- hier
Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Clément Méric, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.
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00:00:00...
00:00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Savourgarde.
00:00:08C'est une émission spéciale que nous vous proposons ce soir.
00:00:11Spéciale parce que c'est la dernière de la saison.
00:00:13Et puis surtout spéciale parce que nous accueillons ce soir
00:00:15trois présidents d'Assemblée, dont la présidente Yael Broun-Pivet,
00:00:19pour débattre de la francophonie.
00:00:21A l'occasion de l'Assemblée parlementaire de la francophonie
00:00:24qui se tient à Paris, que partageons-nous au-delà de cette langue
00:00:28et d'un passé commun ? Quelle vision du monde ?
00:00:30Et quelle influence sur ce monde ? On va en débattre avec nos invités.
00:00:34On fera ensuite le bilan de cette année parlementaire un peu particulière
00:00:37après la dissolution, avec un gouvernement renversé,
00:00:40un budget adopté tardivement au mois de janvier
00:00:43et des députés assez critiques sur le fonctionnement de cette Assemblée
00:00:46sans majorité. On se projettera aussi sur la suite
00:00:49avec ce débat budgétaire compliqué qui nous attend à la rentrée.
00:00:53Voilà pour le sommaire. On est ensemble pour une heure.
00:00:56C'est parti pour la dernière.
00:00:58C'est une langue belle avec des mots superbes.
00:01:10Yves Duteil l'a chanté mieux que quiconque.
00:01:13Elle est notre bien commun à nous tous, francophones.
00:01:16Chacun l'enrichit de ses mots, de sa culture,
00:01:18mais que signifie parler français dans le monde d'aujourd'hui ?
00:01:22Que partageons-nous au-delà de cette langue
00:01:24qui est liée à une histoire commune, parfois douloureuse ?
00:01:26On débat ce soir de la francophonie,
00:01:28donc à l'occasion de la 50e session de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
00:01:33Elle s'est ouverte à Paris.
00:01:35Bonsoir, Yael Broun-Pivet.
00:01:37Bonsoir.
00:01:37Et merci d'être avec nous.
00:01:39Cette année, c'est donc vous, en tant que présidente de l'Assemblée,
00:01:41qui accueillez avec le président du Sénat
00:01:43cette réunion de parlementaires venus du monde entier,
00:01:46parmi lesquelles on compte une trentaine de présidents de parlement.
00:01:49Et nous en recevons ce soir deux.
00:01:51Nathalie Roy, bonsoir et bienvenue.
00:01:54Vous présidez l'Assemblée nationale du Québec.
00:01:56Adama Bictogo, bonsoir et bienvenue également.
00:01:59Bonsoir.
00:01:59Vous présidez l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire.
00:02:02Enfin, Néné Mariam Kahn, bonsoir et bienvenue.
00:02:05Alors, vous ne présidez pas le Parlement du Sénégal,
00:02:07pas encore en tout cas.
00:02:09Vous êtes porte-parole du Parlement francophone des jeunes.
00:02:13Et pour commencer, on accueille Clément Perrouot pour le récap.
00:02:15Bonsoir Clément.
00:02:27Bonsoir, bonsoir à tous.
00:02:29Alors Clément, expliquez-nous,
00:02:30quelle place occupe la francophonie aujourd'hui dans le monde ?
00:02:32Alors le chiffre clé, Clément, c'est 348 millions.
00:02:36C'est le nombre de personnes dans le monde qui parlent le français.
00:02:39C'est un chiffre de 2025.
00:02:41Il comprend bien sûr les natifs,
00:02:43ceux pour qui le français est la langue maternelle,
00:02:45mais il comprend aussi ceux qui ont appris le français,
00:02:48par exemple, au cours de leur parcours scolaire
00:02:50et qui en ont une bonne maîtrise.
00:02:52C'est un chiffre important qui classe le français,
00:02:54regardez, comme cinquième langue la plus parlée au monde
00:02:58devant des langues comme l'arabe, le portugais
00:03:01ou encore le russe.
00:03:03348 millions, c'est un chiffre élevé.
00:03:04C'est aussi un chiffre, regardez, en croissance.
00:03:06Chaque année, on estime à 8-9 millions
00:03:09le nombre de nouveaux locuteurs français.
00:03:12Maintenant, ce que je vais vous montrer,
00:03:13c'est la carte du monde des pays
00:03:14où on parle le plus le français.
00:03:16Ça, ce sont les pays, regardez,
00:03:17où au moins 50% de la population le parle.
00:03:20On voit la France, la Belgique, la Tunisie
00:03:22et puis en Afrique centrale, le Congo,
00:03:24la République démocratique du Congo
00:03:26et le Gabon.
00:03:27On voit aussi un peu moins sur la carte,
00:03:28il y a aussi Djibouti.
00:03:29Regardez maintenant,
00:03:30c'est 20% ou plus de la population qui parle français.
00:03:33Là, on voit la grosse présence du français
00:03:35en Afrique de l'Ouest et en Afrique du Nord,
00:03:37aussi à Madagascar et au Québec.
00:03:39Pour terminer, les pays avec 10% au moins de la population
00:03:43qui parlent français,
00:03:44et vous le voyez,
00:03:45les deux grands foyers de la langue française,
00:03:47c'est l'Afrique et l'Europe.
00:03:49A noter qu'aujourd'hui,
00:03:50on parle plus français en Afrique qu'en Europe,
00:03:52180 millions de locuteurs contre 140 millions.
00:03:55Alors, cette semaine a donc lieu
00:03:56la 50e session de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
00:04:00De quoi s'agit-il exactement ?
00:04:01L'Assemblée parlementaire de la francophonie,
00:04:03c'est d'abord un espace politique de dialogue
00:04:06et de coopération, de collaboration
00:04:08entre les différents parlements francophones.
00:04:11Le but, c'est de promouvoir certaines valeurs communes,
00:04:13de promouvoir aussi la démocratie,
00:04:15l'état de droit, l'éducation, le développement durable
00:04:17et bien sûr la langue française.
00:04:20Cette année, c'est la 50e session.
00:04:22Elle a lieu à Paris, au Sénat et à l'Assemblée nationale.
00:04:25Il y a 500 personnes qui y participent,
00:04:27dont 27 présidents de parlement.
00:04:29Nous avons d'ailleurs le plaisir d'en avoir deux
00:04:31sur ce plateau ce soir.
00:04:33Cette session, elle a commencé mercredi,
00:04:35elle se terminera dimanche.
00:04:37Le temps fort, c'est ce week-end dans l'hémicycle,
00:04:40samedi, dimanche, avec la séance plénière.
00:04:43Le thème, cette année, je vous le donne,
00:04:45la francophonie, une encre dans un monde en crise.
00:04:48Merci beaucoup, Clément Perrault.
00:04:51Yael Broun-Pivet, ce n'est pas le cas tout le temps,
00:04:54mais il se trouve que cette année, c'est la France
00:04:55qui accueille cette Assemblée parlementaire de la francophonie.
00:04:58Quand on est français, on peut être tenté d'avoir une vision
00:05:00un peu franco-centrée de la francophonie,
00:05:03qui pourrait être utilisée un peu comme un outil d'influence.
00:05:07Est-ce que c'est le cas ?
00:05:08Est-ce que ça a été le cas ?
00:05:09Est-ce que c'est une période révolue ?
00:05:11En tout cas, ce qui est sûr,
00:05:13c'est que recevoir comme ça des pays du monde entier,
00:05:16parce que vous avez sur vos cartes montré
00:05:18qu'il y avait évidemment une grande dominante africaine,
00:05:21mais on a aussi des pays d'Asie, notamment,
00:05:24qui sont présents aujourd'hui à Paris,
00:05:26et je pense notamment au Vietnam.
00:05:29Et donc, la francophonie, on voit bien que c'est un outil de rayonnement,
00:05:33mais c'est aussi quelque chose qu'on a en commun,
00:05:35et au-delà d'une langue commune,
00:05:37ce sont des valeurs communes, ce sont des constitutions.
00:05:39On a beaucoup d'États qui se sont inspirés
00:05:43du fonctionnement de la République française,
00:05:46de l'État de droit à la française,
00:05:48et ça, c'est extrêmement important dans un monde en crise,
00:05:51où nos valeurs démocratiques sont parfois questionnées,
00:05:54sont aussi des luttes communes.
00:05:56On a fait, vous avez montré des images sur le réseau des femmes,
00:06:01et on a besoin, à un moment où les droits des femmes
00:06:05sont en régression, de porter cette question des droits des femmes
00:06:09avec nos amis francophones du monde entier,
00:06:12pour faire en sorte que les femmes puissent accéder à l'éducation,
00:06:16accéder à la santé, pouvoir avoir la libre disposition de leur corps,
00:06:21et donc la francophonie, c'est tout ça.
00:06:23Et vous voyez bien que c'est protéiforme,
00:06:26et puis nous sommes des hommes et des femmes politiques,
00:06:28et donc c'est à nous de la faire vivre,
00:06:30de lui donner du corps, de lui donner du poids,
00:06:33et moi, ce que je sens aujourd'hui,
00:06:35lorsque je m'entretiens avec mes homologues,
00:06:37c'est qu'ils ont envie de cela,
00:06:39ils ont envie de créer de nouveaux partenariats,
00:06:42gagnant-gagnant, d'égal à égal,
00:06:44et la francophonie, ça peut être un réseau pour nous absolument incroyable,
00:06:49très fort, très puissant,
00:06:51sur lequel je crois qu'il faut qu'on s'appuie collectivement.
00:06:53Alors je retiens les mots partenariat, gagnant-gagnant, d'égal à égal,
00:06:56et je me tourne vers vous, Adama Bictogo,
00:06:58parce qu'on sait à quel point le passé colonial est présent
00:07:00dans la mémoire de l'Afrique francophone.
00:07:03Comment les Ivoiriens perçoivent-ils aujourd'hui la francophonie ?
00:07:06Est-ce que certains peuvent s'en méfier au regard de ce passé, ou pas ?
00:07:11Merci, je voudrais d'abord souligner que la Côte d'Ivoire et la France
00:07:14entretiennent des relations très soutenues, cordiales, historiques, culturelles,
00:07:22et la perception faite en Côte d'Ivoire de la francophonie,
00:07:26à la vérité, n'est pas un frein à l'excellence des relations.
00:07:31Ceci étant, la nouvelle génération considère que la francophonie est certes un outil,
00:07:38et permet donc d'adhérer à un espace francophone que nous apprécions,
00:07:43mais que cet espace francophone doit être une opportunité pour la jeunesse.
00:07:47En fait, le vrai débat, il se situe là.
00:07:50C'est-à-dire qu'il y a des attentes de la part de la jeunesse par rapport à cette francophonie ?
00:07:53Absolument, il y a des attentes de la part de la jeunesse,
00:07:56qui considèrent que cet espace de la francophonie doit être donc une opportunité,
00:08:02qui doit permettre à cette jeunesse de se former,
00:08:03de bien se former, de pouvoir avoir accès à la mobilité,
00:08:08de pouvoir avoir accès aux différents États,
00:08:12qui constituent de venir se former en Europe et de repartir dans les États,
00:08:17d'avoir donc ce partenariat gagnant-gagnant,
00:08:19dont parle Madame la Présidente de l'Assemblée nationale de France.
00:08:23Et cela est très important,
00:08:25parce que la perception aujourd'hui qui est faite de la France,
00:08:28que nous ne nous partageons pas.
00:08:29Moi, je suis de la génération très francophile,
00:08:33et je considère que, quelle que soit la convention,
00:08:38quelle que soit la relation qu'on a avec un État,
00:08:40il y a un besoin d'évaluer à un moment donné.
00:08:44Donc, il doit y avoir des moments d'évaluation,
00:08:47soit pour se remettre soi-même en cause,
00:08:50soit pour revisiter les conventions,
00:08:53à l'effet d'atteindre, de se fixer des objectifs
00:08:56qui répondent aux attentes des populations.
00:09:00Ceci étant, je voudrais rapidement faire une parenthèse,
00:09:02je vous dis que la Côte d'Ivoire,
00:09:02ce n'est pas 20% qui parlent français, c'est 90%.
00:09:05Parce qu'il y a quand même là,
00:09:07je n'ai pas l'appréciation statistique,
00:09:10est un peu là, erronée,
00:09:11parce que la Côte d'Ivoire est très, très francophone.
00:09:14Et quand on a 80% de la jeunesse en Côte d'Ivoire,
00:09:17sur 30 millions,
00:09:18vous pouvez comprendre que les 80% parlent tous le français.
00:09:22Donc, pour nous, la francophonie est vraiment un outil,
00:09:24un outil de rapprochement, un outil de rassemblement,
00:09:27dans un monde aujourd'hui qui se replie sur lui-même,
00:09:31ou un nouvel ordre géopolitique en train de se dessiner.
00:09:34Ah d'accord.
00:09:35On va l'évoquer.
00:09:36D'accord.
00:09:37Néné Mariam Khan,
00:09:39comment les jeunes Sénégalais vivent ce lien
00:09:41qui les unit à la France par cette langue commune ?
00:09:44Est-ce qu'ils le disent aussi de ce passé colonial ?
00:09:47C'est difficile de dire qu'ils le disent aussi de ce passé colonial,
00:09:49parce que la réalité, c'est qu'aujourd'hui,
00:09:53il y a une forte défiance à l'égard de la France,
00:09:56et la France est rattachée à la francophonie.
