plus charpentés
00:16:10qui prenaient plus de temps en séance.
00:16:11C'est pour ça que moi, ce que je vous proposais,
00:16:13c'était de conserver quand même la question des deux tiers à un tiers,
00:16:16mais de le sanctuariser en termes d'horaire, de nombre d'heures.
00:16:20Et ça, c'est préfixe, et on ne bouge pas,
00:16:23et Renaissance ne peut pas empiéter sur les heures du temps transpartisant.
00:16:27Lors de ces réunions, les alliances sont parfois inattendues,
00:16:31comme quand le président du groupe Modem vient au secours de la France Insoumise,
00:16:36son adversaire, sur l'échiquier politique.
00:16:40Président Matéi, Jean-Paul.
00:16:43Moi, je crois qu'il faut chercher l'équité.
00:16:45Et si, effectivement, il y a un décalage très important au niveau horaire,
00:16:49on ne peut pas, on peut difficilement cautionner cet état.
00:16:53Super Matéi, et de retour.
00:16:55Monsieur Maillard, Sylvain, Cyrielle.
00:17:03Pour moi, il y a deux questions.
00:17:04D'abord, est-ce qu'on veut plus de temps transpartisant ?
00:17:08C'est ça, la vraie question.
00:17:09Est-ce que vous voulez plus de temps transpartisant
00:17:12ou nous enlever du temps pour nous, pour nos textes ?
00:17:15Aujourd'hui, vous n'avez plus de majorité.
00:17:17On a fait les deux tiers, les deux tiers, un tiers, CERN,
00:17:20mais ils relèvent, ils ne sont appuyés sur rien.
00:17:24Enfin, dans l'absolu, moi, je pense que ce 50-50,
00:17:28il est juste dans la répartition de nos équilibres,
00:17:30surtout qu'il y a de toute façon un groupe de la majorité
00:17:32qui sera porteur de textes transpartisans.
00:17:34Donc, on sait très bien qu'à l'intérieur de ces textes,
00:17:36il y aura aussi des textes du groupe connaissance,
00:17:38enfin, il y aura des textes à nous, des textes à vous,
00:17:40des textes du groupe Modem, enfin, c'est une juste répartition.
00:17:43Mathilde.
00:17:44On peut tester, faire une expérimentation d'un an sur le 50-50.
00:17:47Moi, je crois qu'il faut le 50-50
00:17:49parce que, voilà, c'est la réalité démocratique de l'Assemblée.
00:17:53Et donc, je défends cette position.
00:17:55Honnêtement, je vous le dis très clairement, ça ne me va pas.
00:17:58À ce moment-là, on remet tout à plat et on remet les liches à plat.
00:18:01Je ne comprends pas pourquoi certains groupes qui ont 16 députés
00:18:04peuvent avoir autant de temps que d'autres qui ont 70.
00:18:06Donc, à ce moment-là, moi, ça ne me va pas.
00:18:08Je vous le dis vraiment très clairement.
00:18:10Ça ne va pas, ce n'est pas logique.
00:18:11J'ai 170 députés.
00:18:14Et tu as 7 fois plus de temps que nous
00:18:16et tu n'as pas un groupe 7 fois plus important que le mien.
00:18:18Donc, j'entends ce que tu dis.
00:18:20Si on remet tout à plat, toi, tu es plus de temps.
00:18:23Ce n'est pas ce que je demande.
00:18:24OK.
00:18:24Non, mais moi, je dis à ce moment-là, si on remet tout à plat,
00:18:27ça ne peut pas être juste mon groupe la cible d'avoir moins de temps.
00:18:30À ce moment-là, on remet tout à plat.
00:18:32Et j'en appelle aussi la responsabilité de chacun.
00:18:34C'est-à-dire qu'on ne peut pas sur chaque texte avoir 400, 500 amendements
00:18:37qui font que, oui, moi, je demande plus d'heures à chaque fois
00:18:40parce que sinon, je ne peux pas finir un texte.
00:18:42Donc, c'est aussi une...
00:18:44On niche, on est pareil.
00:18:44Oui, je n'ai pas l'impression que ce soit beaucoup Renaissance qui bloque...
00:18:47Non, ça peut être les ministres.
00:18:49On a vu le gouvernement parler pendant 30 minutes.
00:18:52Moi, je parle pour mon groupe, mais en tout cas, de mon groupe, on ne bloque pas.
00:18:57Moi, j'essaye de contenter tout le monde.
00:18:59Donc, j'entends les demandes des oppositions,
00:19:02mais j'entends également les demandes du groupe Renaissance et des groupes majoritaires.
00:19:06Donc, je pense qu'on peut évoluer comme cela.
00:19:10Moi, je vous propose de faire soit un 60-40.
00:19:14Est-ce que ça, ça vous va ?
00:19:15Non, Mathilde, ça ne vous va pas.
00:19:18Je ne comprends pas pourquoi on arrive à 60-40.
00:19:20Moi, c'est la proposition que je formule.
00:19:21Après, c'est une décision des présidents de groupe.
00:19:27Moi, je trouve que bon, arriver à 40 %, c'était 20 %.
00:19:33Jusqu'à présent, on arrive à 40 %.
00:19:35Il faut sortir par un accord.
00:19:37Sinon, il n'y a rien qui va changer.
00:19:39Ce serait quand même bien qu'on expérimente ça.
00:19:41Et puis, qu'on fasse un peu le bilan.
00:19:43Qu'on fasse le bilan, c'est bon, jamais.
00:19:45OK.
00:19:46Donc, moi, ce que je vous propose sur ces semaines de l'Assemblée,
00:19:48puisque tu parles de culture, du compromis,
00:19:51Bertrand, c'est de revoir le partage.
00:19:56Moi, je vous propose de faire un 60-40.
00:20:00Je vous propose de faire un 60-40,
00:20:02de le compter en nombre d'heures,
00:20:03et non plus en nombre de séances.
00:20:05Voilà ce que je vous propose.
00:20:07C'est vrai que ma méthode,
00:20:09c'est de construire les solutions avec les gens.
00:20:12Ce n'est pas d'arriver en me disant
00:20:14voilà ce que je pense et voilà ce que je vous propose.
00:20:17Mais c'est plutôt, voilà,
00:20:19quelle est la situation à laquelle nous devons faire face.
00:20:23Et avec ces tours de table et ce dialogue,
00:20:26quelle est la solution que j'arrive à faire émerger,
00:20:28qui va être la plus partagée ?
00:20:29Je ne cherche jamais à imposer mes vues.
00:20:34En tout cas, pas au début.
00:20:35On avance par petits pas, mais on avance.
00:20:39Ces tentatives de compromis
00:20:41ont produit des résultats concrets dans l'hémicycle.
00:20:45141 lois votées en deux ans.
00:20:48Un rythme semblable à celui des législatures précédentes.
00:20:52Ça raconte aussi toutes les nuances
00:20:54qu'on a pu voir pendant ces deux ans de législature.
00:20:57C'est qu'en fait, tout n'est pas blanc, tout n'est pas noir.
00:20:59Les oppositions ont su trouver leur intérêt
00:21:01dans certains soutiens à des textes portés
00:21:04ou voulus par le camp présidentiel, et vice-versa.
00:21:07Et pourquoi ça, ça ne s'est pas vu ?
00:21:10On a préféré se focaliser sur ce qui était spectaculaire
00:21:13pour comprendre, en fait, les événements politiques
00:21:16plutôt que de s'intéresser minutieusement,
00:21:20plus précisément, aux arguments des uns et des autres
00:21:23sur des débats peut-être plus complexes à appréhender.
00:21:28Mais jusqu'où peut vraiment aller
00:21:31cette recherche de compromis ?
00:21:34Elle se heurte en fait à une réalité implacable.
00:21:37Plus les textes deviennent politiques,
00:21:40plus les accords sont difficiles à trouver.
00:21:43Merci à tous !
00:21:45En cette fin de mois de septembre,
00:22:01une période bien particulière s'est ouverte au palais Bourbon.
00:22:04Le débat autour du budget de la France.
00:22:07Depuis la réélection d'Emmanuel Macron,
00:22:12cette discussion s'accompagne d'un chiffre.
00:22:15Le 49-3.
00:22:18Un article de la Constitution
00:22:20honnie par de nombreux Français
00:22:22qui le jugent antidémocratique.
00:22:27Ce soir-là,
00:22:28c'est le calme avant la tempête.
00:22:31Il est 23h30,
00:22:33un samedi.
00:22:34Au même moment dans l'hémicycle,
00:22:55un 49-3 se profile.
00:22:56Ce texte est indispensable
00:23:00à la crédibilité budgétaire
00:23:02de la nation française.
00:23:05Le projet de loi fait partie d'une longue série
00:23:07qui doit permettre au pays
00:23:09de se doter d'un budget.
00:23:12À l'hôtel de la Sey,
00:23:13la présidente de l'Assemblée
00:23:14règle les derniers détails
00:23:16avant de prendre le perchoir.
00:23:18Oui, Franck ?
00:23:21Sébastien, il suspend.
00:23:22Moi, je prends le perchoir,
00:23:23mais il faut que la PM soit là
00:23:25dans les deux minutes qui suivent.
00:23:28Donc, en gros,
00:23:28il faut qu'elle soit là dans dix minutes.
00:23:31OK ?
00:23:32Merci, bise.
00:23:34Alors, en fait,
00:23:35on est en train,
00:23:36dans l'hémicycle,
00:23:36d'examiner un texte
00:23:37et il y a la discussion générale.
00:23:39Donc, chaque groupe politique
00:23:40exprime son opinion sur le texte,
00:23:42son opinion générale.
00:23:43Le gouvernement a fait le choix
00:23:46de faire la 49-3
00:23:47sur ce texte-là,
00:23:49donc, d'engager sa responsabilité
00:23:51sur l'adoption de ce texte.
00:23:53L'idée, c'est que
00:23:54lorsque la Première ministre
00:23:55est au banc,
00:23:56c'est toujours la présidente
00:23:57de l'Assemblée nationale
00:23:58qui est au perchoir.
00:23:59C'est un parallélisme des formes
00:24:02et compte tenu de l'heure,
00:24:03comme il est bientôt minuit
00:24:04et moins le quart
00:24:04et que la séance se termine à minuit,
00:24:06tout cela doit intervenir
00:24:07avant la fin de la séance,
00:24:08donc avant minuit.
00:24:13Bonsoir à tous.
00:24:18La séance est reprise.
00:24:21La parole est à Madame la Première ministre.
00:24:25Nous avons tenté, à nouveau
00:24:27et comme toujours,
00:24:29de trouver des points d'accord
00:24:30avec les oppositions.
00:24:32Je constate qu'au-delà
00:24:33de la majorité présidentielle,
00:24:36aucun groupe n'est prêt à voter
00:24:37ce texte essentiel pour notre pays.
00:24:39Aussi, sur le fondement
00:24:41de l'article 49 aligné à 3
00:24:44de la Constitution,
00:24:46j'engage la responsabilité
00:24:47de mon gouvernement
00:24:48sur l'ensemble du projet
00:24:50de loi de programmation
00:24:51des finances publiques.
00:24:52Je vous remercie.
00:24:56En France,
00:24:57il est de notre tradition politique
00:24:59de déterminer sa place
00:25:02sur l'échiquier politique
00:25:04en fonction du vote du budget.
00:25:06C'est-à-dire que
00:25:06lorsque l'on vote le budget,
00:25:08on appartient à la majorité,
00:25:10lorsque l'on vote contre le budget,
00:25:12on est dans l'opposition.
00:25:13C'est un peu
00:25:14ou tout blanc ou tout noir
00:25:15et ça vous définit politiquement.
00:25:20C'est la douzième fois
00:25:21en un an et demi
00:25:22qu'Elisabeth Borne déclenche
00:25:24un 49-3.
00:25:26Cet article de la Constitution
00:25:27permet au gouvernement
00:25:29de faire passer un texte
00:25:30sans vote.
00:25:32On appelle ça
00:25:32le parlementarisme rationalisé.
00:25:38Dès le début
00:25:41de la Vème République,
00:25:42Michel Debré,
00:25:43le rédacteur de la Constitution,
00:25:45est le premier
00:25:46à utiliser le 49-3.
00:25:50Ensuite,
00:25:51à droite comme à gauche,
00:25:52presque tous les premiers ministres
00:25:54vont y avoir recours.
00:25:55J'ai l'honneur
00:25:58d'engager
00:25:58la responsabilité
00:26:00du gouvernement
00:26:01devant l'Assemblée nationale.
00:26:03Nous sommes obligés
00:26:04de recourir au 49-3.
00:26:06J'ai l'honneur,
00:26:07monsieur le président.
00:26:09113 49-3
00:26:10ont été déclenchés
00:26:12depuis le début
00:26:12de la Vème République.
00:26:14J'engage la responsabilité
00:26:21de mon gouvernement.
00:26:22Plus les majorités
00:26:23sont faibles,
00:26:24plus les 49-3
00:26:25sont fréquents.
00:26:26Au total,
00:26:27Elisabeth Borne
00:26:28en utilisera 23,
00:26:30dont 22
00:26:31sur des textes budgétaires
00:26:32décomposés
00:26:33en plusieurs volets,
00:26:35nécessitant
00:26:36chacun
00:26:36un vote.
