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À l'approche de l'Euro féminin 2025, l'équipe de France, toujours sans titre européen, se prépare à relever le défi crucial de remporter la coupe. Alors que la professionnalisation et la médiatisation du foot féminin semble être à un tournant, la nouvelle génération de joueuses continue de se battre pour une reconnaissance équivalente à celle leurs homologues masculins. Pourquoi le football féminin peine-t-il encore à séduire le grand public ? Quel rôle jouent les médias dans la visibilité de ces compétitions ? Et quelles sont aujourd'hui les principales revendications des joueuses professionnelles ?Pour en parler, Jean-Pierre Gratien reçoit : ancienne joueuse professionnelle de l'équipe de France, Laura Georges et les journalistes Syanie Dalmat et Hubert Artus. LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:01...
00:00:15Bienvenue à tous. Que vous aimiez ou pas le football, vous allez forcément en entendre parler.
00:00:22L'euro féminin est au menu sportif de ce mois de juillet et nous serons nombreux à supporter nos bleus.
00:00:28L'occasion aujourd'hui pour nous, dans ce débat doc, d'en savoir un peu plus sur le football féminin avec le documentaire qui suit.
00:00:36Pour commencer, « Devenir bleu, changer le jeu » réalisé par Laurie Delostal et David Perrier.
00:00:43Je vous laisse le découvrir et je vous retrouverai juste après sur ce plateau en compagnie de l'ancienne internationale Laura Georges
00:00:50et les journalistes Siany Dalmat et Hubert Arthus.
00:00:53Avec eux, nous chercherons à comprendre où on est le foot féminin en France et pourquoi son succès va grandissant.
00:01:02Bon doc.
00:01:02Lorsque je dis que je suis footballeuse professionnelle, dans la vie de tous les jours, on ne me croit pas.
00:01:16Quand on était petite, à l'école, on me disait « Qu'est-ce que tu veux faire plus tard, être footballeuse professionnelle ? »
00:01:20Ben non, ça n'existe pas pour les filles.
00:01:25Les mentalités, vous savez, c'est ancré.
00:01:27On a toute notre place dans le milieu du foot.
00:01:35J'ai travaillé deux fois plus, je pense.
00:01:38J'ai voulu prouver deux fois plus qu'un garçon.
00:01:41Les anciennes, celles qui ont construit le football féminin, on ne les remerciera jamais assez.
00:01:48Et puis, tout compte fait, pourquoi ne pas rentrer à la maison faire le ménage ?
00:01:51Quand votre femme part en entraînement, est-ce que vous n'auriez pas préféré qu'elle reste à s'occuper de votre intérieure ?
00:01:58Elle le fait le samedi.
00:02:00Vous pourrez compte.
00:02:01Moi, je suis de la végante.
00:02:02Ah bon ?
00:02:02Les haineux, moi, je ne les calcule pas.
00:02:07Des fois, ils se moquent parce qu'ils disent que le foot, c'est pour les garçons.
00:02:12Mais ce n'est pas que pour les garçons.
00:02:15Pour moi, c'est hyper important d'être féminine parce qu'on nous a tellement répété des garçons manqués à l'époque.
00:02:21C'est ce qui change aujourd'hui par rapport aux nouvelles générations.
00:02:28Ça peut être un objectif d'être pro.
00:02:29À 10 ans, tu peux te dire « ouais, j'aimerais bien être pro ».
00:02:32Je pense qu'on a un tournant dans la professionnalisation du foot féminin.
00:02:40Avoir des droits et avoir un contrat de joueuse, ça doit venir en premier.
00:02:47Socialement, il y a encore énormément de choses à faire.
00:02:49Moi, si j'étais joueuse, la première chose que je voudrais, c'est attirer la curiosité des gens et amener les gens au stade.
00:03:00C'est quand même une vraie reconnaissance quand on joue dans des stades pleins.
00:03:04On leur donne envie de jouer et de faire ce qu'elles ont envie.
00:03:15Ça, c'est le plus important, je trouve.
00:03:19Au final, on s'est battu pour ça, en fait.
00:03:20Là, on a la chance de pouvoir écrire l'histoire à notre façon.
00:03:32Sous-titrage Société Radio-Canada
00:03:45Sous-titrage Société Radio-Canada
00:03:54Sous-titrage Société Radio-Canada
00:03:56Wendy Romart, Cascarino, Salma Malacha, Henri, mais je crois qu'elle ne joue pas ce soir.
00:04:11Il y a un 5 à taquets de très bonnes joueuses.
00:04:14Ça va être un beau match, on compte sur l'équipe.
00:04:16Quoi qu'il arrive, elles sont très fortes.
00:04:18Bleu, bleu, rouge !
00:04:19Les Messieurs, par ici, les Messieurs, s'il vous plaît !
00:04:23Un bon match avec deux grandes équipes, ça fait plaisir.
00:04:26Il est amoureux de Karchawi, il la trouve trop belle.
00:04:29Les Bleus, un seul objectif, un calif, ce 3.
00:04:36Là, c'est la première fois, mais on regarde souvent la télé quand même.
00:04:38Quand on regarde les matchs, on voit quand même les garçons,
00:04:41ça va être méchant, mais par rapport à une fille,
00:04:43les filles, elles prennent le coup, elles se relèvent, elles rejouent.
00:04:49On vient voir des filles, on vient voir l'équipe de France.
00:04:51Il faut que ça change, que ça bouge, que les curseurs se déplacent
00:04:54et que le foot féminin attire autant de monde
00:04:56pour que les femmes puissent enfin être professionnelles et vivre de ce sport.
00:04:59Ça, c'est vrai.
00:05:00C'est à nous, le public, de faire changer.
00:05:02C'est la première fois qu'il vient voir du foot, il n'en a jamais vu en vrai.
00:05:05Il vient voir un match de quoi ?
00:05:08De foot.
00:05:10Son premier match de foot.
00:05:143, 2, 1 !
00:05:19Quand j'ai commencé le football, je m'identifiais plus à des joueurs
00:05:22qu'à des joueuses parce que je regardais le match avec mon frère
00:05:25et il regardait les matchs de football masculin.
00:05:31Malheureusement, mes exemples à moi étaient plus portés sur les joueurs
00:05:35que sur les joueuses.
00:05:36On avait très peu d'exemples féminines parce qu'on les voyait très peu à la télé.
00:05:40Les joueurs, les joueurs, les joueurs, les joueurs !
00:05:46Moi, à mon époque, j'étais la seule petite fille dans les stades.
00:05:49Quand j'avais 10 ans que j'allais au match du FC Lorient,
00:05:52je pense que j'étais la seule petite fille.
00:05:56Avant, tu ne voyais pas trop de maman dans les stades.
00:05:58Aujourd'hui, ça change.
00:06:01Elles sont derrière nous, en fait.
00:06:02Et ça nous pousse, ça nous pousse à continuer,
00:06:04ça nous pousse à travailler, à évoluer.
00:06:08Donc, on a pris notre thé !
00:06:31Alors, on est 90 minutes plus tard,
00:06:34on a pris notre thé.
00:06:35c'est notre thé, vive les pas moules, vive les pas moules, voilà, la relève, il a signé, il a signé !
00:07:06Ça va ? Ça va et toi ? Bientôt !
00:07:10Là j'ai un peu de temps donc j'en profite, ils sont venus nous voir et en plus il y avait un stade plein, il y avait une belle ambiance donc c'est cool !
00:07:26Ma génération, on a eu cette responsabilité parce que je pense qu'on est la première génération à être médiatisés.
00:07:35On avait ce rôle d'être performante sur le terrain mais d'être aussi inspirante en dehors du terrain donc je pense qu'on est les premiers exemples que les futures joueuses ou championnes ont donc c'est à nous aussi de donner le bon exemple et j'essaye d'être la meilleure que ce soit en dehors ou sûr.
00:07:52Eugénie, tu reprends quoi les matchs à Lyon ?
00:08:00Il y a énormément de petites filles mais aujourd'hui elles ont la chance d'avoir des modèles.
00:08:05La télé, sur des chaînes accessibles à tout le monde, ça c'est super important.
00:08:10et je pense qu'il y a complètement sympa, il y a beaucoup beaucoup.
00:08:11Merci, Wendy.
00:08:12Aujourd'hui quand tu parles avec une petite fille, elle peut s'identifier à énormément de jeux.
00:08:42Déjà ça pour les parents, c'est rassurant, parce que tu te dis, il y a une équipe de France féminine,
00:08:48elle joue les jeux olympiques, elle joue la coupe du monde, elle joue l'euro, il y a des clubs,
00:08:53aujourd'hui ils ont des infrastructures, donc forcément c'est plus rassurant pour des parents de se dire,
00:08:59oui ma fille, je lance ma fille dans le football.
00:09:02La société elle change, il faut qu'on arrive à...
00:09:12ça va tout faire évoluer en même temps.
00:09:14On met des coupelles sur les lignes là...
00:09:16On met des coupelles sur les lignes là...
00:09:18On met des coupelles sur les lignes là...
00:09:20On peut tirer ?
00:09:22On met des coupelles sur les lignes là...
00:09:24On peut tirer ?
00:09:26Pareil sur l'autre côté...
00:09:28Ensuite un peu de motricité, mais là pour finir devant le but, vous voulez qu'elles y aillent sans ballon ?
00:09:34Ici s'il vous plaît...
00:09:36Ici s'il vous plaît...
00:09:38Une qui m'a le plus marquée je pense, je dirais Wendy Renard, étant donné que quand moi j'étais toute petite, j'ai beaucoup suivi cette joueuse...
00:09:48La dimension qu'a pris le football féminin, notamment au club à nos gens, elle a complètement changé...
00:09:50Le club fait énormément pour les féminines...
00:09:52Nous ici je sais qu'en termes de sponsors, par exemple au club de nos gens...
00:09:54On a eu des sponsors qui nous ont énormément donné...
00:09:56Seulement pour les féminines...
00:09:58Alors qu'en général on donne plus aux masculins...
00:10:00Et je me dis pourquoi toujours miser sur les hommes comme...
00:10:02Il y a des sponsors qui apportent à l'équipe de l'équipe de la joueuse...
00:10:06Alors que moi, je pense que j'ai beaucoup aimé cette joueuse...
00:10:08Je dirais Wendy Renard...
00:10:10Étant donné que quand moi j'étais toute petite, j'ai beaucoup suivi cette joueuse...
00:10:12La dimension qu'a pris le football féminin notamment au club à nos gens, elle a complètement changé...
00:10:15Le club fait énormément pour les féminines...
00:10:17Nous ici, je sais que...
00:10:19En termes de sponsors, par exemple au club de nos gens...
00:10:21On a eu des sponsors qui nous ont énormément donné...
00:10:23Seulement pour les féminines !
00:10:25Alors qu'en général on donne plus aux masculins...
