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  • 07/07/2025
Dans « LCP-Lundi C'est Politique », en partenariat avec franceinfo et Challenges, Philippe Baptiste, ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

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Transcription
00:00Le taux de réussite au bac dépasse déjà les 85% avant les rattrapages.
00:04Pour beaucoup, c'est la route qui s'ouvre vers les études supérieures en première ligne à cette période de l'année.
00:09Le ministre de l'Enseignement supérieur qui va avoir pour mission d'assurer une place pour chacun.
00:13Philippe Baptiste est également chargé de la recherche en période d'économie budgétaire.
00:17La France va-t-elle avoir les moyens de conserver son rang dans la compétition internationale ?
00:21Philippe Baptiste, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, est invité de LCP l'indicé politique.
00:30Bonsoir et merci pour votre fidélité à LCP l'indicé politique. Bonsoir Philippe Baptiste.
00:49Merci d'être avec nous ce soir. On va parler évidemment de plein de sujets avec vous sur la recherche en enseignement supérieur.
00:53Ce sont vos dossiers, mais on va d'abord évoquer l'information de la journée.
00:56C'est la mort d'Olivier Marlex, député LR de Réloire, pilier de l'Assemblée nationale, dont le décès sur lequel nous allons revenir pendant un certain temps
01:04a été annoncé tout à l'heure avec beaucoup d'émotion dans l'hémicycle par Naïma Moutchou, la vice-présidente de l'Assemblée nationale.
01:12J'ai l'immense tristesse de vous confirmer que notre collègue Olivier Marlex nous a quittés.
01:17C'est une onde de choc.
01:19La présidente lui rendra hommage dans les formes les plus sonalaines demain à 15h.
01:25Dans l'attente et en sa mémoire, je vous propose de respecter une minute de silence.
01:36Philippe Baptiste, la mort d'Olivier Marlex, c'est un choc pour tout le monde, pour vous aussi j'imagine.
01:40Bien sûr, je pense avant tout évidemment à sa famille, à ses enfants, à sa femme, aussi à son père, qui lui aussi était un homme engagé en politique.
01:49Et puis je pense aussi à sa famille politique, la famille gaulliste, à tous les collègues de LR qui sont aussi très très proches de lui aujourd'hui.
01:56Et donc évidemment, c'est un choc.
01:59Il faut saluer l'engagement d'un homme, l'engagement d'un homme dans le débat public, l'engagement d'un homme aussi comme président de groupe.
02:05Donc voilà, c'est un travail important qu'il a mené ces dernières années.
02:09Et je pense que ce sera un moment d'hommage solennel qui sera probablement assez émouvant demain.
02:15Auquel vous assisterez ?
02:17Bien sûr.
02:17Ce sont les questions gouvernement, vous serez dans l'hémicycle au moment de cet hommage, qui sera évidemment un moment fort.
02:23Et comme vous le disiez, c'était un homme qui a marqué la vie politique parlementaire en particulier.
02:28On va y revenir avec vous, Stéphanie Despierre.
02:30Et d'abord, sur les circonstances de sa mort.
02:32Alors Olivier Marlex s'est suicidé, il a été retrouvé à son domicile par les gendarmes dans sa circonscription de Réloire.
02:39Il avait 54 ans, il était député depuis 2012.
02:42C'était un homme réservé, ardent défenseur du gaullisme et spécialiste des questions industrielles.
02:47En 2018, ici à l'Assemblée nationale, il avait présidé la commission d'enquête sur les décisions de l'État en matière industrielle.
02:53Il reprochait à Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, d'avoir bradé Alstom aux intérêts privés.
02:58Et il en avait gardé un sentiment très anti-macroniste.
03:02Il fustigeait beaucoup le style et la politique du président de la République.
03:06Olivier Marlex a été président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale de 2022 à 2024.
03:11Une tâche pas simple quand on sait qu'on surnommait les 60 députés de droite les auto-entrepreneurs de la politique.
03:18Il avait été réélu pour un quatrième mandat face au Rassemblement national en 2024 dans sa circonscription de Dreuxville,
03:24qui, je vous le rappelle historiquement, a été le terrain d'un des premiers succès au municipal de l'extrême droite il y a 40 ans.
03:30Olivier Marlex était issu d'une famille politique historiquement à droite.
03:34Oui, c'était le fils d'Alain Marlex qui lui-même avait été député du Cantal pendant 20 ans, secrétaire d'État,
03:40qui était le spécialiste de la carte électorale à l'UMP, enfin au RPR d'abord, à l'UMP puis aux Républicains.
03:47Olivier Marlex, lui, s'est engagé en politique en 1995 pour la campagne d'Edouard Balladur.
03:52Il a été aussi élu local et il a longuement côtoyé Nicolas Sarkozy puisqu'il était conseiller du président à l'Élysée.
03:59D'ailleurs, Nicolas Sarkozy a salué tout à l'heure un collaborateur précieux expliquant que la France perd aujourd'hui un serviteur exemplaire.
04:06Alors Nicolas Sarkozy, mais au-delà, les réactions sont unanimes de tous les bords politiques.
04:11Oui, ça a été très vite et c'était sur tous les bords politiques.
04:15Emmanuel Macron a souligné un homme politique d'expérience qui défendait ses idées avec conviction, par amour pour notre pays.
04:23Il estime que sa disparition plonge le Parlement en deuil.
04:26Et Marine Le Pen, par exemple, a salué l'homme qui est un élu de terrain, rigoureux, engagé au service de ses idées.
04:34Jean-Luc Mélenchon aussi salue un adversaire honorable et respecté.
04:38Son attachement, a-t-il écrit, à la souveraineté de la France permettait un dialogue sincère.
04:43Gabriel Attal, l'ancien Premier ministre, lui, a salué un homme de passion et de conviction, défendant avec sincérité ses idéaux.
04:50Alors, bien évidemment, les députés du groupe droite républicaine, ici, sont sous le choc.
04:55Ils ont été informés du décès de leurs collègues en milieu d'après-midi par Laurent Wauquiez,
04:59le président actuel du groupe droite républicaine, qui a dit son immense peine
05:03et qui a, lui aussi, salué cet homme de conviction, défenseur inlassable de l'intérêt général.
05:09Et puis, vous allez écouter les quelques réactions que nous avons recueillies dans les couloirs de l'Assemblée,
05:13après la minute de silence qui a eu lieu dans l'hémicycle, comme vous l'avez dit.
05:18Lui qui fut quatre fois d'affilée élu député de la deuxième circonscription de Réloire,
05:26qui fut le président du groupe des Républicains dans cet hémicycle,
05:30où il était unanimement reconnu comme un raiteur redoutable, mais toujours loyal.
05:37Lui qui appartenait à la grande famille des Républicains et à une grande famille de Républicains.
05:47Et je veux formuler ici de la gratitude au nom du gouvernement pour la force de ses convictions et de ses engagements.
05:57D'abord, une pensée très émue pour ses proches.
06:01Ici, tous les collègues, tous les collaborateurs qui l'ont connu sont en état de choc,
06:04parce que très sincèrement, on voyait en lui une force de la nature, un grand serviteur de l'État,
06:12quelqu'un de profondément engagé.
06:13C'était vraiment un amoureux du débat parlementaire,
06:16quelqu'un qui était capable de connaître les textes, la loi dans le détail.
06:21Moi, j'avais une vraie admiration en tant que jeune parlementaire pour son parcours, pour son talent.
06:27Et donc, comme beaucoup, on est en état de choc.
06:30La présidente de l'Assemblée nationale a annoncé qu'un hommage solennel serait rendu aux députés demain à 15h dans l'hémicycle,
06:38avant la séance de questions au gouvernement, parce que le suicide, la mort d'un député en fonction, c'est très, très rare.
06:43Effectivement, d'où l'émotion supplémentaire.
06:46Parce qu'un homme politique qui se suicide en fonction, comme vous le disiez, c'est extrêmement rare dans l'histoire.
06:52Ça pose beaucoup de questions.
06:54J'imagine que ça suscite beaucoup de questions.
06:55Les politiques, aujourd'hui, doivent se dire que s'est-il passé.
06:58Oui, bien sûr.
07:00Je pense que c'est comme dans tout environnement, dans tout lieu de travail.
07:05Ça veut dire que tout le monde se pose la question de savoir, effectivement, ce qui s'est passé,
07:09ce qu'on aurait pu faire, collectivement ou individuellement, pour que ça n'arrive pas.
07:12Et ces questions-là, évidemment, elles sont difficiles.
07:15Elles ramènent peut-être aussi, simplement, au stress de l'environnement,
07:19qui est l'environnement politique, aujourd'hui.
07:21que vous découvrez, vous, vous venez de la société civile.
07:24Absolument.
07:25On y reviendra tout à l'heure.
07:25Mais c'est vrai que le milieu politique est dur aussi.
07:29Voilà, ça peut avoir...
07:30Tout le monde a ses fragilités, politiques ou pas.
07:33Hugo ?
07:34Oui, d'ailleurs, à ce sujet-là, je pense qu'il est important de rappeler à nos téléspectateurs
07:36l'existence du 31-14, qui est le numéro national de prévention du suicide,
07:41disponible 24-24, 7 jours sur 7.
07:43Et il y a une question dans le chat d'un spectateur qui a dit
07:46« Est-ce que ce drame, il ne faudrait pas réouvrir le sujet de la santé mentale des élus,
07:52que plus jamais on en arrive à de tels drames ? »
07:55C'est tabou, un peu, hein ?
07:57Oui, oui, je pense que ça ramène aussi à l'ego des uns et des autres,
08:02qui sont...
08:03Voilà, nous sommes ici, on porte des fonctions et des responsabilités qui sont importantes.
08:09C'est un engagement personnel.
08:11C'est souvent des égos qui sont très, très forts,
08:13et qui, parfois, masquent aussi, évidemment, des fragilités.
08:16Et je pense que c'est vrai pour tout le monde.
08:19Élus ou ministres.
08:20Élus ou ministres.
08:20Qui sont des gens comme tout le monde.
08:21Évidemment.
08:22Voilà ce qu'on pouvait dire, donc, sur le décès d'Olivier Marlex,
08:24aujourd'hui, à l'âge de 54 ans, dont on a appris qu'il s'est suicidé.
08:27Et un hommage sera rendu solennellement demain à l'Assemblée nationale,
08:31avant les questions au gouvernement.
08:32Merci, Stéphanie, pour ce que vous avez pu apporter comme information.
08:34Et à vos côtés, comme tous les lundis, Rémi Clément.
08:37Bonsoir, Rémi, de Challange.
08:38Et bonsoir, Bérangère Bonde, de France Info.
08:41Et Hugo Couturier, Hugo Perchoir, sur la chaîne Twitch,
08:43LCP, Assemblée nationale, Rebonsoir Hugo.
08:45Vous nous ferez passer questions et commentaires à destination de notre invité,
08:47comme vous l'avez fait tout à l'heure.
08:48On va d'abord revenir sur l'un de vos dossiers,
08:51monsieur le ministre, puisque vous étiez, il y a une heure,
08:54un peu moins d'une heure, je crois, dans le bureau d'Emmanuel Macron,
08:57pour évoquer l'avenir du Palais de la Découverte, à Paris.
09:00Le musée des sciences est installé depuis 1937 dans une aile du Grand Palais.
09:03Il attire des milliers de visiteurs, notamment pour son planétarium.
09:06Le Palais de la Découverte est fermé depuis 2020 pour rénovation.
09:09Il doit rouvrir normalement fin 2026, s'il n'y a pas de retard, vous allez nous le dire.
09:13Mais à cette occasion, il pourrait transférer à la Cité des sciences.
09:16Et les élus de Paris tiennent beaucoup à ce qu'il reste dans les murs du Palais de la Découverte.
09:21Est-ce que ce sera le cas ?
