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Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.

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Transcription
00:00Voilà donc pour la dernière séance de questions au gouvernement de la session parlementaire.
00:05On va revenir sur les temps forts de la séance avec deux députés,
00:09Emeline Kerbidi et Marie Lebec.
00:11Mais on accueille également quatre citoyens qui ont des préoccupations,
00:15des questions à poser aux députés.
00:17On a le plaisir d'accueillir aujourd'hui Sylvie, Aurélien, Frédéric et Constance.
00:22On va revenir tout d'abord sur la séance,
00:24une séance évidemment marquée par une grande émotion sur tous les bancs de l'hémicycle.
00:30En la mémoire d'Olivier Marlex, décédé hier, hommage de la représentation nationale.
00:35Et on voit donc ce silence dans l'hémicycle,
01:01partagé sur tous les bancs du Rassemblement national à la France insoumise,
01:06puisque tous avaient rendu hommage à un collègue respecté dans l'hémicycle.
01:10On voit Laurent Wauquiez, patron de la droite républicaine.
01:13Tous les bancs, unanimes évidemment.
01:15Clément Perrault, vous avez suivi cette séance depuis les tribunes de la presse.
01:19On retient évidemment cet hommage, cette image de l'Assemblée nationale,
01:23unie pour honorer la mémoire d'Olivier Marlex.
01:25Exactement, un moment d'unité dans l'hémicycle, mais aussi de très fortes émotions.
01:31Lorsque Yael Brown-Pivet est arrivé pour ouvrir la séance,
01:33tous les députés se tenaient debout, debout devant des portraits d'Olivier Marlex
01:39qui avaient été affichés dans l'hémicycle.
01:41On voyait une photo de lui prise justement dans l'hémicycle,
01:45où il apparaissait souriant, ainsi que la date de sa naissance et la date de son décès.
01:51C'était donc hier.
01:52Il y a eu ce discours de Yael Brown-Pivet qui lui a rendu hommage,
01:56insistant sur la notion de famille, cette grande famille parlementaire
02:00auxquelles font partie tous les députés présents.
02:04Il y a ensuite eu ce discours de Laurent Wauquiez avec juste avant la minute de silence.
02:08J'ai vu énormément d'émotions sur le visage notamment des députés de son groupe,
02:13la droite républicaine. Certains avaient des larmes sur les joues.
02:17C'était vraiment un moment très fort.
02:18Ensuite, il y a eu le discours de François Bayrou, puis la séance a commencé.
02:23Merci beaucoup Clément Perrault.
02:25Emeline Carbini, vous ne partagiez pas les idées d'Olivier Marlex,
02:29mais on sent bien que sur tous les bancs, c'était important de lui rendre hommage
02:32et tout le monde en saluait un collègue respecté à l'Assemblée nationale.
02:36C'est un collègue qui part dans des circonstances absolument tragiques.
02:40On sait que la période que nous vivons n'est pas facile.
02:45On ne connaît pas exactement les raisons qui l'ont poussé à ce geste malheureux.
02:52Mais le voir partir, savoir que l'un des nôtres a pu se donner la mort
02:58sans qu'on l'ait vu venir, sans qu'on ait été capable de percevoir les signes,
03:04de tendre la main, de l'aider, ça c'est incompréhensible.
03:08C'est une infinie tristesse pour tous les députés.
03:12Et Marie Lebec, une tristesse dans sa famille politique,
03:15mais au-delà, il y a eu des réactions de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon.
03:19Je crois que la présidente de l'Assemblée nationale,
03:21elle a trouvé les bons mots pour parler de la famille parlementaire.
03:24On est opposé au point de vue des idées,
03:27mais on partage quand même la même aventure humaine,
03:29celle de représenter les Français.
03:30On connaît à la fois les joies de cet engagement
03:33et aussi les très grandes difficultés auxquelles on peut être confronzé.
03:37Effectivement, je pense que parfois,
03:38on se retrouve trois jours par semaine à l'Assemblée nationale
03:41dans une forme d'euphorie, de tension, d'intensité
03:44qui font oublier qu'on peut avoir des collègues qui sont en difficulté.
03:48Donc je pense qu'Yael a bien fait de parler de cette notion de famille parlementaire.
03:52Voilà donc pour cet hommage à Olivier Marlex,
03:55rendu lors de la séance des questions au gouvernement.
