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  • 04/07/2025
C'est l'un des plus gros scandales de violences scolaires, des 60 dernières années : l'affaire Betharram.
Un détonateur qui aurait pu couter sa place au premier Ministre François Bayrou et dont l'Assemblée Nationale a décidé de se saisir en créant une commission d'enquête sur le contrôle de l'Etat et la prévention des violences en milieu scolaire.
Les députés vont finalement découvrir un dossier tentaculaire qui va les bouleverser. Des victimes de violences physiques et sexuelles dans plus 260 établissements scolaires dans toute la France.
Une défaillance de l'Etat à chaque niveau de la hiérarchie. Des écoles contrôlées une fois tous les 1500 ans en moyenne.
Auditions, contrôles surprises, pendant 4 mois, nous avons suivi le travail de Violette Spillebout et Paul Vannier les co-rapporteurs de la commission d'enquête.
Pour briser la loi du silence.

Après la diffusion du reportage "Bétharram, briser la loi du silence" réalisé par Hélène Bonduelle, Pierre-Yves Deheunynck et Maxime Riou, Elsa Mondin Gava anime le débat entre Sarah Legrain, députée LFI de Paris, Erwan Balanant, député Les Démocrates du Finistère et Eric Arassus, victime de Bétharram.

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Transcription
00:00Générique
00:00...
00:10Bonsoir à tous. Émission spéciale ce soir sur LCP.
00:13Nous revenons sur la commission d'enquête sur les violences scolaires.
00:17Née au lendemain des révélations sur Notre-Dame de Bétaram,
00:20elle s'est accompagnée d'un large mouvement de libération de la parole des victimes.
00:25LCP a pu suivre les travaux de la commission d'enquête.
00:28On va y revenir avec nos invités, les députés Sarah Legrin et Erwann Balanant.
00:32Avec vous aussi, Éric Arassus, vous avez été une victime de Bétaram.
00:37Mais tout de suite, on commence avec ce documentaire signé Hélène Bonduelle,
00:40Pierre-Yves Deuninck et Maxime Rioux.
00:43Il s'intitule Bétaram, briser la loi du silence.
00:47On se retrouve juste après.
00:50C'était l'audition la plus attendue de la commission d'enquête sur les violences scolaires.
00:55Celle qui aurait pu coûter son poste de Premier ministre à François Bayrou pour son rôle dans l'affaire Bétaram.
01:02Qu'est-ce qui explique qu'en 7 jours, vous faites varier à 4 reprises votre version concernant votre ignorance
01:11ou manifestement votre connaissance des faits de violences physiques et sexuelles à Bétaram ?
01:17Vous m'interrogez, vous, en montant à la tribune, pour m'accuser d'avoir protégé des pédos criminels.
01:24Vous, dans ma vie, on m'a accusé de beaucoup de choses.
01:28Rarement de faits aussi ignominieusement graves.
01:33Un moment politique, finalement, presque anecdotique face à ce que la commission d'enquête parlementaire a révélé.
01:43Des violences scolaires systémiques dans certains établissements privés catholiques
01:47et une défaillance de l'État à tous les niveaux de la hiérarchie.
01:52Cette commission d'enquête, elle est forte, elle est utile, elle dérange.
01:55Et oui, on va faire des propositions de changement assez fortes.
01:58On n'est pas là non plus pour se faire balader.
01:59Au fil des jours, des centaines de victimes brisent le silence un peu partout en France,
02:06dans les établissements privés et aussi publics.
02:10Je crois vraiment que littéralement, le silence tue,
02:12parce qu'il y a des élèves qui ont voulu se suicider plusieurs fois.
02:15Peut-être qu'il y en a qui l'ont fait et on ne le sait même pas.
02:17C'est horrible de dire ça, mais j'ai l'impression que ma vieille s'est terminée à un moment donné
02:21où, de toute façon, je pensais y rester.
02:23Vous savez, ici, l'éducation autrefois n'était pas la même que celle qui est maintenant.
02:27C'est un dossier tentaculaire qui a bouleversé la commission d'enquête.
02:33Ces violences ne sont pas des violences qui renvoient à un passé révolu.
02:37Ce sont aussi des violences de notre présent et dans l'intérêt des enfants,
02:41des 12 millions d'élèves qui sont scolarisés en France.
02:43Il faut très rapidement prendre les mesures qui s'imposent.
02:47Audition, contrôle surprise.
02:49Pendant quatre mois, nous avons suivi le travail de Violette Spilbout et Paul Vannier
02:54pour en finir avec la loi du silence.
02:57Au bord du Gave, encaissée au pied des montagnes pyrénéennes, Notre-Dame de Bétarame.
03:15C'est dans cet établissement privé catholique aux murs imposants que le scandale a éclaté.
03:20Un détonateur pour la commission d'enquête qui va se plonger dans des décennies de violences physiques et sexuelles.
03:32Le chemin des sanctuaires de Bétarame, Alain Esquerre l'emprunte chaque jour depuis son enfance.
03:39C'est un peu son chemin de croix.
03:41C'est vraiment immense parce qu'il faut imaginer 5-6 dortoirs de 50-60 enfants en enfilade sur les premiers et deuxièmes étages.
03:59Quand je les regarde, j'y vois la peur, la terreur.
04:04Alors, voilà, les années passées à pleurer sur moi-même parce que, effectivement, nous n'avions que nos yeux pour pleurer.
04:16Alain Esquerre a laissé 6 ans de son enfance dans cette école.
04:21Ceux qui étaient pensionnaires dénoncent des violences sexuelles.
04:26Lui était externe.
04:27Et il se souvient des châtiments corporels, des punitions à répétition dont le supplice tant redouté, celui du perron.
04:37Un chuchotement provoquait la mise sur le perron.
04:41La mise sur le perron, c'est ce petit promontoire qu'il y a au-dessus des escaliers.
04:47Et donc, sous le regard de la Vierge, on était collés, nés au mur, pour attendre la punition qui arrivait.
04:56Alors, au mieux, c'était une paire de gifles par le surveillant général ou, au pire, vous alliez dans son bureau et là, il vous passait à tabac.
05:03Sachant que vous aviez déjà été punis puisque vous restiez debout parfois pendant des heures.
05:09Et malheureusement pour les internes, ils y passaient une grande partie de leur nuit.
05:17L'ancien élève vit toujours à quelques pas de Bétaram.
05:21Pendant longtemps, il s'est tue.
05:24Et puis, il y a deux ans, il croise un de ses anciens tortionnaires.
05:27C'est le déclic.
05:29Il lance un appel sur Facebook pour recueillir les témoignages d'autres victimes, comme lui.
05:35Je ne peux imaginer à aucun moment ce que je vais découvrir et l'immensité de ce dossier.
05:47Je suis sidéré par l'immensité de ce dossier qui est tentaculaire, par le nombre d'agresseurs, par le nombre de victimes.
05:58En quelques semaines, des centaines de témoignages affluent.
06:04À la recense, 32 agresseurs présumés, dont 18 prêtres.
06:09Des agressions qui remontent pour les plus anciennes à 1957.
06:13Il les a toutes classées.
06:15Donc, en jaune, on a les violences physiques.
06:22Certains, c'est des piqûres à l'eau.
06:24D'autres, ça va être des coups de cravache.
06:27Voilà, des coups à perdre connaissance.
06:30Des humiliations.
06:32Ça peut être des fessées.
06:35Des fessées à derrière nous.
06:37Et puis, après, vient évidemment en rouge les violences sexuelles, avec les attouchements et plus les viols, parfois répétés ou en bande organisée.
06:54Au moment où nous tournons, Alain a répertorié 212 plaintes.
07:00Parmi elles, celle de Jean-Rémy Arruyer.
07:03Pensionnaire du CM2 à la classe de première à la fin des années 70,
07:09il a enfermé ses souvenirs et ses photos de classe dans une malle pendant 40 ans.
07:14Pour nous, il accepte de les ressortir.
07:22Il s'agit d'une possession quand je suis en classe de 6e.
07:29Je suis ici et là.
07:31Il y a beaucoup de têtes que je reconnais.
07:36Monsieur Caricard.
07:37Il m'a agressé sexuellement à plusieurs reprises.
07:42Quand je revois ses photos, c'est immédiatement glaçant pour moi.
07:47C'est la machine à souvenirs qui remonte.
07:49Mais alors ?
07:49Pierre-Sylvée Caricard est à l'époque le père directeur de Notre-Dame de Bétarame.
07:58Pour tenter de s'en protéger, Jean-Rémy va adopter un stratagème pendant près de 3 ans.
08:04En classe de 6e, classe de 5e, 4e, tous les dimanches soirs, ici, là, j'enfilais un gant de toilette que je mettais autour de mon sexe.
08:18Pourquoi ?
08:19Pour moi, ça semblait être une petite armure dérisoire.
08:25Je me disais, de toute façon, je vais prendre des mains aux fesses ou ailleurs.
08:30Que je peux faire ?
08:32Je ne vais pas aller en parler à un adulte à Bétarame.
08:35Ils sont tous plus tarbés que les uns que les autres.
08:39Plus pervers.
08:40Ils en jouissent.
08:41La situation des enfants.
08:42Et vos parents, c'était trop difficile d'en parler ?
08:46Ce n'était pas possible d'en parler.
08:48Bétarame, c'est une institution éminemment respectable.
08:54En 1998, le père Caricard est mis en examen pour viol, puis libéré.
09:01Il se suicide alors qu'une nouvelle plainte vient d'être déposée contre lui.
09:06Déjà en 1996, les violences physiques à Bétarame faisaient la une des journaux télévisés.
09:14Polémique à l'Estelle Bétarame près de Pau, le père d'un lève de 14 ans, inscrit dans un collège privé,
09:20à déposer plainte pour coups et blessures volontaires et traitements inhumains et dégradants.
