- aujourd’hui
Entre lagons turquoise et traditions ancestrales, Jamy nous fait découvrir l'âme de Tahiti.
A la tête d'une équipe de passionnés, spécialistes dans leur domaine, qu'ils soient scientifiques, historiens, médecins, vétérinaires... Jamy nous invite à partager le goût de la connaissance sous toutes ses formes, pendant 26 minutes. Eveiller notre curiosité, questionner le quotidien qui nous entoure, pour nous éclairer sur tous les sujets y compris les plus surprenants, rien n'échappe à l'appétit de savoir de Jamy et de sa bande d'experts.
Les sujets traités sont expliqués, décryptés grâce à des visuels appropriés qui conjuguent réalité augmentée, infographies, 3D et images d'archives... Un éclairage ludique et inédit avec un ton mêlant décontraction, humour et bienveillance. Un programme accessible à tous les publics, qui permet d'apprendre en se divertissant.
Trois rubriques rythment l'émission :
- C chaud : Un thème est décrypté chaque jour par Jamy et son équipe à travers trois angles originaux et complémentaires. Sont abordés une richesse de thématiques et de sujets du quotidien.
- C l'idée : Ce sujet aborde le thème du jour par le prisme de l'environnement avec l'objectif de modifier nos habitudes pour être écoresponsables, sans pour autant être moralisateurs et culpabilisateurs.
- #DisJamy : Jamy répond chaque jour aux questions de sa communauté, « les Epicurieux ».
Année de production : 2021
Une coproduction Elephant et France.tv studio, avec la participation de France télévisions.
Présentée par Jamy Gourmaud,
Produite par Gaël Leiblang, Francois Ducroux, Christophe Guyomard.
A la tête d'une équipe de passionnés, spécialistes dans leur domaine, qu'ils soient scientifiques, historiens, médecins, vétérinaires... Jamy nous invite à partager le goût de la connaissance sous toutes ses formes, pendant 26 minutes. Eveiller notre curiosité, questionner le quotidien qui nous entoure, pour nous éclairer sur tous les sujets y compris les plus surprenants, rien n'échappe à l'appétit de savoir de Jamy et de sa bande d'experts.
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NewsTranscription
00:00Hum, ça sent bon, c'est du monoï, ça me fait le coup à chaque fois.
00:08Dès que je respire ce parfum, je m'évade les eaux turquoises, le sable blanc, les cocotiers, les ukulélés.
00:15Ah, j'oubliais, j'atterris ici, à Tahiti, en Polynésie.
00:20Aujourd'hui dans sa jamie, on part en pérage.
00:30Bonjour et bienvenue dans mon atelier.
00:44C'est une île montagneuse, réputée pour ses récifs coralliens et son eau turquoise.
00:50Tahiti, la perle de la Polynésie française fait rêver, avec ma bande d'experts,
00:54nous avons arpenté l'île jusque dans ses recoins pour vous en dévoiler tous les secrets.
01:00Sommaire.
01:02Comment s'est formé l'ensemble des îles de la Polynésie ?
01:05D'où viennent les Tahitiens ? Pourquoi la fleur de Tiare est-elle aussi symbolique ?
01:09Et pourquoi Gauguin a-t-il autant représenté Tahiti ?
01:12Aujourd'hui, Jamy et sa bande d'experts nous proposent un voyage haut en couleur.
01:16Chiopo, mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?
01:18La montagne de crânes ?
01:20Finalement, je ne suis pas sûr d'avoir très très envie d'aller surfer là-bas.
01:22C'est à Tahiti que l'on trouve certaines des plus belles productions perlières.
01:28Mais en métropole, sur le lac Léman, Jean-Loïc a eu l'idée de relancer la tradition oubliée de la région.
01:33Il fabrique des perles à partir d'écailles de poisson et le résultat est bluffant.
01:37Qui nous permet de faire une perle qui est écologique, donc zéro déchet.
01:43Vous vous posez encore des questions sur Tahiti ?
01:45Promis, Jamy ne vous laisse pas dans le vague.
01:47Dans Dijamy, il vous expliquera pourquoi l'eau des lagons est turquoise.
01:52Bienvenue dans la Fabrique du Savoir.
02:10Il faut franchir plus de 15 000 kilomètres pour atteindre Tahiti.
02:14Ce territoire émerge au milieu d'autres îles paradisiaques perdues dans l'océan Pacifique Sud.
02:21Tahiti se trouve au milieu d'un vaste ensemble appelé triangle polynésien.