00:09:58Et c'est ce combat-là qu'il faut mener,
00:10:00celui de détacher l'image de la France à celui de la francophonie.
00:10:03C'est très, très important.
00:10:04Parce qu'aujourd'hui, on voit que ceux qui ont quitté l'espace francophone
00:10:07l'ont fait comme symbolisme, comme acte politique,
00:10:10pour montrer qu'ils se départissent de la France,
00:10:12alors que finalement, ça n'a rien à voir.
00:10:13Mais est-ce qu'ils se tournent vers peut-être d'autres pays ?
00:10:16On parle beaucoup de l'influence croissante,
00:10:17de la Chine, de la Russie en Afrique.
00:10:19Est-ce que ça peut devenir aussi des modèles
00:10:22pour certains jeunes aujourd'hui au Sénégal ?
00:10:24Je pense que le premier pas aujourd'hui pour la francophonie,
00:10:27c'est de reconnaître qu'il y a un problème.
00:10:29Et après avoir reconnu ce problème-là,
00:10:31essayer de le régler.
00:10:32Aujourd'hui, la Chine a investi 60 à 70 milliards de dollars
00:10:36sur le continent africain.
00:10:38Il faudrait revoir l'attrait de la francophonie
00:10:40pour les États africains notamment,
00:10:42sachant que d'ici 2050, 90% de la population francophone
00:10:45sera en Afrique.
00:10:47Donc il s'agit de revisiter cela
00:10:48et essayer de rattraper le coup
00:10:50parce qu'on a encore un lien avec cette langue-là
00:10:53qui nous énie et qui nous donne une ouverture
00:10:55sur le monde extraordinaire
00:10:57parce que la francophonie est ouverte sur 5 continents.
00:10:59Je ne cesserai jamais de le dire.
00:11:01Vous venez de le dire,
00:11:02on a 348 millions de locuteurs.
00:11:04C'est incroyable,
00:11:04mais je pense que c'est encore sous-exploité.
00:11:06Il faut l'exploiter pour la jeunesse.
00:11:08Nathalie Roy,
00:11:09alors le rapport à la langue française
00:11:11est sans doute très différent au Québec.
00:11:13Comment est-ce que vous le définiriez ?
00:11:15Oui, c'est différent.
00:11:16On traverse l'Atlantique ici
00:11:17et même, je vous dirais,
00:11:18le rapport à la France.
00:11:19La relation que nous avons,
00:11:21nous sommes cousins et cousines.
00:11:24Et ça, il ne faut pas l'oublier.
00:11:25S'il y a un Québec,
00:11:26c'est qu'il y a eu avant une nouvelle France.
00:11:29Donc la relation est très différente.
00:11:30Ce n'est pas du tout la même façon de faire
00:11:34qui s'est produite dans le passé.
00:11:37Mais la relation avec la langue française,
00:11:39elle est extrêmement importante.
00:11:40Pour nous, au Québec,
00:11:41la langue française,
00:11:42c'est la langue officielle,
00:11:44la seule langue officielle au Québec.
00:11:47Vous savez, le Canada,
00:11:48il est très grand, il est vaste.
00:11:49Il y a 10 provinces.
00:11:51Le Québec en est une.
00:11:52En fait, je voudrais que le Québec
00:11:53ait une nation,
00:11:54a le statut de nation.
00:11:55Certains premiers ministres canadiens
00:11:56l'ont déjà dit.
00:11:58Et toutes les autres provinces,
00:12:01la langue officielle,
00:12:02force est de constater que c'est l'anglais.
00:12:03Autre le Nouveau-Brunswick,
00:12:04qui lui a décidé d'avoir et l'anglais
00:12:06et le français comme langue officielle.
00:12:07C'est-à-dire que parler français,
00:12:09quand on est québécois,
00:12:10c'est un geste politique ?
00:12:12Oui, aussi, je pense.
00:12:13C'est une façon d'affirmer
00:12:13une identité propre ?
00:12:14Absolument.
00:12:15Avant même d'être politique,
00:12:17c'est culturel.
00:12:18C'est une identité.
00:12:19C'est qui nous sommes.
00:12:20Cette langue française-là,
00:12:22il faut en prendre soin
00:12:22parce qu'on est dans cette
00:12:23mer de locuteurs anglophones.
00:12:25Vous savez, de chez moi,
00:12:27une demi-heure en voiture
00:12:29et je suis rendue aux États-Unis.
00:12:30Et vous savez ce qu'il y a de l'autre côté.
00:12:32Donc, on doit protéger
00:12:33la langue française
00:12:34et je vous dirais d'un océan à l'autre.
00:12:36La grandeur du pays
00:12:38et particulièrement au Québec
00:12:40parce qu'on en a fait,
00:12:41on a choisi d'en faire
00:12:42la seule langue officielle.
00:12:43Et chez nous,
00:12:44c'est plus de 84 % de la population
00:12:45qui parle le français.
00:12:47Alors, l'actualité
00:12:48de ces derniers jours à l'Assemblée
00:12:49est venue montrer
00:12:50que la France elle-même
00:12:51travaille sur ce passé colonial
00:12:53dont on parlait.
00:12:54Lundi, les députés
00:12:55ont adopté à l'unanimité
00:12:57une proposition de loi
00:12:57pour restituer à la Côte d'Ivoire
00:12:59le tambour parleur Gigi Ayokwe.
00:13:03J'espère que je le prononce bien.
00:13:04Donc, c'est un tambour
00:13:05qui servait à alerter
00:13:06les villageois,
00:13:07notamment quand la France
00:13:08venait recruter des soldats
00:13:10dans les villages
00:13:11en Côte d'Ivoire.
00:13:11Il avait été volé
00:13:12par la France en 1916.
00:13:14Adama Biktogo,
00:13:15c'est un geste important
00:13:16pour les Ivoiriens,
00:13:17ce qui a été fait
00:13:17cette semaine à l'Assemblée ?
00:13:19Oui, c'est un geste très important.
00:13:22Au-delà de la symbolique,
00:13:23vous savez qu'on a la tête
00:13:27dans la modernisation,
00:13:28mais on garde les pieds
00:13:30dans la tradition.
00:13:31Et ceci est un acte de respect.
00:13:33Et ça vient donc conforter
00:13:35la relation entre les deux pays.
00:13:38Je pense que cet acte culturel
00:13:42permet donc à la population,
00:13:46au peuple,
00:13:47de ne pas revenir sur le passé,
00:13:51mais de se projeter dans l'avenir.
00:13:53Parce qu'il y a un début de solution,
00:13:55il y a donc une nouvelle,
00:13:58je veux dire,
00:13:59un nouveau cadre qui se définit.
00:14:01Et ce retour,
00:14:02cette restitution,
00:14:04vient caractériser
00:14:05donc ce nouvel élan
00:14:06qu'on veut prendre,
00:14:07cette nouvelle chance
00:14:08qu'on veut donner
00:14:09à nos deux peuples
00:14:10à travers donc ce genre d'actes.
00:14:12Et je voudrais donc saluer
00:14:13la présidente de l'Assemblée
00:14:15qui a pu donc
00:14:16prendre cette loi.
00:14:20Faciliter l'adoption de cette loi.
00:14:21Oui, faciliter l'adoption de cette loi
00:14:22qui a donc permis
00:14:23la restitution.
00:14:25Et nous en sommes très heureux.
00:14:26Et c'est le bonheur
00:14:27des populations
00:14:28ancrées encore dans la tradition.
00:14:31Yael Broun-Pivet,
00:14:32est-ce que la France
00:14:32est prête à aller plus loin
00:14:33sur ce sujet ?
00:14:34Parce qu'il n'y a pas un tambour,
00:14:36il y a beaucoup d'oeuvres
00:14:36comme ça
00:14:37qui ont été prises
00:14:38dans les colonies.
00:14:39Est-ce qu'elle est prête
00:14:40à voter une loi ?
00:14:41Alors justement,
00:14:42exactement,
00:14:43nous sommes en train
00:14:45de préparer une loi
00:14:46dite loi cadre
00:14:47pour préciser
00:14:48les conditions de restitution.
00:14:50Aujourd'hui,
00:14:51dans notre système juridique,
00:14:53dans notre ordonnancement,
00:14:55il faut adopter une loi
00:14:56par objet
00:14:57que l'on restitue.
00:14:59C'est de la compétence
00:15:00du Parlement.
00:15:01Ce que nous souhaiterions faire,
00:15:02ce que le gouvernement
00:15:03souhaite faire,
00:15:04c'est prévoir
00:15:05le cadre juridique global
00:15:07avec une loi
00:15:09qui serait discutée
00:15:10par le Parlement,
00:15:11qui créerait
00:15:12des conditions
00:15:12et des critères.
00:15:14Et ensuite,
00:15:15nous pourrions,
00:15:15avec cette loi,
00:15:17procéder à des restitutions
00:15:18de façon beaucoup plus facile.
00:15:20On voit que parfois,
00:15:21c'est vraiment des irritants.
00:15:22Moi,
00:15:23quand je me suis rendue
00:15:23en Côte d'Ivoire,
00:15:24on m'avait beaucoup parlé
00:15:25de ce tambour.
00:15:27c'est des objets
00:15:28qui ne sont pas que des objets,
00:15:30c'est quelque chose
00:15:31qui est viscéralement intégré
00:15:34dans l'esprit d'une nation,
00:15:36dans l'esprit d'une population.
00:15:37Et donc,
00:15:38il faut absolument aller
00:15:39dans cette direction-là
00:15:40parce qu'il y va vraiment
00:15:42de cette nouvelle relation
00:15:44que l'on veut créer
00:15:45et du respect,
00:15:47effectivement,
00:15:48que Mme Abitogo le dit,
00:15:49que l'on peut avoir
00:15:50de peuple à peuple.
00:15:51et donc,
00:15:52je crois qu'au-delà du symbole,
00:15:54ce sont des moments importants
00:15:56pour nos pays respectifs.
00:15:59J'aimerais qu'on s'arrête
00:16:00sur une proposition
00:16:01qui a été faite
00:16:01par Jean-Luc Mélenchon
00:16:02il y a quelques semaines de cela.
00:16:04Je ne sais pas
00:16:04si ce débat a franchi
00:16:05nos frontières ou pas,
00:16:06on va le voir.
00:16:07Le leader de la France insoumise
00:16:08propose de changer
00:16:09le nom de la langue française
00:16:11pour la rebaptiser peut-être
00:16:12langue créole,
00:16:13c'est ce qu'il propose.
00:16:14Une proposition,
00:16:15donc,
00:16:15et des réactions
00:16:16qui montrent à quel point
00:16:17l'attachement à la langue française
00:16:19est un sujet sensible.
00:16:20Baptiste Gargui-Chartier.
00:16:24C'était il y a moins d'un mois.
00:16:26Jean-Luc Mélenchon
00:16:27en invité d'honneur
00:16:28lors d'un colloque
00:16:28sur la francophonie
00:16:29et ce jour-là,
00:16:31le tribun soumis
00:16:31défend sa vision
00:16:32de la langue française.
00:16:34Ces mots suscitent
00:16:34la stupéfaction.
00:16:36Si nous voulons
00:16:36que le français
00:16:37soit une langue commune,
00:16:39il faut qu'elle soit
00:16:40une langue créole.
00:16:41Et je préférerais
00:16:42qu'on dise
00:16:42que nous parlons tous
00:16:43le créole
00:16:44parce que ça nous arrangerait
00:16:45mieux que de dire
00:16:46que nous parlons français
00:16:47car cela sera
00:16:48sans doute plus vrai.
00:16:49Un thème et des formules répétées
00:16:51ces dernières années
00:16:52déjà abordées
00:16:52dans sa dernière campagne électorale.
00:16:54Mais c'en est trop
00:16:55cette fois
00:16:56pour les oppositions.
00:16:57Le Gardesseau
00:16:58dénonce un mépris d'identité.
00:17:00La langue française
00:17:01appartient au français.
00:17:02C'est notre patrimoine
00:17:03le plus précieux.
00:17:05Au sein du bloc central aussi.
00:17:07La sortie des boussoles
00:17:08et certains députés
00:17:09n'ouvrent pas
00:17:10le robinet d'eau tiède.
00:17:11Un vieux mâle blanc
00:17:12décide tout seul
00:17:14que 370 millions
00:17:16de copropriétaires
00:17:17d'une langue
00:17:17vont changer de nom.
00:17:19Lorsque Jean-Luc Mélenchon
00:17:20évoque une langue créole,
00:17:21il fait référence
00:17:22à Édouard Glissant,
00:17:24philosophe du XXe siècle
00:17:25qui parle de créolisation.
00:17:27Un processus
00:17:28qui en présence
00:17:28de plusieurs cultures
00:17:29en crée une nouvelle.
00:17:31L'enracinement
00:17:32dans des origines
00:17:33ce n'est pas interdit
00:17:35à condition
00:17:36que cet enracinement
00:17:37soit étendu.
00:17:39à condition
00:17:40que ce ne soit pas
00:17:41une racine unique
00:17:43et profonde
00:17:43qui tue tout
00:17:44autour d'elle.
00:17:45Je crois que
00:17:45le terme d'Édouard Glissant
00:17:47qui a été utilisé
00:17:48par Jean-Luc Mélenchon
00:17:49est le bon
00:17:50et il faut le revendiquer
00:17:51actuellement.