09:24Notre-Dame de Bétarame est réputée pour sa sévérité,
09:27mais il semble cette fois-ci que certains élèves aient été victimes de sévices qui vont au-delà de la simple punition.
09:33Des parents viennent de porter plainte pour coups et blessures.
09:35Il dénonce, je cite, des méthodes barbares et des punitions moyenâgeuses.
09:40Parmi les parents d'élèves de Bétarame à cette époque, l'un d'eux est très connu.
09:45Il est même ministre de l'Éducation nationale, François Bayrou.
09:50Il va diligenter une inspection express de l'établissement.
09:55Malgré les plaintes, le rapport conclut à l'absence de dysfonctionnement.
10:01Toutes les informations que le ministre pouvait demander, il les a demandées.
10:04Toutes les vérifications ont été favorables et positives.
10:08Le reste suit son cours.
10:09Le poids du silence retombe sur l'institution pendant 25 ans.
10:15C'est une enquête de Mediapart qui va relancer l'affaire Bétarame en février 2025
10:20et mettre en cause celui qui est depuis devenu Premier ministre.
10:25Le média d'investigation accuse François Bayrou d'avoir menti pour la défendre.
10:31C'est en lisant cet article que le député Paul Vannier découvre le scandale de Bétarame.
10:37J'ai compris qu'à nouveau, la question du contrôle des établissements privés était posée à travers cette affaire Bétarame.
10:45Et donc, j'ai proposé à mon groupe parlementaire d'interpeller le Premier ministre sur cette question.
10:50Monsieur le Premier ministre, pourquoi n'avez-vous pas protégé les élèves de l'école Notre-Dame de Bétarame,
10:58victimes de violences pédocriminelles ?
11:00Alors j'affirme que j'ai évidemment, je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit de violences ou de violences a fortiori sexuelles, jamais.
11:16Et à la suite de ces questions, je fais la proposition de création d'une commission en quête parlementaire
11:21à la présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation.
11:24Cette proposition est mise au vote, elle est votée.
11:27Et quelques jours plus tard encore, je deviens co-rapporteur.
11:29Donc tout ça est allé très vite.
11:32La commission d'enquête sur les modalités du contrôle de l'État et la prévention des violences scolaires est lancée.
11:39Le député insoumis va travailler aux côtés de la macroniste Violette Spilbout.
11:45Deux rapporteurs que tout oppose politiquement, mais qui vont faire front commun.
11:50Et ça commence par un déplacement surprise au ministère de l'Éducation nationale.
11:55Aujourd'hui, on a un certain nombre de documents que nous allons pouvoir analyser parce que c'est le premier jour de travail de cette commission d'enquête.
12:05Et nous souhaitons préparer très sérieusement l'audition des victimes.
12:09Nous avons découvert qu'il n'existe pas, et c'est très étonnant, qu'il n'existe pas de dossier Betaram.
12:13Et donc nous allons poursuivre nos investigations pour comprendre à quel moment ces faits ont été détectés ou n'ont pas été détectés en effet par l'Éducation nationale.
12:21Les archives, ils vont aller les chercher directement à la source.
12:27Un contrôle sur pièce et sur place à Notre-Dame de Betaram.
12:34Ils vont découvrir que l'institution n'a quasiment jamais été contrôlée, comme la plupart des établissements privés.
12:41Un contrôle en moyenne tous les 1500 ans.
12:44Betaram, l'arbre qui cache la forêt des violences scolaires et de l'omerta qui les entoure.
12:54En quelques jours, des dizaines de collectifs de victimes se constituent un peu partout en France.
13:01Violette Spilbout et Paul Vannier sont submergés de témoignages.
13:04Ils choisissent de consacrer leur première audition aux victimes.
13:13On a découvert le 3 mars qu'un des tortionnaires de Betaram, il faut le dire, avait poursuivi sa carrière directement de Betaram à Neuilly-sur-Seine, à Saint-Dominique-de-Neuilly.
13:23À Neuilly-sur-Seine, mais aussi au bon pasteur à Angers.
13:27Il y a des milliers et des milliers de filles qui n'ont jamais rien dit et qui sont dans la nature trop honte, trop culpabilisées, trop humiliées.
13:37Et ça vous démolit pour la vie entière.
13:42Au collège Saint-Pierre-du-Relais-Cérouon, en Bretagne.
13:46De bas en haut, je dirais, à part les femmes qui nous servaient à la cantine, tout le monde était dans la violence.
13:52Qu'a fait l'État, pendant ce temps-là, il n'y a pas eu, en 30 ans, un signalement.
13:57Et encore dans le Pas-de-Calais, au village d'enfants de Riomont.
14:01Le père Revet assumait le fait d'embrasser les enfants sur la bouche.
14:05Le père Revet assumait d'enfermer les enfants au pain sec à l'eau pendant 5 jours, nus dans des douches, frappés à coups de ceinturon côté boucle.
14:15Albert Revet, c'est le père fondateur de la communauté de Riomont.
14:20Un foyer d'accueil pour enfants, puis une école privée hors contrat, tenue par des religieux catholiques traditionnalistes.
14:30Les violences auraient débuté dans les années 60.
14:34Les enfants auraient même été contraints à des travaux forcés pour construire les bâtiments.
14:45Riomont semble aujourd'hui encore figé dans le temps.
14:48À l'abri des regards, sur cette colline boisée du Pas-de-Calais.
14:54C'est cet édifice, austère, que les deux parlementaires sont venus contrôler.
14:59Je pense qu'il faut qu'on allait vite, tout de suite, en arrivant, en leur disant tout de suite ce qu'on veut.
15:07Et on peut peut-être commencer par la question des archives et de l'internat tout de suite.
15:13Ici, archives, internat.
15:15Voilà.
15:18Bonjour, monsieur, ça sera du Pédia.
15:20Bonjour.
15:21Et j'invite les journalistes qui ont déjà parlé de notre plainte en diffamation à venir.
15:26Les autres, vous pouvez faire des images à l'extérieur.
15:27Le ton est donné.
15:30La visite s'annonce tendue.
15:32Bonjour.
15:33Alors, c'est une commission d'enquête parlementaire, monsieur.
15:35Et dont nous sommes, je l'ai expliqué, moi-même, les co-rapporteurs de cette commission d'enquête.
15:38Et donc, si vous voulez bien, on va rentrer.
15:40Oui, c'est le chef d'enquête sur le presse.
15:44Oui, il a l'air efficace.
15:48Il m'a déjà bien dégoûté, le gars, là.
15:49Oui.
15:51Il a été sale, non ?
15:52Dégueulasse.
15:52T'as vu, sur cette tâche-là ?
15:54Dégueulasse.
15:55Oui, c'est ici.
15:55Voilà, c'est ici.
15:57À l'entrée, le père tabourin tente de défendre son établissement avant d'être interrompu.
16:0480% de nos anciens disent qu'ils ont été heureux ici.
16:0610% sont ni chauds ni froids et 10% sont mécontents.
16:10Voilà, bon, il faut écouter les 10% de mécontents.
16:12Enfin, il ne faut pas exagérer.
16:13Le père mettait dans les 10% de mécontents qui ont reçu une baffe ce jour de la fin de l'année.
16:18Pourquoi ? Tu te souviens ?
16:20Tu te souviens que tu m'as mis une baffe ?
16:22Non, ce n'est pas moi, c'est le frère Olivier.
16:23Tu mélanges.
16:23Pardon ?
16:24Tu mélanges avec le frère Olivier.
16:25Non, non, je ne mélange pas avec le frère Olivier.
16:27Tu me souviens très bien que tu m'as mis une baffe en fin d'année,
16:29un jour avant la fin de l'année scolaire,
16:30pour justement, parce que j'ai refusé, de ramasser des feuilles mortes.
16:34Trois victimes ont profité de la visite des députés
16:37pour revenir sur les lieux de leur souffrance.
16:42J'ai eu du mal à monter, je ne rentrerai pas.
16:44Ce que je disais à Bruno, c'est ma prison et j'en suis sorti, je ne veux plus y rentrer.
16:48Je suis quasiment prêt à pleurer tellement ça me fait mal de revenir ici.
16:52Je pense qu'un enfant de 9 ans qui se prend des coups de rangers,
16:56des claques, des coups de poing ou autres sévices,
16:58J'ai l'impression d'être mort ici, en fait, c'est horrible de dire ça,
17:01mais j'ai l'impression que ma vieille s'est terminée à un moment donné
17:04où, de toute façon, je pensais y rester.
17:07Notre caméra est finalement autorisée à visiter l'institution sous bonne escorte.
17:14On va faire la visite, ceux qui sont restés.
17:16L'école a fermé en 2019.
17:20Et depuis janvier dernier,
17:21Rioumont n'a plus l'autorisation d'accueillir de mineurs.
17:24C'était quoi, là ?
17:25C'était les salles de classe.
17:26On peut rester en l'état.
17:30On a deux classes qu'on peut vous montrer.
17:34Les moines, eux, sont toujours là.
17:36Et ils assument leurs méthodes éducatives.
17:41Voilà, ici, c'était la classe la plus difficile à tenir.
17:45Ce n'était pas évident de donner un enseignement.
17:48On faisait beaucoup plus de discipline,
17:51faire en sorte que les enfants restent assis à leur chaise
17:55et soient attentifs.
17:58Vous n'ayez toutes ces formes...
18:00Comment ?
18:01Mais oui, le but n'était pas de faire pleurer les enfants.
18:04Le but était...
18:05Le résultat, c'était sûr ?
18:05Non, non, pas du tout.
18:07C'est très dur pour nous d'entendre dire
18:09que nous sommes des torsionnaires.
18:11Vous vous rendez compte du mot ?
18:13En mettant des classes, vous, vous avez mis des classes, des cours...
18:16Il y a une discipline à faire respecter.