03:57On va passer maintenant aux questions des citoyens.
04:00C'est la séance citoyenne.
04:07Et on va commencer par vous, Constance.
04:09Constance Desreveaux, vous êtes pâtissière, vous avez 67 ans,
04:13vous venez d'Inges, c'est dans le Pas-de-Calège, est-ce que vous avez tout bon ?
04:16Pas 67 ans, mais c'est pas grave.
04:1827 ans !
04:19Écoutez, je pense que tout le monde aura pu le comprendre,
04:21que c'était une erreur malheureuse.
04:22Tout le monde aura rectifié par lui-même,
04:24sinon c'est que vous devez nous donner votre secret.
04:26Vous avez une question, une interpellation pour nos députés
04:28sur le question de la fast fashion.
04:30Dites-nous.
04:31Alors bonjour, merci beaucoup de répondre à mes questions.
04:33Alors effectivement, aujourd'hui, je voulais vous parler de la fast fashion.
04:37Le secteur de la mode, c'est la deuxième industrie la plus polluante au monde.
04:42Moi, aujourd'hui, si j'ai choisi de vous parler de la fast fashion,
04:44c'est parce que j'ai l'impression qu'il y a un regain,
04:48il y a un éveil collectif des consciences sur le sujet de l'écologie,
04:53et notamment de la part de ma génération.
04:55C'est pour ça que c'est des sujets qui m'intéressent énormément.
04:58Comme je vous le disais, la fast fashion, c'est une industrie très polluante.
05:04Alors, je ne vais pas faire la liste, mais effectivement,
05:05on pense à la surconsommation, à la consommation d'eau excessive,
05:09au transport, à la matière des vêtements aussi.
05:12Voilà. Et donc, ma question, elle porte sur le projet de loi qui est passé au Sénat.
05:19Et donc, ce projet de loi, notamment, parlait d'interdire la publicité de la fast fashion,
05:26et également de mettre une taxe sur les petits colis qui arrivent en Europe, entre autres.
05:31Est-ce que pour vous, il faut aller plus loin dans les mesures,
05:34ou est-ce que c'est déjà suffisant ?
05:35Alors, Marie Lebec, pour commencer.
05:38Alors, c'est une très bonne question, et je trouve que c'est un enjeu très actuel,
05:41parce que c'est un enjeu auquel, en tant que parlementaire,
05:44on a été soumis par, justement, l'évolution à la fois de la filière,
05:47mais des pratiques de consommation, du développement du e-commerce.
05:51On y est un peu rentré, je trouve, par la question des influenceurs,
05:54et de la promotion des influenceurs de tout un tas d'objets,
05:56parfois défectueux, de contrefaçon, de mauvaise qualité.
06:00Et ensuite, on a notre collègue Anne-Cécile Violent,
06:02qui a porté, effectivement, cette PPL de lutte contre la fast fashion,
06:06qui est, je pense, soutenue sur tous les bancs,
06:08enfin, je ne veux pas attraire de secret,
06:09mais soutenue sur tous les bancs à l'Assemblée nationale,
06:11qui est une première réponse, mais qui doit aussi, je trouve,
06:14porter une réponse à l'échelle européenne,
06:16poursuivre cette bataille à l'échelle européenne,
06:18puisque, en fait, on sait très bien que ce sont des consommations,
06:21typiquement, qui arrivent, bien sûr, en France,
06:23mais aussi par toutes les portes d'entrée de l'Union européenne.
06:26Et c'est pour ça que la question de la taxe,
06:28je pense que c'est une très bonne première réponse solide,
06:31qui devrait, peut-être, permettre aussi de faire prône conscience
06:33aux consommateurs européens,
06:36qu'ils doivent aussi mieux faire attention
06:38à comment ils consomment lorsqu'ils consomment sur la filière textile.
06:41Émine Kerby dit, sur, déjà, à taxer les petits colis,
06:45faire attention à la publicité,
06:46pour vous, c'est déjà un premier pas ?
06:48Il faut aller plus loin ?
06:49Alors, moi, je pense qu'il faut faire extrêmement attention
06:51à ne pas culpabiliser le consommateur
06:53qui va se diriger vers cette fast fashion.
06:56souvent pour des questions de prix,
06:59et uniquement de prix.
07:01Et donc, faire prendre conscience aux gens
07:03que cette industrie est polluante,
07:08qu'elle, souvent, qu'elle ne respecte pas
07:10les droits humains les plus fondamentaux.
