- hier
Quelle place pour la voiture en Europe ?
Près de 7 mois après son départ de Matignon Michel Barnier répond aux questions de Caroline de Camaret. Quelles réactions à la guerre commerciale enclenchée par les États-Unis l'Europe doit-elle avoir ? Comment voit-il le rapprochement entamé entre la France et le Royaume-Uni de Keir Starmer ? Et quel rôle entend-il jouer sur la scène politique ? L'ancien premier ministre nous livre sa vision de la place de la France et de l'Europe dans le monde, dans l'émission Ici l'Europe. Enfin dans la seconde partie de l'émission nous reviendrons sur les textes adoptés par l'Union pour limiter les pollutions liées à l'usage de la voiture, et les nouvelles dispositions concernant le permis de conduire.
- Thomas Pellerin-Carlin, eurodéputé français, membre du groupe des Sociaux-démocrates au Parlement européen,
- Benoît Cassart, eurodéputé belge, membre du groupe Renew Europe.
Près de 7 mois après son départ de Matignon Michel Barnier répond aux questions de Caroline de Camaret. Quelles réactions à la guerre commerciale enclenchée par les États-Unis l'Europe doit-elle avoir ? Comment voit-il le rapprochement entamé entre la France et le Royaume-Uni de Keir Starmer ? Et quel rôle entend-il jouer sur la scène politique ? L'ancien premier ministre nous livre sa vision de la place de la France et de l'Europe dans le monde, dans l'émission Ici l'Europe. Enfin dans la seconde partie de l'émission nous reviendrons sur les textes adoptés par l'Union pour limiter les pollutions liées à l'usage de la voiture, et les nouvelles dispositions concernant le permis de conduire.
- Thomas Pellerin-Carlin, eurodéputé français, membre du groupe des Sociaux-démocrates au Parlement européen,
- Benoît Cassart, eurodéputé belge, membre du groupe Renew Europe.
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00:00France 24 et RFI présente
00:03Bonjour à tous et à toutes, merci de nous rejoindre pour Ici l'Europe.
00:29En cette semaine où l'Europe n'est pas vraiment en vacances, les institutions sont encore ouvertes et sur le feu, tout comme les capitales.
00:38Nous avons le plaisir d'accueillir aujourd'hui un grand Européen, Français aussi et surtout Savoyard, n'oublions pas.
00:43Michel Barnier, bonjour.
00:45Bonjour et merci de votre invitation.
00:47Vous venez de sortir ce que j'ai appris de vous aux éditions Kalman-Lévy.
00:53Vous partagez d'ailleurs des instants choisis d'une longue trajectoire politique.
00:59De la Savoie à Matignon en passant par les ministères de l'Environnement, des Affaires étrangères, de l'Agriculture,
01:05le Parlement européen, la Commission européenne chargée du marché intérieur
01:09et puis le costume du super négociateur avec le Royaume-Uni sur le Brexit.
01:16Votre libre, vous l'avez préparé beaucoup avant de devenir Premier ministre le 5 septembre 2024.
01:23Votre gouvernement, je le rappelle, a chuté sur une motion de censure au bout de trois mois.
01:27On va parler de ce destin national.
01:29Michel Barnier, toute l'Europe a tremblé dernièrement sur une date butoir, 9 juillet,
01:33à laquelle Washington promettait de nous imposer des droits de douane encore supplémentaires.
01:37Une date repoussée finalement au 1er août, laissant plus de temps à la Commission européenne qui négocie au nom des 27.
01:45Donald Trump avait déjà, je le disais, imposé de nouveaux droits de douane aux produits européens,
01:5125% sur les voitures, 50% sur l'acier et l'aluminium.
01:55Seuls quatre pays parmi les 27 semblent émus d'une surtaxe de 10% totalement unilatérale.
02:02Le Portugal, la Suède, le Luxembourg et finalement notre pays, la France.
02:06On est d'accord pour engranger un commerce international déséquilibré ?
02:11Non, on n'est pas d'accord. Surtout, on ne comprend pas l'agressivité de M. Trump,
02:17qui dit d'ailleurs des choses différentes selon les jours.
02:20Donc il ne faut pas passer trop de temps, je pense, à commenter M. Trump et cette agressivité.
02:25Il faut être très uni. L'unité, elle tombe pas du ciel.
02:29Il faut la construire au Conseil des ministres, à la Commission.
02:32Je peux en parler à propos du Brexit. Il faut la cultiver.
02:35Il faut trouver une position commune.
02:37Mais cette position, elle doit être celle de l'unité des 27 pays de l'Europe
02:40et celle d'une grande fermeté.
02:42Et que M. Trump sache que s'il nous attaque, nous répondrons.
02:46Ce sera loose-loose, comme on dit en anglais, perdant-perdant.
02:49Ce sera dommage pour tout le monde, mais ce sera notre réponse.
02:52Les Allemands et leur industrie automobile hésitent beaucoup quand même
02:55à engager un bras de fer trop fort, vous le savez bien.
02:58Oui, tout le monde a des intérêts plus ou moins liés,
03:00nous pour l'agriculture, le vin, les Allemands pour les voitures.
03:03Mais quelque part, c'est le marché unique dont nous faisons tous partie,
03:07qui est notre bien commun, qui est notre atout le plus important.
03:10La seule raison, d'ailleurs, pour laquelle M. Trump pourra reculer
03:13ou trouver un compromis avec nous, c'est que ce marché unique,
03:17qui est le plus dynamique du monde et qui est le principal partenaire des États-Unis,
03:22ce marché unique, il est très important pour l'industrie américaine
03:25et pour l'économie américaine.
03:26Donc c'est notre principal atout.
03:28C'est la seule raison pour laquelle, et M. Trump, et d'ailleurs le président chinois,
03:32nous respectent.
03:33Mais est-ce que justement l'attitude soumise un peu des Européens vis-à-vis de Donald Trump,
03:39elle ne s'explique pas par notre extrême dépendance pour notre sécurité à travers l'OTAN
03:45et pour fournir des armes à l'Ukraine ?
03:47C'est encore les Américains qui nous aident.
03:50Mais non, il y a une incompréhension,
03:51parce que les États-Unis jusqu'à M. Trump ont toujours soutenu le projet européen.
03:56Nous sommes alliés.
03:58L'alliance, d'ailleurs, ça ne veut pas dire l'allégeance.
04:00Quelquefois, certains ont du mal à le comprendre.
04:03Mais nous sommes alliés.
04:05Et voilà maintenant un président américain qui menace de laisser tomber l'Ukraine,
04:10qui est un pays qui n'est pas dans l'Union, mais qui est dans l'Europe,
04:13et qui défend des valeurs qui sont les nôtres,
04:16qui défend sa propre intégrité, sa propre souveraineté,
04:18attaquée par la Russie,
04:21qui nous agresse commercialement.
