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  • 04/07/2025
Les députés de la commission des affaires sociales et de la commission des lois auditionnent des représentants et l'avocate du Collectif de victimes de Joël Le Scouarnec, condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour violences sexuelles sur 299 victimes, le 28 mai dernier. L'ancien chirurgien, aujourd'hui âgé de 74 ans, arrêté en 2017, a déjà purgé les deux tiers de sa peine en amont du verdict. Retrouvez les échanges entre les députés et les membres du collectif de victimes.

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00:00:00...
00:00:00On est le collectif Deux Victimes de Joël Le Square Next,
00:00:10ce qui signifie qu'on ne prétend pas représenter l'ensemble des victimes.
00:00:14Nous sommes aujourd'hui une soixantaine.
00:00:16Au sein de ce collectif, on s'est créé tard par rapport au collectif de manière générale apparemment,
00:00:22parce qu'on pensait que la société d'elle-même se saisirait de cette affaire.
00:00:27On l'a fait le 7 mai.
00:00:30Après la question au gouvernement de Mme Le Hénanf,
00:00:32où M. Noderre a dit des choses fausses sur ce procès,
00:00:39et après une mobilisation avec les associations, notamment Vanquettez,
00:00:44qui étaient présentes dès le début du procès et qui ont fait parler des dysfonctionnements,
00:00:48on a voulu faire sortir la voix des victimes du tribunal,
00:00:51puisqu'elles ne sortaient pas et que les médias ne voulaient pas parler de nous,
00:00:55parce qu'ils considéraient que sans notre propre parole,
00:00:58ils ne pouvaient pas eux-mêmes se saisir et intellectualiser ce procès.
00:01:04Bonjour et bienvenue au cœur de l'Assemblée nationale.
00:01:07L'audition que nous vous proposons de suivre aujourd'hui est inédite et exceptionnelle,
00:01:12puisque les députés entendent les victimes de Joël Le Squarnec.
00:01:17Trois d'entre elles sont venus, armés de leur courage, témoigner des viols et agressions
00:01:23que leur a infligé l'ex-chirurgien.
00:01:26Il a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour ces faits.
00:01:29En mars, il avait reconnu avoir abusé de l'ensemble de ses près de 300 victimes.
00:01:35Je vous propose tout de suite d'écouter cette audition poignante et indispensable
00:01:39pour que de tels faits ne se reproduisent plus.
00:01:43Trois membres du collectif des victimes de Joël Le Squarnec,
00:01:46devant la représentation nationale, c'est tout de suite sur LCP.
00:01:48Bonjour, Alexandra Morisset, je suis la première victime déclarée de JLS,
00:01:56Joël Le Squarnec, c'est comme ça que je l'appelle, JLS.
00:02:00Je suis également sa nièce.
00:02:02Je suis une victime prescrite du premier volet.
00:02:04Je suis rentrée dans le groupe du collectif après le verdict dans la cour criminelle de Vannes.
00:02:10Je vais vous donner des chiffres pour contextualiser.
00:02:13Il y a 160 000 enfants victimes par an d'agressions sexuelles.
00:02:18Soit un enfant toutes les trois minutes.
00:02:22L'âge moyen est de 8 ans.
00:02:25CE2.
00:02:26Que connaît un enfant de la sexualité à cet âge-là ?
00:02:30Il y a 5,5 millions d'adultes qui déclarent être victimes d'agressions sexuelles dans leur enfance.
00:02:37Dans un contexte de 81% insisteux.
00:02:41Il faut savoir également qu'une personne en situation de handicap a trois fois plus de risques d'être victime d'agressions sexuelles.
00:02:51Dans l'affaire de JLS, il y a donc plus de 300 victimes hospitalières dans son milieu d'activité quotidienne.
00:02:59Une dizaine de victimes en intrafamilial et sphère amicale.
00:03:06Il faut savoir qu'au décours de l'enquête, il apparaît qu'il y a plus de trois ans de carnets qui ont été détruits en 1996.
00:03:14Donc il reste des victimes à retrouver.
00:03:20Le constat est effroyable.
00:03:22On ne peut plus ni nier, ni minimiser.
00:03:27C'est arrêter que ce soit un sujet tabou.
00:03:31Les aimants caractéristiques d'un pédocriminel comme JLS, c'est sa manipulation.
00:03:38Il a gagné la confiance de l'entourage et des enfants.
00:03:41C'est quelqu'un de très sociable, abordable, un prédateur, hors pair.
00:03:50Il cherche l'accès aux enfants.
00:03:53Il minimise ses actes.
00:03:56Moi, personnellement, il me disait « je ne fais rien de mal ».
00:03:59C'est notre secret.
00:04:01Pour acheter mon silence.
00:04:05Les conséquences des violences sexuelles sur les victimes,
00:04:09ils sont multiples, les mécanismes de défense sont inconscients,
00:04:13tels que l'amnésie traumatique, le déni, la culpabilité, la honte, la dissociation.
00:04:27Les conséquences post-traumatiques sur les victimes nuisent à l'architecture du cerveau,
00:04:33la défense immunitaire, le système métabolique et le système inflammatoire.
00:04:40Des études montrent que l'IRM cérébral est une preuve de ces défaillances.
00:04:45Ce n'est plus aux victimes de se taire, de se cacher, de supporter et de fuir.
00:04:54La libération de la parole est un élément déterminant pour entamer la reconstruction.
00:05:01Mais qui pour nous aider ?
00:05:03Les professionnels sont très peu formés et submergés.
00:05:09160 000 enfants.
00:05:12Les associations, personnellement, ils n'ont pas été à l'écoute.
00:05:16Le 119 a dit que j'étais prescrite sans m'avoir fait parler.
00:05:24Les autres associations nous ont pris pour des folles
00:05:27en disant que ce n'était pas possible,
00:05:29ils n'étaient pas au courant de l'affaire.
00:05:31Je leur ai dit que c'était en instruction,
00:05:33mais seul Homéra Célier, d'IED, a bien voulu nous entendre.
00:05:39IED, Innocence en danger.
00:05:42La justice, elle, nous a réduites au silence
00:05:45en nous donnant le statut de victime prescrite.
00:05:52Il y a eu cependant quand même une avancée.
00:05:54Après le premier volet, il y a eu la prescription glissante.
00:06:02Il y a eu aussi la création de la civis
00:06:05avec les nombreuses infractions sexuelles
00:06:11qui ont été révélées dans les différents milieux.
00:06:17Il faut savoir que la civis a quand même entendu
00:06:19plus de 30 000 témoignages en trois ans.
00:06:22Notre avocate, Maître Buquet, du deuxième procès,
00:06:27au premier volet, parce qu'il y a eu le Covid,
00:06:29donc nous, on a eu, dans le premier procès,
00:06:32on a eu deux procès, un premier qui a duré un jour
00:06:36et l'autre qui a duré quatre jours.
00:06:42Elle a réussi à nous faire constituer partie civile
00:06:46sur détention d'images à caractère pédopornographique
00:06:49nous concernant.
00:06:50Vu que nous étions des victimes prescrites,
00:06:52nous n'avions pas eu accès au dossier,
00:06:54donc pas accès à cette information.
00:06:56Donc pas préparé.
00:07:00L'injustice faite aux victimes prescrites
00:07:03quand JLS lui a été protégée pendant des décennies
00:07:06par le silence, par l'impunité,
00:07:10par les failles du système judiciaire.
00:07:15Les victimes, elles, elles sont condamnées
00:07:17à la souffrance, au traumatisme,
00:07:22être invisibilisées
00:07:24et relayées aux grandes témoins.
00:07:28Lors du premier procès,
00:07:31je suis invitée à aller témoigner
00:07:34de mon propre viol,
00:07:37non reconnu par la justice.
00:07:42Sans accompagnement,
00:07:44puisqu'une victime prescrite
00:07:46n'a pas le droit d'être accompagnée.
00:07:48Sans accès au dossier,
00:07:49d'où le fait qu'on le découvre
00:07:51sur le fait, ce qui nous est arrivé
00:07:54par cette détention d'images
00:07:56à caractère pédopornographique.
00:07:58C'est la double peine,
00:07:59vivre le crime
00:08:00et être invisible aux yeux de la justice.
00:08:05En comparaison avec le témoignage
00:08:09de Marie-France Lesquornex,
00:08:12ex-femme,
00:08:14qui, elle, a été un témoin muet
00:08:16et une complicité passive,
00:08:22ça rappelle un symbole,
00:08:24celui que la société ne veut pas voir
00:08:26pour ne pas avoir affronté
00:08:27ce que vivent les enfants
00:08:29victimes de sévices sexuels.
00:08:34Maître Bouquet travaille activement
00:08:37sur le statut des victimes prescrites
00:08:39pour qu'elles aient un droit
00:08:41malgré les principes
00:08:44de la procédure pénale.
00:08:45La justice et JLS ont refusé notre expertise psychologique
00:08:53parce que nous ne sommes que des victimes
00:08:57prescrites.
00:08:59La détention d'images à caractère pédopornographique,
00:09:02il l'a détenue pendant plus de 30 ans,
00:09:06il a pu les consulter.
00:09:07La justice estime notre préjudice à 5 000 euros.
00:09:14Sans l'aide d'Innocence sans danger,
00:09:16nous n'aurions jamais pu être partie civile
00:09:19parce que, comme je vous disais,
00:09:21on ignorait tout ce contenu.
00:09:24Aucun rapprochement n'a été fait
00:09:25puisque nous étions prescrites
00:09:28et oubliées.
00:09:29Il ne doit jamais y avoir de différence
00:09:33entre les victimes
00:09:34parce qu'il n'y a pas de grandes
00:09:36ou petites victimes
00:09:37et parce que nous ne sommes pas interchangeables.
00:09:43Merci.
00:09:48Merci Alexandra.
00:09:51Je vais être un petit peu crue.
00:09:53Je me permets de m'excuser de suite,
00:09:55monsieur et madame les députés.
00:09:56Je m'appelle Manon Lemoyne,
00:10:00je suis membre du collectif Parti civil au procès.
00:10:05Qu'est-ce qu'une image pédopornographique ?
00:10:09C'est un enfant qui se fait violer par un adulte
00:10:13sans consentement.
00:10:15C'est un pénis d'adulte
00:10:17dans la bouche d'un enfant.
00:10:21Maintenant que vous avez bien l'image en tête,
00:10:23pensez à Joël LeSquarnack
00:10:28qui se masturbait sur ces images
00:10:30d'enfants violés par des adultes.
00:10:35Est-ce que vous confieriez
00:10:37vos enfants,
00:10:40vos neveux, vos nièces,
00:10:41vos petits-enfants
00:10:42à un médecin
00:10:44qui se masturbe
00:10:46sur des viols d'enfants ?
00:10:48qui prend du plaisir
00:10:51à regarder des viols d'enfants.
00:10:55Est-ce qu'on peut dire
00:10:57qu'il n'y a pas de passage à l'acte ?
00:10:59Alexandra était dans ces images
00:11:06comme beaucoup d'autres enfants.
00:11:12Pendant trois mois de procès,
00:11:15on a pu voir
00:11:16ce qu'il y avait de plus sordide,
00:11:18de plus ignoble.
00:11:20Mais peut-être
00:11:21une des violences supplémentaires
00:11:22que nous avons subies,
00:11:25c'était à presque
00:11:26chaque témoin médical.
00:11:27cette indifférence,
00:11:34cette lâcheté,
00:11:37cette non-remise en question.
00:11:41Aujourd'hui, je suis devant vous,
00:11:42mais je ne suis qu'une simple RH.
00:11:45Par contre, c'est à moi
00:11:47qu'on demande de détricoter
00:11:49l'ensemble des défaillances
00:11:52de vos institutions
00:11:53pour vous les exposer aujourd'hui
00:11:56parce que ce procès
00:12:00nous a mis à jour
00:12:03l'ensemble des problèmes
00:12:05que nous avons
00:12:06en termes de responsabilité
00:12:08dans le milieu médical.
00:12:11Une réalité.
00:12:13L'ordre n'a rien fait.
00:12:16Et pourtant,
00:12:17c'était à eux d'agir.
00:12:19Ils ont eu plusieurs années
00:12:22pour le faire.
00:12:23Chaque excuse avancée
00:12:25de leur part
00:12:26est fausse.
00:12:29Ils ne pouvaient pas
00:12:30prendre acte
00:12:33des faits reprochés
00:12:35à Joël Lesquarnet
00:12:36car c'était
00:12:37dans son milieu personnel.
00:12:39Ils ne pouvaient pas
00:12:40le juger
00:12:42puisque c'était à Vannes
00:12:44et qu'il était passé
00:12:45à Quimperlé
00:12:45un an plus tard.
00:12:46L'ordre des médecins
00:12:49au niveau départemental
00:12:51pouvait saisir
00:12:52la chambre disciplinaire
00:12:54régionale
00:12:54car il est possible
00:12:56de juger
00:12:56les actes du passé.
00:12:59On ne pouvait pas
00:13:01le juger
00:13:01parce qu'il était passé
00:13:02fonctionnaire
00:13:03au 1er août 2006.
00:13:08Faux !
00:13:10On peut juger
00:13:11quand c'est une faute
00:13:12détachable
00:13:13du service public.
00:13:16puisqu'il est inscrit
00:13:18à l'ordre des médecins.
00:13:23Le conseil départemental
00:13:26de l'ordre des médecins
00:13:26du 56,
00:13:29du 29
00:13:30et du 17
00:13:32sont fautifs
00:13:33dans cette affaire.
00:13:36Je rappelle
00:13:36qu'ils n'ont pas
00:13:38à sursoir
00:13:39à statuer.
00:13:41Ce qui signifie
00:13:41qu'ils ne sont pas
00:13:42censés attendre
00:13:43ou qu'ils ne sont pas
00:13:44censés se calquer
00:13:45sur une condamnation
00:13:47pénale
00:13:47ou correctionnelle
00:13:49et qu'ils peuvent
00:13:50agir
00:13:51via la partie
00:13:52déontologique.
00:13:54J'ai appris tout ça
00:13:54il y a peu de temps.
00:13:55Je vous l'ai dit,
00:13:56je ne sais pas mon métier.
00:13:59Aujourd'hui,
00:14:00ce qu'on constate
00:14:00dans cette affaire,
00:14:01c'est qu'il y a
00:14:01une lâcheté générale.
00:14:03Pourquoi ?
00:14:04Pour protéger
00:14:05un hôpital
00:14:06qui va fermer,
00:14:07qu'un perlé.
00:14:08Il faut absolument
00:14:08garder le chirurgien.
00:14:09Parce qu'on constate
00:14:13encore aujourd'hui
00:14:14mais on ne porte pas
00:14:15plainte au niveau
00:14:15de la chambre disciplinaire
00:14:16quand on n'est pas sûr
00:14:17de gagner.
00:14:19Ça passerait
00:14:20un peu mal.
00:14:22Et puis,
00:14:23de toute façon,
00:14:24on a réussi
00:14:25à l'écarter
00:14:25de Bretagne.
00:14:27Il part en Charente-Maritime
00:14:28donc ce n'est plus
00:14:29l'affaire de la Bretagne.
00:14:30L'ARH s'est bien assuré
00:14:32qu'il ne reste pas
00:14:33en Bretagne
00:14:34avec un petit coup
00:14:34de téléphone
00:14:35au directeur
00:14:35de Pontivy
00:14:36pour lui dire
00:14:37surtout ne le recrutez pas
00:14:38après la fermeture
00:14:39de Quimperlé.
00:14:43Encore aujourd'hui,
00:14:46on constate
00:14:46des fautes inavouées.
00:14:51Tout le monde
00:14:51se renvoie à la balle.
00:14:54Des process
00:14:54non établis,
00:14:55aucune remise en question.
00:14:59Une déontologie
00:15:00méconnue
00:15:01des médecins.
00:15:03Et comme je le disais,
00:15:06ils ne saisissent
00:15:07la chambre disciplinaire
00:15:09qu'à partir du moment,
00:15:10ils sont sûrs de gagner
00:15:11parce qu'il ne faudrait
00:15:11pas faire scandale.