00:17:52Je trouve ça vraiment triste
00:17:52que M. Mélenchon
00:17:53qui une fois plus
00:17:55connaît la valeur
00:17:56des mots
00:17:56et de la culture
00:17:56en soit arrivé là.
00:17:58Alors le message
00:17:59de Jean-Luc Mélenchon
00:18:00aurait-il une portée universelle
00:18:01ou s'agit-il
00:18:02d'une provocation politique ?
00:18:04L'intéressé en fait mystère
00:18:05dans un contexte
00:18:06où le leader insoumis
00:18:07entend bel et bien
00:18:08endossé
00:18:09le costume
00:18:10d'un futur candidat
00:18:11pour 2027.
00:18:13Alors on voit que c'est un débat
00:18:14qui déchaîne les passions
00:18:15parce que dès qu'on parle
00:18:16de langue
00:18:16ça touche
00:18:17à des choses intimes
00:18:18profondes
00:18:19la culture
00:18:19l'identité
00:18:20nos racines
00:18:21nos fondements.
00:18:22Nathalie Roy
00:18:22quand vous voyez
00:18:23Gérald Darmanin
00:18:24écrire que la langue française
00:18:25appartient au français
00:18:26est-ce que ça vous choque ?
00:18:28Je ne suis pas choquée
00:18:29mais la langue française
00:18:30elle appartient à tous ceux
00:18:31qui l'aiment
00:18:31et qui veulent la parler
00:18:32et c'est à la grandeur
00:18:34du globe.
00:18:36Cela dit
00:18:36si vous me posez la question
00:18:37sur le sujet
00:18:39d'entrée de jeu
00:18:41je voudrais qu'en tant que président
00:18:42de l'Assemblée nationale
00:18:43je laisserai ce débat
00:18:44aux élus
00:18:45de l'Assemblée nationale
00:18:46et je ne le prononcerai pas.
00:18:48Vous ne voulez pas
00:18:48vous immiscer dans ce débat
00:18:50c'est pas franco-français
00:18:51c'est mon devoir
00:18:51de neutralité.
00:18:52Ça concerne tous les francophones.
00:18:53Non mais sur le fait
00:18:54de dire que la langue française
00:18:56est une langue créole
00:18:57ou non
00:18:57je vous laisse ça
00:18:58mais c'est ça.
00:18:59Bon alors
00:18:59ne vous intervenez pas
00:19:00vous êtes prudente
00:19:02il y a le brune pivée
00:19:03du coup
00:19:03je me tourne vers vous.
00:19:05Comment est-ce que
00:19:05vous abordez ce débat ?
00:19:06Est-ce que vous y voyez
00:19:07peut-être une volonté
00:19:08de déconstruire
00:19:09notre identité nationale
00:19:10ou est-ce que cela permettrait
00:19:11peut-être de tourner
00:19:12la page de ce passé
00:19:13qu'on évoquait
00:19:14pour que chacun
00:19:15s'approprie cette langue
00:19:17déchargée de son passé ?
00:19:19Je ne crois pas
00:19:19qu'il faille couper
00:19:21le monde d'aujourd'hui
00:19:22du monde d'hier
00:19:23et il ne faut pas
00:19:24se décharger de son passé
00:19:25et de se passer
00:19:26il existe
00:19:27il faut l'assumer
00:19:28et il faut le dépasser
00:19:30quand cela est nécessaire
00:19:31donc en fait
00:19:31la langue française
00:19:32c'est la langue française
00:19:33moi je ne suis pas
00:19:34pour la débaptisation
00:19:36des noms
00:19:37mais de la même façon
00:19:39je ne suis pas
00:19:39pour déceler
00:19:41des statues
00:19:42je ne suis pas
00:19:43pour dénommer
00:19:45des rues
00:19:45en fait c'est trop
00:19:47en fait
00:19:47il faut je pense
00:19:49accepter
00:19:51notre histoire
00:19:52pleinement
00:19:53complètement
00:19:54et la langue française
00:19:56c'est la langue française
00:19:57c'est la langue de la République
00:19:58c'est la langue
00:19:59de notre pays
00:20:00et c'est la langue
00:20:00qui rayonne
00:20:01et quand on parle
00:20:02mais je suis d'accord
00:20:03avec Nathalie Roy
00:20:05dans le sens
00:20:06où la langue française
00:20:06n'appartient pas qu'au français
00:20:08elle appartient
00:20:08au monde
00:20:10parce que
00:20:10la langue française
00:20:12c'est aussi
00:20:12elle vit dans tous les pays
00:20:14qui vit dans tous les pays
00:20:15c'est la langue
00:20:16de la littérature
00:20:17c'est la langue
00:20:17des plus grands poèmes
00:20:18c'est la langue
00:20:19de la chanson française
00:20:20de la culture
00:20:21et donc c'est tout cela
00:20:22qu'il faut véhiculer
00:20:24et il ne faut pas
00:20:25chercher
00:20:26à mettre
00:20:27derrière cette langue
00:20:28et derrière cette appellation
00:20:30en fait
00:20:30ne mettons pas
00:20:31de la politique
00:20:32sur tout
00:20:33c'est
00:20:34vraiment insupportable
00:20:35et je pense que
00:20:36nos compatriotes
00:20:37sont
00:20:37mais très
00:20:38très loin
00:20:39de ça
00:20:39aujourd'hui
00:20:40Adama Bictogo
00:20:41comment vous vous positionnez
00:20:42dans ce débat ?
00:20:43Moi je ne me privé
00:20:45pas
00:20:45comme
00:20:46ma collègue
00:20:47de donner un point de vue
00:20:49d'autant plus
00:20:50que
00:20:50mais je le garde
00:20:52pour moi
00:20:52d'autant plus que
00:20:53c'est vrai
00:20:54la langue française
00:20:55elle est
00:20:58certes en France
00:20:59mais je veux dire
00:21:00Léopold Cédar Senghor
00:21:02était à l'académie française
00:21:04a signé
00:21:07la conspacité
00:21:08à la rédaction
00:21:10de la constitution
00:21:10et jusqu'à aujourd'hui
00:21:12sa signature
00:21:13est encore là
00:21:14donc je veux dire
00:21:15il fut un moment
00:21:17où des Africains
00:21:18se sont appropriés
00:21:20la langue française
00:21:21Henri Lopez
00:21:22donc ils ont
00:21:23ils ont pratiqué
00:21:24et nous
00:21:24nous avons aussi
00:21:27été à l'école
00:21:29et la langue française
00:21:30est ce qui
00:21:31nous unit
00:21:32est ce qui nous permet
00:21:34de communiquer
00:21:35si aujourd'hui
00:21:35nous avons cette plateforme
00:21:37et que moi je peux
00:21:38communiquer avec le Sénégal
00:21:40le Cameroun
00:21:41le Québec
00:21:43c'est parce qu'il y a
00:21:44la langue française
00:21:44et nous nous sommes appropriés
00:21:46donc je pense que
00:21:48il n'y a pas besoin
00:21:49de changer le nom de la langue
00:21:50il n'y a pas besoin
00:21:51et que je rejoins
00:21:53mon homologue
00:21:54Yaël Pivet
00:21:55pour dire que
00:21:56tout ne peut pas être politique
00:21:57il faut de temps en temps
00:21:59que la culture
00:22:00ait sa place
00:22:00et que la langue française
00:22:02certes
00:22:03est une des composantes
00:22:04de l'identité
00:22:05mais nous africains
00:22:07qui parlons
00:22:08la langue française
00:22:09n'avons pas perdu
00:22:09notre identité
00:22:10il y a une identité
00:22:12culturelle
00:22:13et puis
00:22:13il y a une identité
00:22:15linguistique
00:22:16vous distinguez les deux
00:22:17Néné Mariam Khan
00:22:19vous n'êtes pas de la même génération
00:22:20vous n'avez peut-être pas
00:22:21le même point de vue
00:22:22est-ce que vous êtes sensible
00:22:23aux arguments de Jean-Luc Mélenchon
00:22:24ou est-ce qu'au contraire
00:22:25vous y voyez
00:22:25je reprends l'expression
00:22:26d'Amélia Lacrafie
00:22:27le vieux mâle blanc
00:22:28qui veut imposer sa vision
00:22:29au reste du monde
00:22:30et notamment à l'Afrique
00:22:31Alors la question
00:22:31m'avait été posée
00:22:32et j'avais dit
00:22:33que je suis contre l'orthodoxie
00:22:35peut-être c'est à cause
00:22:36de ma génération
00:22:36mais je pense que
00:22:38Qu'est-ce que vous entendez
00:22:39par orthodoxie ?
00:22:40Je pense que
00:22:41pourquoi pas changer les choses
00:22:42quand c'est nécessaire
00:22:43après je suis d'accord
00:22:44avec le fait
00:22:45qu'il ne faut pas mettre
00:22:45de la politique partout
00:22:46donc je ne sais pas
00:22:48si c'est nécessaire
00:22:49de changer la langue
00:22:50le nom de la langue
00:22:51ou pas
00:22:51mais moi j'ai toujours défendu
00:22:53que c'est 66 millions
00:22:54de français
00:22:55sur 348 millions
00:22:57de locuteurs
00:22:58si on veut défendre
00:22:59il faut faire des choix
00:23:00si on veut défendre
00:23:01que la langue française
00:23:03la francophonie
00:23:04ce n'est pas la France
00:23:05que la langue française
00:23:05elle appartient à tout le monde
00:23:06l'histoire de la France
00:23:08c'est une histoire commune
00:23:08avec d'autres populations
00:23:10si le Québec
00:23:11est décomplexé
00:23:12par rapport à la France
00:23:13c'est parce que son histoire
00:23:14avec la France
00:23:14est différente
00:23:15de l'histoire de l'Afrique
00:23:16avec la France
00:23:17je fais partie
00:23:18d'une génération
00:23:19pour laquelle
00:23:21je suis ici aujourd'hui
00:23:22en train de porter la voix
00:23:23excusez-moi
00:23:24je ne la perdais pas
00:23:25et je dois dire
00:23:28ce qui est
00:23:29ce qui est
00:23:30c'est qu'aujourd'hui
00:23:31on nous dit
00:23:32que la francophonie
00:23:33ce n'est pas la France
00:23:34si on nous dit
00:23:35que la francophonie
00:23:36ce n'est pas la France
00:23:37qu'on ne nous explique pas derrière
00:23:38que la francophonie
00:23:40par un tweet
00:23:40que la francophonie
00:23:42enfin que la France
00:23:43le français
00:23:43c'est la langue de la France
00:23:44etc.
00:23:45je peux comprendre
00:23:45parce qu'en tant que sénégalaise
00:23:46nous avons aussi notre langue
00:23:47qui est le holof
00:23:48etc.
00:23:48je peux comprendre
00:23:49mais je ne suis pas
00:23:50foncièrement contre l'idée
00:23:52de changer le langue
00:23:53voilà
00:23:54Yael Brunpivet
00:23:55comment vous réagissez
00:23:56parce que c'est quand même
00:23:56un autre discours
00:23:57d'une autre génération ?
00:23:59Oui et après
00:23:59c'est tout l'intérêt
00:24:01de ce débat
00:24:02etc.
00:24:02mais moi je suis
00:24:03là où je rejoins
00:24:05en fait
00:24:05tous nos interlocuteurs
00:24:07c'est le fait que
00:24:07le français
00:24:08n'est pas la propriété
00:24:10de la république française
00:24:11le français
00:24:12est la langue
00:24:13de la république
00:24:14mais ça n'est pas
00:24:15notre propriété
00:24:16et heureusement
00:24:16on a envie
00:24:17que le français
00:24:18parcourt le monde
00:24:19et il a parcouru le monde
00:24:21et c'est ça
00:24:22qui est intéressant
00:24:22c'est ces échanges
00:24:23etc.
00:24:24après à nouveau
00:24:25débaptiser des choses
00:24:26je pense que
00:24:27un, ça n'a aucun intérêt
00:24:28et deux
00:24:28vous savez
00:24:29c'est pas une ardoise magique
00:24:31c'est pas parce que
00:24:31vous changez de nom
00:24:32que vous permettez
00:24:33d'oublier l'histoire
00:24:34et qu'on efface le passé
00:24:35etc.
00:24:36le passé
00:24:36il faut l'assumer
00:24:37pour pouvoir le dépasser
00:24:39c'est ça qui est important
00:24:40Alors derrière cette langue commune
00:24:42la francophonie revendique
00:24:43des valeurs communes
00:24:44comment est-ce qu'elle s'exprime
00:24:45au sein de l'assemblée parlementaire
00:24:47de la francophonie
00:24:48on parle
00:24:48j'ai vu de diplomatie parlementaire
00:24:50francophone
00:24:51c'est quoi ?
00:24:52En fait déjà
00:24:52la diplomatie parlementaire
00:24:54c'est quelque chose
00:24:54ce qui est très important
00:24:56pour nous tous en fait
00:24:57on voit bien
00:24:58qu'on a besoin
00:24:59de nouer des relations
00:25:00de représentants du peuple
00:25:01à représentants du peuple
00:25:02de peuple à peuple
00:25:03ce qui nous permet aussi
00:25:04d'avoir d'autres débats
00:25:06avec
00:25:06dans d'autres cadres
00:25:08le réseau des femmes
00:25:09le réseau des jeunes
00:25:10etc.