04:23Et donc, quelque part, il y a de l'incompréhension du côté des Européens.
04:26En Allemagne, notamment, des repères traditionnels sont bousculés.
04:30Et nous-mêmes, nous avons des raisons de marquer de la vigilance.
04:36M. Trump doit comprendre qu'à court terme, à moyen terme, à long terme,
04:40ce n'est pas l'intérêt des États-Unis
04:41que de mettre l'Europe comme ça de l'autre côté
04:45et de nous oublier, de nous attaquer.
04:48Donc, je ne vois pas du tout en quoi l'intérêt des États-Unis d'Amérique,
04:52qui restent les États-Unis d'Amérique,
04:54quel que soit M. Trump ou l'administration actuelle,
04:57qui est temporaire.
04:59Je ne vois pas l'intérêt des États-Unis de se séparer de l'Union européenne.
05:02Nous avons des raisons d'affronter ensemble tous les défis du monde,
05:06qu'il s'agisse du changement climatique,
05:09qu'il s'agisse de la pauvreté en Afrique,
05:11de la lutte contre le terrorisme.
05:13Alors, le conflit ukrainien plombe aussi les relations
05:16entre l'Union européenne et la Chine,
05:18qui apporte un soutien presque sans limite à Vladimir Poutine.
05:21La Chine a déclaré une nouvelle imposition des cognacs français,
05:25des restrictions aux commandes publiques de matériaux médicaux de l'Union européenne,
05:30en réponse aux restrictions imposées par l'Union européenne
05:33sur des véhicules électriques fabriqués en Chine.
05:35On est en guerre commerciale ouverte avec la Chine,
05:38alors que s'approche d'ailleurs un sommet UE-Chine le 24 juillet.
05:40On est en discussion très vive avec la Chine.
05:44Je ne crois pas que ce soit la guerre commerciale.
05:46Ça ne peut pas être non plus la naïveté.
05:48J'étais à Pékin il y a à peu près un mois,
05:51où j'ai dit deux choses.
05:52Une sur l'Ukraine que vous avez évoquée.
05:54Il y a une proximité que nous comprenons entre la Russie et la Chine.
05:59Une solidarité.
06:01Il faut que la Chine utilise son influence, son poids,
06:04pour convaincre M. Poutine qu'il faut mettre fin à cette agression
06:08et retrouver les moyens d'une discussion diplomatique.
06:12Là, la Chine peut jouer un rôle très important.
06:14Et sur le commerce, je ne vois pas non plus l'intérêt de la Chine
06:17que d'utiliser, on voit bien les menaces, le cognac,
06:19nous y sommes attachés.
06:20J'ai dit à Pékin, vous faites une erreur
06:23parce que vous attaquez un secteur traditionnel de l'agriculture française
06:27qui fait partie du savoir-faire français, de la tradition française,
06:31et vous provoquez un problème politique qui est inutile
06:33et qui va compliquer tout le reste.
06:35Maintenant, il faut que nous sachions nous définir nos intérêts
06:38stratégiques, névragiques, européens, par nous-mêmes,
06:42indépendamment, et des Américains et des Chinois,
06:45par nous-mêmes et pour nous-mêmes,
06:46et imposer ces intérêts dans les négociations commerciales.
06:50Alors, Michel Barnier, vous connaissez bien les Britanniques
06:52pour avoir été négociateurs du divorce, du Brexit.
06:56Les relations semblent se réchauffer entre Bruxelles
06:59et le gouvernement de Keir Starmer.
07:01Les relations s'améliorent aussi des deux côtés de la Manche.
07:06Comme en témoigne la visite d'État d'Emmanuel Macron trois jours à Londres,
07:11elle a marqué le renforcement de la coopération en matière de défense.
07:15Est-ce que les Britanniques nous manquent beaucoup
07:17pour avoir une défense européenne cohérente ?
07:21La réponse est oui. Je pense qu'ils nous manquent et nous leur manquons.
07:28De toute façon, le Brexit reste un non-sens.
07:30Il n'y a aucune valeur ajoutée au Brexit.
07:32Mais c'était le choix souverain des Britanniques.
07:34Nous l'avons respecté. Nous l'avons regretté.
07:37Et mon travail a été, pendant quatre ans et demi,
07:38d'organiser, si je puis dire, dans le meilleur ordre possible,
07:43ce divorce.
07:44Aujourd'hui, il est fait.
07:46Et j'ai regretté moi-même, au terme de cette négociation,
07:49qu'on n'ouvre pas certains chapitres que M. Johnson, à l'époque,
07:52a refusé d'ouvrir, finalement, sur la défense européenne
07:55du continent européen,
07:57avec les Britanniques,
07:59sur la sécurité, la lutte contre le terrorisme,
08:01sur la coopération en Afrique.
08:03Mais il y a aussi d'autres sujets.
08:05Les investissements que nous devons faire massifs
08:06sur l'intelligence artificielle,
08:08les questions sur les dépendances énergétiques de l'Europe,
08:11voilà des sujets où nous pouvons,
08:13sans remettre en cause le Brexit,
08:15en préservant l'accord que j'ai négocié
08:18et la protection du marché intérieur,
08:20il n'y aura pas de cherry picking,
08:22il n'y aura pas de beurre et d'argent du beurre en même temps.
08:26Europe à la carte.
08:27En Allemagne, on dit danser dans deux mariages à la fois.
08:29Non.
08:30En revanche, il y a plein de sujets
08:31sur lesquels nous avons un intérêt commun à coopérer.
08:34Et même si on regarde le monde tel qu'il est
08:36et tel qu'il va, dangereux,
08:38au Proche-Orient, la France
08:40et par exemple le Royaume-Uni
08:42ont des raisons de travailler ensemble.
08:43Nous avons une histoire commune,
08:44il peut y avoir des rivalités communes
08:45dans cette région du Proche-Orient.
08:47Aujourd'hui, nous aurions une responsabilité commune
08:49à travailler ensemble pour la sécurité d'Israël,
08:52pour la création d'un État palestinien
08:55et pour la stabilité de cette région.
08:572024, 37 000 personnes ont traversé la Manche
09:00à bord de petites embarcations,
09:02un chiffre en augmentation de 50 % en 2025
09:05entre la France et l'Angleterre.
09:07Les accords de lutte contre l'immigration illégale,
09:09ça ne marche pas du tout.
09:11Ça ne marche pas bien
09:12parce que cette immigration augmente,
09:14parce que beaucoup de gens rentrent
09:16par toutes sortes de frontières
09:17qui sont parfois des passoires,
09:20frontières extérieures de l'Union européenne
09:21et arrivent jusqu'à Calais
09:23et jusqu'aux rives de la Manche.