02:26Il est délimité au nord par Hawaï, l'île de Pâques et la Nouvelle-Zélande au sud.
02:32Tahiti fait partie de la Polynésie française.
02:35Cinq archipels regroupant 118 îles disséminées sur une surface de 2 500 000 kilomètres carrés.
02:44Elle est située dans l'archipel de la société, c'est la plus grande île du secteur.
02:50Aujourd'hui, plusieurs compagnies aériennes desservent quotidiennement Papé-Été, sa capitale administrative.
02:57Le voyage depuis Paris dure 24 heures.
03:00C'est long, mais il y a eu pire.
03:03Les îles de la Polynésie française sont tellement loin de tout
03:06qu'elles font partie des dernières régions du monde avoir été colonisées par l'homme.
03:11A l'échelle de notre histoire, leur peuplement est tout récent.
03:15Il date seulement d'un millénaire.
03:18Des navigateurs partis des îles Samoa s'y seraient aventurés autour du XIe siècle.
03:23Ils auraient tout d'abord découvert les îles Cook,
03:26puis auraient atteint les îles de la société vers 1050.
03:30Les Européens n'ont posé le pied sur ces îles que 700 ans plus tard.
03:36En 1767, l'officier anglais Samuel Wallis débarque à Tahiti.
03:41Il est suivi un an plus tard par le français Louis-Antoine de Bougainville.
03:46C'est beau.
03:47Ce dernier la baptise Nouvelle-Cyther.
03:50Il reprend le nom d'une île grecque où serait née la déesse Aphrodite.
03:55En Europe, le récit des expéditions à l'autre bout du monde
03:59et la description de ces paysages paradisiaques fascinent.
04:04Mais l'île ne génère pas que des émotions.
04:07Elle suscite aussi la convoitise.
04:10Elle fait rapidement l'objet d'une lutte d'influence
04:14entre deux pays qui ne cessent de se disputer ses territoires lointains,
04:17l'Angleterre et la France.
04:20Sur place, les religieux sont à la manœuvre.
04:24Les missionnaires protestants britanniques
04:26et leurs homologues catholiques français se font concurrence.
04:30Finalement, un dénommé du petit Thouard devant ses Anglais.
04:34En 1842, Tahiti devient protectorat français.
04:39La reine locale, Pomaray IV, est contrainte d'accepter le deal.
04:43Puis, à sa mort, son fils sait tous ses droits à la France.
04:48Tahiti devient alors une colonie française.
04:51Elle le restera jusqu'au 29 juin 1984,
04:55date à laquelle elle obtient le statut de territoire d'outre-mer,
04:59autonome, c'est-à-dire avec son propre gouvernement.
05:04En arrivant à Tahiti, les voyageurs sont accueillis
05:07avec un collier de tiare que les habitants, tous les habitants,
05:10leur passent au tour du cou.
05:11C'est beau et ça sent très bon.
05:14Nathalie Schrangirma nous raconte ce que symbolisent ce geste et cette fleur.
05:25Ah, la fleur de tiare.
05:27Voilà un parfum qui enivre et invite au voyage.
05:30Si nous l'apprécions pour son parfum,
05:32elle a à Tahiti une utilisation bien plus qu'ornementale.
05:35Les Polynésiens, femmes comme hommes,
05:38portent communément cette fleur à l'oreille,
05:39tel est un ornement du quotidien,
05:42mais aussi dans leur oro, leur coiffe traditionnelle.
05:45La fleur de tiare a une signification particulière, Jeanne.
05:48Portée à l'oreille gauche,
05:49elle indique que la personne est en couple
05:51et à droite qu'elle est célibataire.
05:54Alors comment est-elle devenue l'emblème national de Tahiti ?
05:57Le tiare est un arbuste à fleurs de la famille des Gardénia,
06:00que l'on trouve dans la majorité des îles du Pacifique.
06:02Il fleurit toute l'année et ses fleurs d'un blanc immaculé
06:06libèrent un parfum délicat et envoûtant
06:08qui rappelle celui du jasmin.
06:10En Polynésie autrefois, la fleur de tiare était sacrée.
06:13Seuls les rois avaient le droit d'en cueillir.
06:15Elle était utilisée pour célébrer les moments importants,
06:18les naissances, les baptêmes et les mariages.
06:21Par exemple, lorsque des personnes de haut rang se mariaient,
06:24leur maison et leur lit de noces
06:26s'étaient tapissés de ces fleurs pendant près d'un mois.
06:29A l'ère moderne, cette fleur a pris une place
06:31de plus en plus importante dans la vie des Polynésiens
06:33et dans l'économie des îles.
