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"Notre futur a de l'avenir" part à la découverte de Reims aux cotés d'Aymeric, Jérôme, Stéphane et Céline qui s'engagent pour améliorer notre quotidien.
Aymeric aide les vignerons à sauver leurs récoltes et à s'adapter au dérèglement climatique.
Jérôme apporte une solution durable à la crise du logement avec le premier immeuble qui sort de terre via l'impression 3D.
Stéphane utilise l'eau de la betterave pour apporter une réponse à la sécheresse et au stress hydrique.
Enfin Céline valorise la pulpe de la betterave pour nous aider à mieux nous nourrir tout en préservant la planète.
Un magazine de 26 minutes présenté par Emilie Chaussier et produit par Quim Prod
Aymeric aide les vignerons à sauver leurs récoltes et à s'adapter au dérèglement climatique.
Jérôme apporte une solution durable à la crise du logement avec le premier immeuble qui sort de terre via l'impression 3D.
Stéphane utilise l'eau de la betterave pour apporter une réponse à la sécheresse et au stress hydrique.
Enfin Céline valorise la pulpe de la betterave pour nous aider à mieux nous nourrir tout en préservant la planète.
Un magazine de 26 minutes présenté par Emilie Chaussier et produit par Quim Prod
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NewsTranscription
00:00Notre futur a de l'avenir vous est présenté par Suez,
00:03acteur incontournable de la gestion de l'eau et des déchets.
00:06Au plus près des territoires, Suez s'engage pour l'humain et la planète
00:10afin de préserver les ressources d'un avenir commun.
00:15Au-delà de Reims, de sa cathédrale et des touristes,
00:19la Champagne dévoile un tout autre visage.
00:24Messieurs, dames, attention aux têtes, il va falloir la baisser.
00:30On fait bien qu'il y ait un peu de danger, un peu d'adrénaline.
00:33Certains habitants du coin fuient les lieux touristiques
00:36pour redécouvrir leur région au fil de l'eau.
00:40Au rythme lent des canaux.
00:42Le danger est passé.
00:44Le fait d'être sur le canal, on se rencontre, on écoute un autre point de vue.
00:48Un point de vue très différent, international.
00:50Vous avez senti, vous, des touristes qui viennent de plus en plus chaque année ?
00:53De plus en plus des touristes qui viennent énormément.
00:56Ah oui, ça vient du monde entier.
00:57Depuis le classement de l'UNESCO, il y a beaucoup de gens qui font les sites de l'UNESCO et qui ont été reconnus.
01:064 à 5 millions de touristes viennent visiter chaque année les coteaux, les caves
01:10et les grandes maisons de Champagne classées à l'UNESCO.
01:13À Reims, le patrimoine ne se limite pas à sa cathédrale.
01:19Il pétille et fait rayonner la France dans le monde entier.
01:23Le champagne.
01:24Mais derrière les bulles, un équilibre fragile.
01:27En 2021, on a eu une tornade, on n'a pas vu 90% de la récolte.
01:30En 2023, c'était une année très chaude où on a failli tout perdre à cause de la canicule.
01:34Depuis quelques mois, des start-up viennent à la rescousse des viticulteurs pour sauver le champagne et les emplois.
01:41C'est un peu la machine que tu attendais depuis toujours, Vincent.
01:44Elle est là, c'est trop bien.
01:45Derrière le prestige des vignobles et son image de carte postale, Reims fait face, elle aussi, à la réalité de la crise du logement.
01:52Aujourd'hui, on est à peu près à 14 000 demandes de logement social.
01:57Pour affronter cette crise, une filiale d'Action Logement érige des immeubles de deux étages en un temps record grâce à un procédé inédit.
02:05On est en train de révolutionner la façon de construire.
02:08En fait, on est en train de construire un bâtiment, mais en l'imprimant.
02:12Enfin, la champagne, c'est aussi une terre de grandes cultures, comme celle de la betterave sucrière.
02:17Si on n'a pas d'eau dans les deux mois qui viennent, forcément, elle va souffrir de la sécheresse.
02:21Pour éviter que la betterave ne disparaisse, tout un écosystème se mobilise.
02:25En moyenne, on rentre 24 000 tonnes de betterave par jour, avec 75 % d'eau dans la betterave.
02:31On se retrouve avec des quantités d'eau importantes.