09:22Alors, le Palais de la Découverte, ce que je vais vous dire est vrai,
09:26parce qu'avant d'être politique, je suis un scientifique.
09:29Et pour beaucoup de scientifiques, beaucoup de mes collègues,
09:32c'est un lieu emblématique qui a souvent joué un rôle de vocation à un moment ou à un autre,
09:38qui les a appelés, entre guillemets, à faire de la science.
09:41C'est le planétarium, c'est la salle avec le nombre pi,
09:45c'est les expériences d'électrostatique,
09:48où vos cheveux se dressent à l'intérieur d'une cage de Faraday, etc.
09:52C'est des endroits absolument incroyables.
09:54Alors, est-ce qu'il va rester au Palais de la Découverte ?
09:55Alors, les arbitrages seront rendus en leur temps,
09:59et je pense que le Président aura l'occasion de s'exprimer sur le sujet.
10:03En leur temps, c'est-à-dire dans combien de temps ?
10:04Parce que les élus de Paris sont très pressés.
10:05Oui, je crois que ce qui est fondamental aujourd'hui,
10:08et ce qui me semble être très très important aujourd'hui,
10:12c'est qu'on est, au Palais d'Antin, dans cet endroit absolument extraordinaire,
10:16on conserve une place qui soit une place importante pour la science,
10:20et pour expliquer la science, pour amener la science au plus grand nombre.
10:24Je comprends.
10:24Et ça, je suis assez confiant, je pense que, voilà, effectivement, c'est...
10:27Maintenant, est-ce que les choses doivent rester statiques et ne pas évoluer ?
10:31Non, bien sûr que non, je pense qu'il faut...
10:33Enfin, les choses changent.
10:35Est-ce qu'on pourrait imaginer une partie au Palais de la Découverte,
10:37une partie à la cité des sciences ?
10:38Mais vous savez, c'est déjà le cas aujourd'hui,
10:40il y a déjà une complémentarité qui est forte aujourd'hui entre les deux.
10:43Donc, savoir comment ça va s'organiser exactement,
10:45comment est-ce qu'on est capable d'avoir un parcours qui soit un parcours
10:47que je vais qualifier de fluide, entre guillemets,
10:49entre les différentes expositions du Palais d'Antin,
10:51c'est des questions qui sont des questions profondément légitimes.
10:54Moi, ce qui me semble être fondamental et important,
10:57et ce pourquoi aussi, ce que je défends aussi avec Ardeur,
11:00c'est la place des sciences et des technologies dans ce lieu emblématique.
11:04Vous savez, le Palais de la Découverte, c'est Jean Zé et Jean Perrin.
11:09Deux noms absolument extraordinaires.
11:12Alors, Jean Zé, un homme politique qui est connu, évidemment.
11:15Jean Perrin, un très grand physicien, un des pères du CNRS,
11:20enfin, vraiment, enfin...
11:23Mais vous n'avez pas répondu à mes questions de savoir où il sera,
11:25ce Palais de la Découverte.
11:26Non, non, non, je pense que le Palais de la Découverte,
11:28enfin, en l'état ou sous une autre forme,
11:31ce qui sera important, c'est qu'à la fin,
11:33il y ait bien, effectivement, de la culture scientifique et technique
11:37qui reste au Grand Palais.
11:38On le saura quand, s'il reste au Palais ?
11:40Il restera en partie au Grand Palais, c'est ce que j'entends,
11:42mais on le saura quand définitivement ?
11:44Bon, je pense qu'il faut se laisser quelques semaines
11:46pour, simplement, quelque part, on soit capable d'avoir une décision
11:49qui soit une décision posée, puis des annonces qui soient des belles annonces.
11:52Par le Président de la République ?
11:53C'est le Président de la République qui fera l'annonce ?
11:55Je pense qu'il faut laisser ça, cette décision au Président de la République.
11:59Normalement, la fin du chantier, c'est fin 2026, ce sera dans les temps ?
12:03Oui, je pense que je suis assez confiant là-dessus.
12:05Ce sera plutôt dans les temps.
12:06Mais ça devient un enjeu politique, vous le voyez bien.
12:08Parce que, je vous le disais, les élus de Paris disent
12:09qu'il faut que ça reste au Grand Palais.
12:11Il y a un côté symbole.
12:13Non, non, mais moi, je ne sous-estime pas du tout cette dimension.
12:16Il y a effectivement, il y a un vrai symbole,
12:19parce que c'est un lieu emblématique de la culture scientifique.
12:22Alors, pourquoi c'est important ?
12:24Parce qu'au-delà du fait que ça a été le cas pendant très longtemps,
12:27qu'il y a Jean Zé, il y a Jean Perrin, je l'ai dit,
12:29la communauté scientifique qui est très attachée,
12:30l'Académie des sciences, des technologies aussi.
12:33Donc, tout ça, c'est vrai.
12:34Mais au-delà de ça, c'est fondamental d'avoir des lieux comme ça,
12:37parce que c'est des lieux qui donnent envie aux jeunes
12:38de faire de la science et des technologies.
12:41Et alors, évidemment, la muséographie, elle doit évoluer.
12:43Ça ne doit pas être la même demain
12:45que celle qu'il y avait il y a 30 ans
12:47ou il y a 40 ans quand on était petit.
12:49Évidemment, il faut qu'elle évolue.
12:51Mais avoir des lieux qui soient comme ça,
12:53des lieux où on porte la science et la technologie,
12:54il n'y en a pas beaucoup.
12:55Des lieux emblématiques et historiques,
12:56comme le Grand Palais, par exemple.
12:57Évidemment, il n'y en a pas beaucoup.
12:59Donc, voilà, il y a la Villette, évidemment.
13:02Il y a le Grand Palais, le Muséum d'Histoire Naturelle,
13:06quelques sites aussi en dehors de Paris,
13:09mais assez peu, finalement, en France.
13:11Et donc, c'est vraiment un enjeu important.
13:13Parce que, vous savez, l'avenir de notre économie,
13:15l'avenir de notre pays,
13:17il passe par la science, la technologie et l'industrie.
13:20Et donc, je veux dire, c'est important de sensibiliser,
13:23d'avoir des jeunes qui ont envie de faire des sciences.
13:24Et c'est un vrai problème, d'ailleurs.
13:26Jeudi prochain, les futurs étudiants sauront, normalement,
13:29quelle université les accueillera.
13:30Ce sera la fin de Parcoursup,
13:32la plateforme qui fait en parler
13:33et sur laquelle les bacheliers, notamment,
13:34doivent s'inscrire pour trouver une place.
13:36L'an dernier, à la fin du processus,
13:3985 000 jeunes s'étaient retrouvés sans affectation.
13:41Est-ce qu'il y aura encore des jeunes
13:43qui se retrouveront sans affectation cette année ?
13:45Alors, déjà, permettez-moi déjà de vous dire
13:47qu'aujourd'hui, il y a déjà 9 lycéens sur 10
13:51qui savent déjà où ils vont aller.
13:54Plus ou moins, je veux dire, à quelques détails près,
13:56enfin, ils ont peut-être encore quelques choix, etc.
13:58Mais pour l'immense majorité des lycéens, aujourd'hui,
14:01qui viennent d'avoir leurs résultats du bac
14:02et qui ont eu la chance d'avoir le baccalauréat,
14:06ça y est, ils savent déjà.
14:07Donc, jeudi, c'est la fin de la phase principale.
14:10Et après, ça veut dire qu'à côté de ça,
14:11on a toujours une phase complémentaire.
14:13Et puis, au-delà de la phase complémentaire,
14:14on va aussi avoir, enfin, on a déjà les recteurs
14:17dans chaque académie qui sont mobilisés
14:19pour aller chercher les étudiants,
14:20enfin, les lycéens qui n'ont pas d'affectation,
14:22et puis leur trouver une solution...
14:24L'année dernière, je vous avais dit, il y a 85 000 à l'issue.
14:26Absolument.
14:27Est-ce que ce sera...
14:28Très probablement, on aura des chiffres qui seront similaires.
14:30Pourquoi ?
14:32En fait, alors, qu'est-ce qui se passe ?
14:35Derrière ces 85 000, la plupart du temps,
14:36ces étudiants, l'année passée,
14:39ils ont tous été appelés par les recteurs,
14:42par les différentes plateformes, etc.
14:44Et en fait, vous savez, au début,
14:46vous avez un million de candidats.
14:48Dans ce million de candidats,
14:49on a un certain nombre de candidats
14:51qui partent faire autre chose.
14:52Soit ils partent sur des formations
14:53qui sont hors Parcoursup,
14:55soit ils décident d'arrêter leur...
14:57de ne pas faire d'études après dans le supérieur.
14:59Ça arrive.
15:00Ils partent à l'étranger, ils ont un autre projet.
15:02Et donc, de toute façon,
15:03on a toujours une partie des étudiants,
15:05effectivement, qui n'ont pas de proposition,
15:07mais qui, souvent, ne répondent pas
15:08aux sollicitations qu'on mène nous-mêmes.
15:10C'est pas le seul problème, Bérangère.
15:11Alors, le but de Parcoursup,
15:12c'était de mieux, bien en tout cas,
15:15orienter les étudiants.
15:17Or, aujourd'hui, un peu plus d'un tiers
15:18de ceux qui entrent en licence
15:20ressortent, trois ans plus tard,
15:22avec le diplôme pour lequel ils étaient entrés.
15:24La question est très simple.
15:25Qu'est-ce qui ne marche pas dans ce processus ?
15:27La première chose qui ne marche pas,
15:28c'est votre statistique.
15:31Elle est fausse ? Elle n'est pas bonne ?
15:32Non, je pense que présentée comme ça,
15:34elle est bonne.
15:35Mais en fait, ce qui est important,
15:36moi, je me fiche de savoir
15:37si un étudiant...
15:38Enfin, je préfère qu'il fasse sa licence en trois ans.
15:40Je ne vous le cache pas.
15:41C'est mieux pour tout le monde,
15:42ça nous coûte moins cher, etc.
15:44Vous avez énormément de réorientation, aujourd'hui.
15:47C'est-à-dire que vous avez énormément d'étudiants.
15:49Tout à l'heure, je vous ai dit,
15:50sur Parcoursup, il y a un million d'étudiants.
15:52Sur le million d'étudiants...
15:54Un million de candidats, pardon.
15:55Sur le million de candidats sur Parcoursup,
15:57vous en avez 200 000 qui sont en réorientation.
16:00Vous vous rendez compte des proportions ?
16:01C'est gigantesque.
16:02Ça veut dire...
16:03Donc, je reviens à votre...
16:04Ils ont été mal orientés au départ ?
16:06Mais c'est pas mal orienté.
16:07C'est dans la nature humaine d'un étudiant.
16:08Aujourd'hui, vous avez sans doute remarqué
16:10qu'aujourd'hui, la génération qui se présente,
16:12justement, peut-être que ces choix
16:14sont un petit peu moins déterminés que les nôtres.
16:16Et effectivement, il y a beaucoup d'hésitations.
16:18Il y a beaucoup de tentatives.
16:20Et puis, je reviens en arrière, ça n'a pas marché.
16:21Et je refais autre chose.
16:22Et donc, les statistiques qui sont intéressantes,
16:24plutôt que de regarder le taux de succès en trois ans,
16:26moi, je vous invite plutôt à regarder...
16:29Globalement, vous avez des étudiants qui rentrent.
16:31Combien il y en a qui sortent diplômés ?
16:33Et là, les chiffres n'ont rien à voir.
16:34Ils sont bien plus élevés.
16:35Ils sont de l'ordre de 65 %, à peu près 70 %.
16:38Donc, je veux dire, c'est fondamentalement différent.
16:40Mais ça vous semble efficace, efficient ?
16:43Alors, après, je vais vous dire autre chose.
16:45Parce que ça, c'est ce que je vous ai dit.
16:46Enfin, tout à fait correct, bien sûr.
16:48À côté de ça, on a un autre problème.