06:35En plus d'être belle et parfumée,
06:36elle est utilisée dans la cosmétique
06:38pour fabriquer le très célèbre monoi,
06:41huile que les Polynésiennes appliquent
06:42sur leur peau et leurs cheveux.
06:45Et les Polynésiens lui prêtent un pouvoir envoûtant.
06:48Il existe une expression Polynésienne à ce sujet,
06:50être piqué au tiare,
06:51qui désigne toutes les personnes venues en Polynésie
06:54qui ont s'en tombé fou amoureuses
06:56au point de vouloir y passer le restant de leurs jours.
06:58Donc si vous souhaitez un jour découvrir ce petit paradis
07:02et que vous respirez le doux parfum de tiare,
07:05préparez-vous à changer de vie.
07:07Merci Nathalie,
07:08mais j'ai déjà une jolie fleur à la maison.
07:12Voici Tetiaroa,
07:14l'un des plus beaux atolls de Polynésie.
07:16Il affleure juste au-dessus de l'eau.
07:19Avec leur forme en anneau
07:20et leurs eaux turquoises,
07:22les atolls illustrent à la perfection
07:24l'idée que l'on se fait de la Polynésie française.
07:27Toutes les îles polynésiennes n'ont pourtant pas cette allure.
07:31D'autres, au contraire, se dressent au-dessus de l'océan.
07:34C'est le cas de Tahiti ou Hawaï,
07:37qui ont une origine volcanique.
07:40Pendant longtemps,
07:41les scientifiques ont été persuadés
07:43que les atolls étaient aussi d'origine volcanique.
07:46Ils pensaient que ces paysages s'étaient formés
07:48suite à l'effondrement d'anciens volcans.
07:51Eh bien, ils avaient faux.
07:54Une équipe franco-américaine
07:55vient tout juste de révéler l'origine de ces îles.
07:59Leur histoire commence il y a 3,2 millions d'années.
08:03À cette époque,
08:04la planète connaît un climat extrêmement stable.
08:07Conséquence, pendant près de 80 000 ans,
08:10le niveau de la mer ne varie pas.
08:12Durant cette période,
08:14les sédiments se déposent
08:16et s'accumulent sur les fonds océaniques.
08:18Par endroit,
08:20ils forment une épaisse couche
08:21que les scientifiques appellent
08:23une plateforme sédimentaire.
08:26Sur cette couche,
08:27les coraux, avec leur squelette calcaire,
08:29s'installent et produisent avec le temps
08:32une sorte de croûte.
08:34Il y a 2,5 millions d'années,
08:36le climat de la planète se détériore.
08:39Les températures baissent.
08:40Les calottes glaciaires dans l'hémisphère nord
08:43s'étendent et deviennent
08:44de plus en plus épaisses.
08:46L'eau étant prisonnière des glaces,
08:48le niveau des mers chute.
08:50Ils se retrouvent 135 mètres plus bas
08:52qu'à l'heure actuelle.
08:54Les plateformes sédimentaires,
08:55avec leur croûte calcaire
08:57fabriquée par les coraux,
08:58vont rester à l'air libre
09:00pendant 2 millions d'années.
09:02Durant cette longue période,
09:04les pluies lessivent les sols.
09:06Le calcaire se dissout,
09:08la croûte se creuse,
09:10une dépression se forme au centre.
09:13Tiens, ça ne vous rappelle rien ?
09:15La forme des atolls.
09:17Les coraux font aussi partie du décor,
09:20puisque à chaque période d'immersion,
09:23ils reviennent occuper
09:24les bordures des plateformes.
09:27D'année en année,
09:28leurs squelettes s'accumulent
09:29et finissent par former
09:30cette longue barrière
09:32qui ceinture l'atoll.
09:33Tétiaroa, je l'ai dit un peu plus tôt,
09:37est l'un des plus beaux atolls
09:39de l'archipel de la société.
09:41Mais tout ce cinéma
09:42n'est pas lié qu'à sa beauté.
09:44L'acteur américain Marlon Brando
09:46a succombé à son charme.
09:48Quand, comment et pourquoi ?
09:51David Chemler nous raconte
09:52les potins du Pacifique Sud.
09:54585 hectares de sable blanc
10:02répartis en 13 îlots
10:04qui entourent un lagon
10:05à l'eau turquoise,
10:06le tout ceinturé
10:07par une barrière de corail.
10:09Voilà le décor paradisiaque
10:10de l'atoll de Tétiaroa, j'aime.