00:25:10donc ça c'est quelque chose
00:25:11d'extrêmement puissant
00:25:12au sein de la francophonie
00:25:14en particulier
00:25:15on voit qu'on a
00:25:16noué des relations
00:25:17qui sont privilégiées
00:25:19en fait
00:25:19on a cette instance
00:25:20qui nous permet
00:25:21de nous rencontrer régulièrement
00:25:23de travailler régulièrement
00:25:24parce qu'il y a
00:25:25cette session parlementaire
00:25:27mais il y a des travaux
00:25:28tout au long de l'année
00:25:29avec des cercles
00:25:30plus étroits
00:25:31et donc ça nous permet
00:25:32de faire avancer
00:25:33des sujets très concrets
00:25:34monsieur le président
00:25:36de l'Assemblée de Côte d'Ivoire
00:25:37parlait des questions
00:25:38de mobilité
00:25:39on a besoin
00:25:41de faire vivre
00:25:42notre jeunesse
00:25:43de vous former
00:25:44de permettre l'accès
00:25:45dans nos universités
00:25:46dans nos entreprises
00:25:47mais réciproquement
00:25:49il y a des Français
00:25:50des jeunes Français
00:25:51qui vont travailler
00:25:52en Côte d'Ivoire
00:25:53au Sénégal
00:25:54etc.
00:25:55donc en fait
00:25:55cette relation
00:25:56ce partenariat
00:25:57dont on parlait
00:25:57cette relation
00:25:58gagnante-gagnante
00:25:59elle doit s'exprimer
00:26:01à tous les échelons
00:26:01et nous parlementaires
00:26:03nous avons un rôle fondamental
00:26:04à jouer là-dedans
00:26:06Adama Bictogo
00:26:07au sujet de ce concept
00:26:08de diplomatie parlementaire
00:26:10francophone
00:26:10on a vu récemment
00:26:11que c'est Donald Trump
00:26:12qui est venu imposer la paix
00:26:13entre le Rwanda
00:26:14et la République démocratique
00:26:15du Congo
00:26:16pourquoi Donald Trump
00:26:18et pas cette diplomatie
00:26:19parlementaire francophone
00:26:20quand on sait que ces deux pays-là
00:26:21ils sont francophones
00:26:22vous savez que
00:26:24le dossier
00:26:27congolais
00:26:28rwandais
00:26:29est un dossier
00:26:31international
00:26:32et d'ailleurs
00:26:33l'Assemblée parlementaire
00:26:34francophone
00:26:35a fait une mission
00:26:36auprès donc
00:26:37de bons offices
00:26:38auprès de ces deux États
00:26:39mais la nouvelle donne
00:26:42du monde
00:26:42d'ailleurs aujourd'hui
00:26:44qui s'impose
00:26:45malheureusement
00:26:46à nous tous
00:26:46c'est que
00:26:47même la guerre
00:26:48russo-ukrainienne
00:26:49on a vu donc
00:26:50l'intervention
00:26:51du président Donald Trump
00:26:53mettant de côté
00:26:55toutes les avancées
00:26:56significatives
00:26:57faites par
00:26:58l'Union Européenne
00:26:59donc je crois
00:26:59qu'au-delà
00:27:00de la francophonie
00:27:02et c'est là
00:27:02que justement
00:27:04la question
00:27:05de redéfinir
00:27:07les missions
00:27:07de l'Assemblée
00:27:09parlementaire
00:27:10francophone
00:27:11s'impose à nous
00:27:11c'est-à-dire peut-être
00:27:13se tourner plus
00:27:14vers le reste du monde
00:27:15pas se limiter
00:27:17aux échanges
00:27:17entre pays francophones
00:27:19absolument
00:27:19parce que
00:27:19l'Assemblée
00:27:20parlementaire
00:27:21francophone
00:27:21doit pouvoir
00:27:22maintenant
00:27:22c'est une question
00:27:24de pouvoir
00:27:25s'imposer
00:27:26face
00:27:26je ne dirais pas
00:27:27au Commonwealth
00:27:28mais face
00:27:29donc
00:27:30à cette nouvelle
00:27:32ingérence
00:27:33parfois
00:27:34de certaines puissances
00:27:35parce qu'on est
00:27:36dans un environnement
00:27:37où les plus puissants
00:27:39veulent écraser
00:27:40les plus faibles
00:27:41alors que nous avons
00:27:42toujours
00:27:42prôné le multilatéralisme
00:27:44et c'est une des idées
00:27:46fortes de l'Assemblée
00:27:47parlementaire francophone
00:27:48le multilatéralisme
00:27:49donc nous nous pensons
00:27:51que c'est vrai
00:27:52pour deux pays francophones
00:27:54l'APF
00:27:55la francophonie
00:27:56aurait dû aider
00:27:57à la résolution
00:27:58de leur crise
00:27:59mais malheureusement
00:28:00il y a d'autres éléments
00:28:01qui suscitent
00:28:03certains intérêts
00:28:03qui vont au-delà
00:28:05donc de l'Assemblée
00:28:06parlementaire francophone
00:28:07Nathalie Roy
00:28:08le Québec
00:28:09il est directement concerné
00:28:10par ses ingérences
00:28:12évoquées à l'instant
00:28:13par Adama Bictogo
00:28:14par ce nouvel ordre mondial
00:28:16où c'est un peu
00:28:16la loi du plus fort
00:28:17qui semble s'imposer
00:28:18on a vu Donald Trump
00:28:19menacer d'annexer
00:28:20le Canada
00:28:20jamais
00:28:21comment vous voyez cela
00:28:25vous sous le prisme
00:28:25de la francophonie
00:28:26et c'est surréaliste
00:28:29ce qui se passe
00:28:30ce sont nos voisins
00:28:31je vous disais
00:28:32à peine une demi-heure
00:28:33en voiture
00:28:33on est rendu aux Etats-Unis
00:28:34tout le Québec
00:28:36était bâti
00:28:37le long du Saint-Laurent
00:28:38qui lui
00:28:38jouxe pratiquement
00:28:39quelques minutes
00:28:42en voiture
00:28:42la frontière américaine
00:28:43toute la population
00:28:44est là
00:28:45et
00:28:46ce qui est particulier
00:28:48c'est que
00:28:48M. Trump
00:28:49nous le connaissions
00:28:50on avait vu
00:28:51M. Trump
00:28:52lors de son premier mandat
00:28:53on se doutait
00:28:54mais ce qu'il fait
00:28:56actuellement
00:28:56est la façon
00:28:56dont il conduit
00:28:58les affaires de l'État
00:28:59de façon aussi
00:28:59erratique
00:29:00de façon aussi
00:29:01incompréhensible
00:29:02ça a créé
00:29:05un phénomène
00:29:06particulier
00:29:07chez nous
00:29:07ça a créé
00:29:09une forme
00:29:10de resserrement
00:29:13du pays
00:29:14du Québec
00:29:15mais du Québec
00:29:16avec aussi
00:29:17les autres provinces
00:29:18du Canada
00:29:18une forme
00:29:20de
00:29:21de frappe
00:29:23commune
00:29:24et d'union
00:29:25pour faire face
00:29:26à M. Trump
00:29:26vous avez dépassé
00:29:27vos divergences internes
00:29:28face à
00:29:29un ennemi extérieur
00:29:30absolument
00:29:31et ça
00:29:32personne ne l'a vu venir
00:29:33personne ne s'attendait à ça
00:29:34mais ça a donné aussi
00:29:35le résultat
00:29:35de l'élection fédérale
00:29:36que nous venons d'avoir
00:29:38qui lui
00:29:38six mois plus tôt
00:29:39était juste impensable
00:29:40donc ça bouleverse
00:29:43l'échiquier
00:29:43mais ça nous fait dire
00:29:45et votre première question
00:29:46ministère
00:29:47la diplomatie parlementaire
00:29:48ça sert à quoi
00:29:49et pourquoi
00:29:49la diplomatie parlementaire
00:29:51et à l'égard
00:29:52de la francophonie
00:29:54c'est le moment
00:29:56de resserrer les liens
00:29:57avec nos partenaires
00:29:58avec nos partenaires fiables
00:29:59avec nos amis francophones
00:30:01et puis aussi
00:30:02d'en embarquer d'autres
00:30:03avec nous
00:30:04c'est le moment
00:30:05de le faire
00:30:05parce qu'on a
00:30:06créé
00:30:06on avait cette dépendance
00:30:07à l'égard des Etats-Unis
00:30:08vu la proximité
00:30:09mais il faut ouvrir
00:30:10maintenant davantage
00:30:12ouvrir les portes
00:30:13et se faire aussi
00:30:13de nouveaux alliés
00:30:14et surtout à l'égard
00:30:15de l'économie
00:30:16parce que ce sont
00:30:17nos économies
00:30:18qui sont attaquées
00:30:18actuellement
00:30:19avec toute cette instabilité
00:30:20avant de conclure
00:30:21pour ce débat
00:30:22j'ai un petit quiz francophone
00:30:24à vous proposer
00:30:25parce qu'on se félicite
00:30:26souvent que chaque pays
00:30:27francophone
00:30:27fasse vivre la langue française
00:30:29en inventant
00:30:30des nouvelles expressions
00:30:31des nouveaux mots
00:30:31mais est-ce que tout cela
00:30:32circule entre les différents
00:30:33pays de la francophonie ?
00:30:35J'ai envie de tester cela
00:30:36alors je me tourne vers vous
00:30:37Yael Brontillet
00:30:38on commence avec vous
00:30:40je vais vous proposer
00:30:41une ou deux expressions
00:30:42québécoises
00:30:43et puis vous allez essayer
00:30:44de...
00:30:44Nathalie aide-moi
00:30:45vous allez être
00:30:46l'arbitre
00:30:47le juge suprême
00:30:48alors si je vous dis
00:30:49c'est pas le pogo
00:30:50le plus dégelé de la boîte
00:30:51aïe aïe aïe
00:30:52qu'est-ce que vous comprenez ?
00:30:56alors
00:30:58vous séchez ?
00:31:00c'est dur
00:31:01moi je ne savais pas
00:31:02vous ne saviez pas ?
00:31:03non
00:31:03Nathalie ?
00:31:04vous connaissez les pogo ?
00:31:06alors non
00:31:06alors c'est atroce
00:31:07c'est un truc à ne pas manger
00:31:09ah si on m'a expliqué
00:31:10c'est des saucisses
00:31:11ce sont des saucisses
00:31:11c'est un dogme
00:31:12trompé dans la panure
00:31:13il frit
00:31:14c'est un fait
00:31:16c'est dégueulasse
00:31:19ah peut-être
00:31:19nous on les appelle
00:31:20les pogo
00:31:20et c'est la marque de commerce
00:31:22et dire de quelqu'un
00:31:23que c'est pas le pogo
00:31:24le plus dégelé de la boîte
00:31:25et ça nous vient
00:31:26d'une élue
00:31:27de l'Assemblée nationale
00:31:28c'est pas le couteau
00:31:29le plus affûté du tiroir
00:31:30même chose
00:31:31même chose
00:31:32c'est ce que ça signifie
00:31:33c'est pas gentil
00:31:34on va passer à vous
00:31:35à Dama Big Togo
00:31:36on va voir si
00:31:37les expressions sénégalaises
00:31:38circulent jusqu'en Côte d'Ivoire
00:31:41si je vous dis
00:31:42arrête de d'alasser
00:31:44waouh
00:31:45elle va m'aider
00:31:47ça vous dit quelque chose ?
00:31:48d'alasser ?
00:31:49pas du tout
00:31:50alors ça va pas au Sénégal
00:31:51alors c'est que
00:31:52c'est pas ça
00:31:53bon alors on s'est planté
00:31:54camembert
00:31:57camembert
00:31:58quelqu'un qui camembert
00:32:01au Sénégal
00:32:02c'est logique
00:32:03ouais
00:32:03là il y a un indice
00:32:04dans le
00:32:05c'est logique
00:32:05là c'est Sénégal
00:32:07c'est lié à un fromage
00:32:08qui n'est pas sénégalais
00:32:09pour le coup
00:32:09le camembert
00:32:12et ça veut dire
00:32:12sentir des pieds
00:32:13c'est ça ?
00:32:13c'est ça
00:32:13exactement
00:32:14bon
00:32:14néné Mariam Khan
00:32:16vous rigoliez
00:32:17mais à votre tour
00:32:18avec des expressions ivoiriennes
00:32:20si je vous dis
00:32:21mettre quelqu'un
00:32:22sur petit vélo
00:32:23ça c'est votre question pour vous
00:32:26le mettre mal à l'aise ?
00:32:28non
00:32:28non
00:32:29mettre quelqu'un
00:32:31sur petit vélo
00:32:32un peu c'est le mettre
00:32:34c'est le clouer
00:32:37oui c'est poser un lapin
00:32:38c'est refuser les avances
00:32:41de quelqu'un
00:32:41ah d'accord
00:32:42ok
00:32:42quand on drague une femme
00:32:46elle te met sur un petit vélo
00:32:48bon Nathalie Roy
00:32:52c'était plus compliqué pour vous
00:32:53parce que en tant que français
00:32:54on a du mal à savoir
00:32:55ce qui a franchi l'Atlantique
00:32:58ou pas
00:32:58dans les expressions
00:32:59que nous on emploie
00:32:59alors on en a choisi
00:33:01quelques unes
00:33:01je ne sais pas
00:33:01on va voir
00:33:02être beurré
00:33:02comme un petit lu
00:33:03est-ce que ça vous parle ça ?
00:33:05non
00:33:06un petit lu
00:33:06c'est pas un biscuit ça ?