07:12Certaines enseignes font travailler des enfants,
07:15ne respectent pas les règles élémentaires du travail
07:18que l'on connaît chez nous.
07:19Ce sont ces marques et ces industries
07:23que l'on doit d'abord cibler.
07:25Et mettre une taxe sur les petits colis,
07:27si cette taxe doit être payée par l'entreprise, oui,
07:30mais si elle est payée par le consommateur,
07:33alors, on se pose encore la question,
07:35c'est le consommateur qui paye pour des dérives
07:37dont il n'est pas nécessairement à l'origine.
07:40Le principe pollueur-payeur me va beaucoup mieux.
07:43Quant à aller plus loin,
07:45il faudrait qu'on réfléchisse, effectivement,
07:46à des mesures miroirs avec l'Union européenne.
07:49Pourquoi est-ce qu'on laisse rentrer chez nous
07:51des produits que nous ne pouvons pas produire
07:55dans l'Union européenne ?
07:56C'est ça, Constance,
07:57parce que beaucoup de gens,
07:58ils achètent aussi parce que ce n'est pas cher,
08:00parce qu'on n'a pas forcément les moyens,
08:02on peut penser aux jeunes, notamment.
08:04Comment on peut convaincre les jeunes
08:05de ne pas acheter ces produits-là, alors ?
08:07Moi, j'aime bien l'idée, justement, de la taxe,
08:10parce que, justement, les consommateurs
08:11ne vont plus forcément se diriger
08:13vers ces produits-là.
08:15Et également, je pense qu'on pourrait éventuellement
08:17mettre en place une sorte de Nutri-Score
08:19qui pourrait permettre aussi aux clients
08:21de se rendre compte, en fait,
08:22de l'impact de la fast fashion
08:24et de comment sont créés les vêtements.
08:28Ça suffira à convaincre les gens, Marie Lebec ?
08:29Alors, en tout cas, le devoir d'information,
08:31il est important parce que le consommateur,
08:33plus il est éclairé,
08:34plus il oriente ses choix.
08:37On l'a fait, effectivement,
08:37dans la loi climat-résilience.
08:40On a mis un score de durabilité des produits
08:42qui est obligatoire pour la filière textile
08:45et qui doit permettre, effectivement,
08:47de mieux informer le consommateur
08:49sur les méthodes de production,
08:50la réparabilité, la durabilité des produits.
08:54Et aussi, il faut quand même considérer
08:55que, bien sûr, le coût est attractif,
08:58mais c'est aussi une véritable concurrence
09:00pour tous nos commerces physiques
09:02qui sont installés souvent, d'ailleurs,
09:04en centre-ville.
09:05Et ce n'est pas sans impact, aussi,
09:07sur l'emploi dans notre pays.
09:09Il y a l'impact environnemental qui est majeur,
09:10mais sur l'emploi dans notre pays,
09:12sur la recherche, sur l'innovation.
09:14On a quand même aussi beaucoup travaillé
09:15sur la rapatriation de la filière textile
09:19qui s'offre beaucoup,
09:20en Europe, des fermetures de boutiques
09:22en France et en Europe.
09:25Et donc, il faut continuer à mener cette bataille.
09:27De toute façon, les réponses,
09:28elles sont diverses.
09:29Mais c'est vrai que ça fait vraiment,
09:30typiquement partie des nouvelles problématiques,
09:32où, dans ce mandat, depuis 2017,
09:35on a été confrontés à l'évolution
09:36très forte des morts
09:37et probablement qui a été accélérée
09:39après la crise Covid.
09:40Emeline Carbidi, on comprend votre inquiétude
09:42pour les gens qui payent à la fin,
09:44mais Constance dit,
09:45oui, mais nous, les jeunes,
09:47il faut faire attention,
09:48c'est de la pollution,
09:49ça nous concerne, etc.
09:50Est-ce qu'on peut peut-être acheter
09:51moins de vêtements,
09:52mais des vêtements de meilleure qualité ?
09:54On n'est pas obligés d'avoir
09:5550 t-shirts dans son armoire ?
09:57Alors, la prise de conscience,
09:59elle passe d'abord par l'éducation,
10:01par l'information,
10:02et d'ailleurs, la loi qui a été votée
10:05le 10 juin dernier,
10:07elle prévoit tout un tas de mesures obligatoires
10:10qui devront figurer sur les sites,
10:12une interdiction de la publicité.