02:34Vous allez voir que Reims et sa région se réinventent face aux défis du logement, du climat et de l'agriculture.
02:40Un territoire en mutation qui conjugue tradition, résilience et audace.
02:55De retour sur la terre ferme, nous poussons la porte de l'une de ces caves pour goûter à ce savoir-faire unique.
03:01« Oh là là, comme c'est joli ! Vous avez vu comme c'est sympa ? Très jolie maison ! »
03:09« Très beau domaine ! »
03:11« Merci de nous accueillir, ça va ? »
03:14« Bonjour ! »
03:15« Donc là, c'est Patrice et Thibault, papa et fiston ? »
03:20« Exactement. Mon père était viticulteur, mon grand-père aussi.
03:24Moi, quand je suis revenu travailler avec mes parents, on a fait un peu évoluer la méthode culturelle dans les vignes.
03:29On a commencé déjà par arrêter les herbicides, c'était la première étape.
03:32Et puis après, en avançant un peu dans le cheminement, on a continué à se poser des questions.
03:38Et on a commencé une conversion en 2016 en bio et en biodynamie. »
03:44Thibault et Patrice innovent et font partie des 1% à produire en biodynamie.
03:48« Le dosage, on a santé. »
03:53C'est-à-dire sans aucun produit chimique de synthèse, nocif pour les sols, les plantes et la santé.
03:58« On est quand même très liés avec le sous-sol. »
04:01« Là, qu'est-ce qui ressort justement au niveau du goût par rapport à d'autres strates ? C'est quoi la spécificité ? »
04:05« Là, on est plutôt sur des sables calcaires. »
04:08Si le champagne rayonne dans le monde entier, ce n'est pas seulement grâce au savoir-faire.
04:13Vous allez voir que la réponse très surprenante se trouve juste sous nos pieds.
04:19« Donc là, on descend 45 millions d'années en arrière. »
04:23« On va voir ce qui donne ce goût au champagne. »
04:26Je vais enfin découvrir ce qui rend unique le champagne.
04:33« C'est moi ou j'ai l'impression qu'il fait de plus en plus froid ? »
04:37L'ingrédient qui fait la différence.
04:39Et pour le trouver, Patrice a creusé lui-même pendant des années des centaines de mètres de galerie sous ses vignes.
04:45« Donc c'est une coquille d'un escargot de cette époque-là qui prûle l'ail sur le fond de la mer à une période bien précise. »
04:54Il y a environ 45 millions d'années, une mer chaude et peu profonde recouvrait une grande partie du bassin parisien, y compris la région de la Champagne.
05:03« Et en fait, il n'y a pas besoin de beaucoup creuser pour les trouver. Ils sont à la surface. »
05:07« Ça dépend les niveaux. Après, on est vraiment sur le niveau-là bien particulier, très dense. »
05:14« Comme on dit souvent, il faut plutôt le vouloir pour ne pas en trouver. »
05:17Aujourd'hui, les sols champenois regorgent de coquillages fossilisés.
05:22« C'est incroyable de voir tous ces coquillages. Il y avait la mer ici, c'est indéniable. Les coquillages parlent pour nous. »
05:27« Oui, on voit cette couche-là très riche, très spectaculaire, avec une grande population de ces grands coquillages, mais aussi toute la petite faune qu'il peut y avoir autour. »
05:36« Donc ça a poisonné dans le fond de la mer de l'époque. »
05:39« Un sol qui était plutôt calcaire. »
05:42« Alors, à l'origine, c'était le sable fin, mais qui s'est enrichi en débris de coquillages. Et ça, ça a donné ce sable calcaire. »
05:51« Donc là, finalement, tous ces coquillages du lutetien, qu'est-ce qu'ils vont apporter à ton champagne ? »
05:55« Du coup, là, on a les vignes au-dessus de nous. Même ici, en l'occurrence, j'ai une vigne qui est juste au-dessus. Elle va se nourrir de cette sédimentation avec les minéraux de ce sable-là. »
06:05« Donc ça va influencer le goût du raisin, suivant les secteurs de champagne que l'on va être. On va avoir des strates et des sédimentations différentes. »
06:15« Si on avait des argiles, on aurait quelque chose d'un peu plus riche, d'un peu plus ample. On boit ce côté argile. Et si on est sur des sables, on va avoir quelque chose de plus minéral, de plus fin, plus droit. »
06:25« Iodé, c'est ce qu'on a goûté tout à l'heure. »
06:27« Le caractère unique du champagne naît donc de cette combinaison rare entre un sol chargé de fossiles marins et des siècles de savoir-faire viticole. Mais cette richesse naturelle et culturelle, admirée dans le monde entier, est aujourd'hui menacée. »
06:43« On est au château Pomerie, qui est quand même un endroit incontournable à Reims. »
06:48Anne connaît bien le secteur. Elle s'est d'ailleurs battue pour faire inscrire la champagne au patrimoine mondial de l'UNESCO.