09:25Donc il faut à la fois une action européenne
09:27qui se renforce enfin
09:29avec le pacte asile et immigration
09:31au niveau des 27 pays de l'Union européenne.
09:33C'est une des raisons
09:34pour lesquelles des gens arrivent
09:36dans des conditions difficiles d'ailleurs
09:38et risquent leur vie jusqu'à la Manche.
09:41Et puis il faut une coopération bilatérale
09:43entre l'Union européenne d'un côté
09:44et le Royaume-Uni
09:45et entre la France et le Royaume-Uni.
09:47Alors la présidence danoise de l'Union européenne
09:50a d'ailleurs mis la migration très haut
09:52dans son agenda.
09:54La social-démocrate,
09:55maître Fridgesken,
09:56veut avancer sur l'externalisation
09:58des demandes d'asile
09:59et restreindre le pouvoir
10:00de la Cour européenne
10:01des droits de l'homme.
10:02Ça rappelle, Michel Barnier,
10:04quelques propos sur la question
10:06que vous aviez
10:06et qui avait d'ailleurs suscité
10:07un certain tollé en Europe
10:09lorsque vous étiez candidat
10:10à la tête des Républicains.
10:11Commentaire ?
10:12Non, je n'ai pas de commentaire.
10:13J'ai dit il y a trois ans
10:14des choses assez claires
10:16sur certaines réglementations
10:19ou lois ou institutions européennes,
10:22la Cour européenne des droits de l'homme,
10:24parfois la Cour de justice,
10:27des contradictions
10:27qui nous empêchent
10:28de prendre des mesures
10:29parfois nationales
10:30de sécurité publique pour nous.
10:33À l'époque,
10:34il y a plein de gens
10:35qui ont cru utile de crier,
10:37de me reprocher
10:38d'être anti-européen.
10:39Tout ça a été ridicule.
10:41J'ai simplement essayé de dire
10:42qu'il y a des problèmes.
10:43Il y a parfois des contradictions
10:45entre les juridictions
10:46françaises et européennes.
10:49Il faut traiter ces problèmes,
10:50les traiter objectivement
10:51parce que ce qu'attendent
10:52les citoyens,
10:53c'est qu'on règle les problèmes
10:54et l'immigration incontrôlée,
10:57c'est une des raisons du Brexit,
10:59l'immigration incontrôlée
11:00est un des problèmes
11:00qu'il faut régler.
11:01Le Brexit n'a pas réglé
11:02ce problème-là,
11:03en l'occurrence.
11:05La présidente de la Commission,
11:06vous en parlez d'ailleurs
11:07dans votre ouvrage,
11:09Ursula von der Leyen,
11:10échappe à une motion de défiance
11:12le jeudi 10,
11:13une procédure quand même rarissime
11:15qui porte sur ces échanges
11:17de SMS avec le PDG
11:18des laboratoires Pfizer
11:20pendant la pandémie de Covid.
11:23Comment vous jugez cet épisode ?
11:25Non, je ne vais pas franchement
11:27faire de polémique
11:28avec la présidence de la Commission.
11:30Vous avez parlé
11:31de sa dérive autoritaire.
11:32Non, je n'ai pas parlé
11:33de sa dérive autoritaire.
11:34C'est un titre de presse
11:35qui ne correspond pas
11:36à ce que j'ai dit.
11:37J'ai dit, constatant de l'intérieur,
11:39puisque j'ai été
11:40à la Commission européenne
11:41comme négociateur du Brexit
11:43pendant un moment.
11:44Une année,
11:45elle était présidente elle-même
11:46et plus longtemps
11:47avec M. Juncker,
11:49que j'observe depuis
11:49quelques années,
11:51depuis Romano Prodi,
11:53M. Barroso,
11:54Mme van der Leyen,
11:56une évolution
11:57qui n'est pas la bonne.
11:58Je crois qu'il y a
11:59de moins en moins
11:59une collégialité,
12:01de plus en plus
12:01de gestion présidentielle.
12:04Et plus la Commission
12:06restera un collège,
12:07mieux ça vaudra,
12:08parce que la Commission
12:09c'est un peu
12:10un collectif vaudit.
12:11C'est peut-être
12:11un Premier ministre collectif
12:13qui fait le travail
12:14d'un Premier ministre européen
12:15qui n'existe pas.
12:16Mais ça vaut
12:17si chaque pays
12:18sent sa sensibilité
12:21ou sa différence
12:22à être respecté
12:23par la Commission.
12:24On a besoin
12:25des nations
12:25pour combattre
12:26le nationalisme.
12:27On a besoin
12:28d'une commission
12:28qui soit collégiale
12:30en ce qu'elle est constituée
12:31de 27 personnalités
12:33qui prennent l'engagement
12:36de défendre
12:36l'intérêt général européen.
12:37Je l'ai fait
12:38en prétent serment
12:38devant la Cour de justice
12:40mais qui sont aussi
12:41issus de chacun
12:41de leur pays
12:42et qui expriment
12:43une sensibilité
12:43qu'il faut prendre en compte.
12:45Le parquet européen
12:46a annoncé
12:47avoir ouvert une enquête
12:48sur le rassemblement national
12:49le parti de Marine Le Pen
12:50et Jordan Bardella
12:51j'ai envie de dire
12:52après la condamnation
12:53la première condamnation
12:54de Marine Le Pen
12:55sur leur allié
12:57aussi d'extrême droite
12:57à Bruxelles
12:58l'ex-groupe
12:59Identité et Démocratie
13:00suspecté
13:01d'avoir indûment
13:02dépensé 4,3 millions d'euros
13:04entre 2019
13:05et 2024.
13:06Cet argent du Parlement européen
13:07il sert
13:08il a servi
13:09à financer
13:10la montée
13:10de l'extrême droite radicale
13:12qui enfreint les règles ?