10:14Moi, je reste quand même très circonspecte
10:16sur le fait qu'une taxe de 2 euros par colis
10:18viendrait empêcher ceux qui se dirigent
10:22vers la fast fashion
10:22pour des raisons uniquement budgétaires
10:25d'aller acheter quand on sait
10:27qu'acheter un produit équivalent
10:30d'une autre enseigne moins polluante,
10:34on n'est quand même pas à 2 euros d'écart.
10:37Et je pense qu'à ce moment-là,
10:39il vaut mieux aller taxer davantage l'entreprise,
10:42l'obliger à prendre un chemin plus vertueux,
10:45plutôt que de faire peser sur le consommateur
10:48une taxe dont je reste persuadée
10:50qu'elle aura un impact assez minime
10:52au final sur les ventes.
10:54On va passer à un autre thème avec vous.
10:57Aurélien Majda, vous êtes étudiant en droit,
11:00vous avez 19 ans, vous venez d'Argenteuil,
11:02et vous vouliez interpeller, vous inquiéter
11:04sur la hausse de l'homophobie en France.
11:06C'est tout à fait ça.
11:08Madame la députée, je n'ai pas fait de recherche
11:12sur la hausse de l'homophobie dans les Outre-mer.
11:15Est-ce que vous pouvez nous parler tout d'abord
11:18de cette homophobie qui existe,
11:20je suppose également en Outre-mer, s'il vous plaît ?
11:22C'est de la Réunion.
11:24Oui, elle existe en effet.
11:25Et il se trouve qu'il n'y a pas de chiffres spécifiques
11:30à l'Outre-mer, il n'y a pas de recensement,
11:32contrairement à ce qu'il peut y avoir pour la France hexagonale,
11:36il n'y a pas de recensement des actes homophobes
11:38uniquement pour l'Outre-mer.
11:40En revanche, on sait que ça existe.
11:41À la Réunion, il y a eu des locaux d'associations
11:45qui ont été incendiés il n'y a pas si longtemps.
11:50Et on voit notamment sur les réseaux sociaux
11:53des insultes, des injures de plus en plus nombreuses.
12:01Malheureusement, c'est un mal qui n'épargne pas les Outre-mer,
12:05même si ça, je dirais que ça reste quand même
12:11un sujet qui est plus prégnant en France hexagonale
12:15qu'en Outre-mer, peut-être parce qu'il y a d'autres sujets
12:19de préoccupation, peut-être aussi parce qu'à la Réunion,
12:22il y a une certaine culture de la tolérance,
12:25vu la façon dont la société réunionnaise est composée.
12:30C'est une société qui est multiculturelle, multiculturelle
12:33et qui peut-être amène à plus de tolérance
12:36dans d'autres domaines, notamment vis-à-vis des personnes LGBT.
12:40Aurélien, vous vouliez cette précision sur la Réunion
12:43et peut-être plus globalement dans toute la France ?
12:46Alors, j'aimerais vous poser une question.
12:49Est-ce que vous savez qui parle de normalisation
12:55de l'homosexualité ? Est-ce que vous le savez ?
12:58Je viens de citer une expression de quelqu'un.
13:01Est-ce que vous pensez savoir qui c'est ?
13:04Non, moi j'avoue, je ne saurais pas vous dire.
13:06Eh bien, c'est Mediapart qui le révèle.
13:09C'est votre collègue Caroline Parmentier du Rassemblement National
13:11qui, en parlant du film Le baiser de la lune
13:14de Sébastien Vattel, pardon, non, excusez-moi,
13:19c'était le film La vie d'Adèle, pardon,
13:21où elle dit que ça normalise l'homosexualité.
13:24Est-ce que, selon vous, il faut encore normaliser l'homosexualité
13:27ou est-ce que, vous parliez de droits fondamentaux tout à l'heure,
13:30il existerait un droit fondamental à aimer qui l'on souhaite aimer ?
13:34Alors, je précise juste, puisque vous citiez Caroline Parmentier,
13:37elle est députée du Rassemblement National,
13:38ni dans votre groupe, ni dans l'une, ni dans l'autre.
13:40Et il y a eu effectivement des articles qui ont révélé,
13:43voilà, certains articles avec, notamment, ce genre de propos.