00:26:39Ce que je veux retenir
00:26:41de ces derniers mois,
00:26:43c'est que...
00:26:43le budget,
00:26:44c'est indispensable
00:26:45qu'il soit adopté.
00:26:48Et s'il n'y a pas
00:26:49de majorité
00:26:51pour voter le budget,
00:26:52il ne sera pas adopté.
00:26:53Et les fonctionnaires
00:26:54ne seront pas payés.
00:26:55L'État ne tournera pas.
00:26:57Donc,
00:26:57qu'est-ce qu'il doit faire
00:26:58le gouvernement ?
00:26:58Il n'a qu'une possibilité,
00:27:00c'est utiliser
00:27:01le 49-3.
00:27:02Il est
00:27:03très démocratique,
00:27:05contrairement
00:27:06à ce qu'on a pu dire.
00:27:07Il y a toujours
00:27:08la possibilité,
00:27:09bien sûr,
00:27:10pour les oppositions,
00:27:12de renverser
00:27:13le gouvernement
00:27:14et donc
00:27:14de rejeter
00:27:15le texte.
00:27:17Car la Constitution
00:27:19ne laisse pas
00:27:19les oppositions
00:27:20démunies.
00:27:22Au 49-3,
00:27:23répond la motion
00:27:24de censure.
00:27:25Elle permet
00:27:26de faire tomber
00:27:26un gouvernement
00:27:27si elle est votée
00:27:28par une majorité
00:27:29de députés.
00:27:31Sous la Vème République,
00:27:32une seule d'entre elles
00:27:33a finalement abouti,
00:27:35en 1962,
00:27:37contre le gouvernement
00:27:38de Georges Pompidou.
00:27:42Je rappelle
00:27:43que seuls
00:27:43les députés
00:27:44favorables
00:27:44à la motion
00:27:45de censure
00:27:45participent
00:27:46au scrutin
00:27:47et que le vote
00:27:48se déroule
00:27:48dans les salles
00:27:49voisines
00:27:49de l'hémicycle.
00:27:51C'est dans
00:27:51le périmètre sacré,
00:27:53habituellement interdit
00:27:54à la presse,
00:27:55que les motions
00:27:56de censure
00:27:56sont votées.
00:27:58Le groupe LFI
00:27:59est ce soir-là
00:27:59le seul
00:28:00à se mobiliser
00:28:01dans l'espoir
00:28:02de faire tomber
00:28:02le gouvernement.
00:28:05A chaque 49-3,
00:28:07ils tentent
00:28:07de censurer
00:28:08l'exécutif.
00:28:11En deux ans
00:28:12de législature,
00:28:1434 motions
00:28:15de censure
00:28:15ont été déposées
00:28:16par différents groupes.
00:28:18La droite
00:28:18ne s'y est jamais associée,
00:28:21assurant,
00:28:22de fait,
00:28:23la survie
00:28:23du gouvernement.
00:28:25Merci.
00:28:26A voté.
00:28:26M. Boyard.
00:28:29Madame la Présidente,
00:28:31Madame la Prémière-Ministre,
00:28:32dans un climat
00:28:33politique tendu,
00:28:35le 49-3,
00:28:36hautement impopulaire,
00:28:38déstabilise aussi
00:28:39le travail
00:28:39des députés.
00:28:41Car son utilisation
00:28:42répétée
00:28:43induit des effets
00:28:44pervers
00:28:45dans la mécanique
00:28:46parlementaire.
00:28:47Je vous remercie,
00:28:48Madame la Prémière-Ministre.
00:28:50En commission
00:28:51des finances,
00:28:53les amendements
00:28:53prolifèrent.
00:28:55C'est ici
00:28:55que sont étudiés
00:28:56les textes budgétaires
00:28:57avant leur passage
00:28:58dans l'hémicycle.
00:29:00Et c'est
00:29:00l'embouteillage.
00:29:02Alors,
00:29:02c'est facile,
00:29:03on a fait 803 amendements
00:29:04en 16 heures de réunion.
00:29:06C'est une moyenne
00:29:06de 40,
00:29:07il faudrait pas ça 80.
00:29:08Moi,
00:29:09je souhaite que...
00:29:10Il y a une explosion
00:29:11du nombre d'amendements
00:29:11parce qu'une fois
00:29:13que les députés
00:29:13apprennent que,
00:29:14quoi qu'il arrive,
00:29:15le texte sera adopté
00:29:16en 49-3,
00:29:18ils se sentent plus tenus
00:29:19de faire en sorte
00:29:20que le débat parlementaire
00:29:21tienne les délais
00:29:22constitutionnels.
00:29:23Donc,
00:29:23en fait,
00:29:23les députés
00:29:24s'autorisent
00:29:25à déposer
00:29:25des dizaines,
00:29:27voire des centaines
00:29:27d'amendements
00:29:28en espérant
00:29:29pouvoir en défendre
00:29:30un ou deux.
00:29:31Mais vu que les débats
00:29:32vont être très vite
00:29:33écourtés,
00:29:34en fait,
00:29:34ils se sentent,
00:29:35oui,
00:29:35plus obligés
00:29:36de suivre
00:29:38la bienséance
00:29:39qui voudrait
00:29:40qu'on dépose
00:29:41peu d'amendements,
00:29:42en tout cas,
00:29:42pour respecter
00:29:42les délais constitutionnels
00:29:44des débats
00:29:45dans l'hémicycle.
00:29:49À l'hôtel de la Sey,
00:29:51Yael Bronpivet
00:29:52veut éviter
00:29:52la répétition
00:29:53de ce scénario
00:29:54à l'automne suivant.
00:29:56Elle réunit donc
00:29:57une nouvelle fois
00:29:58les présidents de groupe.
00:30:01Objectif,
00:30:02trouver un compromis
00:30:03et tenter de réguler
00:30:04le nombre d'amendements
00:30:05proposés
00:30:06afin que les textes
00:30:07soient examinés
00:30:08plus sereinement
00:30:09dans l'hémicycle.
00:30:11Monsieur,
00:30:11vous allez bien ?
00:30:12Oui,
00:30:12merci.
00:30:14On a pu voir
00:30:21que la discussion budgétaire
00:30:24n'était pas optimale
00:30:25dans son déroulé
00:30:27et qu'elle ne satisfaisait
00:30:28personne.
00:30:29On a vu
00:30:30qu'on n'était pas capable
00:30:31d'examiner
00:30:32l'ensemble des missions,
00:30:33qu'on était enseveli
00:30:35sous un nombre
00:30:35d'amendements.
00:30:38L'idée,
00:30:38c'est de discuter
00:30:40entre nous
00:30:40et de commencer
00:30:41à voir
00:30:41si nous avons
00:30:42des propositions
00:30:44à faire
00:30:44qui pourraient guider
00:30:45l'examen
00:30:46des prochaines
00:30:46discussions budgétaires.
00:30:49Bon,
00:30:49moi,
00:30:50je crois
00:30:50qu'il faut
00:30:51s'auto-limiter
00:30:52sur les amendements.
00:30:53Je ne sais pas
00:30:53comment on y arrive,
00:30:54c'est peut-être un vœu
00:30:55qu'eux,
00:30:55mais franchement,
00:30:56plus on est d'amendements,
00:30:57moins c'est lésible.
00:30:58Sur la commission,
00:31:00on est à 64 amendements
00:31:02à l'heure.
00:31:02Et si on n'avait pas
00:31:05le 49-3,
00:31:06ce n'est pas une justification
00:31:07de 49-3,
00:31:07il aurait fallu
00:31:08six mois probablement
00:31:09pour examiner
00:31:10le budget.
00:31:12Alors,
00:31:12est-ce qu'il faut
00:31:12une jauge,
00:31:14se dire qu'il faut
00:31:161 500 amendements
00:31:17en commission,
00:31:182 000 en séance,
00:31:21répartir peu ou prou,
00:31:23en pondérant
00:31:24de manière plus importante
00:31:25les oppositions,
00:31:25bien évidemment,
00:31:26mais il y a peut-être
00:31:27une méthode,
00:31:27au moins,
00:31:28pour se dire,
00:31:28voilà,
00:31:28voilà ce qui permettrait
00:31:29un débat serein.
00:31:33Merci.
00:31:34Merci beaucoup.
00:31:35Sur l'imitation
00:31:36du nombre d'amendements,
00:31:38est-ce que vous êtes
00:31:39plus ou moins partant
00:31:41pour qu'on regarde
00:31:42des solutions
00:31:43pour essayer de réguler
00:31:44le nombre d'amendements ?
00:31:46Le sujet est délicat,
00:31:48car pour les députés,
00:31:49le droit d'amendement
00:31:50est intouchable.
00:31:52Bon,
00:31:52sur les amendements,
00:31:53c'est pas la peine
00:31:54d'épiloguer,
00:31:55ils sont consacrés
00:31:56constitutionnellement,
00:31:57c'est pas la peine
00:31:58d'en discuter plus.
00:31:59Bon,
00:32:01c'est impossible
00:32:01quand je vois
00:32:0220 amendements
00:32:03par député
00:32:03déposés par un groupe,
00:32:05ça veut dire
00:32:05que c'est du travail
00:32:05honnêtement
00:32:06qui n'est pas à la hauteur
00:32:07de ce qu'on demande
00:32:07à l'Assemblée nationale
00:32:08et je le dis très clairement.
00:32:09Si c'est un critère
00:32:10pour savoir
00:32:10ce qu'est un bon député,
00:32:12je pense qu'on galvose
00:32:13ce qu'est la démocratie.
00:32:15La petite leçon
00:32:15qui est de dire,
00:32:16en fait,
00:32:17les députés
00:32:17qui déposent des amendements,
00:32:19c'est des mauvais députés,
00:32:20enfin,
00:32:20je suis dédiée,
00:32:21c'est un peu n'importe quoi.
00:32:22Moi,
00:32:22je ne juge pas
00:32:24ceux qu'on pose
00:32:25peu,
00:32:27mais je ne juge pas
00:32:27ceux qu'on pose beaucoup.
00:32:28Enfin,
00:32:29à un moment,
00:32:29c'est pas parce qu'on pose
00:32:30beaucoup d'amendements
00:32:31qu'on travaille peu.
00:32:31Enfin,
00:32:32je veux dire,
00:32:32qu'on fait du travail
00:32:33qui est mal fait.
00:32:35Président Vannot.
00:32:36Tout ça est assez intéressant
00:32:37et distrayant,
00:32:38mais en fait,
00:32:39on est en train d'essayer
00:32:39de régler
00:32:40un problème dysfonctionnel.
00:32:42Ça ne marche pas.
00:32:43La Ve République
00:32:44ne fonctionne pas
00:32:45avec une majorité relative.
00:32:46On a eu plusieurs réunions
00:32:47pour voir comment ça marche,
00:32:48etc.,
00:32:49mais on essaie
00:32:50de démarrer une voiture
00:32:52avec une clé à molette.
00:32:53Donc,
00:32:54si on peut améliorer
00:32:55les choses,
00:32:56tant mieux,
00:32:56mais ça ne marche pas.
00:32:58Ça ne marche pas.
00:32:58La réalité est que
00:32:59la seule façon
00:33:00pour que ça marche
00:33:00serait de faire
00:33:01sans le gouvernement
00:33:01et de dire finalement
00:33:02que c'est le Parlement
00:33:04qui essaie
00:33:04de faire des majorités
00:33:05et sans négocier
00:33:08avec le gouvernement.
00:33:09Mais là,
00:33:10on continue
00:33:10de fonctionner
00:33:11comme avant,
00:33:12donc ça continuera
00:33:13d'être dysfonctionnel
00:33:15jusqu'à la fin
00:33:16de la législature.
00:33:17Justement,
00:33:18on peut essayer
00:33:18d'améliorer
00:33:18les choses
00:33:19si c'est dysfonctionnel.
00:33:20C'est dysfonctionnel
00:33:21parce que c'est structurel.
00:33:24Ou alors,
00:33:24on décide
00:33:25que nous fonctionnons
00:33:26vraiment
00:33:26comme un régime parlementaire.
00:33:27C'est-à-dire
00:33:28que c'est au Parlement
00:33:28que doivent se construire
00:33:29les majorités.
00:33:32Pas dans un deal
00:33:33avec un gouvernement
00:33:36qui fonctionne
00:33:37comme s'il y avait
00:33:37une majorité absolue.
00:33:40Ça ne marche pas.
00:33:40Il n'y a pas de majorité
00:33:41non plus
00:33:42pour changer de régime.
00:33:43Donc,
00:33:43comment on fait ?
00:33:45On est en train
00:33:45de la construire.
00:33:46Oui,
00:33:46mais tu es en train
00:33:47de la construire.
00:33:48Mais aujourd'hui,
00:33:48elle n'existe pas.
00:33:49Ça ne va décoiffer.
00:33:50Non,
00:33:50mais voilà.
00:33:51Donc,
00:33:51nous,
00:33:51on fait avec ce qu'on a.
00:33:53On a effectivement
00:33:53des dysfonctionnements
00:33:54et l'objectif,
00:33:56c'est d'essayer
00:33:56de les régler
00:33:57et d'améliorer les choses.
00:33:58Je veux bien comprendre
00:33:59qu'on veut toujours
00:34:00atteindre un objectif
00:34:01complètement impossible.