13:14La justice
13:15qui est saisie
13:15le parquet
13:16diront
13:17ce qu'il en est
13:18de ces éventuels détournements
13:20ce que je veux dire
13:20c'est que
13:20l'extrême droite française
13:22comme d'ailleurs
13:23les autres mouvements
13:24d'extrême droite européenne
13:25qui donnent parfois
13:26des leçons de morale
13:27à tout le monde
13:27j'en ai reçu
13:29quelques-unes
13:29quand j'étais Premier ministre
13:31elle doit respecter la loi
13:32et si elle ne la respecte pas
13:33il est normal qu'elle soit sanctionnée
13:35Vous mentionnez
13:36Michel Barnier
13:37dans votre livre
13:37les encouragements
13:38de Donald Trump
13:39dans la salle des fêtes
13:40de l'Elysée
13:414 jours après votre vote
13:43de censure
13:44vous précisez
13:45que vous êtes
13:46un ancien Premier ministre
13:47et qu'à 73 ans
13:49vous n'êtes pas sûr
13:49de poursuivre
13:50votre carrière politique
13:51cela n'empêche rien
13:53vous répond-il
13:53moi j'en ai 78
13:55et puis vous êtes grand
13:56vous êtes solide
13:57vous vous tenez droit
13:58il faut continuer
13:59donc vous gardez peut-être
14:01une amertume certaine
14:03d'une mention de censure
14:04du 4 décembre dernier
14:05mais pas au point
14:07de renoncer à la politique
14:09vous allez suivre
14:10les conseils de Donald Trump
14:11d'abord je ne fonctionne pas
14:12avec de l'amertume
14:12ni avec de la nostalgie
14:14c'est pas mon tempérament
14:15de Montagnard
14:16j'ai des souvenirs
14:18de cette notion de censure
14:19de l'irresponsabilité
14:20du parti socialiste
14:21de l'extrême droite
14:23et de l'extrême gauche
14:24qui baissent le pouce ensemble
14:26et qui mélangent leur voix
14:27contre toute logique
14:28une sorte d'alliance
14:29des contraires
14:30chacun devra d'ailleurs
14:31rendre des comptes
14:31un jour devant les citoyens
14:33donc je n'ai pas d'amertume
14:34j'ai des souvenirs
14:35de gens qui n'ont pas été
14:37à la hauteur
14:38alors que le pays
14:39est dans une situation
14:40très grave
14:41et qui s'aggrave
14:41un déficit insupportable
14:43ce qui fait peser
14:45un poids irresponsable
14:47sur les générations futures
14:48et c'est la même chose
14:49pour l'écologie
14:50donc je garde ce souvenir
14:52et ce moment très grave
14:54pour le reste
14:54vous ne mettez pas
14:56vos idées en retraite
14:57je suis
14:58avec mon compérament
15:00vous avez soutenu
15:00déjà le vainqueur
15:01Bruno Retailleau
15:02dans la récente course
15:03à la tête
15:03je participe au débat politique
15:04dans ma famille politique
15:05qui a un rôle important
15:06à jouer
15:07aujourd'hui avec Bruno Retailleau
15:09qui en est le président
15:10et j'en suis heureux
15:11avec tous les gens
15:12qui ont travaillé avec moi
15:13comme Premier ministre
15:14les gens des différents
15:16mouvements centristes
15:17et d'autres encore
15:18parce qu'il faudra élargir
15:19et je reste présent
15:21et je vais rester présent
15:21dans le débat politique
15:22avec ma conviction
15:23aussi longtemps
15:24que je garderai
15:25la même capacité
15:26de m'indigner
15:26et de m'enthousiasmer
15:28Est-ce que la France
15:29finalement c'est un pays
15:31qui dans l'Europe
15:32pèse de tout le poids
15:34qu'elle mérite ?
15:35Non
15:35non
15:36la France française
15:36a diminué
15:37depuis une douzaine d'années
15:38en partie parce que
15:40on ne peut pas
15:41influer
15:42entraîner les autres
15:43si on ne règle pas
15:44nos propres problèmes
15:45et personne ne vient
15:46à régler avec
15:46à notre place
15:47la question
15:48de la dette
15:48ou de la compétitivité
15:50française
15:50ou du poids
15:52des normes
15:53et des règles
15:54qui freinent
15:55qui encerclent
15:57toutes les initiatives
15:58et toutes les énergies
15:59Vous regrettez
16:00le pacte vert par exemple ?
16:02On est en train
16:02de parler
16:02du détricotage
16:04du pacte vert
16:04nécessaire
16:05Je regrette quelquefois
16:06qu'à Bruxelles
16:06comme à Paris
16:07une sorte d'idéologie
16:08verte ou pas
16:09est accumulée
16:11et empilée
16:12des règles
16:12des normes
16:13que les gens
16:14ne comprennent pas
16:15Vous ne réglez pas
16:16la question
16:17de la pollution
16:17agricole
16:18contre les paysans
16:19Vous ne réglez pas
16:20la question
16:20de la pollution
16:20industrielle
16:21contre les entreprises
16:22Vous ne réglez pas
16:23la question
16:23de la pollution
16:23automobile
16:24contre les citoyens
16:25Donc il faut faire avec
16:26Et oui
16:27j'ai toujours été engagé
16:28vous le savez
16:29sur les questions
16:30d'écologie
16:30d'une écologie
16:31humaniste et concrète
16:32mais pas idéologique
16:33Et donc je regrette
16:34qu'il y ait une sorte
16:36d'inflation normative
16:38à Bruxelles
16:39avec le pacte vert
16:40en France aussi
16:41qui ait accumulé
16:42les règles
16:42au point que
16:43toutes les énergies
16:44positives
16:44qui sont très nombreuses
16:45dans notre pays
16:46partout
16:46en hexagone
16:48outre-mer
16:48chez les français
16:49étrangers
16:49ces énergies
16:50soient bridées
16:51freinées
16:52alors qu'il faut
16:53les libérer
16:53C'est ça l'enjeu
16:54des prochaines élections
16:55présidentielles
16:55Merci Michel Barnier
16:57d'avoir été
16:58notre invité
16:59aujourd'hui
16:59Merci à vous
17:00D'ailleurs nous poursuivons
17:02tout de suite
17:03avec un débat
17:03sur l'automobile
17:04sacrifiée par les normes
17:06anti-pollution
17:07ou au contraire
17:08bientôt plus verte
17:09C'est notre débat
17:10au Parlement européen
17:11en compagnie
17:12d'eurodéputés
17:13avec la chaîne parlementaire
17:14Bienvenue à Bruxelles
17:22au Parlement européen
17:23où la voiture
17:24qu'elle soit thermique
17:25ou électrique
17:25fait beaucoup de bruit
17:26et déchaîne
17:27les passions
17:28450 millions
17:29d'européens
17:30pour 280 millions
17:31de voitures
17:32une pour deux
17:32les citoyens de l'Union
17:34carburent toujours
17:34à la route
17:35et malgré
17:36l'interdiction
17:37de la vente
17:37de voitures thermiques
17:38neuves en 2035
17:39actuellement
17:408 véhicules neufs
17:42sur 10
17:42vendus sur le vieux continent
17:43ont un moteur
17:44thermique
17:45alors cet objectif
17:46de 2035
17:47il est remis en cause
17:48de plus en plus
17:49par les défenseurs
17:50de l'automobile
17:50et par la droite européenne
17:52Oui et d'ailleurs
17:52la commission européenne
17:53a édulcoré
17:54le système
17:55des amendes
17:56pour les constructeurs
17:57automobiles
17:57qui ne respecteraient pas