00:10:27misé sur les hommes comme il y a une trentaine d'années alors que maintenant
00:10:32des fois on fait beaucoup mieux comme dans tous les sports d'ailleurs que
00:10:36certains certains hommes
00:10:47il ya plein de facteurs qui montrent que le football féminin progresse quand on
00:10:51voit le nombre de licenciés qui explose aussi chez les jeunes
00:10:57ça fait pas très longtemps que les sponsors ont mis des tenues spécialisées
00:11:09justement pour les femmes donc forcément ça aussi c'est une grosse évolution voilà
00:11:13de mettre des maillots et des shorts spécial femmes c'est des petits détails
00:11:16mais au final ça fait la différence parce que quand tu es sur le terrain bas tu te
00:11:20sens bien voilà tu te sens à l'aise donc ça permet aussi d'être dans de bonnes
00:11:25conditions pour jouer
00:11:28de pouvoir accueillir des petites filles qui qui souhaitent jouer au foot ça c'est un
00:11:33vrai enjeu de pouvoir les accueillir dans de bonnes dispositions et de les
00:11:37mettre dans les meilleures dispositions tout comme un petit garçon on y croit on
00:11:41sait que les clubs mettent des choses en place aussi justement pour faire évoluer
00:11:44ces choses là la fédération haussier donc non on y croit ça continue ça continue vas-y Noli
00:11:55il y en a beaucoup que j'ai eu en U11F il y a deux ans et elles ont fait énormément de progrès en deux ans
00:12:00de temps en temps elles jouent contre les garçons ça leur apprend à prendre des coups donc ça les
00:12:05rend un peu plus fortes et j'espère qu'elles vont se battre et qu'elles vont être combatives et solidaire
00:12:09c'est ce qui fait la force de ce groupe c'est que depuis trois ans où elles jouent au foot ensemble
00:12:12elles sont super solidaires super copines donc ça fait une bonne ambiance sur le terrain et en dehors des vestiaires
00:12:17de dire à une petite fille qu'elle n'a pas de barrière dans ce qu'elle veut pratiquer comme sport c'est
00:12:41c'est c'est super important dans l'ouverture d'esprit chez les enfants chez chez les garçons aussi parce que
00:12:49moi aussi moi j'ai un neveu j'ai des neveux je sais les filles qui jouent au foot bon eux ils n'ont jamais
00:12:54eu cette mentalité parce qu'ils ont leur tente qui est pro depuis qu'ils sont nés donc
00:13:00mais il faut changer aussi la mentalité des petits garçons à l'école
00:13:03en se disant que les filles aussi elles peuvent jouer dans la cour de récré peut-être même être meilleures que toi
00:13:09parce qu'à ce stage là il n'y a pas de différence physique pas énormément et et c'est notre
00:13:16responsabilité à nous en tant qu'adultes de transmettre ça et moi je suis beaucoup beaucoup
00:13:21dans ça parce que je sais ce que le foot il m'a apporté dans mon ouverture d'esprit où où j'étais
00:13:27enfermée dans mon quartier et tout était à trois minutes à pied et je voulais pas bouger de ça et je
00:13:32voyais toujours les mêmes gens et avec toujours la même culture et toujours les mêmes habitudes et le
00:13:39foot ça m'a appris à mourir à voir que le monde il est tellement grand et on est tellement différents
00:13:45que le sport à travers le sport on peut on peut éduquer les enfants
00:13:49On est à 4... autour de 90 il y a quasiment un bon 30% d'effectifs féminins au sein du club
00:14:04vu qu'on a développé le foot féminin de toute façon depuis cinq six ans on évolue tout le temps en fait là
00:14:09ouais on a globalement 10% à chaque fois en plus on rajoute une catégorie quasiment à chaque année quoi
00:14:14ouais il manque encore juste un peu de place dans leur dans les vestiaires pour qu'elle soit à l'horaise
00:14:22il nous fait un peu de structure en plus pour développer parce que ce qui nous fait plaisir
00:14:28c'est de voir même des mamans qui ont 40 ans 50 ans même commencé le football et
00:14:32et là cette année on en recrute beaucoup d'ailleurs beaucoup de mamans
00:14:38ça fait six ans que je fais du foot j'ai fait j'ai commencé avec ma fille j'ai moi déjà je jouais au foot quand j'étais jeune mais
00:14:54j'ai pas eu l'idée d'aller dans un club parce qu'à l'époque je me rappelle quand j'étais jeune pour moi le foot c'était pour les garçons
00:15:01ou pour les garçons banqués comme on disait mais pas pour les filles
00:15:08je dis souvent que un garçon s'il est nul il a le droit de jouer et une fille si elle est nulle et ben
00:15:17elle n'a pas le droit de jouer et alors qu'avant tout le foot c'est juste tu joues par passion et quand
00:15:21tu as quand tu as huit neuf ans tu joues pas pour dire je vais être en équipe de france tu veux jouer
00:15:26parce que c'est le sport que t'aimes et tu veux juste prendre du plaisir et ça ça a été je pense un
00:15:33élément enfin un frein à beaucoup de filles et de femmes pour pour jouer en fait et bon on se
00:15:39rendait compte qu'il y avait des barrières comme ça et c'est à nous notre génération de montrer qu'en
00:15:43fait bah même nous quand on était petit à l'école c'est qu'est ce que tu veux faire plus tard
00:15:47footballer profession ben non ça n'existe pas pour les filles tu peux pas par exemple être astronaute
00:15:52t'es une fille ben pourquoi et en fait c'est ben si j'avais cru en ce qu'on disait ben j'aurais
00:15:58j'aurais pas eu cette carrière quant à la lutte pour la balle elle ne dépasse jamais pour ces
00:16:12ballerines du football le classique entre chat enfin il faut comprendre que telle gardienne de
00:16:20but ne peut plonger car elle rebondirait quant à l'autre son indéfrisable lui interdit de faire
00:16:27une tête et puis tout compte fait pourquoi ne pas rentrer à la maison faire le ménage
00:16:31ouais ben là il faut se replonger à des années en arrière
00:16:37moi je suis pas une génération qui a changé la mentalité c'est les plus grandes des générations
00:16:48avant moi donc déjà je les remercie bon c'est vrai qu'on est à une époque quand même on a on a un peu
00:16:54plus de chances que les que les femmes qui ont commencé le football je dirais c'est vrai qu'on se croise
00:16:59souvent les anciennes les anciennes de reims celles qui ont construit le football féminin donc on les
00:17:04remerciera jamais assez par rapport à ça parce qu'aujourd'hui on on a le fruit un peu de ce qui
00:17:10est de leur travail le pierre geoffroy en somme c'est vous qui dirigez cette équipe féminine
00:17:16qu'est ce qui vous a pris de former une équipe féminine c'est à l'occasion d'une organisation
00:17:22une sorte de kermesse qui avait lieu chaque année et on cherchait une petite attraction
00:17:34le football féminin en france a commencé il y a six ans à reims les responsables du stade de
00:17:38reims qui organisait chaque année un grand tournoi de football agrémenté d'attractions diverses
00:17:43décidèrent en 1968 histoire de rire un peu de faire disputer un match entre jeunes filles de la
00:17:48région cette année tout va si bien que la fédération française de football qui a reconnu ces
00:17:52dames dès 1970 a même décidé de lancer un véritable championnat de france de première
00:17:57c'est fou de savoir que le football féminin n'était pas reconnu avant les années 70 en 1970 pour nous
00:18:07ça paraît tellement normal de se dire que le football féminin a toujours est entre guillemets
00:18:12existé et bien avant 1970 c'est quand même assez surprenant de l'entendre ne souriez pas monsieur
00:18:19devant votre écran de télévision ces demoiselles sont peut-être vos futures idoles elles font partie du club
00:18:26france
00:18:36vous voulez tenir votre place dans l'équipe de la croix vous êtes mariés est ce que vous n'avez
00:18:42pas quelques réticences par exemple le dimanche matin quand votre femme part en entraînement est
00:18:46ce que vous n'auriez pas préféré qu'elle reste à s'occuper de votre étranger le fait le samedi
00:18:51ce n'est quand même pas un sport qui est fait pour les femmes je pense qu'elles peuvent arriver
00:19:00à un bon niveau technique physiquement personnellement je m'occupe d'une équipe féminine j'attache
00:19:07beaucoup d'importance à la technique mais peu au travail physique lorsque je dis je suis footballe
00:19:15ce professionnel dans la vie de tous les jours on ne croit pas parce que tout de suite ils ont
00:19:19une image du garçon manqué et et en fait après quand tu leur montres des photos quand tu es sur
00:19:26le terrain il ya des filles que j'ai vu évoluer notamment dans l'équipe de reims qui se débrouillent
00:19:38très très bien mais elles sont juste à la limite entre le garçon et la fille donc
00:19:46on a eu énormément de clichés à l'époque où ils disaient les footballeuses c'est des camionneurs
00:19:52elles ont les cheveux courts et c'est merci mademoiselle on remet une mèche parce que la
00:19:57féminité ne perd pas ses droits penser que c'est compatible de jouer au football et de garder sa
00:20:01féminité bien sûr on n'a pas l'air féminine ah bah ça pour moi c'est hyper important d'être féminine
00:20:06parce qu'on nous a tellement répété des garçons manqués à l'époque et en fait moi j'avais tout
00:20:12j'ai toujours prôné pour être d'abord une femme avant d'être une joueuse de foot donc pour moi c'est hyper
00:20:18important c'est vrai que on fait attention à notre image quand on vient de vacances souvent
00:20:26on a toutes nos vernis qui sont faits etc on a apprêté moi je suis quelqu'un qui aime bien
00:20:34aller au foot qui aime bien aller au match comme si j'avais un rendez vous professionnel j'aime bien
00:20:41être j'aime bien être maquillé j'aime bien me sentir bien j'aime bien être coiffé c'est notre
00:20:48pin up du groupe mais par contre sur le terrain à la pas peur de se casser les ongles ou de se
00:20:52décoiffer sur le terrain je pense que je suis vraiment une autre personne des fois on me dit
00:20:56t'es bipolaire t'es bipolaire c'est pas possible tu peux pas avoir de personnalités comme ça mais
00:21:02je suis plutôt quelqu'un de très agressif et qui ne lâchera jamais rien sur le terrain
00:21:18nous avons tenu le pari on avait décidé que les reporters les journalistes de stade 2 étaient
00:21:33misogynes je ne sais pas où et qu'on ne voulait pas entendre parler du football féminin et bien
00:21:38christine paris se charge de nous parler de football féminin il fallait avoir du tout
00:21:42paix je vous pose d'abord une question êtes-vous pour ou contre j'aime pour non je suis tout à fait
00:21:47contre vous êtes contre il faudra pas vous étonner de voir un reportage de très féministe
00:21:52est-ce qu'on voit les douches non on voit pas les douches
00:22:06les mentalités vous savez c'est ancré 1 sans créer une mentalité c'est ça se change pas en cinq ans ça
00:22:12se change pas en dix ans on est là on se bat sur le terrain et même en fait c'est que du kiff
00:22:21donc en fait les haineux moi je les calcule pas quand ils disent les femmes c'est à la cuisine
00:22:27ou des trucs comme ça moi je les calcule pas c'est mieux quand j'entends ce genre de choses moi
00:22:32j'ai souvent envie de dire bah si tu veux viens on va faire un foot mais maintenant on n'a pas le temps
00:22:35d'aller faire un foot avec les gens on va pas faire des foot avec tout le monde
00:22:42vous allez
00:23:00les appuyer regardez où vous allez il n'y a pas de télescopage
00:23:11Quand on repense aux chemins parcourus et à tout ce qui s'est passé depuis que j'ai commencé le foot jusqu'à maintenant c'est une belle évolution même si nous on aimerait que ça aille encore un peu plus vite mais c'est déjà incroyable d'en arriver là.
00:23:28Mais je pense que ce qui n'était pas normal c'est ce qui se passait avant. C'est comme ça il faut faire avec, il faut avancer et il faut faire changer les mentalités. Ça avance.
00:23:37Des vrais fachassés, des vrais fachassés.
00:23:42Voilà.
00:24:01Allez à vous, allez voir un coup et après c'est lui ce ballon.
00:24:04Ouais c'est le ballon.
00:24:05Ouais c'est le ballon.
00:24:06Ouais c'est le ballon.
00:24:07Ça va aller.
00:24:13Ce qui me dérange beaucoup c'est que dans tous les sports collectifs qui existent on met très peu en comparaison l'homme et la femme et dans le foot on est dans l'obligation de comparer le foot féminin au foot masculin.
00:24:27Peut-être c'est parce que c'est le sport le plus pratiqué au monde que c'est le sport le plus populaire.
00:24:32C'est parti.
00:24:33Viens avec moi.
00:24:34Premier ballon ici.
00:24:35Oui.
00:24:36Avec moi.
00:24:37Viens.
00:24:38Allez.
00:24:39Oui.
00:24:40Viens.
00:24:41Allez là.
00:24:42Allez ici.
00:24:43Ici.
00:24:44Allez.
00:24:45Encore.
00:24:46D'autre côté.
00:24:47On compare souvent aux garçons.
00:24:48Oui mais si tu joues contre une équipe de Ligue 1.
00:24:51Mais on n'est pas pareil en fait.
00:24:52Et on compare jamais le 100m homme avec le 100m femme.
00:24:55Mais on ne dit pas le 100m femme elle est nulle.
00:24:57Elle a fait une seconde de moins que le 100m homme.
00:24:59Bah non.
00:25:00Encore.
00:25:01Voilà bien joué.
00:25:02Encore.
00:25:03Tout le monde me dit mais pourquoi vous ne faites pas un match l'un contre l'autre.
00:25:07En fait c'est des questions auxquelles tu ne peux pas répondre parce que rien qu'à l'œil nu tu vois qu'un homme et une femme sont différents en fait.
00:25:14Donc tu ne peux pas comparer.
00:25:16Encore.
00:25:17Encore.
00:25:18Allez bravo.
00:25:19Bon allez.
00:25:43Forcément c'est pas comme les garçons.
00:25:44comme les garçons, ça ne va pas à 400 000 à l'heure, certes, mais c'est très technique.
00:25:47En fait, c'est un autre football.
00:25:50C'est beau à regarder, c'est tactique.
00:26:02Il y a beaucoup de gens qui m'ont dit vraiment, depuis qu'on vous êtes là, qu'on vous voit,
00:26:06on est content, c'est un foot différent.
00:26:09Ils me disent qu'on ne triche pas, on donne toujours tout et on produit du bon football.
00:26:14C'est différent, après, on a notre propre style, en fait.
00:26:22On fait exactement la même chose.
00:26:24Notre corps, à un moment donné, il est fatigué de la même manière qu'eux.
00:26:28On fait tout pareil, mais c'est un autre monde.
00:26:33En termes de salaire, si vraiment tu te penches dessus, tu te dis que ce qu'un joueur va gagner en un mois,
00:26:41et bien, nous, on ne gagnerait peut-être même pas en une seule vie.
00:26:46Et pourtant, nous, on fait le même métier.
00:26:51L'objectif, ça sera toujours de réduire les écarts.
00:26:54Mais ça, on sait très bien ce que ça implique.
00:26:57que c'est des moyens financiers.
00:27:05Soyez en mouvement.
00:27:07S'il faut deux touches, on prend deux touches.
00:27:09Trouvez-moi une joueuse intérieure.
00:27:16Je suis impressionné par le nombre de coachs qu'il y a.
00:27:20Il y a beaucoup de filles aujourd'hui qui rêvent un jour sûrement de devenir comme les joueurs qui sont sur le terrain.
00:27:43Donc, il y en a, je pense, qui se voient déjà, etc., dans quelques années.
00:27:49Donc, pour elles, c'est important et il y en a même qui prennent du plaisir à avoir des filles et être arrivées jusqu'ici aujourd'hui.
00:27:57Je pense qu'à l'époque, ce n'était pas forcément comme ça.
00:28:00Ça se développe comme on peut à notre échelle.
00:28:04Les projets se mettent en place, les financements arrivent également.
00:28:06Donc, c'est une très bonne chose, mais on n'est pas assez vite, pas assez vite, j'y pense.
00:28:25On a eu la chance d'être invitées, puisqu'on a gagné le projet de toute foot au niveau départemental et régional.
00:28:32On a l'habitude, nous, d'aller voir l'équipe de Paris Saint-Germain au Parc des Princes.
00:28:388 euros la place et le stade est à moitié plein et encore, même pour des matchs de Ligue des Champions.
00:28:45Ça ne rapporte pas autant que le foot masculin.
00:28:48Donc, les enjeux ne sont pas les mêmes.