00:34:02mais il faut être très pragmatique.
00:34:05Ce n'est pas une histoire
00:34:05entre nous.
00:34:06C'est le président
00:34:06de la République
00:34:06qui n'a tiré
00:34:07aucune conclusion.
00:34:08Mais il n'est pas
00:34:10autour de la table
00:34:11le président de la République.
00:34:12C'est nous
00:34:12et on prend nos responsabilités.
00:34:15Parfait.
00:34:15Merci beaucoup à tous.
00:34:18Merci beaucoup.
00:34:20D'accord,
00:34:21comme ça,
00:34:21tu vois,
00:34:22on mouline.
00:34:23Puis on voit,
00:34:23on avance,
00:34:24on avance,
00:34:24on n'avance pas,
00:34:25tant pis.
00:34:26C'est pour ça que je trouve
00:34:27Boris qui vient de nous sortir.
00:34:29Ça va, quoi.
00:34:30On fait avec ce qu'on a.
00:34:31Non, mais tu vois,
00:34:32on est quand même grand.
00:34:34On peut essayer
00:34:34de trouver des solutions.
00:34:36Oui.
00:34:36Tu vois,
00:34:36c'est un peu ça l'idée.
00:34:38Après,
00:34:38ce n'est pas parfait,
00:34:39mais personne n'a la majorité.
00:34:41Donc, il faut bien qu'on fasse...
00:34:42Il n'y aura pas de ce genre miracle.
00:34:43On peut optimiser.
00:34:45C'est vrai
00:34:45qu'il n'y a pas
00:34:47une réunion publique
00:34:48que je fais
00:34:49où les Français
00:34:49ne me parlent pas
00:34:50du 49.3.
00:34:51Ça les heurte.
00:34:52Ça les heurte profondément.
00:34:54Et je crois
00:34:55qu'il ne faut pas
00:34:55faire la sourde oreille
00:34:57à ce ressenti.
00:34:59Et il faut réfléchir
00:35:01collectivement
00:35:01à une façon
00:35:02de mieux fonctionner.
00:35:03C'est une vraie question.
00:35:05Et peut-être
00:35:07qu'aujourd'hui,
00:35:08le 49.3
00:35:10tel qu'il existe
00:35:11ne correspond plus
00:35:12aux aspirations démocratiques
00:35:14de nos compatriotes.
00:35:15A bien des égards,
00:35:22le 49.3
00:35:23résume en effet
00:35:23à lui seul
00:35:24le fossé
00:35:25qui s'est creusé
00:35:26entre les Français
00:35:26et leurs gouvernants.
00:35:31La réforme des retraites
00:35:32adoptée sans vote
00:35:33au printemps 2023,
00:35:35malgré des semaines
00:35:36de protestation,
00:35:38a laissé des traces.
00:35:41Elle a contribué
00:35:42à détériorer
00:35:42le lien déjà abîmé
00:35:44entre les citoyens
00:35:44et leurs élus.
00:35:47En février 2024,
00:35:5070% des Français
00:35:52déclaraient
00:35:52ne plus avoir confiance
00:35:53en l'Assemblée nationale.
00:36:00Résorber la colère,
00:36:02recréer des liens
00:36:03avec l'institution.
00:36:05Pour les députés,
00:36:06la recherche de compromis
00:36:08se double
00:36:08de cet autre défi.
00:36:11Loin d'être simple,
00:36:12y compris pour
00:36:13Yael Brown-Pivet
00:36:14qui a décidé
00:36:15de faire ce qu'aucun
00:36:16autre président d'Assemblée
00:36:17n'avait fait avant elle.
00:36:20Sortir du palais Bourbon
00:36:21et aller à la rencontre
00:36:22des citoyens
00:36:23sur tout le territoire.
00:36:26Ce jour-là,
00:36:28elle débat
00:36:28avec des étudiants
00:36:29toulousains.
00:36:31Je suis très contente
00:36:32d'être avec vous
00:36:33aujourd'hui
00:36:33et je ne vais pas
00:36:34être plus longue
00:36:35parce que je pense
00:36:36que ce qui est intéressant
00:36:37c'est que nous puissions
00:36:38échanger
00:36:39à vous.
00:36:42Bonjour madame.
00:36:43Bonjour.
00:36:44Madame la Présidente,
00:36:45est-ce que vous ne trouvez pas
00:36:46qu'il y a un paradoxe
00:36:48entre votre discours
00:36:48sur l'engagement
00:36:50de la démocratie
00:36:51à Paris-Christ
00:36:51et votre gouvernement
00:36:52est-ce que ça peut
00:36:53se faire en place de soi ?
00:36:55C'est évidemment
00:36:56une question
00:36:56qui est importante.
00:36:59L'objectif en fait
00:37:00de mettre un tel article
00:37:02dans la Constitution
00:37:03c'est de se dire
00:37:04il ne faut pas
00:37:05que nous soyons
00:37:06et que le gouvernement
00:37:07et que nos institutions
00:37:09soient bloquées,
00:37:11paralysées.
00:37:12Il nous faut
00:37:12un mécanisme
00:37:13pour pouvoir
00:37:14débloquer des situations.
00:37:17Et je pense
00:37:17que c'est une bonne chose
00:37:18d'avoir ce type
00:37:18de mécanisme
00:37:19pour éviter les blocages.
00:37:21Après,
00:37:22les années passant,
00:37:24il y a eu
00:37:25des révisions constitutionnelles
00:37:27qui n'ont pas touché
00:37:28à l'article 49.3
00:37:29quelle que soit
00:37:30la majorité
00:37:31qui portait
00:37:31ces révisions constitutionnelles
00:37:33qu'elles soient
00:37:33de gauche
00:37:33ou de droite,
00:37:34personne n'a jamais imaginé
00:37:36supprimer le 49.3.
00:37:39Personne au pouvoir.
00:37:41En revanche,
00:37:41son utilisation
00:37:42a été fortement limitée
00:37:43puisqu'aujourd'hui
00:37:44on ne peut l'utiliser
00:37:45qu'une fois par session
00:37:46en dehors des textes
00:37:47budgétaires
00:37:48et je trouve
00:37:49que cette limite
00:37:49est bonne
00:37:50puisque l'idée
00:37:50c'est de se dire
00:37:51le 49.3
00:37:53il n'est pas là
00:37:53pour en faire
00:37:54un outil
00:37:54de gouvernement
00:37:55au quotidien.
00:37:56La défiance
00:37:58que les Français
00:37:58peuvent avoir
00:37:59dans l'institution
00:38:00c'est quelque chose
00:38:02qu'il faut entendre.
00:38:03Comment retisser le lien,
00:38:05comment rétablir
00:38:06cette confiance ?
00:38:07Pour moi
00:38:07ça passe effectivement
00:38:08vers plus de proximité
00:38:10donc ouvrir
00:38:11l'Assemblée nationale.
00:38:12Ça passe aussi
00:38:13par des déplacements
00:38:14dans chaque région
00:38:14de France,
00:38:15dans chaque département,
00:38:17dans les villes,
00:38:17dans nos villages.
00:38:18Bien sûr
00:38:19ça ne suffira pas
00:38:19mais ça va participer
00:38:21à retisser
00:38:22le fil de la confiance.
00:38:23c'est un vrai enjeu
00:38:25démocratique
00:38:25qui nous concerne tous.
00:38:28Mais tous ces efforts
00:38:29vont-ils suffire
00:38:30alors qu'un orage
00:38:31s'apprête
00:38:32à s'abattre
00:38:33sur l'Assemblée ?
00:38:35Il va emporter
00:38:36avec lui
00:38:37les tentatives
00:38:38de compromis
00:38:38et laisser chacun
00:38:40groguer.
00:38:40Dans cette nouvelle séquence,
00:38:53la loi immigration,
00:38:55le gouvernement
00:38:56comme les formations politiques
00:38:57vont jouer
00:38:58leur propre partition
00:38:59jusqu'à la crise.
00:39:05Ce n'est pas à l'Assemblée
00:39:06mais au Sénat
00:39:07que le projet
00:39:08de loi immigration
00:39:08est d'abord examiné.
00:39:10C'est le choix
00:39:13de Gérald Darmanin,
00:39:15le ministre de l'Intérieur
00:39:16qui veut aller vite.
00:39:19Le texte
00:39:19en ressort
00:39:20profondément modifié,
00:39:22durci par la majorité
00:39:23de droite
00:39:24avec l'assentiment
00:39:25du gouvernement.
00:39:27La durée de présence
00:39:28sur les territoires
00:39:28doit être non de 18
00:39:29mais de 24 mois
00:39:31pour le demandeur
00:39:32au regroupement familial.
00:39:34Favorable à un moment
00:39:34de notre journal.
00:39:35Un article très polémique
00:39:39et même rajouté
00:39:40par les sénateurs.
00:39:42Il revient
00:39:42à appliquer
00:39:43la préférence nationale
00:39:45en privant
00:39:46les travailleurs étrangers
00:39:47de certaines allocations.
00:39:49Une proposition
00:39:50portée par le Rassemblement
00:39:51national
00:39:51depuis 40 ans.
00:39:56Face aux critiques,
00:39:57pendant des semaines,
00:39:58Gérald Darmanin
00:40:00présente son projet
00:40:01comme équilibré.
00:40:02C'est à la fois
00:40:03un texte de fermeté
00:40:04contre l'immigration irrégulière,
00:40:06de fermeté
00:40:07contre délinquants
00:40:07d'étrangers
00:40:08et d'intégration.
00:40:14À l'hôtel de la Sey,
00:40:16l'inquiétude monte.
00:40:19Le texte s'apprête
00:40:20à être débattu
00:40:21à l'Assemblée cette fois.
00:40:23La gauche
00:40:24et une partie
00:40:25des députés Renaissance
00:40:26sont vent debout
00:40:27contre ce projet
00:40:28de loi jugé
00:40:28trop à droite.
00:40:32En commission des lois
00:40:35où il doit être examiné
00:40:36avant son passage
00:40:37dans l'hémicycle,
00:40:38les débats
00:40:39s'annoncent musclés.
00:40:42Pendant cinq jours,
00:40:43la gauche
00:40:43et certains députés
00:40:44de la majorité présidentielle
00:40:46opposés au texte
00:40:48détricotent
00:40:49celui du Sénat.
00:40:51Méthodiquement,
00:40:52ils suppriment
00:40:53des articles jugés
00:40:54dangereux
00:40:55et démagogiques.
00:40:56M. Ballot ?
00:40:58Oui,
00:41:00simplement pour vous dire
00:41:01que l'amendement
00:41:02tel qu'il résulte
00:41:03du Sénat
00:41:03fait partie pour nous
00:41:05de la collection
00:41:06des régressions
00:41:08dont le Sénat
00:41:10s'est rendu coupable.
00:41:13Il est au fond
00:41:14le refus
00:41:14de regarder
00:41:15la réalité en face,
00:41:17de régulariser
00:41:18des travailleurs
00:41:19qui par ailleurs
00:41:20payent des impôts,
00:41:21payent des cotisations
00:41:22sociales,
00:41:23mais ne peuvent pas
00:41:24payer leur loyer
00:41:24parce qu'ils ne sont pas
00:41:25capables de produire
00:41:25un titre de séjour.
00:41:28Près de la moitié
00:41:29des amendements
00:41:30du Sénat
00:41:30sont supprimés,
00:41:32dont le fameux article
00:41:33sur la préférence nationale.
00:41:36Mais à l'arrivée,
00:41:37le texte
00:41:38qui sort de commission
00:41:38ne satisfait personne.
00:41:41Trop à droite
00:41:41pour la gauche,
00:41:43trop à gauche
00:41:43pour la droite.
00:41:45Le compromis
00:41:45s'annonce
00:41:46ardu.
00:41:52Dans l'opposition,
00:41:54le mécontentement
00:41:54est unanime.
00:41:57Les députés
00:41:57vont tenter
00:41:58de faire barrage
00:41:59au texte.
00:42:02Les parlementaires
00:42:03ont la capacité
00:42:04de déposer
00:42:06et de voter
00:42:07ce qu'on appelle
00:42:08une motion de rejet,
00:42:09c'est-à-dire
00:42:09qu'ils considèrent
00:42:10que le texte
00:42:12n'est pas en état
00:42:13d'être débattu
00:42:14dans l'hémicycle,
00:42:15tout simplement.
00:42:16Et donc,
00:42:17c'est une façon
00:42:18de renvoyer
00:42:19le gouvernement
00:42:20dans les cordes
00:42:21en lui disant
00:42:22de reprendre
00:42:23sa copie.
00:42:24Et il est exceptionnel
00:42:27que l'on vote
00:42:28une motion de rejet
00:42:29parce que lorsque
00:42:31l'on fait ça,
00:42:31on est totalement
00:42:32privé
00:42:33de la capacité
00:42:34de débattre.
00:42:38Depuis le début
00:42:39de la législature
00:42:39en 2022,
00:42:4156 motions de rejet
00:42:42ont été déposées
00:42:43par les oppositions.
00:42:45Mais aucune
00:42:45n'a été adoptée.
00:42:46À ce stade,
00:42:49la présidente
00:42:49de l'Assemblée
00:42:50est donc persuadée
00:42:52que le débat
00:42:52sur l'immigration
00:42:53aura bien lieu.