16:50C'est qu'aujourd'hui, on a un baccalauréat
16:52qui est distribué avec une certaine bienveillance,
16:55qui est donné avec générosité.
16:57Trop facilement, je vous ai entendu hier, non ?
16:59Effectivement, on est sur des taux qui sont extrêmement élevés.
17:02Ça vous paraît bizarre, ça ?
17:03Mais ce n'est pas que ça me paraisse bizarre,
17:05c'est qu'à la fin, on a aussi des statistiques
17:07qui nous montrent, par exemple,
17:08que les bacheliers professionnels qu'on envoie en licence,
17:11et quelque part, vous savez qu'en fait,
17:12quand vous avez un bac,
17:13vous avez une garantie de poursuite d'études.
17:16Donc, ça veut dire, quelque part,
17:17si vous le demandez, voilà.
17:18Et donc, l'endroit où vous...
17:19Ce que j'entends dans vos propos,
17:20c'est qu'on donne le bac trop facilement.
17:22Mais probablement, évidemment.
17:24Évidemment que c'est un sujet.
17:26C'est un sujet qu'on donne le bac trop facilement,
17:27qui est 85% de l'études.
17:28Mais le sujet, ce n'est pas tellement
17:29d'avoir le bac trop facilement.
17:30Le sujet, c'est quoi ?
17:31C'est qu'on envoie aujourd'hui des étudiants,
17:34je prenais l'exemple de mes bacheliers professionnels
17:35qui vont en licence,
17:37le taux de réussite d'un bachelier professionnel
17:39qu'on envoie en licence,
17:40il est de l'ordre de 5%.
17:43Donc, ça veut dire que la sélection
17:44n'est pas assez faite au moment du bac ?
17:455%.
17:46Ça veut dire qu'il y a quelque chose
17:47de dysfonctionnel fondamentalement dans le système.
17:49Et c'est le bac qui est trop facile ?
17:51C'est probablement cette question-là.
17:52Ou en tout cas, et moi c'est pour ça,
17:53je plaide fondamentalement,
17:54et le Premier ministre n'avait pas dit autre chose,
17:56il faut mettre, pour des étudiants comme ceux-là,
17:58c'est-à-dire qui arrivent dans une licence
18:00et qui ont un bagage qui est probablement
18:02un peu faible ou pas adapté à la licence,
18:04il faut faire une année propédotique,
18:05c'est-à-dire une année des cours de musculation
18:07pendant un an.
18:08Stéphanie ?
18:09Vous avez annoncé aussi vouloir faire le tri
18:10dans les formations,
18:11notamment celles proposées par l'enseignement privé.
18:14Est-ce qu'il y a des abus ?
18:16Est-ce qu'il y en a plus dans certaines formations ?
18:18Et pour vous, qui est-ce qui en profite ?
18:20Oui, il y a des abus.
18:21Oui, il y a des abus, je le dis très clairement.
18:24Dans les formations privées ?
18:25Oui, bien sûr, le nombre de formations privées
18:28a explosé avec en particulier l'apprentissage.
18:31Et 40% c'est ça des formations proposées dans Parcoursup ?
18:33Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non,
18:35ce que je peux vous dire aujourd'hui,
18:36c'est que vous avez, le chiffre que je peux vous donner,
18:37c'est que vous avez à peu près un quart des étudiants
18:39aujourd'hui globalement qui sont dans des universités,
18:42enfin des universités, dans des écoles plutôt,
18:44qui sont des écoles qui sont privées sous statut très divers
18:47parce que ça peut être du privé lucratif, non lucratif,
18:51enfin bon, donc c'est très significatif.
18:53Et en fait, ces formations, le nombre de formations
18:56a explosé avec l'apprentissage.
18:58Donc il y en a qui en profitent, comme disait Stéphanie ?
18:59Oui, je vais vous donner des exemples, moi des exemples,
19:03et on en a parce qu'après ces étudiants-là
19:04qui sont perdus au bout de trois mois,
19:05il faut les récupérer à la petite cuillère, pardon,
19:07dans les rectorats et les remettre dans des universités
19:10ou dans des IBUT ou dans des BTS en cours d'année.
19:12C'est quoi ? C'est des formations qui vous disent
19:14ben venez chez moi, je vais trouver, ça ne va rien vous coûter,
19:18en plus vous aurez même un petit peu d'argent
19:19parce que j'ai des formations, je fais ça en apprentissage.
19:22Est-ce qu'il y a...
19:22Le jeune vient dans la formation,
19:24derrière, au bout de trois mois, on lui dit
19:26ah, ben on n'a pas trouvé l'entreprise qui fait l'apprentissage,
19:29mais vous pouvez rester chez nous, c'est 10 000 euros par an.
19:31Mais est-ce qu'il y a des groupes ?
19:33Donc tout ça, tout ça, tout ça.
19:33Voilà, Stéphanie.
19:34Et ça, évidemment, le problème...
19:36Alors attendez, je vais être clair aussi.
19:37Et quel...
19:38Non mais il n'y a pas de groupe spécifiquement,
19:40je vois bien venir, mais il n'y a pas de groupe spécifiquement.
19:43Vous voulez dire quoi ?
19:45Parce que vous nous entendiez dire Galiléo, peut-être ?
19:47Mais justement, je suis en train de vous dire justement non.
19:50La question n'est pas là.
19:52La question, c'est simplement, aujourd'hui,
19:53il y a des abus de temps en temps.
19:55Il faut qu'on soit capable de les réguler.
19:57Mais l'immense majorité,
19:59l'immense majorité des formations,
20:01qu'elles soient privées, lucratives ou non lucratives,
20:04mais sont d'excellents niveaux.
20:06Donc je veux dire, globalement,
20:07le but du jeu ici n'est pas du tout de fermer
20:09ou de réduire l'enseignement supérieur privé.
20:11Le but du jeu est de réguler le système.
20:14Et donc, quelque part, de labelliser,
20:15enfin d'avoir quelque part un label de qualité
20:18sur toutes les formations qui sont sur Parcoursup,
20:20c'est ça le projet de loi.
20:21Et est-ce qu'il n'y a pas un problème sur l'apprentissage ?
20:22Parce que depuis 2017,
20:23le pays a beaucoup développé l'apprentissage
20:25et il semblerait que c'est dans ce secteur-là
20:27qu'il y a beaucoup d'abus.
20:28Est-ce que vous vous estimez qu'il faut revoir la loi
20:30ou revoir en tout cas les conditions des apprentis ?
20:33Non mais je pense que, évidemment,
20:35l'apprentissage, comme il y avait beaucoup d'argent
20:38sur l'apprentissage,
20:39et c'est un formidable succès.
20:40Est-ce qu'il y en a trop ?
20:42Je n'irai pas là-dessus,
20:45mais je vous dirai simplement, moi,
20:46aujourd'hui, c'est un formidable succès.
20:48C'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est plébiscité
20:49par les entreprises et par les jeunes.
20:52Et par les écoles privées ?
20:54Et de temps en temps, par les écoles privées.
20:55Oui, mais de temps en temps, par les écoles privées.
20:58Tout ça me va bien, sauf quand il y a des abus.
21:00Et des abus, il y en a de temps en temps.
21:02Mais c'est marginal,
21:04ou c'est un système organisé ?
21:06Non, non, c'est marginal.
21:07Je pense que c'est marginal.
21:08Je n'ai pas de preuves que ce soit un système organisé.
21:11S'il y en a, évidemment, on sera très attentifs.
21:13Je pense que c'est marginal.
21:14Il faut être vigilant.
21:15Et c'est l'intérêt de tout le monde,
21:17de tout le monde,
21:18écoles privées,
21:19comme grandes universités,
21:21comme ministères,
21:22et comme, évidemment, les parents et les étudiants,
21:24de réguler le système.
21:24Hugo ?
21:25Justement, il y a une question de Tinkou dans le chat
21:27qui demande pour vous,
21:28est-ce que l'objectif du bac
21:29est de fournir un niveau minimum d'études
21:33au plus grand nombre
21:33ou de sélectionner les élèves adaptés
21:35à un enseignement supérieur classique ?
21:37Et si oui,
21:38que préconisez-vous de faire avec les autres,
21:40donc ceux qui n'ont pas le bac ?
21:41Alors, ça demande d'avoir un regard
21:44un peu de perspective.
21:47Historiquement, le baccalauréat,
21:48c'est quoi ?
21:48C'est le premier diplôme de l'enseignement supérieur.
21:51Vous rentrez, vous avez votre baccalauréat
21:53et donc derrière,
21:54eh bien, c'est une condition suffisante
21:56pour rentrer à l'université
21:59ou avoir une place quelque part
22:00dans une formation du supérieur.
22:02Ce concept-là, il date de très très longtemps.
22:06Le monde dans lequel on vit aujourd'hui
22:08a radicalement changé.
22:09On a 800 000 bacheliers par an,
22:13c'est absolument gigantesque.
22:16Donc, on voit bien que derrière,
22:18les questions ne sont pas les mêmes.
22:20Il n'est pas du tout question là
22:21de changer quoi que ce soit dans le système,
22:24mais une question qu'on peut légitimement se poser,
22:27je ne pense pas que ce soit
22:28dans le contexte politique qu'on connaît aujourd'hui,
22:30qu'on puisse se la poser avec sérénité.
22:32Une fois que j'ai posé toutes ces précautions,
22:34j'ai dit que je m'ai exprimé à titre personnel,
22:36je pense qu'effectivement,
22:38la question est-ce que le baccalauréat
22:39ne doit pas devenir un jour ou l'autre
22:41non pas un premier diplôme
22:43qui garantit l'accès à l'enseignement supérieur,
22:45mais simplement une forme de certificat
22:47qui garantit que vous avez eu un certain nombre,
22:49un socle de formation.
22:50Une sélection avant l'université, quoi.
22:51Oui, comme l'équivalent d'un brevet pour le collège,
22:54quelque part.
22:55Ça, je pense qu'effectivement,
22:56c'est un sujet qui, à un moment ou un autre,
22:58forcément, on devra se reposer la question.
23:00Encore une fois, je ne la pose pas maintenant
23:01et elle ne sera pas posée maintenant.
23:02Rémi.
23:02Les députés du socle commun,
23:04donc de votre famille politique,
23:05Charles Sitzetzul et Thomas Cazenave,
23:08pour ne pas les nommer,
23:08proposent de supprimer le crédit d'impôt
23:10sur les frais de scolarité dont bénéficiaient
23:12certains parents au moment d'inscrire leur enfant
23:14à l'université ou dans les grandes écoles.
23:16Est-ce que vous allez suivre leur avis ?
23:18À titre personnel, de nouveau,
23:19je trouve que c'est une bonne idée.
23:22Pourquoi ?
23:23Parce qu'aujourd'hui, ce crédit d'impôt,
23:25en fait, quand vous êtes boursier,
23:29vous ne payez pas de frais.
23:30Donc, les familles sont exonérées des frais.
23:33Très bien.
23:34Quand vous gagnez beaucoup d'argent,
23:36enfin, beaucoup d'argent,
23:36quand vous gagnez suffisamment d'argent,
23:38en fait, vous bénéficiez de cette niche fiscale
23:40et donc, quelque part,
23:42elle correspond peu ou prou aux frais d'inscription
23:45à l'université,
23:46vous ne payez pas les frais d'inscription.
23:47Et quand vous êtes entre les deux,
23:50là, vous les payez.
23:52Je ne suis pas sûr que ce soit
23:53quelque chose de socialement explicable.
23:56Ce n'est pas un cercle vertueux.
23:57En tout cas, c'est difficile à expliquer.
24:00Autre piste d'économie,
24:02il a été proposé par ces mêmes députés
24:03de restreindre les APL
24:05pour les réserver aux foyers de classe modeste
24:08ou classe moyenne.
24:09Pour les étudiants.
24:10Pour les étudiants.