00:28:50L'investissement, et on peut le voir, nous, on a rencontré les coachs des U13 féminines du PSG.
00:28:57Et elles nous disent bien que les moyens qui sont mis pour encadrer les féminines ne sont pas les mêmes que pour encadrer les masculins.
00:29:05Donc, déjà, si on mettait les mêmes moyens, il y aurait peut-être une professionnalisation plus importante,
00:29:12un niveau plus élevé, ça attirerait aussi plus.
00:29:14Et aussi, il faudrait que les clubs investissent un peu plus aussi, tout simplement.
00:29:18Des fois, ils se moquent parce qu'ils disent que le foot, c'est pour les garçons, mais ce n'est pas que pour les garçons.
00:29:35Mais sinon, il y a des amis à moi, ils ne disent pas, ils disent qu'ils ont bien, très bien.
00:29:41C'est bon.
00:30:10Merci beaucoup.
00:30:16On leur donne envie de jouer et de faire ce qu'elles ont envie.
00:30:31Ça, c'est le plus important, je trouve.
00:30:32Si on mettait le foot dans les programmes scolaires, comme il se fait dans les pays anglo-saxons, l'Angleterre ou les États-Unis,
00:30:41où c'est plus les filles, finalement, qui jouent au foot que les garçons, puisque le soccer est destiné aux filles,
00:30:46et les garçons font plus du football américain,
00:30:49je pense que déjà, ça commencerait par l'école.
00:30:50L'éducation nationale, de populariser le foot pour les deux sexes.
00:30:55Les filles, elles aient le choix de faire du foot comme elles aient le choix de faire de la danse ou un autre sport.
00:31:00Tu sais où elles jouent, Amandine ? Dans quel pays ? Dans quel club ?
00:31:07Elle joue.
00:31:09Oh !
00:31:10C'est dur.
00:31:12Et tu veux être aux États-Unis ?
00:31:13Aux États-Unis ?
00:31:14Ah oui !
00:31:15Ben oui !
00:31:16Le football féminin aux États-Unis est si différent du football féminin français,
00:31:21parce que déjà, ils ont un nombre de licenciés très supérieur à celui de la France.
00:31:26C'était quand même un sport réservé à la petite fille, donc elle y venait très tôt,
00:31:31et c'était tout à fait normal qu'elle choisisse le foot.
00:31:35Jouer aux États-Unis, ça a toujours été un rêve.
00:31:39Portland, sur la côte ouest des États-Unis.
00:31:42Bienvenue à Soccer City, la ville du ballon rond.
00:31:44Ici, le football s'invite en plein centre-ville,
00:31:48et les filles y prennent autant de place que les garçons.
00:31:51C'est le maillot de Thierry Henry ?
00:31:53Non, non, non, non.
00:31:54Non, non, c'est un maillot de femme.
00:31:55Le femme.
00:31:56Amélie Henry.
00:31:58Oui.
00:32:00Pour moi, les États-Unis, c'était vraiment la terre du foot féminin.
00:32:06Et j'avais toujours dit dans ma carrière, je voulais faire une expérience
00:32:09et voir comment elle travaillait,
00:32:10parce que ça a toujours été les meilleures joueuses du monde, en fait.
00:32:18Quand on fait un match le week-end, c'est toujours dans des grands stades.
00:32:21C'est rempli.
00:32:233, 2, 3, rise !
00:32:24C'est une culture.
00:32:26Là-bas, quand tu dis que tu joues au foot,
00:32:28ah ouais, cool, génial.
00:32:29Alors qu'il y a quelques années, en France,
00:32:31ah bon, mais vous ressemblez à une femme ?
00:32:34Bah oui, mais en fait, on peut être les deux.
00:32:36C'est dans la culture, en fait.
00:32:37Limite, c'est le premier sport que fait une fille.
00:32:39Je m'appelle, je m'appelle Heidi.
00:32:42Heidi.
00:32:43Yes, c'est simple.
00:32:46Aux États-Unis, elles sont toutes professionnelles
00:32:48et ce, depuis de nombreuses années.
00:32:51Donc la pratique du foot féminin est vue différemment.
00:32:54C'est la locomotive aussi du foot féminin mondial.
00:32:59Parce que la place de la footballeuse aux États-Unis, elle est énorme.
00:33:04C'est pas simplement des joueuses de foot.
00:33:08Elles représentent la femme dans le sport.
00:33:12Enfin, la footballeuse a vraiment sa place
00:33:15et elle a une place hyper importante.
00:33:19Et elles veulent faire évoluer les choses,
00:33:20mais pour la femme dans le sport en général, en fait.
00:33:23Et comme le foot est l'un des sports les plus médiatisés,
00:33:26ben, c'est forcément, c'est un coup de pouce.
00:33:29En France, la situation aujourd'hui, c'est qu'il y a plein de clubs de D1
00:33:40qui ne sont pas professionnels.
00:33:42Mais que c'est Lyon, Paris, Paris FC, Montpellier, un peu.
00:33:46C'est un peu l'arbre qui cache la forêt.
00:33:48C'est-à-dire que nous, on est pro.
00:33:51En équipe de France, toutes les joueuses sont pro.
00:33:52Mais quand on regarde le championnat,
00:33:54il y a plein de filles dans des clubs de D1 qui ne sont pas pros,
00:33:56qui sont juste étudiantes, qui travaillent, qui n'ont pas de contrat.
00:33:59C'est dans le terrain que de signer un contrat, en fait.
00:34:02C'est un stress, c'est un stress.
00:34:05Avoir des droits et avoir un contrat de joueuse,
00:34:09ça doit venir en premier.
00:34:11Et je repense à des choses que j'ai entendues.
00:34:15Une fille qui est en période d'essai, qui se fait les croiser,
00:34:17en fait, elle n'a rien parce qu'elle n'avait pas signé de contrat.
00:34:22C'est des choses, en fait, moi, ça me paraît fou.
00:34:30J'ai connu tous ces clubs où ils galèrent,
00:34:36où c'est vraiment l'amateurisme.
00:34:38Moi, je sais qu'aujourd'hui, c'est une chance
00:34:42d'être dans un des plus grands clubs.
00:34:44Même quand je viens ici à Clairefontaine,
00:34:46où tu as toutes les installations, où tu es au château.
00:34:49Tu as une salle de sport, tu as quatre kinés.
00:34:52Pour moi, c'est du luxe, en fait.
00:34:55Alors qu'en fait, normalement, ça devrait juste être normal.
00:35:00Moi, j'entends encore des choses aujourd'hui.
00:35:01Et je me dis, quand j'étais à Saint-Brieuc, c'était la même chose.
00:35:06Les filles, elles s'entraînent tard, elles n'ont pas de terrain.
00:35:09Elles s'entraînent après les équipes de jeunes
00:35:11quand il y a de la place et quand c'est dispo.
00:35:14Alors que moi, je n'ai pas connu ça à Lyon.
00:35:16Lyon, le président, nous a mis au même niveau
00:35:19que les garçons.
00:35:24Malheureusement, il y a encore des joueuses de D1
00:35:26qui gagnent à peine le SMIC.
00:35:28Et donc, c'est pour ça aussi
00:35:31qu'une Ligue Pro est créée pour avoir des meilleures conditions,
00:35:34pour avoir plus de sécurité également.
00:35:36parce qu'en fait, tu te dis, je passe la plupart de mon temps
00:35:39à jouer au foot, alors que si j'arrête le foot
00:35:42et que je fais un autre métier, limite, je gagne plus
00:35:44et j'ai plus de temps.
00:35:46Donc, en fait, des fois, tu dois choisir entre ta passion
00:35:48et la raison, ce qui n'est pas normal.
00:35:51Donc, c'est pour ça aussi que je pense qu'il faut faire évoluer les choses.
00:35:54Je pense que le développement du foot féminin en France
00:36:03passe par être très bon dans le sport amateur,
00:36:07dans le football amateur féminin,
00:36:08être très bon dans le football professionnel français
00:36:12avec la création d'une ligue professionnelle
00:36:14qui a été faite l'année dernière,
00:36:16qui est opérationnelle depuis le 1er juillet.
00:36:18Et puis, avoir un niveau, je dirais, de protection,
00:36:23de convention avec les joueuses
00:36:26qui traduit totalement ce statut de joueuse professionnelle.
00:36:34Je pense qu'on a un tournant
00:36:35dans la professionnalisation du foot féminin
00:36:38et je trouve ça hyper attractif
00:36:40et c'est intéressant parce que c'est l'évolution.
00:36:44Pendant dix ans, vraiment, le foot féminin français
00:36:55était reconnu.
00:36:57Nombreuses ont été les joueuses étrangères
00:36:59qui voulaient venir jouer dans notre championnat français.
00:37:01On a vu que des championnats comme l'Espagne,
00:37:03les équipes espagnoles nous ont rattrapés,
00:37:05les équipes anglaises nous ont rattrapés.
00:37:07Si tu veux avoir de l'ambition pour ton championnat
00:37:10et qu'il soit compétitif
00:37:12par rapport aux autres championnats européens,
00:37:14il faut se donner les moyens,
00:37:15mais ce n'est pas que des moyens financiers,
00:37:16c'est forcément des moyens humains,
00:37:19mais aussi d'être déterminé et d'avoir envie.
00:37:27Donc, c'est donner envie
00:37:28et à la fois faire comprendre aux gens
00:37:30qu'il faut investir,
00:37:32mais ton retour sur investissement,
00:37:34il ne va pas être immédiat.
00:37:35C'est normal.
00:37:35Les garçons,
00:37:38ça a mis combien de temps
00:37:38avant que ce soit
00:37:39des retours sur investissement ?
00:37:43Viens, viens, viens !
00:37:44Sprint, sprint, contreplacé !
00:37:47Demi-tour, fini !
00:37:48Gardienne, c'est un poste,
00:37:50je parle vraiment typiquement chez les filles,
00:37:52où on n'avait pas d'entraîneur gardien régulier
00:37:55toute la semaine.
00:37:57Soyez bien gainés,
00:37:59une bonne réception,
00:38:01on ne relâche pas le ballon,
00:38:02c'est parti.
00:38:03Donc les gens, ils nous critiquaient là-dessus,
00:38:05sauf que si on n'a pas d'entraînement,
00:38:07on ne peut pas non plus performer
00:38:08dans ce sens-là.
00:38:11Dépaisse-toi !
00:38:12Viens, remplace-toi,
00:38:14remplace-toi, il peut être là-bas.
00:38:18Là-bas, là-bas, là-bas, va !
00:38:19Oui, remplace-toi.
00:38:21Aujourd'hui, on a ça
00:38:23et on a travaillé,
00:38:24et en fait, aujourd'hui,
00:38:24on voit l'évolution.
00:38:27Pour moi, c'est le poste
00:38:28qui a le plus évolué
00:38:29ces dix dernières années.
00:38:30Et on est même salués
00:38:35sur le plan international.
00:38:41Ça a été le plus critiqué,
00:38:43mais quand on a commencé
00:38:44à le bosser,
00:38:45aujourd'hui, voilà,
00:38:46on a des arrêts
00:38:48assez exceptionnels,
00:38:50on a des gardiennes incroyables.
00:38:52Je me suis dit « Waouh ! »
00:39:00C'est des chats !
00:39:02Elles vont chercher
00:39:03en pleine lucarne.
00:39:04C'est incroyable !
00:39:05Avant, on n'aurait pas vu ça.
00:39:07Parce qu'encore une fois,
00:39:08c'est une question de travail.
00:39:10Il fallait qu'on travaille.
00:39:11C'est normal.
00:39:12C'était chaud avant, en fait.
00:39:22Nous, on les regarde un peu
00:39:23en mode « Ah, vous êtes-ils courageuses ? »
00:39:25Parce qu'aujourd'hui,
00:39:27ça se trouve,
00:39:27nous, on n'aurait pas pu tenir
00:39:29si on avait eu
00:39:30les mêmes conditions qu'elles.
00:39:33La créo, c'est plus dur
00:39:34que le bar.
00:39:39La créo, c'est à moins 113,
00:39:41alors que le bain frais,
00:39:42c'est 6 degrés, 7 degrés.
00:39:48En termes d'infrastructure,
00:39:49oui, j'ai vu
00:39:50beaucoup de choses évoluer.
00:39:52On a un sauna à notre disposition,
00:39:53on a la créo-thérapie,
00:39:54on a le bain froid.
00:39:58Donc, tout a été mis
00:39:59en place pour nous,
00:40:01pour notre équipe.
00:40:04Ah, c'est trop froid,
00:40:06c'est trop froid !
00:40:06Donc, aujourd'hui,
00:40:09il y a beaucoup de choses
00:40:10qui ont changé,
00:40:10même s'il y a encore
00:40:12beaucoup de choses
00:40:13qui doivent évoluer,
00:40:14mais juste de dire
00:40:17« je peux laisser mes crampons
00:40:19dans mon vestiaire,
00:40:20c'est trop bien ! »
00:40:21« Là, t'as du haut niveau,
00:40:26après, il y a ton calza,
00:40:28après, là ! »
00:40:29« Je peux me mettre dans un boudre,
00:40:30là, ça va être dur ! »
00:40:32« C'est dur ! »
00:40:34« C'est dur ! »
00:40:35« Bien le jour ! »
00:40:35« Il faut sortir ! »
00:40:37« Ah ouais ! »
00:40:39« C'est trop l'arrivée ! »
00:40:40« C'est un bon choix de musique ! »
00:40:41« Ouais, franchement incroyable ! »
00:40:42« T'as du bon combat ! »
00:40:43« Ouais, grave ! »
00:40:44« C'est super ça ! »
00:40:46« Allez là ! »
00:40:46« Allez là ! »
00:40:47« Allez là ! »
00:40:48« Merci ! »
00:40:50« Avec plaisir ! »
00:40:51« Ce que j'aimerais par la suite,
00:40:55c'est vraiment les conditions de travail des joueuses.