00:42:56Je ne sais pas
00:42:57si ça se passera
00:42:57sereinement,
00:42:58mais en tout cas,
00:43:00démocratique possible.
00:43:02En fait,
00:43:02l'enjeu,
00:43:03il est là,
00:43:03c'est que l'Assemblée
00:43:04nationale,
00:43:04c'est le lieu
00:43:05du débat démocratique.
00:43:06Nous avons été élus
00:43:07pour ça.
00:43:08Et moi,
00:43:09je suis lasse,
00:43:11en fait,
00:43:11de ces arbitrages
00:43:13qui ont lieu
00:43:13ailleurs
00:43:14qu'à l'Assemblée
00:43:14nationale
00:43:15ou au Sénat.
00:43:15L'Assemblée nationale
00:43:16doit remplir
00:43:17pleinement sa mission.
00:43:18Sa mission,
00:43:19c'est de voter
00:43:20un texte
00:43:21sur l'immigration
00:43:23puisque à l'Assemblée nationale,
00:43:25comme dans toute
00:43:26instance démocratique,
00:43:27tout se résout
00:43:28par le vote.
00:43:29C'est ça
00:43:29qui est important.
00:43:32Résentir
00:43:32France !
00:43:34Au Palais-Bourbon,
00:43:42les grandes manœuvres
00:43:43se préparent.
00:43:45Les écologistes
00:43:46présentent
00:43:47leur motion de rejet.
00:43:48La parole est à monsieur
00:43:59Benjamin Lucas
00:44:00pour une durée
00:44:01de 15 minutes.
00:44:06Je veux le dire
00:44:06en préambule
00:44:07aux collègues
00:44:08de LR,
00:44:09de Lyot,
00:44:10mais aussi
00:44:11à ceux qui,
00:44:12dans la majorité,
00:44:13doutent.
00:44:13Voter le rejet
00:44:14dans un instant
00:44:15n'est en rien
00:44:15une adhésion
00:44:16à mon propos
00:44:16et ne sera pas
00:44:17instrumentalisée
00:44:18comme telle.
00:44:19Je constate
00:44:20que la somme
00:44:21des soutiens
00:44:21de ce texte
00:44:22est inférieure
00:44:23à la somme
00:44:23des opposants
00:44:24dans cette Assemblée.
00:44:26Cette réalité
00:44:27est la seule
00:44:28qui compte
00:44:28en cet instant.
00:44:30Mes chers collègues,
00:44:31rejetons
00:44:32ce mauvais texte
00:44:33maintenant.
00:44:35Face à une possible
00:44:36alliance entre
00:44:37la gauche
00:44:37et le Rassemblement
00:44:38national,
00:44:39le ministre
00:44:40de l'Intérieur
00:44:40attaque.
00:44:43Monsieur Lucas,
00:44:44j'ai bien vu
00:44:44votre compromission
00:44:45avec le parti
00:44:46de Mme Le Pen.
00:44:49Et monsieur Lucas,
00:44:50quelle que soit
00:44:51cette motion de rejet,
00:44:53plus jamais aucune
00:44:53leçon de morale,
00:44:54de politique,
00:44:55plus jamais aucune
00:44:56leçon d'humanisme.
00:44:59Vous demandez
00:45:00le rejet.
00:45:01Pas le rejet
00:45:02du texte,
00:45:03le rejet
00:45:03du débat.
00:45:05L'Assemblée nationale
00:45:06ne pourrait pas
00:45:07débattre,
00:45:08ne pourrait pas
00:45:09débattre
00:45:10des 2600 amendements
00:45:11proposés
00:45:12par les parlementaires.
00:45:14Mais alors
00:45:15pourquoi passer
00:45:15une semaine
00:45:16en commission,
00:45:16monsieur Lucas ?
00:45:17Vous serez responsables
00:45:21d'avoir transformé
00:45:22notre Assemblée
00:45:23en Chambre des codes
00:45:24et délires
00:45:24du Rassemblement national.
00:45:26Je vous remercie.
00:45:26Quand les conditions
00:45:27ne soient pas réunies,
00:45:28oui, on refuse le débat.
00:45:32Vous avez une incertitude,
00:45:34en fait.
00:45:34Moi, je suis au perchoir
00:45:36et vous voyez
00:45:38les débats se dérouler.
00:45:39Et puis, vous avez le RN
00:45:44et les LR
00:45:45qui sortent
00:45:47pour discuter
00:45:48de la position
00:45:49qu'ils vont adopter.
00:45:53Et donc,
00:45:54vous voyez,
00:45:55en fait,
00:45:56la situation
00:45:57évoluer
00:45:58sous vos yeux.
00:45:59De retour dans
00:46:03l'hémicycle,
00:46:04après 20 minutes
00:46:04de conciliabule,
00:46:06c'est le coup de théâtre.
00:46:08Quand on appartient
00:46:09à un gouvernement
00:46:10à ce point
00:46:11adepte des 49-3,
00:46:12on ne vient pas
00:46:13donner des leçons
00:46:14de démocratie.
00:46:15Votre texte
00:46:16est invotable
00:46:17pour les députés
00:46:18du RN
00:46:18car il va à l'encontre
00:46:20des attentes
00:46:20des Français.
00:46:21Monsieur le ministre,
00:46:22vous savez très bien
00:46:22que voter la motion
00:46:23de rejet
00:46:23d'un autre groupe politique
00:46:24ne signifie pas
00:46:25valider sa vision politique.
00:46:29Malheureusement,
00:46:30votre gouvernement
00:46:31a laissé piétiner
00:46:32en commission des lois
00:46:33le texte de fermeté
00:46:35issu du Sénat.
00:46:37Alors oui,
00:46:37Monsieur le ministre,
00:46:39le débat
00:46:39doit se poursuivre.
00:46:41Il doit se poursuivre,
00:46:42mais sur la base
00:46:43du texte
00:46:43de fermeté
00:46:44proposée
00:46:45par le Sénat,
00:46:46c'est le sens
00:46:47de la motion de rejet
00:46:48que nous soutiendrons.
00:46:50Je vous remercie,
00:46:51Monsieur le Président.
00:46:53Je mets au voie
00:46:54la motion de rejet
00:46:55préalable.
00:46:57Le scrutin est ouvert.
00:46:59C'est très impressionnant
00:47:01parce que vous avez
00:47:02un hémicycle
00:47:02qui est surchauffé,
00:47:03qui est surpomplé.
00:47:04Beaucoup de monde
00:47:05vous lancez le vote
00:47:06et puis le vote est clos
00:47:08et puis vous avez
00:47:08le résultat du scrutin
00:47:09qui s'affiche.
00:47:10Donc vous,
00:47:11vous le voyez
00:47:11avant les autres
00:47:12et vous annoncez
00:47:14un résultat
00:47:14dont vous savez
00:47:15que ça va être
00:47:17un coup de tonnerre.
00:47:18Voici le résultat
00:47:20du scrutin.
00:47:21Votant 548,
00:47:22exprimé 535,
00:47:24majorité 268
00:47:25pour 270,
00:47:27contre 265.
00:47:29L'Assemblée nationale
00:47:30a adopté.
00:47:31en conséquence,
00:47:34le projet de loi
00:47:35est rejeté.
00:47:37La motion est passée
00:47:54de justesse
00:47:55à deux voix près
00:47:56grâce à une alliance
00:47:58improbable.
00:48:00Le RN et les Républicains
00:48:01ont appuyé
00:48:02les écologistes,
00:48:03leurs adversaires politiques,
00:48:04pour faire vaciller
00:48:06la majorité.
00:48:09À gauche,
00:48:11peu importe
00:48:11d'où viennent les voix,
00:48:13seule la victoire
00:48:14est belle.
00:48:14C'est un camouflet terrible
00:48:20pour le gouvernement
00:48:21et pour Gérald Darmanin
00:48:22en particulier.
00:48:23Je suis contente
00:48:23parce qu'on manquait
00:48:24de victoire
00:48:24dans cet hémicycle.
00:48:26On n'en a pas eu beaucoup.
00:48:27Politiquement,
00:48:28c'est des moments
00:48:30comme ça
00:48:30où on se dit
00:48:31qu'on est heureux
00:48:32d'être là.
00:48:33On est bien d'être là.
00:48:34Là,
00:48:34on va aller boire
00:48:35une petite coupette
00:48:35de champagne.
00:48:35C'est simplement
00:48:39un rappel
00:48:40de la réalité
00:48:40et un retour
00:48:41de bâton
00:48:42à l'arroseur arrosé
00:48:43parce que Gérald Darmanin
00:48:44a bien cru
00:48:45jusqu'au dernier moment
00:48:46pouvoir aller chercher
00:48:48des voix
00:48:48par-ci,
00:48:48par-là.
00:48:49Mais en se compromettant
00:48:50moralement
00:48:51et aussi en cherchant
00:48:52à compromettre,
00:48:53il s'est mis
00:48:54dans une impasse
00:48:55dont on a vu
00:48:56les conséquences ce soir.
00:48:57Et quand il n'y a
00:48:58plus de 49-3,
00:48:59quand il n'y a pas
00:49:00de 49-3 possibles,
00:49:01nous sommes souverains.
00:49:02Le RN,
00:49:03lui,
00:49:04savoure son coup politique.
00:49:05Le désaveu
00:49:08qui vient de s'exprimer
00:49:10ce soir
00:49:11est un désaveu
00:49:12extrêmement puissant,
00:49:14un désaveu
00:49:15aussi du
00:49:16en même temps,
00:49:18qui est une véritable
00:49:19escroquerie politique
00:49:20et qui se révèle
00:49:21sous son vrai visage.
00:49:25Cette motion de rejet,
00:49:26en fait,
00:49:27elle apparaît
00:49:27comme l'opportunité
00:49:29pour l'ensemble
00:49:30des groupes
00:49:32d'opposition
00:49:32de mettre en échec
00:49:35Gérald Darmanin.
00:49:36Et donc,
00:49:37peu importe le moyen,
00:49:38en fait,
00:49:38il y a une fenêtre
00:49:39d'opportunité
00:49:40qui s'ouvre
00:49:40et tous les groupes
00:49:41d'opposition
00:49:42vont s'y engouffrer
00:49:43à travers cette motion
00:49:44de rejet préalable
00:49:44des écologistes.
00:49:45En politique,
00:49:47il me semble très important
00:49:48qu'il y ait
00:49:49une certaine clarté.
00:49:50Or,
00:49:50lorsqu'on voit
00:49:51des voix
00:49:52de formation politique
00:49:54comme le Rassemblement
00:49:55national,
00:49:56comme les Républicains,
00:49:58comme LFI,
00:50:00qui s'opposent
00:50:01de manière très violente,
00:50:02en tout cas,
00:50:03en parole,
00:50:05qu'on les voit
00:50:05se rassembler
00:50:06pour voter
00:50:08tel ou tel texte,
00:50:10motion de censure,
00:50:12de rejet,
00:50:12ça ne clarifie pas
00:50:14évidemment le débat.
00:50:16Et ça joue
00:50:17en faveur
00:50:18du populisme.
00:50:20C'est très clair là-dessus.
00:50:27Entourée
00:50:28de ses plus proches conseillers,
00:50:30une heure après
00:50:30le vote
00:50:30de la motion de rejet,
00:50:32la présidente
00:50:33de l'Assemblée
00:50:34ne peut que constater
00:50:35le triomphe
00:50:36des logiques partisanes.
00:50:39Je trouve
00:50:40que ça n'est pas
00:50:41un bon signal
00:50:41que nous envoyons
00:50:43aux Français.
00:50:45Après,
00:50:45politiquement,
00:50:47nous n'avons pas
00:50:48pour le moment
00:50:49réussi à trouver
00:50:51ce fameux chemin
00:50:52du compromis.
00:50:55Maintenant,
00:50:56ça nous montre
00:50:57à quel point
00:50:58il est difficile
00:50:59de le trouver
00:50:59sur des sujets
00:51:01qui sont complexes,
00:51:04dans une Assemblée
00:51:04en majorité relative.
00:51:07Mais il est
00:51:08de notre devoir
00:51:09de le faire.
00:51:09Donc il faut continuer,
00:51:10il ne faut pas renoncer.
00:51:11à mon sens.
00:51:13Maintenant,
00:51:14il faut qu'on décide
00:51:14collectivement
00:51:15de la stratégie.
00:51:17Que peut-il se passer
00:51:18désormais ?
00:51:20Le gouvernement
00:51:20peut choisir
00:51:21de retirer le texte,
00:51:22de le renvoyer
00:51:23au Sénat
00:51:24ou de convoquer
00:51:25une commission
00:51:26mixte paritaire,
00:51:27une CMP.
00:51:29Au sein de cette commission,
00:51:30sept députés
00:51:31et sept sénateurs.
00:51:33Ils doivent se mettre
00:51:34d'accord
00:51:35sur un nouveau texte
00:51:36en partant
00:51:37de ceux du Sénat
00:51:38et de l'Assemblée.
00:51:39Donc ils ne peuvent pas
00:51:41faire tout seuls.
00:51:42Personne.
00:51:43Personne ne peut faire tout seuls.
00:51:44Depuis ce matin,
00:51:45on ne parle
00:51:45que de ça.
00:51:47La gifle,
00:51:47la claque,
00:51:49le camouflet
00:51:50et ensuite.