00:15:15À la barre,
00:15:16plusieurs médecins
00:15:17sont passés,
00:15:18des anciens collègues
00:15:18de l'Eusquarnac.
00:15:20Plusieurs personnes
00:15:21sont passées,
00:15:22des GDOM,
00:15:23GNOME,
00:15:25la RH.
00:15:29Ils referaient pareil,
00:15:31ils nous l'ont dit.
00:15:32Aucune mesure,
00:15:34aucun retour
00:15:34d'expérience
00:15:35n'a été mis en place
00:15:36dans les cliniques,
00:15:36dans les hôpitaux.
00:15:39Dans les cliniques
00:15:39où il est passé
00:15:40depuis 2019,
00:15:41on sait ce qui s'est passé.
00:15:43Aucune clinique
00:15:44ne s'est dit
00:15:44qu'on ne va pas
00:15:44attendre un procès
00:15:45pour agir.
00:15:46Rien.
00:15:49Mais l'ordre des médecins
00:15:50ne s'est pas dit
00:15:51qu'on ne va pas
00:15:52attendre que le procès arrive
00:15:53et qu'on va peut-être
00:15:54regarder un peu
00:15:55nos process internes.
00:15:56Rien.
00:15:58Cinq ans.
00:15:59Autre absurdité
00:16:04du dossier,
00:16:07aujourd'hui,
00:16:07JLS ne va plus
00:16:08pouvoir exercer
00:16:09la médecine.
00:16:12Mais cela,
00:16:13ce n'est grâce
00:16:13qu'à deux choses.
00:16:15Parce qu'il a été condamné,
00:16:17donc il a un casier judiciaire,
00:16:19et parce qu'il y a
00:16:19des mesures de sûreté
00:16:20qui ont été mises en place
00:16:22à sa sortie de détention.
00:16:23Il n'a jamais été radié
00:16:28de l'ordre des médecins.
00:16:30En 2017,
00:16:32le GDOM 17
00:16:33est présent
00:16:35pour la perquisition
00:16:37à l'hôpital.
00:16:39Tout sort
00:16:40dans la presse.
00:16:43Ils n'ont rien fait.
00:16:45S'il n'avait pas été condamné,
00:16:48il pouvait continuer
00:16:49d'exercer.
00:16:51De la condamnation
00:16:52en 2005
00:16:53à l'arrestation
00:16:54en 2018,
00:16:5538 victimes en plus
00:16:57de 3 ans
00:16:58à 20 ans
00:16:59et des centaines
00:17:01de personnes
00:17:02qui n'ont pas été
00:17:03prises en charge.
00:17:06On aurait pu
00:17:06ne pas attendre 20 ans
00:17:07pour lever le voile
00:17:09sur ce qui nous était arrivé.
00:17:12Madame Poder,
00:17:13qui était à ce moment-là
00:17:14haut fonctionnaire
00:17:16de la DHOS,
00:17:18a fini sa prise de parole
00:17:19en tant que témoin
00:17:20en nous disant
00:17:20que les patients
00:17:22devaient avoir confiance
00:17:23au système de santé.
00:17:26Les comportements déviants
00:17:27sont l'exception.
00:17:29Madame Poder,
00:17:30vous avez tort.
00:17:33Plusieurs collègues,
00:17:35témoins
00:17:35ou des collègues évoqués
00:17:37dans le dossier
00:17:37lors du procès
00:17:39ont fait état
00:17:41de condamnation
00:17:41pour détention
00:17:42pour détention
00:17:42d'images pédopornographiques,
00:17:44récidives,
00:17:45viols,
00:17:46agressions sexuelles.
00:17:48C'est pourquoi
00:17:49nous avons plusieurs mesures
00:17:50que nous avons soulevées
00:17:51au sein du collectif.
00:17:54Le ministre de la Santé
00:17:55nous a reçu
00:17:55le 10 juin dernier.
00:17:57Il nous a dit réfléchir
00:17:58à inclure les patients
00:17:59dans son plan
00:18:00contre les violences sexuelles
00:18:01et sexistes
00:18:01dans le milieu médical.
00:18:03Monsieur le ministre,
00:18:04ce n'est pas une option.
00:18:07Nous souhaitons aussi
00:18:08qu'il soit nécessaire
00:18:09de motiver
00:18:10les choix de recrutement
00:18:11ou le choix
00:18:15de garder
00:18:16un soignant
00:18:18s'il y a
00:18:19un casier judiciaire.
00:18:23Le procès doit être clair
00:18:25dans chaque cas
00:18:26pour que tout le monde
00:18:28sache
00:18:29quelle est sa responsabilité
00:18:30et son rôle.
00:18:31Les casiers judiciaires
00:18:32doivent être accessibles.
00:18:34Il est nécessaire
00:18:35d'agir
00:18:35et de mettre
00:18:36des moyens
00:18:37efficaces
00:18:38même si on l'apprend tard.
00:18:40À partir du moment
00:18:41où on l'apprend,
00:18:42il faut agir
00:18:42et arrêter
00:18:44de réduire
00:18:48la qualité
00:18:48des recrutements
00:18:49parce qu'on n'a pas
00:18:51les informations.
00:18:55Il est nécessaire
00:18:56que le code
00:18:57de déontologie
00:18:58et le code
00:18:59de la santé publique
00:19:00s'imposent
00:19:01à toutes et tous.
00:19:04Il est nécessaire
00:19:05que chacun sache
00:19:06ce qu'il a à faire.
00:19:07et enfin,
00:19:11les lanceurs
00:19:11d'alerte
00:19:11comme nous les appelons
00:19:13doivent être
00:19:13protégés
00:19:14et avoir
00:19:15un process
00:19:16clair
00:19:16dans la manière
00:19:17dont les choses
00:19:18peuvent remonter.
00:19:19Nous avons une pensée
00:19:19particulière
00:19:20pour M. Bonvalo
00:19:21et M. Le Gac.
00:19:24Il est clair
00:19:25que dans ces dossiers,
00:19:26les institutions
00:19:27échouent
00:19:28à tous les niveaux.
00:19:28Il faut savoir
00:19:32que les dysfonctionnements
00:19:34en termes
00:19:34d'accompagnement
00:19:35sont nombreux.
00:19:36Ils prennent
00:19:37leurs sources
00:19:37déjà
00:19:38vis-à-vis
00:19:39des personnes
00:19:39en charge
00:19:40de l'enquête
00:19:40et de l'instruction
00:19:42du procès.
00:19:43On verra notamment
00:19:44un traumatisme
00:19:46vicariant
00:19:47assez conséquent
00:19:50qui présage
00:19:52quand même
00:19:52qu'il y a
00:19:53une question
00:19:54de fond
00:19:55et qui vient
00:19:56ruisseler
00:19:56sur le manque
00:19:58d'accompagnement
00:19:59général
00:19:59qu'on a pu
00:20:01subir.
00:20:02Mais surtout,
00:20:06je vais vous parler
00:20:07des dysfonctionnements
00:20:08et du manque
00:20:08d'accompagnement
00:20:09des victimes.
00:20:11Il est pluriel
00:20:12puisqu'il est judiciaire,
00:20:14il est psychologique,
00:20:15il est social.
00:20:16Et pour reprendre
00:20:17les propos
00:20:18de M. Darmanin,
00:20:20il est avant,
00:20:21pendant et après,
00:20:22mais il s'agit
00:20:22d'un manque
00:20:23d'accompagnement
00:20:24et non pas
00:20:24d'accompagnement
00:20:27effectif,
00:20:28de dispositif
00:20:29déployé
00:20:30pour accompagner
00:20:31les victimes
00:20:32vers un mieux-être.
00:20:34Alors,
00:20:35je vais procéder
00:20:36d'un point de vue
00:20:38assez chronologique
00:20:39pour que vous puissiez
00:20:40reprendre avec moi
00:20:41les affres
00:20:42dans lesquelles
00:20:43on a été plongé.
00:20:45À l'annonce des faits,
00:20:47il faut savoir
00:20:47qu'il y a autant
00:20:49d'annonces
00:20:50des faits
00:20:50en gendarmerie
00:20:51que de victimes.
00:20:56Certains ont été
00:20:57alpagués
00:20:58sur leur lieu de travail,
00:21:01d'autres
00:21:01ont reçu
00:21:02un message
00:21:04sans trop
00:21:04d'explications
00:21:05pour leur dire
00:21:08qu'ils étaient
00:21:08convoqués
00:21:10sans trop
00:21:11de motifs,
00:21:12parfois il n'y en avait
00:21:13aucun,
00:21:14à la gendarmerie.
00:21:17Certains
00:21:18auront pu demander
00:21:19également
00:21:19s'ils pouvaient
00:21:20venir accompagner
00:21:21cet accompagnement
00:21:23en fonction du lieu
00:21:24où on pouvait
00:21:26se trouver
00:21:26et soit
00:21:28accepter
00:21:29soit
00:21:29rejeter.
00:21:32Pourquoi ?
00:21:32On ne le sait pas.
00:21:34Et étant donné
00:21:35le manque
00:21:36de capitalisation
00:21:38sur ces épisodes
00:21:39de vie-là
00:21:40qu'on a pu vivre,
00:21:43il semble
00:21:43difficile aujourd'hui
00:21:44de penser
00:21:45à savoir
00:21:47exactement
00:21:48pourquoi
00:21:48est-ce que ça
00:21:48n'a pas été fait.
00:21:49d'un point
00:21:53de vue
00:21:53judiciaire,
00:21:55il faut savoir
00:21:55qu'on a été
00:21:56seul
00:21:58face
00:21:59à un gendarme.
00:22:01Donc déjà
00:22:01la question du genre
00:22:02se pose
00:22:03puisque quand
00:22:03on a des personnes
00:22:05qui ne se souvenaient
00:22:06pas des faits
00:22:07mais on a aussi
00:22:07des personnes
00:22:08qui se souvenaient
00:22:08des faits
00:22:09donc quelqu'un
00:22:09qui représente
00:22:10l'autorité,
00:22:11on est seul
00:22:12en fonction
00:22:12de l'environnement
00:22:14où on se trouve
00:22:15c'est plus ou moins
00:22:16proche de la sortie
00:22:17et cette personne
00:22:21qu'on n'a pas choisie
00:22:22va nous annoncer
00:22:22je ne sais pas
00:22:23comment vous le dire
00:22:24mais vous avez été
00:22:25victime de viol.
00:22:26Voilà.
00:22:29C'est quand même
00:22:30assez compliqué
00:22:31d'autant plus
00:22:32qu'il faut savoir
00:22:33qu'il y a un procès
00:22:34verbal qui est dressé
00:22:35à l'issue
00:22:36de cette audition
00:22:37et que dans ce procès
00:22:39verbal
00:22:39il y a un petit encadré
00:22:40qui va pouvoir dire
00:22:42cette personne
00:22:45ne nécessite pas
00:22:46de prise en charge
00:22:47particulière
00:22:47là où on est
00:22:49quand même
00:22:50en règle générale
00:22:51sur des mécanismes
00:22:52de sidération
00:22:53il y a quand même
00:22:55un énorme problème
00:22:57de compétences
00:22:58là-dessus
00:22:58pas de compétences
00:23:01tierces
00:23:01pour équilibrer
00:23:02de type psychologique
00:23:04le lien
00:23:06avec les associations
00:23:07de prise en charge
00:23:08de victimes
00:23:08est ténu
00:23:09puisque
00:23:10en fait
00:23:12c'est de l'ordre
00:23:13de l'expérimentation
00:23:14locale
00:23:15donc
00:23:16très peu de victimes
00:23:17ont pu bénéficier
00:23:18de cette mise en lien
00:23:19ça a existé
00:23:21et on aimerait bien
00:23:23que ça puisse
00:23:24justement
00:23:25être renseigné
00:23:26documenté
00:23:27afin de renseigner
00:23:28les bonnes pratiques
00:23:29mais aussi
00:23:30les nombreuses défaillances
00:23:31parce que
00:23:32si vous prenez
00:23:33l'ensemble des discours
00:23:34des victimes
00:23:34vous entendrez
00:23:37notamment
00:23:37que France Victime
00:23:39a été largement défaillant
00:23:40puisque
00:23:41je pense
00:23:42notamment
00:23:43à France Victime
00:23:4456
00:23:45ce n'est pas
00:23:47une surprise
00:23:47aujourd'hui
00:23:48puisqu'on l'a dit
00:23:49maintes et maintes fois
00:23:49mais qui a pu dire
00:23:51à certaines personnes
00:23:52vous avez vécu
00:23:53avec ça
00:23:54on ne voit pas
00:23:56trop le problème
00:23:56ou alors
00:23:57à des parents
00:23:59qui voulaient être
00:24:01présents
00:24:02soit en qualité
00:24:03de
00:24:04co-victime
00:24:06ou soit
00:24:06juste en qualité
00:24:07de parents
00:24:08pour aider
00:24:08leurs enfants
00:24:09qui étaient mineurs
00:24:10au moment des faits
00:24:13ou on leur dira
00:24:14en fait
00:24:15non
00:24:15ils sont adultes
00:24:16
00:24:16donc
00:24:16vous n'avez
00:24:17rien à faire ici
00:24:18bon
00:24:18l'accompagnement
00:24:20judiciaire
00:24:21ne sera pas
00:24:21le même
00:24:22en fonction
00:24:23des victimes
00:24:24d'ailleurs
00:24:25dans le collectif
00:24:26on a souvent
00:24:28la
00:24:29enfin
00:24:30il est souvent
00:24:31dit
00:24:31que
00:24:32certains avocats
00:24:33en fait
00:24:33plus de son
00:24:34plus d'image
00:24:35n'ont pas
00:24:37nécessairement
00:24:37accompagné
00:24:38leurs clients
00:24:41dans vraiment
00:24:42la compréhension
00:24:43de ce qui est en train
00:24:44de se passer
00:24:44les différents ressorts
00:24:46les différentes étapes
00:24:47qu'ils allaient devoir
00:24:48franchir
00:24:49et
00:24:50pour vous dire
00:24:51assez clairement
00:24:52c'est
00:24:54aussi
00:24:54une problématique
00:24:56financière
00:24:56puisque
00:24:57il y a des ressorts
00:24:58qui peuvent permettre
00:24:59justement
00:25:01d'approvisionner
00:25:04pardon je perds mes mots
00:25:05d'approvisionner
00:25:07un certain nombre
00:25:07de frais
00:25:08par exemple
00:25:09psychologiques
00:25:10etc
00:25:10mais qui sont
00:25:12en fait liés
00:25:13à des démarches
00:25:14spécifiques
00:25:14sauf que
00:25:15tous les
00:25:15tous les avocats
00:25:17ne le proposent pas
00:25:20donc il y a quand même
00:25:21une différence
00:25:22de compétence
00:25:23aussi sur
00:25:24sur cet accompagnement
00:25:25victimaire
00:25:26de la part des avocats
00:25:27qui pose problème
00:25:29en termes
00:25:29de
00:25:30d'accès
00:25:31aux soins
00:25:31et à la réparation
00:25:32pendant le temps
00:25:34de l'instruction
00:25:35aucun accompagnement
00:25:38n'a été donné
00:25:40c'est à dire
00:25:40en temps normal
00:25:41quand on pense
00:25:42à
00:25:43quelque chose
00:25:44avec beaucoup
00:25:45de victimes
00:25:46on va dire
00:25:47une masse de victimes
00:25:48avec des conséquences
00:25:49en termes
00:25:50psychologiques
00:25:52on pense
00:25:53naturellement
00:25:53à
00:25:54des cellules
00:25:55d'urgence
00:25:56voilà
00:25:57médico-psychologiques
00:25:59bon
00:25:59aujourd'hui
00:26:00il faut savoir
00:26:01qu'il n'y a toujours rien
00:26:02d'ailleurs
00:26:03on l'a demandé
00:26:04c'est un peu
00:26:05un appel
00:26:06aujourd'hui
00:26:07puisque
00:26:07le 18
00:26:09on a été auditionné
00:26:10par le ministre
00:26:11de la santé
00:26:12qui nous a promis
00:26:14de mettre en place
00:26:15un dispositif
00:26:16d'accompagnement
00:26:16des victimes
00:26:17et des co-victimes
00:26:18avant la trêve estivale
00:26:19donc j'en profite
00:26:20pour rappeler
00:26:21ces engagements là
00:26:22et le fait
00:26:23qu'aujourd'hui
00:26:24nous n'avons
00:26:24toujours pas