00:40:58Qu'on ait un championnat beaucoup plus homogène
00:41:01et pro et très attractif.
00:41:04Et oui, que toutes les joueuses
00:41:07puissent bénéficier de très bonnes conditions de travail
00:41:09et qu'elles n'aient qu'à penser au foot, en fait.
00:41:12C'est ça, aujourd'hui, qui va vraiment changer aussi
00:41:14avec la Ligue Pro,
00:41:16c'est qu'on veut que les joueuses soient pros,
00:41:18qu'elles se consacrent à ça,
00:41:19qu'elles soient les plus performantes possibles
00:41:21parce que derrière, le niveau, il va s'élever.
00:41:35Aujourd'hui, on s'occupe,
00:41:37au niveau de la Ligue Professionnelle,
00:41:39d'en faire l'une des meilleures ligues européennes,
00:41:44voire mondiales.
00:41:45Pourquoi ?
00:41:45Parce qu'on veut que nos joueuses,
00:41:47qui vont jouer à un moment donné en équipe de France,
00:41:51puissent rester en France
00:41:53et faire en sorte aussi qu'on soit la référence
00:41:56dans le football et le sport féminin
00:41:58en matière de structuration
00:42:00et de droits à donner aussi aux athlètes féminins.
00:42:08Il faut des bonnes fondations
00:42:10pour construire une belle et grande maison.
00:42:13Donc voilà, on a fait les fondations,
00:42:15maintenant, il faut commencer à monter bien les murs
00:42:17et consolider tout ça.
00:42:19Après, on attend beaucoup aussi
00:42:20de cette Ligue Professionnelle à la FFF.
00:42:22On attend beaucoup de Jean-Michel Aulas.
00:42:24On met beaucoup d'espoir en cette Ligue Professionnelle.
00:42:27Après, socialement, il y a encore énormément de choses à faire
00:42:29en France pour le foot féminin.
00:42:31Il y a des causes telles que la maternité.
00:42:43Je trouve ça injuste qu'une footballeuse
00:42:46doit choisir entre être maman ou joueuse.
00:42:50Parce que pour moi, tu ne peux pas choisir
00:42:51entre une femme ou une joueuse.
00:42:54En fait, tu dois pouvoir allier les deux.
00:42:57Cache la tête, non, par contre ?
00:43:00Tu te regardes, toi ?
00:43:01T'es belle, hein ?
00:43:03Je fais la tata, Elisa.
00:43:06Oh, purée, le chauffeur de cire.
00:43:10Ma femme a accouché le 25 mars.
00:43:12Et on avait une sélection du 1er avril, du 1er au 9.
00:43:15Et quand je suis partie,
00:43:17ma femme sortait de l'hôpital de la maternité
00:43:20il y avait quatre jours.
00:43:22Et au moment de partir, c'était un déchirement
00:43:23parce qu'elle s'est rendue compte
00:43:24qu'elle allait toute seule avec un bébé d'une semaine.
00:43:28Et donc, elle nous a fait un petit baby blues.
00:43:30Et moi, j'ai dit, c'est pas possible,
00:43:31je te laisse pas comme ça.
00:43:33Et donc, j'ai demandé au coach
00:43:34qui a accepté avec grand plaisir
00:43:36qu'elle puisse venir lundi, mardi, mercredi.
00:43:40Et donc, j'ai pu la faire venir,
00:43:42la présenter à mes coéquipières
00:43:43et au stade de l'équipe de France.
00:43:45C'était magique.
00:43:47Ça nous sort un peu du cadre football.
00:43:53Ça permet aussi de rapprocher tout le monde
00:43:56parce que je pense qu'un enfant,
00:43:58tout le monde veut le voir,
00:44:00surtout quand c'est l'enfant d'une de nos coéquipières.
00:44:02Je pense que ça rajoute un petit truc,
00:44:05un petit plus, en fait, dans un groupe.
00:44:08Et il y a la bienveillance de tout le monde qui ressort.
00:44:11Et je pense que ça amène un plus aussi
00:44:13dans l'esprit de groupe, dans la cohésion.
00:44:16Donc, je pense que c'est que du plus.
00:44:18Merci à Anae d'exister, en fait.
00:44:21Surnommée Nanae.
00:44:22Surnommée Nanae.
00:44:23Par Tata Saki.
00:44:24Tata Saki-na.
00:44:30Vraiment, la fédération a accepté
00:44:34que les mamans,
00:44:36peu importe quelle configuration familiale,
00:44:39maman porteuse ou maman co-parente,
00:44:43puisse amener ses enfants.
00:44:46Normalement, j'aurai le droit aussi.
00:44:48Donc, elle fera partie de l'aventure.
00:44:51Ce n'est pas juste d'être enceinte joueuse
00:44:54et de ne pas être protégée,
00:44:56de ne pas avoir son salaire.
00:44:58Là, ça peut rassurer, mettre en confiance les joueuses
00:45:00et se dire qu'elles peuvent vivre aussi
00:45:02et qu'elles ne soient pas obligées
00:45:04d'arrêter leur carrière
00:45:05pour vivre leur vie de maman
00:45:08et qu'elles peuvent l'envisager
00:45:09en étant joueuses
00:45:11et durant leur parcours sportif.
00:45:14Donc, on espère en tout cas
00:45:15que certaines mesures seront prises
00:45:18pour accompagner au mieux
00:45:18justement la joueuse de haut niveau.
00:45:21Oui, avoir une ligue professionnelle
00:45:23en D1 maintenant,
00:45:25c'est exceptionnel.
00:45:27Maintenant, j'attends de voir vraiment
00:45:29comment ça va se passer
00:45:31et voir comment on va le mettre en place.
00:45:35Donc, j'attends de voir.
00:45:36Il faut aussi que médiatiquement, ça suive.
00:45:39Quel bilan, en fait, de cette préparation ?
00:45:41Comment vous pouvez appréhender ces rencontres ?
00:45:43Tu le vois comment, ça ?
00:45:45Je trouve qu'il y a des nations
00:45:47qui continuent à jouer, entre guillemets.
00:45:49C'est toujours pour le genre.
00:45:51Et là, tu parlais de la ligue,
00:45:52ça nourrit le groupe France.
00:45:54Oui, je pense que c'est important
00:45:55parce que ça va être nouveau.
00:45:56Ça va prendre peut-être un peu de temps
00:46:00et il va falloir qu'on soit aussi présents
00:46:03pour promouvoir cette nouvelle ligue.
00:46:06La médiatisation, c'est très important.
00:46:09Ça va attirer du monde aussi,
00:46:11encore plus les supporters au match.
00:46:17Il y a aussi un style très particulier
00:46:18qui est aussi ailleurs.
00:46:20On a notre propre foot
00:46:21et on essaie de le promouvoir au maximum.
00:46:26C'est un exercice qui n'est pas évident,
00:46:29qu'on ne travaille pas tous les jours,
00:46:31donc forcément un peu plus compliqué,
00:46:33mais on doit le faire
00:46:35et j'avoue que par moments,
00:46:37on prend un peu plus de plaisir.
00:46:39Maintenant, le pièce qui arrive,
00:46:40c'est la lune, un petit peu bien
00:46:42et en fait, il y a un petit peu de France,
00:46:43on pense pour la première.
00:46:48C'est pour ça que moi,
00:46:51avec 30 ans, on sait que j'ai beaucoup de France.
00:46:54Ça va être encore une fois
00:46:57à nous sur le terrain
00:46:58d'être ensemble,
00:46:59solidaire dans les détails,
00:47:02être exigeante
00:47:03et dans les deux surfaces,
00:47:06l'efficacité, ça parle.
00:47:08Wendy, elle parle bien,
00:47:09elle est sereine, elle est calme.
00:47:12Elle a l'habitude aussi,
00:47:13l'expérience.
00:47:15Puisque la capitaine,
00:47:16elle est souvent amenée
00:47:17à devoir parler aux journalistes.
00:47:18Donc, nous, on l'envoie à Wendy.
00:47:21Voilà, on l'envoie au fond.
00:47:22Vas-y.
00:47:24Je fais deux, trois photos
00:47:25au début de l'entretien
00:47:26et puis après, j'installe
00:47:27pour faire une photo de vous.
00:47:28Allez, faire un posé.
00:47:31C'est important de voir la presse
00:47:33qui nous soutient
00:47:34et puis, c'est tout comme les supporters.
00:47:37Puis si on a aimé,
00:47:37c'est pour nous,
00:47:38donc c'est top.
00:47:40De rien.
00:47:40Aujourd'hui,
00:47:50si on veut voir du football féminin
00:47:51à la télé, on peut.
00:47:52Toutes les grandes compétitions
00:47:54de l'équipe de France Féminine
00:47:55sont retransmises.
00:47:56Le championnat de France
00:47:57est retransmis aussi aujourd'hui.
00:48:00Leur compétition avec,
00:48:02on va dire,
00:48:03moins d'enjeux
00:48:04comme une Ligue des Nations
00:48:05est retransmise.
00:48:06Donc, c'est quand même
00:48:07énormément de progrès.
00:48:10En équipe de France,
00:48:11on fait beaucoup
00:48:11guichets fermés,
00:48:12il y a beaucoup de personnes
00:48:14qui viennent nous voir.
00:48:16Dans les matchs en D1,
00:48:17il y a un peu moins de monde,
00:48:18etc.
00:48:19Ou bien, il va y avoir du monde
00:48:20que quand il va y avoir
00:48:21des grosses affiches.
00:48:22C'est quand même
00:48:23une vraie reconnaissance
00:48:24quand on joue
00:48:24dans des stades pleins
00:48:26et ça donne beaucoup d'envie,
00:48:28beaucoup de motivation,
00:48:29beaucoup de détermination.
00:48:31Et la première chose
00:48:33que je voudrais,
00:48:33c'est attirer la curiosité
00:48:37des gens
00:48:37et amener les gens au stade.
00:48:40On prend quand même
00:48:40plus de plaisir
00:48:41à jouer dans un stade plein
00:48:42que dans un stade à moitié vide.
00:48:44Ça sonne mieux
00:48:45quand c'est plein.
00:48:45On est dans la ville de Newcastle,
00:48:51C'est une petite ville anglaise.
00:48:54C'est une petite ville anglaise.
00:48:56avec un beau stade aussi.
00:49:00C'est une petite ville anglaise.
00:49:03C'est une petite ville anglaise.
00:49:06avec un beau stade aussi.
00:49:14On est dans la ville de Newcastle.
00:49:16Voilà.
00:49:18C'est une petite ville anglaise
00:49:20avec un beau stade aussi.
00:49:27Deux confrontations
00:49:28contre l'équipe d'Angleterre.
00:49:30On attend 48 000 personnes demain, est-ce que c'est un modèle, cet engouement à l'anglaise pour vous et pour ces matchs viennains ?
00:49:49Forcément, quand on est joueuse, on adore jouer dans des stades pleins.
00:49:54Et je crois qu'à chaque fois que l'Angleterre a joué à domicile, elles font sold out, donc je pense que ce n'est pas un exemple que pour la France, c'est un exemple pour tous les pays qui ont une équipe féminine, quand elles jouent à domicile, ça devrait être plein.
00:50:24Le football en Angleterre, non, c'est la Woman Super League, c'est très professionnel.
00:50:42L'Angleterre, c'est le Graal, c'est vraiment là où on a tous envie d'aller.
00:50:48Ça fait rêver tout le monde parce que c'est des stades mythiques, c'est des stades pleins d'histoire, c'est le football.
00:50:57Quand tu vois qu'Arsenal, ça fait 60 000 tous les week-ends et que l'Emerite Stadium, il est rempli.
00:51:07Aujourd'hui, on peut dire qu'en termes de moyens, l'Angleterre est quand même à des allées-lumière de beaucoup de championnats.
00:51:18Aujourd'hui, le championnat anglais, les Anglais sont fans de foot. C'est une terre de foot.
00:51:36Quand on est parti jouer à Newcastle, le stade était rempli avec une ambiance de folie.
00:51:41Et c'est sûr qu'après, quand on s'est retrouvés à Saint-Etienne avec moins de public, là, tu te dis qu'on en a encore du travail à faire.
00:51:52Si on avait eu la chance qu'on investisse dans le sport féminin il y a 50 ans, aujourd'hui, on vivrait des choses différentes.
00:52:00C'est un peu le combat du sport féminin.
00:52:02On part avec 50 ans de retard et on nous demande d'être au même niveau que les garçons.
00:52:06Donc c'est compliqué.
00:52:14Investissez sur nous et vous verrez.
00:52:16Bleu, bleu, rouge, ensemble !
00:52:26Déjà, c'est notre responsabilité à nous,
00:52:30en allant chercher un titre, en ayant une équipe attractive en termes de football, en ayant des résultats.
00:52:37C'est comme ça que vous attirez les gens.
00:52:39C'est ce que vous proposez en termes de performance sportive.
00:52:45Aujourd'hui, tout le monde est fan de l'équipe de France et a de l'amour pour cette équipe.
00:52:50Moi, la première, pourquoi ? Parce qu'ils ont eu des résultats.
00:52:52Ils ont fait vibrer un pays entier et ils continuent de faire vibrer, à l'heure actuelle, un pays entier.
00:53:00Il est certain qu'on en attend toujours plus.
00:53:15Et pour en avoir plus, il faut justement aller performer.
00:53:19Donc c'est toujours pareil, c'est un cercle vicieux.
00:53:21Ainsi, on performe, on s'intéresse à la pratique.
00:53:24Et c'est pour ça aussi qu'on attend avec impatience un premier titre de cette équipe de France féminine.
