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LE GRAND DÉBAT / Audiovisuel public : une réforme... pour quoi faire ?
« Le récap » par Thibault Hénocque
Les 30 juin et 1er juillet 2025, l'Assemblée nationale examine la proposition de loi sur la réforme de l'audiovisuel public et la souveraineté audiovisuelle. Maintes fois repoussée, cette réforme est désormais portée par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Elle continue de susciter de vives tensions, tant dans l'hémicycle que dans la société civile. En signe de protestation, les syndicats de Radio France, de France Télévisions et de l'Institut National de l'Audiovisuel (INA) ont annoncé un mouvement de grève à partir du 30 juin 2025. Au coeur du projet : la création d'une holding baptisée « France Médias », qui regrouperait Radio France, France Télévisions et l'INA. Selon ses défenseurs, cette restructuration favoriserait la transition numérique et renforcerait l'offre publique, dans un contexte de désaffection des jeunes et des publics populaires au profit des réseaux sociaux et des nouveaux médias. La holding serait dirigée par un PDG nommé pour cinq ans par l'ARCOM, tandis que ses filiales conserveraient chacune un directeur général délégué. De surcroit, la ministre de la Culture propose de placer l'ensemble des rédactions sous l'autorité d'un seul directeur de l'information. Cette proposition suscite une forte opposition des syndicats. Ces derniers dénoncent un projet menaçant l'indépendance éditoriale, annonciateur de suppressions de postes et d'une dégradation de la qualité des contenus. Ils redoutent aussi une emprise accrue du pouvoir politique sur l'audiovisuel public. L'adoption du texte pourrait dépendre de la position des députés du Rassemblement National, partisans d'une privatisation du service public, notamment s'ils choisissaient de s'abstenir comme ils l'ont fait en commission des affaires culturelles. Pourquoi cette réforme divise-t-elle autant ? Quelles seraient ses conséquences concrètes si elle venait à être adoptée ?
Invités :
- Jérémie Patrier-Leitus, député « Horizons & Indépendants » du Calvados
- Sophie Taillé-Polian, députée « écologiste et social » du Val-de-Marne
- Soraya Morvan-Smith, journaliste à France 24, secrétaire générale adjointe du SNJ-CGT
- Olivier Ubertalli, journaliste au magazine « Le Point »
L'INTERVIEW FRANC-PARLER / Arthur Delaporte : retraites, une motion de censure socialiste pour rien ?
Après quatre mois de négociations, le conclave sur les retraites souhaité par François Bayrou s'est soldé par un échec, malgré des consensus trouvés sur l'âge de la décote, les carrières longues, la retraite des mères et le financement via les retraités. Le principal point de blocage reste la pénibilité, le Medef refusant des départs anticipés via le système de points C2P. Les syndicats de salariés exigent aussi une contribution patronale, refusée par les intéressés. Le Premier ministre promet de reprendre les points d'accord pour en faire une base législative, mais refuse de rouvrir le débat sur l'â
« Le récap » par Thibault Hénocque
Les 30 juin et 1er juillet 2025, l'Assemblée nationale examine la proposition de loi sur la réforme de l'audiovisuel public et la souveraineté audiovisuelle. Maintes fois repoussée, cette réforme est désormais portée par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Elle continue de susciter de vives tensions, tant dans l'hémicycle que dans la société civile. En signe de protestation, les syndicats de Radio France, de France Télévisions et de l'Institut National de l'Audiovisuel (INA) ont annoncé un mouvement de grève à partir du 30 juin 2025. Au coeur du projet : la création d'une holding baptisée « France Médias », qui regrouperait Radio France, France Télévisions et l'INA. Selon ses défenseurs, cette restructuration favoriserait la transition numérique et renforcerait l'offre publique, dans un contexte de désaffection des jeunes et des publics populaires au profit des réseaux sociaux et des nouveaux médias. La holding serait dirigée par un PDG nommé pour cinq ans par l'ARCOM, tandis que ses filiales conserveraient chacune un directeur général délégué. De surcroit, la ministre de la Culture propose de placer l'ensemble des rédactions sous l'autorité d'un seul directeur de l'information. Cette proposition suscite une forte opposition des syndicats. Ces derniers dénoncent un projet menaçant l'indépendance éditoriale, annonciateur de suppressions de postes et d'une dégradation de la qualité des contenus. Ils redoutent aussi une emprise accrue du pouvoir politique sur l'audiovisuel public. L'adoption du texte pourrait dépendre de la position des députés du Rassemblement National, partisans d'une privatisation du service public, notamment s'ils choisissaient de s'abstenir comme ils l'ont fait en commission des affaires culturelles. Pourquoi cette réforme divise-t-elle autant ? Quelles seraient ses conséquences concrètes si elle venait à être adoptée ?