18:20Il fallait, voilà, quand vous êtes avec une classe,
18:24voilà, il faut bien ce que j'ai dit tout à l'heure,
18:25c'est dans la classe la plus difficile.
18:28Vous étiez bien.
18:29Si vous voulez faire votre cours,
18:30vous essayez de mettre de l'ordre.
18:32Alors que nous achevons la visite,
18:35dans la cour, la tension monte.
18:37C'est ça ?
18:38Vous êtes venus me voir dans une classe ?
18:39Je me demandais pourquoi je faisais tout ça.
18:41Je ne veux pas tellement parler.
18:43Pourquoi je parlerais ?
18:44Allez-y, maintenant, j'ai fini.
18:47Françoise Lobédès, 80 ans,
18:49a bien connu le père Argoach à ses côtés.
18:53Dans les années 70,
18:54elle enseignait le français à des collégiens
18:56pensionnaires à Riaumont
18:57et elle a tenté d'alerter.
19:00Moi, je fais mon devoir de prof,
19:01je signale quand ça ne va pas.
19:03Et c'était vous, monsieur ?
19:04C'était vous ?
19:05Je ne sais pas, je crois pas.
19:06La vérité, vous ne vous souvenez pas ?
19:08Non, je ne me souviens pas, non.
19:09Mais quand madame nous dit
19:10« Voilà, moi, j'avais des élèves qui venaient,
19:12qui souffraient, qui avaient des bleus,
19:13qui étaient malheureux,
19:14vous n'avez jamais vu d'élèves malheureux
19:17ou qui souffraient ? »
19:19Attendez, je suis religieux,
19:22voilà, j'ai jamais vu quelqu'un
19:24de persécuté ici, voilà, c'est tout.
19:26Après, le reste,
19:28elle racontait ce qu'elle voulait.
19:30Mais tout à l'heure,
19:30quand des victimes nous disent
19:31« Moi, je me souviens,
19:32je me suis pris des claques,
19:33des coups, des coups de poing,
19:35tout ça, vous contestez ?
19:36– Vous savez, ici,
19:39l'éducation autrefois n'était pas la même
19:41que celle qui est maintenant.
19:43Ce n'est pas si facile que ça. »
19:45– Vous, vous avez été confrontée
19:46à devoir donner des claques,
19:47des coups, faire des travaux forcés ?
19:49– Les travaux forcés, donc, ça n'existe pas.
19:51– J'ai connu des enfants d'âge de colère.
19:53– Il y avait, quand vous étiez là,
19:55Françoise, des garçons extrêmement difficiles.
19:57– Avec vous, peut-être.
19:58– Après, que vous disiez,
20:00quand vous étiez…
20:01– Je crie parce que c'est inadmissible
20:03que vous vous attaquiez comme ça.
20:04– Je ne peux pas parler avec madame parce que…
20:07– Non, mais nous, on ne veut pas que vous vous fâchiez.
20:09– Non, mais nous, c'est une admissible.
20:10– Deux mois de vacances chez moi
20:12parce que je l'ai pris pour deux mois de vacances.
20:15– L'atmosphère est plus que pesante.
20:18C'est aussi ce que vont ressentir les députés
20:21tout au long de leur visite.
20:24Ils ressortent un peu sonnés.
20:26– D'accord.
20:27– Et ils préfèrent s'éloigner
20:29pour nous donner leurs impressions.
20:31– Ici, vous êtes sûr ?
20:33– Ici, comme ça ?
20:35– Comme ça, vous avez un peu autour.
20:36– Pardon, excusez-moi.
20:37– Vous avez des poubelles ?
20:38– Ah, peut-être pas derrière.
20:39– Ah, c'est intéressant, là.
20:40– Il y avait comme un climat de défiance
20:45qui peut-être traduit quelque chose
20:48et qui peut-être nous rappelle,
20:50et nous sortions d'un rendez-vous avec les victimes,
20:53ce qu'a pu être pour des enfants,
20:55des adolescents, une vie ici.
20:57– Pour les victimes, c'est une histoire
20:59qu'elles ont largement déjà partagée elles-mêmes,
21:01une histoire de souffrance, de travaux forcés,
21:04de travaux nocturnes dans le froid.
21:07– Comme à Bétharam,
21:09les députés veulent comprendre
21:11comment ces dysfonctionnements ont pu perdurer.
21:14Ils espèrent obtenir des réponses
21:16à la préfecture d'Arras.
21:18– Toute la partie archive nationale
21:19s'arrête en 1981 jusqu'en 2017.
21:22Donc ça, on doit vraiment demander
21:23à la préfecture les choses.
21:25Ce qu'on peut aussi demander à la préfecture en plus,
21:27du coup, c'est parce que les préfectures
21:29valident les délibérations municipales.
21:30– Oui.
21:31– C'est toutes les délibérations municipales
21:33de soutien aux villages d'enfants.
21:36– De la part de la mairie.
21:37– Voilà.
21:37– Voilà.
21:37– Voilà.
21:39– Je crois qu'on est au complet.
21:42On y va.
21:47Ils vont découvrir que des contrôles,
21:50des alertes, il y en a eu à Rio-Mont.
21:53– Bonjour.
21:53– Et pourtant, rien n'a changé.
21:55– Bonjour.
21:58Nous avons commencé à reconstituer
22:00ces dysfonctionnements.
22:02Dysfonctionnement d'un rapport de la DAS
22:03qui n'a pas été suivi d'effet en 2001.
22:06Dysfonctionnement de rapports d'inspection de l'éducation nationale en 2012
22:12qui ont finalement à plusieurs reprises été étudiés
22:15et donné un avis favorable à la reprise d'activité
22:18alors qu'on était en pleine plainte de crimes
22:22pour des faits de violences physiques et sexuelles au sein de Rio-Mont.
22:25A chaque fois, c'est une chaîne entière de responsabilité qui a failli.
22:31Une institution, l'éducation nationale, souvent incapable de réagir face aux violences scolaires.
22:39Dans les établissements privés, mais aussi dans les écoles publiques.
22:43Marie-Pierre Jacquard est une lanceuse d'alerte.
22:54Cette professeure a osé dénoncer un de ses collègues
22:56accusé de harcèlement et d'agression sexuelle pendant 25 ans sur ses élèves.
23:02Non seulement elle n'a pas été entendue, mais en plus elle a été mutée.
23:06Je me dis, mais en fait, on est à l'école, on est prof, on est cadre dans l'éducation nationale
23:12pour les élèves, en fait, pour les protéger, parce qu'on s'intéresse à eux, parce que...
23:16Et finalement, je me dis, tout le monde s'en fout, en fait, c'est vraiment...
23:21Le nœud du problème, c'est ça, c'est l'écoute de l'enfant.
23:24Oui, je crois qu'il y a une espèce de hiérarchisation des personnes, en fait,
23:26qui se sentent supérieures à des autres.
23:28Alors moi, forcément, je suis dans la strata inférieure où on est prof.
23:31Et alors les élèves, c'est comme s'ils n'existaient pas, en fait.
23:32Ils n'ont rien à dire, on ne les croit pas, alors qu'on ne les écoute pas.
23:37Marie-Pierre, elle, les a écoutés.
23:40Elle a même recueilli leurs témoignages.
23:43C'était en 2021.
23:48Il y a des élèves qui m'ont écrit qui ont aujourd'hui plus de 40 ans.
23:51Il y en a un qui me dit, voilà, j'étais là-bas entre 2003 et 2006.
23:54Si vous saviez depuis combien de temps il agissait, c'était déjà quelque chose.
23:57Mais je préférerais vous en parler de vive voix.
23:59Nous nous sommes appelés par la suite.
24:00Et il y a quelqu'un qui m'a dit aussi, c'est vraiment passé pas loin pour moi.
24:05Je suis allée chez lui, j'ai bu son coca.
24:06J'ai été sur son matelas, je l'ai vu ouvrir sa chemise.
24:09Je ne me rendais pas compte à quel point j'étais proche de l'enfer absolu.
24:12Je revois Pascal se vanter auprès de moi d'avoir couché avec un élève.
24:17Mais pour sa hiérarchie à l'époque, ses écrits ne sont pas suffisants.
24:20J'ai alerté ma proviseure, qui a alerté les inspectrices.
24:26Ensuite, on a eu une réunion ensemble.
24:28Et là, on m'a dit qu'il n'y avait pas de preuves, pas de plaintes, qu'il n'y avait rien à lui reprocher, en fait.
24:35Donc moi, j'ai dit, je crois que c'est grave, vraiment.
24:36Il faut vraiment faire quelque chose et je me suis dit, ça va se faire.
24:40Et en fait, ça ne s'est pas fait.
24:41Pendant deux ans, Pascal Vey continue d'enseigner.
24:45Jusqu'à ce que la justice se saisisse du dossier.
24:49Il se suicide, la veille de sa garde à vue.
24:52Il n'y aura pas de procès.
24:55Paul Vannier et Violette Spilbout ont découvert l'affaire du lycée Bayen pendant leur commission d'enquête.
25:02Ils ont tenu à saluer Marie-Pierre Jacquard.
25:04C'est émouvant d'être là devant le lycée.
25:09Merci à vous aussi.
25:09Merci à vous.
25:11On vous en prie, suivez nos travaux, vous vous informez bien sûr.
25:15Et bon courage à vous.
25:16Merci beaucoup pour la démarche parce que je pense que c'est vraiment important.
25:18Les auditions sont publiques, les conclusions sont publiques.
25:22Voilà, donc ça nous permettra aussi, avec les autres directives, de continuer le chemin.
25:26Et tout le monde aussi.
25:27Voilà.
25:27Tout le monde, j'espère.
25:29Merci beaucoup à vous.
25:30Désirons.
25:30Au revoir.
25:31A bientôt.