17:58la trajectoire
17:59de baisse
18:00des émissions
18:00polluantes
18:01un geste
18:02dont se félicite
18:03le gouvernement français
18:05On a alerté
18:05avec d'autres collègues
18:06du gouvernement
18:07sur la nécessité
18:08de donner
18:09à nos constructeurs
18:10de la flexibilité
18:12et nous avons plaidé
18:13pour un petit peu
18:14de flexibilité
18:15dans l'application
18:16des règlements européens
18:17sans changer le cap
18:18sans renoncer
18:18à ce cap
18:19et je suis très heureux
18:21que cette demande
18:23de flexibilité
18:24ait été entendue
18:25par la commission
18:26Voilà
18:26la voiture
18:27est un enjeu
18:28écologique
18:29et de sécurité
18:29dans cette émission
18:30Nous évoquons aussi
18:32le durcissement
18:33des règles de sécurité
18:34routière
18:34pour les automobilistes
18:35européens
18:36avec la mise en place
18:37d'un contrôle technique
18:38annuel
18:39d'un examen de santé
18:40pour l'obtention
18:41du permis de conduire
18:42et puis de sanctions
18:44renforcées
18:45pour les délinquants
18:46de la route
18:47Alors plus verte
18:48et plus sûre
18:49la voiture européenne
18:51de demain
18:51c'est la question
18:52Et on va poser cette question
18:53à nos deux invités
18:54aujourd'hui
18:55deux eurodéputés
18:56Thomas Pellerin-Carlin
18:57Bonjour
18:57Bonjour
18:57Vous êtes eurodéputé français
18:59membre du groupe
18:59des sociodémocrates
19:00au Parlement européen
19:02Benoît Cassart
19:02bonjour
19:03Bonjour
19:03Vous êtes eurodéputé belge
19:05membre du groupe
19:06Prigno Europe
19:07au centre de cet hémicycle
19:08européen
19:09D'ailleurs on va commencer
19:10tous les deux par une question
19:11Est-ce que vous êtes passé
19:12à la voiture électrique ?
19:13Thomas Pellerin-Carlin
19:14Alors moi au quotidien
19:15je ne me déplace pas
19:16en voiture
19:17j'ai la chance
19:17de vivre à Caen
19:18et à Caen
19:18on a un très bon
19:19système de transport public
19:21et en vélo
19:21ça se fait aussi très bien
19:22quand j'ai des déplacements
19:24qui vont en dehors
19:24et qui nécessitent une voiture
19:25soit du coup
19:26j'emprunte
19:27du coup la voiture
19:28des membres de ma famille
19:29dans ce cas
19:30c'est plutôt du thermique
19:31pour l'instant
19:31mais quand je loue une voiture
19:32typiquement pour les vacances
19:34par contre je loue une électrique
19:35Vous faites l'effort
19:36de louer une électrique
19:37Benoît Cassart
19:37Mais moi je suis exactement
19:39dans la situation inverse
19:40je suis agriculteur
19:42j'habite au milieu des champs
19:43loin de tout
19:44je dois rouler énormément
19:46j'ai des contraintes
19:47par rapport au transport du bétail
19:49j'ai un véhicule
19:50qui est capable
19:50de tracter une remorque
19:51dans laquelle on met du bétail
19:53et l'ensemble
19:54de ces circonstances
19:55les distances
19:56que je parcours
19:57le fait que ce soit
19:58un véhicule un peu plus lourd
19:59et le fait que je sois
20:00dans un endroit isolé
20:02loin de toute borne électrique
20:03fait que je n'ai pas
20:04le choix aujourd'hui
20:05je suis condamné
20:06pour le moment
20:07à rester au thermique
20:08Alors en attendant
20:09c'est vrai que
20:10globalement
20:11la voiture
20:12est reine en Europe
20:13on essaye de la neutraliser
20:15en charge carbone
20:16avec un objectif
20:18symbolique
20:18pour 2035
20:20la fin de vente
20:22des véhicules thermiques
20:23neufs
20:24mais il n'est pas
20:25du tout facile
20:25à défendre
20:26en particulier
20:27dans cet hémicycle
20:29l'objectif en question
20:30Il faut être très très clair
20:32l'avenir de la voiture
20:33est électrique
20:34il y a un accord
20:35au niveau mondial
20:36sur ça
20:36et quand vous avez
20:37un accord
20:37qui va
20:38des écolos européens
20:40à Elon Musk
20:41aux Etats-Unis
20:41et aux partis
20:42communistes chinois
20:43c'est peut-être
20:44qu'en fait
20:44l'avenir de la voiture
20:46électrique
20:46c'est aussi évident
20:47que dire que le soleil
20:47est jaune
20:48ou que le ciel
20:48est bleu
20:49la question
20:50c'est comment est-ce
20:51qu'on résiste
20:51au lobby du diesel
20:52qui effectivement
20:53n'a pas intérêt
20:54à passer à l'électrique
20:54parce que passer à l'électrique
20:55ça demande des investissements
20:57des investissements
20:57qui sont rentables
20:58mais c'est vrai
20:59que c'est moins rentable
21:00d'investir aujourd'hui
21:01que juste d'utiliser
21:02des technologies
21:03anciennes
21:04et qui vont vite
21:04devenir obsolètes
21:05alors l'objectif
21:06fait consensus
21:06de passer à la voiture
21:07électrique
21:07mais actuellement
21:08la demande
21:09ne suit pas
21:10Benoît Cassard
21:108 véhicules
21:119 sur 10
21:13vendus sur l'évion continent
21:14sont encore thermiques
21:16est-ce qu'il est tenable
21:16cet objectif de 2035 ?
21:18Mais en fait
21:19l'objectif 2050
21:20zéro émission
21:21personne ne le remet en cause
21:23l'objectif de décarbonisation
21:24de la filière
21:26personne ne le remet en cause
21:28le seul souci
21:29que l'on a
21:29j'ai un peu répondu
21:31de la question
21:32d'introduction
21:32c'est aujourd'hui
21:34concrètement
21:34comment doit-on faire
21:35et il faut bien se dire
21:37que même si on sait
21:38que demain
21:39probablement tout le monde
21:41roulera en voiture électrique
21:42aujourd'hui
21:42ce n'est pas faisable
21:43pour toute une série
21:44de raisons
21:45donc comme toujours
21:46dans un marché
21:47l'offre doit répondre
21:50à la demande
21:50aujourd'hui
21:51il y a des limites
21:52en termes d'utilisation
21:54d'infrastructures
21:55parce que
21:55vous êtes français
21:56en France
21:57la France est particulièrement
21:59bien équipée
22:00en borne électrique
22:02et tout ça
22:02mais si on regarde
22:03au niveau de l'Europe
22:04parce que nous sommes
22:05au Parlement européen
22:06on sait qu'il y a
22:07une grosse distorsion
22:08entre les pays de l'Est
22:09les pays de l'Ouest
22:10les pays du Sud
22:11et les pays du Nord
22:12donc quand on prend
22:13une réglementation
22:14au niveau européen
22:15on doit tenir compte
22:16de la réalité
22:17de terrain
22:17c'est un agriculteur
22:19qui vous le dit
22:19et dans ce contexte-là
22:21l'objectif
22:222035
22:23zéro moteur thermique
22:26paraît peu tonal
22:27donc j'approuve
22:28la décision
22:29de la Commission
22:29qui s'adapte à la réalité
22:31de M. Cassar
22:32et de dire qu'on ne pense
22:34que finalement
22:35aux grandes villes
22:35aux pays très riches
22:36etc.