00:26:25de réponse
00:26:27à ce sujet
00:26:28également
00:26:29lors de la tenue
00:26:31du procès
00:26:33des problématiques
00:26:35donc ça a été évoqué
00:26:36un petit peu plus tôt
00:26:37il me semble
00:26:38sur la salle de déport
00:26:40voilà
00:26:41donc il faut imaginer
00:26:42que déjà
00:26:42quand on arrive
00:26:43le jour J
00:26:45on est un petit peu
00:26:47pour beaucoup
00:26:48désorienté
00:26:49il faut passer
00:26:50par France victime
00:26:51on voit une masse
00:26:51de médias
00:26:53s'agglutiner
00:26:54devant le tribunal
00:26:55et donc on cherche
00:26:57un peu le chemin
00:26:57on trouve
00:26:58un amphithéâtre
00:26:59qui est en retrait
00:27:00du tribunal
00:27:02qui est appelé
00:27:03salle de déport
00:27:03un choix assez
00:27:05pauvre de mots
00:27:06si vous me le permettez
00:27:08et c'est ce lieu
00:27:10donc un ancien amphithéâtre
00:27:11qui sera
00:27:12voilà
00:27:13notre lieu
00:27:15assigné
00:27:15pour suivre
00:27:16le début du procès
00:27:17donc effectivement
00:27:19je profite
00:27:20parce qu'il y avait
00:27:21une question
00:27:21à ce sujet
00:27:22de dire que
00:27:24ça a été largement critiqué
00:27:26on pourra revenir là-dessus
00:27:28il y a eu des bons aspects
00:27:30et je tiens à le préciser
00:27:32mais il y a aussi
00:27:32beaucoup de manquements
00:27:33en termes de conception
00:27:35de nombreuses impensées
00:27:37qui nous ont poursuivis
00:27:39tout le long du procès
00:27:42et la réussite principale
00:27:44des moments
00:27:45où en fait
00:27:46ce lieu a été saisi
00:27:48avec intérêt
00:27:50comme un sas
00:27:52un petit peu
00:27:52d'adaptation
00:27:53en fait on le doit
00:27:54principalement
00:27:55aux victimes
00:27:56qui étaient à l'intérieur
00:27:57et qui ont su
00:27:58par les interactions
00:28:00créer ce climat sécuritaire
00:28:03mais en aucun cas
00:28:04les choses n'ont été pensées
00:28:05pour que cela
00:28:06se passe
00:28:07en fait
00:28:09la plupart des personnes
00:28:10sont éloignées
00:28:11de leur propre procès
00:28:12qui est un peu
00:28:13symbolisé d'ailleurs
00:28:14par cette
00:28:14cette salle de déport
00:28:17mais ça c'est une autre question
00:28:18il y a vraiment
00:28:21des problématiques
00:28:22d'accès
00:28:23qui doivent être
00:28:24repensées
00:28:25puisque ça génère
00:28:27en fait
00:28:27d'énormes frustrations
00:28:29de passer à côté
00:28:30de son procès
00:28:31et puis aussi
00:28:33on sait que dans le parcours
00:28:34de réparation
00:28:35d'une victime
00:28:37c'est quand même
00:28:37important
00:28:38déjà d'avoir
00:28:39un espace
00:28:40où on va pouvoir
00:28:41se rapprocher
00:28:42des victimes
00:28:42donc plutôt que
00:28:44la concurrence victimaire
00:28:45on incite
00:28:46au rapprochement
00:28:46victimaire
00:28:47mais également
00:28:48le fait de pouvoir
00:28:48venir
00:28:49et choisir
00:28:51les moments
00:28:51où on veut écouter
00:28:52où on veut être acteur
00:28:53de son propre procès
00:28:55et ne pas être
00:28:56obligé ou contraint
00:28:57par ses obligations
00:28:58professionnelles
00:28:59familiales
00:29:01il y en a beaucoup
00:29:02dans ce cas là
00:29:04bon le verdict
00:29:05j'imagine que
00:29:07vous l'avez
00:29:08vous en avez pris
00:29:10connaissance
00:29:11beaucoup s'attendaient
00:29:14à une mesure
00:29:15de rétention
00:29:15de sûreté
00:29:16qui aurait été
00:29:17un garde-fou
00:29:18pour éviter
00:29:20de mettre
00:29:20un Joël de Squarnay
00:29:21en liberté
00:29:22et voilà
00:29:25qui puisse
00:29:26s'adonner
00:29:26de nouveau
00:29:27à ses perversions
00:29:28on va formuler
00:29:28ça comme ça
00:29:29rien n'a été
00:29:31pensé
00:29:32en fait
00:29:33pour l'annonce
00:29:34de ce verdict
00:29:34alors même
00:29:35que la Cour
00:29:37savait
00:29:37de toute façon
00:29:38que ça allait
00:29:39être problématique
00:29:40puisqu'il y avait
00:29:41déjà de l'émotion
00:29:41dans la voix
00:29:42on remercie
00:29:43d'ailleurs
00:29:43la Cour
00:29:45d'avoir été
00:29:46à l'écoute
00:29:46et d'avoir été
00:29:48dans un certain
00:29:48humanisme
00:29:49mais par contre
00:29:50il n'en reste pas
00:29:51moins que rien
00:29:52n'a été pensé
00:29:53vraiment
00:29:53aujourd'hui
00:29:54dites-vous
00:29:55on n'a même pas
00:29:55un numéro cristal
00:29:56pour pouvoir appeler
00:29:57à toute heure
00:29:58si on a un problème
00:29:59vis-à-vis du procès
00:30:00il y a énormément
00:30:01de réviviscences
00:30:02traumatiques
00:30:04de frustrations
00:30:05on est
00:30:06pour beaucoup
00:30:07aussi fatigué
00:30:08de devoir
00:30:08aller dans des formes
00:30:10de sur-responsabilisation
00:30:11et aussi
00:30:13de devoir subir
00:30:14en fait
00:30:14l'inaction
00:30:16d'un système
00:30:17qui nous victimise
00:30:18de nouveau
00:30:18donc ça
00:30:18c'est un nom
00:30:19ça s'appelle
00:30:19la victimisation
00:30:20secondaire
00:30:21il y a quand même
00:30:23beaucoup
00:30:24de choses
00:30:25à revoir
00:30:26en termes
00:30:26d'accompagnement
00:30:27et c'est pour ça
00:30:27qu'on demande
00:30:30la mise en place
00:30:32d'un parcours
00:30:33d'accompagnement
00:30:34spécifique
00:30:34qui soit renforcé
00:30:35pour les victimes
00:30:37de violons sexuels
00:30:39et sexistes
00:30:39incluant un soutien
00:30:40judiciaire
00:30:41psychologique
00:30:41et social
00:30:42pas seulement
00:30:43pour les victimes
00:30:44puisqu'il s'agit
00:30:44d'une problématique
00:30:45qui est transgénérationnelle
00:30:47ça a été évoqué
00:30:48notamment
00:30:50qu'il y avait
00:30:50un impact
00:30:50par Alexandra
00:30:51plus tôt
00:30:53il y a un impact
00:30:54également génétique
00:30:55et social
00:30:55qui est bien
00:30:56quand même
00:30:56renseigné
00:30:57par la recherche
00:30:58donc on doit
00:31:00le voir aussi
00:31:01cet accompagnement
00:31:02d'un point de vue
00:31:03systémique
00:31:04point
00:31:04on demande également
00:31:06de réaliser
00:31:07un diagnostic
00:31:08national
00:31:09et de s'inspirer
00:31:10de l'existant
00:31:10il faut savoir
00:31:11qu'il existe
00:31:13notamment
00:31:14le centre national
00:31:15de ressources
00:31:17et de résilience
00:31:17je ne sais pas
00:31:18si c'est dans le bon ordre
00:31:19qui existe
00:31:20et qui par ailleurs
00:31:21a été inauguré
00:31:22en 2019
00:31:23voilà
00:31:24donc il aurait pu
00:31:25largement
00:31:25puisque c'était en février
00:31:27aurait pu largement
00:31:28être sollicité
00:31:30pour éviter
00:31:31en fait
00:31:31tout ce lot
00:31:34de manquements
00:31:34en termes de parcours
00:31:35d'accompagnement
00:31:36et notamment
00:31:37en qualité de coordinateur
00:31:38ça aurait pu être
00:31:39assez intéressant
00:31:40de le faire
00:31:41on aimerait bien
00:31:43du coup
00:31:43un diagnostic
00:31:44national
00:31:45s'inspirer
00:31:46de ce qui a pu
00:31:47être fait
00:31:47pour les attentats
00:31:48et donc
00:31:49je l'ai déjà dit
00:31:50mais ne serait-ce
00:31:50qu'un numéro cristal
00:31:51ça pourrait être
00:31:53intéressant
00:31:53puisqu'on a
00:31:54des victimes
00:31:55partout en France
00:31:56mais aussi à l'étranger
00:31:57donc ça pourrait
00:31:58permettre
00:31:58de répondre
00:31:59en fait
00:32:00à un besoin
00:32:01de distance
00:32:02et d'éloignement
00:32:03mais également
00:32:05du coup
00:32:06des cellules
00:32:09d'urgence
00:32:09médico-psychologique
00:32:10avec la nécessité
00:32:12d'avoir
00:32:12en fait
00:32:13une fédération
00:32:14d'un point de vue
00:32:15national
00:32:15et des antennes
00:32:17au local
00:32:17sur des problématiques
00:32:19spécifiques
00:32:20par exemple
00:32:21vis-à-vis des hommes
00:32:22on parle d'Alexis Timmy
00:32:24sur la difficulté
00:32:26de reconnaître
00:32:28et de verbaliser
00:32:28ses émotions
00:32:29qui mène
00:32:30voilà
00:32:32les experts
00:32:33ont pu le dire
00:32:33lors du procès
00:32:36le moins
00:32:37on va être en mesure
00:32:38de verbaliser
00:32:39ce qui se passe
00:32:41et le plus difficile
00:32:43ça va être
00:32:43de le gérer
00:32:44et ça peut conduire
00:32:45au suicide
00:32:46de façon
00:32:46un peu plus systématique
00:32:48il faut vraiment
00:32:50prendre en compte
00:32:51que ça
00:32:51c'est juste
00:32:52un exemple
00:32:52pour autant
00:32:55on le voit
00:32:55très peu d'hommes
00:32:56ont pu
00:32:57on peut témoigner
00:32:58et de façon générale
00:33:01en fait
00:33:01très peu
00:33:02de victimes
00:33:04ont pu témoigner
00:33:04lors de ce
00:33:06lors de ce procès
00:33:07par manque
00:33:08de ressources
00:33:09très certainement
00:33:10et peuvent
00:33:12se sentir aussi
00:33:13culpabilisés
00:33:14je pense que
00:33:18s'il y a bien
00:33:19quelque chose
00:33:20à retenir
00:33:22là-dessus
00:33:23c'est que
00:33:26c'est très bien
00:33:26de nous entendre
00:33:28il faut aller
00:33:30je pense
00:33:31vers
00:33:31un réel accompagnement
00:33:34et l'accompagnement
00:33:34c'est avant tout
00:33:35c'est pas faire
00:33:36à la place de
00:33:36c'est faire avec
00:33:38donc on appelle
00:33:38quand même
00:33:38à une co-construction
00:33:39dans une approche
00:33:40assez intelligente
00:33:41où nous
00:33:42on est là
00:33:42on peut
00:33:43vous aider
00:33:44à saisir
00:33:45justement
00:33:46des éléments
00:33:47d'amélioration
00:33:48mais on va avoir
00:33:49besoin de ressources
00:33:50de moyens
00:33:51également
00:33:52ne serait-ce que
00:33:53pour récolter
00:33:54les récits
00:33:55de ces épisodes
00:33:56qui ont été
00:33:58assez traumatiques
00:33:59puisque
00:33:59l'annonce
00:34:01comme pour certains
00:34:02le verdict
00:34:04ont été
00:34:05traumatiques
00:34:06et si c'était
00:34:09possible
00:34:09par-dessus
00:34:12de pouvoir
00:34:13éviter
00:34:14de nous
00:34:15sur-responsabiliser
00:34:16c'est-à-dire
00:34:16de nous demander
00:34:18de trouver
00:34:19nous-mêmes
00:34:19les moyens
00:34:20de notre
00:34:20propre guérison
00:34:21sur quelque chose
00:34:23qui devrait être
00:34:23assumé par l'État
00:34:24ce sera encore mieux
00:34:25puisqu'il faut savoir
00:34:26que c'est quelque chose
00:34:28qu'on subit
00:34:28à tout point de vue
00:34:30et qu'on est empêché
00:34:33à bien
00:34:33des égards
00:34:35de pouvoir aller loin
00:34:36que ce soit
00:34:38les personnes
00:34:40qui ne se sentent
00:34:42pas victimes
00:34:43parce qu'elles sont
00:34:43dans le déni
00:34:45comme les personnes
00:34:46qui sont un peu plus évoluées
00:34:47mais qui se retrouvent
00:34:48coincées
00:34:49dans un cycle
00:34:51de victimisation
00:34:52qui semble
00:34:53ne plus
00:34:54finir
00:34:55et cette victimisation
00:34:57
00:34:57cette victimisation
00:34:59secondaire
00:35:00tout le monde
00:35:01en fait partie
00:35:01la violence
00:35:03du parcours judiciaire
00:35:04elle s'exprime
00:35:05envers les victimes
00:35:06par les professionnels
00:35:08qui composent
00:35:09ce parcours
00:35:10mais aussi
00:35:10envers les professionnels
00:35:12qui composent
00:35:13ce parcours
00:35:13c'est donc
00:35:16un parcours
00:35:17qui va générer
00:35:18de la victimisation
00:35:19secondaire
00:35:20auprès des victimes
00:35:21mais également
00:35:22du traumatisme
00:35:23vicarien
00:35:23auprès des professionnels
00:35:25qui interviennent
00:35:26tout au long
00:35:26du parcours
00:35:27et c'est donc
00:35:28sous le prisme
00:35:29de ces deux choses là
00:35:31que je vais refaire
00:35:32un tout petit peu
00:35:33le parcours judiciaire
00:35:34avec vous
00:35:34au stade
00:35:38de l'enquête
00:35:38et je parle
00:35:39de l'enquête
00:35:39du deuxième volet
00:35:40il y a quelque chose
00:35:43moi qui m'a marqué
00:35:45cette enquête
00:35:47elle a essentiellement
00:35:49reposé
00:35:50sur les épaules
00:35:51d'une femme
00:35:51d'une brigadière
00:35:54qui est
00:35:55madame Martineau
00:35:56cette femme
00:35:58elle a porté
00:35:59toute seule
00:36:00la retranscription
00:36:01de milliers
00:36:03de pages
00:36:03du journal
00:36:04de monsieur
00:36:05le squarnec
00:36:05de milliers
00:36:07d'heures
00:36:07d'images
00:36:08violentes
00:36:09à caractère
00:36:10pédopornographique
00:36:12des images
00:36:13d'une violence
00:36:16et d'un sadisme
00:36:18qui serait à mon avis
00:36:20indécent
00:36:20que je détaille ici
00:36:21de zoéphilie
00:36:23des images
00:36:24où monsieur
00:36:25le squarnec
00:36:26faisait un certain
00:36:27nombre d'activités
00:36:28cette femme
00:36:31elle les a portées
00:36:31toutes seules
00:36:32cette femme
00:36:35elle n'a pas pu
00:36:36déposer
00:36:37au second procès
00:36:39au bout de quelques minutes
00:36:41cette femme
00:36:42s'est effondrée
00:36:43pleurée
00:36:45et à mon sens
00:36:48pas très loin
00:36:48du malaise
00:36:50cette femme
00:36:52ça fait plusieurs années
00:36:53qu'elle est en arrêt maladie
00:36:54cette femme
00:36:56je ne sais pas
00:36:56qui s'occupe
00:36:57aujourd'hui d'elle
00:36:57et l'ensemble
00:36:59des victimes
00:37:00se sont adressées
00:37:02à cette femme
00:37:03dans le temps du procès
00:37:05pour la remercier