24:11Est-ce que, là encore,
24:12vous êtes favorable à cette idée ?
24:14Moi, je trouve que c'est aussi des pistes
24:16qui mériteraient d'être examinés.
24:18Est-ce qu'il faut les examiner maintenant ?
24:19Est-ce qu'il faut les examiner plus tard ?
24:20Eux, c'est maintenant,
24:21parce qu'il faut faire 40 milliards d'économies.
24:22Oui, ça n'a pas échappé.
24:23Oui, donc, est-ce que c'est maintenant
24:24qu'il faut les...
24:25Je ne peux pas vous répondre
24:28à cette question-là,
24:28mais en tout cas,
24:30il me semble que c'est une question
24:30qui mérite d'être examinée.
24:31Les APL restent un sujet inflammable.
24:33On se souvient de la polémique
24:33sur les 5 euros ?
24:34Oui, oui, je me rappelle parfaitement
24:36de cette polémique, effectivement,
24:37à 5 euros, effectivement.
24:39Non, mais voilà,
24:39moi, je n'ai pas d'annonce à faire là.
24:40Non, mais ce que vous dites, en gros,
24:41c'est que ce n'est pas le moment
24:42d'ouvrir le dossier des APL.
24:44Non, je n'ai pas dit ça, moi.
24:45J'avais cru comprendre ça.
24:46Non, non, j'ai juste dit
24:46que c'était un sujet
24:47qui méritait d'être observé
24:48et d'être regardé.
24:49Donc, c'est une piste d'économie.
24:50Les APL entrent dans
24:52les pistes d'économie possibles.
25:01que la France ne doit pas
25:03fermer ses portes
25:04aux étudiants étudiants.
25:04Ah ben non, oui.
25:06Est-ce qu'il faut tous les accueillir ?
25:07Non, ce n'est pas ça
25:08que je dis non plus.
25:09Mais c'est qu'aujourd'hui,
25:11il me semble que tout le monde
25:12est d'accord pour dire
25:13qu'on veut refaire de la France
25:15un champion industriel,
25:17technologique et d'innovation.
25:19Je n'ai entendu personne
25:20dire le contraire de ça.
25:22Pour faire ça, moi, j'ai besoin
25:23de former des techniciens,
25:25des ingénieurs
25:26et des docteurs en sciences.
25:28Si je me...
25:29Excuse-moi, je vais être
25:30bêtement utilitariste.
25:31Si je me contente du vivier
25:33français et européen,
25:35je suis incapable
25:36de remplir ces formations.
25:39Incapable.
25:39Les doctorants, aujourd'hui,
25:41dans les labos de sciences,
25:4250% d'entre eux
25:44sont extra communautaires.
25:45Et dans les écoles d'ingénieurs,
25:47c'est 10%.
25:47Dans les écoles de commerce,
25:48c'est 20%, etc.
25:49On a cruellement besoin
25:51de talents qui viennent
25:52de partout dans le monde
25:53pour faire notre...
25:55Mais s'il ne faut pas
25:55tous les accueillir,
25:56comment vous faites la sélection ?
25:57Alors, ce n'est pas ça.
25:58Tous les accueillir...
26:00Maintenant...
26:00Parce que Béanger vous demandait,
26:01est-ce qu'il faut tous les accueillir ?
26:02Non, bien sûr.
26:02Alors, comment vous faites
26:03le choix, la sélection ?
26:04Cette sélection, aujourd'hui,
26:05elle est à la main
26:06des universités,
26:07des écoles
26:08qui doivent faire leur choix.
26:10Par nationalité ?
26:11Non, elles font...
26:12Enfin, chacun, aujourd'hui,
26:14est libre de faire...
26:15Donc, ça peut être aussi
26:16par nationalité.
26:16Ce n'est pas pour des étudiants
26:17en question ?
26:17Moi, je pense qu'effectivement,
26:18il faut qu'on réfléchisse.
26:19Il faut qu'on réfléchisse
26:20à accueillir,
26:22à affirmer d'abord
26:22de manière plus claire
26:23qu'il y a des secteurs
26:25où on a un besoin cruel,
26:26comme je viens de le dire ici,
26:27d'étudiants,
26:28et que là-dessus,
26:29il faut qu'on ouvre
26:30grand les portes.
26:30On en a juste affreusement.
26:31Donnez-nous un exemple.
26:32D'autres secteurs.
26:33Quel pays ?
26:34Quel secteur ?
26:35Je ne sais pas.
26:36Moi, par exemple,
26:36aujourd'hui,
26:37les étudiants qui viennent
26:38de Tunisie
26:39ou du Maroc
26:40en ingénierie
26:42sont excellents.
26:44Donc, il faut des étudiants
26:45tunisiens ?
26:45Mais évidemment.
26:47Mais évidemment.
26:48Sinon, vous en avez besoin.
26:50Si on veut parler
26:51d'autres polémiques,
26:51on veut construire
26:52des centrales nucléaires
26:52et les ingénieurs,
26:53ils sont où pour les construire ?
26:54On ne les a pas.
26:54Ils pourraient venir d'où
26:56les étudiants ?
26:56Donc, on en a besoin.
26:57On en a cruellement besoin.
26:58On n'a pas assez de gens
26:59aujourd'hui en France
27:00qui se dessinent
27:01vers les grandes disciplines
27:02scientifiques, par exemple.
27:04Donc, on en a cruellement besoin.
27:05Donc, il faut choisir
27:06nos disciplines.
27:06Il faut choisir des étudiants
27:07qui sont au top.
27:09Aujourd'hui, ils sont déjà...
27:10Globalement, il faut quand même
27:11avoir en tête que, globalement,
27:12les étudiants qu'on accueille
27:13en licence, par exemple,
27:14à l'université,
27:15qui sont des étudiants internationaux,
27:17réussissent mieux que les Français.
27:18Donc, ils ne sont pas du tout mauvais.
27:20Ils réussissent plutôt mieux.
27:21Mais je pense qu'on peut
27:22aller plus loin.
27:23Et puis, on a un troisième sujet,
27:25toujours à propos
27:25de cette question-là,
27:26c'est qu'on a trop
27:27d'étudiants internationaux
27:28qui sont précaires.
27:29Alors, justement, Pésangère ?
27:30C'est ça.
27:30Les chiffres de la FAGE,
27:31le syndicat étudiant,
27:32c'est 60% de précaires.
27:34Est-ce qu'il faut leur ouvrir
27:36les droits sociaux ?
27:38Les aides sociales ?
27:39Je pense que ce n'est pas comme ça
27:40qu'il faut raisonner.
27:41Parce que je pense que la question,
27:43c'est aujourd'hui,
27:44quand on accueille
27:45des étudiants internationaux,
27:46il faut être certain
27:47qu'ils sont capables
27:49de vivre en France.
27:50quand on les accueille
27:52en France...
27:52On ne peut pas les aider.
27:53...à leurs études.
27:54Ça ne veut pas dire...
27:55Il y a des bourses,
27:55déjà, aujourd'hui,
27:56qui existent,
27:56des bourses du Quai d'Orsay,
27:57par exemple,
27:58qui permettent de récompenser
27:59les meilleurs étudiants.
28:00Donc, ça existe déjà.
28:01Il y a aussi des bourses
28:02des gouvernements étrangers
28:05pour leurs étudiants
28:06qui viennent en France,
28:07etc.
28:08Et puis, il y a des gens
28:08qui viennent parce qu'ils ont
28:09les ressources familiales
28:10pour le faire.
28:11Tout me va.
28:12Et je suis prêt à réfléchir,
28:13à voir comment on fait plus,
28:14comment on accueille
28:15plus d'étudiants, etc.
28:16Y compris de donner des bourses
28:17à ces étudiants étrangers.
28:18Mais oui.
28:18Mais par contre,
28:18je ne veux plus
28:19qu'on accueille
28:20des étudiants internationaux
28:21qui sont dans la précarité
28:22ou dans la très grande précarité.
28:24Pourquoi ?
28:25Non, mais ils peuvent être
28:25précaires et bons.
28:26Donc, comment vous les aider ?
28:27Bien sûr.
28:27Ceux-là, ils peuvent avoir une bourse.
28:29Mais on a aussi...
28:30Évidemment, je veux dire,
28:31il faut être ouvert
28:31sur ces questions-là.
28:32Mais on a aussi, aujourd'hui,
28:34des étudiants qui arrivent.
28:35Vous savez qu'il y a un système,
28:36en fait, quelque part,
28:37ils doivent démontrer
28:38qu'ils ont un certain niveau
28:40sur leur compte
28:41au moment d'obtenir
28:42leur autorisation
28:44à s'inscrire en France.
28:46Mais ce système ne suffit pas.
28:47Donc, il faut le revoir.
28:48On n'exige pas
28:49des étudiants français.
28:49On est d'accord.
28:50Non.
28:51Ni communautaire.
28:52Ça ne pose pas de problème.
28:54C'est simplement, quelque part,
28:55il y a un droit
28:55qui est le même
28:56pour tous les étudiants communautaires
28:57de France et de toute l'Europe
28:59et qui peut être différent
29:00selon d'autres.
29:01Il y a des droits
29:02qui sont différents
29:03selon votre origine.
29:04Ça fait partie des choses.
29:05Est-ce que dans le contexte actuel...
29:07C'est aussi,
29:08et en tête aussi,
29:09que derrière,
29:10il y a la question
29:10de qui contribue
29:11à travers l'impôt
29:12au coût de la scolarité.
29:13Un petit mot
29:13avant de passer à la parole.
29:14Stéphanie,
29:14est-ce que dans le contexte actuel,
29:16les étudiants algériens
29:17seront toujours
29:18les bienvenus en France ?
29:19Oui.
29:20Je pense que là,
29:20le contexte,
29:21cette question-là,
29:22dépasse un tout petit peu
29:23effectivement simplement...
29:24Il peut y avoir des conséquences
29:25sur les visas.
29:26Bien sûr,
29:26elle peut avoir des conséquences,
29:27mais en tout cas,
29:28du simple point de vue
29:29de l'enseignement supérieur
29:30et de la recherche,
29:31aujourd'hui,
29:31on a effectivement
29:32des étudiants algériens.
29:33Et qui sont toujours
29:33les bienvenus en France.
29:34Et qui actuellement
29:35sont toujours les bienvenus
29:35en France.
29:36Stéphanie ?
29:37On a parlé des étudiants,
29:37on va parler des chercheurs.
29:38Oui.
29:39Après les attaques
29:40sur la recherche de Donald Trump,
29:41après les coupes
29:42dans les crédits
29:43des universités américaines,
29:44le gouvernement avait lancé
29:44un plan d'accueil
29:45des chercheurs américains.
29:46Emmanuel Macron avait même dit
29:47l'Europe doit être un refuge.
29:49Pouvez-vous nous dire
29:50combien de chercheurs américains
29:52ont été accueillis en France
29:53et où ?
29:54Alors, en fait,
29:55vous vous rendez compte
29:56qu'aujourd'hui,
29:57on est à...
29:58C'était il y a quoi ?
29:59Deux mois ?
29:59Début mai.
30:00Oui, c'est ça.
30:01Trois mois,
30:01deux mois et demi.
30:04Vous ne déménagez pas
30:05de Californie
30:07à Marseille
30:08en lâchant votre job
30:10et tout ça
30:11en deux mois et demi.
30:12Mais ça, c'est bien clair.
30:13Et ça, c'était...
30:15On était...
30:16Donc, aujourd'hui,
30:17on est dans un moment
30:18où on est en train
30:18de construire les candidatures.
30:20Il y a des candidatures...
30:21Mais est-ce qu'il y a
30:21de la demande ?
30:22Est-ce que vous avez
30:22beaucoup de demandes ?
30:23Ah oui.
30:24Ah oui.
30:24Je prenais l'exemple de Marseille,
30:26c'est plus de 1 000
30:27ou 1 500 candidatures
30:29qui sont arrivées
30:29à l'Université de Marseille.