10:12Pas étonnant que Marlon Brando
10:14soit tombé sous son charme
10:15quand il y pose
10:16pour la première fois le pied
10:17en 1960.
10:18La star hollywoodienne
10:19a alors déjà une dizaine
10:20de films à son compteur,
10:22dont un cultissime
10:23Tramway nommé Désir,
10:24qu'il a rendu célèbre en 1951.
10:26Et c'est pour un nouveau tournage
10:27que Marlon Brando
10:28est venu à Tétiaroa,
10:30celui du film
10:31Les Révoltés du Bounty.
10:32Il y incarne Fletcher Christian,
10:34un marin anglais,
10:35qui se rebelle contre son capitaine.
10:37Et c'est une histoire vraie.
10:38A l'image de son personnage,
10:40Marlon Brando ne voudra
10:41plus jamais quitter Tétiaroa.
10:43Loin du tumulte d'Hollywood,
10:44il y a trouvé son havre de paix.
10:46Il s'y sent tellement bien
10:47qu'il décide carrément
10:48d'acheter l'atoll.
10:49Enfin, presque.
10:50En 1966,
10:51en échange de 200 000 dollars,
10:53Marlon Brando obtient
10:54un bail de 99 ans.
10:55Aujourd'hui,
10:56il appartient à ses héritiers,
10:58dont certains y vivent encore,
10:59comme sa petite fille,
11:00Toomey Brando,
11:01qui a repris le flambeau
11:02et poursuit la mission
11:03de son grand-père,
11:04étudier l'incroyable biodiversité
11:06de Tétiaroa
11:06pour mieux la protéger.
11:08Mais désormais,
11:08les tortues vertes de l'atoll
11:10côtoient de nouvelles espèces
11:11nettement moins menacées qu'elles.
11:13Des Leonardo DiCaprio,
11:14Johnny Depp,
11:15Barack Obama
11:16et d'autres touristes richissimes,
11:18les seuls à pouvoir louer
11:19l'une des 35 villas
11:20d'un hôtel de luxe
11:21qui a ouvert en 2014
11:22et qui se veut 100% écolo.
11:25Faire des milliers de kilomètres
11:26pour aller siroter des pinacoladas
11:27entre deux séances de paddle,
11:29c'est vrai que ça donne envie.
11:30Mais est-ce vraiment raisonnable ?
11:32Car le meilleur moyen
11:33de préserver Tétiaroa
11:34ne serait-il pas
11:35de ne pas y aller ?
11:36Je dis ça,
11:37je dis rien.
11:37Merci David.
11:39Mais qu'est-ce qu'on ne ferait pas
11:40pour rejoindre le paradis terrestre ?
11:44Nous sommes au printemps 1891
11:46quand le peintre Paul Gauguin
11:47embarque pour le bout du monde.
11:50Il a besoin de couleurs,
11:51d'exotisme
11:52et surtout,
11:53il désire,
11:53comme il dit,
11:54être débarrassé
11:56de l'influence
11:56de la civilisation.
11:58En partant,
12:00il laisse quand même derrière lui
12:01sa femme
12:02et ses cinq enfants.
12:04C'est un long voyage,
12:05mais ce périple
12:06ne lui fait pas peur.
12:08Depuis son enfance,
12:09Gauguin a le goût
12:10des pays lointains
12:11et pour cause.
12:12Il a grandi au Pérou,
12:14à Lima,
12:14où sa famille
12:15a fui l'impérialisme
12:17de Napoléon III
12:18avant de revenir en France
12:19lorsqu'il avait sept ans.
12:22Dix ans plus tard,
12:23il s'engage
12:24dans la marine marchande.
12:25Là encore,
12:26il bourlingue
12:27à travers le monde.
12:28Puis,
12:29il devient agent de change
12:30à la Bourse de Paris.
12:32À 26 ans,
12:33Gauguin découvre
12:34l'impressionnisme.
12:36Il commence
12:36à toucher au pinceau
12:38et très vite,
12:39il ne fait plus que ça.
12:41Mais il ne parvient pas
12:42à en vivre à Paris.
12:43Faute de moyens,
12:45il décide de s'installer
12:46à Pontavène,
12:47un village breton
12:48de 1500 âmes.
12:49Situé dans le sud
12:50du Finistère,
12:52le petit bourg
12:52attire de nombreux peintres
12:54sans le sou.
12:55Des impressionnistes
12:56pour la plupart.
12:58Paul Gauguin
12:59est séduit
13:00par les paysages champêtres
13:01qui bordent
13:02de l'estuaire
13:02de l'Aveine,
13:03mais aussi
13:04par les habitants
13:05et leur tenue typique.