13:45Marie Lebec.
13:46En tout cas, moi, je pense qu'il y a une question
13:50sur l'éducation à la tolérance,
13:52sur la lutte contre les discriminations au sens large
13:55qui est engagée et qui passe par l'école, notamment.
13:58Et, vous savez, le plan de l'éducation nationale
14:01sur la vie affective et sexuelle
14:02et, justement, sur les différences qui peuvent exister dans l'amour,
14:07qu'au fond, tout ça dépasse la question du genre.
14:11Et je pense que c'est une éducation qui est très importante
14:13parce qu'au fond, c'est comme ça que, progressivement,
14:16ceux qui peuvent avoir des interrogations,
14:18ceux qui peuvent avoir des réserves, ça sera levé.
14:21On a une société qui a beaucoup évolué, je trouve,
14:24sur la question, en tout cas, en ce qui concerne, je trouve,
14:29les enfants qui en parlent plus librement,
14:31qui font moins cette distinction.
14:33Je trouve que l'école, en tout cas, c'est un très bon moyen,
14:36justement, de diffuser cette culture de la tolérance
14:38en ce qui concerne l'orientation sexuelle des personnes.
14:41Et après, il reste, je trouve, des combats à mener au niveau politique.
14:45On avait eu ce débat, par exemple, sur les thérapies de conversion
14:48à l'Assemblée nationale et au Sénat.
14:50Le groupe Renaissance s'était beaucoup mobilisé,
14:53justement, pour mettre fin à ces thérapies de conversion,
14:56les interdire, en faire même un délit.
14:59Je pense que c'est très important
15:00qu'on prenne les sujets les uns après les autres
15:02en ce qui concerne la question des choix et de l'orientation sexuelle
15:05et, justement, pour mettre un terme à ceux qui pensent
15:08qu'il faut encore normaliser l'homosexualité.
15:10– Une phrase de conclusion, Aurélien,
15:12parce qu'on va devoir avancer au thème suivant.
15:14– Alors, vous m'arrêtez, si je me trompe,
15:16mais il me semble qu'Aurore Berger était membre d'EPR.
15:21Pourtant, sur la loi constitutionnelle concernant l'IVG,
15:24elle a déposé un amendement visant à en exclure les hommes transgenres
15:27qui, du coup, auraient pu avoir recours à cet avortement.
15:29– J'avoue que vous me posez une colle sur le fait
15:34qu'elle ait déposé un amendement sur le sujet.
15:39Quand dire… J'imagine que c'est encore…
15:41Enfin, encore une fois, je pense qu'il faut accepter le fait
15:44que les combats progressent de manière différente,
15:47à un rythme différent, et que vous avez raison,
15:50c'est un sujet, la question des hommes transgenres
15:53qui peuvent avoir recours à l'avortement.
15:56J'avoue que la question ne s'est pas encore posée.
15:58Enfin, si on doit parler d'homophobie en politique,
16:00on est plutôt confronté aux insultes à l'école,
16:03à la violence dont peuvent être victimes les personnes homosexuelles.
16:06Enfin, c'est plutôt sous cet angle-là qu'on a été amené à le traiter,
16:09moins sous la question des avortements des personnes transgenres.
16:12Donc, j'avoue que j'ai moins d'avis sur la question.
16:15– On va passer à votre interpellation.
16:17Sylvirule, 58 ans, le Pré-Saint-Gervais.
16:19Vous êtes maîtresse de maison dans Emmaüs Solidarité.
16:22Donc, vous gérez que tout se passe bien dans ces établissements.
16:25Vous aviez une question sur la situation des personnes à la rue.
16:28– Oui, bonjour. Je suis très honorée d'être présente
16:30et de pouvoir exposer une question qui me tient particulièrement à cœur,
16:34à savoir les personnes que je rencontre à la rue
16:36dans le cadre de mon activité bénévole maraudeuse.
16:40Alors, j'ai fait un petit texte. Je vais le lire.
16:43– Allez-y, mettez bien votre micro près de vous, Sylvie.
16:45– De par mon expérience de bénévole maraudeuse depuis 15 ans,
16:48j'ai pu constater qu'au fil des années,
16:50de la difficulté grandissante de proposer, via le 115,
16:53un hébergement d'urgence.