06:55Alors Anne, on fête un anniversaire important, les 10 ans de l'inscription des caves, coteaux et maisons de la champagne au patrimoine mondial de l'UNESCO.
07:05Qu'est-ce que ça veut dire être inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO ?
07:08« Reims a augmenté sa fréquentation hôtelière de plus de 60% depuis 2016, donc avant le Covid. On sait qu'en 2024, il y a eu plus de 46 millions de retombées pures économiques sur la partie eunotourisme. »
07:24« Un autorisme et pas... »
07:26« Mais sans la vente des vins. »
07:27« Sans la vente des vins, c'est ça. »
07:28Mais depuis quelques temps, un vent d'inquiétude souffle sur le secteur du champagne.
07:33« Les phénomènes de météo qui sont extrémisés avec des inondations qu'on a vues parce que l'eau ruisselle le long des pentes des vignobles.
07:43On a eu des années de sécheresse et puis on a des phénomènes orageux avec de la grêle, des niveaux de récolte qui font le yo-yo en fonction de la météo.
07:53C'est terrible. Donc ça, c'est des effets directs du réchauffement climatique. »
07:59Chaque année, les 16 000 viticulteurs de champagne sont sur le fil.
08:03Quand Vincent a repris l'exploitation familiale, il imaginait perpétuer un savoir-faire précieux, mais pas trembler à chaque rondement du ciel.
08:11« Alors Vincent, on est dans tes vignes, dans ton domaine. Et on peut dire que tu es tombé dans la marmite quand tu étais petit. La vigne, c'est quelque chose que tu connais parfaitement. »
08:23« J'ai commencé depuis tout petit. Je devais être à la hauteur des grappes quand j'ai commencé à être dans la vigne et à faire mes premières vendances. Je dois avoir 3 à 4 ans, effectivement. Je suis la 6e génération de vignerons à Pouillon. »
08:33« Donc finalement, ta génération est confrontée à des problèmes que tes grands-parents et tes grands-parents n'ont pas connus, le réchauffement climatique ou plutôt le dérèglement climatique. »
08:40« La génération, on a subi des choses rapidement. En 2021, on a eu une tornade. On n'a pas eu 90% de la récolte. Les feuilles étaient tabac. On ne voyait plus la végétation en plein été.
08:52En 2022, c'était une belle année. 2023, c'était une année très chaude où on a failli tout perdre à cause de la canicule. 2024, trop d'eau. Deux fois trop d'eau. Donc on n'a pas eu 40% de récolte.
09:04Et 2025, là où on commence la canicule, on ne sait pas comment ça va être fait parce que l'avondance ne s'est pas encore passé. »
09:11« Là, vous avez encore tout l'été à tenir. »
09:12« Tout l'été. »
09:13Vincent cherche des solutions pour limiter l'impact du dérèglement climatique sur ses vignes en plantant par exemple des arbres pour créer de l'ombre.
09:22Mais lutter contre les éléments à ses limites. En Champagne, une autre réponse, unique en son genre, existe.
09:29« Mais en Champagne, vous avez quand même un système qui vous protège par rapport à d'autres régions de France.
09:32C'est le système de réserve, c'est ça ? »
09:34« Oui, la réserve individuelle, c'est le système qui permet une année où on a plus de raisins, on va pouvoir le stocker en cuve et l'utiliser dans les années où on a moins de raisins. »
09:44« Et là, cette année, on voit qu'on est quand même dans une sécheresse très précoce. Ça va ressembler quand même à 2023. Vous pourrez compter sur la réserve de l'année dernière ? »
09:51« Cette année, nous, on a utilisé la réserve de l'année dernière, donc on a moins de réserve. »
09:55Cette année, pas de marge d'erreur possible. Et pourtant, le risque de perdre la récolte est immense.