00:33:07si
00:33:08être beurre
00:33:09oui
00:33:09c'est ça
00:33:09exactement
00:33:10j'ai jamais entendu
00:33:12c'est pas allé jusqu'au Québec
00:33:13mais c'est allé jusqu'en
00:33:15en Côte d'Ivoire
00:33:15une dernière
00:33:18courir sur le haricot
00:33:19ça vous dit rien non plus ?
00:33:22non
00:33:23c'est quand on est très agacé
00:33:24par quelqu'un
00:33:25il me court sur le haricot
00:33:26non
00:33:27j'ai jamais entendu
00:33:28c'est bon
00:33:28c'est bon
00:33:29on a quand même
00:33:30nos expressions
00:33:30on va faire une session
00:33:32bon en tout cas
00:33:35ça prouve que
00:33:35cette langue française
00:33:36elle vit sa vie
00:33:37dans chacun des pays
00:33:38qui la pratiquent
00:33:38et ça
00:33:39c'est quand même essentiel
00:33:40c'est la fin de ce débat
00:33:42un grand merci
00:33:43à tous les quatre
00:33:44bonne session parlementaire francophone
00:33:46on a vu que vous alliez travailler
00:33:47tout le week-end
00:33:47y compris en siégeant dans l'hémicycle
00:33:49il y a une dernière question
00:33:50à vous poser
00:33:51avant que vous nous quittiez
00:33:52parce qu'on va consacrer
00:33:53le reste de l'émission
00:33:54au bilan de cette année parlementaire
00:33:56un peu particulière
00:33:57il y a beaucoup de députés
00:33:58qui critiquent une assemblée
00:33:59qui tourne un peu à vide
00:34:00en ce moment
00:34:01faute de majorité
00:34:02vous quel bilan
00:34:03vous dressez
00:34:04de cette année parlementaire ?
00:34:05moi je te laisse un bilan
00:34:06contrasté, nuancé
00:34:08c'est une assemblée
00:34:10qui a livré
00:34:11des choses très bien
00:34:12et puis des choses moins bien
00:34:13et puis des choses détestables
00:34:14et il faut regarder un petit peu
00:34:16tout ça dans le détail
00:34:17moi je déteste
00:34:18ceux qui
00:34:19en tout cas
00:34:20ceux qui ont une vision
00:34:22très binaire des choses
00:34:23c'est pas le cas
00:34:23cette assemblée
00:34:25elle a voté 90 textes
00:34:27elle a pu délibérer
00:34:28formidablement bien
00:34:29sur l'aide à mourir
00:34:30et c'est un texte
00:34:30que maintenant
00:34:31est au Sénat
00:34:32on a franchi
00:34:33une première étape
00:34:34que les français
00:34:34attendaient depuis des
00:34:35dizaines d'années
00:34:36et c'est cette assemblée
00:34:37qui l'a fait
00:34:38on a adopté
00:34:39un certain nombre
00:34:40de textes importants
00:34:42maintenant
00:34:42c'est vrai
00:34:43qu'on manque
00:34:44mais ça
00:34:45ça fait des années
00:34:46qu'on en manque
00:34:47de visibilité
00:34:48moi-même
00:34:49mes prédécesseurs
00:34:51mes anté-prédécesseurs
00:34:52ont toujours demandé
00:34:53à ce que
00:34:54nous ayons un programme
00:34:55de travail
00:34:56sur six mois
00:34:57sur un an
00:34:58pour que nous sachions
00:34:59sur quoi nous allons légiférer
00:35:00c'est ce qui existe
00:35:01dans la plupart des parlements
00:35:02on est incapable
00:35:03de le faire ensemble
00:35:04et c'est ça
00:35:05qui fait qu'on manque
00:35:07de cap
00:35:07on manque de visibilité
00:35:09on ne sait pas bien
00:35:10où on va
00:35:10parce qu'on légifère
00:35:12voilà
00:35:12semaine après semaine
00:35:14et voilà
00:35:15on aurait besoin
00:35:16d'avoir une vision
00:35:17d'ensemble
00:35:17c'est un travail
00:35:18que nous devons faire
00:35:19avec le gouvernement
00:35:20nous-mêmes parlementaires
00:35:21les présidents de groupe
00:35:22pour voir comment
00:35:23nous pourrions avancer
00:35:24pour la prochaine année
00:35:25mais cette assemblée
00:35:26elle fonctionne
00:35:27et puis vous savez
00:35:28il y a deux attitudes
00:35:29à avoir
00:35:30il n'y a pas de majorité
00:35:30alors soit on considère
00:35:32qu'on ne peut rien faire
00:35:32c'est le cas de certains
00:35:34et ils attendent
00:35:36c'est pas mon cas
00:35:37moi depuis le début
00:35:38depuis le premier jour
00:35:39je dis
00:35:40on peut faire quelque chose
00:35:41de cette assemblée
00:35:42et c'est ce que j'essaye de faire
00:35:43alors après
00:35:44c'est pas facile
00:35:44c'est difficile
00:35:45c'est compliqué
00:35:46mais c'est pas parce que
00:35:47c'est compliqué
00:35:47qu'il ne faut pas s'y atteler
00:35:48merci beaucoup
00:35:49ce sera votre contribution
00:35:51à ce débat
00:35:51qu'on ouvre à présent
00:35:52avec un petit rappel
00:35:54de tout ce qui s'est passé
00:35:55donc pendant cette année
00:35:56parlementaire mouvementée
00:35:57c'est Marco Pommier
00:35:58qui s'en charge
00:35:59si l'année parlementaire
00:36:01était résumée
00:36:02dans un livre
00:36:03le titre serait
00:36:04tout trouvé
00:36:05hors normes
00:36:06en raison de l'adoption
00:36:07de la motion de censure
00:36:08et conformément
00:36:09à l'article 50
00:36:10de la constitution
00:36:10le premier ministre
00:36:12doit remettre
00:36:13au président de la république
00:36:15la démission du gouvernement
00:36:16une première
00:36:17depuis
00:36:171962
00:36:18début décembre
00:36:20Michel Barnier
00:36:21et son gouvernement
00:36:22trébuchent
00:36:22sur le budget
00:36:23de la sécurité sociale
00:36:25après le recours
00:36:26au 49-3
00:36:27les voix de la gauche
00:36:28et du rassemblement national
00:36:30s'additionnent
00:36:30pour faire tomber
00:36:31le premier ministre
00:36:32le plus éphémère
00:36:33de la 5ème république
00:36:35seulement trois petits mois
00:36:36à Matignon
00:36:37je veux vous dire
00:36:38que cela restera
00:36:39pour moi
00:36:40un honneur
00:36:42d'avoir servi
00:36:43avec dignité
00:36:44la France
00:36:45et les Français
00:36:45d'un premier ministre
00:36:50à l'autre
00:36:50les difficultés
00:36:51demeurent
00:36:52à peine nommées
00:36:53François Bayrou
00:36:54fait de l'adoption
00:36:55du budget
00:36:55sa priorité
00:36:56numéro un
00:36:57je n'ignore rien
00:36:59de l'Himalaya
00:37:01qui se dresse
00:37:02devant nous
00:37:03des débats
00:37:04des négociations
00:37:05en coulisses
00:37:05mais à la fin
00:37:06c'est toujours
00:37:06le 49-3
00:37:07qui gagne
00:37:08François Bayrou
00:37:09l'active à deux reprises
00:37:11pour faire adopter
00:37:12le budget du pays
00:37:13et celui de la sécurité sociale
00:37:14le RN ne censure pas
00:37:16au nom de la responsabilité
00:37:18tout comme les socialistes
00:37:20nous avons choisi
00:37:21de ne pas pratiquer
00:37:22la politique du pire
00:37:23parce qu'elle peut conduire
00:37:25à la pire des politiques
00:37:26c'est à dire
00:37:27l'arrivée
00:37:28de l'extrême droite
00:37:29budget voté
00:37:30mais François Bayrou
00:37:31avance sur un fil
00:37:32lui et son gouvernement
00:37:34enchaînent
00:37:34les motions de censure
00:37:35toutes symboliques
00:37:36ne croyez surtout pas
00:37:38que je veuille banaliser
00:37:39cet événement
00:37:39mais c'est la huitième
00:37:41motion de censure
00:37:42que notre gouvernement
00:37:43doit affronter
00:37:44et la deuxième
00:37:46du groupe socialiste
00:37:47le tout en six mois et demi
00:37:50des motions
00:37:51et des manœuvres parlementaires
00:37:53qui laissent pantois
00:37:54avec une nouvelle expression
00:37:56en vogue à l'Assemblée
00:37:57faire une du plomb
00:37:58référence à cette loi
00:37:59agricole controversée
00:38:01rejetée par ses propres défenseurs
00:38:03pour accélérer
00:38:04l'examen du texte
00:38:05cela vise à une seule chose
00:38:07s'aborder un texte
00:38:09pour ne pas avoir
00:38:10une seule minute de débat
00:38:11dans cet hémicycle
00:38:12ni un seul vote
00:38:12dans cet hémicycle
00:38:13sur des sujets
00:38:14plutôt majeurs
00:38:15sur la santé des français
00:38:17vous êtes en train
00:38:18de créer un précédent
00:38:19extrêmement dangereux
00:38:20et dans cette année
00:38:21hors normes
00:38:22fin mai
00:38:22l'Assemblée adopte
00:38:24la loi sur la fin de vie
00:38:25moment solennel
00:38:26après un débat exemplaire
00:38:28il y a des jours
00:38:29dont on sait
00:38:29qu'on ne les oubliera jamais
00:38:31je n'oublierai jamais
00:38:33cette journée
00:38:33merci à tous
00:38:35ce soir
00:38:35un chapitre se referme
00:38:37mais l'histoire
00:38:37n'est pas terminée
00:38:38le titre du prochain tome
00:38:40budget 2026
00:38:41censure
00:38:42et bis repetita
00:38:43point d'interrogation
00:38:45et pour faire
00:38:47le bilan
00:38:47de cette année parlementaire
00:38:48je suis ravi
00:38:49d'accueillir
00:38:49nos deux spécialistes
00:38:50maison
00:38:51Elsa Mondingava
00:38:52Stéphanie Despierre
00:38:53bonsoir à toutes les deux
00:38:54et David Revaudallon
00:38:56bonsoir David
00:38:57rédacteur en chef
00:38:58de la revue
00:38:59l'hémicycle
00:39:00dont on va parler
00:39:01d'ailleurs ce soir
00:39:02on va commencer
00:39:04par une question simple
00:39:05qu'est-ce qui vous a
00:39:05le plus marqué
00:39:06cette année
00:39:07David
00:39:07on commence par
00:39:08comme ça a été
00:39:09très bien résumé
00:39:10dans votre sujet
00:39:11c'est évidemment
00:39:11la motion de censure
00:39:12parce que c'est la première
00:39:13depuis 1962
00:39:14que c'était quand même
00:39:15alors elle était
00:39:16un petit peu attendue
00:39:17mais la chute de
00:39:18Michel Barnier
00:39:19est quand même
00:39:19un cataclysme
00:39:20qui illustre parfaitement
00:39:22l'instabilité chimique
00:39:23de cette assemblée
00:39:24depuis la dissolution
00:39:25et puis encore une fois
00:39:27comme disait
00:39:27Francis Cabrel
00:39:28c'est toujours le même
00:39:29film qui passe
00:39:29puisque cette motion de censure
00:39:30elle repasse
00:39:31elle repasse
00:39:31comme le furet
00:39:33elle est passée par ici
00:39:33elle repassera par là
00:39:34et c'est pas terminé
00:39:35et là encore
00:39:36c'était dit dans votre sujet
00:39:37puisque là
00:39:38dans une semaine
00:39:39on a le Premier ministre
00:39:40pendant quelques jours
00:39:41on a le Premier ministre
00:39:41qui va donner
00:39:42ses premières pistes
00:39:43pour le budget
00:39:43et évidemment
00:39:44dès l'automne
00:39:45dès le mois de septembre
00:39:46octobre
00:39:47le PLF
00:39:48risque d'entraîner
00:39:49projet de loi de finances
00:39:50risque d'entraîner
00:39:51une nouvelle motion de censure
00:39:52et cette fois
00:39:53ça risque de ne pas être
00:39:55pour du beurre
00:39:56Elsa
00:39:56qu'est-ce que tu retiens ?