00:37:06pour apporter
00:37:07leur soutien
00:37:09voilà ce que
00:37:10des victimes
00:37:11sont capables de faire
00:37:11dans un temps de procès
00:37:12là où l'institution
00:37:13ne le fait pas
00:37:14cette enquête
00:37:16elle a été dirigée
00:37:17par la section de recherche
00:37:18de Poitiers
00:37:19et sur la base
00:37:21des personnes
00:37:22qui composaient
00:37:23la section
00:37:23de Jonzac
00:37:24nous sommes donc
00:37:25sur une enquête
00:37:26qui a été menée
00:37:26par la gendarmerie
00:37:27mais les propos
00:37:29que je vais avoir
00:37:30concernent aussi bien
00:37:31la gendarmerie
00:37:32que la police judiciaire
00:37:34puisque sur notre territoire
00:37:35nous avons deux formations
00:37:37qui peuvent mener
00:37:37des enquêtes
00:37:38il y avait à l'époque
00:37:41lorsque cette enquête s'ouvre
00:37:43un office national
00:37:44qui est l'OCRVP
00:37:46l'Office Central de Répression
00:37:48des Violences
00:37:48à Taux Personnes
00:37:49qui après
00:37:50a muté
00:37:52je dirais
00:37:53par l'OFMINE
00:37:54l'Office Mineur
00:37:55qui est aujourd'hui
00:37:55un office spécialisé
00:37:56ces deux offices
00:37:58n'auront jamais
00:37:59jamais été sollicités
00:38:01et c'était normalement
00:38:02à l'initiative
00:38:03du procureur
00:38:04sur notre territoire
00:38:06nous épuisons
00:38:07au quotidien
00:38:08des hommes
00:38:09et femmes
00:38:10dans des enquêtes
00:38:11extrêmement violentes
00:38:13extrêmement difficiles
00:38:14et qui sont amenées
00:38:16bien malgré eux
00:38:17dans cet état
00:38:18d'épuisement
00:38:18et donc
00:38:19en bout de chaîne
00:38:20dans une situation
00:38:22potentiellement à risque
00:38:23pour les victimes
00:38:24qui le reçoivent
00:38:25parce qu'un professionnel
00:38:26épuisé
00:38:27un professionnel
00:38:28en situation
00:38:29de traumatisme
00:38:30est un professionnel
00:38:31qui peut être source
00:38:32de restitution
00:38:33de violences
00:38:34dans le temps
00:38:36de l'instruction
00:38:37je dirais
00:38:37que les conditions
00:38:38n'étaient pas
00:38:38les meilleures
00:38:39non plus
00:38:39ça sera
00:38:42à Lorient
00:38:42une juge d'instruction
00:38:43à Lorient
00:38:44une juge
00:38:45d'instruction
00:38:46pour 300 victimes
00:38:48pour 30 années
00:38:50de sévice
00:38:51sur toute une région
00:38:53ouest
00:38:53de la part
00:38:53de monsieur
00:38:54le squarnec
00:38:54une greffière
00:38:56un procureur
00:38:58ça relève
00:38:59mesdames et messieurs
00:39:00les députés
00:39:01d'un miracle
00:39:01d'un miracle
00:39:03que ce cabinet
00:39:04d'instruction
00:39:04ait réussi
00:39:05à tenir ce dossier
00:39:06jusqu'au bout
00:39:07ça relève
00:39:09du miracle
00:39:09qu'on n'ait pas eu
00:39:11de nullité
00:39:11dans cette procédure
00:39:13d'instruction
00:39:13j'ai en mémoire
00:39:15les échanges
00:39:16que j'ai eu
00:39:16avec la greffière
00:39:17qui dépassait largement
00:39:18ses horaires de travail
00:39:19je reconnais le travail
00:39:22et l'humanité
00:39:22de cette juge
00:39:23d'instruction
00:39:23qui aura lu
00:39:25l'intégralité
00:39:26du dossier
00:39:26seul
00:39:27sans jamais
00:39:28être épaulé
00:39:29et aura mené
00:39:30une cinquantaine
00:39:31d'heures
00:39:31d'interrogatoire
00:39:32aura répondu
00:39:33à toutes les demandes
00:39:34d'actes
00:39:34qu'on pouvait lui faire
00:39:35seul
00:39:36en plus des autres affaires
00:39:38dont son cabinet
00:39:39avait la charge
00:39:41une fois l'instruction
00:39:43terminée
00:39:44nous nous retrouvons
00:39:45donc sur la préparation
00:39:46du procès
00:39:47et là je dirais
00:39:49que la violence
00:39:49est à son comble
00:39:50de la part de l'institution
00:39:51un comité de pilotage
00:39:54va se créer
00:39:55nous sommes sur un procès
00:39:56dit exceptionnel
00:39:57qui rentre dans des attributions
00:39:59du garde des Sceaux
00:39:59un comité de pilotage
00:40:02qui va réunir
00:40:03les avocats
00:40:04ceux qui sont constitués
00:40:06nous étions une soixantaine
00:40:07il y aura
00:40:08exactement
00:40:09deux réunions
00:40:10avant qu'interviennent
00:40:11les réunions préparatoires
00:40:12qui sont également prévues
00:40:13par le code de procédure pénale
00:40:14menées par la présidente
00:40:16de la cour criminelle
00:40:17nous en aurons eu
00:40:19trois
00:40:20il faut savoir
00:40:21que la date
00:40:22du procès
00:40:23ne sera connue
00:40:24que fin novembre
00:40:252024
00:40:26pour un procès
00:40:27qui va commencer
00:40:28le 24 février
00:40:302025
00:40:31le calendrier
00:40:33de ce procès
00:40:34je l'ai recalculé hier
00:40:35va changer
00:40:36cinq fois
00:40:37entre novembre 2024
00:40:38et son début
00:40:39le 24 février 2025
00:40:41en cours de procès
00:40:43il va changer
00:40:43quatre fois
00:40:44et se terminera
00:40:46plus tôt
00:40:46le 28 mai
00:40:472025
00:40:49ce temps de préparation
00:40:52il est extrêmement
00:40:54violent
00:40:55pour les victimes
00:40:56puisqu'ils n'ont pas accès
00:40:57à tous ces travaux
00:40:59préparatoires
00:41:00ils ne l'ont que par
00:41:01l'intermédiaire
00:41:02de leurs avocats
00:41:02et donc
00:41:03nous sommes
00:41:04nous avocats
00:41:05chargés
00:41:06de retranscrire
00:41:07auprès de nos clients
00:41:08toutes les incongruités
00:41:11de cette préparation
00:41:13étant nous-mêmes
00:41:14en difficulté
00:41:15pour avoir
00:41:15un certain nombre
00:41:16d'informations
00:41:17nous ne sommes
00:41:18dans le contrôle
00:41:19de rien
00:41:20nous sommes
00:41:22soumis
00:41:23aux aléas
00:41:23des informations
00:41:24qui nous sont délivrées
00:41:25nous devenons
00:41:26j'ai été
00:41:28un artisan
00:41:31de la violence
00:41:31auprès de mes clients
00:41:32à ne pas pouvoir
00:41:35leur expliquer
00:41:35à ne pas pouvoir
00:41:37leur amener
00:41:37de la certitude
00:41:38sur une date
00:41:40sur une organisation
00:41:41sur des remboursements
00:41:43de frais
00:41:43comment les médias
00:41:45seront gérés
00:41:45comment seront
00:41:47organisés
00:41:49les débats
00:41:49huit clos
00:41:50pas huit clos
00:41:51accompagnement
00:41:52pas accompagnement
00:41:53est-ce que je serai
00:41:54dans la salle
00:41:54avec eux
00:41:55ou pas dans la salle
00:41:56avec eux
00:41:57avec cette salle
00:41:58de déport
00:41:58le mois de janvier
00:42:00aura été un mois
00:42:01terrible
00:42:02pour les partis civils
00:42:04les effondrements
00:42:06psychiques
00:42:06ont été majeurs
00:42:08sur ce mois
00:42:08de janvier
00:42:09c'est un mois
00:42:10durant lequel
00:42:11aucun accompagnement
00:42:12psychologique
00:42:13n'a été prévu
00:42:14France Victime
00:42:16a été effectivement
00:42:17mobilisé
00:42:17a été présent
00:42:19mais à l'ouverture
00:42:20du procès
00:42:21qu'est-ce qui se passe
00:42:22avant ?
00:42:24en tant que professionnels
00:42:25avocats
00:42:25nous étions aussi
00:42:27seuls
00:42:28à accompagner
00:42:29nos clients
00:42:30à devoir gérer
00:42:31ces effondrements
00:42:32tous les avocats
00:42:34tous les cabines
00:42:34d'avocats
00:42:35n'ont pas la capacité
00:42:36de bénéficier
00:42:37d'une équipe
00:42:37pluridisciplinaire
00:42:38d'avoir des réseaux
00:42:40de professionnels
00:42:40pour pouvoir les étayer
00:42:41et nous sommes
00:42:43une formation
00:42:43très en deçà
00:42:45des attentes des victimes
00:42:46dans la formation
00:42:47que nous avons
00:42:47et dans les capacités
00:42:49d'accompagnement
00:42:49que nous avons
00:42:50le temps du procès
00:42:52aura été
00:42:53l'oeuvre
00:42:55de nombreux professionnels
00:42:57et parfois
00:42:59ceux qui sont
00:43:00les plus invisibles
00:43:00sont parfois
00:43:01les plus importants
00:43:02il a souvent été dit
00:43:04par les parties civiles
00:43:07la place
00:43:07des huissiers
00:43:08aux dansés
00:43:08ce sont
00:43:10ces professionnels
00:43:11de justice
00:43:11ceux qui sont là
00:43:12pour vérifier
00:43:14que les témoins
00:43:15sont présents
00:43:16de faire lever
00:43:18les gens
00:43:18lorsque la cour
00:43:20arrive
00:43:20apporter ce petit
00:43:22verre d'eau
00:43:23à la barre
00:43:23lorsque une partie
00:43:24civile dépose
00:43:25ce sont
00:43:26toutes ces personnes
00:43:28qui vont apporter
00:43:29de l'humanité
00:43:29et qu'on oublie
00:43:30trop souvent
00:43:30mais dans tout temps
00:43:33des débats
00:43:33il aura manqué
00:43:34une véritable expérience
00:43:37de la part
00:43:37de la cour criminelle
00:43:38dans l'organisation
00:43:40et la compréhension
00:43:41en fait
00:43:41de ce procès
00:43:42il va être
00:43:44sur les 15 premiers jours
00:43:45intégralement vu
00:43:47la personnalité
00:43:48de monsieur
00:43:48le squarnec
00:43:49les éléments
00:43:50du dossier
00:43:50nous sommes
00:43:51à ce moment là
00:43:52aux prises
00:43:53avec
00:43:54deux
00:43:55je dirais
00:43:56groupes
00:43:57de victimes
00:43:58une partie
00:43:59étant accompagnée
00:44:00par des avocats
00:44:02et entourée
00:44:03et une autre partie
00:44:05de victimes
00:44:06qui n'avait pas
00:44:06constitué d'avocats
00:44:07pas entourée
00:44:09et qui découvrait
00:44:10pendant ces 15 jours
00:44:12toute l'horreur
00:44:13de ce dossier
00:44:14se sont vues
00:44:16imposer
00:44:16des images
00:44:18à caractère
00:44:19pédopornographique
00:44:20sur écran
00:44:22format cinéma
00:44:23dans une salle
00:44:24de déport
00:44:24sans que nous n'ayons
00:44:26le temps
00:44:26nous avocats
00:44:27de les prévenir
00:44:28ils ont eu
00:44:30connaissance
00:44:31de passages
00:44:32de journaux
00:44:33d'une monstruosité
00:44:34ça fait 15 ans
00:44:35que je fais ce métier
00:44:36comme je n'ai
00:44:37jamais entendu
00:44:38ces hommes
00:44:41et femmes
00:44:41
00:44:42pour certains
00:44:43d'entre eux
00:44:44devaient déposer
00:44:44à la barre
00:44:45vont y renoncer
00:44:47et tout ce procès
00:44:49n'aura pas été
00:44:50pensé
00:44:51par la violence
00:44:52qu'il pouvait générer
00:44:54il n'aura pas été
00:44:56davantage
00:44:57pensé
00:44:58la nécessité
00:45:01d'avoir
00:45:02des experts
00:45:03tout au long
00:45:04du procès
00:45:04pour analyser
00:45:06ce qu'il s'y déroulait
00:45:08nous avons manqué
00:45:10et ça sera
00:45:11un des éléments
00:45:11de réponse
00:45:12sur la question
00:45:13de la rétention
00:45:13nous avons manqué
00:45:15d'un expert
00:45:16psychiatre
00:45:17et psychologue
00:45:17présent
00:45:18tout au long
00:45:19du procès
00:45:19pour pouvoir
00:45:20analyser
00:45:22et les propos
00:45:23les déclarations
00:45:25de l'accusé
00:45:26mais également
00:45:27je dirais
00:45:28le non-verbal
00:45:29ses attitudes
00:45:31ses regards
00:45:33et notamment
00:45:34lorsque
00:45:35les victimes
00:45:36déposaient
00:45:37ce qui fait
00:45:38que
00:45:38aucun d'entre nous
00:45:40n'avions
00:45:41la capacité
00:45:42d'analyser
00:45:44ce qui se déroulait
00:45:45sous nos yeux
00:45:46aucun moment
00:45:47de prise
00:45:48de recul
00:45:48possible
00:45:49lorsqu'il a été évoqué
00:45:51la possibilité
00:45:51d'avoir un expert
00:45:52tout au long
00:45:53du procès
00:45:53il a été rétorqué
00:45:54que la justice
00:45:55manquait
00:45:56de moyens
00:45:57nous sommes là
00:46:00dans un impensé
00:46:02monumental
00:46:03monumental
00:46:04de la part
00:46:06des instances
00:46:07et notamment
00:46:08du fonds de garantie
00:46:09il n'aura
00:46:10jamais été pensé
00:46:12qu'à un moment donné
00:46:13des centaines
00:46:15de victimes
00:46:16allaient solliciter
00:46:18soit
00:46:19la commission
00:46:20d'analyse
00:46:20des victimes
00:46:21d'infractions
00:46:21soit
00:46:22former des demandes
00:46:23dans le cas
00:46:24du procès
00:46:25sur intérêt
00:46:25civil
00:46:26avec des expertises
00:46:28à viser
00:46:28indemnitaire
00:46:29qui allait être
00:46:29demandée
00:46:30qu'il va falloir
00:46:31réaliser
00:46:32rien de tout
00:46:33cela
00:46:34a été pensé
00:46:35aucune expérience
00:46:38n'a été tirée
00:46:39des procès
00:46:40sur les attentats
00:46:41il s'avère
00:46:43qu'aujourd'hui
00:46:44le collectif
00:46:44est en lien
00:46:45avec des victimes
00:46:47des attentats
00:46:48et je peux vous affirmer
00:46:50sans craindre
00:46:51une quelconque réplique
00:46:55de part et d'autre
00:46:56que aujourd'hui
00:46:57les victimes
00:46:58de Joël
00:46:58le squarnec
00:46:59sont véritablement
00:47:00des victimes
00:47:00de seconde zone
00:47:01aujourd'hui
00:47:03en France
00:47:04on vient
00:47:06discriminer
00:47:07les victimes
00:47:07entre elles
00:47:07on vient
00:47:09les concurrencer
00:47:10et c'est notamment
00:47:12le cas
00:47:12sur le
00:47:13le prisme
00:47:14indemnitaire
00:47:15dans le cadre
00:47:18des victimes
00:47:19des attentats
00:47:20il y a eu
00:47:22ces numéros
00:47:23verts
00:47:23cristal
00:47:24dont Gabriel
00:47:25en a parlé
00:47:25il y a un suivi
00:47:27il y a même
00:47:27une commission
00:47:29enfin une direction
00:47:30qui a été établie
00:47:31pour le suivi
00:47:32des trajectoires
00:47:33des victimes
00:47:33des attentats