30:301 500 candidatures
30:31pour combien
30:31qui seront retenus ?
30:33Ça va dépendre.
30:34En fait, ça se fait
30:34en deux temps.
30:35Ça veut dire que d'abord,
30:36il y a l'Université d'Aix-Marseille
30:37qui va sélectionner
30:39les candidats
30:39qui vont les intéresser.
30:41Et puis, après,
30:42là-dessus,
30:42ils viendront nous proposer
30:43les dossiers
30:43et on les confidencera
30:44à hauteur de 50 %.
30:46Et Emmanuel Macron...
30:46Tout ça va prendre
30:47quelques mois.
30:49Et c'est bien normal.
30:50Vous vous rendez compte
30:51que si vous expatriez
30:51en Australie,
30:53au bout du monde,
30:53vous ne faites pas ça
30:54en un claquement de doigts.
30:55C'est vrai qu'ils font,
30:55mais ils ont parfois
30:56des surprises.
30:56Stéphanie ?
30:57Emmanuel Macron avait promis
30:58à cette occasion
30:59100 millions d'euros.
31:00Est-ce qu'ils ont été débloqués
31:02et à quoi servent-ils ?
31:03Ils servent exactement
31:04à ce que j'ai dit.
31:05C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
31:06quand le président
31:07d'Aix-Marseille-Université
31:08vient avec son...
31:10Je ne sais pas,
31:10sa dizaine ou sa quinzaine
31:12ou sa vingtaine
31:12de candidatures,
31:14de chercheurs
31:15et avec son environnement,
31:16eh bien,
31:16on les examinera
31:17et on les cofinancera
31:18à hauteur de 50 %.
31:19Il n'y a qu'Aix-Marseille ?
31:20Non, non,
31:20mais c'est l'exemple
31:20d'Aix-Marseille.
31:21On pourrait parler
31:22de Centrale,
31:23on pourrait parler de PSL.
31:25Aujourd'hui,
31:25je pense qu'on a...
31:27Je n'ai pas le chiffre
31:28en tête,
31:29mais j'ai envie de dire
31:29qu'on a une vingtaine
31:30ou une trentaine
31:31d'établissements
31:32qui sont motivés
31:32aujourd'hui
31:33sur ces questions-là.
31:34Donc,
31:34je ne suis pas du tout inquiet
31:35sur le fait
31:36que ça va fonctionner ou pas.
31:37Donc,
31:38c'est sûr que ça va fonctionner.
31:39On a beaucoup de candidatures.
31:40C'est une vraie opportunité.
31:43C'est de l'argent en plus.
31:44Je voudrais quand même le dire.
31:45C'est-à-dire que c'est de l'argent
31:45qui vient en plus du budget
31:46qu'on a habituellement
31:48pour l'enseignement supérieur
31:49et la recherche.
31:49Et au-delà de ça,
31:50il y a 500 millions d'euros
31:51qui viennent au niveau européen
31:52pour compléter ce même dispositif.
31:53Hugo ?
31:54Oui,
31:54M. le ministre,
31:54il y a une question dans le chat,
31:56plutôt un témoignage de Stéphane
31:57qui dit
31:58j'ai beaucoup de jeunes collègues
31:59et encore plus de CV
32:00qui débarquent des facs du Maghreb.
32:02Et c'est une question que je me pose.
32:03Est-ce que l'on ne pillerait pas
32:04les cerveaux de ces pays-là,
32:05études payées par leurs pays,
32:06mais ils font de la richesse en France ?
32:10Est-ce que vous...
32:11Je pense que...
32:12Non, mais je comprends parfaitement
32:13cette question.
32:14Elle est légitime.
32:16Dans le monde de la recherche
32:17et de l'enseignement supérieur,
32:19la circulation des cerveaux,
32:21elle est simplement indispensable.
32:24On ne fait pas de la recherche
32:25juste entre Français
32:26ou juste entre la France et l'Allemagne
32:29parce qu'on se ressemble assez
32:30pour avoir des échanges qui sont...
32:32Ce n'est pas vrai.
32:33La recherche, elle est internationale.
32:35Et donc, oui, effectivement,
32:37on a des étudiants
32:38qui viennent des pays du Sud
32:39et qui viennent massivement en France
32:41et qui souvent repartent,
32:43très majoritairement repartent.
32:45On a aussi beaucoup...
32:46On a des étudiants chinois,
32:47on a des étudiants américains
32:48qui viennent et qui repartent.
32:50Nous-mêmes, nous avons des étudiants,
32:51nous avons des chercheurs
32:52qui vont aux Etats-Unis
32:52et qui reviennent.
32:54Et ça, c'est normal.
32:55Et à la fin,
32:55quand on regarde le bilan de tout ça,
32:57c'est un bilan qui est plutôt favorable
32:58pour la France
32:59et je pense qu'il faut l'assumer clairement.
33:00La circulation des cerveaux,
33:01c'est bon pour la recherche.
33:02Vous parliez d'argent tout de suite.
33:03On parle beaucoup du budget.
33:04Juste une question de Rémi là-dessus.
33:0640 milliards à trouver.
33:06Sur la préparation du budget
33:07dont on sait qu'il va être très difficile,
33:09est-ce que vous avez obtenu
33:09des garanties de François Bayrou
33:10sur le fait que la recherche
33:13et l'université
33:14ne seront pas victimes
33:15de coupes claires ?
33:17Je pense déjà que si François Bayrou
33:18a des garanties à donner,
33:19c'est à lui de les donner.
33:20Ce n'est pas moi
33:21qui vais faire les annonces à sa place.
33:22Évidemment.
33:23Non, ce que je veux dire,
33:24c'est que nous avons devant nous
33:26une loi de programmation de la recherche.
33:30Vous savez, aujourd'hui,
33:30il y a quatre lois de programmation
33:32qui sont aujourd'hui la défense,
33:34l'intérieur, la justice et la recherche.
33:36Pourquoi est-ce qu'il y a
33:37cette loi de programmation de la recherche ?
33:40La France investit 2,2% de son PIB
33:43sur les dépenses de recherche,
33:45aussi bien la recherche publique
33:47que la recherche privée.
33:50C'est dramatiquement bas.
33:53Dramatiquement bas.
33:54On est en position de décrochage.
33:57On reste une grande puissance scientifique
33:59du fait de notre histoire, etc.
34:01Mais c'est très, très bas.
34:03L'Allemagne est à 3%.
34:04Ils visent 3,5%.
34:06Israël doit être à 5 ou 6%.
34:08La Suisse, pareil.
34:09Donc, s'il doit y avoir de l'économie,
34:10ce n'est pas là-dessus qu'il faut les faire.
34:11Alors, pourquoi je vous dis ça ?
34:12Pour ça ?
34:13Ce n'est pas pour défendre simplement
34:14le budget du CNRS
34:16ou de tel laboratoire, etc.
34:18C'est parce qu'en fait,
34:19derrière la recherche,
34:20derrière la recherche,
34:22il y a l'innovation
34:22et il y a l'industrie.
34:23Donc, ce n'est pas le moment
34:24de renier sur ce budget-là ?
34:25Mais non, bien sûr que non.
34:25Il n'y a pas d'économie
34:26sur l'université non plus ?
34:28Alors, je reviendrai après
34:29sur la question...
34:30De toute façon,
34:30je ne suis pas en train
34:31d'annoncer un budget quelconque.
34:32Mais fondamentalement,
34:33cette question de la recherche,
34:35et je pense que c'est un sujet,
34:36on n'en parle pas assez,
34:37parce qu'on parle de beaucoup de choses
34:38dans l'hémicycle, évidemment.
34:40Et moi, je pense que ça,
34:40c'est un sujet qui est un sujet de fond
34:42et qui définit l'avenir de notre pays
34:44dans les 10, 20 ans qui viennent.
34:46Et si on veut penser
34:47à l'avenir de nos enfants,
34:48moi, je vous donne un conseil,
34:49pensez à la recherche,
34:50pensez à l'innovation,
34:50parce que c'est l'industrie...
34:51Et ne faites pas d'économie là-dessus.
34:54C'est ce que j'entends.
34:55C'est ce qu'Elisabeth Borne,
34:56votre ministre de Tutelle, a dit.
34:57C'est vrai.
34:58Alors, vous voyez,
34:58on est tous d'accord.
34:59Elle a dit ça.
35:00Mais bien sûr,
35:01je pense que c'est fondamental
35:02de garder une vraie ambition.
35:04Absolument.
35:04Il faut l'argent avec.
35:05Mais vous voyez,
35:05la question, c'est
35:06est-ce qu'on veut une France
35:06qui est une France innovante,
35:07une France d'industrie et de recherche,
35:09ou est-ce qu'on veut simplement
35:10se contenter,
35:10mais c'est très bien aussi,
35:12d'une France des châteaux de la Loire ?
35:13J'adore les châteaux de la Loire.
35:14Mais je veux dire,
35:14ça ne peut pas être que ça.
35:16Ces derniers jours,
35:17en tout cas,
35:17des tensions sont apparues
35:18entre différentes tendances
35:19au sein du gouvernement.
35:20La tribune de Bruno Retailleau,
35:21votre collègue ministre de l'Intérieur,
35:22président des Républicains,
35:23contre le subventionnement
35:24de l'éolien et du solaire,
35:25a notamment fait réagir
35:26dans les rangs macronistes.
35:29Stéphanie ?
35:29On vous a vu très en colère
35:31en réaction à cette tribune.
35:32Pourquoi ?
35:34Non, je ne suis pas très en colère,
35:35mais je pense que simplement,
35:37ce qui est fondamental,
35:38c'est que si on revient sur les faits,
35:40aujourd'hui,
35:45une part de notre énergie est électrique.
35:47Demain, cette part va augmenter.
35:49Pourquoi ?
35:49Parce qu'on a tous envie
35:50de réduire notre dépendance
35:51aux hydrocarbures,
35:52pour les raisons qu'on connaît tous,
35:54dépendance géostratégique,
35:55les coûts, l'instabilité,
35:57le CO2, tout ça.
35:58Donc, on a envie de réduire tout ça.
36:00Donc, la part de l'électricité
36:01va augmenter.
36:03En passant,
36:03elle est à 30% aujourd'hui
36:04des dépenses globales électricité.
36:06Peut-être qu'à long terme
36:08ou à moyen terme,
36:09elle sera à 50%.
36:10C'est un effort considérable.
36:12Est-ce qu'on peut couvrir ça
36:13simplement avec du nucléaire ?
36:15La réponse est simplement non.
36:17On n'en est pas capable.
36:19Aujourd'hui,
36:19on n'est pas capable de construire
36:21suffisamment...
36:21Même avec la relance du nucléaire ?
36:22Mais non, bien sûr que non.
36:23Même en intégrant la relance du nucléaire,
36:25où déjà,
36:25on a mis honnêtement
36:26à fond les manettes,
36:27sur le sujet.
36:28Et moi,
36:29je suis le premier à défendre ça.
36:30Je n'ai aucun problème
36:32avec le nucléaire.
36:32Vraiment aucun.
36:33Comment vous qualifieriez
36:34la position de Bruno Retaille ?
36:36C'est idéologique,
36:37c'est diplomatique.
36:37Juste pour aller au bout,
36:38une fois que vous avez fait ça
36:39et que vous avez fait le constat
36:40qu'on fait le maximum
36:41sur le nucléaire,
36:41si vous voulez quand même
36:42arriver à croître
36:44en électrique,
36:45eh bien,
36:46mais ce n'est même pas
36:47une position d'être écolo
36:48ou pas écolo.
36:48Le seul moyen
36:49qu'on a aujourd'hui,
36:50c'est d'utiliser l'éolien
36:52et en particulier...
36:53D'accord.
36:53Mais revenons à Bruno Retailleau,
36:54il a une position...
36:55Donc c'est très pragmatique.