10:01Car même après les vendanges, Vincent n'est pas sorti d'affaire.
10:06S'il fait trop chaud lors de la fermentation, c'est-à-dire pendant cette phase cruciale où le sucre se transforme en alcool,
10:12son champagne pourrait perdre en finesse, en fraîcheur et même tourner au vinaigre.
10:19« Il y a Emmerick qui est arrivé, avec cette belle machine. »
10:23Vincent vient d'investir dans cette cuve qui permet de refroidir le mou de raisin en période de forte chaleur
10:29et de préserver la qualité et les arômes.
10:33« Bonjour, merci. Ça va, Vincent ? »
10:35« Très bien, toi. »
10:36« Oui, effectivement, ça passe littéralement deux tonnes. Donc maintenant, il ne reste plus que tu me dises où est-ce qu'on l'installe. »
10:43« Je suis à bout de course. »
10:51« Écoute, je pense qu'on n'est pas trop mal. »
10:54« Génial. Ça, c'est un peu la machine que tu attendais depuis toujours, Vincent, qui va peut-être te changer la vie. »
11:01« Enfin, elle est là. C'est trop bien. J'ai hâte. »
11:04« C'est comme un enfant, un peu, c'est ça ? »
11:06« Émerick connecte son appareil en sortie du pressoir. »
11:13« Donc le principe, c'est que dès que les premiers mous coulent du pressoir, on vient juste pousser à l'intérieur via une pompe. »
11:21« Donc le mou chaud rentre en bas. Il vient remplir la totalité de l'échangeur. »
11:26« Donc il va faire au total 80 tubes, 1m50 de chaque tube. Donc on a 120 mètres linéaires de parcours du mou. »
11:32« Et pendant ces 120 mètres linéaires, en fait, il va se refroidir petit à petit. »
11:37« Des cuves qui rafraîchissent le mou du raisin. Il en existe d'autres sur le marché. »
11:41« Mais celle-ci a un atout qui la rend unique. Elle est à la fois écologique et économique. »
11:47« Comment est-ce qu'on fait pour refroidir sans électricité, sans essence ? Il y a quelque chose, un ingrédient ? »
11:53« C'est ça l'innovation de Vinifraîche. C'est qu'en fait, c'est un fluide végétal, qui est un glaçon végétal. »
11:59« L'idée, c'est que cette glycérine végétale, au contact de la chaleur du mou, va venir fondre. »
12:04« Et quand la glycérine va fondre, elle va absorber de l'énergie. »
12:07« Donc 1 kg de glycérine végétale va absorber 70 watts d'énergie. »
12:11« Là, on a 1000 litres de glycérine végétale. On a une puissance de refroidissement de l'ordre de 50 à 60 climatiseurs. »
12:19« Vous avez besoin de faire du réassort ? »
12:21« Non, jamais. La glycérine végétale, une fois qu'on a chargé l'échangeur à la livraison… »
12:26« Il est chargé pour un long moment ? »
12:28« Il est chargé pendant les 30 prochaines années. »
12:30« Ah oui ! Tu remplis une fois et c'est tous les 30 ans après. »
12:33« Exactement. »
12:34« Pour cette cuve, Vincent a dû débourser près de 30 000 euros. »
12:38« Il la mettra en service dans quelques semaines pour les vendanges. »
12:48« Le champagne fait briller l'économie locale. »
12:51« Pourtant, quand on s'éloigne des caves et des domaines, une toute autre réalité saute aux yeux. »
12:57« Comme beaucoup d'autres villes en France, Reims subit de plein fouet la crise immobilière. »
13:02« L'immobilier traverse une crise multifactorielle et sans précédent. »
13:08« On a déjà eu la hausse du coût des matériaux liés à l'inflation, une augmentation des taux d'intérêt et un resserrement des conditions de crédit. »
13:18« Et tous ces éléments conjugués ont bloqué le parcours résidentiel. »
13:23« Blocage du parcours résidentiel, ça veut dire moins de personnes en capacité d'acheter leur logement. »
13:30« Et donc, plus de personnes qui vont rester locataires. »
13:35« Et si vous restez locataire, vous ne permettez pas à de nouveaux demandeurs d'accéder à un logement. »
13:42« En quatre ans, entre 2020 et 2024, sur le Grand Reims, le nombre de demandeurs a augmenté de 20%. »
13:50« Aujourd'hui, on est à peu près à 14 000 demandes de logement social. »
13:56« Le classement des coteaux, maisons et caves de Champagne à l'UNESCO a contribué à augmenter la fréquentation à Reims et sa région. »
