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Après 12 jours d'une guerre éclair entre Israël et l'Iran, et une intervention directe des États-Unis en faveur de son allié israélien, difficile d'évaluer les dégâts portés au programme nucléaire iranien. Quelles conséquences cet affrontement récent va-t-il avoir sur la population iranienne ? Quel est l'avenir de l'ayatollah Ali Khamenei et de l'organisation tentaculaire des Gardiens de la révolution ? Quelles perspectives pour le programme nucléaire iranien : est-il annihilé ou simplement retardé ? Pour en débatte, Jean-Pierre Gratien reçoit : Azadeh Kian, sociologue spécialiste de l'Iran contemporain, et Farid Vahid, politiste, co-directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la fondation Jean Jaurès.LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.
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NewsTranscription
00:00:00Générique
00:00:00Bienvenue à tous. Quelles conséquences l'affrontement récent avec Israël va-t-il avoir en Iran ?
00:00:21Nous allons nous poser la question aujourd'hui dans ce débat doc.
00:00:24Mais retour en arrière, tout d'abord, retour sur le mouvement Femmes, Vie, Liberté qui a vu le jour en Iran voilà presque trois ans.
00:00:32Chose rare, le documentaire qui va suivre Iran, les visages de la colère filmée clandestinement par Virginie Plot et Shoresh Afkari
00:00:42va vous faire revivre ce vaste mouvement de contestation de l'intérieur.
00:00:46Et cela en grande partie grâce à l'immense courage de ceux et celles qui au risque de leur vie ont accepté d'y témoigner.
00:00:54Je vous laisse le découvrir et je vous retrouverai juste après sur ce plateau en compagnie du politiste Farid Baïd
00:01:00et de la sociologue Azadeh Kian avec cette question.
00:01:05Quels scénarios sont désormais possibles côté iranien après l'affrontement direct avec Israël ?
00:01:11Bon doc.
00:01:11Je vous propose de m'appeler Shoresh.
00:01:31En persan, ce prénom signifie rébellion.
00:01:36J'ai 37 ans et j'ai vécu toute ma vie dans l'une des grandes villes d'Iran.
00:01:41Pour ma sécurité et celle de ma famille, je ne peux pas être plus précis.
00:01:49Si jamais ma véritable identité vient à être découverte, je risque une condamnation à mort.
00:01:59En septembre 2022, le meurtre d'une jeune fille a bouleversé le pays.
00:02:04Jina Mahsa Amini, une étudiante kurde de 22 ans, arrêtée le 13 septembre pour quelques mèches de cheveux s'échappant de son voile.
00:02:17Morte, trois jours plus tard, sans doute des suites de coups reçus de la part des forces de l'ordre.
00:02:30Une injustice de plus, l'injustice de trop.
00:02:34Les femmes d'abord,
00:02:40Rejointes ensuite par les jeunes hommes, puis toute la population, sont descendues dans les rues malgré le danger.
00:02:49Le mouvement Femmes, Vie, Liberté est né.
00:02:56J'ai décidé de participer à ma manière en faisant ce que je fais le mieux.
00:03:08Prendre ma caméra et filmer.
00:03:10Pour raconter notre colère et suivre les destins de courageux protestataires.
00:03:22Une étudiante,
00:03:26un chauffeur de taxi,
00:03:30une peintre,
00:03:32un médecin
00:03:34et une mère de famille.
00:03:40Salut Virginie,
00:03:45je ne sais pas si tu te souviens de moi,
00:03:47on s'était croisés au festival du film de
00:03:49C'est notre amie commune
00:03:52qui m'a conseillé de te contacter.
00:03:55Je veux faire un documentaire
00:03:56sur la révolte qui a lieu en ce moment en Iran.
00:03:59C'est impossible pour moi
00:04:00de tout faire tout seul d'ici.
00:04:03J'aimerais avoir un co-réalisateur
00:04:04sur ce projet
00:04:05et j'ai pensé à toi.
00:04:08Je t'enverrai les images
00:04:09et tu pourrais faire le montage en Europe.
00:04:21Salut Chouresh,
00:04:22ravi de savoir que tu vas bien.
00:04:24Évidemment, je suis partante.
00:04:26Mais tu es bien conscient des risques
00:04:27que ça représente pour toi
00:04:29et éventuellement ta famille ?
00:04:32Je sais tout ça,
00:04:34mais je n'ai pas le choix.
00:04:35Il faut qu'en témoigne,
00:04:36il faut que le monde sache.
00:04:38Le chemin a été long.
00:04:43Il a fallu prendre beaucoup de précautions.
00:04:46Filmer le plus discrètement possible,
00:04:48souvent avec un simple téléphone portable.
00:04:53Utiliser des messageries cryptées.
00:04:56Échanger régulièrement de compte et de numéro.
00:05:00Convenir de mot de passe
00:05:01pour déjouer la surveillance
00:05:03des services de sécurité.
00:05:06Mais finalement,
00:05:07mes images
00:05:08et nos histoires
00:05:11sont arrivées jusqu'à vous.
00:05:12sont arrivées jusqu'à vous.
00:05:20Desseux,
00:05:20quand vous avez les sous-tour
00:05:26sur le bouton de plus.
00:05:28Desseux,
00:05:30selon le bouton d'eau
00:05:31et de plus sur la première heure.
00:05:32Bien sûr,
00:05:33vous avez l'air de la prochaine route,
00:05:33on se voit que nous allons voir.
00:05:34La petite faquette !
00:05:35C'est une seule chose
00:05:35qui est la seule chose
00:05:36à la première heure mais
00:05:36et à la première heure.
00:05:37Bien sûr,
00:05:38à la prochaine,
00:05:39on se voit que nous n'aions
00:05:40à la prochaine.
00:05:40La première fois que j'ai vu Mitra, elle a surgit d'une ruelle en courant.
00:06:05Telle une apparition au milieu des gaz lacrymogènes.
00:06:11Elle fuyait la police après avoir participé à une manifestation.
00:06:16Par réflexe, je lui ai ouvert la portière de ma voiture.
00:06:20Elle a sauté dedans sans hésiter.
00:06:22Derrière son apparence de frêle jeune fille, je comprends rapidement que j'ai à côté de moi l'une des plus déterminées du mouvement.
00:06:46Toujours prête à battre les rappels des troupes.
00:06:49Salut les gars, comment ça va ?
00:06:56Pourquoi vous ne sortez pas ?
00:06:57C'est aujourd'hui qu'il faut sortir.
00:06:59Si vous ne manifestez pas aujourd'hui, ils exécuteront deux d'entre nous demain.
00:07:04Nous serons deux personnes de moins.
00:07:06Je vous en supplie, où êtes-vous ?
00:07:08Salut à tous.
00:07:11Mais qu'est-ce que vous faites ?
00:07:13Pourquoi vous ne venez pas ?
00:07:16Demain, ils ont prévu d'exécuter deux d'entre nous.
00:07:18C'est aujourd'hui le moment de sortir.
00:07:21Je vous en supplie, venez s'il vous plaît.
00:07:39Je m'appelle Mitra, j'ai 18 ans.
00:07:42Je suis étudiante en premier semestre de comptabilité.
00:07:44Je suis née et j'ai grandi dans une famille religieuse.
00:07:49Je suis prisonnière de ma maison et je sors très rarement.
00:07:54Je me lève le matin sans objectif, sans savoir quoi faire.
00:07:59Nous, les femmes iraniennes, n'avons pas de véritable avenir.
00:08:04Ici, une femme vaut la moitié d'un homme.
00:08:07Elle est considérée comme une marchandise.
00:08:14Mais si nous luttons aujourd'hui, c'est que nous sommes remplis d'espoir.
00:08:19De belles choses nous attendent bientôt.
00:08:28Quelques jours après notre rencontre, Mitra me laisse un message.
00:08:32Il a quelqu'un à me présenter.
00:08:34Il s'appelle Arash.
00:08:36Il a 19 ans.
00:08:37Cela fait un peu plus d'un an qu'il se fréquente.
00:08:40brisant ainsi l'un des grands tabous de la République islamique d'Iran.
00:08:46La première fois que j'ai vu Arash, j'étais de sortie avec une de mes camarades.
00:08:52En réalité, ce jour-là, je n'avais pas remarqué Arash.
00:08:59Je venais à peine de sortir et ma mère n'arrêtait pas de m'appeler.
00:09:02Et puis, mon ami m'a dit que ce gars, dont je ne me souvenais pas,
00:09:10avait dit qu'il m'aimait bien et qu'il voulait mon numéro.
00:09:15Et nous avons commencé à nous parler et appris à nous connaître.
00:09:18Mais en Iran, il est très difficile d'avoir une relation, surtout à 18 et 19 ans.
00:09:23Mais nous n'avons aucune liberté, nous ne pouvons rien faire.
00:09:28Si nous allons au parc, nous serons repérés par la police.
00:09:32Dans les rues, tout le monde nous surveille.
00:09:34Nous ne pouvons rien dire à nos familles.
00:09:37Nous ne sommes pas autorisés à voyager, car c'est interdit pour les filles.
00:09:41Et nous ne pouvons même pas faire l'amour.
00:09:42Par exemple, une fois, Mitra est venu chez nous.
00:09:55Nous ne faisions rien de spécial.
00:09:58Nous étions vraiment assis à distance et nous faisions des recherches sur Internet.
00:10:06Et ma mère est arrivée.
00:10:10On ne faisait rien de mal.
00:10:12Mais parce qu'une fille était avec moi, dans notre maison,
00:10:17c'était une catastrophe pour notre réputation.
00:10:22Ma mère est entrée dans une rage folle.
00:10:25Elle s'est précipitée vers nous et nous a giflés tous les deux.
00:10:36À quoi tu penses ?
00:10:39À la liberté.
00:10:40Allez, imaginons que nous soyons libres.
00:10:43Si on était libres, on ferait ce qui nous plaît.
00:11:01On profiterait de la vie.
00:11:05Personne ne m'appellerait toutes les deux secondes pour me demander où je suis.
00:11:08Et dans mes rêves, on pourrait se tenir la main dans la rue.
00:11:13On pourrait aller à Paris.
00:11:16On irait dans les cafés sur les Champs-Elysées.
00:11:18Et surtout, je voudrais absolument t'embrasser en pleine rue.
00:11:25Je ne vais aller à la vie.
00:11:41À la fin de.
00:11:41Hormis ces deux jeunes amoureux,
00:11:43pleins de rêve et d'espoir,
00:11:45Jo'o'pène à trouver d'autres témoignages.
00:11:48Mes compatriotes ont trop peur pour s'exposer.
00:11:50Combien de temps tu peux rester dehors ?
00:11:57Je dois être de retour avant que mon père ne rentre
00:11:59C'est-à-dire ?
00:12:01C'est-à-dire à 20h30 ou 21h
00:12:03Très bien
00:12:05Alors disons 18h15
00:12:09Je serai sur le boulevard
00:12:11Où on s'est rencontrés
00:12:12Sur le même banc
00:12:13Je t'attendrai
00:12:15Allô ?
00:12:20Salut, comment ça va ?
00:12:22Alors où es-tu ?
00:12:24Tu devais venir
00:12:25Honnêtement, j'y ai beaucoup réfléchi
00:12:27Et je ne peux pas
00:12:28Alors je compte plus sur toi
00:12:34Non, je suis vraiment désolé
00:12:36Et je te conseille d'abandonner ce projet
00:12:39Je commence à douter de pouvoir mener à bien ce documentaire
00:12:48Lorsque je rencontre Covey
00:12:51Ce jour-là, je prends un taxi
00:12:55Pour me rendre à l'autre bout de la ville
00:12:57En engageant la conversation
00:12:59Je réalise vite que le chauffeur
00:13:01Fait partie des révolutionnaires les plus virulents
00:13:04Malgré les risques
00:13:07Il accepte immédiatement de participer à notre projet
00:13:10Dans cinq minutes
00:13:16Je vais te montrer où vivent les membres du gouvernement et les mollas
00:13:21Regarde
00:13:27Ça, ça appartient à nos dirigeants
00:13:29Regarde un peu l'espace qu'ils ont
00:13:31Dans le meilleur endroit de la ville
00:13:33Tout ça leur appartient
00:13:37J'ai peur de filmer
00:13:39Ils ont des caméras
00:13:42Laisse-moi faire un tour
00:13:45Peux-tu remonter la vitre ?