00:47:34il y a eu
00:47:35des réunions
00:47:36préparatoires
00:47:37entre avocats
00:47:37et fonds de garantie
00:47:38il y a eu
00:47:40des budgets
00:47:41qui ont été créés
00:47:42en vue de ces indemnisations
00:47:43il y a eu
00:47:45des prises en charge
00:47:46des déplacements
00:47:47des victimes
00:47:47pour les mesures
00:47:48d'expertise
00:47:49il y a même eu
00:47:51des remboursements
00:47:53tout au long
00:47:54du procès
00:47:54ici
00:47:56rien de cela
00:47:57expliquez-moi
00:47:59pourquoi
00:48:01peut-être
00:48:03qu'il y a
00:48:04moins de bénéfices
00:48:04secondaires
00:48:05sur le plan
00:48:06de l'image nationale
00:48:07à mettre
00:48:08un peu de moyens
00:48:09sur ce procès-là
00:48:11on est en pleine
00:48:13mesure d'expertise
00:48:14
00:48:15des personnes
00:48:19sont à Londres
00:48:20en Suisse
00:48:21à Toulouse
00:48:22doivent débourser
00:48:24400
00:48:25500
00:48:25600 euros
00:48:26pour répondre
00:48:28à une mesure
00:48:28d'expertise
00:48:29il n'a même pas
00:48:32été pensé
00:48:32que les expertises
00:48:34sont menées
00:48:34par des médecins
00:48:35or
00:48:37ces hommes
00:48:38et femmes
00:48:39ont été victimes
00:48:40d'un médecin
00:48:41oui
00:48:44madame députée
00:48:45mais c'est quelque chose
00:48:46qui se pense
00:48:47en termes d'accompagnement
00:48:48on ne va pas
00:48:50accompagner
00:48:51ces victimes
00:48:52de la même manière
00:48:53qu'un adulte
00:48:56qui a été victime
00:48:56dans le milieu
00:48:57du sport
00:48:58à l'école
00:48:59ce dossier
00:49:01cette affaire
00:49:02n'est que
00:49:04multiple
00:49:04impensé
00:49:05considérez tout cela
00:49:08comme un laboratoire
00:49:09ce dossier
00:49:10parce que ce que je viens
00:49:11de vous dire
00:49:12vous pouvez le retrouver
00:49:13dans des centaines
00:49:14et des centaines
00:49:15de dossiers
00:49:16nous parlons
00:49:17des dossiers
00:49:18de violences sexuelles
00:49:19faites aux enfants
00:49:20ce que je viens
00:49:22souligner
00:49:22sur les impensés
00:49:23sur les manquements
00:49:25les défaillances
00:49:26les violences
00:49:27assénées aux victimes
00:49:28et aux professionnels
00:49:29c'est le quotidien
00:49:31de ceux qui travaillent
00:49:33dans ces dossiers
00:49:33aujourd'hui
00:49:36nous sommes
00:49:36au bord
00:49:37du naufrage
00:49:38les enquêtes
00:49:40ne se font plus
00:49:41les professionnels
00:49:43sombres
00:49:44et in fine
00:49:46ce sont les victimes
00:49:48qui souffrent
00:49:49alors monsieur le président
00:49:51en réponse
00:49:52à votre propos
00:49:52introductif
00:49:53oui vous êtes là
00:49:55pour penser
00:49:55le plus jamais ça
00:49:56mais c'est pas
00:49:59une formule magique
00:50:00ça fait 15 ans
00:50:02que d'affaires
00:50:03en affaires
00:50:03j'entends
00:50:04plus jamais ça
00:50:05les mesures
00:50:07du collectif
00:50:08elles sont
00:50:09de quatre ordres
00:50:10la première
00:50:12c'est de repenser
00:50:13en profondeur
00:50:14les méthodes
00:50:14d'enquête
00:50:15en matière
00:50:16d'infraction sexuelle
00:50:17il va être
00:50:19temps
00:50:20à l'image
00:50:20des pays
00:50:21anglo-saxons
00:50:21d'intégrer
00:50:22des analyses
00:50:23criminologiques
00:50:24et comportementales
00:50:25parce que
00:50:27voyez-vous
00:50:27dans ce dossier
00:50:28il a manqué
00:50:29des gens
00:50:29sur le banc
00:50:29des accusés
00:50:30et notamment
00:50:33l'ex-épouse
00:50:34de monsieur
00:50:34Laskwarnek
00:50:35et notamment
00:50:37des membres
00:50:38médecins
00:50:40de l'hôpital
00:50:41du conseil départemental
00:50:43de l'ordre des médecins
00:50:44si tout cela
00:50:45n'a pas été possible
00:50:46c'est parce que
00:50:47l'enquête
00:50:47n'a pas été pensée
00:50:48dès le départ
00:50:49parce que
00:50:50les analyses
00:50:51n'ont pas été
00:50:51les bonnes
00:50:52et ont manqué
00:50:53de psychocriminologues
00:50:54repensez le temps
00:50:56de la garde à vue
00:50:56en matière
00:50:58d'infraction sexuelle
00:50:5948 heures
00:51:00max
00:51:01en 48 heures
00:51:03vous ne pouvez pas
00:51:04dans le temps
00:51:05d'une perquisition
00:51:06et c'était le cas
00:51:07lors de la perquisition
00:51:08qui a eu lieu
00:51:09le 9 décembre
00:51:10pardon
00:51:112004
00:51:11qui a conduit
00:51:13à la condamnation
00:51:13de monsieur
00:51:14Laskwarnek
00:51:14en 2005
00:51:15comment voulez-vous
00:51:17que des enquêteurs
00:51:19perquisitionnent
00:51:20étudient
00:51:22analysent
00:51:23en 48 heures
00:51:27c'est impossible
00:51:29vous avez des infractions
00:51:31en matière de stupéfiants
00:51:32et de terrorisme
00:51:33avec des temps
00:51:33de garde à vue
00:51:34qui montent à 72 heures
00:51:35voire 96 heures
00:51:36il n'est pas sérieux
00:51:39de continuer
00:51:40à mener
00:51:41des gardes à vue
00:51:41sur 48 heures
00:51:42sauf à se priver
00:51:43réellement
00:51:44d'une bonne analyse
00:51:47d'une situation
00:51:47et surtout de mesurer
00:51:49la pluralité des victimes
00:51:50qui peuvent en découler
00:51:51sur
00:51:53la pluralité
00:51:55des victimes
00:51:56justement
00:51:56nous sommes quand même
00:51:58je vais vous donner
00:51:59un chiffre
00:52:00parce qu'en France
00:52:01on marche beaucoup
00:52:02avec les chiffres
00:52:03monsieur Laskwarnek
00:52:05a été condamné
00:52:05le 28 mai dernier
00:52:06à 20 ans
00:52:07de réclusion criminelle
00:52:08ça fait 14 jours
00:52:11de détention
00:52:12par victime
00:52:1214 jours
00:52:15en France
00:52:19vous pouvez violer
00:52:21un enfant
00:52:22un adulte
00:52:24ou en violer
00:52:25300
00:52:25que de toute façon
00:52:28le quantum de peine
00:52:29maximal
00:52:30est 20 ans
00:52:31c'est une
00:52:33aberration
00:52:34aberration
00:52:35aujourd'hui
00:52:37il existe plusieurs
00:52:37circonstances
00:52:38aggravantes
00:52:39sur les agressions
00:52:41sexuelles
00:52:42et sur
00:52:42les viols
00:52:44c'est
00:52:45la seule catégorie
00:52:46d'infraction
00:52:47dans notre code pénal
00:52:48qui ne bénéficie pas
00:52:49d'un cumul
00:52:49de circonstances
00:52:50aggravantes
00:52:51élevant le quantum
00:52:52de la peine
00:52:53c'est le cas
00:52:54en vol
00:52:55en violence
00:52:57mais pas
00:52:58en matière
00:52:59d'infraction
00:53:00sexuelle
00:53:00il serait tout à fait
00:53:02possible
00:53:03et accessible
00:53:04de déterminer
00:53:06que lorsqu'il y a
00:53:07cumul
00:53:08de deux
00:53:09circonstances
00:53:10aggravantes
00:53:11alors il y a
00:53:12une augmentation
00:53:13du quantum
00:53:14de peine
00:53:14c'est extrêmement
00:53:17important
00:53:17parce que
00:53:17d'augmenter
00:53:18la peine
00:53:19à 30 ans
00:53:20autorise
00:53:21des mécanismes
00:53:22de sûreté
00:53:22qu'on n'a pas
00:53:23à 20 ans
00:53:24il y a aussi
00:53:27la question
00:53:27de la circonstance
00:53:28aggravante
00:53:29de sérialité
00:53:29et de pluralité
00:53:30de victimes
00:53:31il en existe
00:53:32une dans le code
00:53:33mais qui est
00:53:34extrêmement mal
00:53:35défini
00:53:35parce que nous
00:53:37parlons de victimes
00:53:38en concours
00:53:39je crois
00:53:40que ça mérite
00:53:41d'être
00:53:41mieux écrit
00:53:42mieux élaboré
00:53:44sachant que
00:53:45la sérialité
00:53:46cette circonstance
00:53:47aggravante là
00:53:48permet
00:53:49à mon sens
00:53:50contient en elle
00:53:51même
00:53:51la notion
00:53:52de gravité
00:53:53d'un process
00:53:54criminologique
00:53:55qui permet
00:53:56d'identifier
00:53:57tout de suite
00:53:57la gravité
00:53:57et sur la dangerosité
00:54:00je clôturerai par là
00:54:01mais il y aura
00:54:01sûrement des questions
00:54:02sur ce point là
00:54:03nous manquons
00:54:04de plusieurs choses
00:54:06premièrement
00:54:07il faut faire face
00:54:07aux réalités
00:54:08et c'est ça
00:54:10qui a guidé
00:54:11la cour criminelle
00:54:12c'est que la rétention
00:54:14de sûreté
00:54:14vous avez un centre
00:54:15en France
00:54:16le temps de passage
00:54:18en moyenne
00:54:18c'est six mois
00:54:19nous manquons
00:54:21cruellement
00:54:22de moyens
00:54:23les politiques
00:54:24ne se
00:54:25ne mesurent pas
00:54:27à quel point
00:54:28les lois
00:54:29sont inefficientes
00:54:30sur le terrain
00:54:31je vous invite
00:54:33tous
00:54:34et toutes
00:54:34à venir
00:54:36dans les procès
00:54:37à écouter
00:54:39à aller au contact
00:54:41des greffiers
00:54:42des présidents
00:54:45des huissiers
00:54:46et vous serez
00:54:48aux prises directes
00:54:49en fait
00:54:50avec la réalité
00:54:50d'une justice
00:54:51qui est juste
00:54:53en train
00:54:54de se paupériser
00:54:55comme jamais
00:54:56des victimes
00:54:58qui ne pourront
00:54:59jamais recevoir
00:55:00la reconnaissance
00:55:01qu'il se doit
00:55:02ni la protection
00:55:03pour les générations futures
00:55:05par faute
00:55:06de moyens
00:55:06et de faute
00:55:07d'humains
00:55:08en 2015
00:55:10le ministère
00:55:11va lui permettre
00:55:11de prolonger
00:55:12son activité professionnelle
00:55:13au delà
00:55:14de l'âge égal
00:55:15de départ
00:55:15à la retraite
00:55:16maître
00:55:16l'ordre
00:55:17et le ministère
00:55:18autorit-il pu
00:55:19techniquement parlant
00:55:20faire condamner
00:55:21Joël Le Squarnec
00:55:22en déput
00:55:22de sa nomination
00:55:23à votre connaissance
00:55:25la plainte envisagée
00:55:26contre lui
00:55:26devait être
00:55:27émise
00:55:28par le ministère
00:55:29ou la direction régionale
00:55:30de l'hospitalisation
00:55:31de Bretagne
00:55:32et comment expliquer
00:55:33que même après
00:55:33une condamnation
00:55:34certaines structures
00:55:35aient accepté
00:55:36de l'embaucher
00:55:36je le sais
00:55:37il ne revient pas
00:55:38à un parlementaire
00:55:39de commenter
00:55:40une décision de justice
00:55:41mais je partage
00:55:43le sentiment
00:55:43d'incompréhension
00:55:44que vous exprimez
00:55:45au regard
00:55:46de l'ampleur des faits
00:55:47de leur gravité
00:55:48du traumatisme collectif
00:55:49qu'ils représentent
00:55:50la décision rendue
00:55:52ne semble pas
00:55:52être à la hauteur
00:55:53elle laisse
00:55:54une impression
00:55:55d'inachevé
00:55:55d'injustice persistante
00:55:57et cela nous oblige
00:55:58encore davantage
00:55:59à repenser nos réponses
00:56:01à repenser nos lois
00:56:02alors oui
00:56:03il nous faut des réformes
00:56:04il nous faut une justice
00:56:05plus rapide
00:56:06plus attentive
00:56:07plus protectrice
00:56:08il faut que chaque signalement
00:56:10chaque doute
00:56:11soit pris au sérieux
00:56:13il faut que les murs
00:56:14du silence
00:56:14tombent enfin
00:56:15mais ce combat
00:56:17c'est vous qui l'avez initié
00:56:18et c'est à vous
00:56:20que je veux m'adresser
00:56:21en tant que collectif
00:56:22en tant que victime
00:56:23en tant que survivante
00:56:24et survivant
00:56:25merci
00:56:26merci pour votre courage
00:56:28merci de porter
00:56:29la mémoire
00:56:30et la vérité
00:56:31merci de nous rappeler
00:56:32notre devoir de vigilance
00:56:33notre responsabilité collective
00:56:35et notre obligation d'agir
00:56:37je vous remercie
00:56:38et quant au gouvernement
00:56:39après avoir échangé avec vous
00:56:41le 18 juin dernier
00:56:42il a annoncé le déploiement
00:56:43de dispositifs en urgence
00:56:44vous l'avez dit
00:56:44notamment
00:56:44la création de dispositifs
00:56:46d'accompagnement spécifique
00:56:47pour les victimes
00:56:48et co-victimes
00:56:48que vous demandiez
00:56:50c'est l'annonce
00:56:51en tout cas
00:56:5113 jours plus tard
00:56:52où en sommes-nous
00:56:53on est début juillet
00:56:54est-ce que
00:56:56le dispositif
00:56:58existe
00:56:59est mis en oeuvre
00:56:59est-ce que vous avez
00:57:00une idée d'un calendrier
00:57:01est-ce qu'il y a eu
00:57:01des retours
00:57:02vers vous
00:57:03là-dessus
00:57:03concrètement
00:57:04par exemple
00:57:05des demandes
00:57:05comme le numéro cristal
00:57:06est-ce qu'elles ont été
00:57:06entendues
00:57:07je ne dis même pas appliquées
00:57:08je l'ai déjà entendues
00:57:09et enfin
00:57:10il y a la responsabilité
00:57:11des parlementaires
00:57:12bon on peut évidemment
00:57:14changer la loi
00:57:14c'est une de nos missions
00:57:15on peut aussi exercer
00:57:17une tâche de contrôle
00:57:18d'institution
00:57:19et à cet égard
00:57:20je pense notamment
00:57:21à ma camarade
00:57:22Sarah Legrin
00:57:22qui a déposé
00:57:23une demande de commission
00:57:24d'enquête
00:57:24sur les violences sexuelles
00:57:25et sexistes
00:57:26en milieu médical
00:57:26et hospitalier
00:57:27j'invite évidemment
00:57:28tout le monde
00:57:29à la signer
00:57:29mais quelles sont
00:57:30vous vos attentes
00:57:31où est-ce que
00:57:32vous nous conseillez
00:57:33d'aller voir
00:57:33d'aller contrôler
00:57:34d'aller mettre
00:57:35le nez directement
00:57:36dans les institutions
00:57:38publiques
00:57:38qui ne tournent pas rond
00:57:39malgré des alertes répétées
00:57:41et des comportements
00:57:41signalés
00:57:42cet homme a pu
00:57:42continuer à exercer