00:53:30Et forcément, quand tu es dans un élan comme ça, positif, ça peut apporter.
00:53:50Mais il faut ce déclic et il faut ce premier trophée, cette première médaille.
00:54:00Ça peut être qu'une avancée extraordinaire pour le football féminin.
00:54:16C'est important parce qu'on n'attend que ça en France.
00:54:18Et pour la société, on se dira qu'on a fait un grand pas en avant.
00:54:31Et que maintenant, ça y est, c'est enclenché.
00:54:34On n'a plus le droit de faire machine arrière.
00:54:36Et que le foot féminin en France est bien là et bien présent.
00:54:40Et on va continuer de progresser.
00:54:41Là, on a la chance de pouvoir écrire l'histoire à notre façon.
00:54:54Donc, c'est une chance.
00:54:55Mais c'est sûr que sur le terrain, tu ne penses pas à la femme dans le sport.
00:54:58Sur le terrain, tu penses vraiment à être performante et au résultat.
00:55:02Mais c'est sûr qu'après, quand ça redescend, là, tu te dis, ah ouais, j'ai de la chance d'avoir cette responsabilité.
00:55:10Et puis, j'essaie de le faire au maximum.
00:55:16Devenir bleu, changer de jeu, documentaire réalisé par Laurie Delostal et David Perrier.
00:55:22Au moment où les bleus s'apprêtent à entamer l'euro féminin, pour lequel nous serons, c'est sûr, très nombreux à les supporter.
00:55:30C'est l'occasion aussi pour nous aujourd'hui, dans ce débat d'hoc, avec nos invités, d'en savoir un peu plus sur l'évolution et l'état du football féminin français.
00:55:39Laura Georges, tout d'abord, est avec nous.
00:55:41Bienvenue à vous.
00:55:42Laura Georges, nous sommes très heureux de vous accueillir aujourd'hui.
00:55:45Vous êtes ancienne joueuse internationale française, 188 sélections sous le maillot français.
00:55:51Vous avez d'abord joué à l'Olympique lyonnais, au PSG, et puis enfin au Bayern de Munich.
00:55:56Et toujours au poste de défenseuse centrale.
00:55:59Vous avez aussi été secrétaire générale de la FFF, la Fédération française de football, bien sûr.
00:56:05C'était entre 2017 et janvier dernier.
00:56:08Vous êtes aujourd'hui coach personnel et consultante TV indépendante.
00:56:13Siany Dalmat est également avec nous.
00:56:15Bienvenue.
00:56:16Merci, bonjour.
00:56:17Vous êtes journaliste sportive à l'équipe où vous avez couvert, entre autres, quatre Coupes du monde féminine.
00:56:23Et vous allez couvrir cet euro qui se déroule en Suisse et y suivre nos bleus.
00:56:28On va voir comment se prépare cette compétition du côté de nos filles.
00:56:32Hubertus est également avec nous.
00:56:34Bienvenue.
00:56:35Vous êtes journaliste indépendante dans le domaine de la culture et du sport et auteur de Girl Power.
00:56:41150 ans de football féminin.
00:56:43Je conseille cet ouvrage.
00:56:44Laura Georges est en couverture de votre livre.
00:56:48Il a été publié chez Calman Levy.
00:56:51Et il est aujourd'hui d'ailleurs également disponible en poche.
00:56:54C'est le bon moment de lire ce livre.
00:56:56A quelques jours maintenant de l'ouverture de l'euro en Suisse.
00:56:59Vous dites que le football féminin est intrinsèquement lié aux luttes féministes.
00:57:07On ne va pas passer notre temps à regarder dans notre rétroviseur durant cette émission.
00:57:10Mais ça, je voudrais que vous nous l'expliquiez.
00:57:12Je suis parmi les gens qui partent du principe que l'accès des femmes dans les sports sont intrinsèquement liés, à mon sens, aux luttes féministes.
00:57:24Pour ce qui est des sports collectifs, le football et le rugby, mais surtout le rugby, l'absus, surtout le football,
00:57:31ça naît au moment des suffragettes en Angleterre.
00:57:34Et après, ce mouvement des suffragettes a passé la Manche et est arrivé en Europe continentale.
00:57:38Donc on est au début du siècle dernier.
00:57:39C'est 1880-1900.
00:57:42C'est au moment où il y a des équipes de foot et de sport collectif de femmes.
00:57:48À un moment où il est vu que les femmes sont avant tout là pour faire la cuisine, pour faire des enfants, pour s'occuper du foyer.
00:57:57Et les seules pratiques sportives, parce qu'on ne parle pas de sport pour les femmes, on parle de pratiques sportives.
00:58:02C'est la gymnastique, c'est la danse et c'est éventuellement le cheval,
00:58:05parce que c'est considéré comme moins dangereux pour leur corps et elles peuvent ainsi continuer à progrès.
00:58:10Là, je parle comme l'époque parlait.
00:58:12C'est évidemment pas moi qui prétend ça.
00:58:14On en a entendu parler comme cela dans notre film aujourd'hui.
00:58:19Et après, c'est une période qui se conclut au moment de la Première Guerre mondiale, à l'époque des canonnières en Angleterre,
00:58:23parce que les messieurs partant au front sont les femmes qui sont dans les usines d'armement
00:58:28et elles font aussi du sport comme les mecs en faisaient.
00:58:32Ça, c'est pour la première période.
00:58:33Après, malheureusement, ça s'éteint dans les années 1920-1930,
00:58:36parce que les pouvoirs qu'il y a en Occident et en Europe sont des pouvoirs extrêmement patriarcaux,
00:58:40donc qui interdisent carrément la pratique féminine des sports.
00:58:43C'est le cas du régime de Vichy, d'ailleurs.
00:58:46C'est Franco en Espagne, c'est Mussolini.
00:58:48C'est interdit le foot féminin en France.
00:58:52Deuxième période, les années 60.
00:58:54La création de la FFF, 1970.
00:58:56Et là, ce qui est intéressant, c'est que ce sont des moments où ça s'élargit,
00:59:01parce que dans la première période, on va dire, la pratique féminine du foot,
00:59:05c'est en Angleterre où est né le foot, et en France, et un petit peu en Belgique.
00:59:09Mais après, c'est là que ça arrive en Europe du Nord, c'est là que ça arrive aux USA,
00:59:14et c'est là que ça arrive dans d'autres contrées, et un petit peu aussi en Asie.
00:59:17En Afrique, ce sera un petit peu après.
00:59:18Ce qui est intéressant, c'est qu'à ce moment-là, c'est là qu'on voit les deux genres de féminisme.
00:59:22Il y a un féminisme, on va dire, latin, qui est pour la liberté du corps des femmes,
00:59:28et qui veut qu'elles pratiquent les sports.
00:59:31Et il y a un féminisme plus scandinave, qui est que pour dominer les hommes,
00:59:36les femmes doivent aussi aller dans les zones de pouvoir,
00:59:40et c'est comme ça que les femmes sont dans les zones de pouvoir des fédérations, des gouvernements,
00:59:44et c'est de ça qu'elles pourront changer les règlements.
00:59:46C'est un peu les deux féminismes.
00:59:47Ce féminisme, qui serait un peu la clé de l'évolution de ce sport,
00:59:51vous le portez d'une certaine manière, Laura-Georges ?
00:59:54Vous l'avez porté tout au long de votre carrière ?
00:59:56Vous l'avez ressenti comme telle ? Vécu comme telle ?
00:59:59On l'a vécu, en tout cas personnellement, comme une façon de...
01:00:02On n'est pas juste athlète.
01:00:04On était également, on sait, des modèles pour nos jeunes filles,
01:00:07mais également des porte-parole auprès de nos institutions, auprès de nos clubs, forcément.
01:00:12Alors, féministe, certains le voient comme négatif, comme étant l'homme contre la femme.
01:00:18Pas du tout.
01:00:19Mais vraiment, cette idée d'être une joueuse, c'est faire valoir les valeurs du sport féminin,
01:00:25c'est faire valoir l'importance de la femme dans notre société.
01:00:28Donc oui, on l'a porté, et on le porte encore lorsqu'on fait du sport,
01:00:32lorsque l'on prend la parole,
01:00:33lorsqu'aujourd'hui on est sur ce plateau pour partager notre expérience.
01:00:37Et ce ressenti que vous avez, est-ce que vous l'avez partagé avec les handballeuses,
01:00:42les basketteuses, par exemple, qui sont aussi des sports collectifs,
01:00:46qui commencent à gagner du terrain, à remporter des titres en France ?
01:00:50Vous en parlez avec ces autres athlètes du sport collectif ?
01:00:54On en parle, parce qu'on se dit, en fait, quelle est notre place ?
01:00:57Quelle est notre place dans tout cet aspect médiatique ?
01:01:02On nous fait savoir qu'il faut faire du sport, que c'est bon pour la santé,
01:01:05mais parle-t-on vraiment à ces femmes qui font des exploits
01:01:08ou même à ces femmes qui simplement font du sport ?
01:01:10Et on en parle avec certaines de mes amies qui sont aujourd'hui dans les médias
01:01:15ou qui se disent, il faut qu'on crée notre propre média.
01:01:19J'ai lu quelque part qu'il y avait, les chiffres sont cités sous votre contrôle,
01:01:25bien sûr, 220 000 environ licenciés du côté du football féminin aujourd'hui en France
01:01:30et environ 177 000 pratiquantes, autrement dit des joueuses qui sont sur le terrain.
01:01:37Elles viennent d'où, ces joueuses ?
01:01:39Est-ce que le football féminin est un sport émancipateur pour les femmes aujourd'hui,
01:01:45dans nos quartiers populaires notamment ?
01:01:47Est-ce qu'on peut dire ça ?
01:01:48J'aime bien dire que les femmes qui pratiquent du foot,
01:01:51c'est presque un acte militant de faire du football,
01:01:53parce qu'elles vont déplacer...
01:01:54Aujourd'hui encore, donc ?
01:01:55Aujourd'hui encore, bien sûr, parce qu'elles dépassent une place où on les assigne
01:01:59et le terrain de foot, le city-stade par exemple,
01:02:03ce n'est pas forcément un terrain où on retrouve beaucoup de femmes
01:02:05et celles qui osent s'y engager, s'y affirmer, s'y aventurer,
01:02:11il faut beaucoup de caractère quand même,
01:02:13et même dans les clubs, on voit de plus en plus de sections féminines qui se développent,
01:02:17de petites filles qui vont jouer au foot,
01:02:19mais je pense que Laura, quand elle a commencé,
01:02:21elle était une des rares filles à jouer au foot,
01:02:22donc il faut avoir du caractère pour rester
01:02:25quand on vous dit que vous n'êtes pas à votre place.
01:02:28Et moi, je trouve que c'est vecteur de plein, plein, plein de sujets,
01:02:30on parle de maternité aussi, beaucoup dans le foot féminin,
01:02:33on parle aussi de violences sexistes et sexuelles,
01:02:36et les femmes aident justement à aller dans ces combats-là,
01:02:39d'égalité salariale aussi,
01:02:41et en fait, là où pour les garçons,
01:02:43ça va juste être tapé dans un ballon,
01:02:45et ça peut aussi aider dans la sensibilité sociale,
01:02:47pour les femmes, ça va être porteur de beaucoup plus de valeurs,
01:02:49de beaucoup plus de choses,
01:02:50parce que ça ne va pas être juste taper dans un ballon,
01:02:53ça va être accompagné de plein de choses
01:02:54qui vont se retrouver aussi dans leur vie de femme.
01:02:58Et en fait, on joue au football un peu partout,
01:03:01on joue au football dans les grandes villes,
01:03:03dans les périphéries des grandes villes,
01:03:04mais aussi à la campagne,
01:03:05et un peu plus peut-être plus facilement en ville,
01:03:09parce qu'on a plus facilement accès aux transports en commun
01:03:12qui peuvent nous emmener au terrain de foot.
01:03:14À la campagne, ça peut être un peu plus difficile,
01:03:16parce qu'il faut une voiture pour que les parents puissent nous emmener,
01:03:19il n'y a peut-être pas autant de terrain,
01:03:21autant de place pour les filles,
01:03:22mais on joue de plus en plus au foot
01:03:23quand on est une fille en France,
01:03:25et ça, c'est intéressant.
01:03:27Et le phénomène un peu militant que vous disiez,
01:03:30je l'ai remarqué sur...
01:03:32Et émancipateur, je voudrais qu'on insiste là-dessus.
01:03:34Est-ce que ça l'est réellement pour les filles des quartiers, par exemple ?
01:03:37Et ça l'est toujours,
01:03:37quelle que soit l'avancée heureuse, à mon sens,
01:03:39des combats et des pensées féministes.
01:03:42MeToo a fait que beaucoup plus de tragédies sont verbalisées,
01:03:46mais le problème, c'est que les tragédies existent encore,
01:03:49donc qu'elles soient verbalisées.
01:03:49C'est bien, mais si elles sont verbalisées,
01:03:51c'est qu'elles existent encore.
01:03:52Moi, sur les différentes générations de footballeuses,
01:03:54de pratiquantes, ou de salariés, ou de suiveuses,
01:03:56ou même de familles,
01:03:57que j'ai eues pour mon livre,
01:03:58ou dans des sujets ou en cas de s'y fait avant,
01:04:01c'est qu'effectivement, dans les années 60-70,
01:04:04on était dans un moment où, malheureusement,
01:04:06les sportives, footballeuses en particulier,
01:04:09étaient vues comme, nécessairement,
01:04:11des garçons manqués, des homosexuels
01:04:13qui n'osaient pas l'avouer, etc.,
01:04:14enfin, des trucs d'une beaufitude absolue.