00:13:51Regarde ce bâtiment
00:13:52Il appartient à l'imam des prières du vendredi
00:13:56Un vrai château
00:13:57Cinquante familles pourraient vivre dans un immeuble de cette taille
00:14:00Je me demande bien où ils trouvent tout cet argent
00:14:06Ah l'enfoiré
00:14:08Regarde
00:14:09Il a un autocollant de l'ancien chef des gardiens de la révolution
00:14:12Je suis bien content
00:14:14Que les américains les réduis en bouillie
00:14:16Et j'aimerais bien avoir un cocktail Molotov
00:14:19En ce moment
00:14:19Vraiment dommage
00:14:22Que je ne puisse pas faire grand chose
00:14:24Regarde un peu ce mouchard
00:14:27Ce mouchard des gardiens de la révolution
00:14:28Vas-y, filme-le
00:14:29Que tout le monde voit
00:14:32Qu'est-ce que tu aurais fait si tu avais eu un cocktail Molotov ?
00:14:41Je l'aurais cramé
00:14:42Je m'appelle Cave
00:14:59J'ai 28 ans
00:15:01Quand j'étais plus jeune
00:15:03Mon père était accro à la drogue
00:15:06Un jour, il a quitté la maison et n'est jamais revenu
00:15:09Ma mère a emprunté beaucoup d'argent
00:15:18Pour acheter une vieille voiture
00:15:19Afin de travailler dans le transport scolaire
00:15:22C'était pour payer le loyer et tout le reste
00:15:25Moi, j'adorais étudier
00:15:29Alors j'ai décidé de faire la plonge
00:15:32Dans un restaurant
00:15:33Pour pouvoir me payer l'université en parallèle
00:15:37Mais j'ai dû arrêter
00:15:40Je n'ai aucun avenir ici
00:15:47Quand je vois que les enfants des riches politiciens ou des mollas mènent la belle vie
00:15:53Qu'ils vivent tous en Europe ou aux Etats-Unis
00:15:57Ou alors ici dans les quartiers très riches
00:15:59Et nous alors
00:16:00On travaille jour et nuit pour ne rien gagner
00:16:03Quand tu vois notre situation
00:16:06Pourquoi ne pas manifester dans les rues
00:16:08Mais tout le monde me dit
00:16:10Tu vas te faire tuer
00:16:11Et alors ?
00:16:13A quoi bon vivre dans ces conditions ?
00:16:15J'ai cherché sur internet
00:16:29La recette du cocktail monotof
00:16:31La seule chose qui pourrait apaiser un peu ma colère
00:16:37Ce serait de détruire quelques-unes des voitures des forces de l'ordre
00:16:40Avec des cocktails monotof
00:16:42Viens, on en teste un
00:16:47Imaginons que c'est la voiture d'un flic là
00:16:51Super
00:16:55Ouais, ça brûle bien
00:17:04C'est pour quand ?
00:17:09Ce soir ?
00:17:10Ce soir, j'espère
00:17:11Quand ce sera le moment, les autres nous le feront savoir
00:17:14En traversant le pays à la recherche de nouveaux témoignages
00:17:25Je m'interroge
00:17:26Comment le peuple iranien a-t-il pu supporter cela si longtemps ?
00:17:35Comment avons-nous pu survivre dans ce pays où tout est interdit ?
00:17:40Chanter et danser en public pour les femmes
00:17:49Se tenir la main
00:17:50Rire dans la rue
00:17:52Être heureux
00:17:54Comment l'Iran a-t-il pu former autant d'intellectuels et d'artistes
00:18:03Avec cette chape de plomb de la censure ?
00:18:06Je décide de creuser cette question
00:18:09Par l'entremise d'un ami
00:18:12Je réussis à entrer en contact avec une jeune peintre
00:18:16Je m'appelle Golbaor
00:18:22J'ai 24 ans
00:18:24Je viens d'une famille plutôt aisée
00:18:32Mon père n'a jamais été trop stricte
00:18:40J'ai toujours pu vivre comme je le souhaitais
00:18:42Ma mère a toujours tout fait pour ne pas porter le hijab obligatoire
00:18:53Elle a d'ailleurs souvent eu des problèmes avec l'effort du régime à cause de ça
00:18:58Je me souviens d'un épisode marquant pour moi
00:19:15J'ai envoyé une de mes œuvres à une exposition
00:19:18Elle avait été acceptée
00:19:23C'était un portrait d'une femme avec les cheveux visibles
00:19:26Et finalement la responsable de l'exposition
00:19:29A couvert les cheveux avec du papier pour les cacher
00:19:32Ça a été extrêmement violent pour moi
00:19:44Après la mort de Massa Amini
00:19:50Avec plusieurs de mes amis
00:19:53Peintres ou comédiens
00:19:54On se sentait vraiment déprimés
00:19:56Et on n'arrivait pas à travailler
00:20:02On se demandait si avec toute cette censure qu'on subissait
00:20:09Ça avait un sens de continuer à créer
00:20:14Mais ensemble, on a trouvé la force de peindre un tableau
00:20:24C'est la seule chose que je sais faire
00:20:36Alors par mon travail, j'exprime ma rage et ma protestation
00:20:54Après chaque journée de tournage
00:20:58Je m'empresse d'envoyer les images à Virginie
00:21:01Qui montrent le documentaire à Paris
00:21:04Et de les supprimer de mon disque dur
00:21:09Si jamais je me fais arrêter
00:21:11Il ne faut surtout pas qu'elles soient en ma possession
00:21:14Ni pour moi, ni pour les personnes que j'ai filmées
00:21:17Mais le réseau internet est extrêmement lent en Iran
00:21:23Le régime le ralentit volontairement
00:21:25Pour que les opposants aient du mal à communiquer entre eux
00:21:28Et à organiser leurs actions
00:21:30Et pour avoir accès à tous les sites
00:21:33Et éviter de me faire repérer par les forces de sécurité
00:21:36Je dois passer par un VPN
00:21:38Un logiciel qui me géolocalise à l'étranger
00:21:41Parfois, il me faut plus de 24 heures
00:21:44Pour envoyer quelques minutes de vidéos
00:21:46Cela fait maintenant quelques semaines
00:21:55Que je n'ai plus de nouvelles d'Omitra
00:21:57J'ai essayé de la joindre
00:21:59Tenté de me renseigner
00:22:01Pour savoir s'il lui était arrivé quelque chose
00:22:03Mais je n'ai trouvé aucun indice
00:22:06Quand je ressors enfin un signe de sa part
00:22:10Pour échapper à la surveillance oppressante
00:22:20De sa famille très religieuse
00:22:22Elle leur a fait croire qu'elle partait étudier à Téhéran
00:22:25A plusieurs centaines de kilomètres de là
00:22:27Et qu'elle logerait dans un internat de jeunes filles très strictes
00:22:32Alors qu'en réalité
00:22:34Elle continue son combat
00:22:36Ailleurs, aux côtés de son petit ami Arash
00:22:40Ma famille m'a emmenée à la gare
00:22:43Et m'a fait monter dans le bus
00:22:44On avait prévu un plan avec Arash
00:22:47Il a pris un taxi et a suivi le bus
00:22:49Dès qu'on est sortis de la ville
00:23:15J'ai demandé au chauffeur d'arrêter le bus
00:23:17Pour que je puisse descendre
00:23:19Il a été surpris
00:23:20Il m'a même demandé si j'étais sûre de vouloir descendre
00:23:23Arash était là avec le taxi
00:23:29Il faisait nuit
00:23:30On avait vraiment froid
00:23:32On ne savait pas où aller
00:23:49Un garçon et une fille qui se promènent la nuit
00:24:00Ça pouvait attirer l'attention de la police
00:24:03On risquait d'être arrêté
00:24:05Finalement, on s'est caché sous un pont pour que personne ne nous voit
00:24:11Et le lendemain
00:24:18Je suis partie à la recherche d'un lieu
00:24:21Où dormir
00:24:22Finalement, j'en ai trouvé un moins cher que les autres
00:24:29Même si c'était encore trop pour moi
00:24:32Qui n'est pas grand-chose
00:24:33Et puis j'ai trouvé un petit boulot
00:24:43En partant ce soir, couvre-toi le visage pour ne pas être reconnu
00:24:54Tu peux prendre des masques dans mon sac si tu n'en as plus
00:24:59C'est bon, j'en ai
00:25:02Garde-les pour toi, c'est plus important
00:25:04Ça va ?
00:25:05Je ferai attention, ne t'inquiète pas
00:25:07Toi, n'oublie pas qu'ils sont sans pitié
00:25:10Ils frappent tout le monde
00:25:11Sois prudente, je reste à mes côtés et il ne se passera rien
00:25:15Si on m'arrête, je dis que je ne te connais pas
00:25:23On dit qu'on va faire des courses, qu'on ne fait que passer
00:25:26Mais bon, ce sont des connards, des menteurs et des barbares
00:25:33Ils te reprocheront toujours quelque chose, même si tu n'as rien fait de mal
00:25:38Alors quel est le plan pour ce soir ?
00:25:42Les gars sont en route
00:25:44Arash, tu n'aurais pas dû laver avec ça
00:25:50Pourquoi ? Ça marche bien ?
00:25:53Ça va rayer le fond
00:25:56D'accord
00:26:03Salut Mohsen, comment vas-tu ?
00:26:06Pour ce soir, essaie de nous livrer au moins 1000 tracts
00:26:09Les gars, ce soir à 23h on se retrouve à la station 7
00:26:18Assurez-vous de porter gants, masques, chapeaux, lunettes de soleil, vêtements confortables et chaussures adaptées
00:26:24Vous avez l'habitude, on se retrouve tous et ensuite on se répartira deux par deux
00:26:30Et on fait ce qu'on a prévu
00:26:32Depuis le début du soulèvement, j'entends parler de ces médecins qui soignent clandestiment les nombreux manifestants blessés
00:26:50Impossible pour ces derniers de se rendre dans les hôpitaux sous peine d'être dénoncés au régime
00:26:56Alors le docteur Sopony et ses collègues ont décidé de s'engager à leur manière en mettant leurs compétences au service de la cause
00:27:08Il m'a fallu de longues semaines de discussions pour gagner sa confiance et le convaincre de me laisser l'accompagner dans ses tournées
00:27:17Bonjour docteur
00:27:28Bonjour, qu'est-ce qui t'arrive ?
00:27:30J'ai très mal à l'oeil docteur
00:27:32Qu'est-ce que je peux faire ?
00:27:35Ne t'inquiète pas, je vais t'examiner
00:27:38Tu es au même endroit que la dernière fois ?