00:51:51Et la suite ?
00:51:52La suite, Myriam,
00:51:53eh bien,
00:51:53vient le temps
00:51:54de la CMP,
00:51:55la commission mixte
00:51:57paritaire.
00:51:57C'est la solution
00:51:58choisie par le président
00:51:59de la République.
00:52:05Pour Emmanuel Macron,
00:52:07pas question
00:52:07de retirer
00:52:08ce projet de loi.
00:52:10Il choisit
00:52:11la solution
00:52:11commission mixte paritaire
00:52:13avec la ferme intention
00:52:15d'aboutir rapidement.
00:52:17La gauche
00:52:17est furieuse.
00:52:20Dans n'importe quelle démocratie,
00:52:22lorsque la représentation nationale
00:52:23rejette un texte,
00:52:25alors il faut,
00:52:25un,
00:52:26le retirer
00:52:26et deux,
00:52:27généralement,
00:52:28quand on a un peu
00:52:28de dignité,
00:52:29celui qui,
00:52:30en quelque sorte,
00:52:31a pris la responsabilité
00:52:32de ce texte,
00:52:33s'en va en même temps
00:52:33que le texte,
00:52:34c'est-à-dire
00:52:34monsieur Darmanin.
00:52:36Ce n'est pas ce qui s'est passé.
00:52:37Il continue de vouloir
00:52:38passer en force
00:52:38malgré le vote
00:52:40de l'Assemblée.
00:52:41Si vous aimez
00:52:42les sensations fortes,
00:52:43Nicolas,
00:52:43venez,
00:52:43je vous emmène
00:52:44à l'Assemblée.
00:52:44C'est mieux que le grand 8.
00:52:45La différence,
00:52:46c'est que dans un manège,
00:52:47on sait quand
00:52:47et comment ça s'arrête.
00:52:49Au Bourbon Circus,
00:52:50plus rien n'est sous contrôle.
00:52:52Majorité et gouvernement
00:52:53foncent dans le mur,
00:52:54un bandeau sur les yeux.
00:52:57La composition de la CMP,
00:52:59qui reflète l'équilibre
00:53:00des forces des deux chambres,
00:53:02avantage les Républicains,
00:53:04car ils sont
00:53:04les plus nombreux au Sénat.
00:53:06Ils vont faire monter
00:53:07les enchères.
00:53:09La majorité
00:53:10qui veut un accord
00:53:10à tout prix
00:53:11est piégée.
00:53:13La droite
00:53:13impose ses revendications.
00:53:16Et va se jouer
00:53:17à huis clos,
00:53:18en fait,
00:53:18un bras de fer
00:53:19très dur
00:53:20entre le camp présidentiel
00:53:22et la droite,
00:53:23mais que la droite
00:53:24va finir par gagner
00:53:25puisque l'ensemble
00:53:26de ces amendements
00:53:27vont être adoptés.
00:53:29Sachant que derrière,
00:53:30ils garantissaient
00:53:31l'adoption du texte
00:53:33avec une majorité
00:53:35de voix
00:53:36à la fois au Sénat
00:53:37et à l'Assemblée.
00:53:39Résultat,
00:53:40le projet de loi
00:53:41qui sort de CMP
00:53:42est proche
00:53:42de celui du Sénat.
00:53:44L'article
00:53:45sur la préférence nationale
00:53:46y est même réintroduit.
00:53:49On nous a vendu
00:53:50un gouvernement
00:53:51qui est de droite
00:53:52et en même temps
00:53:53de gauche
00:53:53et on a en réalité
00:53:54un texte
00:53:55qui va être
00:53:56et de droite
00:53:57et en même temps
00:53:57d'extrême droite.
00:53:58Voilà la situation
00:53:59dans laquelle nous sommes
00:54:00et elle est
00:54:01proprement insupportable.
00:54:03Le coup de grâce
00:54:05va être porté
00:54:06par Marine Le Pen.
00:54:08Après avoir critiqué
00:54:09le texte,
00:54:10laissant entendre
00:54:11qu'il était trop laxiste
00:54:12et qu'elle ne le voterait pas,
00:54:14elle fait volte-face.
00:54:15On peut tout de même
00:54:17se réjouir
00:54:18d'une avancée idéologique,
00:54:19d'une victoire même idéologique
00:54:21du Rassemblement national
00:54:22puisque est inscrit maintenant
00:54:24dans cette loi
00:54:25la priorité nationale.
00:54:27Nous allons donc voter
00:54:29ce texte
00:54:32tel qu'il ressort
00:54:33de la commission
00:54:35mixte paritaire.
00:54:38Vente panique
00:54:39dans la majorité.
00:54:41Plus personne ne veut voter
00:54:42faire un texte
00:54:43salué par l'extrême droite.
00:54:47L'annonce de Marine Le Pen
00:54:48elle a l'effet
00:54:49d'un coup de tonnerre
00:54:50au sein du camp présidentiel
00:54:51parce que le camp présidentiel
00:54:52ou en tout cas
00:54:53les macronistes
00:54:53depuis 2017
00:54:54se sont quand même construits
00:54:55contre l'extrême droite
00:54:57et dans l'idée
00:54:58qu'ils étaient
00:54:59le meilleur barrage
00:55:00au Rassemblement national.
00:55:03Et là d'un coup
00:55:03Marine Le Pen
00:55:04qui dit
00:55:04je soutiens
00:55:05le projet de loi
00:55:06de l'immigration
00:55:06ça crée
00:55:08cette dissonance
00:55:09cognitive incroyable
00:55:10chez les macronistes
00:55:11qui se demandent
00:55:12à quel moment
00:55:13ils en arrivent
00:55:14à un point
00:55:14où un projet de loi
00:55:16sur l'immigration
00:55:16peut être adopté
00:55:17avec les voies
00:55:17du Rassemblement national.
00:55:24Pour sortir de l'impasse
00:55:25Emmanuel Macron
00:55:26convoque les ténors
00:55:27de la majorité
00:55:28à l'Elysée
00:55:29dont la présidente
00:55:30de l'Assemblée.
00:55:33Le chef de l'État
00:55:34a une idée
00:55:35faire voter le texte
00:55:37sans rentabiliser
00:55:39les voies du RN.
00:55:41De retour
00:55:43dans la soirée
00:55:43à l'hôtel
00:55:44de l'Essay
00:55:44Yael Brown-Pivet
00:55:46annonce la nouvelle
00:55:47à ses collaborateurs
00:55:48et ne cache pas
00:55:50sa déception.
00:55:51C'est le grand
00:55:52argu d'Elisabeth.
00:55:54C'est ça.
00:55:55C'est dire
00:55:55en fait
00:55:56sur les autres textes
00:55:58on n'est pas gêné
00:55:58d'avoir un peu de terrain.
00:56:01On n'est pas sur
00:56:02un texte
00:56:02sur les chauffards
00:56:03si on n'est pas
00:56:03sur un texte
00:56:04sur la couleur
00:56:06du pont neuf.
00:56:08C'est juste
00:56:08évidemment
00:56:09quand moi
00:56:10je me gargarise
00:56:10des PPL
00:56:11qu'on vote
00:56:11à l'unanimité
00:56:12il y a les voies
00:56:12du RN
00:56:13mais ça n'a rien à voir.
00:56:14Et puis là
00:56:15on est sur un sujet
00:56:16symbolique.
00:56:16C'est quoi ?
00:56:17C'est pas symbolique
00:56:17mais emblématique.
00:56:18C'est l'immigration.
00:56:21Donc ça n'a pas
00:56:22du tout
00:56:23la même signification
00:56:23et la même conséquence.
00:56:25C'est juste dingue.
00:56:27Moi ce qui me rend
00:56:28folle
00:56:28dans toute cette séquence
00:56:30c'est que moi
00:56:31je suis sûre
00:56:32qu'on aurait pu avoir
00:56:32un autre scénario
00:56:33si on avait
00:56:34suivi les préconisations
00:56:36qui étaient les miennes
00:56:37et que j'ai eu
00:56:37dès le départ
00:56:38quand on a eu la perte.
00:56:40C'est ça
00:56:40qui je trouve triste
00:56:42c'est qu'on aurait pu
00:56:43faire autrement.
00:56:44On n'était pas
00:56:44obligés
00:56:45à partir du moment
00:56:46où la motion
00:56:47était votée
00:56:48d'en arriver là
00:56:49ce soir.
00:56:50Et tu l'as dit ?
00:56:51Après c'est de ma faute
00:56:52j'ai pas réussi
00:56:53à convaincre.
00:56:54Moi je préconisais
00:56:55qu'on reparte
00:56:57au Sénat
00:56:58qu'on fasse
00:56:59une nouvelle lecture
00:56:59au Sénat
00:57:00pour avoir
00:57:00une nouvelle lecture
00:57:01à l'Assemblée nationale.
00:57:02Je considérais
00:57:03que sur ce sujet-là
00:57:04on ne pouvait pas
00:57:05se passer
00:57:07d'un débat
00:57:07parlementaire
00:57:08donc je souhaitais
00:57:09avoir cette solution-là
00:57:12qui soit retenue
00:57:13ça n'a pas été le cas
00:57:14et ensuite
00:57:16j'aurais préféré
00:57:17que la CMP
00:57:17ait lieu plus tard
00:57:18au mois de janvier
00:57:19pour qu'on ait le temps
00:57:20de faire redescendre
00:57:22un petit peu
00:57:22cette pression
00:57:22et cette tension
00:57:23et qu'on arrive
00:57:24à trouver des accords
00:57:25plus largement partagés.
00:57:28Ni l'une ni l'autre
00:57:29des solutions
00:57:29n'ont été retenues
00:57:30donc j'en ai pris acte
00:57:32et la CMP
00:57:33a eu lieu
00:57:34très rapidement
00:57:35dans des conditions
00:57:36compliquées.
00:57:46Nous, nous le disons
00:57:47ici fièrement
00:57:48ce texte sera voté
00:57:50sans les voix
00:57:51du Rassemblement National
00:57:52nous le disons
00:57:55devant les Français
00:57:56et oui
00:57:58il n'y aura pas de texte
00:57:59s'il n'y a pas de majorité
00:58:00sans le Rassemblement National
00:58:02mesdames et messieurs
00:58:03les députés de la NUPES
00:58:04ça s'appelle
00:58:05le sens de l'honneur.