01:04:17Aujourd'hui, il y a toujours des coins de France
01:04:20où il n'y a pas forcément, avec facilité,
01:04:23des sections féminines.
01:04:26Dans les sports collectifs,
01:04:28on joue en mixte jusqu'à 14 ans, je crois.
01:04:31Et c'est après que les garçons et les filles
01:04:34sont dans des équipes et des sections séparées.
01:04:37Ce n'est pas dans tous les villages
01:04:38et dans toutes les villes de France
01:04:39qu'il y a des sections féminines.
01:04:41Et puis, quand elles n'existent pas,
01:04:44les filles se demandent, je vais aller jouer où ?
01:04:45Alors, soit il faut qu'elles fassent 100 bornes,
01:04:47mais ce n'est pas forcément évident,
01:04:48ou alors leurs parents ne veulent pas,
01:04:50ou alors ne le peuvent pas, financièrement,
01:04:52ou alors il n'y a pas de section existante.
01:04:54Et la lutte, quelque part,
01:04:58mais en tout cas, la préoccupation,
01:05:00doit rester là.
01:05:01Il faut, et ça, c'est pour les pros
01:05:03comme pour les amateurs et les amatrices,
01:05:05il faut qu'un maximum de districts,
01:05:08de régions en France
01:05:09se donnent les moyens,
01:05:13soit dotés de moyens
01:05:14qui puissent permettre d'avoir,
01:05:16nécessairement, après 14 ans,
01:05:18après la séparation des sections mixtes,
01:05:20des pratiques pour les garçons
01:05:22et pour les filles.
01:05:23Tant que ça, ça n'existera pas
01:05:25de manière républicaine,
01:05:26je ne parle pas obligatoire,
01:05:27mais de manière républicaine,
01:05:29et là, c'est au ministère de le faire,
01:05:31et aussi à la fédération,
01:05:32mais aussi au ministère,
01:05:33ça ne pourra pas avancer.
01:05:34Et ça, ça reste une préoccupation
01:05:36que j'ai observée
01:05:36sur des joueuses d'aujourd'hui.
01:05:38La plupart sont obligées
01:05:39d'aller faire des académies en Suède
01:05:41ou aux USA,
01:05:42ce qui est un autre coup,
01:05:43mais elles savent aussi
01:05:43qu'après,
01:05:44elles auront la performance
01:05:44parce qu'elles ne peuvent pas
01:05:46le faire dans leur département.
01:05:47D'ailleurs, c'est aux USA
01:05:48que vous découvrez le foot.
01:05:50En universitaire,
01:05:51si j'ai bien compris,
01:05:52avant de revenir en France,
01:05:53vous y alliez pour des études,
01:05:55des études supérieures aux Etats-Unis.
01:05:57C'est là-bas que vous avez
01:05:59vraiment épousé le foot ?
01:06:01Alors, je ne l'ai pas de souverte.
01:06:02Parce que ça a l'air d'être un exemple,
01:06:03les Etats-Unis.
01:06:04Oui, c'est toujours cité comme exemple.
01:06:06Je n'ai pas découvert le football
01:06:07aux Etats-Unis, non.
01:06:09Je l'ai découvert avec mes amis.
01:06:12J'ai grandi au parc du Château de Versailles
01:06:14et j'ai rencontré une joueuse du Paris Saint-Germain
01:06:17à l'école, au collège.
01:06:18C'est comme ça que j'ai décidé
01:06:19d'aller m'entraîner au camp des loges.
01:06:21Et aux Etats-Unis,
01:06:22il n'y avait rien que vous avait frappé
01:06:23de ce côté-là au tout début ?
01:06:24Parce que là,
01:06:25ça nous est présenté comme un exemple.
01:06:28L'intégration du foot
01:06:30dès les plus jeunes,
01:06:31vraiment dès l'école.
01:06:32Pour les gens qui ne maîtrisent pas trop
01:06:34le sport féminin,
01:06:35c'est vrai que le football féminin
01:06:38est aux Etats-Unis
01:06:40et le numéro un,
01:06:41ça on le sait.
01:06:43Par contre,
01:06:44il faut savoir aussi
01:06:45que ça a été une lutte
01:06:46aux Etats-Unis
01:06:47pour un peu d'histoire.
01:06:49C'est dans les années 70
01:06:51avec la loi Title IX
01:06:53qui demande aux universités
01:06:54d'investir dans le sport féminin
01:06:56et donc de créer
01:06:57des sections sportives féminines
01:07:00en université.
01:07:01C'est ainsi que les universités
01:07:03ont investi dans le sport féminin
01:07:04et que les disciplines sportives féminines
01:07:08se sont développées.
01:07:10Mais jusqu'à maintenant
01:07:11et encore lors de la Coupe du Monde 2019,
01:07:13les joueuses américaines
01:07:14étaient encore en train de lutter
01:07:16pour avoir l'égalité salariale.
01:07:18Donc il y a cette image
01:07:19de se dire que l'exemple type,
01:07:21c'est les Etats-Unis,
01:07:22mais il y a toujours ces luttes.
01:07:24Et c'est vrai qu'on est souvent
01:07:24à se dire que le football féminin,
01:07:26il a progressé
01:07:28si on a des gens dans le stade.
01:07:30Je pense qu'il faut avoir aussi
01:07:31un autre regard
01:07:32et de savoir en fait
01:07:33qu'est-ce qui est fait
01:07:34pour notre football amateur.
01:07:35Est-ce que nos jeunes filles
01:07:36ont les structures ?
01:07:38Vous en parliez.
01:07:39Est-ce que nos clubs
01:07:40accueillent nos jeunes filles ?
01:07:41Est-ce que nos jeunes filles
01:07:42sont coachées par des hommes
01:07:43ou des femmes ?
01:07:43Est-ce que des gens
01:07:44sont disponibles pour coacher nos filles ?
01:07:46Est-ce que nous avons assez de terrain ?
01:07:48Mais ce n'est pas juste
01:07:49pour le football féminin.
01:07:50Est-ce que nos filles
01:07:51sont coachées par des hommes
01:07:52ou des femmes ?
01:07:53Ça a une importance
01:07:53parce que j'ai regardé
01:07:55derrière les quatre
01:07:57derniers entraîneurs
01:07:58de l'équipe de France féminine,
01:07:59il y avait une seule femme,
01:08:00Corinne Diaz,
01:08:01sur une période assez longue d'ailleurs,
01:08:02mais les trois autres
01:08:03étaient des entraîneurs masculins.
01:08:04Il y a une différence
01:08:05entre les entraîneurs masculins
01:08:07et féminins ?
01:08:08Je ne dirais pas
01:08:09qu'il y ait forcément...
01:08:10En tout cas,
01:08:11je vais parler de nécessité
01:08:12d'avoir un homme ou une femme.
01:08:13Je ne suis pas dans ce débat
01:08:14où il faut une femme
01:08:15pour une équipe féminine.
01:08:17Pas du tout.
01:08:17Mais de se dire qu'en fait,
01:08:19il faut que les femmes aussi,
01:08:20elles puissent coacher.
01:08:21Il faut qu'elles soient visibles.
01:08:23Puisqu'en fait,
01:08:23on se rend compte
01:08:23que nos jeunes filles,
01:08:25parfois,
01:08:25ont du mal à venir au football
01:08:26en raison de l'encadrement.
01:08:29Des jeunes filles
01:08:30auront plus confiance
01:08:31en ayant une femme
01:08:32coach.
01:08:33Ça paraît assez logique.
01:08:34Ça paraît assez logique,
01:08:36mais aussi parce que
01:08:36dans l'évolution
01:08:37d'une jeune femme,
01:08:38il y a la période
01:08:38où on a aussi ces règles.
01:08:40C'est des petits détails
01:08:40qui font que,
01:08:42lorsque vous avez un coach
01:08:42qui vous connaît
01:08:43et qui connaît
01:08:43votre constitution,
01:08:44c'est beaucoup plus simple.
01:08:46Après, je ne dis pas
01:08:46que les hommes
01:08:47ne sont pas compétents,
01:08:48bien au contraire,
01:08:49mais je pense qu'il faut aussi
01:08:50pousser à avoir
01:08:52beaucoup plus de femmes coach
01:08:53et aussi des femmes
01:08:54à responsabilité
01:08:55pour aussi continuer
01:08:57à faire progresser
01:08:57la discipline.
01:08:58Alors, sur le plan
01:08:59des revendications,
01:09:00on l'a vu,
01:09:01on l'a entendu
01:09:02dans ce film,
01:09:03évidemment,
01:09:03la question des salaires.
01:09:05On est quand même
01:09:05surpris d'apprendre,
01:09:06pour ceux qui ne connaissent
01:09:07pas le football féminin,
01:09:08que nous avons aujourd'hui
01:09:09une Ligue 1 en France
01:09:10qui n'est pas entièrement
01:09:12professionnelle,
01:09:13si on a bien compris
01:09:14ce film.
01:09:15Voilà les revendications.
01:09:166, ça y est,
01:09:17ça y est.
01:09:17Oui, ça y est.
01:09:18Depuis un an,
01:09:20la Ligue professionnelle
01:09:22féminine a été lancée,
01:09:23donc la L2FP,
01:09:25avec à sa tête
01:09:26Jean-Michel Aulas,
01:09:27qui s'est beaucoup,
01:09:27beaucoup investi.
01:09:28Qu'on a vu dans ce film,
01:09:29bien sûr.
01:09:29Exactement.
01:09:30Jean-Michel Aulas,
01:09:31qui a été l'un des pionniers
01:09:33en France,
01:09:33avec Louis-Nicolin,
01:09:35évidemment.
01:09:36Louis-Nicolin,
01:09:37juste avant.
01:09:37Oui, et Jean-Michel Aulas.
01:09:38Alors, Louis-Nicolin,
01:09:39président de Montpellier.
01:09:40Exactement.
01:09:41Il a été l'un des pionniers
01:09:42en 2017.
01:09:43Mais Jean-Michel Aulas
01:09:44a mis énormément
01:09:45de moyens,
01:09:47beaucoup plus d'ailleurs
01:09:48que Louis-Nicolin.
01:09:49Il en avait plus,
01:09:50c'est pour ça.
01:09:51Non, mais il a été chercher
01:09:52les meilleures joueuses
01:09:53qu'il y avait à Montpellier
01:09:54et ensuite au Paris Saint-Germain.
01:09:56Il a tout fait
01:09:57pour que son équipe
01:09:58gagne des titres.
01:10:00Lui, il ne s'est pas lancé
01:10:01en se disant
01:10:01je vais faire les choses à moitié.
01:10:03Et il a donné
01:10:04des salaires aux joueuses.
01:10:06Il a fait en sorte
01:10:07qu'elles ne fassent que ça,
01:10:08qu'elles soient vraiment
01:10:09des footballeurs professionnels.
01:10:10et c'est hyper important.
01:10:12Et c'est là qu'on voit
01:10:12que Jean-Michel Aulas
01:10:14a lancé ça il y a 20 ans
01:10:15peut-être déjà
01:10:15et que la Ligue
01:10:16elle est née l'année dernière.
01:10:18C'est-à-dire le retard
01:10:18qu'il y a eu
01:10:19des autres clubs derrière.
01:10:22Et je pense qu'il fallait
01:10:22une impulsion, quelque chose.
01:10:24Parce qu'on ne peut pas
01:10:24demander aux joueuses
01:10:25de fournir des performances
01:10:28de très haut niveau
01:10:29sur le terrain
01:10:30si à côté de ça
01:10:31elles doivent travailler
01:10:32ou elles doivent aller à l'école
01:10:33ou elles ne peuvent pas
01:10:35payer leur loyer,
01:10:35elles ne peuvent pas manger
01:10:36à leur faim.
01:10:37Il y a des situations
01:10:38qui étaient assez hubuesques.
01:10:40en disant...
01:10:41Et donc là sur l'aspect
01:10:42des salaires
01:10:42parce que je sais
01:10:43si ça a souvent été
01:10:44sur la table
01:10:44lorsqu'on parle de four féminin.
01:10:46Aujourd'hui on a avancé.
01:10:47Oui on a avancé un petit peu.
01:10:49Alors après
01:10:49il ne faut pas demander
01:10:51à ce que les filles
01:10:52aient des salaires
01:10:52comparables à ceux des hommes.
01:10:55Mais moi j'estime
01:10:56qu'elles doivent être
01:10:56en mesure de payer leur loyer,
01:10:58de manger
01:10:58et de se véhiculer
01:10:59tout simplement.
01:11:00Ce qui n'était pas
01:11:00toujours le cas.
01:11:02Il y a des joueuses
01:11:02qui racontaient
01:11:03il n'y a même pas
01:11:045-6 ans
01:11:04qu'elles rentrent dans leur voiture
01:11:05ou qu'elles n'avaient pas
01:11:07de quoi payer leur loyer.
01:11:08Moi je discutais
01:11:09avec une coach
01:11:10la saison dernière
01:11:10qui me racontait
01:11:12qu'elle aidait
01:11:12ses joueuses
01:11:13en leur donnant à manger.
01:11:14Elle a donné son vélo
01:11:15à une de ses joueuses.
01:11:16Enfin
01:11:17elle avait les maillots
01:11:18elle
01:11:18donc des choses.
01:11:20Les filles faisaient sécher
01:11:21leur tenue d'entraînement
01:11:22parce qu'elles n'en avaient
01:11:23qu'une chez elles.
01:11:24On n'entendait jamais ça
01:11:25chez un homme
01:11:26qui évolue en Ligue 1.
01:11:27Dans le football amateur peut-être
01:11:29mais certainement pas
01:11:30dans le milieu professionnel.
01:11:32Pas dans la plus grande
01:11:33pas l'élite
01:11:34pas la division de l'élite.