00:27:40Oui, je n'ai pas bougé
00:27:43D'accord
00:27:44J'arrive, à tout à l'heure
00:27:46A tout à l'heure
00:28:08Prends une profonde respiration
00:28:10Ton rythme cardiaque est bon
00:28:15Je vais t'examiner les yeux maintenant
00:28:25Là ça ne va pas, ton oeil s'est infecté
00:28:27Je dois demander conseil à un spécialiste
00:28:29Je te donnerai son numéro pour que tu puisses t'adresser directement à lui
00:28:33Merci docteur
00:28:34Je t'en prie
00:28:42Je suis médecin depuis 10 ans
00:28:45Mon père était colonel dans la garde impériale du Shah d'Iran
00:28:50Il n'a pas quitté l'Iran après la révolution islamique donc il a été arrêté
00:28:53Des milliers de personnes ont été exécutées en quelques jours
00:29:00Mon père a été miraculeusement libéré
00:29:05Mais après sa libération, il était incapable de travailler à cause des tortures physiques et psychologiques qu'il avait subies
00:29:16Son esprit était brisé et il s'est mis à la retraite
00:29:28Peu de temps après, il a fait une crise cardiaque et il est mort
00:29:33J'ai toujours été opposé au régime de la république islamique
00:29:43Mais je n'ai jamais participé à aucune des manifestations
00:29:47Honnêtement, j'avais peur
00:29:52Surtout après ce que le régime avait fait subir à mon père
00:29:54Mais quand la nouvelle de la mort de la jeune fille s'est répandue, la mort de Massa Amini
00:30:01J'ai pu constater le nombre élevé de blessés et de morts
00:30:05Parce que j'étais en première ligne en tant que soignant
00:30:08J'ai vu également les forces de l'ordre enlever les blessés à l'intérieur de l'hôpital
00:30:14Je les ai même vus à plusieurs reprises faire disparaître les corps des personnes qu'elles avaient tuées
00:30:21Si les forces de l'ordre faisaient ça, c'est parce que les blessures des victimes étaient tellement atroces
00:30:27Avec de nombreuses plaies et des marques de coups
00:30:30Que le régime craignait les réactions des familles de ces victimes
00:30:33Je me souviens d'une petite fille qui avait reçu un coup de bâton si fort sur la tête
00:30:37Que son œil était sorti de son orbite
00:30:42À ce moment-là, j'ai décidé de réagir
00:30:45Et de faire tout ce que je pouvais pour aider les blessés
00:30:48Je voyage les armures d'ordonnée
00:30:58J'ai demandé qu'ils ont été remplis
00:31:01Pour les qualités de l'ordre
00:31:03Je vais retirer le pansement pour regarder
00:31:05« Vos cicatrices vont mieux. Je vais retirer le pansement pour regarder. Il y a eu des saignements. Je vais changer le pansement. »
00:31:22« J'ai beaucoup de maux de tête et de vertiges. »
00:31:25« Ne vous inquiétez pas. Laissez-moi vérifier votre pression artérielle. »
00:31:35« Vos vertiges sont dus à une baisse de tension. Je vais vous poser une perfusion et vous vous sentirez mieux. »
00:31:45« Depuis 1979 et l'avènement de la République islamique en Iran, à plusieurs reprises, le peuple a tenté de faire tomber l'origine. »
00:32:00« Mais pour la première fois, en ce début février 2023, j'ai l'impression que nous en sommes proches. »
00:32:10« On assiste à des scènes que je n'aurais jamais cru voir un jour. »
00:32:14« Des jeunes Iraniens n'hésitant pas à humilier publiquement dirigeants et religieux. »
00:32:20« Et à l'étranger, pour la première fois depuis 1979, les opposants en exil de tous bords ont décidé de s'allier pour faire chuter les Molla. »
00:32:35« Salut Virginie. »
00:32:43« Aujourd'hui, j'ai eu envie de t'écrire pour partager avec toi mon espoir. »
00:32:47« Depuis hier, nous avons une coalition de l'opposition iranienne à l'étranger. »
00:32:52« C'est une grande première. »
00:32:54« Je sens que cette fois-ci, c'est la bonne. »
00:33:00« En plus, j'ai vu grâce à mon VPN qu'il y avait des manifestations pour nous soutenir en Europe et même à Paris. »
00:33:07« Salut Chouresh. »
00:33:15« Tu m'as peut-être vue sur les images. J'étais à la manifestation parisienne. »
00:33:19« Oui, il y a une vraie mobilisation pour vous ici. »
00:33:22« Tu n'imagines pas à quel point c'est important pour nous de savoir tout ça. »
00:33:36« Ça nous donne de la force et du courage. »
00:33:44« Mais nos élans d'euphorie sont régulièrement douchés par la réalité quotidienne. »
00:33:50« Alors que j'ai rendez-vous avec Kavey, le chauffeur de taxi militant, »
00:33:55« pour la suite de notre tournage, je tombe sur sa mère inconsolable, »
00:33:59« au milieu de leur appartement dévasté. »
00:34:05« Il était 8 heures ou 9 heures du matin. »
00:34:09« J'ai entendu du monde frapper à la porte. »
00:34:11« Je suis allée ouvrir. »
00:34:13« Plusieurs personnes sont entrées, le visage couvert. »
00:34:16« Je ne les connaissais pas du tout. »
00:34:18« Je ne savais pas qui ils étaient ni d'où ils venaient. »
00:34:21« Ils sont entrés dans la chambre. »
00:34:23« Kavey dormait. »
00:34:25« Ils rentraient du travail. »
00:34:27« Ils l'ont attrapé et ils l'ont emmené. »
00:34:33« Je n'arrêtais pas de demander, qu'est-ce qui s'est passé ? »
00:34:35« Pourquoi l'emmenez-vous ? Qu'a-t-il fait ? »
00:34:37« Ils m'ont dit qu'ils me tiendraient au courant. »
00:34:39« Vous ne l'avez pas suivi pour voir où il était emmené ? »
00:34:43« Non, on ne sait pas où ils l'ont emmené. »
00:34:45« On ne sait même pas qui étaient ces gens. »
00:34:48« À mon avis, c'était les services de renseignement des gardiens de la révolution. »
00:34:53« J'avais entendu dire qu'ils faisaient éruption, qu'ils emmenaient les jeunes. »
00:34:58« Je n'ai aucune idée de quel crime on l'accuse. »
00:35:02« Je n'ai aucune nouvelle de lui. »
00:35:06« Ils ne lui ont rien pris ? »
00:35:08« Il n'y avait rien de suspect ? »
00:35:10« Ils ont pris le disque dur de son ordinateur, mais n'ont rien trouvé d'autre. »
00:35:16« Ils m'ont menacé. Je ne dois en parler à personne. »
00:35:19« J'ai tellement peur qu'il fasse quelque chose à mon fils. »
00:35:22« Comme ils l'ont fait à tant d'autres. »
00:35:28« Je ne sais pas. »
00:35:46Mitra, elle, a jusqu'à là réussi à échapper à la police.
00:35:50Et tente de profiter des plaisirs clandestins que s'octroient régulièrement,
00:35:54malgré le danger que cela représente la jeunesse iranienne.
00:35:58« Je ne sais pas. »
00:36:20Caramel, sexy, lady.
00:36:22Fara, lady, yeah, baby.
00:36:24La règle de la salle, la règle de la salle, la règle de la salle, la règle de la salle.
00:36:44Ses parents la croient toujours dans un internat géré par le régime à plusieurs centaines de kilomètres au-delà.
00:36:50Mais ne relâche pas la pression pour autant.
00:37:05Oui, maman, salut.
00:37:09Je t'ai dit que j'avais cours aujourd'hui, ça fait dix fois que tu m'appelles.
00:37:12Je suis en classe, je ne peux pas répondre au téléphone.
00:37:17Tu me saoules, j'en peux plus.
00:37:20Je t'ai dit que j'étais en cours toute la journée.
00:37:27Oui, j'ai des cours tous les jours.
00:37:30Ok, je t'enverrai mon emploi du temps.
00:37:33Je te l'ai proposé, mais tu n'en as pas voulu.
00:37:37Tu n'as qu'à appeler l'université ?
00:37:38Mais oui, bien sûr que je mets mon voile pour aller à l'université.
00:37:49Ok, maman, ça suffit.
00:37:51J'en ai assez.
00:37:53Après quelques mois de flottement face au mouvement Femme, Vie, Liberté,
00:38:09le régime est repassé à l'offensive.
00:38:11Le Gide Suprem nous abreuve de discours de propagande sur les médias d'État.
00:38:16Pour la manière de faire des médias d'État,
00:38:18il y a des autres,
00:38:20il y a des autres,
00:38:23c'est un peu plus de la manière de faire des médias d'État.
00:38:24C'est un peu plus de la manière de faire des médias d'État.
00:38:26Dans la rue, une répression encore plus sévère s'organise.
00:38:56Un peu partout, des caméras de surveillance intelligentes sont censées repérer et identifier les femmes ne portant pas le voile.
00:39:19Et les arrestations arbitraires pour étouffer toute résistance se multiplient. Personne n'est à l'abri.
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00:39:49Virginie, c'est moi. J'ai été arrêté, mais j'ai réussi à m'échapper. J'ai dû me cacher quelques jours.
00:40:08Musique
00:40:10J'espère que tu n'as pas essayé de me joindre. Ils ont pris mon téléphone et ma caméra.
00:40:15Si jamais ils se rendent compte que je communique avec une occidentale...
00:40:20Musique
00:40:22Tellement contente d'avoir de tes nouvelles, je n'en pouvais plus d'attendre.
00:40:26Comme promis, je ne t'ai envoyé aucun message, ne t'inquiète pas.
00:40:30Musique
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00:40:34En lisant les journaux étrangers sur internet, je prends la mesure du nombre de victimes de notre mouvement.
00:40:40Plus de 600 morts dans les manifestations dans plusieurs dizaines d'enfants.
00:40:52Plus de 20 000 personnes auraient été arrêtées.
00:40:56Une dizaine a déjà été exécutée.
00:41:00Musique
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00:41:18D'autres attendent dans le couloir de la mort.
00:41:22Sans compter ceux qui, comme KV, le chauffeur de taxi, manquent toujours à l'appel.
00:41:30Qu'ils aillent tous au diable.
00:41:32Chaque jour, sa mère fait le tour des commissariats et des prisons pour tenter de retrouver sa trace.
00:41:40Il me force à porter le tchador, ce maudit hijab obligatoire.
00:41:44Je suis obligée de porter ça pour m'adresser aux autorités.
00:41:50J'espère qu'ils iront tous en enfer.
00:41:52Je n'ai jamais été confrontée à une telle situation.
00:41:58Mon Dieu, aidez-moi.
00:42:00J'ai tellement peur.
00:42:04Je n'ai pas réussi à manger, ni à dormir depuis des jours.
00:42:08Je n'ai qu'un seul fils. Je donnerai ma vie pour lui.
00:42:26Je ne peux pas rester assise et attendre.
00:42:28Et s'il ne me donne que son cadavre, comme tant d'autres ?
00:42:32Comment ça va ? Tout va bien ?
00:42:40Je suis arrivée. Je suis juste à côté du tribunal en ce moment.
00:42:46Et personne ne me donne vraiment de réponse.
00:42:50Ils ne te répondront pas.
00:42:53Quand je leur dis son nom, ils me disent qu'il n'est pas là.
00:42:56Qu'est-ce qu'on fait pour l'avocat ?
00:42:58Oui, j'ai aussi essayé de me renseigner, mais personne ne veut me répondre.
00:43:04Et qu'est-ce qu'on fait pour l'avocat ?
00:43:07J'ai parlé à deux amis.
00:43:08Ils m'ont dit que le tribunal désignerait un avocat commis d'office.
00:43:12Je ne sais pas ce qu'il y a de mieux à faire.
00:43:14Je dois encore y réfléchir.
00:43:20Qu'est-ce que je dois faire ?
00:43:22Ils vont tuer mon fils.
00:43:24Non, ça n'arrivera pas. Ne pleure pas.
00:43:28On va trouver une solution.
00:43:32S'il te plaît, fais quelque chose, je t'en supplie.
00:43:35Je vais d'abord voir si je peux le trouver.
00:43:37Au moins pour savoir s'il est vivant ou non.
00:43:39Ils m'ont dit que je devais chercher dans les prisons, une par une.
00:43:45Mais lesquelles ?
00:43:47C'est la question que j'ai posée.
00:43:49Ils ne m'ont pas répondu.
00:43:50Ce matin, je les ai entendus dire à des gens de récupérer le cadavre de leur enfant quelque part.
00:43:56Mais c'était faux.
00:43:57C'était juste pour briser leurs espoirs.
00:44:00Je fais quoi ?
00:44:02Je vais me renseigner.