00:58:09Vous pouvez vouloir
00:58:11décompter les voix
00:58:12du Rassemblement National
00:58:13cela n'effacera pas
00:58:14le contenu de votre loi
00:58:15et mesdames et messieurs
00:58:17mes collègues
00:58:17mes chers collègues
00:58:18si vous votez pour
00:58:19vous votez pour inscrire
00:58:21dans la loi
00:58:21la préférence nationale
00:58:23si vous votez pour
00:58:24vous votez
00:58:25pour les idées
00:58:26du Rassemblement National
00:58:28je vais mettre
00:58:32au voie
00:58:32le projet de loi
00:58:33tel qu'il est
00:58:34issu
00:58:35de la commission
00:58:35mixte paritaire
00:58:36je vous demande
00:58:37de bien
00:58:37vouloir regagner
00:58:39vos places
00:58:40le scrutin
00:58:41est ouvert
00:58:42le scrutin
00:58:48est clos
00:58:49voici
00:58:52le résultat
00:58:53du scrutin
00:58:54votant 573
00:58:56exprimé 535
00:58:57majorité 268
00:58:59pour 349
00:59:01contre 186
00:59:02l'Assemblée Nationale
00:59:03a adopté
00:59:04Arithmétiquement
00:59:08le texte passe
00:59:09sans comptabiliser
00:59:10les voix du RN
00:59:11mais si l'extrême droite
00:59:13avait voté contre
00:59:14il aurait été retoqué
00:59:15la loi immigration est adoptée
00:59:44mais à quel prix
00:59:45la majorité est fracturée
00:59:4859 députés macronistes
00:59:50ont voté contre
00:59:51ou se sont abstenus
00:59:52Aurélien Rousseau
00:59:54le ministre de la Santé
00:59:55a même démissionné
00:59:57finalement c'est aussi
01:00:04l'échec
01:00:05d'une méthode
01:00:06en tout cas
01:00:07de la méthode
01:00:08du compromis
01:00:08avec des partenaires
01:00:09de moins en moins fiables
01:00:10qui ont leur va-tout
01:00:12à jouer
01:00:12en plus dans un contexte
01:00:13préélectoral
01:00:14parce qu'il faut savoir
01:00:15que le projet de loi immigration
01:00:17en fait était débattu
01:00:18en période
01:00:20d'avant campagne
01:00:21des européennes
01:00:21donc c'était aussi
01:00:23un moyen
01:00:23en fait pour les groupes
01:00:25de se démarquer
01:00:26de faire exister
01:00:27leurs différences
01:00:28et de mettre
01:00:30en échec
01:00:30l'exécutif
01:00:31le fiasco
01:00:38le fiasco n'est pourtant
01:00:38pas encore complet
01:00:39car le vote
01:00:41de la loi immigration
01:00:42pose des problèmes
01:00:44juridiques
01:00:44certains articles
01:00:47comme celui
01:00:47sur la préférence nationale
01:00:49pourrait être
01:00:50inconstitutionnel
01:00:5148 heures plus tard
01:00:58le secrétaire général
01:01:00de l'assemblée
01:01:01a rendez-vous
01:01:02avec la présidente
01:01:03dans son paraffeur
01:01:04une lettre
01:01:05exceptionnelle
01:01:07Yael Brunpivet
01:01:13a décidé
01:01:14de faire contrôler
01:01:15la légalité
01:01:15de la loi
01:01:16par le conseil
01:01:17constitutionnel
01:01:18une requête
01:01:19rarissime
01:01:20comment ça va
01:01:23alors
01:01:25montre-moi ça
01:01:29bon c'est important
01:01:31puisque ce serait
01:01:32la sixième fois
01:01:33de 1958
01:01:34quand même
01:01:35le président du Sénat
01:01:37saisit plus que moi
01:01:38ou pas
01:01:39comme par définition
01:01:40il a été plus souvent
01:01:41dans l'opposition
01:01:41que le président
01:01:42de la santé nationale
01:01:43oui mais alors
01:01:44la réponse est oui
01:01:45il a saisi plus souvent
01:01:46d'accord
01:01:47ultime relecture
01:01:49avant on voit
01:01:50alors monsieur le président
01:01:52le parlement
01:01:53a définitivement adopté
01:01:54le 19 décembre 2023
01:01:55la loi pour contrôler
01:01:56l'immigration
01:01:57améliorer l'intégration
01:01:58les articles de ce texte
01:02:00n'ont pu être examinés
01:02:01par l'assemblée nationale
01:02:02en première lecture
01:02:03en raison du vote
01:02:04d'une motion de rejet
01:02:05préalable
01:02:05cette absence
01:02:06de délibération
01:02:07a été d'autant plus
01:02:08préjudiciable
01:02:09que le Sénat
01:02:10avait procédé
01:02:10à de nombreux ajouts
01:02:11qui n'ont donné lieu
01:02:12ni à une étude d'impact
01:02:14ni à un avis
01:02:14du conseil d'état
01:02:15dans ces conditions
01:02:16il m'apparaît
01:02:17d'autant plus nécessaire
01:02:18que le conseil constitutionnel
01:02:19soit pour nous
01:02:19la conformité
01:02:20de la loi
01:02:20à la constitution
01:02:21c'est surtout
01:02:22une manière
01:02:22de défendre l'institution
01:02:23et puis les droits
01:02:25et libertés
01:02:25de nos concitoyens
01:02:26c'est important
01:02:27vous savez
01:02:27on ne peut pas
01:02:28légiférer
01:02:29c'est quelque chose
01:02:30de très grave
01:02:31et une loi adoptée
01:02:34a de l'impact
01:02:35parce qu'elle va changer
01:02:35la vie des gens
01:02:37et donc il faut le faire
01:02:38le plus scrupuleusement possible
01:02:40et donc
01:02:41c'est vrai
01:02:42que comme il n'y a pas eu
01:02:43de débat
01:02:43à l'Assemblée nationale
01:02:44le débat a été amputé
01:02:48donc c'est
01:02:49je pense
01:02:51mon rôle
01:02:51de soumettre
01:02:52cette loi
01:02:52au conseil constitutionnel
01:02:53bon bah c'est bien
01:02:55comme ça non ?
01:02:56oui
01:02:56je te l'assigne
01:02:59je ne le proposerai pas
01:03:01tu les as prévenus
01:03:03pour déposer ?
01:03:04pas encore
01:03:05je t'en dirai un mot
01:03:07merci
01:03:08bon ça fait 6
01:03:08voilà
01:03:10un mois plus tard
01:03:23les sages du conseil constitutionnel
01:03:25censurent 32
01:03:27des 86 articles
01:03:28de la loi immigration
01:03:29dont celui
01:03:31sur la préférence nationale
01:03:32c'est toute la procédure législative
01:03:35qui est discréditée
01:03:36à l'instar
01:03:41de la présidente
01:03:42de l'Assemblée
01:03:43des députés
01:03:44et sénateurs
01:03:44de gauche
01:03:45ont eux aussi
01:03:46saisi le conseil constitutionnel
01:03:48tout comme
01:03:49le président
01:03:50de la République
01:03:51le président
01:03:53de la République
01:03:54a compté
01:03:55sur le conseil
01:03:55constitutionnel
01:03:56mais c'est une pratique
01:03:58qui n'est pas
01:03:58qui n'est pas
01:03:59très honnête
01:04:00intellectuellement
01:04:01c'est à dire
01:04:02qu'on ne fait pas
01:04:02voter un texte
01:04:04en se disant
01:04:05on fait voter
01:04:06ce texte
01:04:07je ne l'aime pas beaucoup
01:04:08mais je tiens
01:04:09à ce qui passe
01:04:10avec comme
01:04:11comme espérance
01:04:13comme salut
01:04:14le conseil constitutionnel
01:04:17qui va enlever
01:04:17ce qui ne plaît pas
01:04:18un débat âpre
01:04:21parfois violent
01:04:23des coups politiques
01:04:26une procédure jugée
01:04:28illisible
01:04:29et une censure
01:04:31du conseil constitutionnel
01:04:33le projet de loi
01:04:36sur l'immigration
01:04:36laisse l'assemblée
01:04:38laminer
01:04:39le compromis
01:04:40semble hors d'atteinte
01:04:42pourtant
01:04:47même en politique
01:04:48il existe
01:04:49des moments de grâce
01:04:50un mois et demi
01:04:52après la loi immigration
01:04:53les députés
01:04:54vont à nouveau
01:04:55être capables
01:04:56de s'entendre
01:04:57c'est au château de Versailles
01:05:20en grande pompe
01:05:21que les membres
01:05:21de l'assemblée
01:05:22vont afficher
01:05:23leur concorde
01:05:23de retrouver
01:05:24ils sont réunis
01:05:30en congrès
01:05:31aux côtés
01:05:31des sénateurs
01:05:32une première
01:05:34depuis 16 ans
01:05:34et une émotion palpable
01:05:36ensemble
01:05:45après des mois
01:05:46de travail
01:05:47dans chaque assemblée
01:05:48les parlementaires
01:05:49vont modifier
01:05:50la constitution
01:05:51ils vont y inscrire
01:05:53la liberté
01:05:54de recourir
01:05:55à l'avortement
01:05:56c'est une journée
01:05:58historique
01:05:58parce que je l'ai dit
01:05:59ce sont les luttes
01:06:00des femmes
01:06:00qui ont permis
01:06:01qu'on en arrive là
01:06:02auparavant
01:06:05chaque chambre
01:06:06a dû voter la loi
01:06:07dans les mêmes termes
01:06:08des débats
01:06:11intenses
01:06:12et riches
01:06:13respectueux
01:06:15qui ont permis
01:06:16de lever des doutes
01:06:17éprouvés par certains
01:06:18et de faire évoluer
01:06:19les positions
01:06:20à l'arrivée
01:06:22une joie partagée
01:06:24d'être parvenue
01:06:25à un accord
01:06:26la liberté
01:06:35de recourir
01:06:36à l'interruption
01:06:37volontaire
01:06:37de grossesse
01:06:38fait désormais
01:06:39partie
01:06:39de notre loi
01:06:40fondamentale
01:06:41nous sommes
01:06:47dans notre rôle
01:06:48le Parlement
01:06:49a montré
01:06:50une fois de plus
01:06:52que lorsqu'il en a
01:06:53la volonté
01:06:54il sait transcender
01:06:56les clivages politiques
01:06:57pour emprunter
01:06:58le chemin du progrès
01:06:59retenons cette leçon
01:07:02appuyons-nous
01:07:03sur la vitalité
01:07:04de la démocratie parlementaire
01:07:06notre vote
01:07:13est une promesse
01:07:13faite à l'avenir
01:07:14plus jamais
01:07:15nos enfants
01:07:16petits-enfants
01:07:16et arrière-petits-enfants
01:07:17n'auront à revivre
01:07:18les supplices
01:07:19qui les ont précédés
01:07:20oui
01:07:21nous pouvons être fiers
01:07:22parce que la rédaction
01:07:24qui nous est soumise
01:07:25aujourd'hui
01:07:25est le fruit
01:07:26d'un consensus
01:07:27transpartisan
01:07:28oui
01:07:29le travail parlementaire
01:07:30doit continuer
01:07:31oui
01:07:32le combat féministe
01:07:33n'est pas terminé
01:07:34mais aujourd'hui
01:07:35savourons
01:07:35savourons cette loi
01:07:37qui marque un nouveau
01:07:37jalon dans l'histoire
01:07:38de France
01:07:39merci beaucoup
01:07:41c'est assez étonnant
01:07:45vu la période
01:07:46dans laquelle
01:07:47cette réforme
01:07:49de la constitution
01:07:50s'inscrit
01:07:50mais c'est pas
01:07:51non plus anodin
01:07:53puisqu'on a un vrai travail
01:07:54de parlementaires
01:07:56femmes
01:07:57de gauche
01:07:58du camp macroniste
01:07:59notamment
01:07:59qui ont en fait
01:08:00porté au maximum
01:08:01l'idée
01:08:02et la nécessité
01:08:03qu'il fallait inscrire
01:08:04ce droit-là
01:08:05dans la constitution
01:08:06et donc c'est un vrai
01:08:07travail d'orfèvre
01:08:08qui s'est joué
01:08:08sur un an
01:08:09un an et demi
01:08:10voilà un très bon exemple
01:08:12d'une concorde
01:08:13constitutionnelle
01:08:15pour un sujet
01:08:15qui il y a quelques années
01:08:16était un sujet
01:08:18de débat
01:08:19de violence
01:08:21d'affrontement
01:08:22lorsque l'intérêt national
01:08:24est en jeu
01:08:25on est capable
01:08:27de dépasser
01:08:28les clivages
01:08:29et on a quelquefois
01:08:30des surprises
01:08:30pour l'adoption
01:08:33780
01:08:34contre 72
01:08:37nous sommes capables
01:08:47en tant que parlementaires
01:08:48de traiter
01:08:49des sujets
01:08:49de façon
01:08:50isolée
01:08:51les uns des autres
01:08:52il y a des sujets
01:08:55qui nous rassemblent
01:08:56et c'est important
01:08:57parce que cela montre
01:08:58que le parlement
01:08:59est mature
01:09:00et que nous sommes capables
01:09:01de faire la part des choses
01:09:02pour beaucoup
01:09:06ce congrès à Versailles
01:09:07montre que l'assemblée
01:09:09malgré la violence
01:09:10de certains débats
01:09:11sait se montrer résiliente
01:09:12mais elle reste
01:09:15tiraillée
01:09:16entre sa volonté
01:09:17de compromis
01:09:18et une logique
01:09:19de confrontation
01:09:20deux visages
01:09:22pour deux ambitions
01:09:23contraires
01:09:24entre lesquelles
01:09:25elle ne cesse
01:09:25de scier
01:09:26alors au palais Bourbon
01:09:33les passes d'armes
01:09:35dans l'hémicycle
01:09:35reprennent
01:09:36ce que vous venez
01:09:37de faire
01:09:37c'est ignoble
01:09:38c'est odieux
01:09:39et cohabitent
01:09:43avec un travail
01:09:44de fond
01:09:44les lois
01:09:45continuent
01:09:46à être votées
01:09:47mais cet équilibre
01:09:50précaire
01:09:51va à nouveau
01:09:52voler en éclats
01:09:53et contre toute attente
01:09:55c'est le président
01:09:56de la république
01:09:57lui-même
01:09:58qui provoque
01:09:59la déflagration
01:09:59je dissous donc
01:10:02ce soir
01:10:03l'assemblée nationale
01:10:04la dissolution
01:10:07la réponse
01:10:09d'Emmanuel Macron
01:10:09à la victoire
01:10:10de l'extrême droite
01:10:11aux élections européennes
01:10:12et au désordre
01:10:13qui selon lui
01:10:14régne trop souvent
01:10:16au palais Bourbon
01:10:17une décision
01:10:19qui suscite
01:10:20l'incompréhension
01:10:21des français
01:10:21comme de la classe politique
01:10:23moi la dissolution
01:10:25je la prends
01:10:27le soir
01:10:28du 9 juin
01:10:29le soir
01:10:30des élections européennes
01:10:31donc
01:10:31je n'ai pas
01:10:32participé
01:10:34à la prise