14:03« Résultat, de nombreux biens sont loués en courte durée pour les touristes, ce qui réduit l'offre pour les habitants. »
14:10« Alors face à l'urgence et aux nombreuses familles qui attendent, Philippe aurait trouvé la solution. »
14:16« Le principe d'une innovation, c'est de tester un nouveau procédé. »
14:20« Et en gagnant trois mois dans la construction, on espère bien pouvoir loger plus de gens plus rapidement. »
14:30« Construire plus vite sans sacrifier l'humain ni la planète, c'est le défi que s'est lancé ce bailleur social. »
14:37« Pour découvrir leur nouvelle arme face à la crise, je me suis rendue sur leur tout dernier chantier. »
14:43« Salut Jérôme, ça va ? »
14:45« Très bien et toi ? »
14:47« Alors dis-moi, qu'est-ce que c'est que ce chantier d'un genre complètement nouveau ? Qu'est-ce que c'est que ce robot ? »
14:51« On est en train de révolutionner la façon de construire. En fait, on est en train de construire un bâtiment, mais en l'imprimant. »
14:58« Donc on a mis une imprimante géante sur le chantier, et puis on a la tête d'impression qui est juste devant toi, qui va venir déposer couche par couche la constitution de tous les murs de ce bâtiment. »
15:44« L'après-midi, le robot va imprimer de façon continue et les murs vont s'élever dans la journée. Et ça va très très vite par rapport à un chantier traditionnel. »
15:54« Alors on gagne combien de temps ? »
15:55« En fait, sur cet immeuble, c'est le plus grand immeuble en Europe en logement. On va gagner à peu près deux mois et demi à trois mois sur un délai traditionnel. »
16:04Utiliser un robot, c'est aussi réduire considérablement la main d'œuvre sur le chantier. Trois personnes suffisent, contre une dizaine habituellement.
16:13Mais pour Jérôme, certaines tâches restent tout simplement impossibles à réaliser à la main, même pour les maçons les plus expérimentés.
16:20« En fait, l'avantage de la machine, c'est d'un point de vue architectural, tout part du dessin de l'architecte.
16:26Et l'architecte, il a toute liberté de dessiner des formes courbes. On peut voir qu'il y a beaucoup de courbes sur le chantier, des formes droites.
16:35Et en fait, tout ça, ce n'est pas plus cher et ce n'est pas plus compliqué puisque c'est le robot qui va avoir l'instruction de suivre au millimètre près le plan de l'architecte. »
16:45« Il peut monter des murs, mais qu'à la verticale, à l'horizontale, ça ne marche pas par contre. »
16:49« Tout à fait. On est vraiment dans le cadre où on va imprimer l'ensemble des murs du chantier. Par contre, tout ce qui est plancher, ce sont des techniques traditionnelles. »
16:59Cette technologie est une innovation radicale. Mais pour être à la hauteur, elle devait aussi cocher toutes les cases en matière d'environnement.
17:05« Le ciment qui compose le béton. »
17:10« Qui à la base a un impact quand même assez important. »
17:12« Qui d'habitude a un impact très fort et une empreinte carbone très forte. Là, on travaille avec un matériau qui est très bas carbone. »
17:22« Un ciment bas carbone jusqu'à 4 fois moins polluant qu'un ciment classique. Et surtout, quasiment aucun gâchis grâce à un robot qui dose au millimètre près. »
17:32« Donc là, si on doit parler par les chiffres, vous faites une économie par rapport aux émissions de gaz à effet de serre de combien ? »
17:37« Les économies sont de l'ordre de 40% sur la construction par rapport à une construction traditionnelle qu'on pouvait faire il y a encore 4 ou 5 ans. »
17:49Construire ce bâtiment nouvelle génération en un temps record et avec peu de main d'œuvre ne rime pas forcément avec économie.
17:56Pour le moment, cela coûte 30% plus cher qu'un immeuble traditionnel comme celui qui sort de terre juste à côté.
18:02Mais en multipliant les chantiers, les prix devraient baisser.
18:05« On pourra envoyer le béton début d'après-midi vers 3h30. »
18:09« Nickel, si on fait le planning, c'est top. »
18:12Les ouvriers ne voient pas forcément d'un mauvais œil ces avancées technologiques.