22:37et que tous les autres
22:38sont oubliés
22:38dans 10 ans
22:39c'est beaucoup trop près
22:40alors il y a beaucoup
22:41beaucoup de désinformation
22:42qui est propagée
22:43par des lobbies du diesel
22:44sur ça
22:44la date de 2035
22:45c'est une date
22:46à partir de laquelle
22:47les constructeurs automobiles
22:49ne pourront proposer
22:50que des voitures neuves
22:51et j'insiste
22:52sur le fait
22:53qu'on parle que du neuf
22:54qui émettent
22:550 g de CO2
22:56quand on les utilise
22:57donc c'est des voitures électriques
22:58à batterie bien évidemment
22:59mais ça peut être aussi
23:00par exemple
23:01des voitures électriques
23:01à hydrogène
23:02qui peuvent être adaptées
23:03à notamment
23:04des gens qui ont besoin
23:05de plus de puissance
23:06et des éléments plus lourds
23:07et encore une fois
23:07on parle des voitures
23:08on ne parle pas des camions
23:09sur lesquels on a
23:10une autre législation
23:11etc.
23:12Vu qu'il s'agit
23:12des voitures neuves
23:13ça n'a pas d'impact direct
23:16sur le marché de l'occasion
23:16donc si ça peut rassurer
23:18chacune et chacun
23:19en 2034
23:20vous aurez toute la liberté
23:22d'acheter une voiture neuve
23:23thermique
23:24et après d'acheter
23:25du coup dans le marché
23:26de l'occasion
23:26et il faut un moment
23:27redescendre sur terre
23:28les gens qui achètent
23:29des voitures neuves
23:30c'est une toute petite
23:31partie de la population
23:32c'est d'abord des entreprises
23:33et quand ce n'est pas
23:33des entreprises
23:34c'est une partie
23:34de la population
23:35qui est assez riche
23:36en réalité
23:37parce que la plupart
23:38des Européens
23:38ils n'ont jamais les moyens
23:39d'acheter une voiture neuve
23:40ils dépendent vraiment
23:41du marché de l'occasion
23:42et dans le marché de l'occasion
23:43il continuera à avoir
23:44des véhicules thermiques
23:45jusqu'à 2050
23:46Justement on souligne déjà
23:48un problème qui existe
23:50aujourd'hui
23:50c'est que les premiers
23:51véhicules électriques
23:53qui ont été vendus
23:53il y a quelques années
23:54ils sont invendables
23:55aujourd'hui
23:56ou quasi invendables
23:57parce que les technologies
23:58évoluent tout le temps
23:58deuxièmement
23:59on sait très bien
24:00qu'on doit aussi raisonner
24:02en tant qu'hommes politiques
24:03ou femmes politiques
24:04au niveau de l'emploi
24:06par exemple
24:06aujourd'hui
24:07on sait très bien
24:08que l'Europe
24:09a un déficit de compétitivité
24:11énorme
24:11par rapport à la Chine
24:12ce déficit là
24:14il se joue
24:14au niveau des matières premières
24:16nécessaires pour faire la batterie
24:17il se joue
24:18au niveau du prix
24:19de la main d'oeuvre
24:20il se joue
24:20en termes de stratégie
24:22l'état chinois
24:23subsidie énormément
24:24la voiture électrique
24:26donc aujourd'hui
24:27on peut dire
24:28on ne va faire
24:28que des voitures électriques
24:29et puis tout d'un coup
24:30on est plus compétitif
24:31et l'industrie
24:32va s'effondrer
24:33donc de nouveau
24:34il faut de la souplesse
24:36et de la
24:36la souplesse
24:38la flexibilité
24:39c'est la simplification
24:40c'est le discours
24:41de la droite européenne
24:42dans ce Parlement
24:43la commission d'ailleurs
24:44a assoupli
24:45sous la pression
24:45de cette droite
24:46qui est elle-même
24:46PPE
24:47Angela Vanderleion
24:48bien sûr
24:48parti populaire européen
24:49pour que les constructeurs
24:51automobiles
24:52qui ne respectent pas
24:52les trajectoires de baisse
24:53des émissions
24:54de gaz à effet de serre
24:56ne soient pas trop
24:57impactées
24:59taxées
24:59et elles tentent
25:01dit-elle
25:01de protéger
25:0213 millions d'emplois
25:03l'industrie automobile
25:04en Europe
25:05qu'est-ce que vous répondez à ça ?