00:44:03Tu ferais mieux de rentrer chez toi.
00:44:07Rentre chez toi et prends soin de toi.
00:44:09D'accord. Au revoir. Au revoir.
00:44:11D'accord. Au revoir. Au revoir.
00:44:13Au revoir.
00:44:14Le temps passe.
00:44:15Cela fait maintenant plus de huit mois que le soulèvement a commencé.
00:44:28Nous espérions la chute rapide du régime, mais nous comprenons désormais qu'il faudra tenir sur la durée, alors même que le quotidien est chaque jour plus insupportable en Iran.
00:44:53Entre les sanctions économiques internationales et nos dirigeants corrompus qui s'accaparent de quelques richesses qu'il nous reste, la population s'enfonce dans la pauvreté.
00:45:09Sous-titrage Société Radio-Canada
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00:45:38Somme membres de la misère, ces affiches qui fleurissent dans les grandes vides iraniennes proposant des organes contre monnaies sonantes et trébuchantes.
00:45:47Quand je travaille, je ne gagne jamais assez.
00:46:04Parfois, je cumule deux boulots.
00:46:08Mais tout ce que je gagne part dans le loyer ou dans la nourriture.
00:46:13Un jour, j'ai fait des recherches sur Internet pour savoir
00:46:16comment les gens devenaient riches.
00:46:20Et je suis tombé sur une annonce pour vendre son rein.
00:46:29On m'appelle Sina.
00:46:34Je vis seul.
00:46:36Ma mère n'en a rien à faire de moi.
00:46:38Elle dit que je ne suis pas son enfant.
00:46:41Et mon père est un drogué.
00:46:42Il ne s'intéresse qu'à lui-même.
00:46:46J'ai toujours voulu être magicien.
00:46:56Je m'imaginais qu'en devenant magicien, je pourrais jouer dans des films.
00:47:00Comme toutes ces stars qui ont des maisons et des voitures
00:47:03et qui peuvent aider les pauvres.
00:47:04Si je parviens à vendre mon rein, je n'aurai plus besoin d'emprunter.
00:47:13Ça me fera un peu d'argent pour mon avenir.
00:47:15Allo ?
00:47:36Bonjour.
00:47:38Désolé de vous déranger.
00:47:39J'ai vu votre annonce pour un rein.
00:47:41Est-il encore disponible ?
00:47:45Oui, en effet.
00:47:47Je souhaiterais l'acheter pour 15 500 euros.
00:47:49Si vous êtes d'accord, bien sûr.
00:47:52Pour combien ?
00:47:5415 500 euros.
00:47:56En liquide.
00:47:56Ça vaut plus que ça en ce moment.
00:48:02Mon rein est en bonne santé.
00:48:05Je ne bois pas d'alcool.
00:48:06Je ne fume pas.
00:48:08Il est simple.
00:48:10Si vous êtes d'accord, pour 15 500 euros, enregistrez mon numéro.
00:48:13Rappelez-moi pour qu'on règle ça et que je vous remette l'argent.
00:48:20Non, 15 500, c'est trop peu.
00:48:23Pas de problème.
00:48:24Bonne continuation.
00:48:25Rappelez-moi si vous changez d'avis.
00:48:27Bonne journée.
00:48:29Bonne journée.
00:48:32Qui vendrait un rein pour 15 500 euros ?
00:48:35Ça n'a aucun sens.
00:48:36Qu'est-ce que je vais faire, mon Dieu ?
00:48:4215 500 euros, ce n'est pas assez.
00:48:44J'ai besoin de beaucoup plus.
00:48:47Tu préfères donc avoir l'argent avec un corps handicapé ?
00:48:51Bien sûr.
00:48:53Je préfère vivre en paix pendant deux semaines ou un mois
00:48:56plutôt que de vivre dans le besoin tous les jours.
00:49:01C'est terrible, cette souffrance au quotidien.
00:49:03La crainte de ne pas avoir assez d'argent pour acheter du pain,
00:49:07de ne pas vivre correctement.
00:49:26Avec la répression et la surveillance toujours plus grandes,
00:49:30les manifestations se font plus rares.
00:49:33Mais une nouvelle forme de résistance se met en place.
00:49:38Peut-être moins spectaculaire,
00:49:40mais tout aussi courageuse et déterminée.
00:49:42La jeune peintre Golbahar délaisse régulièrement ses pinceaux
00:50:07pour tenter d'entretenir la flamme de l'espérance.
00:50:11Si j'écris ces petits messages,
00:50:15c'est parce qu'en ce moment,
00:50:18les Iraniens portent un fardeau de tristesse
00:50:20et de colère,
00:50:25trop lourd pour leurs épaules.
00:50:26Avec ça, je veux rappeler que nous devons garder espoir.
00:50:36Parfois, le quotidien est tellement dur.
00:50:40Mais le fait de se souvenir que nous sommes nombreux,
00:50:44que nous sommes là les uns pour les autres,
00:50:47ça apaise nos souffrances
00:50:51et les rends supportables.
00:50:58Une initiative qui peut paraître anodine vue d'Occident,
00:51:03mais qui pourrait lui coûter au minimum
00:51:04de longues années de prison.
00:51:06Après plusieurs semaines de recherches vaines,
00:51:14la mère de KV, le chauffeur de taxi,
00:51:17se raccroche désormais à tous les petits signes d'espoir.
00:51:23Là, je vais dans un marché.
00:51:25Il s'appelle le marché du diable.
00:51:28On m'a dit que je pouvais y trouver des pigeons blancs.
00:51:33C'est ce que je cherche maintenant,
00:51:34un pigeon blanc.
00:51:36Je le relâcherai,
00:51:40dans l'espoir que mon fils soit libéré aussi.
00:51:51Donne-lui l'argent.
00:51:54Combien ça fait ?
00:51:5540 tomes.
00:51:58Merci.
00:51:59Merci.
00:52:00Merci.
00:52:01Merci.
00:52:02Merci.
00:52:03Merci.
00:52:04Merci.
00:52:05Merci.
00:52:06Merci.
00:52:08Merci.
00:52:09Merci.
00:52:10Merci.
00:52:11Merci.
00:52:12Merci.
00:52:13Merci.
00:52:14Merci.
00:52:15Merci.
00:52:16Merci.
00:52:17Merci.
00:52:18Merci.
00:52:19Merci.
00:52:20Merci.
00:52:21Merci.
00:52:22Merci.
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00:52:24Merci.
00:52:25Merci.
00:52:26Merci.
00:52:27Merci.
00:52:28Merci.
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00:52:34Merci.
00:52:35Merci.
00:52:36Merci.
00:52:37Merci.
00:52:38Merci.
00:52:40Merci.
00:52:41Merci.
00:52:43Merci.
00:52:44Nous avons beaucoup d'espoir et je suis certaine que notre révolution finira par l'emporter.
00:52:48Quant à Mitran et Orash, ils défilent au pouvoir en vivant leur histoire d'amour au grand jour.
00:52:59À la télé, les religieux disent que si nous subissons une grande sécheresse,
00:53:08c'est parce qu'on ne respecte pas l'obligation de porter le hijab,
00:53:12que cela met Dieu en colère.
00:53:14Mais depuis que les femmes enlèvent leur voile,
00:53:19il pleut bien plus souvent.
00:53:26Cette année, il a vraiment beaucoup plu ici.
00:53:29À tel point qu'il y a maintenant une rivière qui traverse notre ville.
00:53:33Arash et moi avons décidé de nous y promener.
00:53:37J'avais dit à Arash que je voulais y aller sans voile.
00:53:45C'est vraiment des super moments.
00:53:47Mais en même temps, j'ai toujours peur qu'il se passe quelque chose.
00:53:53À tout instant, la police peut m'arrêter parce que je ne porte pas le voile.
00:53:59Ou bien un gardien de la révolution peut m'abattre, de loin.
00:54:10Mais enlever mon voile et marcher tête nue me permet de me sentir libre.
00:54:14Surtout aux côtés de mon petit ami.
00:54:25Et c'est aussi pour manifester publiquement mon opposition au régime.
00:54:28Je suis allée au tribunal ce matin.
00:54:44Ils m'ont dit que la lettre pour la libération de KV avait été délivrée.
00:54:48Mais ils ne me l'ont pas donnée.
00:54:50Depuis, j'attends ici.
00:54:51Mais il n'est toujours pas sorti.
00:54:53Je suis tellement inquiète.
00:54:54Oh, le voilà.
00:55:09Il est là.
00:55:15C'est lui.
00:55:15Bonjour, mon fils.
00:55:28Bonjour, maman.
00:55:49Comment vas-tu, mon chéri ? Mon bébé ?
00:55:51Ils vont nous tomber dessus si on reste ici.
00:55:53Tu m'avais promis de faire attention.
00:56:16J'ai fait attention, maman.
00:56:18J'y suis pour rien.
00:56:19Tu n'as pas idée de ce que j'ai vécu pendant tout ce temps.
00:56:25C'est ma voiture.
00:56:26Je savais que tu serais content de la voir.
00:56:28Alors je suis venue avec.
00:56:37Je suis tellement anxieuse.
00:56:39C'est mieux si c'est toi qui conduis.
00:56:40Qu'avec, qu'est-ce que c'est ?
00:56:53C'est une marque de torture ?
00:56:58Non, non.
00:57:00C'est plus comme avant.
00:57:01Ils ne frappent pas.
00:57:02Ils essayent de te briser mentalement.
00:57:05Ils ne t'ont pas torturé ?
00:57:06Ils te torturent psychologiquement.
00:57:08C'est pire que de te battre.
00:57:11Ça me brise le cœur.
00:57:12J'ai été placé à l'isolement pendant 40 jours.
00:57:15Je ne savais pas où j'étais.
00:57:19Je ne pouvais pas savoir si on était le jour ou la nuit,
00:57:22ni quelle heure il était.
00:57:24Il n'y avait personne.
00:57:27Et puis quelqu'un est venu me parler.
00:57:29Je ne savais pas si je pouvais le croire.
00:57:31Il a dit qu'il était juge
00:57:33et que j'avais été condamné à 20 ans de prison.
00:57:36Quelle horreur.
00:57:39Quand ils m'ont emmené en prison,
00:57:41je pensais que j'allais me retrouver
00:57:42au milieu de meurtriers et de criminels.
00:57:46Mais pas du tout.
00:57:49Tous des intellectuels.
00:57:53Toutes les personnes sènent d'esprit
00:57:54qui réfléchissent un peu.
00:57:57Tous sont enfermés là-bas.
00:57:58Ils ont tous été emprisonnés.
00:58:06C'est une université de haut niveau,
00:58:08à l'intérieur de la prison.
00:58:14Dieu merci, tu es libre, KV.
00:58:17Dieu merci.
00:58:19Sois plus prudent à partir de maintenant.
00:58:21S'il te plaît, nous sommes sous surveillance.
00:58:23Je t'en supplie, j'en peux plus.
00:58:25Il faudra bien qu'ils finissent par dégager un jour.
00:58:29Tu te feras tuer.
00:58:31Au moindre faux pas,
00:58:33ils ne te louperont pas.
00:58:35Tu dois faire attention.
00:58:37Si quelque chose se passe,
00:58:39je manifesterai à nouveau.
00:58:41Jusqu'à ce que ces salauds soient partis.
00:58:43Fais attention.
00:58:44Tu n'auras pas toujours la chance
00:58:45de t'en sortir vivant.
00:58:46Voilà maintenant plus de 18 mois
00:59:08que je parcours l'Iran
00:59:09pour documenter le soulèvement
00:59:11femme-vie-liberté.
00:59:12À plusieurs reprises,
00:59:15j'ai échappé de justesse
00:59:16à une arrestation.
00:59:18Mais je sens que l'étau se resserre.
00:59:21La police me convoque régulièrement
00:59:23au commissariat.
00:59:25Interroge mes proches
00:59:25sur mes allées et venues
00:59:27et mon travail.