18:16« Vous avez quand même jeté un œil sur le chantier à côté en 3D. »
18:19« Bien sûr. »
18:20« Et alors, ça vous a étonné, ça vous a sorti, ça vous a donné envie peut-être ? »
18:24« Là, on entend beaucoup de bruit, ça, ces bruits-là, il n'y a pas à côté. »
18:27« C'est sûr qu'en termes de nuisances sonores, en termes de déchets, en termes de confort de travail aussi, il y a un parallèle. »
18:35« C'est évident entre le bâtiment 3D et le nôtre. »
18:38« Après, en termes de pénibilité aussi, puisqu'on voit, il y a besoin d'un peu moins de personnel, du personnel qualifié différemment. »
18:45« Et ça permet aussi à des jeunes, sachant qu'on est dans un secteur en pénurie, de donner envie de travailler sur des bâtiments plus modernes et avec de la technologie. »
18:55Ces logements imprimés en 3D ultra isolés promettent jusqu'à 30% d'économies sur la facture d'énergie.
19:01Pour répondre à la crise, le bailleur social envisage d'ailleurs d'en construire d'autres dans les prochaines années.
19:06Reims, ville d'innovation, s'adapte aux crises pour préserver à la fois son terroir et ceux qui y vivent.
19:19Et loin des projecteurs, une autre filière emblématique de la région vacille en silence, la betterave.
19:25« Vous travaillez en famille ? »
19:28« On travaille en famille, c'est l'exploitation de mes parents qui nous ont transmis. »
19:32« Que vous avez fait grandir ? »
19:33« Qu'on a fait grandir avec mon frère. Et puis il y a la 3e génération qui arrive sur l'exploitation. »
19:39La France est le 1er producteur européen de betteraves sucrières.
19:43Et la région Grand Est, dont la Champagne, arrive en tête du classement.
19:48« On est vraiment dans le pays de la betterave. »
19:50« Alors oui, on a d'abord un sol qui est très propice, un sol crayeux.
19:55On appelle souvent la crée une éponge parce que ce sol, il est capable pendant l'hiver de capter l'eau et de l'emmagasiner en fait comme une éponge.
20:04Et puis à cette période-là où la betterave a besoin d'eau et on a quand même moins de pluviométrie,
20:09cette betterave qui est un long pivot, elle est capable d'aller pomper dans cette éponge pour y extraire l'eau
20:15et être assez résiliente face à des périodes assez longues de sécheresse. »
20:21« Et c'est ces fameuses racines qui vont faire qu'elle est résiliente ? »
20:24« Oui, la profondeur de sol en Champagne, elle est d'environ 20 cm, donc on s'arrête là, la terre végétale.
20:28Et puis en dessous, c'est la craie, vous voyez que le pivot descend dans la craie. »
20:32Même si la craie permet de stocker l'eau, cette réserve naturelle s'amenuise vite.
20:38Les cultures ont déjà puisé l'essentiel.
20:39« On a un printemps sec, et donc on est un peu en limite, et si on n'a pas d'eau dans les deux mois qui viennent,
20:48forcément elle va souffrir de la sécheresse. »
20:49« Et qu'est-ce qui va se passer concrètement si là pendant deux mois il n'y a pas d'eau ? »
20:51« Les feuilles vont faire comme ça, elles vont se faner. »
20:53« D'accord, et la betterave va se développer, elle va se concentrer en sucre. »
20:57« D'accord, donc ça sera des betteraves bien sucrées mais petites. »
21:00« Voilà, c'est ça, elles seront petites exactement. »
21:01« Quand est-ce qu'on va les récolter ? »
21:03« Alors elles vont continuer à grossir encore quelques mois, et puis on va les récolter à partir du 15 septembre. »
21:06« Elles vont être transportées vers l'usine qui se trouve juste derrière nous. »
21:11Depuis son champ, Joachin aperçoit l'usine du deuxième groupe sucrier français.
21:17« Impressionnant ! »
21:18Et l'un des leaders européens, Crystal Union.
21:21Ici, chaque année, ce sont un million et demi de tonnes de sucre qui sortent des usines.
21:27« Donc là Stéphane, on est un petit peu dans le cœur du réacteur de la fabrication de sucre.