25:06La question c'est
25:07comment est-ce qu'on passe
25:07la vitesse supérieure
25:08et pour passer à la vitesse supérieure
25:10il faut évidemment
25:10maintenir le cap
25:11des réglementations
25:12qui ont été adoptées
25:13y compris par le groupe Renew
25:14lors de la mandature précédente
25:16et qu'on passe
25:17à la vitesse supérieure
25:18le vrai enjeu
25:18c'est comment est-ce qu'on rend
25:19la voiture électrique
25:21accessible
25:22aux femmes et aux hommes
25:23qui bossent
25:24qui sont issus
25:25des classes populaires
25:25et des classes moyennes
25:26des milieux ruraux
25:27et périurbains
25:28et ça
25:28moi c'est ce que je porte
25:29ici au Parlement européen
25:30c'est le leasing social
25:31à l'échelle européenne
25:321 million de voitures électriques
25:33par an
25:34fabriquées en Europe
25:35de taille petite
25:37des voitures légères
25:38que les gens pourront utiliser
25:39contre un loyer modéré
25:41entre 80 et 200 euros
25:43par mois
25:43selon le niveau de subvention
25:45qu'on réussit à faire
25:46mais aujourd'hui
25:47on se rend compte
25:47que l'argent public
25:49n'est pas facile à trouver
25:50et n'est pas toujours disponible
25:52c'est pour ça que nous
25:53on plaide aussi
25:54pour une certaine forme
25:55de souplesse
25:56dans la manière
25:57d'atteindre l'objectif
25:58par exemple
25:59il y a quelques années
26:00on avait mis de côté
26:01les biofuels
26:03les biocarburants
26:04l'éthanol
26:05parce qu'il était
26:06quelque part
26:07concurrent
26:08à la production alimentaire
26:10donc d'un point de vue éthique
26:11on a préféré
26:11privilégier
26:12d'autres solutions
26:14comme l'électrique
26:14mais on doit reconnaître
26:16aujourd'hui
26:16qu'on sait faire
26:17du bio d'éthanol
26:18par exemple
26:19avec des déchets agricoles
26:21ce qui est intéressant aussi
26:22dans un monde
26:23où je pense
26:24les ressources sont limitées
26:26et en Europe
26:27on a quand même
26:28en termes de terres rares
26:29et tout ça
26:30peu d'auto-approvisionnement
26:32je crois qu'on doit
26:33s'orienter aussi
26:34vers un bouquet d'énergie
26:36parce que l'énergie
26:37c'est l'enjeu majeur
26:39pour demain
26:39que ce soit au niveau
26:40de la compétitivité
26:41de nos entreprises
26:42pour construire
26:43les véhicules
26:44ou que ce soit
26:46pour les consommateurs
26:49choisir quelque chose
26:50de compétitif
26:51Monsieur Pellerin-Carlin
26:52vous entendez
26:53compétitivité
26:54compétitivité
26:54etc
26:55est-ce que vous avez
26:56l'impression
26:57qu'on est en train
26:57de reculer
26:58sur ces questions
26:59de mieux disance
27:00écologique
27:01en particulier
27:02sur l'auto
27:03la bagnole
27:04ça reste quand même
27:04le référent en Europe
27:05on a bien compris
27:06est-ce que
27:07en particulier
27:08la commission européenne
27:09ici même au Parlement
27:10vous êtes en train
27:11de céder au lobby
27:12de l'automobile
27:13qui est quand même
27:13très puissant
27:14il y a une tentation
27:16de retour en arrière
27:17c'est très très clair
27:18là-dessus
27:19il y a
27:20chez beaucoup
27:21d'hommes politiques
27:22une volonté
27:24du refus d'obstacles
27:24mais il faut être très clair
27:26si demain
27:27la voiture électrique
27:28elle n'est pas européenne
27:29elle sera chinoise
27:30donc tout ce qu'on fait là
27:32et on a déjà pris
27:33énormément de retard
27:34parce que les chinois
27:34eux ils n'écoutent pas
27:35le lobby du diesel
27:36les constructeurs
27:36ne sont pas très très
27:37en avance
27:37en Chine
27:37il y a déjà 6 ans
27:3810% des voitures
27:40étaient électriques
27:41et c'était une réglementation
27:43qu'ils ont imposée
27:44ils ont mis le paquet
27:45au niveau réglementaire
27:46ils ont mis le paquet
27:46au niveau de l'investissement
27:47ils ont pris
27:48quasiment une génération
27:49d'avance
27:50donc quand vous avez
27:51un courant
27:51qui a pris de l'avance
27:52vous avez deux options
27:53soit vous arrêtez de courir
27:54et vous dites
27:55on laisse gagner
27:55c'est un peu le propos
27:57que porte l'extrême droite
28:00la deuxième option
28:02c'est de se dire
28:02il faut qu'on rattrape
28:03notre retard
28:03il faut du coup
28:04qu'on court plus vite
28:05et ce n'est pas en ralentissant
28:06qu'on court plus vite
28:07c'est en allant plus loin
28:09est-ce qu'il y a besoin
28:09d'augmenter le niveau réglementaire
28:11en vrai il n'y a pas
28:12de majorité pour ça
28:13et donc vraiment
28:13il faut mettre le paquet
28:14sur l'investissement
28:15dans les mines de lithium
28:16dans les batteries
28:17dans les usines de recyclage
28:18et dans l'usine sociale
28:19pour rendre la petite voiture électrique
28:20réellement accessible
28:21et les carburants de synthèse
28:23qui sont notamment
28:24prônés par les allemands
28:25ça peut être aussi
28:25une solution dans cette course
28:26pour les voitures
28:27ce serait complètement absurde
28:29là il faut être hyper sérieux
28:31hyper sérieux
28:32tout ce qui est agrocarburant
28:33parfois appelé biocarburant
28:35tout ce qui est carburant de synthèse
28:36donc des électrocarburants
28:38on peut en avoir
28:39en quantité
28:40mais en quantité limitée
28:42et à un prix
28:42pour les agrocarburants
28:44ça va
28:45pour les électrocarburants
28:45c'est très cher
28:46moi je parle
28:47au secteur aérien
28:48j'échangeais avec le patron
28:50d'une entreprise familiale
28:52qui est active
28:53dans la fabrication d'avions
28:54dans le sud de la France
28:55et il me disait
28:56mais moi je suis terrifié
28:57de voir ces débats là
28:58sur l'usage des agrocarburants
29:00et des électrocarburants
29:02dans le secteur de la voiture
29:03parce que si jamais
29:04on gaspille ça
29:05dans le secteur automobile
29:06il n'y en aura plus
29:07pour l'aérien
29:07et donc là-dessus
29:08il faut qu'on fasse preuve
29:09un peu de sens de stratégie
29:10un dernier point
29:11un dernier point
29:12militairement
29:13comment est-ce qu'on est capable
29:14de nous défendre
29:15face à la Russie
29:16on importe aujourd'hui
29:1797% de notre pétrole
29:19et les Russes le savent
29:20parce qu'on le rachète
29:21et donc là
29:22il faut qu'on ait aussi
29:23une capacité
29:24à avoir une autonomie militaire
29:25d'un point de vue énergétique
29:26et donc les électrocarburants
29:27les agrocarburants
29:28ça doit d'abord être
29:29pour l'aviation
29:29et pour notre armée
29:30là vous êtes d'accord
29:30sur l'autonomie en tout cas
29:32je suis d'accord
29:33sur l'autonomie