16:54La réponse apportée à nos amis de la rue,
16:56comme j'aime à les appeler ainsi,
16:58est un nom coutumier qui ne les choque plus
17:00ni ne crée chez eux la moindre frustration.
17:03Je ne dis pas qu'il n'en existe pas,
17:04mais pas suffisamment, malheureusement,
17:06pour répondre à toutes les demandes
17:07qui nous sont faites lors de nos maraudes hebdomadaires.
17:10Aujourd'hui, la situation est très tendue
17:13et très tendue de par le nouveau visage du public rencontré.
17:16Familles avec enfants en nette augmentation,
17:18grand nombre de jeunes adultes venant en grande partie d'Afrique du Nord,
17:22des demandeurs d'asile venant d'héritres et d'Afghanistan-Syrie,
17:25des salariés et retraités en grande précarité alimentaire
17:27que nous rencontrons régulièrement
17:29et qui attendent patiemment le passage du camion
17:31de la maraude des restos de cœur
17:32afin de récupérer un repas chaud.
17:35Nous, les bénévoles,
17:36assurons une veille sociale,
17:37orientons nos amis de la rue
17:38vers des structures de jour
17:40et ou des centres communaux d'action sociale
17:43qui sont eux-mêmes débordés
17:44par des demandes de suivi administratif social et sanitaire.
17:47Je n'avance pas en affirmant
17:49que l'ensemble des associations et du service public
17:51du territoire sur lequel je maraude
17:53est au bord de l'asphyxie.
17:55Un manque de structures pouvant les accueillir
17:56décemment de façon pérenne
17:58avec un suivi administratif social et sanitaire.
18:00Allez, votre question, Sylvie.
18:01Quelles sont et quelles seraient, selon vous,
18:03les dispositions prises par le gouvernement
18:06afin d'accueillir avec plus d'humanité
18:08et de traiter au mieux la situation
18:10de nos amis de la rue ?
18:11On a entendu ce cri du quart de Sylvie.
18:13Je vous propose de répondre
18:14l'une après l'autre en quelques phrases.
18:17Je ne sais pas si, comme vous me regardez,
18:18je me permets de démarrer.
18:20Je dirais que, moi, je suis très sensible
18:22à ce que vous dites.
18:23C'est-à-dire que dans ma circonscription,
18:24j'ai deux hôtels sociaux.
18:25J'ai fait une maraude avec,
18:26je ne vais pas faire de concurrence
18:27entre les associations,
18:28mais avec la protection civile
18:29il y a quelques mois.
18:32J'ai été très frappée par le fait
18:33qu'effectivement, je m'attendais peut-être
18:34à un public plus désocialisé
18:36plus précarisé.
18:37Or, c'était beaucoup des gens
18:38qui étaient en emploi.
18:39Vous avez raison,
18:39dans des situations de régularité diverse,
18:43on va dire,
18:44certains avec des papiers,
18:45des titres de séjour,
18:46d'autres en attente.
18:48Moi, ce que je constate,
18:49c'est qu'en tout cas,
18:50côté département, préfecture des Yvelines,
18:53il y a un vrai effort qui est fait,
18:55mais effectivement,
18:56il y a un manque de place.
18:57Et surtout, ce que soulevaient
18:59les maraudeurs avec qui j'étais,
19:00c'est aussi un manque de place
19:01pour les situations, on va dire,
19:03plus atypiques,
19:04les femmes avec enfants,
19:04les hommes seuls avec enfants,
19:05ce qui arrive aussi.
19:08Et donc, il y a de toute évidence
19:10une réponse apportée.
19:11On a beaucoup développé
19:13la question de l'accueil,
19:14mais effectivement,
19:15il y a un phénomène quand même
19:17d'ampleur qu'on a du mal
19:19à rattraper.
19:20Et je voudrais dire aussi,
19:20peut-être en un mot très court,
19:22c'est que ce n'est pas sans impact
19:23pour les communes.
19:24Moi, c'est mes deux plus petites
19:25communes de circonscription
19:26qui ont ces hôtels sociaux
19:27et qui portent du coup
19:29ce que ça veut dire aussi
19:29de scolarisation des enfants,
19:31etc.
19:31et moi, j'aimerais qu'on travaille
19:33aussi sur comment est-ce
19:34qu'on fait porter
19:35l'accueil de ces personnes
19:37au niveau de l'agglomération
19:38et pas seulement de la commune
19:39qui peut héberger.