25:31Les députés veulent comprendre pourquoi les signalements n'ont pas été pris en compte.
25:37Bonjour.
25:38Bonjour.
25:39Vérifiez aussi que depuis, le lycée a mis en place des protocoles d'alerte.
25:45Pour les co-rapporteurs, ces contrôles sur pièce et sur place sont essentiels.
25:50Les archives qu'ils récupèrent permettent d'enrichir les auditions, de confronter les protagonistes à la vérité.
25:58T'as tout pris ?
25:59T'as tout.
25:59T'as tout ?
26:00Si, regarde.
26:01Hop.
26:01À l'Assemblée nationale, c'est dans cette salle que Violette Spilbout et Paul Vannier passent la plupart de leur temps.
26:09Pour débriefer ces contrôles et préparer leurs auditions.
26:14C'est matériel.
26:16Voilà à quoi servent les contrôles sur place et sur pièce.
26:18à aller chercher des documents, des documents qui sinon seraient restés méconnus, inconnus.
26:25Et ils sont essentiels, ces documents.
26:26Alors c'est vraiment des milliers et des milliers de pages là.
26:28Il y a près de 10 000 pages de documents.
26:30Il y a beaucoup de documents qui nous arrivent aussi des archives nationales,
26:33parce qu'on a fait un certain nombre de requêtes,
26:34notamment sur les échanges entre les ministres, les cabinets ministériels, les administrations, les associations.
26:39Comme cette lettre, envoyée par le secrétaire général de l'enseignement catholique en novembre 2024
26:46au ministère de l'Éducation nationale.
26:49Un document crucial.
26:51C'est un courrier très important parce que ce secrétaire général, M. Delorme,
26:56publiquement a affiché, souvent a revendiqué son souhait de voir les contrôles être généralisés
27:01dans les établissements qui relèvent de son réseau.
27:03Et dans ce courrier, il dit les choses de façon très différente.
27:05On peut constater dans ce courrier qu'il s'oppose au renforcement du contrôle,
27:10et un guide du contrôle qu'il qualifie par exemple de manuel de l'inquisiteur.
27:16Ce courrier, Paul Vannier va l'utiliser face à Philippe Delorme.
27:20Dans ce courrier, vous indiquez notamment que, je vous cite,
27:27c'est vous, M. Delorme, qui signez ce courrier,
27:29les établissements privés associés à l'État par contrat
27:32ne peuvent être contrôlés comme les établissements hors contrat,
27:36ils ne peuvent pas non plus être contrôlés comme le public.
27:39L'organisation de la vie scolaire nous est propre et fait partie de notre liberté.
27:44Vous qualifiez ce guide dans ce courrier, je vous cite M. Delorme,
27:47de manuel de l'inquisiteur,
27:49et vous considérez que ce guide participe, je vous cite encore, d'un système de délation.
27:54Je vous pose des questions très directes, M. le secrétaire général,
27:57est-ce que vous considérez que les inspecteurs de l'éducation nationale sont des inquisiteurs ?
28:01Non, ils ne sont pas des inquisiteurs, M. le rapporteur.
28:03Très bien, c'est pourtant ce que vous avez écrit dans ce courrier.
28:06Nous n'écririons pas forcément la même chose aujourd'hui.
28:11Confronté à son courrier qui date d'à peine six mois,
28:14le secrétaire général de l'enseignement catholique a changé de discours.
28:18C'est un point que nous considérons comme un point d'avancée,
28:22signe de l'utilité de notre commission d'enquête.
28:24Ça met des personnalités qui ont des responsabilités en face,
28:28sous serment, en face d'un public qui attend des réponses,
28:31par exemple sur le sujet des violences sexuelles dans des établissements privés sous contrat.
28:36On n'est pas là pour piéger qui que ce soit,
28:39mais on n'est pas là non plus pour se faire balader.
28:41Et ces documents nous garantissent qu'on ne le sera pas.
28:44La commission a réalisé 140 auditions.
28:49Mais l'une d'elles est particulièrement attendue.
28:52Ce 14 mai, les rapporteurs s'apprêtent à entendre le Premier ministre, François Bayrou.
28:58L'ambiance promet d'être électrique.
29:01Le député LFI Paul Vannier a réclamé sa démission trois mois plus tôt
29:06et l'accuse toujours d'avoir menti.
29:08Je vous invite donc, Monsieur le Premier ministre,
29:10à lever la main droite et à dire « je le jure ».
29:12Je le jure.
29:13Le duel peut commencer, et cette fois sous serment.
29:20Monsieur le Premier ministre, le 11 février dernier, ici même à l'Assemblée nationale,
29:25vous avez déclaré, je vous cite,
29:28« Je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit de violence
29:32ou de violence a fortiori sexuelle.
29:35Jamais. »
29:37Monsieur le Premier ministre,
29:38maintenez-vous, aujourd'hui, sous serment, devant notre commission d'enquête, cette déclaration.
29:44« Celui qui ment ce jour-là, le 11 février, ce n'est pas celui qui répond à la question,
29:53c'est celui qui pose la question, c'est-à-dire vous.
29:56Vous n'avez pas répondu à ma question, je la repose donc à nouveau.
29:59Je maintiens que les seules informations que j'ai eues étaient celles qui étaient dans le journal.
30:05Je n'en ai pas eu d'autres. »
30:07Et la passe d'armes entre la commission et François Bayrou continue.
30:12« Monsieur Vanier, j'ai déjà décrit votre méthode,
30:16qui consiste à essayer de tirer la réalité pour nourrir un procès en scandale. »
30:25Excusez-moi, juste, je pense qu'il faut prendre aussi le pli,
30:31c'est-à-dire répondre à la question qu'on vous a posée.
30:33« Je n'ai rien caché, madame,
30:36et je vous demande d'adopter une formulation
30:38qui respecte ce que vous convoquez devant cette commission.
30:44Il se trouve que je n'ai pas eu le sentiment
30:47que la commission était totalement objective. »
30:50« Nous savons que nous avons le Premier ministre en face de nous
30:52et c'est très important d'être juste et factuel dans les questions que nous vous posons.
30:56Mais à l'inverse, je vous demanderai effectivement
30:59de ne pas considérer que tout ce travail est à charge contre vous. »
31:04« Je crois que nous avons terminé cette longue audition de M. le Premier ministre.
31:10Nous vous remercions et nous arrêtons là. Merci beaucoup. »
31:145h30.
31:165h30 de bras de fer,
31:19pendant lesquelles chacun campera sur ses positions.
31:22Un Premier ministre qui se défend d'avoir menti
31:25et une commission d'enquête qui pointe ses approximations.
31:34Alors que les auditions s'enchaînent à l'Assemblée nationale,
31:38en parallèle, la justice avance.
31:41Le tribunal de Béthune doit rendre une décision importante concernant Riaumont.
31:46Adrien Bonnel, l'une des victimes que nous avions rencontrées devant le village d'enfants,
31:52ne veut pas rater ce moment.
31:54« Bonjour Adrien. »
31:55« Bonjour. »
31:56« Tu es venu assister à ma relax ? »
31:57« Votre relax, on verra bien. »
32:00L'homme qui l'interpelle, c'est le père Alain Ockmiller.
32:04Il comparait pour détention et consultation d'images pédopornographiques.
32:09« Moi ici, je m'énerve. »
32:11« Ah, et toi ? »
32:13« Ah, mais tu sais ce qu'il m'a dit ? »
32:16« Non, il t'a dit quoi ? »
32:16« Tu viens assister à ma relax ? »
32:18« Ah, c'est pas vrai. »
32:19« Si ! »
32:20Adrien retrouve la journaliste Hichelle Delaporte.
32:27C'est elle qui a révélé le scandale de Riaumont
32:30et retrouvé une cinquantaine de victimes.
32:33Il y a aussi Françoise, l'ancienne professeure de français.
32:37C'est le premier procès.
32:41Alors forcément, c'est très symbolique pour les victimes.
32:44C'est très symbolique parce qu'ils ne se sont jamais retrouvés
32:48à devoir rendre des comptes devant la justice, à l'État, à des victimes.
32:52Là, c'est une première étape, mais d'une longue liste en fait.
33:00L'ancien prieur écope de deux ans de prison avec sursis
33:04et interdiction d'exercer avec les mineurs pendant cinq ans.
33:08Son avocat a fait appel.
33:13Alors, comment vous accueillez se délibérer ?
33:15Concrètement, ce n'est pas ce que j'espérais.
33:16Il y a d'autres procès à venir dans lesquels il fait partie.
33:20Donc, de ce fait, on va attendre.
33:22On espère qu'avec le fait qu'il soit en sursis,
33:25que ça le fasse tomber sur du ferme dans ce cas-là.
33:29Le parcours judiciaire ne fait que commencer
33:31pour le village d'enfants de Riaumont.
33:34Les membres du collectif de victimes
33:37suivent aussi le travail de la commission d'enquête.
33:41Et ils en attendent beaucoup.
33:44Non, mais ce qui est certain,
33:46c'est que grâce à la commission parlementaire,
33:49on voit tous les aspects du problème,
33:51toutes les administrations,
33:53toutes les parties prenantes
33:54qui ont dissimulé ou qui n'ont pas dissimulé
33:58toutes ces maltraitances et tout ce scandale, en quelque sorte.
34:05Cette commission, elle est salvatrice,
34:06parce que c'est la première fois que l'État
34:09met le nez dans toutes les déviances structurelles,
34:13en fait, et institutionnelles,
34:15qui ont permis, en fait, ce silence,
34:18qui ont permis ces omertas,
34:19qui ont permis ces crimes,
34:20parce qu'on peut parler de crimes,
34:21de ce qui a été commis auprès d'enfants.
34:23Et donc, finalement,
34:24ils ont été là pour entendre,
34:26pour écouter,
34:26pour dire cette fameuse phrase
34:28qu'on aimerait entendre plus souvent,
34:30qui est
34:30« Je t'écoute » et donc « Je te crois ».