00:57:44dans plusieurs établissements
00:57:45pendant des années
00:57:46à la lumière
00:57:47de votre expérience
00:57:48et de votre engagement
00:57:49j'aimerais vous poser
00:57:50une question en deux temps
00:57:51premièrement
00:57:52quelles sont selon vous
00:57:53les principales mesures
00:57:54qui doivent être adoptées
00:57:55pour garantir
00:57:56qu'un tel silence institutionnel
00:57:58ne puisse plus jamais
00:57:59couvrir de tels actes
00:58:00je pense notamment
00:58:01à la circulation
00:58:02de l'information
00:58:02entre établissements
00:58:03de santé
00:58:04aux procédures disciplinaires
00:58:06aux rôles de l'ordre
00:58:06et aux obligations
00:58:07de signalement
00:58:08deuxièmement
00:58:09pensez-vous
00:58:09qu'il serait nécessaire
00:58:10d'aller plus loin
00:58:11sur le plan législatif
00:58:12pour renforcer
00:58:13la culture du consentement
00:58:14dans les pratiques médicales
00:58:16en d'autres termes
00:58:16faut-il instaurer
00:58:17une obligation de recueil
00:58:18du consentement libre
00:58:20éclairé et explicite
00:58:22y compris pour des actes médicaux
00:58:24impliquant un contact
00:58:25intime ou invasif
00:58:26et plus largement
00:58:27comment fixer
00:58:28une forme de limite claire
00:58:29dans la relation
00:58:30entre soignant et soigné
00:58:31notamment pour prévenir
00:58:33toute dérive
00:58:33dans l'exercice
00:58:34de l'autorité médicale
00:58:35mais il y a aussi
00:58:35quelque chose
00:58:36qui me fascine absolument
00:58:37et pardon
00:58:37parce que je vois
00:58:38que mon temps
00:58:38est déjà fini
00:58:39c'est à quel point
00:58:41on n'a pas identifié
00:58:43le profil de perversion
00:58:44ou le profil psychologique
00:58:46le mode opératoire
00:58:47de l'auteur de ces violences
00:58:50et à quel point
00:58:51en fait il était inimaginable
00:58:52qu'un chirurgien
00:58:53en charge des enfants
00:58:54puisse se rendre coupable
00:58:56de ces crimes-là
00:58:57raison pour laquelle
00:58:58et j'en termine là
00:58:59monsieur le président
00:59:00je pense qu'il nous faut
00:59:01vraiment en tant que
00:59:02double commission
00:59:03appeler à ce qu'il y ait
00:59:04un groupe d'études
00:59:05parce que ça n'est pas
00:59:07juste une audition
00:59:07c'est un groupe d'études
00:59:09avec les ministères concernés
00:59:11pour que nous avancions
00:59:12sur une proposition législative
00:59:13qui réponde véritablement
00:59:14au manquement
00:59:15que soulève cette affaire
00:59:16je pense que les gens savaient
00:59:18mais effectivement
00:59:19les gens ne parlaient pas
00:59:20alors est-ce que c'est
00:59:21est-ce que c'est lié
00:59:22à un problème de responsabilité
00:59:25un problème
00:59:26vous savez c'est un petit peu
00:59:28il y a un film bien marqué
00:59:32c'est comme il y a
00:59:32grosso modo
00:59:33quand effectivement
00:59:34devant une autorité
00:59:35devant une autorité
00:59:36vous n'osez pas
00:59:37effectivement vous exprimer
00:59:38et moi je ne comprends pas
00:59:40que dans son milieu professionnel
00:59:42dans le milieu hospitalier
00:59:44des responsables hospitaliers
00:59:45dans le milieu
00:59:46effectivement médical
00:59:47par rapport aux ordres
00:59:48et même
00:59:49et même
00:59:50et moi je trouve ça
00:59:51en même temps
00:59:51c'est terrible
00:59:52une fois que tout
00:59:52c'est découvert
00:59:53même au niveau judiciaire
00:59:55qu'on n'ait pas
00:59:55auditionné toutes ces personnes
00:59:58dans le sens où
00:59:59on voit qu'il y a
00:59:59toujours des manques
01:00:00donc bien évidemment
01:00:01il y aura sans doute
01:00:02un travail législatif à faire
01:00:04mais je pense que
01:00:05le législatif ne réglera pas tout
01:00:06moi ce que j'aimerais
01:00:08avec votre expérience
01:00:09c'est comprendre
01:00:11pourquoi
01:00:11les choses ne se disent pas
01:00:13il y a une chose
01:00:15qui moi me sidère
01:00:17quand même
01:00:17c'est vu l'ampleur
01:00:19des crimes
01:00:20comment cette personne
01:00:22a pu
01:00:23exercer
01:00:24sa perversion
01:00:27pendant aussi longtemps
01:00:28sans qu'il ne soit
01:00:30rattrapé par la patrouille
01:00:31alors on a parlé
01:00:32effectivement
01:00:33d'être couvert
01:00:35bon vous chargez un peu
01:00:36l'ordre des médecins
01:00:37effectivement
01:00:38qui visiblement
01:00:39n'a pas fait son travail
01:00:40et n'a pas
01:00:41dégagé les brebis galeuses
01:00:44enfin la brebis galeuse
01:00:45en l'occurrence
01:00:46mais
01:00:47comment
01:00:49c'est
01:00:50c'est ça
01:00:51qui moi
01:00:52me laisse
01:00:53parce que
01:00:54je pense aux parents
01:00:56également
01:00:56donc ils ont été
01:00:57complètement subjugués
01:00:58par ce médecin
01:00:59et à tel point
01:01:00qu'il a réussi
01:01:01à avoir une emprise
01:01:02que personne
01:01:03ne s'en soit aperçu
01:01:04ou que
01:01:05c'est
01:01:05c'est ce mécanisme là
01:01:07parce que
01:01:08je crois que
01:01:09Sandrine en a parlé
01:01:10tout à l'heure
01:01:10il y a
01:01:12je pense qu'il y a
01:01:13derrière aussi
01:01:13c'est comment
01:01:14donner
01:01:15une culture
01:01:17aux différentes personnes
01:01:19pour qu'elles puissent
01:01:20identifier ce genre de choses
01:01:21je voulais revenir sur
01:01:23la première affaire
01:01:25de le squarnec
01:01:26c'est à dire
01:01:26celle sur les images
01:01:27à caractère
01:01:28pédopornographique
01:01:29celle qui
01:01:31aurait pu
01:01:32à ce moment là
01:01:33créer une alerte
01:01:35à la fois
01:01:36sur est-ce qu'il peut
01:01:37continuer
01:01:38à exercer
01:01:40mais aussi
01:01:40sur un système
01:01:41de prise en charge
01:01:42parce que ça existe
01:01:43dans d'autres pays européens
01:01:44quand il y a
01:01:45une condamnation
01:01:46sur des images
01:01:47pédopornographiques
01:01:49alors il y a une proposition
01:01:50d'accompagnement
01:01:51et il me semble
01:01:52que ça n'a pas été fait
01:01:53je voudrais savoir
01:01:54si à ce niveau là aussi
01:01:55vous avez des recommandations
01:01:57je l'avais dit
01:01:58en préambule
01:01:59mais en fait
01:02:00c'est l'ordre
01:02:01au niveau départemental
01:02:02qui aurait dû agir
01:02:03que ce soit le 56
01:02:04le 29
01:02:05ou le 17
01:02:06les trois
01:02:07auraient pu agir
01:02:08le 56
01:02:09parce que quand
01:02:10les faits ont été révélés
01:02:12et donc en 2005
01:02:13il est arrêté
01:02:14il avait quitté
01:02:15quelques années
01:02:16une ou deux années
01:02:17au précédent
01:02:18auparavant
01:02:18Van
01:02:19on l'a jugé
01:02:22quand il l'exerçait
01:02:24à Van
01:02:24c'était sur 2002
01:02:252003
01:02:26donc à ce moment là
01:02:27il était professionnel
01:02:28à Van
01:02:29donc l'ordre
01:02:30de 56
01:02:32aurait pu
01:02:33même s'il avait quitté
01:02:34le département
01:02:35se saisir
01:02:37de l'affaire
01:02:37saisir
01:02:39la chambre disciplinaire
01:02:40au niveau régional
01:02:41et donc
01:02:43demander
01:02:44à ce qu'il y ait
01:02:46une décision
01:02:48d'ordre
01:02:49prise
01:02:51je le disais
01:02:53un petit peu plus tôt
01:02:54mais l'ordre
01:02:56des médecins
01:02:56n'a pas à surseoir
01:02:57à statuer
01:02:58ce qui signifie
01:02:58qu'ils peuvent
01:02:59saisir
01:03:00une chambre disciplinaire
01:03:02à n'importe quel moment
01:03:03qu'il y ait une affaire pénale
01:03:04en cours ou non
01:03:05qu'ils le fassent
01:03:06avant, pendant
01:03:07ou après un procès
01:03:08et n'ont pas besoin
01:03:09de se caler
01:03:09sur une décision pénale
01:03:11donc c'est après
01:03:12une décision
01:03:13déontologique
01:03:15et c'est le juge
01:03:16déontologique
01:03:17qui peut le faire
01:03:17le 29
01:03:19le finistère
01:03:21aurait dû
01:03:23et aurait pu
01:03:24choisir
01:03:25de le juger
01:03:26sur ses actes
01:03:27passés
01:03:28même si ce n'était pas
01:03:29quand il l'exerçait
01:03:30au sein du 29
01:03:31puisqu'il y avait
01:03:32une question déontologique
01:03:34tant qu'il n'était pas
01:03:35fonctionnaire
01:03:36puisqu'il est arrivé
01:03:37ensuite fonctionnaire
01:03:37il était contractuel
01:03:38au début
01:03:38dans le 29
01:03:39et ensuite
01:03:40il a été fonctionnaire
01:03:41à partir du 1er août 2006
01:03:43et une fois
01:03:45qu'il a été fonctionnaire
01:03:46il a été régulièrement dit
01:03:48on ne pouvait plus rien faire
01:03:49puisque de toute façon
01:03:51ce n'était plus
01:03:51de notre ressort
01:03:52mais d'un point de vue
01:03:54c'était la fonction hospitalière
01:03:55faux
01:03:56puisque dans tous les cas
01:03:58un médecin
01:03:59est au tableau
01:04:00de l'ordre
01:04:00du 29
01:04:01et une faute
01:04:02on peut juger
01:04:04quand une faute
01:04:05est détachable
01:04:06du service public
01:04:07nous sommes
01:04:08nous sommes
01:04:08sur une faute
01:04:08détachable
01:04:09du service public
01:04:10une infraction
01:04:11propre
01:04:12dans le cadre
01:04:13d'ailleurs personnel
01:04:14ensuite
01:04:15l'ordre des médecins
01:04:172017
01:04:18au niveau
01:04:21de la Rochelle
01:04:22de la Chante-Maritime
01:04:23aurait pu faire
01:04:23exactement comme
01:04:24le 29
01:04:24c'est à dire
01:04:25sur les actes passés
01:04:26le saisir
01:04:26quand ils ont
01:04:27reçu
01:04:29la condamnation
01:04:30de Joël Le Squarnac
01:04:30puisque là
01:04:31tout se savait
01:04:32et ne pas
01:04:34notamment
01:04:34l'accepter
01:04:35ou le recruter
01:04:36au niveau national
01:04:38l'ordre des médecins
01:04:39au niveau national
01:04:40a eu connaissance
01:04:42qu'en 2008
01:04:44lors du transfert
01:04:45de le Squarnac
01:04:46à Jonzac
01:04:46de sa condamnation
01:04:49à ce moment là
01:04:51ils ont eu
01:04:51cette première
01:04:53enfin son dossier
01:04:53est vraiment passé
01:04:54dans les mains
01:04:54de l'ordre national
01:04:55ils auraient pu
01:04:57en effet
01:04:58à titre exceptionnel
01:04:59saisir
01:05:00sauf qu'ils ont fait
01:05:02une demande
01:05:03au niveau des ordres
01:05:04départementaux
01:05:04en disant
01:05:05à vous de saisir
01:05:06et à vous de saisir
01:05:07la chambre disciplinaire
01:05:08ils ne sont pas
01:05:09allés plus loin
01:05:09de ce qu'on a compris
01:05:11il y a 20 ans
01:05:12quasiment
01:05:12c'était pas aussi
01:05:14des mesures
01:05:15qui se prenaient vraiment
01:05:16pour détention
01:05:16d'image pédo
01:05:17pour autant
01:05:17au niveau
01:05:18vraiment la responsabilité
01:05:19aujourd'hui
01:05:20on la considère
01:05:20sur la partie départementale
01:05:23l'hôpital
01:05:24de Quimperlé
01:05:26est aussi largement
01:05:27fautif
01:05:28puisqu'ils n'ont pas
01:05:29décidé de mettre
01:05:30à pied
01:05:30monsieur Le Squarnac
01:05:31quand il est passé
01:05:33devant le conseil départemental
01:05:35de l'ordre des médecins
01:05:37du 29
01:05:38puisqu'il est passé
01:05:38en novembre 2006
01:05:40il est passé
01:05:40devant le conseil départemental
01:05:42à ce moment là
01:05:43ils ne se sont pas dit
01:05:43on va le suspendre
01:05:45en attendant
01:05:46de voir
01:05:47ce qui va en ressortir
01:05:48et c'est là
01:05:49qu'au contraire
01:05:51ils ont appuyé
01:05:52monsieur Le Squarnac
01:05:54pour dire
01:05:54que c'est un chirurgien
01:05:55exceptionnel
01:05:56pour que l'hôpital
01:05:57ne se ferme pas
01:05:58l'hôpital a été fermé
01:05:59en printemps 2007
01:06:01et entre temps
01:06:04entre novembre
01:06:05et 2006
01:06:06et le printemps 2007
01:06:07la DAS
01:06:08et l'ARH
01:06:09ont eu connaissance
01:06:10du cas
01:06:11Le Squarnac
01:06:12puisque
01:06:13ça est remonté
01:06:15jusqu'à ces institutions là
01:06:16quand
01:06:16l'ordre des médecins
01:06:19départemental
01:06:19a demandé
01:06:21à auditionner
01:06:22Le Squarnac
01:06:22de novembre
01:06:25à janvier
01:06:26il ne s'est rien passé
01:06:27de leur côté
01:06:28ils ont attendu
01:06:28le vote
01:06:29puis en plus
01:06:29il y a eu
01:06:30les vacances
01:06:30de Noël
01:06:30donc vous comprenez
01:06:31autant qu'ils continuent
01:06:32à opérer
01:06:32les petits enfants
01:06:33et ils n'ont
01:06:35pas agi
01:06:38il n'y a pas eu
01:06:38de mise à pied
01:06:39et ils ont attendu
01:06:41le vote
01:06:42de l'ordre
01:06:44des médecins
01:06:44départemental
01:06:45qui a décidé
01:06:46à la majorité
01:06:47que ce n'était
01:06:48pas un problème
01:06:48déontologique
01:06:49et donc du coup
01:06:50que ça ne serve
01:06:50à rien
01:06:50de saisir
01:06:51la chambre disciplinaire
01:06:52la DHOS
01:06:54puisque c'est remonté
01:06:55jusqu'à la DHOS
01:06:56et en effet
01:06:57vous avez initié
01:06:58la partie ministère
01:06:59la DHOS
01:07:00a fait état
01:07:01de saisir
01:07:03la chambre disciplinaire
01:07:05l'ARH
01:07:06et la DAS
01:07:06auraient pu
01:07:07la saisir
01:07:08ils avaient ce pouvoir
01:07:09de saisir
01:07:09la chambre disciplinaire
01:07:10ils ne l'ont pas fait
01:07:11malgré la demande
01:07:13de la DHOS
01:07:14on nous a été dit
01:07:15que ce n'était pas
01:07:15un document signé
01:07:16donc ce n'était pas
01:07:16obligé de le faire
01:07:17pour autant