19:40Emeline Carby dit
19:41sur cette inquiétude
19:42de Sylvie
19:43qu'il le voit au quotidien
19:44lors de ses maraudes.
19:45Alors, ce que vous constatez,
19:46on le constate également,
19:47je pense que l'une des solutions,
19:50c'est d'agir sur le logement.
19:51La crise du logement
19:52a propulsé à la rue
19:53des milliers de personnes
19:54qui ne correspondent pas
19:56au profil type,
19:58entre guillemets,
19:58du sans-abri.
20:00On voit désormais
20:01des gens qui touchent un SMIC,
20:03qui dorment dans leur voiture
20:04ou qui dorment complètement
20:05à la rue,
20:06des personnes
20:07qui ne sont pas
20:08désinsérées socialement
20:10ni complètement éloignées
20:11du marché de l'emploi
20:12et qui, pour autant,
20:14se retrouvent
20:14en très grande précarité.
20:16Les chiffres sont tombés.
20:19Hier, on a 15,4%
20:21de Français
20:22en France hexagonale
20:24qui vivent en dessous
20:25du seuil de pauvreté.
20:26C'est le chiffre le plus haut
20:27depuis 30 ans.
20:28À la Réunion,
20:29c'est 36%.
20:3036%
20:31et c'est un chiffre
20:31auquel on est habitués,
20:32nous,
20:33depuis des années.
20:34Et on a une crise du logement
20:36qui est sans précédent.
20:37S'il y avait des logements sociaux
20:38en quantité suffisante,
20:40bon nombre de personnes
20:41n'appelleraient pas
20:42le numéro d'urgence
20:43pour pouvoir trouver
20:44un hébergement.
20:45Et on serait,
20:46à ce moment-là,
20:47on pourrait traiter
20:48les cas les plus critiques
20:50avec des politiques sociales
20:51à la hauteur.
20:52Mais sans logement,
20:53pour ceux qui en ont besoin,
20:55on n'y arrive pas.
20:56Je vous propose
20:56de garder nos dernières minutes
20:58pour Frédéric Lavoine.
20:59Vous avez 57 ans,
21:00vous êtes transition manager,
21:03je le dis à l'anglaise,
21:04à Marlis-Leroy.
21:05Vous vous intéressez
21:05au développement de l'IA,
21:07l'intelligence artificielle.
21:09Exactement.
21:09D'abord, bonjour, mesdames.
21:11C'est un plaisir
21:11d'échanger avec vous.
21:14En janvier,
21:15le 13 janvier,
21:17le président Biden
21:17avait fait passer un acte,
21:19le Framework
21:21Artificial Intelligence
21:23Diffusion,
21:24qui était censé,
21:26donc,
21:26qui pouvait limiter
21:27l'utilisation
21:28de l'intelligence artificielle
21:30sur l'ensemble du monde,
21:31avec trois tiers.
21:32Le président Macron
21:34a reçu
21:36donc un ensemble
21:37d'acteurs
21:38au début de l'année
21:39qui ont investi
21:41et qui viennent investir
21:42en France
21:43quelques dizaines
21:46de millions,
21:46je crois que ce n'est pas loin
21:47des 100 millions d'euros
21:49pour le développement
21:49de l'intelligence artificielle.
21:52Malgré
21:52l'ensemble
21:53des solutions,
21:55on se rend compte
21:56que nous agissons,
21:57nous, Français,
21:58au sein de l'Europe
21:59et même au niveau
22:00de l'Europe,
22:00toujours sous la dernière couche,
22:02c'est-à-dire
22:02nous sommes tributaires
22:03des technologies américaines.
22:05Les acteurs
22:06qui viennent s'implanter
22:07en France
22:08s'appuient sur des technologies
22:10qui sont américaines.
22:11Nous ne sommes ni propriétaires
22:12des architectures,
22:13ni des brevets,
22:14ni des licences.
22:15On se rend compte
22:16qu'à tout moment,
22:17sur un secteur
22:18qui va bouleverser l'industrie,
22:21il suffit
22:21d'un claquement de droit
22:22d'un dirigeant américain
22:25pour que d'un seul coup,
22:27nous soyons obligés
22:28de changer complètement.
22:29Je vous coupe,
22:30je suis désolée,
22:31la séance a été un peu longue,
22:32je vous laisse répondre,
22:32mais vraiment 20 secondes chacune.