00:59:29Il est temps pour moi de partir.
00:59:30Une dernière fois,
00:59:40je m'imprègne de ces paysages,
00:59:43de ces odeurs
00:59:43qui ont bercé toute ma vie.
00:59:50Je ne sais pas ce qui m'attend
00:59:51de l'autre côté de la frontière.
00:59:54Mais une chose est certaine.
00:59:56Dès la chute de la République islamique,
00:59:58je serai de retour
01:00:00dans mon pays.
01:00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
01:00:03Sous-titrage Société Radio-Canada
01:00:33...
01:01:03Iran,
01:01:21les visages de la colère,
01:01:23documentaire réalisé par Virginie Plot
01:01:25et Sheref Afkari.
01:01:27Ce dernier, vous l'avez compris,
01:01:29a entièrement tourné ce film
01:01:30clandestinement pour rendre compte
01:01:32au plus près du soulèvement
01:01:34femme-vie-liberté
01:01:35qui a durablement secoué le pays.
01:01:38Et maintenant,
01:01:39quelles conséquences
01:01:40l'affrontement récent avec Israël
01:01:42va-t-il avoir en Iran ?
01:01:44Nous allons nous poser la question
01:01:45avec nos deux invités présents aujourd'hui
01:01:47sur ce plateau de débat d'oc.
01:01:49Farid Vaid est tout d'abord avec nous.
01:01:51Bienvenue à vous.
01:01:52Vous êtes politiste,
01:01:54co-directeur de l'Observatoire
01:01:55de l'Afrique du Nord
01:01:56et du Moyen-Orient
01:01:57à la fondation Jean Jaurès
01:01:58et vous êtes l'un des co-auteurs
01:02:00de Femmes, Vie, Liberté.
01:02:01C'est un roman graphique collectif
01:02:03dirigé par Marjane Satrapi
01:02:06et publié aux éditions
01:02:08L'Iconoclaste.
01:02:09Également avec nous,
01:02:10Azadekian.
01:02:11Bienvenue à vous,
01:02:12Azadekian.
01:02:12Vous êtes sociologue,
01:02:13professeur à l'université
01:02:14de Paris-Cité,
01:02:16spécialiste de l'Iran contemporain.
01:02:18Vous êtes l'auteur
01:02:19de Femmes et pouvoirs en islam,
01:02:21un ouvrage disponible
01:02:22aux éditions Michelon.
01:02:24On va tout de suite passer une carte
01:02:26pour resituer rapidement
01:02:27la place de l'Iran
01:02:29au Moyen-Orient.
01:02:30La République islamique d'Iran,
01:02:32plus précisément,
01:02:33bien entendu,
01:02:33née en 1979
01:02:36avec ses quelques 90 millions
01:02:39d'habitants
01:02:40et 60% de la population iranienne,
01:02:43on y reviendra peut-être tout à l'heure,
01:02:45vit aujourd'hui sous le seuil
01:02:46de pauvreté ou juste au-dessus.
01:02:48Et c'est un élément important
01:02:50pour comprendre ce qu'est aujourd'hui
01:02:51la société iranienne.
01:02:55Vous disiez,
01:02:56à l'occasion du conflit
01:02:57qui a eu lieu sur place,
01:02:59rappelons que ce conflit
01:03:00a débuté dans la nuit
01:03:01du 12 au 13 juin dernier
01:03:03avec des frappes aériennes
01:03:05provoquées par Israël.
01:03:07Ce conflit a duré 12 jours sur place
01:03:09et durant ce conflit,
01:03:11vous disiez,
01:03:12le pire scénario
01:03:13serait le maintien
01:03:14d'un pouvoir affaibli
01:03:16qui se vengerait sur son peuple
01:03:18tandis que l'économie
01:03:20plongerait au plus bas.
01:03:22Nous y sommes aujourd'hui en Iran ?
01:03:24Alors c'est le pire scénario
01:03:25dans les scénarios disons probables
01:03:27et beaucoup d'Iraniens
01:03:28avaient peur dès le début
01:03:29en fait de cette situation
01:03:30en disant que les Israéliens
01:03:32commencent, on va dire,
01:03:34un pari dangereux
01:03:35et si la finalité de cette opération
01:03:38n'est pas ce qu'ils espèrent obtenir,
01:03:42c'est les Iraniens,
01:03:43c'est la population iranienne
01:03:43qui va en payer le prix.
01:03:44Ce n'est pas l'armée israélienne,
01:03:45ce n'est pas les États-Unis.
01:03:46Est-ce qu'elle en paye déjà le prix
01:03:47au moment où nous nous parlons aujourd'hui ?
01:03:48Bien sûr.
01:03:49On parle de plus de 700 arrestations
01:03:51dans le pays.
01:03:51La pression va être sanglante.
01:03:53Le régime iranien, encore une fois,
01:03:54a défaut de pouvoir faire la guerre
01:03:56aux Israéliens,
01:03:57va faire la guerre
01:03:58à la population iranienne,
01:03:59ce qu'elle a toujours fait.
01:04:00Donc ça va être
01:04:01des centaines d'arrestations,
01:04:02ça va être des exécutions
01:04:03dans les prisons,
01:04:04ça va être des transferts
01:04:05de prisonniers politiques
01:04:06et beaucoup de militants politiques
01:04:08en Iran vont être accusés
01:04:09d'être des espions israéliens,
01:04:11de collaboration
01:04:12avec un ennemi extérieur.
01:04:13C'est déjà le cas.
01:04:14C'est déjà le cas,
01:04:15mais ça va être de pire en pire.
01:04:16La situation,
01:04:17c'est de plus en plus difficile
01:04:18pour la population iranienne.
01:04:20Il faut aussi parler
01:04:20de l'économie.
01:04:22On a dit que 60% des Iraniens
01:04:23vivent sous le seuil de pauvreté.
01:04:25On ne voit aucune porte de sortie
01:04:26de cette crise économique.
01:04:28Donald Trump ne va...
01:04:30Pourquoi il enlèverait
01:04:30les sanctions économiques
01:04:32maintenant que le régime
01:04:32est fortement affaibli ?
01:04:35Donc c'est ce qu'on a vu
01:04:35aussi dans le documentaire.
01:04:36Finalement,
01:04:37il y a beaucoup de désespoir.
01:04:38Alors, il y a de l'espoir,
01:04:39on va revenir,
01:04:40il y a aussi de la lumière,
01:04:41il y a aussi des raisons
01:04:42d'être confiants
01:04:43pour l'avenir de l'Iran.
01:04:43Mais c'est vrai
01:04:44que dans un avenir proche,
01:04:46dans l'immédiat,
01:04:47la situation économique,
01:04:48sécuritaire, politique,
01:04:49tout semble devenir
01:04:50de plus en plus difficile
01:04:52pour les Iraniens.
01:04:53Parmi les chiffres
01:04:53dont nous disposons,
01:04:55alors ça varie
01:04:55selon les sources,
01:04:56mais environ 70%
01:04:58de la population iranienne
01:05:00ne soutiendrait pas
01:05:01aujourd'hui le régime.
01:05:02cette population
01:05:04dite, on va dire,
01:05:05populaire,
01:05:06celle qui justement
01:05:07vit en deçà
01:05:09du seuil de pauvreté.
01:05:13Les personnes plus éduquées
01:05:14également ne font plus
01:05:15confiance à ce régime.
01:05:17Ce sont les chiffres
01:05:18dont vous disposez
01:05:19aujourd'hui
01:05:19concernant ce soutien
01:05:20de la population iranienne
01:05:22au régime actuel en Iran.
01:05:24C'est très difficile
01:05:25de donner un chiffre précis,
01:05:26mais ce qui est sûr,
01:05:27les tendances,
01:05:28on peut les voir,
01:05:28les analyser.
01:05:29Une majorité écrasante
01:05:31des Iraniens aujourd'hui
01:05:31souhaite un changement
01:05:32de régime,
01:05:33ils souhaitent la séparation
01:05:34de la religion
01:05:35et de la politique
01:05:35parce que pour beaucoup
01:05:36d'Iraniens,
01:05:37ils considèrent que
01:05:38c'est l'islam politique,
01:05:39c'est la théorie
01:05:40du Valéa Teferi
01:05:40qui cause finalement
01:05:41tous ces problèmes,
01:05:42qui est à la racine
01:05:43des problèmes géopolitiques,
01:05:45internationaux ou économiques.
01:05:47Donc une grande majorité,
01:05:48ce n'est pas vraiment
01:05:48une question de villes
01:05:50ou de campagnes.
01:05:51Déjà, la plupart des Iraniens
01:05:52vivent dans des villes,
01:05:53donc une majorité
01:05:53très importante des Iraniens
01:05:55sont dans des grandes villes.
01:05:57Et de l'autre côté,
01:05:58ce n'est même pas une question,
01:05:58si vous voulez,
01:05:59de croyances religieuses.
01:06:01Le régime est dysfonctionnel
01:06:02de toute façon.
01:06:02La crise économique
01:06:03touche tout le monde.
01:06:05Donc dans ceux
01:06:05qui soutiennent toujours
01:06:07le régime,
01:06:07je mettrais deux catégories.
01:06:09Alors oui,
01:06:09il y a une toute petite minorité
01:06:10de partisans fanatiques
01:06:12qui soutiennent le régime
01:06:12pour des raisons idéologiques,
01:06:13mais ils sont très peu.
01:06:15Et ceux qui soutiennent
01:06:16le régime pour des raisons
01:06:17économiques,
01:06:17donc les oligarques
01:06:18et proches des gardiens
01:06:19de la révolution
01:06:19qui sont ceux
01:06:20qui aujourd'hui
01:06:21contrôlent vraiment
01:06:22le pouvoir en Iran.
01:06:23Il faut arrêter de dire
01:06:23le régime des Mola.
01:06:24Moi, je dirais plutôt
01:06:25maintenant qu'on est dans
01:06:25le régime des gardiens
01:06:26des oligarques.
01:06:27Alors, nous allons y revenir
01:06:29sur ces fameux gardiens
01:06:30de la révolution.
01:06:32Vous aussi,
01:06:32vous vous êtes exprimé
01:06:33durant ce conflit.
01:06:36Tout le monde s'interroge.
01:06:37Va-t-il y avoir
01:06:38une alternative politique
01:06:40possible
01:06:40qui viendrait
01:06:41de l'extérieur
01:06:42ou de l'intérieur ?
01:06:43Et sur ce sujet,
01:06:45vous estimez
01:06:46qu'il n'y a pas
01:06:46d'alternative crédit
01:06:47pour l'instant
01:06:48au régime de Téhéran.
01:06:49La chute du régime,
01:06:51avez-vous dit,
01:06:51aurait provoqué
01:06:52un chaos généralisé ?
01:06:55Expliquez-nous.
01:06:56Écoutez,
01:06:56parce que je pense
01:06:58qu'en Iran,
01:06:59nous avions eu
01:07:00une société civile
01:07:01qui était en train
01:07:02de monter en puissance
01:07:03malgré la répression
01:07:05du mouvement
01:07:05Femmes,
01:07:06Vie, Liberté.
01:07:07C'est-à-dire que
01:07:08les étudiants,
01:07:09les employés,
01:07:10les femmes,
01:07:11les féministes
01:07:12étaient en train
01:07:12de se restructurer
01:07:13et remonter en puissance,
01:07:16avoir des revendications.
01:07:17Ce mouvement,
01:07:17on oublie souvent,
01:07:18a eu des acquis
01:07:19nombreux.
01:07:20Et donc,
01:07:22avec les bombardements
01:07:23israéliens
01:07:25contre l'Iran
01:07:25et la guerre
01:07:26de 12 jours.
01:07:27Vous diriez
01:07:27que ce mouvement
01:07:28a infusé
01:07:29dans la société iranienne
01:07:31ou une partie
01:07:31de la société iranienne ?
01:07:32Absolument.