01:07:17il y a eu trois mails
01:07:18qui ont été état
01:07:19de est-ce que vous avez
01:07:20saisi la chambre disciplinaire
01:07:22trois mails
01:07:23auxquels la DHOS
01:07:24n'a jamais eu de réponse
01:07:25de la part ni de la DAS
01:07:26ni de la RH
01:07:26je continue du coup
01:07:31sur
01:07:32vous avez parlé à un moment
01:07:35de savoir si
01:07:36je m'adresse à vous
01:07:38pardon
01:07:38vous avez demandé
01:07:39si
01:07:40par rapport à notre vision
01:07:42sur la commission
01:07:43d'enquête
01:07:43l'initiative est louable
01:07:45nous ça ne suffit pas
01:07:47à quel titre
01:07:49elle ne couvre
01:07:50qu'un volet
01:07:50de notre affaire
01:07:51notre affaire est bien plus complexe
01:07:53et comme on le disait
01:07:54et comme madame Rousseau
01:07:55le disait
01:07:55cette affaire est très complète
01:07:58on a parlé de laboratoire
01:07:59et on a mis le mot laboratoire
01:08:01mais c'est une réalité
01:08:02cette affaire couvre
01:08:03des ensembles de défaillances
01:08:05qui permettraient de se saisir
01:08:07de manière globale
01:08:08sur plein de dossiers
01:08:09vous parlez de soumission
01:08:11on parle de soumission chimique
01:08:12on en a fait état
01:08:13il n'y a pas si longtemps que ça
01:08:14on parle de pédocrimianité
01:08:16d'omerta
01:08:16de violence institutionnelle
01:08:19de victimisation secondaire
01:08:20il y a un tel panel
01:08:22que si on ne s'arrêtait
01:08:25qu'à la partie santé
01:08:27on perdrait une énorme matière
01:08:30sur notre dossier
01:08:32pour éviter le silence
01:08:33des affaires
01:08:36si on a
01:08:38pardon
01:08:39ça ce sera pour ensuite
01:08:41on a mis un certain nombre
01:08:44si on a mis un certain nombre
01:08:45de mesures
01:08:45on a parlé du casier judiciaire
01:08:47tout à l'heure
01:08:47on parlait des mesures
01:08:48qu'on avait nous identifiées
01:08:51ces mesures
01:08:52notamment de faire remonter
01:08:53le casier
01:08:54le casier
01:08:54Joël Lesquarnac
01:08:55il l'a dit
01:08:55il a dit qu'il avait
01:08:56un casier judiciaire
01:08:57il est arrivé à Jonzac
01:08:58c'est lui qui l'a annoncé
01:08:59c'est lui qui a signé
01:09:00tous les papiers
01:09:01en disant que j'ai été arrêté
01:09:02j'ai été condamné
01:09:03maintenant c'est après
01:09:04aussi une question de déontologie
01:09:06c'est à dire que
01:09:06si on est capable
01:09:07de travailler avec quelqu'un
01:09:08qui se masturbe
01:09:09sur des viols d'enfants
01:09:10c'est après
01:09:10les valeurs de chacun
01:09:12mais peut-être
01:09:13que les médecins
01:09:13devraient retravailler
01:09:14aussi un certain nombre
01:09:15de valeurs
01:09:15et les directeurs
01:09:16d'hôpitaux ou de cliniques
01:09:17quand on n'est pas
01:09:18sur un enjeu
01:09:19strictement de chiffres
01:09:20mais peut-être
01:09:21de santé publique
01:09:22on a aussi évoqué
01:09:25l'interdiction d'exercer
01:09:27sur les personnes
01:09:29qui sont
01:09:30dans une mise en examen
01:09:35ou il y a une enquête
01:09:36sur eux
01:09:36ou en tout cas
01:09:36qui ont été arrêtées
01:09:37on l'évoquait tout à l'heure
01:09:39il serait nécessaire
01:09:40que ce soit plutôt
01:09:41l'ordre des médecins
01:09:43voire les hôpitaux
01:09:44qui soit
01:09:45dans une obligation
01:09:47de motiver
01:09:48pourquoi ils veulent
01:09:49recruter quelqu'un
01:09:50qui est mis en examen
01:09:51ou qui a un casier judiciaire
01:09:53ça freinerait peut-être
01:09:54certains
01:09:54qui souhaitent recruter
01:09:56à tout va
01:09:56et quel que soit
01:09:57le prix à payer
01:09:58et leur permettrait
01:10:00de se poser peut-être
01:10:00un petit peu plus
01:10:01la question
01:10:02toutefois
01:10:03il y aura quand même
01:10:03une question
01:10:04de responsabilité
01:10:07et ça fait partie
01:10:08de nos mesures aussi
01:10:09c'est de se dire
01:10:09reconstruire
01:10:11les responsabilités
01:10:12de chaque institution
01:10:13on l'a dit tout à l'heure
01:10:15au niveau national
01:10:15l'ordre des médecins
01:10:16ne s'est strictement
01:10:17pas remis en question
01:10:18on nous a fait
01:10:19une jolie plaidoirie
01:10:19pour s'excuser
01:10:20mais pour autant
01:10:21on n'a pas vu
01:10:23de mesures en propre
01:10:24et depuis 2019
01:10:25ils savent qu'il y aura
01:10:25aussi ce procès
01:10:26donc ils auraient peut-être
01:10:27pu prendre les devants
01:10:27et ne pas attendre
01:10:28simplement un simple
01:10:29temps judiciaire
01:10:31mais quand on parle
01:10:33aussi du CNG
01:10:33on est sur une structure
01:10:35décentralisée
01:10:36à Paris
01:10:37qui ne connaît pas
01:10:37les problématiques
01:10:39de l'hôpital de province
01:10:40dans des petites structures
01:10:41comment on traite
01:10:43ce type de problématiques
01:10:44quand on est sur des hôpitaux
01:10:45qui ferment
01:10:45ensuite
01:10:46on a évoqué
01:10:48la partie
01:10:49comment on a
01:10:50le mécanisme
01:10:51du silence
01:10:52les lanceurs d'alerte
01:10:54il y en a eu
01:10:55et je vous invite
01:10:57sincèrement
01:10:58à aller interroger
01:10:59l'ordre
01:11:00ce serait intéressant
01:11:01de les rencontrer
01:11:02de pouvoir aller les questionner
01:11:03de pouvoir comprendre
01:11:04un petit peu
01:11:04comment ils fonctionnent
01:11:05ce qu'ils ont retiré
01:11:06de l'affaire
01:11:06mais aussi
01:11:07les lanceurs d'alerte
01:11:08aujourd'hui
01:11:09c'est une réalité
01:11:10certains ont eu peur
01:11:12de leur poste
01:11:13certains ont poussé
01:11:15ont appelé
01:11:16ont dit
01:11:17qu'il se passait
01:11:18quelque chose
01:11:19au sein de l'affaire
01:11:20et avec Joël Le Square Neck
01:11:22mais n'ont parfois
01:11:23pas osé aller plus loin
01:11:24de peur aussi
01:11:26de perdre leur activité
01:11:27parce que
01:11:28comme on le disait
01:11:29aussi tout à l'heure
01:11:29les chambres disciplinaires
01:11:32au niveau régional
01:11:32ne sont saisies
01:11:33qu'à partir du moment
01:11:34ils sont sûrs de gagner
01:11:35on ne prend pas le risque
01:11:36on y va
01:11:37on ne va pas faire scandale
01:11:38on ne prend pas le risque
01:11:39donc forcément
01:11:41les lanceurs d'alerte
01:11:41ils ne sont pas
01:11:43très rassurés
01:11:44la question se posera
01:11:45dans le code pénal
01:11:47on a
01:11:47il y a
01:11:48une
01:11:48l'article
01:11:51pardon
01:11:51226-14
01:11:52qui explique
01:11:53que
01:11:54quand un parent
01:11:56n'est pas condamné
01:11:57parce qu'il a été dénoncé
01:12:00par un médecin
01:12:00il doit
01:12:03prouver
01:12:04que l'alerte
01:12:05était de mauvaise foi
01:12:05de la part du médecin
01:12:07pour qu'il puisse
01:12:10se retourner
01:12:11sur le médecin
01:12:11ce qui protège
01:12:12les médecins
01:12:12ce qui fait que
01:12:13les médecins
01:12:13sont un peu plus à même
01:12:14d'oser dénoncer
01:12:15des violences
01:12:16contre les enfants
01:12:16plutôt que
01:12:18de se taire
01:12:19la seule chose
01:12:19c'est que dans le code
01:12:20de déontologie
01:12:21et le code de santé publique
01:12:22ça n'existe pas
01:12:23ce dernier alinéa
01:12:24qui fait qu'un médecin
01:12:26aura aussi
01:12:26la difficulté
01:12:27d'aller dénoncer
01:12:28un autre médecin
01:12:29de peur qu'on se retourne
01:12:30contre lui
01:12:30il manquerait peut-être
01:12:31cet alinéa
01:12:32pour le protéger
01:12:32pour qu'on prouve
01:12:33sa mauvaise foi
01:12:34dans le cadre
01:12:35d'une dénonciation
01:12:35je vais terminer
01:12:37sur le dernier point
01:12:38de comment
01:12:39il a pu exercer
01:12:40autant
01:12:42sans que ce soit vu
01:12:45et bien monsieur
01:12:46le square neck
01:12:46il a exercé
01:12:49que dans des établissements
01:12:50où il n'y avait pas
01:12:51de formation universitaire
01:12:52pas d'interne
01:12:53qui traîne
01:12:54qui vous suive
01:12:55il a exercé
01:12:57et ses accompagnements
01:12:59de blocs
01:13:00donc les aides opératoires
01:13:02au bloc
01:13:02étaient que des
01:13:04non formés
01:13:05professionnellement
01:13:06c'est lui
01:13:07qui les formait
01:13:08comment pouvait-il
01:13:09attester
01:13:10d'une normalité
01:13:11ou non
01:13:11d'un geste
01:13:13qu'il avait
01:13:14sur ses patients
01:13:14enfin
01:13:16pourquoi
01:13:18il y a majoritairement
01:13:19des enfants
01:13:20dans cette affaire
01:13:21et il y a quand même
01:13:22des adultes
01:13:23maître Grimaud
01:13:24vous parlera
01:13:24du volet
01:13:25de la perversion
01:13:26mais il est très facile
01:13:29de faire croire
01:13:30à un enfant
01:13:31quand on lui met
01:13:33le doigt
01:13:33dans la vulve
01:13:35quand cet enfant
01:13:38a deux cicatrices
01:13:39sur le pubis
01:13:39et qu'il n'a que 11 ans
01:13:42et qu'il n'y connait
01:13:43rien en sexualité
01:13:44c'est facile
01:13:45de faire croire
01:13:46que ce sont
01:13:47des gestes médicaux
01:13:48c'est plus difficile
01:13:49de le faire croire
01:13:50à un adulte
01:13:50et donc c'est pour ça
01:13:51que la soumission chimique
01:13:53et les gestes
01:13:54sur les adultes
01:13:54étaient principalement
01:13:56sous soumission chimique
01:13:57mais qu'il a aussi
01:13:59principalement
01:14:00agressé des enfants
01:14:01puisque les gestes
01:14:03médicaux
01:14:03sur des enfants
01:14:04les gestes de perversion
01:14:05sur des enfants
01:14:06pouvaient se faire passer
01:14:07pour des gestes médicaux
01:14:08pour lui
01:14:09et c'est là-dessus
01:14:09qu'il a abusé
01:14:10il a abusé
01:14:10de ce statut-là
01:14:11et c'est bien sûr
01:14:13pour cela
01:14:13que quand il sortira
01:14:15les personnes
01:14:16qui seront peut-être
01:14:17un jour en EHPAD
01:14:18avec lui
01:14:18s'il a encore un peu
01:14:20sa tête
01:14:20et qu'il trouve
01:14:21des personnes vulnérables
01:14:22qui ne seront pas
01:14:23en capacité de parler
01:14:24ou qui ne seront pas
01:14:25en capacité
01:14:26de dénoncer
01:14:27ces faits
01:14:28il s'en prendra
01:14:29parce que
01:14:31ce seront des personnes
01:14:32vulnérables
01:14:32qui ne pourront pas
01:14:33associer ces gestes
01:14:34ou ne pourront pas
01:14:35dénoncer ces gestes
01:14:36comme les enfants
01:14:37alors je ne viendrai pas
01:14:39vous faire un cours
01:14:39sur la perversion
01:14:40on devrait dire
01:14:41plutôt les perversions
01:14:42mais ça vient interroger
01:14:44la notion
01:14:45madame Rousseau
01:14:46de profil type
01:14:47il n'y a pas réellement
01:14:50de profil type
01:14:51en cette matière
01:14:53en revanche
01:14:54on a des profils
01:14:55criminologiques
01:14:57effectivement
01:14:58la littérature
01:14:59scientifique
01:15:00et internationale
01:15:01est plutôt
01:15:01bien dotée
01:15:02nous ne manquons pas
01:15:03de professionnels
01:15:06et de littérature
01:15:07dans le domaine
01:15:08ce que nous manquons
01:15:09actuellement
01:15:10en France
01:15:10ce sont des professionnels
01:15:13avec une formation
01:15:14dite criminologique
01:15:15il nous faut
01:15:16des experts
01:15:17psycho-criminologues
01:15:19des médecins
01:15:20criminologues
01:15:21qui par la culture
01:15:22criminologique
01:15:23permettent
01:15:24d'identifier
01:15:26un facteur
01:15:28CSP
01:15:29un facteur
01:15:30de parcours
01:15:31un facteur
01:15:33de vulnérabilité
01:15:34tout un ensemble
01:15:35de facteurs
01:15:36qu'on a pu identifier
01:15:37dans la littérature
01:15:38comme amants
01:15:39pouvant conduire
01:15:41à des passages
01:15:43à l'acte
01:15:43et des profils
01:15:44je dirais
01:15:45pédocriminels
01:15:46monsieur le squarnec
01:15:48il a
01:15:49l'éventail
01:15:50complet
01:15:51mais complet
01:15:52des paraphilies
01:15:55répertoriées
01:15:56dans le DSM 5
01:15:57il est pédophile
01:15:59il est exhibitionniste
01:16:02il est fétichiste
01:16:03il est urophile
01:16:05il est sadique
01:16:07on a
01:16:08je ne vais pas vous faire
01:16:09tous les troubles
01:16:10paraphiliques
01:16:11répertoriés
01:16:12par la littérature
01:16:13il les a
01:16:14tous
01:16:15et c'était notamment
01:16:17le propos des experts
01:16:18qui sont venus à la barre
01:16:19pour certains
01:16:20ayant 30 ans d'expérience
01:16:21en disant que
01:16:22dans leur carrière
01:16:23ils n'avaient jamais vu
01:16:24un tel concentré
01:16:26chimiquement pur
01:16:27tous ces troubles-là
01:16:30réunis
01:16:30en un seul homme
01:16:31je vous laisse imaginer
01:16:33l'étude clinique
01:16:34que ça peut apporter
01:16:35et c'est d'autant
01:16:37important
01:16:37parce que
01:16:38qui dit
01:16:39paraphilie
01:16:40que la pédophilie
01:16:42la pédocriminalité
01:16:43est une paraphilie
01:16:45parmi d'autres
01:16:46chaque paraphilie
01:16:49n'est pas accompagnée
01:16:50d'une structure
01:16:51perverse
01:16:52chaque pédocriminel
01:16:54n'est pas pervers
01:16:55et chaque pervers
01:16:55n'est pas pédocriminel
01:16:56si on le fait
01:16:57de manière très
01:16:57grossière
01:16:59ce qui rend
01:17:01ce dossier
01:17:02encore plus
01:17:03je dirais
01:17:04intéressant
01:17:05cliniquement
01:17:06c'est que
01:17:07vous avez
01:17:08cliniquement