13:08En Bretagne,
13:09il perfectionne son style
13:10et ses toiles
13:11commencent à se vendre.
13:13Bientôt,
13:14comme des petits pains.
13:15Lorsqu'il lève l'encre
13:17pour Tahiti,
13:18l'artiste à 43 ans
13:20et jouit déjà
13:21d'une grande notoriété.
13:23Mais c'est là-bas,
13:25au soleil,
13:26qu'il va peindre
13:26ses plus belles toiles.
13:28Elles s'inscrivent
13:29dans un nouveau courant artistique
13:31qu'il a lui-même initié
13:32à Pontavène.
13:33Le synthétisme.
13:35Concrètement,
13:36le peintre
13:36s'approprie la réalité.
13:38Il élimine les détails,
13:40simplifie les formes
13:41et ne garde que l'essentiel
13:43avec de beaux aplats de couleurs.
13:46À Tahiti,
13:46justement,
13:47il s'inspire
13:48de la nature environnante
13:49et des Tahitiennes
13:50pour perfectionner son style.
13:53Mais le peintre de la couleur
13:55a aussi son côté obscur.
13:58Une très jeune fille,
13:59Tema Hana,
14:00lui sert de modèle.
14:02Elle a environ 13 ans
14:03lorsqu'il la rencontre.
14:05Lui,
14:05à la quarantaine,
14:07bien tassé.
14:08Mais cette différence d'âge
14:09ne l'empêche pas
14:10de la prendre pour épouse,
14:11le temps de son séjour.
14:13Du moins,
14:14c'est ce qu'il écrira plus tard.
14:16Tema Hana
14:17n'est pas la seule adolescente
14:19que le peintre glisse
14:20dans son lit.
14:21Il y en aura plusieurs,
14:23toujours très jeunes.
14:24Cela lui vaut
14:25une sinistre réputation
14:27qui se confirmera
14:28lors de son deuxième
14:30et dernier séjour
14:31en Polynésie française
14:32sur les îles Marquises,
14:34cette fois.
14:34Il y meurt
14:35en peintre naudit.
14:37Ses toiles
14:38ne valent alors plus rien.
14:40Si aujourd'hui,
14:41la valeur de ses toiles
14:43a atteint des sommets,
14:44il reste tout de même
14:45pour beaucoup
14:46un artiste
14:47très controversé.
14:50C'est la vague
14:51la plus dangereuse
14:52du monde,
14:52celle que tous les surfers
14:54de la planète
14:54rêvent de dompter
14:56et c'est au large
14:57de Tahiti
14:58qu'elle se trouve.
14:59Dangereuse
14:59et fascinante,
15:00la vague de Chiuopo
15:01a aussi inspiré
15:02Evan Adoliné,
15:04notre infatigable
15:05globe-trotteur.
15:06Il nous révèle aujourd'hui
15:07tous les secrets
15:09de ce spot mythique
15:10sans aucun vague à l'âme.
15:18C'est archi plat
15:19aujourd'hui,
15:20Jamy.
15:20Dommage que tu ne m'aies pas
15:21envoyé à Tahiti.
15:23J'aurais pu surfer
15:23la vague
15:24la plus grosse du monde
15:25dans le mythique spot
15:27de Théa
15:28ou Hoppo
15:28ou comme disent
15:29les surfers,
15:30Chiuopo.
15:31Chiuopo,
15:32Chiuopo,
15:32mais qu'est-ce que ça
15:33peut bien vouloir dire ?
15:35La montagne de crânes ?
15:37Finalement,
15:37je ne suis pas sûr
15:38d'avoir très envie
15:39d'aller surfer là-bas.
15:40En temps normal,
15:41la vague de Chiuopo
15:42mesure 5 mètres de haut
15:43et 5 mètres de large.
15:45Si elle est l'une
15:46des vagues
15:46les plus impressionnantes
15:47du monde,
15:48elle est de loin
15:49la plus dangereuse.
15:50Les surfers
15:51la surnomment
15:51la mâchoire.
15:52Et oui,
15:53parce que le rêve
15:53de tous les amateurs
15:54de glisse,
15:55c'est d'aller surfer
15:56au cœur de la vague
15:57et de réussir
15:58à s'en échapper
15:58avant que le rouleau
16:00ne leur retombe dessus
16:01et ne les broie
16:02comme une mâchoire.
16:04Il y a plusieurs raisons
16:05qui font la réputation
16:06de ce tube.