34:32Et le « Je te crois »,
34:34il a été fait par des gens
34:35qui représentent quelque chose.
34:37Et donc, rien que ça, déjà,
34:39c'est une reconnaissance, finalement,
34:40du statut de victime,
34:42que les victimes elles-mêmes ont mis du temps
34:44à s'accorder, en quelque sorte.
34:47Mais comment être reconnue victime devant la justice ?
34:51Les violences sont souvent anciennes
34:53et de nombreuses plaintes,
34:54comme celles d'Adrien,
34:56sont prescrites.
34:58Ce que je voudrais, pour ma part,
35:00mais je pense que c'est beaucoup de monde,
35:02c'est la levée de la prescription
35:05dans le cas des faits
35:07qui se sont produits sur les mineurs.
35:09Que la loi change là-dessus.
35:14Ces attentes,
35:15Violette Spilbout et Paul Vannier
35:17les ont en tête
35:18au moment de présenter leur rapport.
35:22Ils ont élaboré
35:2350 recommandations
35:25pour mettre fin aux violences scolaires
35:27et pour que les victimes
35:29soient enfin reconnues.
35:30Il y a des recommandations
35:31extrêmement importantes pour les victimes.
35:33Je pense en particulier
35:34à la création d'un fonds d'indemnisation
35:37qui permettra individuellement
35:39de reconnaître chaque victime.
35:42Fonds d'indemnisation par l'État,
35:44parce que c'est bien l'État
35:45qui a été défaillant
35:46dans le contrôle des établissements scolaires,
35:48qu'ils soient privés ou publics
35:50dans notre pays pendant des années.
35:51Face à cette situation,
35:53face à cette carence insupportable,
35:55inacceptable,
35:56nous appelons à une révolution
35:58dans des moyens du contrôle
35:59qu'il faut renforcer,
36:00conforter, clarifier,
36:02dans des procédures de signalement
36:04qui doivent être beaucoup plus robustes
36:06et la création de signalés d'huile
36:08comme cellule nationale de signalement
36:10et puis des mesures de prévention
36:12très nombreuses
36:13qui doivent être mises en place
36:15pour empêcher que le pire ne se produise.
36:17Les députés proposent des contrôles
36:20dans les établissements privés
36:22tous les cinq ans au minimum.
36:25Ils déposeront une proposition de loi
36:27à l'automne,
36:28regroupant la plupart de leurs préconisations.
36:31Quant à la levée de la prescription
36:33réclamée par les victimes,
36:35elle fera l'objet d'une mission
36:37transpartisane à l'Assemblée nationale.
36:41Si la commission a permis
36:43que la parole se libère,
36:45les députés souhaitent à présent
36:46une prise de conscience collective
36:48pour protéger les enfants
36:50et s'assurer que les violences scolaires
36:53appartiennent au passé.
37:05Voilà donc pour ce documentaire
37:07« Bétaram, briser la loi du silence »
37:09signé Hélène Bonduelle
37:11à la caméra Pierre-Yves Dehenin
37:12qui est au montage Maxime Rioux.
37:14On est donc de retour sur ce plateau
37:16avec vous, Sarah Legrin.
37:17Vous êtes députée
37:18de la France Insoumise de Paris.
37:19Erwann Balanant,
37:20vous êtes députée
37:21des démocrates du Finistère.
37:23Et Éric Arassius,
37:24vous êtes vous victime de Bétaram.
37:25Vous y avez été à la fin des années 90.
37:28Bonsoir à tous les trois.
37:30Évidemment, vous avez suivi ces travaux.
37:32Vous avez regardé ce documentaire.
37:34Ce qui est saisissant, je trouve,
37:35c'est la force de ce mouvement
37:37de libération de la parole.
37:39Éric Arassius,
37:39est-ce que ça vous a étonné ?
37:42En fait, c'est quelque chose
37:42qui était attendu.
37:43Ça fait longtemps qu'on espérait
37:45qu'il y ait une libération de la parole.
37:46Le collectif des victimes existe
37:48depuis quatre ans maintenant,
37:50je crois.
37:51Et on attendait vraiment
37:52le fait que François Bayrou
37:54se retrouve premier ministre.
37:54En fait, ça a permis
37:55que ce collectif puisse parler
37:57et puisse être médiatisé.
37:59Sarah Legrin,
37:59on voit des victimes
38:00qui sont prêtes à témoigner,
38:01prêtes aussi à confronter
38:03leurs agresseurs.
38:04C'est saisissant dans le documentaire.
38:05Oui, c'est frappant.
38:07Parce que ça montre aussi
38:07l'ampleur de ces événements-là.
38:09Et c'est vrai qu'on sait
38:10depuis les travaux de la Civise,
38:12les travaux de la SIAZ,
38:14l'ampleur des violences
38:14dans la société.
38:16Mais là, de voir tout ce qui s'est libéré
38:18pendant le temps même
38:19de la commission d'enquête
38:20avec huit collectifs seulement au début,
38:2380 collectifs de victimes
38:24sur 270 établissements à la fin,
38:26au moins, ça montre aussi
38:28une forme d'utilité
38:28de cette commission d'enquête directe
38:30et aussi une forme de confiance
38:32dans la libération de la parole,
38:34de la part des victimes,
38:35avec le sentiment d'être entendu.
38:36Maintenant, il faut que ça soit suivi des faits.
38:38Justement, on va revenir
38:38sur les préconisations.
38:39Vous, Erwann Balanant,
38:40vous aviez aussi été à la tête
38:42d'une commission d'enquête
38:43sur les violences
38:43dans le milieu du cinéma,
38:45de la mode, de la culture
38:46plus généralement.
38:47Là, dans le milieu scolaire,
38:48il y a aussi ce mouvement,
38:50ce libération de la parole,
38:51ce MeToo un peu scolaire.
38:53Oui, mais je ne crois pas
38:55que ce soit vraiment
38:55une libération de la parole.
38:57C'est juste peut-être,
38:58enfin, je l'espère,
38:59la fin d'une surdité sociétale.
39:03En fait, c'est notre société
39:04qui n'entendait pas.
39:04Les victimes, depuis très longtemps,
39:06il y a eu des victimes
39:07qui ont dit,
39:08il y a même eu des faits judiciaires.
39:10Et moi, la question que je pose
39:13depuis un moment,
39:14c'est pourquoi notre société
39:16n'entend rien
39:17dès qu'il s'agit de la violence
39:19autour des enfants.
39:21Autour de la violence
39:22sur les féminicides,
39:23on a eu une parole
39:24et une action politique,
39:26des choses qui se sont développées
39:28depuis maintenant
39:28quelques années quand même.
39:30Mais sur les enfants,
39:32sur les violences faites aux enfants
39:34dans le monde scolaire,
39:35dans le monde de la culture,
39:36dans le cocon familial,
39:39eh bien, ça fait trop longtemps
39:40que cette surdité sociétale
39:42est terrible
39:43et abîme, évidemment,
39:45un certain nombre de personnes
39:46et il faut que ça change vraiment.
39:48Éric Arassus disait
39:49libération de la parole,
39:50mais libération de l'écoute aussi.
39:52Vous sentez que les choses bougent,
39:54que les choses commencent à changer ?
39:56En fait, quand on était à Bétarame,
39:57il y a 30 ans maintenant,
39:58on n'était pas écoutés,
39:59on n'était pas entendus.
40:00La parole des enfants
40:01a été un peu mage minoré.
40:03Et aujourd'hui, en fait,
40:04le fait de pouvoir s'exprimer
40:05devant une commission d'enquête,
40:06le fait que tout le monde puisse,
40:08puisqu'on s'aperçoit
40:09qu'il n'y avait pas que Bétarame,
40:10il y a Rio-Mont,
40:10il y a la Raison,
40:11il y a plein d'autres établissements.
40:13Et en fait, se dire,
40:14on n'est pas seuls.
40:15Aujourd'hui, on peut être écoutés.
40:16Peut-être qu'à l'époque,
40:17on était des entités individuelles.
40:18Aujourd'hui, on s'aperçoit
40:19que c'est vraiment
40:20une chose collective,
40:21une prise en charge d'ensemble.
40:23Et Sarah Legrain,
40:24on en parle aussi dans les familles.
40:25On nous dit beaucoup,
40:27ça remonte aussi des souvenirs.
40:28Alors, pas forcément aussi graves,
40:30évidemment.
40:31Mais voilà, on sent que
40:31les générations peut-être
40:33un peu aussi anciennes
40:33commencent à parler,
40:34à dire ce qu'elles ont vécu.
40:36Oui, puis ça pose la question
40:37de qu'est-ce qu'on a effectivement
40:38entendu ou pas
40:39quand les enfants ont parlé.
40:40Les enfants ont plein
40:41de façons de parler.
40:41Parfois, ils disent explicitement
40:42les choses.
40:43Parfois, c'est leur corps
40:43qui parle.
40:44Et en fait, ce qui se passe
40:46assez systématiquement,
40:47c'est que tout ça est minoré,
40:48minimisé,
40:49et puis qu'on reste aussi
40:50avec parfois, malheureusement,
40:52et c'est encore présent,
40:53une vision de l'éducation
40:54qui est que ça peut passer,
40:56ça doit parfois passer
40:57quand les enfants sont durs
40:58par des violences.
40:59Et en fait, en faisant cela,
41:01on légitime des violences
41:02et on sait qu'il y a
41:03un continuum de violences
41:04et qu'en légitimant
41:04les premières violences éducatives,
41:06derrière, on vulnérabilise
41:08les enfants et on les expose
41:10à tout le continuum des violences,
41:11y compris les violences sexuelles.
41:13Donc, il faut que tout ça bouge
41:13et si ça bouge dans les familles,
41:14tant mieux aussi.