00:39:58Alors c'est peut-être
00:39:58un petit tropis
00:40:00pour la chaîne parlementaire
00:40:01mais moi je retiens
00:40:02des moments de questions
00:40:02au gouvernement très tendues
00:40:04où il y avait vraiment
00:40:04un exercice
00:40:05de sommer le Premier ministre
00:40:08à rendre des comptes
00:40:08on l'a connu sur Bétaram
00:40:09quand on a eu
00:40:10à plusieurs reprises
00:40:11Paul Vannier
00:40:12qui demandait au Premier ministre
00:40:13justement de se justifier
00:40:15sur les révélations
00:40:16de violences physiques
00:40:17et sexuelles
00:40:18dans cet établissement
00:40:19et puis aussi
00:40:20avec les socialistes
00:40:21où on a eu plusieurs fois
00:40:22lors de la séance
00:40:23des questions au gouvernement
00:40:24le président du groupe
00:40:25Boris Vallaud
00:40:26qui interpellait
00:40:27le Premier ministre
00:40:27sur ses intentions
00:40:28le Premier ministre
00:40:29qui répondait
00:40:30Boris Vallaud
00:40:30qui reposait sa question
00:40:31et à la fin
00:40:32les socialistes
00:40:33qui disaient
00:40:33qu'il n'avait pas compris
00:40:34grand chose
00:40:34mais voilà
00:40:35on a eu vraiment
00:40:35des moments
00:40:36où on sentait
00:40:36que le Premier ministre
00:40:37dans cet exercice
00:40:38des questions au gouvernement
00:40:39avait été sommé
00:40:41par les oppositions
00:40:42de donner des réponses
00:40:43sur des sujets précis
00:40:44Stéphanie
00:40:45Alors moi c'est la loi Duplomb
00:40:46on l'a entendu dans le sujet
00:40:48il y a une expression
00:40:49qui est née cette année
00:40:50au Parlement
00:40:51c'est-à-dire
00:40:51faire une Duplomb
00:40:53ça veut dire
00:40:53que les défenseurs
00:40:54d'un texte
00:40:55votent contre
00:40:55leur propre texte
00:40:57pour contrer
00:40:57l'obstruction de la gauche
00:40:58c'est ce qui s'est passé
00:41:00sur la loi Duplomb
00:41:00alors je vous rappelle
00:41:01que c'est cette loi
00:41:02pour lever les contraintes
00:41:03à l'agriculture
00:41:04qui réintroduit
00:41:06un pesticide
00:41:07qui s'appelle
00:41:07l'acétamiprine
00:41:08et ça a suscité
00:41:09de très très forts débats
00:41:11et on l'a vu encore mardi
00:41:12il y a eu le vote définitif
00:41:13à l'Assemblée nationale
00:41:14dans une ambiance
00:41:14très très tendue
00:41:15entre la gauche
00:41:16qui expliquait
00:41:17que ça mettait en cause
00:41:18c'était des risques
00:41:19pour l'environnement
00:41:20et la santé des français
00:41:22on a même vu
00:41:22des militants
00:41:23d'une association
00:41:24Colère Cancer
00:41:25qui était en tribune
00:41:26s'insurger contre
00:41:27le vote de la loi
00:41:28et une ministre
00:41:29de l'agriculture
00:41:30qui elle expliquait
00:41:31que les agriculteurs
00:41:32il faut bien
00:41:33qu'ils aient les mêmes règles
00:41:35que d'autres producteurs
00:41:36parce que sinon
00:41:36leurs exploitations
00:41:37ne sont plus viables
00:41:38et pour moi
00:41:39cette loi
00:41:40elle est aussi
00:41:40emblématique
00:41:41des difficultés
00:41:42du moment
00:41:43à faire du consensus
00:41:44on voit qu'il y a
00:41:45deux blocs
00:41:46qui semblent irréconciliables
00:41:47sur des questions
00:41:48de fond très importantes
00:41:49pour l'avenir du pays
00:41:50Alors on parle
00:41:50d'une assemblée fébrile
00:41:51qui tourne un peu à vide
00:41:53mais il y a quand même
00:41:53des textes
00:41:53qui ont été adoptés
00:41:55pendant cette année
00:41:55lesquels est-ce que
00:41:56vous retenez David ?
00:41:58C'est évidemment
00:41:59les deux grands textes
00:42:00sur la fin de vie
00:42:02et le narcotrafic
00:42:03les deux seuls
00:42:03grands textes
00:42:04qui ont permis
00:42:05des véritables évolutions
00:42:07vous savez moi
00:42:08je suis assez d'accord
00:42:08avec ce qu'avait dit
00:42:09Edouard Philippe
00:42:10au début de l'exercice
00:42:12de François Bayrou
00:42:13en tant que Premier ministre
00:42:14il a dit qu'en réalité
00:42:15jusqu'en 2022
00:42:162027 pardon
00:42:18je sais le retour
00:42:18vers le futur
00:42:19ça serait le statu quo
00:42:20et rien ne se ferait
00:42:21et il avait assez raison
00:42:23je pense que c'est même
00:42:23un miracle
00:42:24que ces deux textes
00:42:26soient passés
00:42:26après c'est vrai
00:42:27que la fin de vie
00:42:27c'était quand même
00:42:28un texte assez consensuel
00:42:30même s'il y avait aussi
00:42:31des désaccords
00:42:32sur le fait de scinder
00:42:34le texte en deux parties
00:42:34sur les stratégies parlementaires
00:42:36mais voilà
00:42:36il y a un large consensus
00:42:37dans l'opinion
00:42:38et je pense que
00:42:39c'est sur des sujets
00:42:40sociétaux comme cela
00:42:41qu'on a pu avancer
00:42:42parce que sous tout le reste
00:42:43et notamment sur la question
00:42:44de l'écologie
00:42:45que vous venez de décrire
00:42:46parfaitement
00:42:47là pour le coup
00:42:48c'était un imbroglio
00:42:49absolument je dirais
00:42:50indémélable
00:42:51Elsa et Stéphanie
00:42:54vous partagez
00:42:55le même point de vue
00:42:55sur...
00:42:56Oui moi sur la fin de vie
00:42:57je pense que c'est vraiment
00:42:57assez emblématique
00:42:58et puis je voudrais parler
00:42:59du budget
00:43:00c'est quand même
00:43:01on s'est quand même
00:43:01vraiment demandé
00:43:02à un moment
00:43:03comment le pays
00:43:04allait avoir un budget
00:43:05le premier gouvernement
00:43:06on s'est dit
00:43:07que peut-être
00:43:08le suivant
00:43:09allait tomber
00:43:09assez vite
00:43:10même si on a bien senti
00:43:11que les socialistes
00:43:12s'étaient dit
00:43:12qu'ils n'allaient pas
00:43:13recensurer tout de suite
00:43:14mais on est quand même
00:43:15rentrés
00:43:15on est allés chercher
00:43:16pour savoir
00:43:17comment pouvait se passer
00:43:18un budget
00:43:19dans les petites lignes
00:43:20de la constitution
00:43:21les petites lignes
00:43:22du règlement
00:43:22de l'Assemblée nationale
00:43:23et dans l'histoire
00:43:23parlementaire
00:43:25et ça c'est vraiment
00:43:26pour moi
00:43:27assez marquant
00:43:27Elsa
00:43:28et il y a
00:43:29ce qu'on a dit
00:43:30c'est des propositions
00:43:31de loi
00:43:31qui sont marquantes
00:43:32il n'y a pas de projet
00:43:34David vient de citer
00:43:35deux propositions de loi
00:43:35donc présentées par les députés
00:43:37au contraire
00:43:37des projets de loi
00:43:38voilà
00:43:39et c'est pas du tout
00:43:40la même chose
00:43:40c'est pas des textes
00:43:41parlementaires
00:43:42qu'on peut comparer
00:43:43un projet de loi
00:43:44il y a une étude d'impact
00:43:45il y a un passage
00:43:45au conseil d'état
00:43:46c'est des choses
00:43:47qui sont normalement
00:43:47qui fixent le cap
00:43:48du gouvernement
00:43:49une proposition de loi
00:43:50les députés
00:43:50même s'ils peuvent
00:43:51être aidés d'administrateurs
00:43:52ils les rédigent eux-mêmes
00:43:53et les propositions de loi
00:43:55c'est un peu des objets politiques
00:43:56dans tous les sens
00:43:57donc celles sur le narcotrafic
00:43:58et la fin de vie
00:43:59sont entre guillemets
00:44:00des projets de loi
00:44:01un peu déguisés
00:44:02puisqu'ils étaient quand même
00:44:04très largement aussi portés
00:44:05par les ministères
00:44:06mais sinon
00:44:06on a eu
00:44:07énormément de propositions de loi
00:44:09qui à chaque fois
00:44:10pour le député
00:44:11qui la défend
00:44:12va dire que c'est important
00:44:13mais quand on légifère
00:44:15sur le fait de pouvoir
00:44:16donner son sang
00:44:17pendant son temps de travail
00:44:18ou sur la lutte
00:44:19contre les frelons asiatiques
00:44:20bon on se demande
00:44:21si on a vraiment
00:44:22une action concrète
00:44:23voilà
00:44:24sur l'action publique
00:44:24moi il y avait un député
00:44:25qui me disait
00:44:26écoutez si cette année
00:44:27on a réussi à empêcher
00:44:29la prolifération
00:44:30des frelons asiatiques
00:44:31peut-être qu'on aura
00:44:32déjà réussi
00:44:32et c'est une manière
00:44:33de dire en creux
00:44:34qu'ils n'ont pas tellement
00:44:35de prise en fait
00:44:36sur des gros textes
00:44:37avec un vrai cap pour le pays
00:44:38mais cette stratégie
00:44:39c'est une stratégie
00:44:40assumée d'ailleurs
00:44:41par le gouvernement
00:44:41quand vous discutiez
00:44:42avec les ministres
00:44:43ils savaient très bien
00:44:43que vu l'éclatement
00:44:45de cette assemblée
00:44:46en trois blocs
00:44:47inconciliables et irréconciliables
00:44:48il valait mieux
00:44:49passer en douce
00:44:51et passer par des PPL
00:44:52fustelles à l'initiative
00:44:56du gouvernement
00:44:57et que c'était plus facile
00:44:58de trouver un consensus
00:44:59sur des initiatives
00:45:00censées être
00:45:01venues des parlementaires
00:45:03eux-mêmes
00:45:03il y a eu aussi
00:45:04un aveu finalement
00:45:05du gouvernement
00:45:06une forme d'aveu
00:45:07d'impuissance
00:45:08en termes de capacité
00:45:09à faire passer
00:45:10des PJL
00:45:10des projets de loi
00:45:11alors c'est bien joli
00:45:12mais là on a eu
00:45:13votre avis à vous
00:45:13sur cette année parlementaire
00:45:14on va voir maintenant
00:45:15ce que les députés
00:45:16en pensent eux-mêmes
00:45:17on a recueilli
00:45:18quelques avis
00:45:19celles des quatre colonnes
00:45:21un mot pour qualifier
00:45:22cette année parlementaire
00:45:23étonnante
00:45:24turbulente
00:45:25étrange
00:45:26dense
00:45:27je dirais
00:45:28perte de temps
00:45:29hors normes
00:45:30épique
00:45:31surprenante
00:45:35parce qu'on s'est retrouvé
00:45:36il y a un an
00:45:37avec une assemblée
00:45:38que personne n'attendait
00:45:39totalement divisée
00:45:40et un an plus tard
00:45:41on se retrouve
00:45:42chaque jour
00:45:42avec des surprises
00:45:43avec le fait
00:45:44de devoir voter
00:45:45contre nos textes
00:45:46à devoir
00:45:47pacter
00:45:48avec des gens
00:45:49qui ne sont pas
00:45:49d'accord avec nous
00:45:50et devoir gouverner
00:45:51avec des gens
00:45:51qui ne nous aiment pas
00:45:53il faut trouver
00:45:53des compromis
00:45:54à chaque virgule
00:45:55à chaque amendement
00:45:56etc
00:45:56c'est pas simple
00:45:57on a aujourd'hui
00:45:58une assemblée
00:45:58qui ne fonctionne plus
00:45:59une minorité présidentielle
00:46:01qui est totalement en difficulté
00:46:02qui déserte les banques
00:46:03qui nous impose des textes
00:46:03qui ne servent à rien
00:46:04et qui dessert l'assemblée
00:46:06et ma question c'est
00:46:07qu'avons-nous fait
00:46:08pendant un an
00:46:09il y a eu des grandes lois
00:46:10qui étaient attendues
00:46:10qui étaient voulues
00:46:12la loi sur le narcotrafic
00:46:14la simplification
00:46:15on a su pour moi
00:46:16voter une loi
00:46:17qui est une des avancées
00:46:20importantes attendues
00:46:21qui est la loi
00:46:22sur fin de vie
00:46:23elle aide à mourir
00:46:24il y a plus de propositions
00:46:26de loi
00:46:26que de projets
00:46:27de loi
00:46:27on fait du surplace
00:46:28au moment où on devrait
00:46:30en profondeur
00:46:30régler les problèmes
00:46:31donc il faut
00:46:32je crois avoir
00:46:33une nouvelle assemblée
00:46:34qui fasse dégager
00:46:35une majorité
00:46:35pour ces propos recueillis
00:46:42par Marco Pommier
00:46:42Stéphanie
00:46:43on parle beaucoup
00:46:43du blues des députés
00:46:45cette année
00:46:45alors quand on les entend
00:46:46ils ne l'assument pas
00:46:47en tant que tel
00:46:48on les sent énervés
00:46:49agacés
00:46:49presque en colère