01:11:35Donc évidemment
01:11:37qu'on ne va pas demander
01:11:38les salaires des hommes
01:11:39ce n'est pas le même écosystème
01:11:40on ne rapporte pas
01:11:41la même chose
01:11:42chez les hommes
01:11:43mais si on leur demande
01:11:44d'être au très haut niveau
01:11:45il faut leur apporter
01:11:45les conditions pour ça
01:11:46sinon ce n'est pas logique
01:11:48de leur demander
01:11:48autant de sacrifices
01:11:49pour qu'en face
01:11:50ça ne me n'ait rien.
01:11:51Alors nous parlions
01:11:52de l'Olympique Lyonnais
01:11:53il y a un instant
01:11:54l'Olympique Lyonnais
01:11:55en football féminin
01:11:55c'est tout de même
01:11:568 titres de Ligue des Champions
01:11:5718 titres de championnes de France
01:12:01c'est le résultat d'une politique
01:12:03pourquoi cette politique
01:12:06n'est pas appliquée
01:12:07ou peut-être pas applicable
01:12:08dans d'autres clubs ?
01:12:09Je regardais par exemple
01:12:10l'Olympique de Marseille
01:12:11je sais si c'est la cité du football
01:12:13en France
01:12:14l'Olympique de Marseille
01:12:15le football féminin
01:12:16l'Olympique de Marseille
01:12:17il ne ressort pas du tout
01:12:19dans aucun palmarin
01:12:20Je pense que ça va venir
01:12:21d'ailleurs il y a
01:12:212-3 transferts là
01:12:22alors là j'en parle
01:12:24avec d'autant plus de passion
01:12:25que c'est la vie
01:12:26de mon coeur
01:12:26et que pour tous les gens
01:12:27bien c'est le club que je supporte
01:12:27Alors qu'est-ce qui se passe à Marseille
01:12:28avec le football féminin ?
01:12:29Là alors c'est aussi une question
01:12:31d'écosystème historique
01:12:32Marseille n'est pas forcément
01:12:33et je le dis avec regret
01:12:36la ville la moins machiste de France
01:12:38il faut quand même bien
01:12:40Donc c'est ça le fond du problème ?
01:12:42l'univers latin
01:12:43c'est un des fonds du problème
01:12:45c'est un des fonds
01:12:46je ne dirais pas le reste
01:12:47après la chose est que
01:12:50cette période du sport féminin
01:12:54de la pratique féminine du foot
01:12:56telle qu'on la connaît en France là
01:12:57effectivement elle a son essor
01:12:59le plus récent avec Louis-Nicolin
01:13:00et Jean-Michel Aulas
01:13:03parce qu'ils ont eu les moyens
01:13:05ils se sont donné les moyens
01:13:06je pense qu'il y a un moment
01:13:08et l'Olympique de Marseille
01:13:09ça n'a pas encore été
01:13:10la première urgence
01:13:12ça va changer maintenant
01:13:13il y a quelques années
01:13:14ils étaient en D1
01:13:15ils étaient montés
01:13:16sous l'impulsion de José Anigo
01:13:17qui avait mis les moyens
01:13:18qui avait fait des choses
01:13:19et une fois qu'il est parti
01:13:21c'est vrai que le club
01:13:21la section féminine
01:13:22a été laissée de côté
01:13:23et là ils ont repris les choses
01:13:25c'est parce qu'en 2011
01:13:26et c'est pour ça que
01:13:27ça vient avant tout
01:13:28des pouvoirs fédéraux
01:13:30et du ministère
01:13:30en 2011
01:13:31Noël Legret est élu
01:13:33pourtant
01:13:34vu les déboires
01:13:35avec des femmes
01:13:36qu'il a eues récemment
01:13:36on ne pense pas forcément
01:13:39à Noël Legret
01:13:39quand on parle de féminisme
01:13:41quand il arrive
01:13:42à la tête de la fédération
01:13:43en 2011
01:13:44une des premières choses
01:13:45qu'il fait
01:13:45pour ce qui est des clubs
01:13:46c'est qu'il oblige
01:13:47les clubs professionnels
01:13:48donc Ligue 1 et Ligue 2
01:13:50à se doter
01:13:51d'une section féminine
01:13:52il n'y a pas d'obligation
01:13:54non il n'y a pas d'obligation
01:13:55justement il ne voulait pas contraindre
01:13:56il n'y avait pas de contrainte
01:13:59de club
01:14:00à investir dans le football féminin
01:14:03il faut que ce soit
01:14:03une réelle volonté de leader
01:14:05et c'est là où
01:14:06lorsqu'on me pose la question
01:14:07pourquoi Lyon
01:14:08et Montpellier
01:14:09et pourquoi pas Marseille
01:14:10je reprends
01:14:11l'échange
01:14:12je me permets
01:14:13c'est que
01:14:14on rajoutera
01:14:14le Paris Saint-Germain
01:14:15et le Paris FC
01:14:16peut-être du côté des femmes
01:14:17aujourd'hui
01:14:18c'est une impulsion de leader
01:14:19à un moment
01:14:20c'est une décision de leader
01:14:21qui se dit
01:14:21je vais investir
01:14:22quels que soient
01:14:23les résultats
01:14:25de mon équipe masculine
01:14:26ma volonté
01:14:27c'est d'atteindre
01:14:29tel objectif
01:14:29je vais mettre les moyens
01:14:31la force de l'Olympique
01:14:32yonnais
01:14:33c'est la force d'un leader
01:14:34qui y croit
01:14:35malgré son entourage
01:14:36malgré ses directeurs
01:14:37qui sûrement
01:14:38à des moments
01:14:38lui disent
01:14:38attends tu mets peut-être
01:14:39un peu trop d'énergie
01:14:40ou autre
01:14:40mais c'était sa volonté
01:14:41à Jean-Michel Blas
01:14:42de dire
01:14:42ok mais j'y vais à fond
01:14:43je leur donne les conditions
01:14:45et c'est ce qu'on notera
01:14:47dans l'évolution
01:14:48du football féminin
01:14:49toute impulsion de leader
01:14:50va faire la différence
01:14:52dans la structuration
01:14:54d'un club
01:14:54aux Etats-Unis
01:14:55vous voyez que ça
01:14:55impulse dans certains clubs
01:14:57parce que les investisseurs
01:14:58y vont
01:14:58mais ils y vont à fond
01:14:59en disant il va falloir
01:15:00avoir des gens dédiés
01:15:01dans le marketing
01:15:02dans l'image
01:15:03dans la qualité
01:15:04de nos entraîneurs
01:15:05et après oui
01:15:07il faut l'impulsion
01:15:08institutionnelle
01:15:09fédérale
01:15:10et pour revenir un peu
01:15:11sur l'aspect
01:15:12de Noël Legrette
01:15:13il a été énormément critiqué
01:15:15avec les derniers déboires
01:15:16mais c'est une des personnes
01:15:17qui a réellement impulsé
01:15:18et qui a mis des femmes
01:15:19à des postes clés
01:15:20vous êtes passé
01:15:21de l'Olympique yonnais
01:15:23donc le club numéro 1 français
01:15:25au Paris Saint-Germain
01:15:26et ensuite
01:15:26au Bayern de Munich
01:15:27qu'est-ce qui a justifié
01:15:29ces transferts
01:15:30qu'est-ce qui était
01:15:30votre motivation
01:15:31pour changer de club
01:15:32et quitter le club
01:15:33numéro 1 français
01:15:34en réalité
01:15:34alors j'ai quitté
01:15:35l'Olympique yonnais
01:15:36parce que le coach
01:15:36ne me voulait plus de moi
01:15:37j'arrivais à une fin de contrat
01:15:39à ce moment-là
01:15:39j'arrive à un Paris Saint-Germain
01:15:41en me disant
01:15:42j'ai eu de l'expérience
01:15:43pour leur apporter
01:15:43ce que j'ai vécu
01:15:44ce que j'ai gagné
01:15:45avec l'Olympique yonnais
01:15:45donc je reviens
01:15:46dans mon club de coeur
01:15:48il s'avère que le club
01:15:49de l'entraîneur
01:15:50de l'Olympique yonnais
01:15:50signe au Paris Saint-Germain
01:15:51la première année
01:15:52tout se passe bien
01:15:53la deuxième année
01:15:53il ne me fait plus jouer
01:15:54je joue en équipe réserve
01:15:55j'arrive à un moment
01:15:56où je suis secrétaire générale
01:15:57tout en étant joueuse
01:15:58du Paris Saint-Germain
01:16:00et le président me dit
01:16:01il va falloir faire un choix
01:16:02entre être secrétaire générale
01:16:05ou être joueuse
01:16:06je lui dis
01:16:06je dis au président
01:16:07laissez-moi une chance
01:16:08j'ai envie de voir
01:16:09est-ce que j'ai encore
01:16:09le coeur pour jouer au football
01:16:11donc je suis allée en Allemagne
01:16:12pour aller voir
01:16:13si j'avais encore
01:16:13l'énergie et le coeur
01:16:15parce qu'au Paris Saint-Germain
01:16:16je ne jouais pas
01:16:16lorsque j'arrive en Allemagne
01:16:18je n'ai plus l'énergie
01:16:20ou la passion
01:16:21d'être sur le terrain
01:16:22mais par contre
01:16:23j'ai cette farouche envie
01:16:24de donner
01:16:25à ce que le football
01:16:27m'a apporté
01:16:28Le regard sur les autres
01:16:30clubs étrangers
01:16:31il y a l'exemple britannique
01:16:33on a été à Chelsea
01:16:33dans ce documentaire
01:16:35pour un match
01:16:35de l'équipe de France
01:16:36mais qu'est-ce qu'on peut
01:16:38en dire aujourd'hui
01:16:38c'est vrai qu'hormis
01:16:41l'Olympique yonnais
01:16:42il n'y a pas beaucoup
01:16:42de clubs qui ressortent
01:16:44au niveau européen
01:16:45du côté français
01:16:46aujourd'hui
01:16:46ce sera peut-être le cas demain
01:16:47beaucoup de clubs britanniques
01:16:49le FC Barcelone aussi
01:16:51qu'est-ce qu'on peut en dire
01:16:52si on compare
01:16:53un tant soit peu
01:16:54les grands clubs européens
01:16:55du foot féminin
01:16:56On entend beaucoup
01:16:56que le championnat français
01:16:58a pris du retard
01:16:59je l'ai quand même
01:17:00un petit peu tempéré
01:17:01c'est vrai qu'on a été
01:17:02rattrapés par les anglaises
01:17:04mais qu'on fait
01:17:05dès que les anglais
01:17:06ont su qu'ils avaient l'euro
01:17:07ils ont mis le paquet
01:17:08ils ont structuré
01:17:09ils ont mis beaucoup
01:17:09beaucoup d'argent
01:17:10beaucoup de moyens
01:17:11ils ont mis des gens
01:17:12qui avaient vraiment envie
01:17:13Laura le disait
01:17:14c'est très important
01:17:15de mettre des gens
01:17:15dans tous les aspects
01:17:16marketing, communication
01:17:17à des postes clés
01:17:19ils ont vraiment fait des choses
01:17:20et puis l'Angleterre
01:17:21c'est un pays de football
01:17:22c'est un pays
01:17:22où les gens vont voir du foot
01:17:24vous allez voir des stades
01:17:25en D3, en D4
01:17:26c'est plein
01:17:26les gens ont cette passion
01:17:28du foot
01:17:28l'Espagne
01:17:30c'est particulier
01:17:31parce qu'il y a eu quand même
01:17:33on parlait de déboire
01:17:34tout à l'heure
01:17:35effectivement
01:17:35pas mal de déboire
01:17:37au sein de la sélection
01:17:37mais ils ont réussi
01:17:39quelque chose
01:17:39je ne saurais pas l'expliquer
01:17:40c'est peut-être
01:17:41la part irrationnelle
01:17:42du foot
01:17:42c'est qu'elles ont gagné
01:17:44avant la France
01:17:45et je pense que ça a impulsé
01:17:46aussi quelque chose
01:17:47malgré tout
01:17:48et je pense que
01:17:49il y a eu ce truc
01:17:50où les filles
01:17:50se sont battues ensemble
01:17:51contre un ordre établi
01:17:53qui ne leur allait pas
01:17:54et c'est comme ça
01:17:55qu'elles sont allées chercher
01:17:56la Coupe du Monde
01:17:56et on voit que
01:17:58il y a une différence
01:17:59je trouve entre
01:18:00l'équipe de l'Espagne
01:18:00c'est pas une championne du monde
01:18:01en titre
01:18:02et le Barça
01:18:03qui a remporté
01:18:043 des 4 dernières
01:18:05Ligue des Champions
01:18:06et les 2 premiers
01:18:08et il y a quelque chose
01:18:09d'assez différent
01:18:10parce que le Barça
01:18:11moi je les ai suivis
01:18:12en finale de Ligue des Champions
01:18:13c'est impressionnant
01:18:13elles ont un public
01:18:15elles ont des gens
01:18:16qui les suivent
01:18:17on était à Bilbao
01:18:18elles ont rempli quasiment
01:18:19tout le stade de Bilbao
01:18:20à Turin contre Lyon
01:18:21c'était au 3 quart Barcelonais
01:18:23il y a un vrai truc
01:18:23il y a un club entier
01:18:24en fait quand on est
01:18:25supporteur du Barça
01:18:26on supporte les hommes
01:18:27comme les femmes
01:18:27malheureusement
01:18:28j'ai pas retrouvé ça à Lyon
01:18:30c'est à dire que
01:18:30quand elles ont gagné
01:18:31leur Ligue des Champions
01:18:31contre le Barça
01:18:32en 2022
01:18:34à Turin
01:18:36elles étaient
01:18:38elles étaient sur le balcon