16:07La première,
16:08c'est qu'il se situe
16:08à près de 1000 mètres
16:09du rivage,
16:10juste après la barrière
16:11de corail.
16:12C'est tellement loin
16:12que les surfers
16:13y vont souvent tracter
16:14par des jetskis.
16:16La vague est aussi mythique
16:17à cause de sa taille
16:18parce qu'à certains moments
16:19de l'année,
16:20elle atteint jusqu'à
16:2115 mètres de haut.
16:22Mais ce qui fait
16:23sa particularité,
16:24c'est la barrière de corail
16:25car quand Chiuopo
16:26se creuse,
16:27le récif n'est plus
16:29qu'à quelques dizaines
16:29de centimètres
16:30de profondeur.
16:31Alors imaginez
16:32si un surfeur
16:33fait une chute.
16:34Avec la force du rouleau,
16:35il arrive parfois
16:36que certains tombent
16:37la tête de la première
16:38sur des coraux
16:39tranchant comme du verre
16:40et en ressortent défigurés.
16:42Voire,
16:43n'en ressortent pas du tout.
16:45Mais pourtant,
16:45des compétitions de surf
16:46ont lieu plus d'une fois
16:47par an sur ce spot.
16:49Heureusement,
16:49tous les surfers
16:50qui se mesurent
16:50à la vague de Tahiti
16:51n'y laissent pas leur vie.
16:53Ça se saurait.
16:54D'ailleurs,
16:54les chefs tahitiens
16:55et leurs fils
16:56la surfaient autrefois
16:57pour prouver leur bravoure
16:59et gagner le respect
17:00de leur communauté.
17:01C'était aussi une façon
17:02de montrer
17:02qu'ils avaient les dieux
17:03de leur côté.
17:04C'est tout ce que je souhaite
17:05aux surfeurs
17:06qui participeront
17:07aux Jeux Olympiques
17:07en 2024.
17:08C'est en effet
17:09à Tahiti
17:09et plus particulièrement
17:10sur le spot de Chiopo
17:12que se dérouleront
17:13les épreuves officielles
17:14de surf.
17:14Plus de 1500 personnes
17:16y sont attendues
17:17et pour la première fois
17:18de l'histoire,
17:19à plus de 15 000 kilomètres
17:20de la ville d'accueil
17:21des Jeux.
17:22Eh bien,
17:22même s'il fait plus froid
17:23et que les vagues
17:24sont moins grosses,
17:25moi,
17:25je suis très bien ici.
17:27D'ailleurs,
17:27je te laisse,
17:28Jamy.
17:28La vague m'appelle.
17:30Merci, Evan.
17:31Comme d'habitude,
17:32ça glisse tout seul.
17:34Et avant de faire vos valises,
17:35voici trois informations
17:37essentielles à retenir
17:38sur Tahiti.
17:391.
17:40Tahiti fait partie
17:41de l'archipel
17:42de la société
17:43dans le Pacifique Sud.
17:44Cette île
17:44est tellement éloignée
17:46de tout
17:46qu'elle n'aurait été
17:48colonisée par l'homme
17:49qu'au XIe siècle.
17:502.
17:51Les atolls
17:52n'ont pas une origine volcanique.
17:54Ils se sont formés
17:55suite à un dépôt
17:57de sédiments
17:57sur lequel
17:58les coraux
17:59se sont installés
18:00pour former
18:01une croûte.
18:03Puis,
18:03avec la baisse
18:04du niveau des mers,
18:05cette croûte va émerger
18:06et être dissoute
18:07par la pluie.
18:08Cela va créer
18:09cette forme
18:09d'île en anneau
18:10caractéristique
18:11des atolls.
18:123.
18:13Au printemps 1891,
18:16le peintre Paul Gauguin
18:17part pour Tahiti
18:18où il s'investit
18:19dans un nouveau courant pictural
18:21appelé
18:21synthétisme.
18:23Il consiste
18:24à éliminer les détails,
18:26simplifier les formes
18:27et ne garder
18:27que l'essentiel
18:28avec de beaux
18:30aplats de couleurs.
18:31Tahiti est aussi célèbre
18:42pour ses perles,
18:43symbole d'élégance,
18:44de raffinement
18:45et d'exotisme.
18:46L'impératrice Eugénie
18:47adorait les porter.
18:49Pas la peine cependant
18:50d'aller aussi loin
18:51pour faire son marché.
18:53Sur le lac Léman,
18:54Jean-Loïc produit
18:55des perles
18:56et il n'a même pas besoin
18:57d'huître.