29:34alors c'est vrai
29:34qu'on apporte énormément
29:35d'énergie fossile
29:37au niveau européen
29:38ça représente
29:38450 milliards par an
29:40mais est-ce que
29:41c'est prudent aussi
29:42aujourd'hui
29:42parce que comme monsieur le dit
29:43on n'est pas du tout
29:44compétitif par rapport
29:46aux chinois
29:46et on ne veut plus
29:47acheter
29:48on ne voudrait plus acheter
29:49que ce pourquoi
29:50on n'est pas compétitif
29:51et on se rendrait
29:52dépendant
29:53totalement dépendant
29:54des batteries chinoises
29:55donc à un moment donné
29:57si on n'a pas
29:57la période de transition
29:59c'est du suicide économique
30:01alors on va parler
30:02de sécurité routière
30:02car il y a quand même
30:0320 000 morts
30:04chaque année
30:05sur les routes d'Europe
30:06et ce projet européen
30:07d'imposer
30:09un contrôle technique
30:10annuel
30:10pour les automobilistes
30:11européens
30:12pour les véhicules
30:12de plus de 10 ans
30:14Thomas Pellrin-Carlin
30:15c'est une bonne chose
30:16ce contrôle technique
30:17plus fréquent
30:18c'est un débat
30:19qu'on a commencé à avoir
30:20donc déjà je veux
30:21rassurer tout le monde
30:22ce n'est pas une décision
30:22qui a été prise
30:23c'est une proposition
30:24qui vient de la commission
30:25et là-dessus
30:26il faut qu'on regarde
30:27les choses telles qu'elles sont
30:27et il y a un tiraillement
30:30d'un côté effectivement
30:31plus on impose
30:32de contrôle technique
30:33plus ça permet
30:34d'assurer la sécurité routière
30:36de l'autre côté
30:37un contrôle technique
30:38en France
30:38c'est souvent autour
30:39on va dire de 80 euros
30:40même si c'est parfois
30:41plus cher selon
30:41le garagiste
30:43chez qui on va
30:44et l'imposer tous les ans
30:45en sachant que les voitures
30:46les plus vieilles
30:47c'est les classes populaires
30:47qui les ont
30:48c'est mettre aussi
30:48un poids économique
30:50voilà actuellement
30:52en France
30:52c'est tous les deux ans
30:53est-ce qu'on a besoin
30:54de passer tous les ans
30:55il faut qu'on ait
30:55cette discussion-là
30:56et qu'on regarde aussi
30:57les enjeux de sécurité routière
30:58au sens large
30:59pas simplement
31:00la seule question
31:01Justement les automobilistes
31:04en tout cas
31:05ceux qui soutiennent
31:07l'auto en tant que tel
31:08plaident que les accidents
31:09de voiture
31:10ne sont surtout pas dus
31:11au mauvais état
31:12avec des véhicules
31:13mais à l'état
31:13des conducteurs
31:14là encore
31:15on parle d'examen de santé
31:17est-ce que
31:18tout ça est trop contraignant
31:22vous dites ?
31:23Mais ce qui se passe
31:24aujourd'hui
31:24c'est que d'une part
31:26pour la sécurité routière
31:27je crois que vous avez raison
31:28c'est plus l'état du conducteur
31:30que de la voiture
31:30mais il y a quand même
31:31beaucoup de nouveaux défis
31:32on a parlé de l'environnement
31:33c'est très important
31:34on voit que la réforme
31:35du contrôle technique
31:36va plus s'orienter
31:38aussi sur les émissions
31:39que les véhicules produisent
31:40et ça c'est intéressant
31:41parce qu'on doit tous évoluer
31:42vers des véhicules
31:43plus propres
31:44quelle que soit la méthode
31:45donc c'est important
31:46d'incorporer
31:47dans les critères
31:48du contrôle technique
31:49ces éléments écologiques
31:51ça c'est une chose
31:52deuxièmement
31:53pour être franc avec vous
31:54en Belgique
31:54on a déjà un contrôle annuel
31:56dès la cinquième année
31:58de la vie du véhicule
31:59donc pour nous
31:59ça ne changera pas grand chose
32:00et c'est vrai que
32:01chacun fait des choses différentes
32:03sur les véhicules
32:04sur les contrôles de santé
32:06partout en Europe
32:08et pourtant
32:08on traverse les frontières
32:09avec nos voitures
32:10en tant qu'Européen
32:11je regrette toujours
32:13le manque d'harmonisation
32:14et le manque de stratégie globale
32:16quels que soient les secteurs
32:17on voit que
32:18le manque de marché intérieur
32:20que ce soit pour les véhicules
32:21d'occasion
32:22ou autre chose
32:22crée des pertes économiques
32:24donc plus d'Europe
32:25c'est toujours mieux
32:26que moins d'Europe
32:27un dernier mot de Thomas Pellerin-Carlin
32:29sur cette réforme
32:30du permis de conduire européen
32:31et cet examen de santé
32:32pour obtenir le permis
32:34avec quand même
32:34un système assez souple
32:36puisque chaque État membre
32:37pourra soit imposer
32:38un examen médical
32:39et obligatoire
32:39ou alors une auto-évaluation
32:41de l'état de santé
32:43par le conducteur
32:43c'est quand même
32:44pas très contraignant
32:45là encore une fois
32:46c'est autant
32:46sur la voiture électrique
32:47vous avez vu
32:47j'étais très radical
32:49si je puis dire
32:50parce qu'effectivement
32:51il y a un consensus
32:52scientifique et industriel
32:53qui est clair
32:53sur ces sujets là
32:54il y a une vraie tension
32:56entre des sujets
32:56qui sont légitimes
32:57mon père il vit dans la campagne
32:58il est en situation d'handicap
33:00si jamais on lui impose
33:01un examen médical
33:03je ne sais pas objectivement
33:04s'il est capable
33:05de le passer ou pas
33:06ça va être très très compliqué
33:07donc on est sur des choses
33:09qui touchent à la vie des gens
33:10et encore une fois
33:11sur lesquelles
33:12il n'y a pas de bonne solution
33:13il y a un vrai tiraillement
33:14donc il faut qu'on ait
33:15ces discussions là
33:16il faut qu'on soit
33:17à l'écoute des scientifiques
33:18et de la société civile
33:19mais là dessus
33:20il faut avancer
33:20avec grande prudence
33:22cet examen n'existe pas
33:24aujourd'hui en Belgique
33:25ça ne pose pas de problème
33:27à un moment donné
33:28je suis un libéral
33:29il faut faire confiance aux gens
33:30quand quelqu'un
33:31n'est plus apte
33:31à prendre la voiture
33:32si lui ne prend pas la décision
33:34ses proches le feront pour lui
33:35et dans la grande majorité des cas
33:38cela suffit comme ça
33:39et ça ne sert à rien
33:40de remettre du contrôle
33:41sur du contrôle
33:42sur du contrôle
33:42finalement c'est toute la bureaucratie
33:44qui coûte cher
33:45et ça il faut la limiter
33:46aussi aujourd'hui
33:47voilà
33:48ce sera le mois de la fin
33:49merci à vous
33:50d'avoir très bien participé
33:51à ce débat consacré aux voitures
33:53très bonne suite des programmes
33:54sur nos antennes
33:55merci à vous
33:56merci à vous
33:57merci à vous
33:58merci à vous
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