41:15– Alors, on va parler
41:16des recommandations
41:17faites par le rapport.
41:19On va s'intéresser tout d'abord
41:20aux victimes.
41:21Éric Arassus,
41:22qu'est-ce qu'elles attendent ?
41:23Une reconnaissance,
41:24un pardon, peut-être,
41:26de l'État,
41:27de l'indemnisation,
41:28de l'accompagnement
41:29ou tout ça en même temps ?
41:30– Indemnisation,
41:31moi, je ne demande pas
41:31d'indemnisation.
41:32En fait, je demande qu'on reconnaisse
41:34les erreurs qui y sont passées.
41:36Peut-être un manque d'accompagnement,
41:38un manque de surveillance
41:39de ces établissements à l'époque,
41:40puisque plusieurs personnes
41:41ont alerté
41:42et ces établissements
41:42n'ont pas été contrôlés à l'époque,
41:44peut-être superficiellement,
41:45puisqu'on voit
41:46qu'il y a quand même
41:46eu un inspecteur qui est venu,
41:48peut-être pas bien
41:48comme ce qui était attendu.
41:50Aujourd'hui,
41:50les victimes,
41:51c'est ça, en fait,
41:52c'est 30 ans plus tard,
41:53en fait,
41:53on peut dire merci
41:54à une commission d'enquête
41:55qui se passe.
41:56Certes,
41:56ce qu'on a subi,
41:57c'était quand même
41:57très préjudiciable à l'époque.
41:59Aujourd'hui,
42:00il ne faut plus qu'il y ait
42:00de Bétharam,
42:01il ne faut plus de garaisons,
42:02plus de réaumants.
42:03On espère qu'en 2025,
42:04ce soit fini,
42:04toutes ces histoires.
42:05Erwan Balanon,
42:06c'est vrai que c'est important
42:07d'être reconnu en tant que victime.
42:10Ce n'est pas symbolique,
42:11on a le sentiment.
42:12Non, non, non,
42:12ce n'est pas symbolique
42:13et c'est pour ça
42:13que cette commission d'enquête,
42:14elle était nécessaire et utile.
42:16Et nous,
42:16on l'a vu,
42:17et Sarah m'a accompagné
42:18sur la commission d'enquête
42:19sur la culture.
42:21Nous,
42:21on a reçu des tonnes
42:23de mails,
42:23de témoignages
42:24et à la fin
42:25de la commission d'enquête
42:26et c'est assez émouvant.
42:27On a reçu des tonnes
42:28de témoignages
42:29de remerciements,
42:30de dire des gens
42:31qui nous ont dit
42:32voilà,
42:33nous,
42:34enfin,
42:35la République nous a écoutés.
42:37Et ça,
42:37c'est un des éléments
42:38qui est important
42:38dans ces commissions d'enquête,
42:40c'est que c'est justement
42:41la reconnaissance
42:42pour un certain nombre
42:43de personnes,
42:44dont certaines
42:44qui ne peuvent plus
42:45porter plainte,
42:47d'être reconnues
42:48par l'ensemble
42:49de la société.
42:50Mais ça ne suffira pas.
42:51Ça ne suffira pas
42:52et il va falloir
42:52qu'on travaille
42:53sur un certain nombre
42:54de sujets
42:55et je pense qu'on
42:55va en discuter là
42:56pour qu'il n'y ait
42:57plus jamais ça
42:58en réalité
42:59et puis que nos enfants
43:00soient en sécurité
43:00à l'école,
43:01dans le monde
43:01de la culture
43:02et dans les familles.
43:03Sarah Legrand,
43:04reconnaissance des victimes
43:05et est-ce qu'on doit
43:06aller plus loin
43:07en disant
43:07oui,
43:08l'État aussi
43:08a eu ses défaillances ?
43:09C'est ce que dit
43:10le rapport
43:10de la commission d'enquête.
43:11Ça va de pair.
43:12L'État a failli.
43:13Ça va de pair.
43:13C'est pourquoi
43:14le rapport préconise
43:15une reconnaissance
43:16par l'État
43:16et une indemnisation
43:17possible par l'État
43:18pour les victimes
43:19qui le souhaiteraient
43:20et ça c'est très important
43:20parce qu'il y a
43:21des processus
43:21d'indemnisation
43:22par exemple
43:22par l'Église
43:23mais reconnaître
43:24les défaillances
43:25de l'État.
43:25C'est ce que fait
43:26tout ce rapport
43:26au long des 350 pages
43:28de rapports
43:28de toutes les préconisations
43:31montrent qu'il y a eu
43:32des défaillances
43:33massives de l'État
43:33à toutes ses échelles
43:34locales, nationales
43:35dans toutes ses institutions
43:37judiciaires, scolaires
43:38et ça,
43:40le reconnaître
43:40et dire en fait
43:41aux victimes
43:42si nous n'avions pas failli
43:43si l'État n'avait pas failli
43:44si l'action politique
43:45s'était menée correctement
43:48eh bien vous n'auriez pas
43:50vécu ce que vous avez vécu
43:50donc on doit le reconnaître.
43:51Ça je pense que c'est
43:52très important
43:53et ça fait partie
43:53du rôle de contrôle
43:54des parlementaires
43:55dans le cadre
43:56de cette commission d'enquête.
43:57Éric Arassus
43:58sans forcément
43:58on voit que c'est pas
43:59forcément pointé
44:00on voit que la défaillance
44:01elle était quasi
44:02elle était globale
44:03elle était à tous les niveaux
44:04elle est sociétale en réalité
44:05la défaillance
44:05sociétale aussi
44:06et c'est important pour vous
44:08vous aimeriez
44:09effectivement qu'il y ait
44:10une reconnaissance de l'État
44:11de dire oui
44:12on a failli
44:13alors voilà
44:14on peut s'imaginer
44:14par une déclaration
44:16ou quelque chose
44:16de ce genre ?
44:18Là je crois que
44:18ce rapport le montre
44:19concrètement
44:20Mme Legrin
44:21je viens de le rappeler
44:22aujourd'hui c'est vraiment
44:23global
44:23on s'aperçoit que
44:24localement
44:25il y avait des choses
44:26qui étaient appuyées
44:27qui étaient couvertes
44:28là on s'aperçoit que
44:29même au niveau des ministères
44:30c'était couvert aussi
44:31donc
44:31C'est une faillite générale ?
44:33Totalement
44:33là aujourd'hui
44:34on s'aperçoit que
44:36dans ce rapport
44:36c'est quand même
44:37une reconnaissance
44:38c'est ce qui était attendu
44:39on peut dire
44:40que c'est une réussite
44:41quand même
44:41cette commission d'enquête
44:42que ça permet
44:43de faire un MeToo
44:44enseignement catholique
44:45donc je pense
44:46c'est ce que nous
44:47en tant que victime
44:48on attendait en tout cas
44:48Alors il y a une question
44:49qu'on se pose aussi
44:50dans cette question
44:51des crimes sexuels
44:52et notamment sur les enfants
44:53c'est la question
44:53de la prescription
44:54doit-on aller
44:56vers l'imprescriptibilité
44:58Sarah Legrin
44:58des crimes sexuels
44:59on le rappelle
45:00là c'est 30 ans
45:01après la majorité
45:02ça fait 48 ans
45:04exactement
45:05il y a même parfois
45:06une prescription
45:06qu'on peut appeler glissante
45:07il y a une prescription glissante
45:08qui peut aller jusqu'à très très loin
45:10exactement
45:10qui existe
45:11donc si les faits
45:12ne concernent pas la personne
45:13mais peuvent concerner
45:14une autre personne
45:14par le même auteur
45:15mais est-ce qu'il faut aller
45:16vraiment plus loin
45:17dire c'est imprescriptible
45:19Sarah Legrin
45:20En tout cas moi
45:20je suis convaincue
45:21que c'est un sujet
45:21qui doit absolument
45:22être travaillé
45:23tous les collectifs
45:25de victimes
45:25nous y invitent
45:26la civise
45:27nous y invitent
45:27depuis un moment
45:28et je pense que
45:29ce sujet est tellement complexe
45:31il doit être tellement débattu
45:33que je m'associe vraiment
45:35à la recommandation
45:36qui est faite
45:36qui est une mission
45:37sur le sujet
45:38non pas pour retarder
45:38la question
45:39mais parce qu'on voit
45:39que quand le sujet
45:40arrive comme ça
45:40par une proposition de loi
45:41ou même un projet de loi
45:42en réalité
45:43ça passe difficilement
45:44parce que la question
45:45de la prescription
45:46d'ailleurs moi
45:46c'est des questions
45:47qui m'ont traversée
45:47parce que souvent
45:48on parle aussi
45:49la prescription
45:49c'est aussi
45:50l'extinction
45:50de l'action de justice
45:51en disant
45:51en fait faute de preuve
45:52on ne va pas pouvoir
45:53aller au bout
45:54est-ce qu'on veut
45:55des procédures longues
45:55etc.