21:31Racontez-moi comment une betterave devient du sucre. Il y a plein d'étapes. »
21:37« Oui, effectivement, avant d'arriver dans cet atelier, on a plusieurs étapes importantes dans le process sucrier. »
21:41« Il faut savoir qu'on rentre environ 23 000 tonnes de betteraves sur l'usine de Bazancourt. »
21:45« On va les faire passer dans de l'eau chaude pour faire migrer le sucre. »
21:49« Donc il va migrer de la betterave solide à l'eau liquide. »
21:52« Et on va se retrouver avec de l'eau sucrée. »
21:54« Et en fait, on va se faire passer dans ce genre d'équipement qu'on appelle une cuite. »
21:57« On va continuer le processus d'évaporation. »
22:01« Pour faire apparaître ces cristaux de sucre. »
22:04« D'accord. »
22:05Mais pour produire du sucre, Stéphane a besoin de beaucoup d'eau.
22:08Pour nettoyer les betteraves, créer de la vapeur, pour chauffer les cuves et extraire le sucre.
22:14Mais aussi pour refroidir les installations.
22:16En moyenne, c'est 20 à 25 litres d'eau par kilo de sucre.
22:20Alors, pour pérenniser son activité, ce chef d'entreprise doit dès aujourd'hui anticiper les pénuries d'eau.
22:26« Tenez bien la rampe pour... Tenez bien la rampe là. »
22:28« D'accord. »
22:29« Et puis on descend, ok ? »
22:30Juste derrière l'usine, Stéphane tient à nous montrer ce dont il est le plus fier et qui pourrait faire la différence en cas de sécheresse.
22:38Une réserve d'eau qui ne provient pas des nappes phréatiques.
22:41« En moyenne, on rentre 24 000 tonnes de betteraves par jour. »
22:44« D'accord. Ah oui, pas mal. »
22:45« Donc effectivement, avec 75 % d'eau dans la betterave, on se retrouve avec des quantités d'eau importantes. »
22:51Pendant des années, 75 % de la matière première, c'est-à-dire l'eau contenue dans les betteraves, était rejetée dans les canalisations.
22:58Aujourd'hui, elle est récupérée, traitée et stockée pour être réutilisée en cas de besoin.
23:05« Je suis impressionnée par la taille de ce bassin, Stéphane. Ça représente combien de mètres cubes ? »
23:10« Alors en total, on a une gestion de différents bassins. On est à neuf bassins et on a un total de capacité de stockage d'eau de 550 000 mètres cubes. »
23:18Mais cette eau ne sert pas uniquement à répondre aux besoins de l'usine.
23:22Elle est aussi réservée en cas de sécheresse aux producteurs de betteraves des environs.
23:26« L'objectif de Cristal Union, c'est de devenir autonome en eau pour 2030. Et c'est grâce à ces stockages qu'on pourra le devenir. »
23:35Mais vous allez voir que protéger la culture de la betterave ne profite pas seulement à l'industrie sucrière.
23:41Depuis peu, cette plante ouvre aussi de nouvelles perspectives bien au-delà du sucre,
23:46en devenant une alliée précieuse dans la transition énergétique et la bioéconomie.
23:51« La bioéconomie, si on prend une définition très simple, c'est comment on passe d'une économie du fossile,
23:57donc du pétrole, de toutes les ressources fossiles, vers une économie du vivant.
24:00Donc c'est l'objectif, c'est vraiment de se passer complètement de ces énergies fossiles.
24:05Aujourd'hui, les ressources fossiles sont partout dans notre environnement, dans notre habitat,
24:08dans l'isolation de nos maisons par exemple.
24:10Vous en avez aussi dans les médicaments, les médicaments avec des molécules qui sont issues parfois de la chimie,
24:14issues du pétrole. Vous en avez dans l'alimentation. »
24:17Charles a pour mission de faire bouger les lignes, d'ouvrir une nouvelle ère aux côtés de scientifiques.
24:23« Ici, au CEBB, au Centre européen de biotechnologie et de bioéconomie,
24:27c'est le premier endroit où on cherche vraiment à trouver des solutions pour se passer complètement de ça
24:31et de passer d'une économie du fossile à une économie du vivant. »
24:34Et puisque la France ne produit pas de pétrole, réduire la dépendance aux énergies fossiles devient un enjeu de souveraineté.
24:41« Deux piliers majeurs. Le premier, c'est l'agriculture durable.