22:34On est trop dépendants
22:34des États-Unis,
22:35nous dit Frédéric
22:36sur la question de l'IA.
22:37Moi, je crois que
22:38le cas que vous donnez
22:39sur l'IA,
22:39il est intéressant,
22:40il ressemble beaucoup
22:41à toutes les lois
22:42sur l'extraterritorialité
22:43du droit américain.
22:45Je pense que l'Europe
22:45doit vraiment s'armer
22:46pour pouvoir répondre à ça
22:48et mener la bataille
22:49à la fois,
22:50bien sûr,
22:51d'un point de vue financier,
22:52d'un point de vue de l'innovation,
22:53mais aussi d'un point de vue normatif
22:54par rapport aux États-Unis.
22:56Et puis, plus récemment,
22:57on se bat aussi
22:58pour que la France attire
23:00des data centers,
23:01des gens qui ont envie
23:03d'innover,
23:03d'investir dans le pays
23:04pour effectivement avoir
23:05les infrastructures nécessaires
23:06qui permettront
23:06d'accueillir ensuite l'IA.
23:07Oui, mais on se rend compte
23:08que ce sont des acteurs étrangers.
23:12Typiquement,
23:12on a Intel
23:13qui va venir construire
23:14des usines de microprocesseurs,
23:16ça reste la technologie Intel.
23:17Émilie Carbidi,
23:18il faut de la souveraineté.
23:19Une souveraineté européenne,
23:21bien évidemment,
23:22puisque la France seule
23:23n'est pas en mesure
23:24de rivaliser aujourd'hui
23:25avec les deux géants
23:27que sont les États-Unis
23:28et la Chine.
23:29Il y a eu en février dernier
23:30un sommet international
23:32co-présidé par la France
23:34et l'Inde
23:34pour proposer une coopération
23:36en matière d'IA.
23:38Cette coopération
23:38a été rejetée
23:39par les États-Unis.
23:41Je pense qu'il faut prendre acte
23:42du refus des États-Unis
23:44d'engager une coopération
23:46en matière d'IA.
23:47On est dans une
23:48une conquête
23:50qui n'est pas sans rappeler
23:51la conquête de l'espace
23:53et l'Europe là-dessus
23:54doit reprendre la main
23:55et mettre en place
23:56ses propres outils
23:57pour rester souveraine.
23:58Sinon, vous avez raison,
24:00le jour où nous serons
24:01entièrement dépendants
24:02des États-Unis,
24:03nous aurons perdu cette bataille.
24:04Est-ce que l'Europe
24:05peut être indépendante ?
24:07On a vu un programme
24:08qui malheureusement
24:10annonce entre 80 et 90 milliards d'euros
24:13répartis sur 27 pays.
24:15C'est quelque chose
24:16qui est sous-évaluée.
24:18On se rend compte que
24:19ne serait-ce qu'aux États-Unis,
24:21c'est 200 milliards
24:22que le gouvernement met
24:23et qui ont attiré
24:24derrière 500 milliards
24:25d'investissements privés.
24:26On se rend compte
24:27que systématiquement,
24:28il nous manque un zéro
24:29si on veut avoir l'ambition
24:31de pouvoir toucher
24:32notre autonomie.
24:34Et certes,
24:35on a besoin de réglementation,
24:36mais on a aussi besoin
24:37d'être propriétaire
24:39de l'ensemble des acteurs
24:40qui constituent la chaîne
24:41de l'intégration.
24:41On vous a entendu.
24:43Merci beaucoup,
24:44Sylvie, Aurélien,
24:45Frédéric et Constance.
24:47Merci à vous,
24:48Marie Lebec
24:49et Emeline Carvilli,
24:49d'avoir répondu
24:50aux interrogations
24:51des citoyens.
24:52Merci à vous
24:53de nous avoir suivis.
24:54Dernière séance
24:56de la session parlementaire.
24:57Toute l'équipe
24:57vous donne rendez-vous
24:58à la rentrée.
24:59Et un grand merci
25:00à Luna Gutiérrez
25:01pour son accueil
25:02et sa gentillesse
25:03tout au long
25:03de ces émissions
25:05de séances citoyennes.
25:05Très bel après-midi
25:06à tous
25:07sur les chaînes parlementaires,
25:08évidemment.
25:08Sous-titrage Société Radio-Canada

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