45:56c'est des arguments
45:56y compris vis-à-vis des victimes
45:58et puis progressivement
45:59on se rend compte
45:59qu'il y a de la sérialité
46:01que dire à quelqu'un
46:03faute de preuve
46:03on n'essaye pas
46:04d'aller au bout
46:05c'est quand même
46:06très questionnant
46:07imaginez que le temps
46:08forcément fait changer
46:09les gens
46:10c'est très questionnant
46:10surtout concernant
46:11les crimes sexuels
46:12et surtout concernant
46:14les crimes sexuels
46:15sur les enfants
46:15ou les crimes
46:16les violences
46:16sur les enfants
46:17il faut absolument
46:18prendre en compte
46:18la dimension
46:19le temps que met
46:21la personne aussi
46:23à surmonter le trauma
46:25et à dénoncer ce qu'elle a vécu
46:26et à porter plainte
46:27la prescription
46:28elle est aussi au coeur
46:29de la justice
46:30donc c'est aussi compliqué
46:31de dire pour certains crimes
46:32elle n'existe plus
46:33on a déjà
46:34il y a déjà eu
46:34un gros travail de fait
46:36dans la période 2015-2016
46:39il y a eu la conférence
46:40de consensus
46:40avec Flavie Flamand
46:42et le juge
46:43dont le nom m'échappe
46:44mais qui ont fait un travail
46:45et qui a permis
46:46de changer la loi
46:47pour arriver à 30 ans
46:49à partir des 18 ans
46:50depuis
46:51on a fait
46:52la prescription glissante
46:53et la prescription glissante
46:55ça peut aller très très très loin
46:56parce que quand c'est sériel
46:58vous êtes prescrit
47:00mais il y a une procédure
47:01en cours
47:02plus récente
47:02si il y a une autre victime
47:03plus récente
47:04ça remonte
47:05et ça décale
47:06moi je suis pour que
47:07la prescription glissante
47:08soit mise
47:09pour les majeurs
47:10également
47:11ça sera une bonne chose
47:13après
47:14qu'on continue à réfléchir
47:15qu'on continue à articuler
47:17cette nécessité
47:18d'avoir quelque chose
47:19d'imprescriptible
47:20avec
47:20dans notre pays
47:21c'est pas inutile
47:23d'avoir la prescription
47:24l'imprescriptibilité
47:26elle est issue
47:27de l'état de droit
47:28d'un certain nombre de choses
47:29mais qu'on continue le travail
47:30oui mais je rappelle
47:31quand même
47:31qu'on a déjà
47:31beaucoup avancé
47:32et que
47:33il y a déjà eu
47:34des certaines
47:34la conférence de consensus
47:36avait vraiment été
47:37très loin
47:38sur le pour
47:39le contre
47:39et je
47:40voilà
47:41il faut continuer le travail
47:42mais en tout cas
47:42une chose est sûre
47:43prise en compte
47:44du
47:44du
47:45de la
47:47du
47:47non
47:48de l'amnésie traumatique
47:49ça c'est un sujet
47:51et ça c'est un sujet
47:52qui nous permettrait
47:52d'aller un peu plus loin
47:53tout en gardant
47:54ce pilier
47:55de notre tête de droit
47:56qui est l'imprescriptible
47:57Eric Arassus
47:58on voit à quel point
48:00il est difficile
48:00pour les victimes
48:01de parler
48:02même si vous nous expliquez
48:03que parfois
48:03elles parlent
48:04mais qu'elles ne sont pas entendues
48:05et parfois on parle
48:0610 ans
48:0720 ans
48:0730 ans
48:0740 ans plus tard
48:08est-ce que pour vous
48:09il faut rendre
48:10les crimes sexuels
48:11sur les enfants
48:12imprescriptibles ?
48:13oui en fait
48:14la réponse est oui
48:15je pense que c'est un vrai besoin
48:16aujourd'hui
48:17on s'aperçoit qu'il y a
48:17beaucoup de victimes
48:19qui n'ont pas osé parler
48:20à l'époque
48:20ou qui ont été peut-être
48:21interdites de parler même
48:23et que lorsqu'elles sont adultes
48:25ou en âge de pouvoir s'exprimer
48:27elles sont peut-être plus
48:29avec un accompagnement
48:31avec des structures
48:32qui leur permettent
48:32de s'exprimer
48:33aujourd'hui on peut voir
48:34qu'il y a plein de libérations
48:36de la parole
48:36qui se permettent
48:36grâce à ça en tout cas
48:37mais certains disent
48:38attention à ne pas donner
48:39de faux espoirs non plus
48:40c'est pas parce qu'on les rendrait
48:41imprescriptibles
48:42qu'il serait plus facile
48:43de prouver les choses
48:44qu'il serait plus facile
48:45de retrouver les coupables aussi
48:46mais je pense qu'il y a
48:47tout ce qui est reconstruction aussi
48:48parce que lorsqu'on a subi des choses
48:51lorsqu'on est enfant
48:51du volant sexier et sexuel
48:53des fois c'est des vies
48:54qui sont meurtries
48:55et je pense que lorsqu'on est adulte
48:56on a besoin d'avoir
48:57cette reconnaissance
48:58c'est en effet
48:58moi je partage
49:00sur la question de la reconnaissance
49:01et sur l'accompagnement
49:02des victimes
49:02c'est un des sujets
49:03et c'est un des angles morts
49:05de nos politiques publiques
49:06aujourd'hui
49:07quand vous allez déposer plainte
49:08vous êtes mal accompagné
49:09et je pense qu'il faut
49:10travailler ça
49:11il faut travailler ça
49:12par l'aide juridictionnelle
49:13qui doit être renforcée
49:14et il faut travailler ça aussi
49:15par le secteur assurantiel
49:16où on doit pouvoir
49:17accompagner les victimes
49:18dans leur reconstruction
49:19ça c'est un élément
49:21extrêmement important
49:23Sarah Legrin sur ce point
49:24après on m'appelle
49:25ça à la question des questions
49:26souvent on associe trop
49:27la reconstruction des victimes
49:28à la condamnation
49:29alors qu'elle peut être nécessaire
49:30dans leur parcours
49:31mais d'ailleurs
49:31elle ne suffit pas du tout
49:32et qu'il peut y avoir
49:33une façon de dire
49:34y compris c'est prescrit
49:36ou même on n'arrive pas
49:37à trouver les preuves
49:38mais c'est pas pour autant
49:39qu'on n'a pas mené
49:40l'enquête correctement
49:41qu'on n'a pas pris en charge
49:42correctement la victime
49:43dans la question de la reconnaissance
49:44il y a aussi le fait
49:44de la prise en charge
49:45des soins psychologiques
49:46et donc moi je fais très attention
49:47à ce qu'on ne se dise pas
49:48que par exemple
49:49envoyer des criminels en prison
49:51n'est pas forcément aussi
49:52la garantie de victimes réparées
49:54donc c'est l'ensemble
49:55qu'il faut penser
49:56en pensant à la fois
49:57le rôle de sanction de la société
49:58qui est le rôle de la justice
49:59mais aussi le rôle
50:00de reconnaître les victimes
50:01et là-dessus en France
50:02on n'est historiquement pas bon
50:04sur la question de victimes
50:04la commission d'enquête
50:05propose également
50:07d'obliger des contrôles
50:08des contrôles
50:09tous les ans
50:10quand il y a un internat
50:11notamment sur les primaires
50:12tous les trois ans
50:13quand c'est dans le secondaire
50:14que tous les établissements
50:15privés soient contrôlés
50:17tous les cinq ans
50:18ça semble
50:19pardon
50:19mais un peu du bon sens
50:20Eric Arassus
50:22est-ce qu'à l'époque
50:23on voit qu'il y a
50:24eu très peu de contrôles
50:25il y en a eu un
50:26mené à la va-vite
50:27ça vous aurait permis
50:28de parler
50:29ce contrôle
50:30si on vous avait
50:31posé la question
50:32est-ce que ça changeait
50:33ça aurait pu changer les choses
50:34je ne sais pas
50:34parce qu'à l'époque
50:35j'étais un enfant
50:36très introverti
50:37mais en tout cas
50:37on voit que dans
50:38le contrôle qu'il y a eu
50:39à Betaram
50:40en l'occurrence
50:41peu d'élèves ont été auditionnés
50:44il y a eu beaucoup
50:44d'équipes éducatives
50:45et d'élèves choisies aussi
50:47exactement
50:47c'était des délégués
50:48ou des représentants
50:49plutôt du CPU
50:50comme ça
50:50donc oui
50:52aujourd'hui
50:52je pense qu'il faut
50:53légiférer par rapport à ça
50:54il faut quand même
50:55voir ce qui se passe
50:56dans des établissements
50:57qui sont financés
50:58parce qu'en l'occurrence
50:58c'est des établissements
50:59qui sont financés
51:00voir comment l'argent
51:01est redistribué
51:02et comment les équipes éducatives
51:04mettent en place
51:04l'accompagnement des élèves
51:06Consensus sur la question
51:07des contrôles
51:08Oui mais le contrôle
51:08ce que pointe quand même
51:11le rapport
51:11c'est qu'il y a
51:12une défaillance de contrôle
51:13en particulier
51:14dans le secteur privé
51:15mais en réalité
51:17aussi dans le secteur public
51:18moi je travaille
51:20depuis
51:20je suis député
51:21sur la question
51:22du harcèlement scolaire
51:23on a fait une loi
51:24cette loi donne
51:24des obligations
51:25aux établissements
51:27aujourd'hui
51:27il n'y a pas de contrôle
51:28sur ce sujet
51:29et donc la question
51:30du contrôle
51:31elle est fondamentale
51:32et dans les internats
51:33évidemment sur la qualité
51:34d'accueil
51:35et sur la façon
51:36dont la vie se passe
51:37à l'internat
51:38ça doit être
51:38Sauf que Sarah Legrin
51:39c'est aussi une question
51:40de moyens
51:41il faut de l'argent
51:41il faut des contrôleurs
51:42Ce qui est montré
51:43dans ce rapport
51:44c'est que le contrôle
51:44de toute façon
51:45est mal assuré
51:46par l'éducation nationale
51:47parce qu'on n'a pas
51:48suffisamment d'inspecteurs