24:44Comment je produis mieux ? » Parce que la ressource de la bioéconomie, c'est vraiment la production agricole.
24:49Et ensuite, une fois que j'ai mieux produit cette ressource,
24:51comment j'arrive à mieux la valoriser pour trouver justement des solutions alternatives aux fossiles.
24:55On a une start-up par exemple qui travaille sur des micro-organismes
24:58qui permettent de donner de l'engrais naturel aux plantes.
25:01On va avoir d'autres projets, par exemple une solution qui fait du cuir à base de végétaux uniquement,
25:07sans ingrédients animaux ou sans ingrédients pétro-sourcés.
25:10On va avoir par exemple aussi une start-up qui va dégrader le plastique
25:14avec des enzymes issues de la salive de l'arbre de papillon.
25:17Ici, une quarantaine de start-up s'emploient à remettre le vivant au cœur de notre quotidien.
25:23Parmi elles, certaines explorent déjà des solutions concrètes,
25:26comme Agrila Beverage, qui s'intéresse à la pulpe de betterave.
25:30Salut Céline !
25:32Oui, bonjour !
25:33Comment ça va ?
25:34Oui, ça va bien.
25:34Très bien, ça va ? Bonjour Guillaume !
25:36Ça fait plaisir de te voir ici !
25:38Alors justement, je mène ma petite enquête sur la betterave.
25:41J'ai découvert effectivement qu'avec la betterave, on faisait du cycle, on peut récupérer l'eau.
25:44Et il y a une troisième application, c'est ce que tu as dans ce sachet.
25:47Où on a identifié que dans cette pulpe de betterave, en fait, il y a des antioxydants et acidifiants
25:56que l'on va pouvoir réintroduire en nutrition humaine pour remplacer un certain nombre d'additifs.
26:01Tu sais, tous ces additifs qui permettent d'allonger la durée de vie finalement, des boissons, des compotes, etc.
26:07C'est les « eux machins » ?
26:08Exactement, c'est une partie des « eux machins » comme tu dis.
26:11Eh bien, eux, qui arrivent d'ailleurs de Chine à 95%, on va pouvoir les remplacer.
26:17C'est quelque chose de naturel.
26:17Par quelque chose absolument de local, de complètement circulaire.
26:21Et on va donner une troisième vie à cette betterave sucrière.
26:25D'accord.
26:26Après six années de recherche et quelques millions d'euros d'investissement,
26:29Céline a réussi à trouver un procédé qui permet de passer de la pulpe de betterave
26:33à cette poudre grise 100% naturelle, capable de remplacer des conservateurs de synthèse
26:39que l'on retrouve dans l'industrie agroalimentaire.
26:42Et ce n'est pas tout.
26:43Contrairement aux additifs classiques, ce conservateur naturel n'est pas acide.
26:48Plus besoin de rajouter du sucre pour en masquer le goût.
26:53À chaque fois qu'on va retirer un acide citrique ou un acide malique
26:56qui sont marqués en goût et qui sont rééquilibrés avec du sucre,
27:00comme nous, on n'a pas de goût, mécaniquement, on va pouvoir limiter le taux de sucre.
27:04Ce qui est très bienvenu aujourd'hui pour les industriels,
27:09puisque la réglementation se durcit quand même pas mal.
27:12Et puis de plus en plus de consommateurs, effectivement, ont envie d'avoir le produit le plus sain possible.
27:17Ce conservateur naturel intéresse de nombreux pays
27:20et plusieurs grandes marques de soda envisagent déjà de l'ajouter à leur recette.
27:25Des innovations pour sauver le champagne aux immeubles imprimés en 3D
27:31en passant par la betterave transformée en eau ou en conservateur naturel.
27:37Grâce à Thibaut, Patrice, Emmerick, Philippe, Jérôme, Stéphane et Céline,
27:44j'ai découvert qu'en champagne, on sait faire face aux défis d'aujourd'hui
27:48sans trahir ce qui fait l'identité du territoire.
27:51Vous, je ne sais pas, moi, ça m'a fait du bien.
27:55Notre futur a de l'avenir vous est présenté par Suez,
28:01acteur incontournable de la gestion de l'eau et des déchets.
28:04Au plus près des territoires, Suez s'engage pour l'humain et la planète
28:07afin de préserver les ressources d'un avenir commun.
28:10Sous-titrage Société Radio-Canada
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