18:57Eh oui, Jamy,
19:05c'est une perle
19:06venue du froid
19:07qui risque de concurrencer
19:08le joyau de Tahiti.
19:10Car l'ingénieur
19:11Jean-Loïc Cello
19:12a décidé de faire renaître
19:13un savoir-faire local
19:15et centenaire.
19:16Avec la nacre
19:17de l'écaille de poisson,
19:18on fait les perles
19:21du lac Léman.
19:23Créé au 18e siècle,
19:25cet artisanat
19:25vit son âge d'or
19:26en 1920
19:27mais se démodent
19:28peu à peu
19:29et disparaît
19:29totalement en 1970.
19:31Mais l'enfant du pays
19:33se souvient du précieux bijou
19:34qui faisait
19:35l'attraction de la ville.
19:36Quand je venais
19:37à Saint-Gingol,
19:38c'est-à-dire trois fois par an,
19:39on me disait
19:40« Mais toi qui es ingénieur,
19:41pourquoi est-ce que
19:41tu ne referais pas les perles ? »
19:43Et au bout de 15 ans,
19:44j'ai craqué
19:45et puis j'ai dit
19:45« Je vais essayer,
19:47je vais refaire les perles. »
19:48C'est des choses
19:48qui avaient été oubliées
19:51et donc il a fallu
19:52retrouver la façon
19:53de faire cette nacre.
19:56J'ai dû tout apprendre
19:57en fait.
19:58Car on ne devient pas
19:59bijoutier en deux jours.
20:01Jean-Loïc a mis deux ans
20:02pour retrouver
20:03le processus de fabrication
20:04de ces perles particulières.
20:06« La démarche,
20:07ça consiste à récupérer
20:08l'écaille de poisson,
20:10à récupérer la nacre
20:11de l'écaille de poisson
20:12et ce qui nous permet
20:13de faire une perle
20:14qui est écologique,
20:15donc zéro déchet
20:16et on va utiliser
20:17un sous-produit de la pêche. »
20:20Pour récupérer l'écaille,
20:21il faut évidemment
20:22récupérer des poissons.
20:24C'est bien,
20:24vous suivez.
20:25Jean-Loïc se rend donc
20:26régulièrement
20:27sur les eaux bleues
20:27du lac Léman
20:28à bord du bateau
20:29de David,
20:30pêcheur local.
20:31« Alors voilà,
20:32là on a une ferra. »
20:34« Magnifique ! »
20:35« Ah, une grande perche. »
20:37« Et puis on a
20:37un ombre,
20:37le chevalier,
20:38ça c'est le roi du lac. »
20:41Et le favori de Jean-Loïc,
20:42c'est la ferra,
20:43un poisson typiquement local.
20:46« Il a une écaille
20:46super blanche
20:47et vous voyez la nacre
20:48par, regardez,
20:49le brillant du poisson.
20:51Ça c'est magnifique.
20:53C'est un poisson
20:53qui est délicieux
20:54à cuisiner. »
20:57Et oui,
20:57les choses sont bien faites.
20:58La chair de ce poisson
20:59va ravir le restaurateur
21:01chez qui Jean-Loïc
21:02apporte la pêche du jour.
21:04Et pour cuisiner
21:05ce beau ferra,
21:06le chef va l'écailler.
21:07« Voilà,
21:08on voit bien
21:08le brillant du poisson. »
21:10Et c'est ce qui intéresse
21:12hautement Jean-Loïc.
21:13Ces résidus,
21:14appelés cristaux de guanine,
21:16produisent l'éclat nacré
21:17des poissons.
21:18« Magnifique. »
21:19« Elles sont belles. »
21:20« Oui, elles sont très belles. »
21:21« Voilà, alors là,
21:22on a l'écaille,
21:23c'est la matière première
21:24qu'on utilise.
21:25Vous voyez,
21:26sous l'écaille,
21:26on a la nacre.
21:27Vous voyez,
21:28elle est très blanche,
21:30très brillante.
21:30Donc on va récupérer
21:31pour faire la perle. »
21:34Vous voyez,
21:35tout est bon dans le poisson.
21:36En cuisine,
21:38comme en laboratoire.
21:43Jean-Loïc broie la nacre,
21:44la dilue avec un dosage précis d'eau
21:46et mélange le tout
21:47avec un vernis composé de coton.
21:49Cela donne cette matière,
21:51l'essence d'Orient.
21:53« C'est ce qui sert
21:54à faire l'Orient de la perle. »
21:56Alors l'Orient de la perle,
21:57c'est le fond de la perle,
21:58c'est la partie un peu
21:59soyeuse de la perle.