01:10:35de décision
01:10:36et à la construction
01:10:38de cette décision
01:10:39donc je n'en connais pas
01:10:41les raisons profondes
01:10:42ni qu'elle a été
01:10:43le cheminement
01:10:44psychologique
01:10:46et intellectuel
01:10:47pour arriver
01:10:47à cette décision
01:10:48après moi
01:10:48ce que je sais
01:10:50c'est que l'assemblée nationale
01:10:51fonctionnait
01:10:53que nous avions
01:10:53trouvé
01:10:55des modes opératoires
01:10:57qui nous permettaient
01:10:58d'avancer
01:10:59en tout cas
01:11:00le blocage
01:11:01de l'institution
01:11:01c'est une vue de l'esprit
01:11:03l'institution
01:11:04n'était absolument
01:11:05pas bloquée
01:11:05bien au contraire
01:11:06la nouvelle assemblée
01:11:09élue le 7 juillet
01:11:102024
01:11:10après la dissolution
01:11:12confirme la fragmentation
01:11:14du paysage politique
01:11:15elle est encore
01:11:17plus polarisée
01:11:18la majorité
01:11:19semble encore
01:11:20plus introuvable
01:11:21la clarification
01:11:22attendue
01:11:23n'a pas eu lieu
01:11:24bien au contraire
01:11:25cette fois
01:11:28les parlementaires
01:11:29sont au pied
01:11:30du mur
01:11:30car sans compromis
01:11:32plus que jamais
01:11:33le pays risque
01:11:35la paralysie
01:11:36la sécurité
01:11:38l'immigration
01:11:39le pouvoir d'achat
01:11:41devraient être
01:11:42des projets
01:11:43d'intérêt commun
01:11:44mais malheureusement
01:11:45ils sont très souvent
01:11:47vus
01:11:48par le biais
01:11:48d'une idéologie
01:11:50qui interdit
01:11:51tout compromis
01:11:52on a également
01:11:53les bases
01:11:55qui poussent
01:11:56donc elles obligent
01:11:57évidemment
01:11:58les députés
01:11:59qui ont des comptes
01:12:00à rendre
01:12:00à leurs électeurs
01:12:01le dimanche matin
01:12:02sur le marché
01:12:03à simplifier aussi
01:12:05donc c'est ça
01:12:06qui modifie
01:12:07profondément
01:12:08les choses
01:12:09alors que
01:12:10je reste
01:12:11intimement persuadé
01:12:13que si on prend
01:12:14à part
01:12:15les politiques
01:12:16si on leur pose
01:12:17les questions
01:12:17sans caméra
01:12:19sans témoin
01:12:20ils n'auront pas
01:12:21du tout
01:12:22la même façon
01:12:22de parler des choses
01:12:23le compromis
01:12:24c'est long
01:12:25c'est tortueux
01:12:26il faut renoncer
01:12:26à certaines
01:12:27de ses envies
01:12:29de ses principes
01:12:30pour faire de la place
01:12:31à d'autres
01:12:31auxquelles on ne croit
01:12:32pas forcément
01:12:33et puis c'est un vrai travail
01:12:35intellectuel
01:12:36c'est un vrai travail politique
01:12:38et donc ça demande du temps
01:12:39et en fait aujourd'hui
01:12:40on est dans un système
01:12:41sous la cinquième
01:12:43où on est contraint
01:12:44par le quinquennat
01:12:45où il y a
01:12:46où il y a des élections
01:12:48tous les ans
01:12:49tous les deux ans
01:12:49et donc en fait
01:12:50cette accélération
01:12:52du temps politique
01:12:53elle génère aussi
01:12:54des stratégies
01:12:56court-termistes
01:12:57et donc dans ce contexte-là
01:12:58très difficile
01:12:59de penser
01:13:00une mécanique
01:13:01du compromis
01:13:02qui pourrait faire
01:13:03que tout le monde
01:13:04y contribue
01:13:05Cet exercice
01:13:09si exigeant
01:13:11les députés
01:13:12fraîchement élus
01:13:13vont devoir
01:13:14s'y confronter
01:13:14L'Assemblée
01:13:17que nous avons élue
01:13:19que les Français
01:13:19ont élue
01:13:20c'est la nôtre
01:13:22c'est la nôtre
01:13:23c'est pas celle
01:13:24des 577 parlementaires
01:13:25c'est celle
01:13:26des 67 millions
01:13:27de Français
01:13:28et nous n'en avons
01:13:29pas d'autres
01:13:29et nous n'en aurons
01:13:30pas d'autres
01:13:32pendant au moins
01:13:32une année
01:13:33donc en fait
01:13:34on ne peut pas dire
01:13:35bon on n'en veut pas
01:13:36elle ne nous convient pas
01:13:37on ne va pas y arriver
01:13:38ça ça n'existe pas
01:13:40c'est un moment
01:13:40peut-être historique
01:13:41pour pouvoir
01:13:42rééquilibrer les pouvoirs
01:13:44moi je l'ai appelé
01:13:44de mes voeux
01:13:44depuis longtemps
01:13:45et donc je pense
01:13:46que là on a aussi
01:13:47cette opportunité là
01:13:48donc il faut qu'on se serve
01:13:49collectivement
01:13:50on ne peut pas
01:13:51en fait tout le temps
01:13:52plaider en disant
01:13:53oh là là
01:13:54l'exécutif a trop de pouvoir
01:13:55etc.
01:13:56il faut rééquilibrer
01:13:57et le jour où
01:13:58l'Assemblée nationale
01:14:00se trouve dans une configuration
01:14:01où elle va être
01:14:02au centre du jeu
01:14:03ne pas jouer la partie
01:14:05et continuer à protester
01:14:06vous voyez
01:14:07on est acteur
01:14:08et là on est acteur
01:14:09tous ensemble
01:14:10de ce rééquilibrage
01:14:12des pouvoirs
01:14:12et on est comptable
01:14:13du fonctionnement
01:14:14de l'Assemblée nationale
01:14:15Les élections
01:14:20de juillet 2024
01:14:21ont plongé
01:14:22l'Assemblée nationale
01:14:23et avec elle
01:14:24la société française
01:14:25dans l'inconnu
01:14:27Jamais l'avenir politique
01:14:30du pays
01:14:31n'a paru aussi incertain
01:14:32Cette situation
01:14:36sans précédent
01:14:37et la fragmentation
01:14:38de l'Assemblée
01:14:39vont quoi qu'il advienne
01:14:41changer la façon
01:14:42dont la politique
01:14:43se fait dans notre pays
01:14:44Un nouveau défi
01:14:48à relever
01:14:48pour notre démocratie
01:14:50représentative
01:14:51Quelle fut l'ambition
01:14:59le rôle institutionnel
01:15:01joué par la présidente
01:15:02de l'Assemblée nationale
01:15:03Yael Brunpivet
01:15:04depuis les élections
01:15:05législatives
01:15:06de juin 2022
01:15:07depuis que le chef
01:15:09de l'État
01:15:09Emmanuel Macron
01:15:10et les gouvernements
01:15:11successifs
01:15:12ne disposent plus
01:15:13de majorité absolue
01:15:14au Palais Bourbon
01:15:16Une bonne partie
01:15:16de la réponse
01:15:17figurait
01:15:17vous venez de le voir
01:15:18dans ce documentaire
01:15:20réalisé par
01:15:20Émilie Olençon
01:15:21et pour évoquer la suite
01:15:23Yael Brunpivet
01:15:24est maintenant avec nous
01:15:25sur ce plateau
01:15:25Bienvenue à vous
01:15:26Yael Brunpivet
01:15:27On va rappeler
01:15:27que vous avez été élu
01:15:28en juin 2022
01:15:29puis réélu
01:15:30en juillet 2024
01:15:31présidente de l'Assemblée nationale
01:15:33Vous êtes au passage
01:15:34la première femme
01:15:34à occuper ce faust
01:15:36ce qui l'air de rien
01:15:38vous a fait rentrer
01:15:39dans l'histoire
01:15:40Vous êtes députée
01:15:42Renaissance
01:15:43puis ensemble
01:15:44députée des Yvelines
01:15:46depuis 2017
01:15:47par ailleurs
01:15:48ancienne présidente aussi
01:15:49de la commission des lois
01:15:50de l'Assemblée nationale
01:15:51et puis vous avez été également
01:15:53ministre des Outre-mer
01:15:54ça n'a pas été très long
01:15:55ça a duré un mois
01:15:56et cinq jours
01:15:57et c'était entre
01:15:58mai et juin 2022
01:16:00Nous avons très peu
01:16:01de temps ensemble
01:16:02pour revenir tout simplement
01:16:03sur ce que nous venons de voir
01:16:04Quel a été le moment
01:16:06pour vous le plus intense
01:16:07de la période
01:16:08suivie dans ce film
01:16:09soit juillet
01:16:10juin 2022
01:16:12juillet 2024
01:16:13depuis votre poste
01:16:15de présidente
01:16:16de l'Assemblée nationale
01:16:16Personnellement
01:16:18évidemment
01:16:18il y a beaucoup d'émotions
01:16:19dans le jour
01:16:20de l'élection
01:16:21parce que
01:16:22comme vous le dites
01:16:22c'est la première fois
01:16:23qu'une femme
01:16:24est élue présidente
01:16:25de l'Assemblée nationale
01:16:26et donc vous avez conscience
01:16:27que ce n'est pas rien
01:16:28et que c'est un pas important
01:16:30sur le chemin de l'égalité
01:16:31entre les hommes
01:16:32et les femmes
01:16:32après politiquement
01:16:34c'est évidemment
01:16:36le moment de la réforme
01:16:37des retraites
01:16:38où on a une tension
01:16:40absolument incroyable
01:16:42dans les couloirs
01:16:43du Palais Bourbon
01:16:44et dans l'hémicycle
01:16:46et ça se ressent
01:16:47très physiquement
01:16:48donc ce sont des moments
01:16:49très intenses
01:16:50On va voir deux panneaux
01:16:52on va voir ce qu'était
01:16:53la composition
01:16:53de l'Assemblée nationale
01:16:54à la sortie
01:16:55des élections législatives
01:16:56de juin 2022
01:16:58il manquait
01:16:59comme ça a été dit
01:17:00d'ailleurs
01:17:00dans ce film
01:17:0139 sièges
01:17:02on va dire
01:17:02au socle central
01:17:03à la majorité sortante
01:17:04pour obtenir
01:17:05la majorité absolue
01:17:06et puis on va voir
01:17:07maintenant l'hémicycle
01:17:08tel qu'il est sorti
01:17:09des élections
01:17:09de juillet dernier
01:17:11juillet 2024
01:17:12et il manque cette fois
01:17:1382 sièges
01:17:15au socle central
01:17:17auquel on rajoute
01:17:18d'ailleurs LR
01:17:19dans ce décompte
01:17:2082 sièges
01:17:21pour obtenir
01:17:22la majorité absolue
01:17:23alors la question
01:17:23que j'ai envie
01:17:24de vous demander
01:17:24c'est maintenant
01:17:25l'exigence du compromis
01:17:26du travail parlementaire
01:17:28transpartisan
01:17:29qu'on voit dans ce film
01:17:30n'a-t-il pas encore
01:17:31été plus difficile
01:17:32finalement
01:17:33au vu des chiffres
01:17:34que je viens de citer
01:17:35à mettre en oeuvre
01:17:35à l'Assemblée nationale
01:17:36qui a été élue
01:17:38depuis juillet dernier
01:17:39alors c'est évidemment
01:17:41beaucoup plus difficile
01:17:41parce que les chiffres
01:17:42le montrent
01:17:43et ils parlent d'eux-mêmes
01:17:44personne n'a de majorité
01:17:47même pas relative
01:17:48aujourd'hui
01:17:49à l'Assemblée nationale
01:17:50et donc là où avant
01:17:52le compromis
01:17:52pouvait être facultatif
01:17:54il est aujourd'hui
01:17:56obligatoire
01:17:57indispensable
01:17:57parce qu'il n'y a
01:17:58pas de voie de passage
01:18:00en dehors
01:18:01ce qu'il est
01:18:02il faut bien avoir
01:18:04également à l'esprit
01:18:05et c'est moi ça
01:18:06qui me guide
01:18:07au quotidien
01:18:08c'est que cette Assemblée
01:18:09c'est celle
01:18:09que les Français
01:18:10ont élue
01:18:11et donc
01:18:11elle représente
01:18:13l'expression
01:18:13de leur suffrage
01:18:14et nous avons
01:18:15en cela
01:18:16une exigence
01:18:17un impérieux devoir
01:18:18de la faire fonctionner
01:18:20parce que
01:18:21personne
01:18:22ne peut
01:18:23contesser
01:18:24que les Français
01:18:25ont exprimé
01:18:26très largement
01:18:27lors de cette élection
01:18:28en 2024
01:18:28ce souhait
01:18:30d'avoir
01:18:31ce pluralisme
01:18:32qui les représente
01:18:33à l'Assemblée nationale
01:18:34et donc
01:18:35à nous
01:18:36à moi
01:18:36de faire en sorte
01:18:37que cela fonctionne
01:18:38et qu'on puisse
01:18:39trouver le chemin
01:18:40qui correspondra
01:18:41aux aspirations
01:18:42de nos compatriotes
01:18:43On ne le voit pas
01:18:44très bien
01:18:44sur ces ébicis
01:18:45qu'on vous a présenté
01:18:46il y avait 11 groupes
01:18:47politiques
01:18:48durant la législature
01:18:49précédente
01:18:50il y en a toujours
01:18:5111 également
01:18:52groupes politiques
01:18:53ici à l'Assemblée nationale
01:18:54c'est un record
01:18:55C'est du jamais vu
01:18:56et effectivement
01:18:57l'Assemblée
01:18:58on voit
01:18:58est très fracturée
01:18:59elle est fractionnée
01:19:01mais ça correspond
01:19:02aux fractures
01:19:03de notre pays
01:19:04et les groupes
01:19:05qui sont représentés
01:19:06aujourd'hui
01:19:07à l'Assemblée
01:19:07représentent quelque chose
01:19:09chez nos concitoyens
01:19:10et chacun est légitime
01:19:12dans la parole
01:19:13qu'ils portent
01:19:13et c'est cela
01:19:15qui est beau
01:19:15à l'Assemblée nationale
01:19:16c'est que
01:19:17l'Assemblée
01:19:19représente vraiment
01:19:20au plus près
01:19:22nos concitoyens
01:19:23dans leur diversité
01:19:24dans leur expression
01:19:25politique plurielle
01:19:26et c'est la raison
01:19:28pour laquelle
01:19:28c'est à nous
01:19:29maintenant
01:19:30d'être à la hauteur
01:19:31de leurs exigences
01:19:32d'être à la hauteur
01:19:33du vote
01:19:33des Français
01:19:34Alors il y a eu
01:19:35un autre moment
01:19:36très fort
01:19:36un moment historique
01:19:37parce qu'on n'avait jamais
01:19:38vu ça depuis 1962
01:19:40c'était une motion
01:19:40de censure
01:19:41votée contre le gouvernement
01:19:42contre Michel Barnier
01:19:43et son gouvernement
01:19:44en l'occurrence
01:19:45comment l'avez-vous
01:19:46vécu ce moment précisément ?