00:46:50et en même temps
00:46:50assez combatifs
00:46:52finalement
00:46:52oui mais en fait
00:46:53hors caméra
00:46:54ils vous disent tous
00:46:55il y en a beaucoup
00:46:55qui repartent de la dissolution
00:46:57il y a deux jours
00:46:57je discutais avec un ancien
00:46:58président de groupe
00:46:59qui m'a dit
00:46:59mais le traumatisme
00:47:00les mots étaient forts
00:47:01de la dissolution
00:47:02est toujours là
00:47:03j'étais quand même
00:47:03un peu étonnée
00:47:04et beaucoup de députés
00:47:06l'ont vécu comme ça
00:47:06beaucoup du coup
00:47:07sont moins présents
00:47:09à l'Assemblée nationale
00:47:10notamment dans le bloc central
00:47:11parce que même si
00:47:12la probabilité
00:47:13d'une nouvelle dissolution
00:47:14est très faible
00:47:15ils n'ont pas oublié
00:47:15la leçon l'année dernière
00:47:16et ils se disent
00:47:17qu'il faut être
00:47:18en circonscription
00:47:19donc c'est vrai
00:47:20et certains se disent
00:47:22mais en fait
00:47:22ce qu'on fait au Parlement
00:47:24n'est pas très lisible
00:47:25pour les gens
00:47:25on le disait
00:47:26c'est beaucoup
00:47:26parfois des propositions de loi
00:47:28des lois pour le quotidien
00:47:30mais pas de projet de loi
00:47:31d'envergure
00:47:31donc ils ne sont pas très
00:47:32motivés
00:47:33et il y en a une
00:47:34qui me disait
00:47:34mais moi j'attends 2027
00:47:35avec impatience
00:47:37moi je pense que 2027
00:47:38est déjà là
00:47:39et c'est peut-être
00:47:40un des problèmes
00:47:41de cette Assemblée
00:47:41c'est que chaque président
00:47:43de groupe
00:47:43est dans sa ligne
00:47:44dans son couloir
00:47:45pour 2027
00:47:46et ne veut pas du tout
00:47:47faire de consensus
00:47:48avec les autres
00:47:49Elsa
00:47:50est-ce qu'ils ne sont pas
00:47:51un peu responsables
00:47:52aussi eux-mêmes
00:47:52les députés
00:47:53de cette situation
00:47:53aujourd'hui
00:47:54parce qu'on voit
00:47:55qu'ils ont quand même
00:47:55beaucoup de mal
00:47:56à s'entendre entre eux
00:47:57oui en fait
00:47:57il y a vraiment un paradoxe
00:47:58c'est-à-dire qu'il y a
00:47:59beaucoup de députés
00:48:00qui nous disent
00:48:01qu'en circonscription
00:48:01ou partout ailleurs
00:48:02on leur dit
00:48:03mais travaillez ensemble
00:48:04et en fait
00:48:05on voit bien que
00:48:05chaque texte
00:48:07est complètement inflammable
00:48:08il peut y avoir
00:48:09des majorités
00:48:10en fait on ne sait jamais
00:48:11de quel côté
00:48:11la pièce va retomber
00:48:12c'est-à-dire qu'au gré
00:48:13des alliances
00:48:14s'il y en a deux de plus
00:48:14si le RN est très mobiliste
00:48:16et si la gauche est présente
00:48:17c'est pour ça que ça crée aussi
00:48:19alors il y a la question
00:48:20de la circonscription
00:48:20qui est très importante
00:48:21de ratisser
00:48:22quand on ne sait pas
00:48:22combien de temps
00:48:23on va encore être député
00:48:24et puis dans le bloc central
00:48:25par exemple
00:48:26on nous explique
00:48:27que de toute façon
00:48:27si le RN et la gauche
00:48:29votent en même temps
00:48:31sur un texte
00:48:32de la même façon
00:48:32de toute façon
00:48:33ils peuvent être
00:48:33100% complets
00:48:34ça ne passera pas
00:48:35donc évidemment
00:48:36ça a tendance
00:48:37à les démobiliser
00:48:38mais ça commence aussi
00:48:39à démobiliser la gauche
00:48:40qui dit aussi
00:48:40nous on en a marre
00:48:41d'être ceux qui
00:48:42à la limite votent
00:48:43pour éviter que le RN
00:48:44n'obtienne des victoires
00:48:46dans l'hémicycle
00:48:46il n'y a guère que le RN
00:48:48qui parfois
00:48:49ils sont quasiment
00:48:5080% de députés
00:48:51présents dans l'hémicycle
00:48:52parce qu'ils ont bien
00:48:53identifié
00:48:54certains sujets
00:48:54très politiques
00:48:55les zones à faible émission
00:48:56etc
00:48:56mais c'est vrai
00:48:57que tout le monde
00:48:58s'ennuie
00:48:59en même temps
00:48:59tout le monde
00:48:59a le sentiment
00:49:00de devoir courir partout
00:49:01d'être sur 150 000 textes
00:49:03en même temps
00:49:03donc il y a vraiment
00:49:04des sentiments mêlés
00:49:05mais effectivement
00:49:06et puis pas forcément
00:49:07un horizon
00:49:08qui est beaucoup plus favorable
00:49:09les deux prochaines années
00:49:10un mot peut-être David
00:49:11de cette démobilisation
00:49:12qu'on constate
00:49:13un peu partout
00:49:14sauf dans les rangs du RN
00:49:15ça leur a permis d'ailleurs
00:49:16de réaliser des jolis coups
00:49:18oui alors je la résumerai
00:49:19en trois points rapides
00:49:20d'abord c'est vrai
00:49:21qu'il y a eu un vrai traumatisme
00:49:22on sent une assemblée
00:49:23quand même
00:49:23assez apathique
00:49:24et vraiment dépressive
00:49:25c'est-à-dire que oui
00:49:26il y a de la guérilla parlementaire
00:49:27des insoumis
00:49:28oui il y a des séances de QAG
00:49:29de questions au gouvernement
00:49:30qui sont musclées
00:49:31mais pour avoir assisté
00:49:32aux deux DPG
00:49:33aux deux déclarations
00:49:33de politique générale
00:49:34de Michel Barnier
00:49:35et François Bayrou
00:49:36et après une série d'autres
00:49:37depuis des années
00:49:38j'ai trouvé
00:49:39que cette assemblée
00:49:40était très apathique
00:49:41y compris dans l'opposition
00:49:42et y compris
00:49:43et surtout
00:49:44dans les rangs
00:49:45du bloc central
00:49:46quand vous regardiez
00:49:46les députés
00:49:47qui applaudissaient
00:49:48le Premier ministre
00:49:49qu'il s'agisse de Michel Barnier
00:49:50ou François Bayrou
00:49:50c'était assez hurissant
00:49:52c'était complètement dépressif
00:49:53deuxième point
00:49:54très juste aussi
00:49:55ils sont tous sur 2027
00:49:56vous avez dans chaque groupe
00:49:58un ou plusieurs postulants
00:49:59c'est particulièrement vrai
00:50:00dans le bloc central
00:50:01mais aussi ailleurs
00:50:03donc ça c'est dû au fait
00:50:05et c'est en janvier
00:50:06à mon troisième point
00:50:06c'est qu'on est en fait
00:50:07revenus à la 4ème République
00:50:08vous savez
00:50:09c'était la durée de vie
00:50:11d'un gouvernement
00:50:11pendant les 16 ans
00:50:12qu'ont duré la 4ème République
00:50:13c'était 7 mois
00:50:14là on n'en est pas très loin
00:50:16et effectivement
00:50:16cette assemblée ingouvernable
00:50:18inconciliable
00:50:19fait que fatalement
00:50:20on a l'esprit tourné
00:50:22vers ce qui va se passer
00:50:22dans un peu moins de 2 ans
00:50:23la présidentielle
00:50:24Stéphanie
00:50:25il y a aussi
00:50:26ce que vous évoquiez
00:50:26tout à l'heure
00:50:27en ouverture de débat
00:50:29faire une duplomb
00:50:30ça s'est quand même
00:50:30produit plusieurs fois
00:50:31ça c'est des députés
00:50:33qui décident finalement
00:50:34de renoncer
00:50:34à leur propre prérogative
00:50:36de débattre
00:50:37ça c'est nouveau
00:50:38ça c'est nouveau
00:50:39ça s'est produit aussi
00:50:40sur une loi
00:50:41sur l'A69
00:50:42où là pareil
00:50:43le bloc central
00:50:43pour contrer l'opposition
00:50:45a renvoyé directement
00:50:46au Sénat
00:50:48expliquez peut-être
00:50:48la procédure en fait
00:50:50en fait ça veut dire
00:50:51que vous avez un texte
00:50:53il y a une motion
00:50:54de rejet
00:50:54qui est débattue
00:50:55elle est déposée
00:50:57par la gauche
00:50:57par exemple
00:50:58en général c'est l'opposition
00:50:59qui fait ça
00:51:00en général c'est l'opposition
00:51:00qui la dépose
00:51:01et normalement
00:51:02les promoteurs du texte
00:51:04ne la votent pas
00:51:05puisque eux
00:51:06ils veulent un débat
00:51:06et là on s'est retrouvé
00:51:07dans une configuration inverse
00:51:08ou parce qu'il y avait
00:51:09trop d'amendements
00:51:10ou parce que le texte
00:51:11issu de la commission
00:51:12ne leur plaisait pas
00:51:13et bien le bloc central
00:51:15a voté contre son propre texte
00:51:17pour aussi accélérer
00:51:18le calendrier
00:51:19parce que ça lui permet
00:51:21ça permet
00:51:22alors pas à chaque fois
00:51:23mais de manière
00:51:24assez fréquente
00:51:25de l'envoyer
00:51:25ce qu'on appelle
00:51:25en commission mixte paritaire
00:51:27et c'est 7 sénateurs
00:51:29et 7 députés
00:51:30qui discutent
00:51:30à huis clos
00:51:31autour d'une table
00:51:32donc le bloc central
00:51:33considérait que le compromis
00:51:35était plus facile à trouver
00:51:36loin des regards
00:51:37et loin des postures politiques
00:51:38et c'est ce qu'ils ont
00:51:39essayé de faire
00:51:40à plusieurs reprises
00:51:41mais beaucoup
00:51:42savent que c'est un jeu dangereux
00:51:44parce qu'en fait
00:51:45ça revient
00:51:45à se tirer une balle
00:51:46dans le pied
00:51:47ça revient aux députés
00:51:47à dire
00:51:48ah mais en fait
00:51:48pas besoin de passer par chez nous
00:51:49allons au Sénat directement
00:51:50et tout ira bien
00:51:51et beaucoup en sont conscients
00:51:52ils se disent
00:51:53qu'il ne faut pas
00:51:54jouer trop souvent avec ça
00:51:55mais on sent que ça va être
00:51:56un outil
00:51:56dont ils vont quand même
00:51:57encore se servir
00:51:58j'aimerais qu'on parle
00:52:00peut-être de ce socle commun
00:52:02alors j'ai découvert
00:52:02qu'on l'appelait
00:52:03le soco maintenant
00:52:04ça fait très classe
00:52:05très anglo-saxon
00:52:06moins il est large
00:52:06plus le nom rétrécit
00:52:07alors justement
00:52:09vous lui donnez
00:52:10quelle espérance de vie
00:52:11parce qu'on l'a vu quand même
00:52:11là se déchirer
00:52:13progressivement
00:52:13au fil de cette année parlementaire
00:52:15exactement
00:52:15le problème je pense
00:52:16que pour l'instant
00:52:17c'est que personne
00:52:17n'a la solution
00:52:18véritablement
00:52:19pour en sortir
00:52:20ce socle commun
00:52:21il existe
00:52:21puisque au lendemain
00:52:22des législatives
00:52:24il a fallu
00:52:25pour Emmanuel Macron
00:52:26ceux qui le soutiennent
00:52:27essayer d'être
00:52:28les plus nombreux possibles
00:52:30par rapport
00:52:30au nouveau front populaire
00:52:31donc ils se sont alliés
00:52:32avec la droite
00:52:33mais leur seul intérêt commun
00:52:35c'est d'être plus nombreux
00:52:36que les autres
00:52:37donc déjà
00:52:37ils ne se sont pas mis d'accord
00:52:39vraiment sur un programme
00:52:40ils tirent dans des sens
00:52:41complètement différents
00:52:41sur la question de l'environnement
00:52:43on l'a vu récemment
00:52:43Bruno Retailleau
00:52:45par exemple
00:52:45il y en a beaucoup
00:52:46dans le bloc central
00:52:46qui s'agacent
00:52:48et qui ne soutiennent pas
00:52:49ce ministre de l'intérieur
00:52:50donc il n'a rien de commun
00:52:52Stéphanie le dit souvent
00:52:54c'est ni un socle
00:52:55ni un commun
00:52:55enfin voilà
00:52:56c'est un nom qu'on utilise
00:52:57c'est un abus de langage
00:52:59de l'appeler socle commun
00:53:00mais en même temps
00:53:01c'est des gens qui pour l'instant
00:53:02n'ont pas tellement
00:53:03d'autres solutions
00:53:03puisque ceux qui vont décider
00:53:05de partir
00:53:05et la droite partira un jour
00:53:06puisqu'on voit bien
00:53:07que 2027
00:53:08voilà
00:53:08ils vont aussi décider d'y aller
00:53:09après ça va être très compliqué
00:53:11parce qu'on va encore
00:53:12avoir une majorité
00:53:14qui va se rétrécir davantage
00:53:16donc tout le monde
00:53:17sait qu'il n'existe pas vraiment
00:53:18tout le monde se tire la bourre
00:53:19tout le monde se critique
00:53:20les uns les autres
00:53:20personne ne s'apprécie
00:53:22et en même temps