01:07:33À cela s'ajoute
01:07:34le fait qu'un certain
01:07:35nombre de minorités
01:07:36ethniques et religieuses,
01:07:37surtout les Kurdes,
01:07:38surtout les Balouches,
01:07:39aussi faisaient partie,
01:07:41et les Turcs aussi
01:07:41faisaient partie
01:07:42de ce mouvement.
01:07:44Et il y a,
01:07:45par exemple,
01:07:45une définition
01:07:46de qui est
01:07:47iranien,
01:07:48iranienne
01:07:49s'est posée
01:07:50pour la première fois
01:07:51depuis 1906,
01:07:52depuis la révolution
01:07:53constitutionnelle.
01:07:54Et donc,
01:07:55il y a eu une solidarité
01:07:56vraiment très intéressante
01:07:57et importante.
01:07:59Ce que je veux dire
01:08:00par ce que j'ai dit,
01:08:01c'est qu'à l'heure actuelle,
01:08:02avec les bombardements,
01:08:03avec la guerre,
01:08:04tout ce qu'on sait
01:08:05de l'Iran,
01:08:05c'est que cette société civile
01:08:07est très affaiblie.
01:08:08Il y a de plus en plus
01:08:09d'arrestations.
01:08:10Vous l'avez dit,
01:08:11700 personnes
01:08:12ont été arrêtées
01:08:12très récemment.
01:08:13Il y a beaucoup
01:08:14de prisonniers,
01:08:15prisonnières politiques
01:08:16qui avaient été,
01:08:16en grand nombre d'ailleurs,
01:08:18arrêtées pendant
01:08:19le mouvement
01:08:19Faville-Liberté
01:08:20qui dirigeaient
01:08:21des syndicats autonomes,
01:08:23etc.,
01:08:24qui sont toujours
01:08:24en prison.
01:08:25Donc,
01:08:26une société civile
01:08:26qui a été affaiblie
01:08:27du fait de ces bombardements,
01:08:29un régime
01:08:30qui a été déjà affaibli
01:08:31des suites
01:08:32aux trois mouvements sociaux
01:08:33de 2018-2019
01:08:35qui étaient des mouvements populaires,
01:08:362022,
01:08:37mouvement Faville-Liberté,
01:08:38et qui aujourd'hui,
01:08:39du fait de ces bombardements
01:08:41et de cette guerre,
01:08:42encore davantage affaiblie.
01:08:43Donc,
01:08:43vous avez une société civile
01:08:44affaiblie,
01:08:45vous avez un État
01:08:46affaibli également.
01:08:49Au milieu,
01:08:49vous avez,
01:08:50comme ça a été dit,
01:08:52de plus en plus
01:08:52la montée en puissance
01:08:53des gardiens
01:08:54de la révolution
01:08:54qui décident aujourd'hui
01:08:56à la fois pour les missiles
01:08:58et pour le nucléaire,
01:09:01etc.,
01:09:01et qui sont en train
01:09:03d'accentuer,
01:09:05je dirais,
01:09:05la répression déjà existante.
01:09:07Il y a une lutte de pouvoir
01:09:09au sein du pouvoir iranien,
01:09:10il faut le dire.
01:09:10Vous avez des modérés
01:09:12qui disent aujourd'hui,
01:09:13y compris les vice-présidents
01:09:15et le président aussi,
01:09:17par exemple,
01:09:18qui disent aujourd'hui,
01:09:19il faut faire
01:09:19une réconciliation nationale,
01:09:21il faut arrêter
01:09:22de taper sur la société civile.
01:09:25Il y a beaucoup
01:09:26de nos opposants
01:09:27tant à l'extérieur de l'Iran
01:09:28qu'à l'intérieur
01:09:30qui ont été
01:09:31contre la guerre imposée,
01:09:33etc.
01:09:33Donc,
01:09:34faisons quelque chose
01:09:35avec eux
01:09:35et vous avez une minorité
01:09:36de très ultra
01:09:38qui disent exactement
01:09:40le contraire.
01:09:41Alors,
01:09:41qui aujourd'hui
01:09:42dirige l'Iran ?
01:09:43Malheureusement,
01:09:44de ce qu'on entend,
01:09:45c'est surtout
01:09:46à l'heure actuelle,
01:09:47comme on l'a dit,
01:09:48Khamenei qui est sorti
01:09:50de sa cachette
01:09:51pour parler
01:09:52et dire des choses
01:09:54qui ne vont pas
01:09:55plus être.
01:09:55On ne l'a pas encore
01:09:56vu en public
01:09:57au moment où nous nous parlons.
01:09:58Disons qu'il a fait
01:09:59une intervention,
01:10:00pas en public,
01:10:01mais enregistrée.
01:10:02Il n'est pas sorti
01:10:03de sa cachette
01:10:04et ce qu'il a dit,
01:10:06c'était effectivement,
01:10:07il n'a pas parlé
01:10:07de nucléaire,
01:10:08il n'a pas parlé
01:10:09de grand-chose,
01:10:10mais sauf que
01:10:11ce qu'il a dit
01:10:12en tout cas
01:10:12n'allait pas
01:10:13dans le bon sens.
01:10:13Donc, en fait,
01:10:14à l'heure actuelle,
01:10:16et d'ailleurs,
01:10:17je pense que le président Macron
01:10:18est de cet avis aussi
01:10:20pour une fois,
01:10:21je partage son avis,
01:10:22à l'heure actuelle,
01:10:23la chute du régime
01:10:24aujourd'hui
01:10:24ne va pas nous emmener
01:10:26vers la démocratie,
01:10:28vers, par exemple,
01:10:29la liberté, etc.
01:10:30Mais le chaos,
01:10:32il faut voir
01:10:32où est l'Iran,
01:10:33il faut voir aussi
01:10:34les influences étrangères
01:10:37aussi qui s'exercent
01:10:38sur la société.
01:10:38Alors, à propos des influences
01:10:39étrangères, peut-être,
01:10:40parce que là,
01:10:40on a évoqué
01:10:41l'état de la politique intérieure
01:10:43à la sortie
01:10:44de ces différents mouvements
01:10:45que vous avez cités,
01:10:46notamment Femmes vues Libertés
01:10:47qui était très bien illustré
01:10:48dans ce documentaire.
01:10:51À l'extérieur,
01:10:53y a-t-il des solutions,
01:10:55des alternatives
01:10:56qui viendraient
01:10:57de l'extérieur
01:10:57possibles ?
01:10:59On pense bien évidemment
01:11:00à Reza Palavi
01:11:01qui n'est autre
01:11:02que le fils du Shah d'Iran
01:11:03qui s'est exprimé
01:11:04d'ailleurs sur le réseau X
01:11:06durant ce conflit
01:11:09pour dire
01:11:09la République islamique
01:11:10est proche de la fin
01:11:11et est en voie
01:11:12d'effondrement.
01:11:14Lui souhaitait
01:11:14l'effondrement du régime.
01:11:16On aurait pu penser aussi
01:11:17au Moudjahdine du peuple.
01:11:18Pèse-t-il encore quelque chose
01:11:20à l'extérieur
01:11:20des frontières iraniennes ?
01:11:22Écoutez, pour ma part,
01:11:23je pense que Reza Palavi
01:11:24effectivement pendant
01:11:24le mouvement Femmes vues Libertés
01:11:26a construit une coalition
01:11:27aux États-Unis
01:11:28à essayer de réunir
01:11:30un certain nombre
01:11:30d'opposants
01:11:31au régime islamique d'Iran.
01:11:32À l'époque,
01:11:33il a obtenu
01:11:33une certaine légitimité
01:11:34parmi un pourcentage
01:11:36dans la société iranienne,
01:11:39d'autant qu'il est
01:11:39le fils du Shah d'Iran
01:11:40et que le régime islamique
01:11:42d'Iran est tellement décrié,
01:11:43tellement détesté
01:11:44par la majorité écrasante
01:11:46de la population
01:11:46qu'à un moment,
01:11:48il y a eu l'espoir
01:11:49de voir Reza Palavi
01:11:51revenir en Iran.
01:11:53Alors, seulement maintenant,
01:11:54étant donné qu'il a été
01:11:55soutenu par Netanyahou,
01:11:57il a soutenu
01:11:58le bombardement
01:11:59de son pays.
01:12:02Il s'est rendu en Israël
01:12:03en 2023, d'ailleurs.
01:12:05Il est allé en Israël
01:12:05en 2023,
01:12:06alors que son pays
01:12:07était bombardé
01:12:08et que les civils
01:12:09iraniens étaient tués.
01:12:10Il a soutenu
01:12:11les bombardements.
01:12:12À ma connaissance,
01:12:13il a perdu sa légitimité.
01:12:15Quant aux Moudjahidines,
01:12:17ils ont effectivement
01:12:18collaboré avec le régime
01:12:19de Saddam Hussein
01:12:20pendant la guerre Iran-Irak.
01:12:2180, 88 ?
01:12:2288, effectivement.
01:12:24Et donc,
01:12:24ils n'ont pas encore
01:12:25été pardonnés
01:12:26par les Iraniens
01:12:27qui disent
01:12:28mais comment peut-on
01:12:28envahir son pays ?
01:12:29La population iranienne
01:12:29n'a pas oublié.
01:12:30La population iranienne
01:12:31vraiment n'a pas oublié
01:12:32ce qu'ont fait
01:12:33les Moudjahidines
01:12:34et n'oubliera pas
01:12:35ce que Reza Palavi a fait,
01:12:36c'est-à-dire,
01:12:37à mon avis,
01:12:38bon, bien sûr,
01:12:39on n'est pas en Iran,
01:12:40on n'est pas en train
01:12:40de faire des sondages,
01:12:41mais on est sur
01:12:42les réseaux sociaux.
01:12:43Moi, je suis en contact
01:12:44aussi avec une partie
01:12:45quand même des Iraniens
01:12:46qui détestent le régime,
01:12:48je le souligne encore,
01:12:51mais n'acceptent pas
01:12:52que l'alternative prochaine
01:12:53soit mise en place
01:12:55par une invasion étrangère.
01:12:57Ils regardent l'Irak,
01:12:58ils regardent
01:12:59tous les pays alentours
01:13:01et effectivement,
01:13:02eux,
01:13:02ils revendiquaient
01:13:03la laïcité,
01:13:04la démocratie,
01:13:05la liberté,
01:13:06égalité en femme.
01:13:07Ce n'est pas
01:13:07Netanyahou
01:13:08qui va nous placer
01:13:10un régime
01:13:11en nous apportant
01:13:12tout ça.
01:13:12Les gardiens
01:13:14de la révolution,
01:13:15vous en avez parlé
01:13:16tous les deux
01:13:17à l'instant,
01:13:18c'est un État
01:13:19dans l'État,
01:13:19les gardiens
01:13:20de la révolution.
01:13:22Ils dépendent
01:13:22directement
01:13:23du guide suprême,
01:13:25comme en aïe,
01:13:26aujourd'hui.
01:13:29C'est eux
01:13:29qui assurent
01:13:30la répression
01:13:31aujourd'hui,
01:13:32qui vont faire en sorte
01:13:33de garder
01:13:34le régime
01:13:35entre leurs mains,
01:13:35entre les mains
01:13:36de ce pouvoir.
01:13:37Je crois que c'est
01:13:38de l'ordre
01:13:38de 125 000
01:13:39personnes
01:13:41ce corps d'armée,
01:13:43on peut l'appeler
01:13:44comme ça.
01:13:45Ce sont eux
01:13:45qui font l'appui
01:13:46et le beau temps
01:13:47aujourd'hui
01:13:47dans ce régime iranien.
01:13:49Ce sont eux
01:13:49aussi peut-être
01:13:50qui constituent
01:13:51l'oligarchie
01:13:52dont on parle beaucoup
01:13:53lorsqu'on parle d'Iran
01:13:54aujourd'hui.
01:13:55Ils les tiennent
01:13:55à la fois
01:13:56sur le terrain
01:13:56politique
01:13:57et économique.