Invités :
- Jérémie Patrier-Leitus, député « Horizons & Indépendants » du Calvados
- Sophie Taillé-Polian, députée « écologiste et social » du Val-de-Marne
- Soraya Morvan-Smith, journaliste à France 24, secrétaire générale adjointe du SNJ-CGT
- Olivier Ubertalli, journaliste au magazine « Le Point »
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00:00...
00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Savourgarde.
00:08Au sommaire, ce soir, cette réforme de l'audiovisuel public portée par Rachida Dati et qui hérisse les syndicats.
00:14Pourquoi vouloir réunir à tout prix Radio France, France Télé et Lina dans une même holding ?
00:19Les syndicats ont-ils raison de craindre un plan social déguisé et une menace pour l'indépendance des rédactions ?
00:25On en débat dans la première partie de l'émission.
00:27François Bayrou met la pression sur les partenaires sociaux pour obtenir un accord sur les retraites.
00:33Et dans tous les cas, il l'a annoncé aujourd'hui, il soumettra plusieurs mesures au Parlement lors du débat budgétaire à l'automne.
00:39Dès lors, comment le PS justifie-t-il la motion de censure qu'il a déposée aujourd'hui et qui sera débattue en début de semaine prochaine ?
00:46Nous poserons la question à son porte-parole, Arthur Delaporte.
00:49Enfin, qui se cache derrière le compte Nicolas qui paye un compte et un mot-clé devenu viral sur les réseaux pour dénoncer un ras-le-bol fiscal ?
00:59Mais aussi pour s'en prendre aux immigrés et aux retraités.
01:02Ce sera notre décryptage à la fin de l'émission.
01:04Voilà pour le sommaire, on est ensemble pour une heure.
01:06C'est parti pour Savourgarde.
01:08Elle s'est battue jusqu'au bout pour que cette réforme soit soumise au vote du Parlement.
01:23Mais pourquoi Rachida Dati tient-elle à ce point, à ce texte ?
01:27Quels seront les bénéfices apportés par cette grande holding qui doit réunir l'audiovisuel public ?
01:32C'est tout l'enjeu de notre débat de ce soir.
01:35Bonsoir Jérémy Patrier-Lettus.
01:36Bonsoir.
01:37Vous êtes députée du Calvados, vous êtes membre du groupe Horizon.
01:41Et surtout, vous êtes le co-rapporteur de cette proposition de loi de réforme de l'audiovisuel public
01:44qui est donc débattue à l'Assemblée dans l'hémicycle à partir de lundi.
01:48Sophie Tallier-Paul Lian, bonsoir.
01:50Bonsoir.
01:50Vous êtes députée du Val-de-Marne et en charge des questions liées à l'audiovisuel public au sein du groupe Écologiste et Social.
01:58A vos côtés, Soraya Morvan-Smith, bonsoir.
02:01Bonsoir.
02:02Vous êtes rédactrice en chef adjointe à France 24.
02:04Et vous êtes secrétaire générale adjointe du syndicat SNJ-CGT, donc au niveau national.
02:10Et puis Olivier Hubertali, bonsoir.
02:12Bonsoir.
02:13Vous êtes journaliste spécialiste des médias et vous travaillez pour l'hebdomadaire Le Point.
02:16On commence avec le récap de Thibaut Henoch.
02:19Bonsoir Thibaut.
02:30Bonsoir Clément.
02:31Bonsoir à tous.
02:32Un mouvement de grève a donc débuté dans l'audiovisuel public alors que cette réforme va être débattue à partir de lundi à l'Assemblée.
02:38Oui, ça a commencé aujourd'hui.
02:40Pour Radio France, ce sera lundi pour France Télévisions.
02:42Voici ce qu'on peut entendre depuis ce matin sur les ondes.
02:45En raison d'un appel à la grève pour s'opposer au projet de holding de l'audiovisuel public,
02:51nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes habituels.
02:57Journée heureuse pour les amateurs de musique.
03:00La programmation est souvent de qualité.
03:02Mais si Radio France est passée en mode musique de grève,
03:05c'est que d'autres notes inquiétantes résonnent dans les oreilles des salariés.
03:09Un air de remise en cause du service public.
03:13Les audiences sont bonnes.
03:15Oui, mais chez qui ?
03:16Plus les jeunes, plus les classes populaires.
03:18Ça devient un club.
03:19C'est CSP+.
03:20Vous êtes là ingérence, ingérence, ça va quoi.
03:23On ne va pas s'excuser.
03:24Nous ne sommes pas les serpillères des gens de la gauche.
03:28Certains disent que c'est le retour à l'ORTF.
03:29Le retour à l'ORTF, déjà, on en est loin quand on voit ce qui s'y passe.