01:19:48C'était un moment
01:19:48très lourd
01:19:50très digne également
01:19:52certains auraient pu imaginer
01:19:55qu'il y aurait du chahut
01:19:56il n'y en a pas eu
01:19:58je pense que tout le monde
01:19:59avait vraiment conscience
01:20:00quelle que soit
01:20:01la partie de l'hémicycle
01:20:03dans laquelle il siège
01:20:05de la gravité
01:20:06de ce moment
01:20:07et en même temps
01:20:08c'est l'expression
01:20:10la plus flagrante
01:20:11du fait que
01:20:12l'Assemblée nationale
01:20:13contrôle
01:20:14l'action du gouvernement
01:20:16certains vous savez
01:20:17disent
01:20:17à longueur de plateau
01:20:19que l'Assemblée nationale
01:20:21n'a plus de fonction
01:20:22qu'elle ne joue plus son rôle
01:20:23que c'est une simple
01:20:24chambre d'enregistrement
01:20:26et bien là
01:20:26l'Assemblée nationale
01:20:27a montré
01:20:28au-delà de tout
01:20:29qu'elle avait
01:20:31un rôle à jouer
01:20:32qu'elle avait
01:20:32le pouvoir
01:20:34de renverser
01:20:34un gouvernement
01:20:35s'il n'avait pas
01:20:36sa confiance
01:20:36et donc
01:20:37avis à tous ceux
01:20:39qui diraient
01:20:39que l'Assemblée nationale
01:20:40ne joue pas
01:20:42pleinement son rôle
01:20:43elle le joue
01:20:44et moi j'aspire
01:20:45à ce qu'elle le joue
01:20:46encore plus demain
01:20:47parce que
01:20:48à nouveau
01:20:48l'Assemblée nationale
01:20:49c'est la représentation
01:20:50des Français
01:20:52et donc
01:20:52il faut que l'Assemblée nationale
01:20:54joue pleinement son rôle
01:20:55Est-ce qu'il ne faudrait pas
01:20:56de nouveau
01:20:57dissoudre cette Assemblée nationale
01:20:59et procéder
01:21:00à de nouvelles élections
01:21:00législatives
01:21:01pour espérer
01:21:02une production
01:21:02parlementaire plus dense
01:21:04on va dire
01:21:04presque plus normale
01:21:05ici au Palais Bourbon
01:21:07Moi je ne crois pas
01:21:09parce que
01:21:09je ne suis pas sûre
01:21:11qu'une nouvelle élection
01:21:11législative
01:21:12dans les mois qui viennent
01:21:14puisse amener
01:21:15une majorité écrasante
01:21:16à l'Assemblée nationale
01:21:18après moi je ne crois pas
01:21:20au bienfait
01:21:21d'une majorité écrasante
01:21:22à l'Assemblée nationale
01:21:23C'est la nature
01:21:23de cette majorité écrasante
01:21:25qui vous fait peur
01:21:26dans votre réponse ?
01:21:27Parce que
01:21:27je l'ai vécu
01:21:28cette majorité écrasante
01:21:30et quand on a
01:21:32une majorité écrasante
01:21:33on discute moins
01:21:34on dialogue moins
01:21:34on va moins chercher
01:21:35le compromis
01:21:36or je pense que
01:21:37le compromis
01:21:38est essentiel
01:21:39mais pas parce que
01:21:41c'est une obligation
01:21:42mais parce qu'il permet
01:21:43d'aller plus loin
01:21:44il permet d'avoir
01:21:45de meilleures dispositions
01:21:47on n'a jamais raison
01:21:48tout seul
01:21:49et le compromis
01:21:50l'exigence
01:21:51de compromis
01:21:52ça oblige
01:21:52à aller vers les autres
01:21:53et donc à prendre
01:21:54des avis divergents
01:21:55et à essayer
01:21:56d'améliorer les choses
01:21:57et donc je crois
01:21:58moi profondément
01:21:59que c'est utile
01:22:00et donc je ne suis pas
01:22:02de ceux qui rêvent
01:22:03d'une nouvelle majorité
01:22:04absolue
01:22:05bien au contraire
01:22:05je suis de ceux
01:22:06qui rêvent
01:22:07de faire fonctionner
01:22:08cette assemblée
01:22:09telle qu'elle existe
01:22:10dans sa diversité
01:22:11dans son pluralisme
01:22:13après c'est plus exigeant
01:22:14c'est plus difficile
01:22:15il faut accepter
01:22:17d'aller voir les autres
01:22:18de les entendre
01:22:19de les écouter
01:22:19de prendre
01:22:20et de considérer
01:22:21qu'on n'a pas raison
01:22:22tout seul
01:22:23donc ça demande
01:22:23un effort sur soi
01:22:25mais je pense que c'est ça
01:22:26qu'attendent nos compatriotes
01:22:28de cette assemblée nationale
01:22:30donc à nous
01:22:30de la faire vivre
01:22:32le mieux
01:22:33le mieux possible
01:22:34et de lui permettre
01:22:35de remplir pleinement
01:22:37les missions
01:22:38qu'elle a
01:22:38du fait de la constitution
01:22:40beaucoup de constitutionnalistes
01:22:41d'observateurs
01:22:42plus globalement
01:22:43de la vie politique française
01:22:45mettent en avant
01:22:46d'autres solutions
01:22:47pour sortir
01:22:48dans ce qu'ils appellent
01:22:48une situation de blocage
01:22:49de leur point de vue
01:22:50exemple
01:22:52la proportionnelle
01:22:53l'instauration
01:22:54d'une dose
01:22:55de proportionnelle
01:22:56qui pourrait illustrer
01:22:57d'une certaine manière
01:22:58la fragmentation
01:22:59de la classe politique française
01:23:00qu'on a constaté
01:23:01dans ce documentaire
01:23:02et dans les résultats
01:23:03des dernières justes
01:23:05d'abord moi
01:23:05je suis la présidente
01:23:06d'une assemblée
01:23:07qui n'est pas bloquée
01:23:07ça j'y tiens particulièrement
01:23:10pendant de 2022
01:23:11à 2024
01:23:11nous avons voté
01:23:12plus d'une centaine
01:23:13de textes
01:23:14dont des textes
01:23:15majeurs pour nos compatriotes
01:23:16sur leur sécurité intérieure
01:23:18sur la justice
01:23:18sur les capacités militaires
01:23:20de notre pays
01:23:20mais aussi
01:23:21sur la transition écologique
01:23:23sur la protection
01:23:23du droit des femmes
01:23:24et il y en a
01:23:26des dizaines
01:23:26et des dizaines
01:23:27comme cela
01:23:28aujourd'hui même
01:23:29sous cette mandature
01:23:30l'Assemblée nationale
01:23:31n'est pas bloquée
01:23:31nous avons voté
01:23:32des textes
01:23:34à l'unanimité
01:23:35pour la Nouvelle-Calédonie
01:23:36pour Mayotte
01:23:37nous sommes en train
01:23:38d'examiner un texte
01:23:39et moi je ne doute pas
01:23:40que nous aurons
01:23:40une large majorité
01:23:41donc l'Assemblée nationale
01:23:42trouve toujours
01:23:44le moyen de fonctionner
01:23:45ça peut être difficile
01:23:46mais malgré tout
01:23:47cette idée
01:23:47d'instaurer une dose
01:23:48de proportionnelle
01:23:49est-ce qu'elle vous paraît
01:23:50judicieuse ?
01:23:51moi elle me paraît
01:23:52tout à fait judicieuse
01:23:53parce que ce qui m'importe
01:23:56c'est que
01:23:57en fait chacun
01:23:59rentre dans cette logique
01:24:00de compromis
01:24:01de coalition
01:24:02de dialogue
01:24:04et la proportionnelle
01:24:05c'est un petit peu cela
01:24:06c'est accepter
01:24:08qu'on n'est
01:24:09on n'est pas majoritaire
01:24:11et qu'on ne s'est pas fait
01:24:12contre un camp
01:24:13mais que c'est ensemble
01:24:15qu'on va réussir
01:24:16à gouverner
01:24:17en proportion
01:24:18de nos poids respectifs
01:24:20poids respectifs
01:24:21donnés par nos compatriotes
01:24:22lorsqu'ils vont
01:24:24exprimer leur choix
01:24:25avec leur bulletin de vote
01:24:27donc moi je suis
01:24:28pour une proportionnelle
01:24:29alors nativement
01:24:31moi initialement
01:24:32je suis plus pour une dose
01:24:33de proportionnelle
01:24:34c'est ce à quoi
01:24:35nous nous étions engagés
01:24:36en 2017
01:24:37je ne sais pas
01:24:38ce qu'il en sera
01:24:38avec
01:24:41lors des discussions
01:24:42que nous devons mener
01:24:43nécessairement
01:24:44avec les différents partis
01:24:45politiques
01:24:45mais en tout cas
01:24:46sortir d'une logique
01:24:48d'affrontement
01:24:48pour rentrer dans une logique
01:24:50de coalition
01:24:51et de compromis
01:24:53me semble vraiment
01:24:54la bonne voie
01:24:55à suivre
01:24:56Est-ce que vous n'êtes pas
01:24:58parmi les nostalgiques
01:24:59des régimes parlementaires ?
01:25:01Moi je crois
01:25:02pour le renforcement
01:25:03des droits du Parlement
01:25:04et j'avais écrit
01:25:05un plaidoyer
01:25:05pour un Parlement renforcé
01:25:06il y a quelques années
01:25:07avant de présider
01:25:08l'Assemblée nationale
01:25:09donc renforcer
01:25:10les droits du Parlement
01:25:11ses prérogatives
01:25:12ses moyens d'action
01:25:13également
01:25:14on sait que
01:25:14nous n'en avons pas suffisamment
01:25:16ça je crois
01:25:17que c'est essentiel
01:25:18après moi je ne suis pas
01:25:20pour tout renverser
01:25:23la table
01:25:23je crois profondément
01:25:25aussi
01:25:26aux besoins
01:25:27d'incarnation
01:25:28aux besoins
01:25:29donc d'avoir
01:25:30un président
01:25:30de la République
01:25:31qui soit un président
01:25:32fort
01:25:33fort de la légitimité
01:25:34que confère
01:25:35le suffrage
01:25:36universel direct
01:25:37c'est la seule personnalité
01:25:39qui est élue
01:25:39par tous les Français
01:25:41et ça veut dire
01:25:42beaucoup de choses
01:25:43et donc
01:25:43moi je pense
01:25:44à l'amélioration
01:25:46nécessaire
01:25:47de notre régime
01:25:48je ne suis pas
01:25:48pour tout bousculer
01:25:50et donc
01:25:50vous êtes une fidèle
01:25:51à la constitution
01:25:52de la Ve République
01:25:53tout à fait
01:25:54parce que
01:25:54cette constitution
01:25:55elle nous permet
01:25:55de tenir
01:25:56elle nous permet
01:25:57de traverser
01:25:58toutes les crises
01:25:58et moi je crois
01:26:00au contraire
01:26:01que quand il y a
01:26:02de l'instabilité
01:26:03que ce soit
01:26:03dans le monde
01:26:04ou dans notre pays
01:26:05les institutions
01:26:06elles nous protègent
01:26:07et donc
01:26:08prenons garde
01:26:08merci beaucoup
01:26:10pour ce rapide entretien
01:26:12trop court
01:26:12on le regrette
01:26:13évidemment
01:26:14après avoir
01:26:14ce documentaire
01:26:15Assemblée nationale
01:26:16anatomie d'une crise
01:26:17on vous voit
01:26:18au travail
01:26:18à l'oeuvre
01:26:18deux ans durant
01:26:20vos réactions
01:26:21ça sera sur
01:26:21hashtag
01:26:22débat doc
01:26:22peut-être serez-vous là
01:26:23d'ailleurs
01:26:23peut-être pour réagir
01:26:24à ce que seront
01:26:25ces réactions
01:26:26merci à Victoria Bellet
01:26:28félicité Gavalda
01:26:29qui m'ont aidé
01:26:30à préparer
01:26:31comme à la coutume
01:26:31et d'ailleurs
01:26:32cette émission
01:26:32prochain rendez-vous
01:26:33avec débat doc
01:26:34ça sera bien sûr
01:26:35avec son documentaire
01:26:37et son débat
01:26:38à très bientôt
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