01:18:39et je m'attendais
01:18:40à avoir une foule
01:18:41pour les filles
01:18:42on a du mal
01:18:43à retrouver ça
01:18:43mais je pense que
01:18:44c'est parce qu'en France
01:18:45on a moins cette culture
01:18:46du quand je supporte
01:18:47les garçons
01:18:47je supporte aussi les filles
01:18:49donc c'est la différence
01:18:51je pense qu'on travaille
01:18:52en France
01:18:52on peut pas dire
01:18:52qu'on travaille pas
01:18:53mais c'est vrai que
01:18:54c'est des cultures différentes
01:18:55je trouve moi
01:18:55le cercle vertueux
01:18:57pour faire connaître ce sport
01:18:58donner envie d'aller au stade
01:19:00c'est évidemment
01:19:01la diffusion télé
01:19:02on a appris évidemment
01:19:03pour ceux qui ne le savaient pas
01:19:04tout ça aussi
01:19:05dans le film
01:19:05les droits à la diffusion télé
01:19:07des fenêtres de tir
01:19:08et remplir les stades
01:19:09où est-ce qu'on en est
01:19:10là aujourd'hui à peu près
01:19:11c'est deux thèmes essentiels
01:19:13pour que ce sport
01:19:15continue de progresser
01:19:16je vais rejoindre Siany
01:19:19on en parlait au tout début
01:19:20avec Laura
01:19:20je pense déjà
01:19:21que la France
01:19:22n'est malheureusement pas
01:19:23un pays de culture sport
01:19:24au sens où les british
01:19:25te sont
01:19:25c'est vissé à l'âme
01:19:26de la pop culture
01:19:27il y a le rock
01:19:27il y a aller au stade
01:19:28il y a aller au pub
01:19:29c'est dans la citoyenneté
01:19:31comme la poésie
01:19:33est vissée à l'âme russe
01:19:35ou à l'âme slave
01:19:35bon bah en France
01:19:36on n'a pas ça
01:19:37il y a des grands exploits
01:19:38on suit
01:19:38mais lorsqu'il y a des compétitions
01:19:40on n'a pas le même élan citoyen
01:19:42et donc la télé
01:19:44alors ça tombe bien
01:19:44c'est vrai qu'on en parle
01:19:45parce qu'à l'heure où on se parle
01:19:46la première ligue française
01:19:49n'a toujours pas
01:19:50de diffuseur officiel
01:19:51pour l'an prochain
01:19:52ce qui fait que pour le moment
01:19:53il y a un manque d'argent
01:19:54ce manque d'argent
01:19:55pour les clubs
01:19:56fait qu'il y a certains clubs
01:19:57historiques
01:19:58qui ne sont pas sûrs
01:19:59de pouvoir sauver
01:20:00leur section féminine
01:20:01dans ces clubs
01:20:03on parle de Reims
01:20:04ce qu'on voit dans le film
01:20:05les rémoises
01:20:06qui sont parmi
01:20:06les précurseuses
01:20:08de la deuxième vague
01:20:09dans l'époque MLF
01:20:12ça c'est gravissime
01:20:13tant que les clubs français
01:20:15et là j'en reviens aussi
01:20:17au manque
01:20:17à mon sens
01:20:18d'investissement
01:20:19et d'incarnation
01:20:20surtout des différents
01:20:21ministres des sports
01:20:22quel que soit leur genre
01:20:23quelle que soit leur sexualité
01:20:24quel que soit leur sexe
01:20:26on a un manque d'incarnation
01:20:27des pouvoirs sportifs
01:20:28pour l'égalité
01:20:29d'accès au sport
01:20:31pro-amateur
01:20:32féminin
01:20:33masculin
01:20:34qui fait que
01:20:35c'est pas assez vissé
01:20:35dans l'âme du pays
01:20:36qui fait que
01:20:37des diffuseurs télé
01:20:38ne voient pas forcément
01:20:39l'intérêt
01:20:39la dernière coupe du monde
01:20:40quand même
01:20:41en France
01:20:42on n'était pas sûr
01:20:42de pouvoir la regarder
01:20:43légalement
01:20:44c'est à dire
01:20:44sans streamer
01:20:45illégalement
01:20:45la coupe du monde
01:20:46qui a eu lieu
01:20:46en Australie
01:20:47il y a deux ans
01:20:48et Nouvelle-Zélande
01:20:50c'était quelques jours
01:20:51avant simplement
01:20:52qu'il y a eu
01:20:53un diffuseur
01:20:53pour une coupe du monde
01:20:55alors ok
01:20:55c'était à l'autre bout
01:20:56du monde
01:20:56qu'il y avait des diffusions
01:20:57des différences de fuseaux
01:20:58mais enfin quand même
01:20:59voilà
01:20:59et ça c'est parce que
01:21:00c'est pas assez
01:21:00dans l'âme
01:21:01à mon sens du pays
01:21:02que des diffuseurs télé
01:21:03privés
01:21:04et ou publics
01:21:05ne voient pas l'intérêt
01:21:06tant qu'il y aura ça
01:21:07voilà
01:21:07et là à l'heure actuelle
01:21:08il y a quand même
01:21:09des sections féminines
01:21:10de clubs
01:21:10qui sont menacées
01:21:11parce que le club
01:21:12en entier n'a pas d'argent
01:21:13et il n'y a pas assez d'argent
01:21:14parce qu'il n'y a pas
01:21:15de diffuseur télé
01:21:15c'est gravissime
01:21:16je vais vous montrer
01:21:18une photo
01:21:18juste derrière moi
01:21:19vous allez la regarder
01:21:20elle est magnifique
01:21:21d'ailleurs cette photo
01:21:22elle est tirée
01:21:23du documentaire
01:21:24qu'est-ce qu'il manque
01:21:25sur cette photo
01:21:26à votre avis
01:21:26nous sommes à la fin
01:21:27d'un match
01:21:27d'une rencontre amicale
01:21:29il manque des tribunes
01:21:31pleines derrière
01:21:31oui
01:21:31il manque un trophée
01:21:34on aurait tant aimé
01:21:34avoir cette photo
01:21:35avec un trophée au milieu
01:21:36pourquoi les filles
01:21:37ne nous ont pas encore
01:21:38ramené un trophée
01:21:38international
01:21:40ça c'est la grande question
01:21:42il paraît que nous sommes
01:21:44les filles
01:21:44en tout cas français
01:21:45seraient les championnes
01:21:46du monde du match amical
01:21:47j'ai tellement entendu ça
01:21:49moi chez les garçons
01:21:50pendant des années
01:21:51des années
01:21:51on en est là aujourd'hui
01:21:52à peu près
01:21:53ou est-ce qu'on peut
01:21:54quand même remporter
01:21:55le graal
01:21:56le trophée
01:21:57on l'espère
01:21:57en tout cas
01:21:58on l'espère
01:21:59c'est vrai que souvent
01:22:00là actuellement
01:22:01avec les choix
01:22:01qui ont été faits
01:22:02par le sélectionneur
01:22:02beaucoup de personnes
01:22:04se posent la question
01:22:05est-ce que l'équipe de France
01:22:06est en train de se préparer
01:22:07pour la coupe du monde
01:22:08je pense qu'on ne va pas
01:22:09attendre la coupe du monde
01:22:10pour aller faire un titre
01:22:11ça ne sera pas évident
01:22:12puisque la France
01:22:13est dans un groupe de la mort
01:22:13avec l'Angleterre
01:22:14les Pays-Bas
01:22:15et les Pays-Gales
01:22:16mais il faut compter
01:22:18sur nos français
01:22:19c'est une nouvelle génération
01:22:20qui est aujourd'hui
01:22:22on leur demande
01:22:22d'être des leaders
01:22:23ça va être intéressant
01:22:24de voir la réaction
01:22:25de ces joueuses
01:22:25qu'est-ce qui leur manque
01:22:27pour avoir un titre
01:22:27beaucoup de gens parlent
01:22:28le mental
01:22:29c'est le mental
01:22:29non c'est pas que du mental
01:22:32non c'est la chimie
01:22:33que vous créez
01:22:33dans le groupe
01:22:34c'est la solidarité
01:22:36et c'est ça
01:22:37pour avoir joué
01:22:38dans les autres générations
01:22:39il nous manquait
01:22:40un état d'esprit
01:22:40infaillible
01:22:42de coéquipière
01:22:43prête à s'entraider
01:22:45lorsque c'est compliqué
01:22:46c'est pas si simple
01:22:47parce que dans ce film
01:22:47on a vu
01:22:47alors évidemment
01:22:48les stars
01:22:49de ces dernières années
01:22:50je ne sais pas
01:22:51si elles accepteraient
01:22:52d'avoir cette appellation
01:22:53enfin tout de même
01:22:54Wendy Renard
01:22:55Amandine Henry
01:22:55Eugénie Le Sommert
01:22:57voilà trois femmes
01:22:57qu'on a beaucoup vues
01:22:59dans ce film
01:22:59mais qui ne seront pas
01:23:00sur le terrain
01:23:00à l'occasion de cet euro
01:23:01là on est en train
01:23:02de renouveler
01:23:03complètement l'effectif
01:23:04c'est un choix fort
01:23:05après le sélectionneur
01:23:06l'a justifié aussi
01:23:08en disant que
01:23:09il ne peut pas avoir
01:23:10des joueuses
01:23:11qui arrivent à 27 ans
01:23:12et qui disputent
01:23:13leur première grande compétition
01:23:14Wendy
01:23:15Amandine
01:23:16Amandine qui avait déjà
01:23:17pris sa retraite internationale
01:23:18mais Eugénie
01:23:19elles sont là
01:23:20depuis une bonne quinzaine
01:23:22d'années
01:23:22même un petit peu avant
01:23:23et en fait
01:23:26lui il trouvait
01:23:26peut-être que les petits jeunes
01:23:27avaient du mal
01:23:28à prendre leurs responsabilités
01:23:29à prendre leur place
01:23:30on l'avait vu en 98
01:23:31et Méjacquet avait fait
01:23:32des choix forts
01:23:33pour son équipe de France aussi
01:23:34les Ginola
01:23:35Cantona
01:23:36les Papins
01:23:37ces joueurs-là
01:23:37n'étaient pas en équipe de France
01:23:38il avait choisi des plus jeunes
01:23:39les Thierry Henry
01:23:40David Rezéguet
01:23:42c'était des choix forts
01:23:43peut-être que là
01:23:44on va aller vers quelque chose
01:23:46comme ça
01:23:47où on aura peut-être des joueuses
01:23:48moi je trouve que la génération
01:23:49de Laura
01:23:49c'était peut-être
01:23:50plus talentueux
01:23:51que ce qu'on a maintenant
01:23:52mais on aura peut-être
01:23:53moins de talent
01:23:53mais plus d'alchimie
01:23:54et en fait le foot
01:23:55des fois il y a des choses
01:23:56qu'on a plus de mal
01:23:58à expliquer
01:23:59il y a une petite part
01:23:59d'irrationnel
01:24:00comme on disait tout à l'heure
01:24:01et ça pourrait être cette année
01:24:02c'est vrai que l'année dernière
01:24:03moi les Jeux
01:24:04je les voyais décrocher
01:24:06une médaille
01:24:06on y a tous cru
01:24:07parce qu'en plus
01:24:07il y avait quand même
01:24:08un mélantel derrière
01:24:09et ça m'a brisé le coeur
01:24:11de voir
01:24:11de voir qu'il n'y avait pas
01:24:13le foot féminin
01:24:14quand il y avait au Club France
01:24:16les garçons qui sont venus
01:24:17fêter leur médaille
01:24:18de Thierry Henry
01:24:19qui avaient fait un peu
01:24:20une équipe de briquet de broc
01:24:21alors que Hervé Renard
01:24:22avait une équipe
01:24:22qui était préparée
01:24:23depuis presque 18 mois
01:24:24ça brise un peu le coeur
01:24:25mais le foot
01:24:26c'est pas toujours
01:24:27déjà les meilleurs
01:24:28ensemble qui gagnent
01:24:29il faut ce petit brin de réussite
01:24:31et puis cette alchimie qui se fait
01:24:32la complémentarité
01:24:33qui fait l'esprit d'équipe
01:24:34du coup
01:24:34bon bah écoutez
01:24:35ça sera le mot de la fin
01:24:36on sera tous derrière les bleus
01:24:37c'est clair
01:24:38très très clair
01:24:39en ce mois de juillet
01:24:40vous y serez pour couvrir
01:24:41l'événement pour l'équipe
01:24:42je vais leur porter chance
01:24:43oui on l'espère tous
01:24:45un grand merci à tous les trois
01:24:46d'être venus sur ce plateau
01:24:48aujourd'hui
01:24:48parler du football féminin
01:24:49et nous dire où il en est
01:24:50aujourd'hui en France
01:24:51mais ça va grandissant
01:24:53ce succès du foot féminin
01:24:54et c'est sans doute
01:24:55une très bonne chose
01:24:57pour ce sport
01:24:58en général
01:24:58vos réactions
01:24:59ça sera sur
01:25:00merci aussi
01:25:01à Félicité Gavalda
01:25:03Yasmine Benaïssa
01:25:04qui comme à l'accoutumée
01:25:05m'ont aidé
01:25:06à préparer cette émission
01:25:07je vous donne rendez-vous
01:25:08pour un prochain débat doc
01:25:09tout simplement
01:25:10même place
01:25:10même heure
01:25:11et ça sera toujours
01:25:12avec son documentaire
01:25:13et son débat
01:25:14à très bientôt
01:25:15m'ont aidé
01:25:16m'ont aidé
01:25:16m'ont aidé
01:25:17m'ont aidé
01:25:20mais
01:25:20à l'assistir
01:25:22Sous-titrage Société Radio-Canada

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