36:56Alors, si vous êtes pragmatique,
36:57lui...
36:57Moi, je suis un ingénieur
36:58bêtement pragmatique.
36:59Si vous êtes pragmatique,
37:00alors c'est un idéologue, lui ?
37:02Non, mais je pense qu'il a voulu répondre
37:05à un moment ou à un autre,
37:06effectivement,
37:06à des sollicitations
37:07d'une partie de son électorat,
37:08probablement sur le sujet,
37:09mais c'est pas...
37:10Vérangère, une question.
37:11Est-ce que ça pose une question,
37:12in fine,
37:13d'ailleurs, certains la posent.
37:14Emmanuel Macron a dit,
37:15on m'a demandé aux ministres
37:16de continuer à s'occuper
37:17de leur dossier à eux.
37:19Est-ce que vous considérez,
37:20comme Laurent Saint-Martin,
37:21par exemple,
37:22est-ce que ça vous gêne,
37:23finalement,
37:23qu'il reste au gouvernement ?
37:24Non, mais moi,
37:25je crois fondamentalement
37:26à la parole du président
37:27de la République
37:28et je pense qu'effectivement,
37:30il faut qu'on se focalise
37:31ou qu'on reste focus
37:32sur nos dossiers.
37:33Moi, je me permets
37:33de m'exprimer sur le sujet
37:34parce que, effectivement,
37:36derrière, il y a de la science,
37:37il y a de la technologie
37:37et il y a simplement,
37:39quelque part,
37:39un rappel aussi
37:40à la réalité technique des faits.
37:43Donc c'est un rappel
37:44à la réalité technique
37:45en destination de Bruno Retailleau.
37:46La technique des faits,
37:47c'est qu'on a besoin,
37:49évidemment, du nucléaire,
37:50mais on a besoin
37:50de toutes les autres énergies.
37:51Et à ce niveau de désaccord,
37:52ça ne pose pas problème
37:53à un moment ?
37:53Non, je pense que tout ça
37:54est derrière nous aujourd'hui.
37:56Déjà ?
37:57Ça ne fait que trois jours,
37:58ce n'est pas la peine d'en parler.
37:59Rémi ?
37:59Sur notre sujet,
38:00la loi contre l'antisémitisme
38:01à l'université
38:01a été adoptée le 4 juillet.
38:03Est-ce qu'il y a
38:03beaucoup de cas avérés ?
38:05Vous les avez quantifiés ?
38:07Alors, je pense que oui,
38:08on a une cinquantaine
38:10de cas avérés
38:11à l'université
38:12qui remontent.
38:13Moi, je suis très vigilant
38:15sur le dernier mot
38:16que j'ai prononcé,
38:16c'est-à-dire qui remontent.
38:18Parce que je pense
38:18que c'est malheureusement
38:20le sommet de l'iceberg
38:21qui dépasse.
38:23Et qu'à côté de ça,
38:23quand on interroge
38:24des jeunes,
38:25des jeunes qui sont juifs
38:26à l'université,
38:29eh bien,
38:29ils nous expliquent tous
38:30qu'à un moment ou à un autre,
38:31enfin, pas tous,
38:32mais à une écrasante majorité,
38:33qu'à un moment ou à un autre,
38:35ils ont été mal à l'aise
38:36ou ils ont subi des remarques
38:37ou des faits antisémites.
38:40Donc, les cas avérés,
38:41c'est un élément,
38:42mais ça ne suffit pas.
38:42Donc, il faut être
38:44totalement intransigeant
38:46sur cette question-là.
38:47L'antisémitisme n'a pas sa place
38:49à l'université.
38:50Et la loi qui a été adoptée,
38:53elle permet,
38:54elle donne les moyens
38:55aux présidents de l'université
38:57de lutter efficacement
38:58sur des sanctions
39:00pour les élèves.
39:00– Et pourquoi une nouvelle loi ?
39:01Justement,
39:02parce qu'il y a eu
39:02beaucoup de lois
39:03qui ont été faites
39:03et qui ont été adoptées
39:04ces dernières années.
39:05Pourquoi il fallait...
39:06– Contre le racisme
39:06ou contre l'antisémitisme ?
39:08Pourquoi une de plus ?
39:09– Parce que la mesure principale,
39:11aujourd'hui,
39:11on constatait
39:12que les mesures disciplinaires
39:14arrivaient beaucoup trop tard
39:16et étaient souvent
39:17pas prises de manière
39:18très efficace.
39:20– Mais est-ce qu'à l'inverse,
39:20elles ne peuvent pas être arbitraires ?
39:22Trop rapides ?
39:24– Non,
39:24je crois que ce n'est pas
39:25vraiment le cas aujourd'hui.
39:26– Mais est-ce qu'elles pourraient
39:27ne pas devenir trop rapides ?
39:29– Non, parce que vous savez,
39:30derrière,
39:30il va y avoir un juge administratif
39:32qui va être en charge
39:33de présider cette commission.
39:35Donc déjà,
39:36c'est quand même une garantie
39:37qui est extrêmement forte.
39:39Et puis à côté de ça,
39:39vous avez des procédures d'appel.
39:41Donc tout ça est quand même
39:42très, très encadré.
39:43Je n'ai aucun doute là-dessus.
39:45Mais je pense
39:45qu'on ne peut pas être...
39:47On ne peut pas attendre
39:47des années
39:48pour prendre une sanction disciplinaire
39:50dans un établissement.
39:51Ça n'a aucun sens.
39:51– Mais qu'est-ce que vous visez
39:52comme acte antisémique,
39:53précisément ?
39:54Au-delà de la violence,
39:54etc.
39:55Bien entendu, Stéphanie,
39:56notamment sur ce sujet.
39:58– On entend des craintes
39:59du côté de la France insoumise
40:00qui a déposé un recours
40:01au Conseil constitutionnel
40:02en estimant que cette nouvelle loi
40:04pourrait restreindre
40:05la liberté d'expression
40:06des étudiants,
40:07leur mobilisation,
40:09notamment en soutien à la Palestine.
40:10Est-ce qu'il n'y a pas
40:11un risque là ?
40:12– Non, honnêtement,
40:13c'est simplement en gros...
40:15D'abord, c'est une commission
40:16qui est une commission disciplinaire
40:17qui applique quelque part
40:18les règlements intérieurs
40:19et qui applique le droit
40:21et qui est présidée
40:21par un juge administratif.
40:22Il y a des instances d'appel.
40:26Enfin, tout ça est parfaitement encadré.
40:27Enfin, je m'en remets évidemment
40:28à la sagesse du Conseil.
40:30– Sur un autre sujet,
40:31vous étiez au Conseil national
40:33de défense
40:34à propos de ce rapport
40:35sur l'antrisme
40:36des frères musulmans
40:36dans le pays.
40:38Est-ce qu'il y a de l'antrisme
40:39des frères musulmans
40:40à l'université française ?
40:42– Alors, à l'université,
40:45aujourd'hui, nous avons...
40:47Alors, à la fois,
40:47je pense qu'il faut être
40:48hyper vigilant
40:49et vérifier que ce qui s'y passe
40:52est conforme au droit
40:53et conforme à la loi
40:54et être systématiquement
40:56extrêmement ferme
40:57quand on a des débordements
40:58ou qu'il y a des choses
41:00qui ne le sont pas.
41:01Ça, c'est très clair.
41:02Donc, après,
41:04oui, on a des universités
41:05qui sont très politisées.
41:07Politisées,
41:08enfin,
41:08ou plutôt des départements
41:09d'universités,
41:10c'est-à-dire des petits morceaux
41:11d'universités
41:11qui sont à la fois
41:12très visibles,
41:14puisque c'est souvent
41:15des instituts d'études politiques...
41:18– Et politisées,
41:18ce n'est pas un délit ?
41:19– Non.
41:20Non, non, bien sûr.
41:20Qui sont très politisées,
41:21parfois qui vont très, très loin
41:23et qui amènent...
41:24Qui sont militants
41:24et parfois,
41:25il y a de l'agressivité
41:26et parfois,
41:26ça dérape jusqu'à
41:27des blocages
41:29qui peuvent être
41:29un peu violents.
41:29– Mais est-ce que c'est
41:30de l'entrée ?
41:31– Et ça, ça a toujours été...
41:32Enfin, il y a une histoire
41:33autour de ça.
41:33– Oui, il n'y a rien
41:34de nouveau là-dessus.
41:34– Il n'y a rien de nouveau
41:35là-dessus.
41:36Je veux dire,
41:36enfin, c'était...
41:37Ça nous ramène au Khmer Rouge,
41:38ça nous ramène...
41:39Il y a toute cette histoire
41:41qui est là au sein...
41:42Et d'ailleurs,
41:42c'est les mêmes universités
41:43et c'est les mêmes
41:44départements universitaires.
41:45– Il y a des histoires.
41:45– C'est l'histoire.
41:46– Ça n'a pas changé.
41:46– C'est l'histoire.
41:47– À côté de ça,
41:48effectivement,
41:48il y a des gens
41:49qui sont très sensibilisés
41:50aux questions des diversités
41:52et en particulier
41:53à la manière
41:53dont les diversités
41:54sont ressenties
41:55par des communautés religieuses
41:57qui sont en particulier
41:58la communauté musulmane.
42:00Bon.
42:00Maintenant,
42:01est-ce que derrière tout ça,
42:02il y a un amalgame
42:02de temps en temps
42:03qui est fait par certains
42:04en parlant d'islamo-gauchisme ?
42:06Ce terme-là
42:11universitaire,
42:12il n'est même pas bien défini.
42:13Donc, cette notion
42:14n'existe pas.
42:15Donc, j'ai envie de dire
42:16autant oui,
42:17il y a des abus
42:18et il faut être
42:18extrêmement vigilant.
42:20Autant se dire
42:20qu'il y a un mouvement
42:21qui est conçu
42:23pour prendre le pouvoir
42:24au sein des universités,
42:25un mouvement islamo-gauchiste
42:27qui serait là
42:27en train de vouloir
42:28prendre le pouvoir
42:29au sein de telle
42:30ou telle université.
42:31Non, je ne crois pas
42:32que ce soit la réalité.
42:33On est très vigilant.
42:34Mais moi, ce que je veux être...
42:35– Donc, quand on dit
42:35islamo-gauchisme,
42:36ça ramène,
42:37comme disait Stéphanie,
42:38aux frères musulmans.
42:39Donc, il n'y a pas,
42:40ça n'existe pas l'université.
42:41– En tout cas,
42:41pas de manière structurée
42:42et visible.
42:43On peut évidemment
42:44avoir des cas,
42:44je n'ai aucun doute là-dessus.
42:46Et je pense que ces cas-là,
42:47évidemment,
42:48il faut être extrêmement ferme
42:49là-dessus.
42:50Mais à côté de ça,
42:50moi, le travail,
42:51c'est aussi d'avoir
42:52une vraie liberté d'expression
42:53au sein des universités.
42:54– Mais quel retournement
42:55Jean-Michel Blanquer
42:55pendant des années
42:56a parlé d'islamo-gauchisme.
42:57Vous vous dites
42:57qu'il s'est trompé
42:58pendant 5 ans.
42:58– Jean-Michel Blanquer
42:59est un ami
43:00que j'apprécie beaucoup.
43:02– Il s'est trompé pendant 5 ans.
43:03– Je n'avais pas oublié
43:04de le lui dire précédemment.
43:06– Bérangère ?
43:07– Vous êtes ministre
43:08depuis 7 mois.
43:09Vous veniez du CNES,
43:11le Centre d'études spatiales.
43:13Vous n'avez pas pris de carte
43:14dans aucun parti,
43:15ni Renaissance,
43:15ni LR,
43:16ni ailleurs.
43:17J'ai envie de vous demander
43:18quel bilan et quel regard
43:19vous avez sur ce drôle de monde
43:20dans lequel vous avez atterri,
43:21le monde politique ?