51:48et ils ne sont pas suffisamment
51:50poussés à aller chercher
51:52ces questions-là
51:52ils ne sont pas forcément
51:53investis de cette mission-là
51:54mais j'aimerais souligner
51:54que l'absence
51:56le décalage total
51:57entre les contrôles
51:57qu'il y a dans le public
51:58et dans le privé
51:58ce n'est pas un hasard
52:00et c'est ce qui est montré
52:01dans le rapport
52:01c'est le fruit aussi
52:02du rôle notamment
52:03du secrétariat général
52:04de l'enseignement catholique
52:05des pressions qu'il exerce
52:06vous avez des notes internes
52:07du ministère
52:08qui parle
52:09qui dit que c'est un lobby
52:10vous avez des lettres
52:13de ce secrétariat général
52:14de l'enseignement catholique
52:15qui dit
52:15on ne veut pas
52:16de vos inquisitions
52:17et d'ailleurs
52:18revoyez votre copie
52:19on ne veut pas
52:19de ce manuel de contrôle
52:20et donc il y a quand même
52:21aussi
52:22c'est ce qu'on voit
52:22dans le documentaire
52:22on a un enseignement
52:24une partie de l'enseignement
52:25qui est subventionné
52:26qui de toute façon
52:26s'occupe des enfants
52:27dans le pays
52:28qui devrait donc être
52:28sous contrôle de l'État
52:29et qui a échappé
52:31à ce contrôle
52:31en menaçant
52:33sinon de brandir
52:34la question de la guerre
52:35scolaire
52:36de vous emprunter
52:38à l'église
52:38etc
52:38et ça voilà
52:39c'est montré dans le rapport
52:40et je pense qu'il faut
52:41l'adresser clairement
52:41parce que là
52:42il va falloir aussi
52:43que sur ce plan là
52:44il y ait des mesures législatives
52:46mais que ça change aussi
52:47qu'on ne puisse plus
52:48se faire menacer comme ça
52:49par une institution
52:51qui est liée à l'église
52:52et qui en fait
52:53prétend pouvoir faire
52:54un peu ce qu'elle veut
52:54dans les établissements
52:55ça il faut que ça cesse
52:56Je voudrais qu'on parle
52:56d'une dernière
52:57des recommandations
52:58c'est sur les contrôles
53:00des personnels
53:00sur le casier judiciaire
53:02sur les fichiers
53:03d'infraction
53:03sur les violences
53:04dans l'église catholique
53:06dans l'enseignement catholique
53:07c'est pas obligatoire
53:08Eric Arassus
53:09il faut vérifier
53:11l'honorabilité
53:14c'est comme ça qu'on appelle
53:14des personnels
53:16évidemment
53:16qui sont au contact
53:17des enfants tous les jours
53:18En fait pour Béterdam
53:19c'était quelque chose
53:20qui se reproduisait
53:20les gens qui étaient
53:21surveillants
53:22c'était des gens
53:23qui avaient été
53:24des anciens élèves
53:24donc qui avaient subi
53:25la violence
53:25donc c'est quelque chose
53:26qui était reproduit
53:26Qui la faisait subir
53:27et qui parfois après
53:28était muté
53:29dans d'autres écoles catholiques
53:30c'est le cas je crois
53:31d'un des surveillants
53:32de Béterdam
53:32Oui de Damer Sager
53:32en l'occurrence
53:33et qui a exercé
53:34dans plusieurs endroits
53:35donc en effet
53:35il faut vraiment contrôler
53:36le recrutement
53:38de ces personnes
53:38voir de là où
53:40ils proviennent
53:40et derrière
53:42Et sur le signalement
53:43vous disiez
53:44avant le signalement
53:45nous sur le contrôle
53:46de l'honorabilité
53:47des personnes
53:48nous on va encore
53:49plus loin que le rapport
53:50moi je propose
53:51qu'on ait un système
53:52complet de contrôle
53:53de l'honorabilité
53:54pour toute personne
53:56en lien avec
53:57l'enfance
53:57et les enfants
53:58et on doit pouvoir
53:59mettre en place
54:00un système
54:00qui serait un système
54:01centralisé
54:03qui serait un protocole
54:04de contrôle
54:06avec des pièces
54:07particulières
54:08et n'importe quel
54:09employeur pourrait
54:10le contrôler
54:12et ça serait contrôlé
54:13par l'Etat
54:13les Australiens
54:16ont mis ça
54:16en place
54:17ça fonctionne
54:18et il faut qu'on le fasse
54:19mais il faut qu'on le fasse
54:19parce que c'est
54:21c'est un point
54:21fondamental
54:22on a vu
54:23dans notre commission
54:24d'enquête
54:24des gens
54:25qui étaient
54:26à un endroit
54:26se faisaient licencier
54:28allaient dans un autre endroit
54:29et la nouvelle structure
54:30ne pouvait pas interroger
54:32l'ancienne structure
54:33l'ancienne pour voir
54:33ça c'est
54:35ça il faut que ça cesse
54:36et après
54:37autre point
54:38effectivement
54:38il faut qu'il y ait
54:40une culture
54:40du signalement
54:43dans ce pays
54:43et qu'on aille encore
54:44même plus loin
54:45que ce qui est proposé
54:45dans le rapport
54:46je voudrais
54:47qu'on ait un dernier mot
54:48puisqu'on va parler
54:49de l'audition
54:49de François Bayrou
54:50qui a pris
54:51beaucoup de lumière
54:52dans cette commission
54:53d'enquête
54:53mais on le voit bien
54:54dans le reportage
54:55d'Elai de Bonduelle
54:55ça n'a pas été que ça
54:56Eric Arassius
54:57comment vous
54:58vous avez perçu
54:59en tant que victime
55:00ce côté très politique
55:02certains ont dit
55:02la commission d'enquête
55:03est trop politique
55:04certains ont dit
55:04non mais c'est absolument
55:05nécessaire de chercher
55:06ses responsabilités
55:07comment vous les victimes
55:08vous l'avez vécu
55:09en fait
55:09elle n'est pas que politique
55:10puisqu'il y a beaucoup
55:11de personnes
55:11qui ont été auditionnées
55:12dans cette commission
55:12d'enquête
55:13et merci aux personnes
55:14qui sont occupées
55:15de cette commission
55:15d'enquête
55:15je pense que c'était
55:17un fait parmi tant d'autres
55:18certes ça a pris du temps
55:19toute une après-midi
55:20j'étais même dans ce plateau là
55:21mais en fait
55:23c'était un fait
55:24pour voir
55:24lorsqu'il était en responsabilité
55:25à l'époque
55:26dans les Pyrénées Atlantiques
55:27et lorsqu'il était ministre
55:28comment le premier ministre
55:29actuel a agi
55:30une réponse chacun
55:31oui commission d'enquête
55:33parfois politique
55:33mais en même temps
55:34on le voit bien
55:34utile et nécessaire
55:36oui oui moi je l'ai dit
55:37cette commission d'enquête
55:37était nécessaire et utile
55:39je pense qu'il y a eu
55:40un peu trop
55:41d'instrumentalisation politique
55:42qui ne permet pas
55:43d'avoir été plus loin
55:45sur un certain nombre
55:45de sujets
55:46je rappelle quand même
55:47que 10% du temps
55:48des auditions
55:49ont été l'audition
55:50de François Bayrou
55:50je trouve que c'était trop
55:51Sarah Legrin
55:52et on le voit
55:53on l'a vu aussi sur LCP
55:54on voit dans le documentaire
55:55ça existait
55:56mais ce n'est pas que ça
55:57je pense que ça aurait été
55:57un vrai problème
55:58que François Bayrou
55:59ne soit pas interpellé
56:00dans le cadre
56:00de cette commission d'enquête
56:01alors que d'autres
56:02ministres précédents
56:03ont été entendus
56:04et alors qu'il a
56:05à rendre des comptes
56:06aussi en tant que premier ministre
56:07et de fait
56:08cette réalité-là
56:09elle doit être interrogée
56:10il a été interrogé là-dessus
56:12que ce soit au sein
56:13de l'hémicycle
56:13que ce soit au sein
56:14de la commission
56:14et moi je trouve
56:15que les réponses
56:15qu'il a faites
56:16justement en essayant
56:17d'en faire une joute politique
56:18en essayant de se rendre
56:19victime politique
56:20et en ayant des propos
56:21contribuant à banaliser
56:23les violences éducatives
56:23n'étaient vraiment pas
56:24des réponses
56:25qu'on pouvait attendre
56:25d'un premier ministre
56:26et je pense que ça a été
56:27aussi perçu dans le pays
56:29Eric Arassius
56:29vous aurez le mot de la fin
56:30vous allez continuer
56:31justement à suivre
56:32peut-être les travaux
56:33là dans les commissions d'enquête
56:35on sait qu'il y a un suivi
56:36ensuite des mesures
56:37les victimes
56:38l'attendent ce travail
56:38on espère vraiment
56:39qu'il y ait une continuité
56:41à cette commission d'enquête
56:42qu'il n'y ait plus jamais
56:43de bétarame
56:43plus jamais de garaisons
56:44et on espère surtout
56:45qu'il y ait des choses
56:46qui soient légiférées
56:46on a parlé tout à l'heure
56:47de l'imprescribilité
56:49pardon
56:49et il faut qu'il y ait des choses
56:51qui soient mises en route
56:51à la suite de cette commission d'enquête
56:52que plus jamais d'enfants
56:54soient menacés
56:55lors de leur éducation
56:56dans l'enseignement
56:57merci beaucoup
56:59Eric Arassius
57:00merci Sarah Legrain
57:01et Erwann Balanant
57:02je vous rappelle
57:03que le documentaire
57:04d'Hélène Bonduelle
57:04est en ligne
57:05sur notre site internet
57:07www.lcp.fr
57:09et sur notre chaîne
57:09Youtube
57:10bétarame
57:11briser la loi du silence
57:12merci beaucoup à vous
57:13de nous avoir suivis
57:14merci à Chantal Alès
57:16Sophie Gabis
57:16et Léonore Picot
57:17pour la préparation
57:19de cette émission
57:19bonne soirée à tous
57:20sur les chaînes parlementaires
57:22évidemment

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