22:01Cette essence d'Orient
22:02va recouvrir le cœur de la perle
22:04faite en émail.
22:05Elle peut recevoir
22:06jusqu'à 40 couches
22:07de nacre successives
22:08et doit sécher
22:09autant de jours.
22:10Un travail de patience
22:12car notre bijoutier
22:13s'occupe manuellement
22:14de chaque création.
22:16« Quelquefois,
22:17il arrive
22:18qu'on rate une perle
22:20et alors du coup,
22:21on va recommencer la perle
22:22sur le même noyau
22:23et on va profiter
22:24pour lui donner
22:25une forme un peu baroque,
22:27ce qui nous permet
22:28d'avoir vraiment zéro déchet. »
22:31Contrairement aux perles
22:32de culture tahitienne,
22:33en Polynésie,
22:34seuls 30%
22:35des huîtres greffées
22:36donneront des perles
22:37et seulement 1%
22:38de cette production
22:39sera suffisamment
22:40bien calibrée
22:41pour la vente.
22:42Ceci explique son tarif,
22:4415 fois plus élevé
22:44que la perle suisse.
22:46« Ce qui permet
22:46d'avoir des prix
22:47les plus bas possibles,
22:49c'est l'utilisation
22:50optimale des ressources.
22:51Donc le fait
22:51d'être zéro déchet,
22:53ça permet d'utiliser
22:53les ressources
22:54le mieux possible. »
22:56Et Jean-Loïc
22:56travaille la perle
22:57jusqu'au bout.
22:58Après les avoir lustrées
22:59et polies,
23:00il les assemble
23:01avec des artisans
23:01de la région
23:02pour créer des bijoux.
23:04« Trop bien,
23:05c'est magnifique. »
23:07Cette perle vertueuse
23:08séduit de nouveau
23:09pour les grandes occasions.
23:11Grâce à Jean-Loïc,
23:12ce savoir-faire
23:12a finalement retrouvé
23:14ses lettres de noblesse.
23:15Et avec cette matière
23:19issue des écailles de poisson,
23:21Jean-Loïc pense
23:22à d'autres transformations
23:23et utilisations,
23:24notamment pour
23:25les produits cosmétiques.
23:30Tiens,
23:31savez-vous
23:32comment on appelle
23:32une bonne question
23:33dans mon atelier ?
23:34Une perle.
23:36Même si elle ne concerne
23:37pas Tahiti,
23:38il y en a tellement
23:39que je peux en faire
23:40des colliers.
23:41Tout de suite,
23:41les réponses
23:42dans Dijami.
23:42Pourquoi l'eau des lagons
23:49est-elle turquoise ?
23:52Vous avez toutes et tous
23:54pris de l'eau de mer
23:55dans vos mains
23:55ou dans un seau.
23:57Pas besoin d'avoir
23:57une bonne vue
23:58pour constater
23:59qu'elle est incolore.
24:00Alors pourquoi
24:01la mer est-elle bleue
24:02par temps clair ?
24:04Eh bien,
24:04le soleil émet
24:05une multitude
24:06de rayons lumineux
24:07parmi lesquels
24:07on retrouve ceux
24:08qui correspondent
24:09aux couleurs
24:09de l'arc-en-ciel.
24:10L'eau absorbe
24:12une partie
24:12du rayonnement,
24:13le jaune
24:14et le rouge surtout,
24:15le bleu un peu moins.
24:18Ce bleu est alors
24:19diffusé
24:20dans toutes les directions.
24:21Il est réfléchi,
24:22y compris vers nos yeux.
24:24Voilà pourquoi
24:24la mer est bleue.
24:26Maintenant,
24:27si l'eau est
24:27d'un bleu turquoise
24:28encore plus soutenu
24:29dans les lagons,
24:31c'est parce qu'ils sont
24:31peu profonds.
24:33L'eau n'est pas
24:34la seule
24:34à diffuser la lumière.
24:36Le sable aussi
24:37qui renvoie
24:38du vert
24:39et du jaune
24:39qui en se mélangeant
24:41avec le bleu
24:42donne du turquoise.
24:47C'est jamais,
24:48c'est fini pour aujourd'hui
24:49mais pas de panique,
24:50le soleil brille aussi
24:51sur notre petite île
24:53de la connaissance.
24:54Alors rendez-vous
24:55très bientôt
24:56dans mon atelier
24:56Faites-le Savoir.
24:58Sous-titrage Société Radio-Canada
25:11Sous-titrage Société Radio-Canada
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