43:22Tout à l'heure,
43:22vous avez dit
43:23beaucoup d'égo,
43:23par exemple, déjà.
43:25– C'est un monde
43:26que je connaissais quand même
43:26un petit peu.
43:28– Pas pratiqué de la même façon.
43:29– Pas pratiqué de la même façon
43:31puisque j'avais eu l'occasion
43:32dans ma carrière
43:32d'être directeur de cabinet.
43:34Donc voilà,
43:35j'avais vu un petit peu
43:36le mode de fonctionnement.
43:37Ce qui est sûr,
43:38c'est que là,
43:38on est dans un moment politique
43:39qui est quand même
43:39très particulier
43:40avec des tensions
43:41qui sont quand même
43:42très très fortes,
43:43avec des prises de positions
43:44politiques qui sont souvent
43:46des positions de très court terme.
43:49Moi, comme scientifique,
43:50j'ai envie de vous dire
43:51parce que ma carrière,
43:52c'est une carrière
43:52de scientifique et d'ingénieur.
43:53Ce qui me choque le plus
43:56ou qui m'interpelle le plus
43:58dans le mode de fonctionnement
43:59que je constate aujourd'hui,
44:01c'est le court-termisme
44:03en fait des chocs d'opinion.
44:08C'est-à-dire que des débats
44:09qui sont des débats
44:09qui se réduisent
44:10à quelques secondes
44:11sur un plateau de télé
44:12où on essaye de résumer…
44:13– Je veux dire,
44:14vous avez enterré
44:14la polémique bretaillot
44:15en trois jours.
44:16– Oui,
44:16mais ce que je veux dire,
44:17c'est qu'on essaye
44:18de résumer un débat
44:19comme celui de l'énergie
44:20en quatre phrases.
44:22C'est un débat
44:22qui est d'une complexité infinie.
44:24Alors pardon,
44:24je sais que ce n'est pas populaire
44:25de le dire ça,
44:26mais on ne peut pas résumer
44:28la complexité du monde
44:29et le monde est complexe.
44:31Le monde technologique
44:32du monde est complexe,
44:34on ne peut pas le résumer
44:35en deux mots.
44:35– Rapidement.
44:36– Et vous avez
44:37votre responsabilité
44:38comme journaliste,
44:39il faut que vous invitiez
44:40plus de scientifiques,
44:41plus d'ingénieurs,
44:42plus de déchétiens
44:42pour vous parler de science.
44:44– Non, mais ce n'est pas faux.
44:45– Il y en a un
44:45qui fonce vers la politique
44:47et qui vient un peu
44:47du même monde,
44:49c'est Elon Musk.
44:51Et comme vous le connaissez
44:51quand même,
44:52vous l'avez un peu fréquenté
44:53dans vos fonctions précédentes
44:54en a envie de savoir,
44:56vous savez qu'il a créé son parti,
44:58qu'il veut rivaliser avec Trump,
45:00c'est courageux de sa part ?
45:01– Alors j'ai croisé
45:01Donald Trump,
45:02je ne le connais pas,
45:03enfin je n'ai jamais eu
45:04l'occasion d'avoir...
45:05– Non mais Elon Musk.
45:05– Pardon, excusez-moi,
45:06oui, Elon Musk,
45:08absolument.
45:08– C'est courageux
45:10ce qu'il fait là
45:10de vouloir créer un parti
45:12contre Donald Trump ?
45:13– Je ne saurais pas qualifier
45:15cette démarche,
45:17je pense qu'il veut créer
45:18un parti qui est centré
45:20autour de ses idées
45:20très libertariennes
45:21qui sont extrêmement fortes
45:23et effectivement,
45:24ce n'est pas celle
45:25du parti républicain,
45:26ça je dirais,
45:27il me semble effectivement
45:27un observateur,
45:29même naïf comme moi,
45:30peut se rendre compte,
45:31visiblement,
45:32en tout cas,
45:32Elon Musk s'en est rendu compte.
45:34– Est-ce qu'il vous épate
45:35Elon Musk ?
45:36– Il a un côté,
45:37qu'on l'aime
45:39ou qu'on ne l'aime pas,
45:41il a un côté fascinant
45:42à la fois dans son égo
45:44surmultiplié justement
45:46et sa capacité à prendre risque.
45:49– Il apporte quoi ?
45:49– Il apporte quoi ?
45:50À la politique, je ne sais pas,
45:51mais à la technologie,
45:53il a remis l'espace
45:54au cœur des débats.
45:56L'espace, c'était un sujet
45:57qui intéressait moins.
46:00Il a refait rêver
46:01la Terre entière
46:02autour du spatial,
46:03autour de rêves
46:03qui sont,
46:04pour un certain nombre
46:05de ses rêves,
46:06des chimères,
46:06mais enfin bon,
46:07aller vivre sur Mars,
46:08etc.,
46:09tout ça n'existe pas
46:10et là,
46:10c'est l'ancien président
46:11du CNES qui vous parle.
46:13– Il n'y a pas de martiens quoi ?
46:14– Non seulement,
46:16il n'y a pas de martiens,
46:17mais surtout,
46:18Mars n'est pas
46:18un endroit désirable.
46:19Pour vivre.
46:21Enfin, je vous déconseille
46:22fondamentalement.
46:23– Ce n'est pas prévu.
46:24On va recevoir maintenant
46:25l'invité qui va débattre
46:26face à vous dans deux minutes.
46:27Il va être question
46:27d'intelligence artificielle.
46:29Autre sujet
46:29qui n'est pas seulement
46:30une question de technologie,
46:31mais aussi philosophique.
46:32Et le portrait
46:33de notre invité
46:33est signé Marco Pommier.
46:36Face à vous,
46:37Philippe Baptiste,
46:38une philosophe engagée,
46:40un esprit critique
46:41qui explore les enjeux
46:42de la technologie,
46:44de l'intelligence artificielle
46:45sur notre quotidien.
46:47journaliste,
46:48rédactrice en chef
46:49des magazines
46:50philonomistes
46:51et philosophie magazine.
46:53Son actu
46:54est marquée
46:55par cet ouvrage
46:56qu'elle a coordonné
46:57« Le sens de la tech »,
46:59deuxième tome
47:00dans lequel nous suivons
47:01une série de dialogues
47:02entre penseurs
47:03et dirigeants
47:04du monde économique
47:05sur les révolutions numériques
47:07en cours.
47:07Serons-nous à la hauteur
47:09et capables
47:10de penser
47:10les progrès technologiques
47:11comme des progrès
47:12tout court ?
47:13D'imaginer
47:14une société épanouie
47:15et un monde
47:16dans lequel nous prendrons
47:17le temps de vivre
47:17malgré l'accélération ?
47:19Telle est la question
47:20dans un monde
47:21où la technologie
47:22n'est pas forcément
47:23considérée
47:24comme un progrès
47:25et connaît
47:26un bouleversement majeur
47:27nommé IA
47:28avec une crainte
47:30que cette intelligence
47:31artificielle
47:32vole nos emplois
47:33dans l'industrie
47:34ou même
47:34dans le secteur tertiaire
47:36alerte notre invitée
47:37sans oublier
47:38l'impact
47:39sur l'environnement
47:40l'IA
47:41est-elle compatible
47:42avec l'impératif
47:43de sobriété ?
47:45Comment réduire
47:45notre dépense énergétique
47:47globale
47:47alors que de nombreux pays
47:49rêvent d'avoir accès
47:50au développement technologique ?
47:52Autre sujet
47:53la question des femmes
47:54elle ne représente
47:55que 17%
47:56des effectifs
47:57dans le secteur
47:58de la tech
47:59pourquoi cette sous-représentation ?
48:01Comment changer la donne ?
48:03Face à vous
48:03Anne-Sophie Moreau
48:06Que de questions
48:07que de défis
48:08on accueille
48:08Anne-Sophie Moreau
48:09pour débattre avec vous
48:10Philippe Baptiste
48:11je vous laisse saluer
48:11le ministre
48:12bonsoir
48:14merci d'être sur ce plateau
48:15et je vous laisse
48:16vous installer
48:16face au ministre
48:17pour pouvoir échanger
48:18pendant quelques minutes
48:19avec lui
48:19notamment sur l'impact
48:20de l'intelligence artificielle
48:21sur différents métiers
48:22du tertiaire par exemple
48:23en effet
48:25merci beaucoup
48:26merci de me recevoir
48:27je suis ravie
48:27d'avoir l'honneur
48:29de pouvoir vous poser
48:30quelques questions
48:31et de débattre aussi
48:32avec plaisir
48:33ma première question
48:35elle est toute simple
48:36finalement
48:37avant
48:38lorsqu'il y avait
48:39des disruptions technologiques
48:41on les craignait
48:43on craignait
48:44la destruction
48:44soi-disant créatrice
48:46mais avant tout
48:46la destruction d'emplois
48:47et on la craignait
48:49surtout dans les secteurs
48:51peu qualifiés
48:52aujourd'hui un parent
48:54qui met son enfant
48:54dans l'enseignement supérieur
48:56il se dit
48:56bon il faut qu'il fasse
48:57un maximum d'années d'études
48:59pour se préserver du chômage
49:00en tout cas pendant longtemps
49:01ça a été le mantra
49:02or aujourd'hui
49:03avec l'irruption de l'IA
49:04on se retrouve finalement
49:06face à un outil
49:07qui vient toucher
49:08les populations du tertiaire
49:10qui prendra peut-être
49:13effectivement
49:13ces fameux emplois
49:14ou en tout cas
49:14des débouchés
49:15à des étudiants
49:16qui auront travaillé très dur
49:17pendant des années
49:18y compris des codeurs informatiques
49:19y compris les gens
49:20entre guillemets
49:22mais de la technologie elle-même
49:23et donc
49:24qu'est-ce que vous diriez
49:26vous finalement
49:26à un étudiant aujourd'hui
49:27qui doit faire ses études
49:28et quelle est votre réponse
49:29est-ce qu'il doit
49:31faire un maximum d'études
49:33justement dans ces filières
49:34comprendre
49:35comment fonctionne la machine
49:36aller à l'intérieur
49:37de cet outil
49:38de cet outil
49:39qui je le précise
49:40a l'air facile
49:41vu de l'extérieur
49:42on a l'impression
49:42finalement
49:43qu'on peut se servir
49:44de Tchadipiti
49:44très facilement
49:45que l'outil va répondre
49:46à nos questions
49:47ou Mistral
49:48et bien sûr
49:50et donc est-ce qu'on doit
49:53plutôt
49:53aller au maximum
49:56comprendre l'outil
49:58ou bien
49:58est-ce qu'il faut aussi
49:59pour beaucoup d'entre eux
50:01revenir plutôt
50:02à des métiers manuels
50:03et éviter
50:03ce que Peter Turchin
50:05appelle
50:05par exemple
50:05les séistes Peter Turchin
50:06appellent la surproduction
50:07d'élite
50:08dans un monde
50:08où l'IA fera tout
50:09à notre place
50:10c'est une révolution
50:12évidemment
50:13qui est en cours
50:14moi je pense que
50:17la question fondamentale
50:19qu'il y a derrière
50:19pour les étudiants
50:20aujourd'hui
50:21c'est d'abord
50:23de se dire
50:23que le métier
50:25qu'ils sont en train
50:26d'apprendre aujourd'hui
50:27ne sera probablement
50:28pas celui
50:29qu'ils vont exercer
50:30dans 5 ans
50:32dans 10 ans
50:32dans 20 ans
50:33dans 30 ans
50:34etc
50:34et donc
50:35avant tout
50:36il faut non seulement
50:38qu'ils apprennent
50:39un certain nombre
50:39de socles
50:40de connaissances fondamentales
50:41qu'on n'a pas forcément
50:42l'occasion de revisiter
50:43après etc
50:43mais il faut
50:44qu'ils apprennent
50:45à apprendre
50:46c'est ça
50:46qui me semble
50:47être le point
50:48le plus fondamental
50:49c'est à dire
50:49qu'on n'est pas
50:50dans un mécanisme
50:51qui est statique
50:52alors est-ce que demain