01:13:58Déjà,
01:13:59tout est dans leur nom.
01:14:00C'est les gardiens
01:14:00de la révolution islamique.
01:14:02Vous ne trouvez pas
01:14:03le mot Iran
01:14:03dans le nom
01:14:04de cette institution,
01:14:05ce qui est quand même
01:14:06très révélateur.
01:14:07Pour refaire un peu
01:14:08d'histoire,
01:14:08cette organisation
01:14:09a été créée
01:14:10après la révolution islamique
01:14:11puisque l'Ayatollah Khomeini
01:14:13à l'époque
01:14:13ne faisait pas confiance
01:14:14à l'armée régulière
01:14:15qui était constituée
01:14:16par le Shah d'Iran,
01:14:17donc l'armée impériale
01:14:18d'Iran.
01:14:19Vu que Saddam
01:14:19avait attaqué,
01:14:20ils avaient quand même
01:14:20besoin d'un corps d'armée.
01:14:22Les gardiens étaient formés
01:14:23un peu avant la guerre
01:14:24lancée par l'Irak.
01:14:26mais ils ont gagné
01:14:27au fil et à mesure
01:14:28des années,
01:14:28notamment par
01:14:29l'Ayatollah Khomeini,
01:14:30cette stratégie aussi beaucoup,
01:14:32ils ont gagné
01:14:32beaucoup de pouvoirs,
01:14:33pas seulement militaires,
01:14:34parce que c'est des militaires,
01:14:35ils ont une armée de l'air,
01:14:36armée de terre,
01:14:37une armée aussi
01:14:38dans le golfe persique,
01:14:40mais ils ont aussi
01:14:41beaucoup gagné
01:14:41de poids économique.
01:14:42Donc en fait,
01:14:43les gros holdings
01:14:44en Iran,
01:14:45ce sont les gardiens
01:14:46qui les gèrent,
01:14:47les projets de construction
01:14:48à Teheran,
01:14:49dans les grandes villes,
01:14:50les routes,
01:14:50ils sont partout.
01:14:51Ils sont partout,
01:14:52c'est devenu,
01:14:53limite on peut dire,
01:14:54une mafia,
01:14:54un peu à la russe.
01:14:56Le régime iranien,
01:14:56aujourd'hui,
01:14:57dans certains éléments,
01:14:58le terme oligarchie,
01:14:59parfois,
01:14:59sont beaucoup à l'oligarchie.
01:15:01Donc en fait,
01:15:01ceux aujourd'hui en Iran
01:15:02qui détiennent
01:15:03les très grandes fortunes,
01:15:05on parle de plusieurs milliards
01:15:06de dollars,
01:15:07ce sont soit des gardiens,
01:15:08soit des gens
01:15:09qui sont proches des gardiens.
01:15:10En tout cas,
01:15:10c'est impossible
01:15:11d'avoir ce type de fortune
01:15:12en Iran
01:15:12en n'ayant pas de bonne relation
01:15:14avec la guerre de la révolution.
01:15:15Donc aujourd'hui,
01:15:16que ce soit sur le plan économique,
01:15:17sur le plan de la répression,
01:15:19sur le plan militaire,
01:15:20c'est les gardiens,
01:15:21effectivement,
01:15:22qui ont le dernier mot.
01:15:22Alors oui,
01:15:23le guide a été ébranlé
01:15:25par ce conflit ou pas ?
01:15:26Parce que le numéro 1
01:15:26de gardien de la révolution
01:15:28est tombé
01:15:29lors des premières frappes israéliennes.
01:15:32Il a été vite remplacé.
01:15:33Symboliquement,
01:15:33c'était important,
01:15:34j'imagine.
01:15:36Évidemment,
01:15:36si on imagine
01:15:37que les Israéliens
01:15:37ont frappé chirurgicalement
01:15:40de ce point de vue-là,
01:15:42ce n'est pas pour rien.
01:15:43C'est pour toucher au cœur
01:15:43ce régime
01:15:44et ces fameux gardiens
01:15:45de la révolution.
01:15:46Mais ça n'a pas été le cas.
01:15:47Vous voyez bien
01:15:48qu'il a été très rapidement remplacé
01:15:50par quelqu'un d'autre.
01:15:51Alors les deux chefs
01:15:53d'état-major de l'armée
01:15:54aussi ont été remplacés.
01:15:56Et puis,
01:15:58c'est à partir de là
01:15:58que l'Iran a commencé
01:15:59à envoyer des missiles
01:16:00sur Israël.
01:16:01Ce qui montre
01:16:02que la capacité de défense
01:16:04n'a pas été,
01:16:05ou d'attaque plutôt,
01:16:06n'a pas été
01:16:06du tout touchée
01:16:07par l'assassinat
01:16:09des chefs,
01:16:11des gardiens
01:16:11de la révolution.
01:16:12Alors vous l'avez dit,
01:16:12il y a eu
01:16:12125 000,
01:16:13dont un certain nombre
01:16:14de haut-gradés,
01:16:15des commandants
01:16:16qui ont fait la guerre
01:16:16Iran-Irak.
01:16:18Et donc,
01:16:18il y a un esprit de corps,
01:16:20bien évidemment,
01:16:20entre eux.
01:16:21Ils peuvent avoir
01:16:21effectivement des problèmes
01:16:23ou des divergences
01:16:25de vues entre eux.
01:16:26Mais quand il s'agit
01:16:26du régime,
01:16:27comme ça a été dit,
01:16:28il s'agit de sauvegarder
01:16:30ce régime.
01:16:31Et là,
01:16:31c'est le cas aujourd'hui.
01:16:33Et donc,
01:16:33par tous les moyens,
01:16:34répression féroce
01:16:35des opposants,
01:16:37effectivement,
01:16:39et leur main mise
01:16:40sur la richesse.
01:16:42Qu'est-ce qui pourrait
01:16:42les ébranler,
01:16:43ces gardiens de la révolution,
01:16:44aujourd'hui ?
01:16:45Le mouvement populaire.
01:16:46Ils ont été ébranlés
01:16:47par Femme de Liberté.
01:16:48Ils ont dit,
01:16:48c'est la menace
01:16:49la plus importante
01:16:50jamais posée
01:16:52au régime islamique.
01:16:53C'est le mouvement social,
01:16:55c'est la société civile
01:16:56qui pose problème.
01:16:57C'est quand le pays
01:16:58est envahi.
01:16:59Vous savez,
01:16:59regardez un peu
01:17:00l'histoire contemporaine
01:17:01de l'Iran
01:17:01depuis les quelques
01:17:03derniers siècles.
01:17:04Eh bien,
01:17:05on constate à chaque fois
01:17:06que l'Iran a été envahi,
01:17:08la population s'est soudée,
01:17:10il y a des solidarités,
01:17:11etc.,
01:17:11pour défendre le pays,
01:17:12pas le régime.
01:17:13Le régime n'est pas
01:17:14défendu.
01:17:15Même si le régime
01:17:16peut être tenté
01:17:16de jouer sur cette fameuse
01:17:18corde nationaliste
01:17:19à laquelle peut-être
01:17:21le peuple iranien
01:17:22est encore très sensible,
01:17:23cette corde nationaliste iranienne.
01:17:25Les iraniens
01:17:26sont extrêmement patriotes.
01:17:27Ils sont très sensibles
01:17:28à l'iranité,
01:17:29à leur identité iranienne,
01:17:30à l'intégrité territoriale
01:17:31du pays.
01:17:32Et le régime
01:17:33est tellement haï
01:17:34et détesté
01:17:34qu'ils ne vont pas pouvoir,
01:17:35on va dire,
01:17:36profiter de cet épisode
01:17:38pour finalement
01:17:39rallier les gens
01:17:40derrière eux.
01:17:41Donc,
01:17:41il faut bien faire
01:17:41la différence
01:17:42entre les choses.
01:17:42Les iraniens
01:17:43arrivent très bien
01:17:43à le faire.
01:17:44Il y a une solidarité
01:17:45entre les iraniens,
01:17:46les médecins,
01:17:47les chauffeurs de bus,
01:17:48le taxi,
01:17:49il y a vraiment
01:17:49une grande solidarité
01:17:50entre les gens.
01:17:50C'est-à-dire qu'on voit
01:17:51assez bien
01:17:52dans le film
01:17:52que nous voulons.
01:17:53Tout à fait.
01:17:54Mais le régime
01:17:54est tout à fait haï
01:17:55et d'ailleurs,
01:17:56beaucoup d'Iraniens
01:17:57considèrent aujourd'hui
01:17:58que ce qui se passe,
01:17:59c'est quand même
01:18:00initialement la faute
01:18:01de l'ayatollah Khamenei,
01:18:02sa politique régionale,
01:18:03sa politique antisémite,
01:18:04anti-israélienne.
01:18:05Donc, ça ne veut pas dire
01:18:05qu'ils aiment Netanyahou.
01:18:07Mais ils disent que
01:18:07si Netanyahou est en mesure
01:18:09de nous faire ça,
01:18:10c'est à cause
01:18:10de la République islamique.
01:18:11Qu'est-ce qu'on avait
01:18:11à faire,
01:18:12de toute façon,
01:18:13dans tout ce jeu
01:18:20?
01:18:21Alors, il reste une question
01:18:22qui reste entière,
01:18:23c'est le nucléaire.
01:18:25Le nucléaire iranien,
01:18:27alors c'est vrai
01:18:28que ça a été affiché
01:18:30comme un objectif de guerre
01:18:31du côté israélien
01:18:32de détruire
01:18:33ce potentiel nucléaire,
01:18:35en tout cas,
01:18:35de l'amoindrir
01:18:36dans des proportions
01:18:37très, très importantes.
01:18:39Il y a tout de même
01:18:39400 kg d'uranium enrichi
01:18:42dont on a perdu la trace,
01:18:44semble-t-il.
01:18:45Vous l'avez retrouvé,
01:18:45la trace de cet uranium enrichi ?
01:18:47C'est le travail
01:18:49de l'agence internationale.
01:18:50C'est la moindre idée ?
01:18:51De l'énergie atomique
01:18:52et en fait,
01:18:53on s'en rend compte
01:18:53finalement après deux semaines
01:18:54que le droit international,
01:18:55c'est bien,
01:18:56que les diplomates
01:18:57font un travail sérieux,
01:18:58que d'avoir des armes
01:18:59sophistiquées,
01:19:00c'est une bonne chose,
01:19:01mais c'est encore mieux
01:19:01d'avoir une vision politique.
01:19:03Donc aujourd'hui,
01:19:04j'ai quand même
01:19:04un sentiment très mitigé
01:19:06sur le résultat
01:19:07de cette guerre
01:19:07si l'objectif
01:19:08c'était de détruire
01:19:09les capacités nucléaires
01:19:10de l'Iran.
01:19:11Qu'est-ce qui se passe
01:19:12après deux semaines ?
01:19:12Certes,
01:19:13ils ont été très affaiblis.
01:19:14Certes, l'Iran n'a pas
01:19:15les mêmes capacités
01:19:16d'enrichissement aujourd'hui
01:19:17qu'il y a deux semaines.
01:19:18En revanche,
01:19:19c'est le blackout.
01:19:20On ne sait plus
01:19:21ce qui se passe
01:19:21parce que c'était
01:19:23tout à fait envisageable,
01:19:24c'était très facile
01:19:25de comprendre
01:19:25qu'ils allaient rendre
01:19:27difficile la vie
01:19:27des inspecteurs de l'AUA,
01:19:29qu'ils allaient encore moins
01:19:30coopérer avec l'AUA.
01:19:32Donc voilà,
01:19:33normalement,
01:19:33vous savez,
01:19:33on nous pose beaucoup
01:19:34la question
01:19:34où sont les 400 ?
01:19:36Ce n'est pas notre travail
01:19:37de le dire,
01:19:37c'est le travail de l'AUA
01:19:38de le dire.