01:17:09tous les profils
01:17:10de paraphilie
01:17:11et vous avez
01:17:12cliniquement
01:17:13toute l'étude
01:17:14de la perversion
01:17:15et de la structure
01:17:15perverse
01:17:16donc
01:17:18un véritable laboratoire
01:17:19en un seul homme
01:17:20vous imaginez
01:17:22une fois que j'ai dit ça
01:17:23que
01:17:24vous aurez
01:17:25et vous choisirez
01:17:27les outils pour
01:17:28vous aurez
01:17:30à auditionner
01:17:31ces professionnels
01:17:32il y en a
01:17:34au sein de l'OCRVP
01:17:34on a eu
01:17:35d'excellents experts
01:17:37qui sont venus
01:17:38déposer à la barre
01:17:40on en a
01:17:41finalement
01:17:41très peu
01:17:42et vous comprendrez
01:17:45que
01:17:45si ces experts
01:17:46si cette lecture
01:17:48psychocriminologique
01:17:50avait eu lieu
01:17:50dès le départ
01:17:51on aurait pu
01:17:53aller
01:17:53beaucoup
01:17:54plus vite
01:17:55les parents
01:17:57n'ont pas été
01:17:58sous emprise
01:17:58les parents
01:18:00ont juste fait
01:18:00confiance à un médecin
01:18:01monsieur le député
01:18:03c'est tout
01:18:04mais
01:18:06de comprendre
01:18:07tous ces mécanismes
01:18:08de perversion
01:18:09auraient été intéressant
01:18:10parce que même
01:18:10la cour criminelle
01:18:11a été mise en difficulté
01:18:12moi j'ai pu constater
01:18:15dans le temps
01:18:16des débats
01:18:16une confusion
01:18:18générale
01:18:19et une inversion
01:18:21des places
01:18:22qui est quand même
01:18:23le pur
01:18:24l'outil le plus visible
01:18:27je dirais
01:18:27l'inversion des places
01:18:28de la perversion
01:18:29exemple concret
01:18:30monsieur le squarnet
01:18:33qui était interrogé
01:18:34sur les faits
01:18:37et dans la seconde d'après
01:18:39il était questionné
01:18:41en qualité d'expert
01:18:42sur un élément médical
01:18:44cette confusion
01:18:48a été
01:18:49très régulière
01:18:50ça veut dire
01:18:52que la cour
01:18:53elle-même
01:18:53composée de magistrats
01:18:55professionnels
01:18:56en a quelque part
01:18:58un peu perdu
01:18:58son latin
01:18:59là aussi
01:19:02on a eu
01:19:03et si on avait eu
01:19:04des experts
01:19:05ou un psychologue
01:19:06qui suivait
01:19:07l'intégralité
01:19:08du procès
01:19:08tant la cour
01:19:10que
01:19:11les partis civils
01:19:13ou même
01:19:13les avocats
01:19:14j'ai entendu
01:19:16certains confrères
01:19:17sur les bancs
01:19:18des partis civils
01:19:19remercier
01:19:20remercier
01:19:22l'accusé
01:19:24pour avoir
01:19:25demandé
01:19:26pardon
01:19:26c'est pour vous dire
01:19:30que
01:19:30l'état de confusion
01:19:31est
01:19:33perpétuellement
01:19:34à l'oeuvre
01:19:35il y a une détention
01:19:37d'images
01:19:38à caractère
01:19:39pédopornographique
01:19:40bon ça se voit
01:19:41c'est dans un fichier
01:19:41informatique
01:19:42pas trop besoin
01:19:43de propos
01:19:44de celui
01:19:45qui les détient
01:19:46c'est caractérisé
01:19:48immédiatement
01:19:48pas besoin d'investigation
01:19:49supplémentaire
01:19:50rentabilité
01:19:51chiffre
01:19:52mais
01:19:53mesdames messieurs
01:19:54les députés
01:19:54c'est au quotidien
01:19:56qu'on a ces condamnations
01:19:57dans les tribunaux
01:19:59et c'est au quotidien
01:20:00que la peine
01:20:01qui est prononcée
01:20:02c'est
01:20:02deux mois
01:20:03trois mois
01:20:04quatre mois
01:20:05avec sursis
01:20:06c'est un quotidien
01:20:08et c'est également
01:20:10la norme
01:20:11que de ne pas venir
01:20:13enquêter
01:20:14sur
01:20:15l'identification
01:20:17des enfants
01:20:18derrière
01:20:19ces images
01:20:20alors nous avons
01:20:21l'off mine
01:20:22l'office mineur
01:20:23qui a été créé
01:20:24pour cela
01:20:25enfin si je ne me trompe pas
01:20:27je crois que nous avons
01:20:28un office
01:20:28avec une trentaine
01:20:29de professionnels
01:20:30pour information
01:20:32il y en a plus de 600
01:20:33en Angleterre
01:20:33et plus de 4000
01:20:34aux Etats-Unis
01:20:34donc il y a
01:20:37un moment donné
01:20:38soit nous avons
01:20:40les moyens
01:20:41et nous considérons
01:20:42parce que
01:20:43nous savons
01:20:44que des gens
01:20:46qui consultent
01:20:47diffusent
01:20:49offrent
01:20:50des images
01:20:50à caractère
01:20:51pédopornographique
01:20:52seront des individus
01:20:53qui pourront
01:20:54passer à l'acte
01:20:56parce qu'on est
01:20:57parfois aussi
01:20:57dans une situation
01:20:58de collectionnisme
01:20:59tient encore
01:21:00une paraphilie
01:21:01que nous pourrons
01:21:03alors protéger
01:21:04davantage d'enfants
01:21:05et qu'il va falloir
01:21:08aussi
01:21:08entendre
01:21:09que quand vous êtes
01:21:10condamné
01:21:12pour des détentions
01:21:13d'images
01:21:13à caractère
01:21:14pédopornographique
01:21:15vous n'êtes pas
01:21:16automatiquement
01:21:17inscrit
01:21:18sur le fiche
01:21:19AIS
01:21:19notre fichier
01:21:21des auteurs
01:21:23d'infractions
01:21:24de délinquants
01:21:24sexuels
01:21:25pardon
01:21:26parce que
01:21:27le quantum
01:21:28de la peine
01:21:30encouru
01:21:31ne rentre pas
01:21:31dans les dispositions
01:21:32qui ont été pensées
01:21:33par le législateur
01:21:35pour amener
01:21:36une juridiction
01:21:37à prononcer
01:21:39une inscription
01:21:43à ce fichier
01:21:43elle doit
01:21:45motiver
01:21:46cette inscription
01:21:47pour ces infractions
01:21:48de détention
01:21:49d'images
01:21:49et dans les autres
01:21:51infractions
01:21:51viols
01:21:52agressions sexuelles
01:21:53elle doit motiver
01:21:54le fait de ne pas
01:21:55le faire
01:21:56donc vous comprendrez
01:21:58que quand
01:21:59il est créé
01:22:00des outils
01:22:00législatifs
01:22:01il faut penser
01:22:03aussi à ce genre
01:22:04de détails
01:22:05où en est-on
01:22:05en termes de dispositif
01:22:07d'accompagnement
01:22:08qui a été proposé
01:22:09la réponse est simple
01:22:10pas très loin
01:22:11puisqu'on n'a toujours
01:22:12pas de réponse
01:22:13à l'heure actuelle
01:22:14en fait
01:22:16les seules choses
01:22:17dont on dispose
01:22:18c'est des choses
01:22:18qu'on a mis nous-mêmes
01:22:19en place
01:22:20au sein du collectif
01:22:21sur un principe
01:22:22de bénévolat
01:22:23qui concerne
01:22:25en plus
01:22:25des professions
01:22:26qui sont précaires
01:22:27on le sait
01:22:28puisque
01:22:28les psychologues
01:22:31ont notamment
01:22:33fait un communiqué
01:22:34il y a peu
01:22:35sur les conditions
01:22:36d'exercice
01:22:37de leur métier
01:22:37et notamment
01:22:38du dispositif
01:22:39Mon soutien psy
01:22:40mais également
01:22:41avec une problématique
01:22:42de population
01:22:43des psychiatres
01:22:45qui se font rares
01:22:46et qui
01:22:46eux aussi
01:22:47sont sur-responsabilisés
01:22:49au niveau
01:22:49de leur valeur
01:22:50humaine
01:22:51puisqu'ils ne peuvent pas
01:22:52penser
01:22:53nous laisser
01:22:54à l'abandon
01:22:55avec tous les risques
01:22:56que cela implique
01:22:57il faut savoir
01:22:59que certains
01:23:00d'entre nous
01:23:00victimes
01:23:02avons effectivement
01:23:03été au contact
01:23:04de professionnels
01:23:06notamment
01:23:06des professionnels
01:23:07de l'enfance
01:23:09et de l'adolescence
01:23:09psychologues
01:23:11qui n'ont pas su
01:23:13détecter
01:23:14en fait
01:23:14la symptomatologie
01:23:15qui pourtant
01:23:16au regard
01:23:16de la littérature
01:23:17scientifique
01:23:18actuelle
01:23:19montre bien
01:23:22qu'il y avait
01:23:22au moins
01:23:24une suspicion
01:23:25à avoir
01:23:25là-dessus
01:23:26il sera dit
01:23:28souvent
01:23:28que soit
01:23:30la personne
01:23:30est une menteuse
01:23:31ou encore
01:23:34que le problème
01:23:35vient des parents
01:23:36et que c'est
01:23:37un complexe
01:23:38d'Édipe
01:23:39qui n'est pas
01:23:40résolu
01:23:40donc on est
01:23:42quand même
01:23:42sur des problématiques
01:23:43de formation
01:23:43qui sont assez
01:23:44conséquentes
01:23:45puisque même
01:23:46les personnes
01:23:48qui sont censées
01:23:48être formées
01:23:49à l'accompagnement
01:23:50des jeunes
01:23:52publics
01:23:53ne le sont pas
01:23:53et cette problématique
01:23:55est transprofessionnelle
01:23:56puisque un certain nombre
01:23:57de professionnels
01:23:58je pense souvent
01:23:59aux orthos
01:24:00les orthophonistes
01:24:01qui sont en lien
01:24:02avec des
01:24:03enfants
01:24:04par exemple
01:24:05qui ont des difficultés
01:24:07à l'école
01:24:08souvent
01:24:09qui peuvent avoir
01:24:09des troubles
01:24:10etc
01:24:10qui sont bien
01:24:13malmenés
01:24:13puisqu'il n'existe pas
01:24:15de formation
01:24:16là-dessus
01:24:18sur comment est-ce
01:24:19qu'on détecte
01:24:20justement
01:24:20cette symptomatologie
01:24:22ce qui fait que
01:24:23d'un point de vue
01:24:25assez systémique
01:24:26on a un ensemble
01:24:28de professionnels
01:24:29qui sont en lien
01:24:29avec des enfants
01:24:31et des adolescents
01:24:31qui ne sont pas
01:24:32en mesure
01:24:33de détecter
01:24:34en fait
01:24:35s'il y a
01:24:35quelque chose
01:24:36à signer
01:24:36les propres
01:24:37de la perversion
01:24:37c'est
01:24:38entre autres
01:24:40de renverser
01:24:41l'ordre établi
01:24:42ça va être
01:24:42de façon
01:24:43subtile
01:24:44voilà
01:24:45comme
01:24:45Maître Grimaud
01:24:47a pu le décrire
01:24:48ce qu'il faut
01:24:50comprendre
01:24:50c'est que
01:24:51ce sont des actions
01:24:54qui peuvent être
01:24:55actives
01:24:55mais ça peut aussi
01:24:56être de la perversion
01:24:58passive
01:24:59chose
01:25:00que je relèverai
01:25:01ici
01:25:02comme étant
01:25:03un défaut
01:25:03organisationnel
01:25:05du procès
01:25:05puisque
01:25:05à la suite
01:25:07de l'enquête
01:25:08de personnalité
01:25:08de Joël Le Squarnèque
01:25:10il n'y aura pas
01:25:11d'expertise
01:25:12pour montrer
01:25:13justement
01:25:13tout le caractère
01:25:14manipulatoire
01:25:15et donc éviter
01:25:16des mois
01:25:17de manipulation
01:25:18sans que personne
01:25:19ne puisse
01:25:20en saisir
01:25:21véritablement
01:25:22les tenants
01:25:22et les aboutissants
01:25:24ce qu'il faut
01:25:26comprendre
01:25:26c'est que
01:25:27à chaque fois
01:25:28que quelqu'un
01:25:28ne va pas croire
01:25:29une parole
01:25:31ça va nous apprendre
01:25:33l'échec
01:25:35ça va nous apprendre
01:25:36que finalement
01:25:37notre parole
01:25:38n'a pas de poids
01:25:38et que
01:25:40à chaque fois
01:25:41qu'on essaye
01:25:42de
01:25:43reverbaliser
01:25:44ce qui a pu
01:25:45se passer
01:25:46que quelque chose
01:25:47n'a pas été
01:25:48normal
01:25:48on risque
01:25:50encore plus
01:25:51de souffrir
01:25:51puisqu'on risque
01:25:52en fait
01:25:53de nous rappeler
01:25:54que en fait
01:25:55notre voix
01:25:55n'a pas été
01:25:57entendue
01:25:58lors de l'agression
01:25:58sexuelle
01:25:59puisqu'on est sur
01:26:00un manque de consentement
01:26:01déjà
01:26:02mais qu'elle ne sera
01:26:03jamais
01:26:03et bon nombre
01:26:05de victimes
01:26:05d'ailleurs
01:26:06ont eu des difficultés
01:26:07à se faire
01:26:08à penser
01:26:10qu'elles allaient
01:26:10être crues
01:26:12puisque
01:26:13ça fait partie
01:26:14en fait
01:26:15des conséquences
01:26:17psychologiques
01:26:18de ce genre
01:26:18d'agression
01:26:20vous pouvez
01:26:21assez bien
01:26:21imaginer
01:26:22que
01:26:22la libération
01:26:24de la parole
01:26:24ne sera
01:26:25pas nécessairement
01:26:27facilitée
01:26:28d'autant plus
01:26:29que
01:26:29pour libérer
01:26:31la parole
01:26:31il faut être
01:26:31en climat
01:26:32de confiance
01:26:33on rappelle
01:26:33quand même
01:26:34que
01:26:34les faits
01:26:35sont opérés
01:26:36par une figure
01:26:37de soignant
01:26:38un homme
01:26:40qui plus est
01:26:41avec l'autorité
01:26:41médicale
01:26:43ben voilà
01:26:44c'est quand même
01:26:45assez compliqué
01:26:46de pouvoir se livrer
01:26:47auprès
01:26:48d'une autorité
01:26:49de soins
01:26:49même si elle est
01:26:50psychologique
01:26:51psychothérapeutique
01:26:53tout ce que vous voulez
01:26:53étant donné
01:26:54que le problème
01:26:55initial
01:26:55vient justement
01:26:57de quelqu'un
01:26:58qui a abusé
01:26:59de son pouvoir
01:27:00de soins
01:27:01pour finalement
01:27:02nous violer
01:27:03nous agresser
01:27:04sexuellement
01:27:04voilà pour cette
01:27:06audition
01:27:06exceptionnelle
01:27:08des membres
01:27:08du collectif
01:27:09de victimes
01:27:10de Joël
01:27:10Lesquarnet
01:27:11que vous avez
01:27:11entendu
01:27:12ces témoignages
01:27:13poignants
01:27:14certains estiment
01:27:15qu'il y a eu
01:27:15une défaillance
01:27:16des autorités
01:27:17et des établissements
01:27:18hospitaliers
01:27:19et que des agressions
01:27:20des viols
01:27:21auraient sans doute
01:27:22pu être évitées
01:27:23c'est la fin
01:27:24de cet épisode
01:27:24à très bientôt
01:27:25sur LCP
01:27:26au coeur de l'Assemblée
01:27:27nationale
01:27:27pour voir
01:27:28ou revoir
01:27:29les moments forts
01:27:30du débat parlementaire
01:27:31à bientôt
01:27:32ciao ciao

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