50:54les métiers manuels
50:55seraient plus préservés
50:56que je ne suis pas sûr
50:58honnêtement
50:58je ne suis pas sûr
50:59parce qu'il y a
50:59une autre révolution
51:00qui est en train d'arriver
51:01qui est déjà là
51:02mais qui va arriver
51:03de manière très violente
51:04je pense
51:05c'est la révolution
51:06de la cobotique
51:06et de la robotique
51:07c'est à dire
51:07d'outils
51:08qui seront avec nous
51:09au quotidien
51:10pour nous aider
51:11à faire des tâches
51:12ou pour les faire
51:12à notre place
51:13moi je pense qu'après
51:14dans le socle
51:16des choses
51:16qu'il faut comprendre
51:17aujourd'hui
51:17ça je crois vraiment
51:18que c'est fondamental
51:19c'est il faut apprendre
51:21aux jeunes
51:22ce que sont ces outils
51:24qui sont le Mistral
51:27d'aujourd'hui
51:27le ChatGPT d'aujourd'hui
51:28et on peut le faire
51:29il n'y a pas très longtemps
51:30parce qu'en fait
51:30moi je suis mathématicien
51:31et informaticien
51:32donc je connais un petit peu
51:33le sujet en profondeur
51:34et j'ai eu le plaisir
51:35je suis allé donner un cours
51:36il y a trois mois
51:37je suis allé donner
51:38un petit cours
51:38dans un lycée
51:39où je suis allé expliquer
51:40comment on faisait
51:41de la reconnaissance
51:41de caractère
51:42donc une petite base
51:43de l'IA
51:43en fait on peut très bien
51:45l'expliquer
51:45à des élèves de première
51:46il faut prendre le temps
51:47de le faire
51:47et je pense que ça fait partie
51:49ça fait partie
51:51ça doit faire partie
51:52des connaissances
51:54qu'on donne à l'honnête homme
51:55Anne-Sophie Mrou
51:55mais est-ce que tous
51:56les élèves
51:57pourront maîtriser
51:59ces codes
52:00programmer
52:00ces fameuses IA
52:02ou bien
52:02est-ce qu'on n'aura pas aussi
52:04voilà tout simplement
52:05des jobs
52:05qui seront massivement
52:06bien sûr
52:08moi je suis
52:08évidemment
52:09tous les jobs
52:10qui sont très répétitifs
52:11vont probablement
52:12être mis en danger
52:14et donc aujourd'hui
52:15ce qu'il faut
52:15c'est
52:16il faut comprendre
52:17comment fonctionne l'IA
52:18si possible
52:18si vous avez
52:19les compétences pour
52:20si vous avez
52:20un petit bagage
52:21mathématique
52:21pas forcément énorme
52:22mais un petit bagage
52:23pour comprendre
52:23mais après
52:24pour l'utiliser
52:25vous voyez bien
52:26qu'en fait
52:26vous n'avez pas besoin
52:26de coder
52:27c'est ça qui est extraordinaire
52:28c'est que vous avez
52:29avec un prompt
52:30avec des questions
52:31que vous posez
52:31vous êtes capable
52:32de générer des choses
52:32qui sont absolument
52:33incroyables
52:33donc par contre
52:35ce qu'il faut faire
52:35dans ces cas-là
52:36c'est au moins
52:36expliquer aux gens
52:37ce que fait l'IA
52:39c'est-à-dire typiquement
52:39aujourd'hui
52:40ce qu'on voit
52:40l'IA générative
52:41qui nous produit
52:42des documents
52:42en claquant des doigts
52:44expliquer aux gens
52:45qu'en fait
52:45elle ne fait que
52:46répéter des choses
52:47qui ont déjà été
52:48dites ailleurs
52:50et donc en particulier
52:51elle répète des biais
52:52et ça c'est fondamental
52:53c'est quelque chose
52:54c'est répétition de biais
52:56et comment est-ce qu'on fait
52:58justement pour faire en sorte
53:00que l'IA ne soit pas seulement
53:01un outil
53:02parce que finalement
53:03on croit que l'IA est un outil
53:04on croit qu'on va pouvoir
53:04l'utiliser comme un marteau
53:06et taper sur un clou
53:07or l'IA ce n'est pas un outil
53:08c'est une technologie
53:10vraiment au sens du logos
53:12en grec
53:12c'est-à-dire que ça représente
53:13à la fois le discours
53:14mais ça prend aussi position
53:15de notre raison
53:16de notre faculté même
53:17de penser
53:18et ça vient remodeler
53:19notre rapport au monde
53:20c'est-à-dire qu'aujourd'hui
53:22j'allais dire les jeunes
53:23mais tout le monde
53:24on commence déjà finalement
53:25à poser des questions à l'IA
53:26au lieu d'aller dans un moteur
53:28de recherche
53:28on n'a plus aucune notion
53:29de source
53:29on ne sait plus du tout
53:30qui parle
53:31on ne sait plus d'où vient
53:32l'information
53:32donc comment est-ce qu'aujourd'hui
53:34un jeune peut finalement
53:36trouver le moyen
53:38de développer son esprit critique
53:40face à ces données massives
53:41qui viennent modeler
53:42son rapport au monde
53:43et apprendre à penser
53:46par lui-même finalement
53:46je suis complètement d'accord
53:47c'est-à-dire qu'il y a évidemment
53:48un énorme sujet autour de ça
53:50toute chose étant égale par ailleurs
53:53quand le web est arrivé
53:54et quand la multiplication
53:55des données en ligne arrivait
53:56la question qu'on se posait
53:57et qui n'a d'ailleurs pas été
53:58complètement réglée non plus
53:59qui était de savoir
54:00que de dire
54:00mais en fait dans le temps
54:01il y avait les encyclopédies
54:02vous savez celles qu'il y avait
54:03chez votre grand-père
54:04voilà
54:04et qui peut-être sont encore là
54:06et finalement dans le fond
54:08on avait l'encyclopédia
54:08universaliste
54:09qui était une espèce
54:10de point de référence
54:12de l'honnête homme
54:13et qu'on n'avait plus
54:14avec le web
54:14parce qu'il y avait
54:15une multiplication des données
54:15et donc
54:16ça nous remet profondément
54:19ça nous remet en cause
54:20en fait
54:21et ça remet en cause aussi
54:22ce qu'on a appris
54:23et la manière dont on pense
54:25que nos enfants
54:25vont devoir fonctionner demain
54:27moi je pense en particulier
54:28quand on voit aujourd'hui
54:29au lycée
54:30ou à l'université
54:31la multiplication des devoirs
54:32qu'on a à faire à la maison
54:33où les jeunes en fait
54:34se jettent sur une IA
54:35et puis quelque part
54:36retranscrivent
54:37leur mauvaise traduction latine
54:40tout ça doit changer
54:45tout ça doit évoluer profondément
54:46et sinon
54:48deux questions pour conclure
54:49d'une part
54:49comment est-ce qu'on fait en sorte
54:51que les femmes
54:51puissent avoir une place
54:52dans ce monde modelé
54:53par la tech
54:54alors qu'on voit
54:55un effondrement
54:57de la présence des femmes
54:58dans la matière scientifique
54:59et deuxième question
55:00il y a un autre domaine
55:01dans lequel
55:01on sent que
55:03finalement
55:04beaucoup de jeunes
55:05et notamment
55:05de jeunes des territoires
55:06délaissés
55:08au départ par l'emploi
55:10vont être dépassés
55:11c'est le domaine
55:12de la transition écologique
55:13comment on fait en sorte
55:14de pouvoir
55:15créer des emplois
55:17et créer des formations
55:18développer des filières
55:19dans lesquelles
55:19on renforce cette orientation
55:21et on fait en sorte
55:22que les jeunes s'insèrent
55:23les femmes
55:24la place des femmes
55:26dans les sciences
55:27et dans la technologie
55:28en dehors des sciences
55:30biologiques et médicales
55:31où là la place des femmes
55:32est très satisfaisante
55:34voire très satisfaisante
55:35on a un énorme problème
55:37énorme problème
55:39et c'est un problème
55:41qui malheureusement
55:41n'a pas de solution immédiate
55:43ceux qui vous disent
55:43qu'on va pouvoir tout régler
55:44comme ça demain matin
55:45c'est pas par des quotas
55:46qu'on peut le régler
55:46alors ça
55:47je dois vous dire
55:49ça mériterait une émission
55:50à part entière
55:50d'accord
55:51il reste une minute
55:52je dois dire
55:53que mon point de vue
55:53sur cette question
55:54a profondément évolué
55:55et que je trouve
55:57que c'est pas forcément
55:57une mauvaise idée
55:58et sur les inégalités territoriales
55:59et sur les inégalités territoriales
56:01et en particulier
56:01la place de l'écologie
56:02et de l'environnement
56:03je veux dire
56:04moi j'ai été un industriel
56:06donc mon ADN
56:09n'est pas un ADN d'écolo
56:10mais je crois profondément
56:12au fait
56:13qu'on doit adapter
56:14nos sociétés
56:15parce qu'on est en train
56:16de foutre en l'air la planète
56:17avec le réchauffement climatique
56:19et ça c'est pas possible
56:20on ne peut pas l'ignorer
56:21et ce qu'on voit
56:22aux Etats-Unis aujourd'hui
56:23où simplement
56:24on est en train
56:24de casser le thermomètre
56:25pour être sûr
56:26de ne pas avoir de problème
56:27et pour pouvoir continuer
56:27à polluer en paix
56:28ça n'a aucun sens
56:29et donc
56:30je veux dire
56:30et c'est le bon sens
56:32qui veut ça
56:32c'est pas de l'idéologie
56:33c'est le bon sens
56:34Merci Anne-Sophie Moreau
56:36d'avoir échangé
56:37avec Philippe Baptiste
56:37pendant quelques secondes
56:38vraiment vous aviez une seconde
56:39Oui très rapidement
56:40sur la position
56:42de l'extrême droite
56:42à l'université
56:43il y a eu une série
56:44de cellules nazies
56:44et des enquêtes en cours
56:45notamment des étudiants
56:47de l'UNIS
56:47c'est quoi la situation
56:48de l'extrême droite
56:49dans nos universités
56:50actuellement ?
56:51Eh bien je crois
56:53qu'on peut dire
56:54qu'on a une extrême droite
56:58qui est plus forte
56:59qu'il y a une dizaine
56:59d'années aujourd'hui
57:00dans nos universités
57:01c'est-à-dire qu'on sent bien
57:03qu'il y a un mouvement
57:04effectivement
57:04qui est plus fort
57:05d'une droite identitaire
57:07très musclée
57:08effectivement
57:09qui avait non pas disparu
57:11mais qui était quand même
57:11très très marginale
57:12à un moment
57:13et qui l'est moins aujourd'hui
57:14c'est probablement en réaction
57:17aussi à une extrême gauche
57:18qui est devenue très forte
57:19et malheureusement
57:19je constate qu'aujourd'hui
57:20il y a beaucoup de gens
57:21qui ne rêvent que d'une chose
57:22c'est de s'égorger
57:23dans les amphis
57:24et moi mon boulot
57:25c'est de faire que ça n'arrive pas
57:25Merci Philippe Baptiste
57:27d'avoir été avec nous
57:28dans LCP lundi c'est politique
57:30c'est la saison qui se termine
57:31de lundi c'est politique
57:32qui aura une suite à la rentrée
57:34merci à vous tous
57:34merci à toutes les équipes
57:36qui permettent chaque semaine
57:36de vous proposer
57:37cette émission de débat
57:38d'échange
57:39de politique
57:40bonne soirée
57:41bonne semaine
57:42et merci
57:43Merci

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