01:19:39Et si le régime de Téhéran
01:19:40coupe les accès
01:19:41aux inspecteurs de l'AUA,
01:19:42ce qui est un résultat direct
01:19:43des frappes israéliennes,
01:19:45finalement,
01:19:45ça veut dire
01:19:46que ce n'était peut-être
01:19:47pas la meilleure idée
01:19:48du monde
01:19:49de mener ces attaques-là.
01:19:50En fait,
01:19:50encore une fois,
01:19:51c'est un pari très dangereux.
01:19:52Soit ils doivent tout détruire,
01:19:54soit ils risquent
01:19:55d'avoir en face
01:19:56un Iran qui va aller,
01:19:57qui va se diriger,
01:19:58qui va être motivé
01:19:58de se doter
01:19:59de l'arme nucléaire.
01:20:00Quoi qu'il en soit,
01:20:01le Parlement iranien
01:20:02a adopté,
01:20:02c'était le 25 juin dernier,
01:20:04à l'unanimité,
01:20:05un projet de loi
01:20:05obligeant le gouvernement
01:20:06à suspendre sa coopération
01:20:08avec l'AIEA,
01:20:11la fameuse Agence Internationale
01:20:12de l'Énergie Atomique.
01:20:14Ça veut dire
01:20:14qu'un retour
01:20:15aux tables de négociations
01:20:16à propos de ce nucléaire
01:20:17après ce conflit
01:20:18vous paraît très compliqué ?
01:20:20Pour l'instant,
01:20:20très compliqué,
01:20:21même si,
01:20:22de la part des ministères
01:20:23des Affaires étrangères,
01:20:24il y a une volonté,
01:20:25ça a été dit,
01:20:26on va vouloir retourner
01:20:28à la table des négociations.
01:20:29Mais maintenant,
01:20:30je pense qu'il n'y a
01:20:31aucune date déjà
01:20:32prédéterminée
01:20:33d'une part ou d'autre part.
01:20:34Pour revenir à la question
01:20:35que vous avez posée
01:20:36à Farid Vaid,
01:20:37je pense que
01:20:38Netanyahou n'a pas
01:20:39attaqué l'Iran
01:20:40seulement pour son programme nucléaire.
01:20:42Les Iraniens et les Américains
01:20:43étaient en train de négocier.
01:20:44Cinq randes de négociations
01:20:45avaient déjà eu lieu
01:20:48et sixième rande
01:20:49aurait dû avoir lieu
01:20:50un dimanche
01:20:51et lui,
01:20:52il attaque l'Iran
01:20:52le vendredi,
01:20:54ce qui veut dire
01:20:54que c'était pour empêcher
01:20:55que ces négociations
01:20:56entre Iran et les États-Unis
01:20:58puissent aboutir.
01:20:59Netanyahou était
01:20:59très très fragilisé chez lui.
01:21:02Il était face
01:21:03à une crise gouvernementale
01:21:04sans précédente.
01:21:05C'est pour se consolider
01:21:06aussi qui a attaqué l'Iran.
01:21:08D'ailleurs,
01:21:08on le voit aujourd'hui.
01:21:09Et puis,
01:21:09troisièmement,
01:21:10pour détourner les regards
01:21:12de Gaza
01:21:12et des crimes
01:21:13contre l'humanité
01:21:14qu'il est en train
01:21:14de commettre à Gaza
01:21:15en tuant la population civile.
01:21:17Donc,
01:21:18tout ça a fait que
01:21:18il a attaqué l'Iran
01:21:19et malheureusement,
01:21:20on a vu que le droit international
01:21:22n'a pas été respecté
01:21:23puisque la guerre préventive
01:21:24n'existe pas
01:21:25dans le droit international.
01:21:26Donc,
01:21:27en fait,
01:21:27non,
01:21:28ça n'a pas abouti
01:21:29à quoi que ce soit.
01:21:30Ça a renforcé davantage
01:21:32la répression en Iran.
01:21:33ça a affaibli
01:21:33la société civile iranienne.
01:21:35Ça n'a pas pu venir
01:21:36à bout
01:21:37du programme nucléaire
01:21:38du pays.
01:21:39Les 400 grammes
01:21:39de le royaume enrichi
01:21:41à 60%,
01:21:42on ne sait pas où ils sont.
01:21:44Et en plus de ça,
01:21:45les durs de régime
01:21:46sont maintenant
01:21:46en train de lancer
01:21:47une diatribe
01:21:48à la communauté internationale
01:21:50en disant
01:21:50suspension
01:21:51de collaboration
01:21:52avec l'agence
01:21:53et pas de négociation,
01:21:55etc.
01:21:55Et Trump pareil
01:21:56et Nathaniel pareil.
01:21:58Donc,
01:21:58en fait,
01:21:58la société civile iranienne
01:22:00est prise en étau
01:22:01maintenant
01:22:01entre un régime répressif,
01:22:04Nathaniel et Trump.
01:22:05Est-ce que ce nucléaire iranien,
01:22:06peut-être pour rejoindre
01:22:07ce que vous nous avez dit
01:22:08tout à l'heure,
01:22:09peut tout de même
01:22:10créer un mouvement
01:22:12au sein de la société iranienne,
01:22:14des plus modérés,
01:22:15peut-être,
01:22:16parmi les soutiens
01:22:17du pouvoir actuel,
01:22:20sachant que c'est
01:22:21un investissement
01:22:22qui coûte cher,
01:22:23qu'un certain nombre
01:22:24de personnes
01:22:25au sein de la société iranienne
01:22:28décrit ce programme
01:22:30parce qu'il coûte cher
01:22:31et parce que finalement
01:22:32ce n'est pas de l'argent
01:22:33qui retombe
01:22:34dans la poche
01:22:36des Iraniens,
01:22:37dans les fameux 60%
01:22:39qui vivent aujourd'hui
01:22:39en dessous du seuil
01:22:40de pauvreté.
01:22:41Il y a un sujet
01:22:41au sein de la société iranienne
01:22:43là-dessus ?
01:22:43Dans la population iranienne,
01:22:44ils disent
01:22:44tout ça pour ça,
01:22:45des années
01:22:46d'investissement,
01:22:48de crise économique,
01:22:48toutes les sanctions
01:22:49que l'Iran a subies
01:22:50sont en grande partie
01:22:51en raison
01:22:51de cette histoire,
01:22:53de ce dossier nucléaire.
01:22:55Donc, effectivement,
01:22:55il y a un sentiment
01:22:56d'énorme gâchis.
01:22:57Les Iraniens regardent aussi
01:22:57les autres pays de la région.
01:22:59La Rue Saoudite,
01:23:00les Émirats,
01:23:01le Qatar,
01:23:01la Turquie,
01:23:02c'est des pays
01:23:02qui vont vers le développement
01:23:04et l'Iran qui stague.
01:23:05Donc oui,
01:23:05il y a un sentiment
01:23:06vraiment de très grande frustration.
01:23:08Mais pour parler du régime,
01:23:09même s'il y a différents courants,
01:23:10il semble quand même
01:23:11que sur le droit,
01:23:12ce qu'ils appellent
01:23:13le droit à l'enrichissement,
01:23:14ça reste quand même
01:23:14une ligne rouge du régime.
01:23:16Donc, les négociations
01:23:16vont être très compliquées.
01:23:18Et pour revenir
01:23:19sur la question initiale,
01:23:20je pense que le changement
01:23:21de régime arrivera
01:23:22en Iran de l'intérieur,
01:23:24mais vraiment
01:23:25par une bataille culturelle
01:23:26qui a lieu,
01:23:26que les Iraniens
01:23:27n'ont jamais arrêté.
01:23:28Il n'y a pas de manifestation,
01:23:29nous, on ne s'en rend pas compte,
01:23:30mais c'est vraiment
01:23:31une lutte de tous les jours.
01:23:32Et finalement,
01:23:32le régime, en fait,
01:23:33se videra de l'intérieur
01:23:35de son sens.
01:23:35Alors, c'est impossible
01:23:36aujourd'hui de dire
01:23:37comment ça va tomber,
01:23:38quand est-ce que ça va tomber.
01:23:39Est-ce que ça va être
01:23:40comme la chute
01:23:40de l'Union soviétique
01:23:41ou un autre scénario ?
01:23:43Mais ce qui est sûr,
01:23:44c'est que les Iraniens
01:23:44ont beaucoup avancé
01:23:45ces dernières années.
01:23:46Il ne faut pas dire
01:23:46que les mouvements sociaux
01:23:47en Iran étaient en échec.
01:23:48Non, les choses avancent
01:23:50concrètement.
01:23:51Et effectivement,
01:23:52comme ça a été dit,
01:23:53je ne pense pas
01:23:53que les bombes
01:23:54et les guerres
01:23:55de cette nature
01:23:56vont accélérer
01:23:57la chute du régime.
01:23:58Peut-être qu'on le dira plus tard,
01:23:59peut-être qu'on en aura eu tort,
01:24:00mais quand, de toute façon,
01:24:01Téhéran se vide,
01:24:02comment on va avoir
01:24:03un changement de régime en Iran ?
01:24:04C'est avec des manifestations,
01:24:05c'est avec des Iraniens
01:24:06qui vont sortir dans les rues.
01:24:07Quand vous bombardez
01:24:08la capitale d'un pays,
01:24:09les gens quittent la capitale,
01:24:10ils ne vont pas les manifester.
01:24:12Bon, c'est presque
01:24:12un message optimiste
01:24:14que vous nous...
01:24:15Je suis très optimiste
01:24:16pour l'Iran.
01:24:17Vous partagez ce message optimiste,
01:24:18il reste une minute.
01:24:19Écoutez, pour l'avenir de l'Iran,
01:24:19on est très optimiste,
01:24:21on connaît la société iranienne,
01:24:22mais ça viendra
01:24:22à condition que ce pays
01:24:25ne soit pas envahi,
01:24:26ne soit pas bombardé.
01:24:27Laissez cette société tranquille
01:24:28et vous allez voir
01:24:29que les Iraniens
01:24:30vont renverser
01:24:31le régime islamique d'Iran
01:24:33par leurs propres moyens.
01:24:36On n'a pas besoin
01:24:36d'un pays de Trump
01:24:37et l'Europe a le devoir
01:24:40d'aider cette société civile,
01:24:43de renforcer cette société civile
01:24:45au lieu de l'affaiblir.
01:24:46Ce sera le mot de la fin.
01:24:48Un grand merci vraiment
01:24:48à tous les deux
01:24:49d'être venus nous parler
01:24:50de la situation politique en Iran,
01:24:55de l'état de la société iranienne
01:24:57après ces 12 jours de conflit
01:24:58qui l'ont fait affronter
01:25:00Israël directement, cette fois.
01:25:04Merci aussi à Félicité Gavalda,
01:25:06Yasmine Benahissa,
01:25:07qui, comme à l'accoutumée,
01:25:09m'ont aidé à préparer cette émission.
01:25:10Et vos réactions, bien sûr,
01:25:12se seront à trouver
01:25:14sur hashtag
01:25:15Débat Doc.
01:25:17C'est l'adresse
01:25:17où vous pourrez vous aussi
01:25:18réagir à ce que
01:25:19seront les réactions
01:25:20de nos téléspectateurs aujourd'hui.
01:25:22Quant à moi,
01:25:23je vous donne rendez-vous
01:25:23pour un prochain Débat Doc.
01:25:24Ça sera bien sûr
01:25:25avec son documentaire
01:25:26et son débat.
01:25:27À très bientôt.
01:25:28Sous-titrage Société Radio-Canada
01:25:41Sous-titrage Société Radio-Canada
01:25:42Sous-titrage Société Radio-Canada
01:25:42Sous-titrage Société Radio-Canada
01:25:43Sous-titrage Société Radio-Canada
01:25:43Sous-titrage Société Radio-Canada
01:25:44Sous-titrage Société Radio-Canada
01:25:44Sous-titrage Société Radio-Canada
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