00:53:23personne ne trouve une solution
00:53:24pour essayer de trouver
00:53:25voilà
00:53:26d'autres forces
00:53:27sur qui s'appuyer à l'avenir
00:53:28David on voit que la droite
00:53:29s'est éloignée
00:53:30des macronistes
00:53:31progressivement
00:53:32est-ce que pour autant
00:53:33elle s'est rapprochée
00:53:33du Rassemblement National
00:53:34et de l'UDR
00:53:35d'Éric Ciotti
00:53:35qui lui cherche clairement
00:53:37à faire ce qu'on appelle
00:53:38l'union des droites
00:53:39je ne crois pas
00:53:39Éric Ciotti
00:53:41il a un peu raté son opération
00:53:42lors de la dissolution
00:53:43quand il a voulu partir
00:53:44avec armes et bagages
00:53:45et brûler ses vaisseaux
00:53:46en emportant finalement
00:53:48tout l'appareil des républicains
00:53:49vers le RN
00:53:50ça n'a pas fonctionné
00:53:51il essaie de le faire fonctionner
00:53:53tant bien que mal
00:53:53à l'Assemblée
00:53:54mais vous voyez que
00:53:54dans la structure de LR
00:53:56on n'est pas du tout
00:53:57dans l'appareil de LR
00:53:58on n'est pas du tout
00:53:58sur cette ligne
00:53:59et d'ailleurs tout le travail
00:54:00de Bruno Retailleau
00:54:01qui est la valeur montante
00:54:02aujourd'hui de la droite
00:54:03c'est pas du tout
00:54:05de faire alliance avec le RN
00:54:06mais plutôt de récupérer
00:54:07des parts de marché électorale
00:54:09sur l'extrême droite
00:54:10comme l'avait fait
00:54:11Nicolas Sarkozy
00:54:12en son temps
00:54:13si vous me permettez
00:54:14cette image
00:54:15que j'ai déjà utilisée
00:54:16je crois sur ce plateau
00:54:17effectivement
00:54:17ce n'est pas un socle
00:54:18il n'a rien de commun
00:54:19c'est plutôt
00:54:19une assemblée générale
00:54:20d'actionnaires
00:54:21voire une assemblée
00:54:22de petits copropriétaires
00:54:23vous avez beaucoup
00:54:24de petites entreprises politiques
00:54:25vous avez Gérald Darmanin
00:54:26Bruno Retailleau
00:54:27Gabriel Attal
00:54:28Yael Brond-Pivet
00:54:29qui ont leur micro-parti
00:54:30à l'extérieur
00:54:32Edouard Philippe
00:54:33même Aurore Berger
00:54:34et j'en oublie
00:54:35sans doute un certain nombre
00:54:36voilà qui ont tous
00:54:36l'œil tourné vers
00:54:37la suite des opérations
00:54:38on pourrait rajouter
00:54:39aussi Laurent Wauquiez
00:54:40chez LR
00:54:41et donc effectivement
00:54:42ce socle commun
00:54:44de ce fait
00:54:45ne tient plus qu'à un fil
00:54:45et c'est le fil
00:54:46de la présidentielle
00:54:47Stéphanie
00:54:48sur la droite
00:54:49elle ne veut pas
00:54:51d'union des droites
00:54:52comme on le dit
00:54:53avec Éric Ciotti
00:54:54et le Rassemblement National
00:54:55et en même temps
00:54:55il y a des votes
00:54:56à droite
00:54:57qui se sont alignés
00:54:58sur ceux du RN
00:54:59oui par exemple
00:55:00si on prend la loi
00:55:01un peu technique
00:55:01sur l'énergie
00:55:02là les républicains
00:55:04et le RN
00:55:04se sont complètement alliés
00:55:05pour réécrire la loi
00:55:07contrairement à ce que voulait
00:55:09notamment le gouvernement
00:55:10même si c'était au départ
00:55:11une proposition de loi
00:55:12de la droite
00:55:12qui venait du Sénat
00:55:14on l'a vu sur le moratoire
00:55:15sur le solaire et l'éolien
00:55:17là en fait
00:55:17sur les ZFE
00:55:18sur les ZFE aussi
00:55:19mais sur le moratoire
00:55:21solaire et éolien
00:55:22c'est encore plus caractéristique
00:55:24parce qu'en plus
00:55:24on se rend compte
00:55:25que LR ne sait pas très bien
00:55:26où ils vont
00:55:26c'est-à-dire qu'ils déposent
00:55:27un amendement
00:55:28finalement ils n'arrivent
00:55:29à le voter
00:55:29que parce qu'il y a
00:55:30le renfort
00:55:31du Rassemblement National
00:55:33les députés ce soir-là
00:55:34LR ils sont 4
00:55:35dans l'hémicycle
00:55:36il y a 57 députés du RN
00:55:37qui les aident
00:55:37à passer ce moratoire
00:55:38sur le solaire et l'éolien
00:55:39qui est voté
00:55:40à quelques voix
00:55:4165 pour 62 comptes
00:55:43parce qu'aussi
00:55:43il n'y a pas
00:55:44le bloc central
00:55:45et la gauche
00:55:45suffisamment en nombre
00:55:47à l'Assemblée Nationale
00:55:48pour faire bloc
00:55:48donc là on voit vraiment
00:55:49une alliance LR-RN
00:55:51mais par exemple
00:55:513 jours plus tard
00:55:52quand il s'agit de voter
00:55:53sur tout le texte
00:55:54et bien là
00:55:54la droite se dit
00:55:55en fait on ne va peut-être
00:55:57pas aller jusque là
00:55:58et finalement
00:55:58ils s'abstiennent
00:55:59donc il y a vraiment
00:56:00des choses
00:56:00assez compliquées
00:56:02à lire à droite
00:56:03D'un mot Elsa
00:56:04parce que le temps passe
00:56:05sur la gauche
00:56:06est-ce qu'on a à nouveau
00:56:06deux gauches irréconciliables
00:56:08à l'Assemblée
00:56:09où en est le PS
00:56:09par rapport à LFI ?
00:56:11Alors le PS
00:56:11pour l'instant
00:56:12veut se réancrer
00:56:13dans l'opposition
00:56:14c'est notamment
00:56:15la raison pour laquelle
00:56:16ils ont déposé
00:56:17et voté une motion
00:56:18de censure contre
00:56:18François Bayrou
00:56:19donc il n'a pas fonctionné
00:56:20veut prendre ses distances
00:56:22avec la France Insoumise
00:56:23ensuite on verra bien
00:56:24les municipales approchent
00:56:25il va falloir gérer
00:56:26au cas par cas
00:56:26ne pas s'allier
00:56:28parfois c'est disparaître
00:56:29donc il va falloir aussi
00:56:30faire des choix
00:56:30on nous dit
00:56:31ça va être vraiment
00:56:31à la loupe
00:56:32dans les mois qui viennent
00:56:33avec les municipales
00:56:34qui approchent
00:56:34on en est à 9 mois
00:56:35et pour finir David
00:56:35on va évoquer la une
00:56:37de cet été
00:56:38de votre revue
00:56:39l'hémicycle
00:56:39vous avez posé
00:56:40une question originale
00:56:41aux Français
00:56:42je vous laisse
00:56:42qu'est-ce que tu votes
00:56:44pour les vacances
00:56:45et sous-entendu
00:56:46enfin plus précisément
00:56:46on a demandé aux Français
00:56:47c'est l'institut Vériant
00:56:48qui a réalisé ce sondage
00:56:49avec quelle personnalité politique
00:56:51souhaiteriez-vous
00:56:52partir en vacances
00:56:53on a pris une vingtaine
00:56:54de personnalités
00:56:5521 précisément
00:56:56et ça donne quoi alors
00:56:57alors c'est assez surprenant
00:56:59parce que c'est un mélange
00:56:59entre les intentions de vote
00:57:01d'une part
00:57:01et les vrais promèdes
00:57:02de popularité
00:57:03et puis des éléments
00:57:04beaucoup plus inattendus
00:57:06liés plutôt à la sympathie
00:57:07à l'empathie
00:57:07et alors les 5 premiers
00:57:08je vous les livre
00:57:09c'est dans l'ordre
00:57:10Jordan Bardella
00:57:11Marine Le Pen
00:57:12Gabriel Attal
00:57:13Edouard Philippe
00:57:15et 5ème plus étonnant
00:57:17Marion Maréchal
00:57:18et en queue de peloton
00:57:20je vous pose la question
00:57:21vous l'avez lu ?
00:57:22moi je l'ai lu
00:57:22c'est pas une surprise pour moi
00:57:23alors c'est le premier ministre
00:57:24dont on vient de parler
00:57:25François Bayrou
00:57:26qui est très très bas
00:57:263% des Français
00:57:27veulent partir avec lui
00:57:28et 0% des moins de 25 ans
00:57:30c'est très rude
00:57:31et un mot peut-être aussi
00:57:32des dessins
00:57:33parce qu'ils sont
00:57:34alors on a demandé
00:57:35à l'illustratrice
00:57:37Cécile Alva
00:57:38de réaliser ce dossier
00:57:39il est magnifique
00:57:40je vous conseille
00:57:40d'aller voir son Insta
00:57:41parce que c'est vraiment
00:57:43à la fois
00:57:44elle a beaucoup de talent graphique
00:57:45et un vrai sens politique
00:57:46elle a réussi à croquer
00:57:47toutes ses personnalités
00:57:48à la plage
00:57:49avec beaucoup de talent
00:57:50alors justement
00:57:51Elsa
00:57:52Stéphanie
00:57:53je vous demande pas
00:57:54avec quel homme
00:57:55ou femme politique
00:57:55vous partirez en vacances
00:57:56mais quel dessin
00:57:57vous avez choisi ?
00:57:58alors moi j'ai choisi
00:57:59celui de Bruno Retailleau
00:58:01qui est en short
00:58:01alors qu'il est toujours
00:58:02tiré à quatre épingles
00:58:03normalement
00:58:03il est à la plage
00:58:04et il construit
00:58:06un château de sable
00:58:07et le château de sable
00:58:08c'est le palais de l'Elysée
00:58:09surnommé
00:58:10vous le savez
00:58:10le château
00:58:11je trouve que c'est assez
00:58:12emblématique
00:58:13parce que c'est long
00:58:14une campagne présidentielle
00:58:15alors il n'a pas dit
00:58:16officiellement
00:58:16qu'il était candidat
00:58:17mais ça demande
00:58:18beaucoup de
00:58:18ça prend du temps
00:58:20autant construire
00:58:21un château de sable
00:58:21et surtout
00:58:22c'est à la merci
00:58:23de chaque vague politique
00:58:24de chaque vague sondagère
00:58:25de chaque grain de sable
00:58:27qui pourrait
00:58:28enrayer cette conquête
00:58:30moi j'ai choisi
00:58:31Rachida Dati
00:58:32qu'on voit à la plage
00:58:33avec ses bijoux
00:58:34on sait qu'un journal
00:58:35l'accuse de ne pas avoir
00:58:36tout déclaré
00:58:37si la ministre dit
00:58:38que ce n'est pas le cas
00:58:39ça va être une année
00:58:40importante pour elle
00:58:41sur les textes
00:58:41elle a fait passer la loi
00:58:42Paris-Lyon-Marseille
00:58:44pour changer le scrutin
00:58:44la loi audiovisuelle
00:58:45on verra ce que ça fait
00:58:46mais sachez Clément
00:58:47que moi j'ai demandé
00:58:47à votre équipe
00:58:48l'équipe de Savourgarde
00:58:49avec qui vous voudrez
00:58:50partir en vacances
00:58:51ils m'ont tous dit
00:58:51à l'unanimité
00:58:52avec vous
00:58:53avec Clément Médic
00:58:54parce qu'on voulait
00:58:55remercier d'avoir tenu
00:58:57cette émission
00:58:58pendant plusieurs semaines
00:58:59je crois que votre équipe
00:59:00était très très heureuse
00:59:01nous aussi
00:59:02elle vous embrasse
00:59:03et elle vous remercie
00:59:03et bien merci beaucoup
00:59:05à tous les trois
00:59:06de nous avoir accompagnés
00:59:06dans cette dernière émission
00:59:08de l'année
00:59:09et j'en profite moi
00:59:09pour remercier
00:59:10toute l'équipe de Savourgarde
00:59:11qui m'a aidé
00:59:12à prendre le train en marche
00:59:12il y a trois mois de cela
00:59:13Fanny Saliou
00:59:14notre chef d'orchestre
00:59:15grâce à qui tout se déroule
00:59:16toujours sans accroc
00:59:17Charlotte Barbaza
00:59:18qui nous trouve toujours
00:59:19les meilleurs invités
00:59:20nos deux précieux stagiaires
00:59:21qui ont fait toute l'année
00:59:22un vrai travail de journaliste
00:59:24Capucine Bourbier-Lenvers
00:59:25et Antoine Mauvy
00:59:26merci beaucoup
00:59:26à tous les deux
00:59:27et puis merci aux équipes techniques
00:59:28Samuel, Jean-Sébastien, Christophe
00:59:30et tous les autres
00:59:31sans qui cette émission
00:59:31n'existerait pas
00:59:32et puis un merci final
00:59:34à Aude Morachini
00:59:34la Rolls-Rolls
00:59:36des rédactrices en chef
00:59:37quand l'actu n'a pas de talent
00:59:38on sait qu'on peut s'appuyer
00:59:39sur toi
00:59:40et sur ton talent Aude
00:59:41donc merci à toi
00:59:43et bon vent pour la suite
00:59:45merci à vous
00:59:45chers téléspectateurs
00:59:46c'était un plaisir
00:59:47de vous retrouver chaque soir
00:59:48c'est Adeline François
00:59:49qui sera sur ce fauteuil
00:59:50à la rentrée
00:59:51vous verrez
00:59:51elle vous prépare des surprises
00:59:52avec une émission renouvelée
00:59:54voilà
00:59:54bonne soirée
00:59:55et bel été sur LCP
Recommandations
54:23
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À suivre
52:27
2:46