03:33Une tonalité très offensive qui fait craindre aux salariés de l'audiovisuel public
03:38que la réforme qui les vise ne soit aussi une forme de reprise en main.
03:42Alors ça, c'est pour le climat.
03:43Qu'est-ce qui explique les crispations ?
03:45Alors sur le fond, c'est une réforme longtemps promise,
03:48plusieurs fois repoussée, qui arrive dans l'hémicycle.
03:51Il ne s'agit pas de la fusion, dont rêvait à l'origine Rachida Dati,
03:55mais de la création d'une holding exécutive.
03:58Explication.
03:58Actuellement, France Télévisions, Radio France et Lina sont trois entreprises.
04:03Séparer l'idée est de les regrouper au sein d'une holding, une entité chapeau.
04:08Cette holding aurait un PDG qui nommerait les directeurs des différentes filiales.
04:12Enfin, toujours dans un souci de cohérence et d'efficacité,
04:16un directeur de l'information unique chapeauterait l'ensemble.
04:19Il y aura un directeur de l'information.
04:22Un directeur de l'information pour toutes les entités.
04:24Et ensuite, ça se décline.
04:26C'est préconisé dans le rapport de Laurence Bloch.
04:29Alors Rachida Dati a beau s'appuyer sur ce rapport de Laurence Bloch,
04:32ancienne directrice de France Inter, rendue il y a dix jours,
04:35ce point crispe particulièrement car il fait craindre pour l'indépendance des rédactions
04:40et leur ligne éditoriale.
04:42Une idée funeste que celle d'un directeur de l'information,
04:46de toute l'information, au niveau de la holding,
04:49sous la responsabilité du PDG.
04:51On ne peut même pas parler du retour de l'ORTF
04:53puisqu'il faut remonter à 1963, avant l'ORTF,
04:58pour trouver trace d'un directeur de l'information unique,
05:00radio et télévision d'État.
05:02On entend donc les inquiétudes.
05:03Et quel est le but de cette réforme ?
05:05Renforcer le service public de l'audiovisuel,
05:08dit Rachida Dati.
05:09Face aux concurrents que sont les plateformes comme Netflix, Amazon, Disney ou encore Canal,
05:15il s'agit de donner plus de force, de frappe avec une organisation unifiée.
05:20Cela doit permettre notamment de développer l'offre numérique,
05:24entrée en vigueur souhaitée au 1er janvier 2026.
05:27Et quel est l'avenir de cette réforme ?
05:29Alors elle a déjà connu un parcours compliqué à l'Assemblée,
05:32difficile de savoir comment elle va atterrir.
05:34Deux jours de débats sont pour l'instant programmés la semaine prochaine dans l'hémicycle.
05:38On ne sait pas si ce sera suffisant.
05:39Et puis le vote aussi est incertain avec une gauche,
05:42vent debout contre le texte.
05:44Ce sont les voix du RN qui risquent de faire la bascule.
05:47Un RN qui prône la privatisation de l'audiovisuel public,
05:50voilà, qui promet quelques décibels aussi dans l'hémicycle.
05:53Merci beaucoup Thibault Hénoch.
05:56Jérémy Patriel-Etus,
05:57donc on vient de voir un peu les grands objectifs de la réforme,
06:00mais qu'est-ce que cette holding va permettre de faire
06:04et qu'il est impossible de faire aujourd'hui dans l'audiovisuel public ?
06:07Je crois qu'il y a un constat qui pour le coup est partagé par l'ensemble des députés,
06:10quelle que soit leur position sur cette holding,
06:12c'est que le statu quo n'est pas satisfaisant.
06:14Le statu quo c'est quoi ?
06:15C'est des jeunes aujourd'hui qui s'informent principalement sur les réseaux sociaux.
06:19Le statu quo c'est des coopérations qui ont du mal à se faire,
06:22ce n'est pas la faute des salariés,
06:23c'est des difficultés par exemple à créer le rapprochement
06:25entre France 3 et France Bleu,
06:28de créer le rapprochement entre France Info Télévisions et France Info Radio.
06:31Et vous ne citez que des rapprochements qui ont eu lieu,
06:33qui ont été concrétisés ces dernières années, ces derniers mois.
06:36Et qui ont du mal à se mettre en œuvre,
06:37on discute avec les salariés,
06:38personne ne nous dit que c'est simple
06:39parce qu'il n'y a pas d'acteur stratégique.
06:40C'est par exemple l'éducation aux médias qui est un vrai sujet.
06:43Aujourd'hui France Télévisions porte un programme d'éducation aux médias seul,
06:46sans Radio France.
06:46Alors on va me dire,
06:47il n'y a pas besoin de holding pour mettre en place ces coopérations.
06:49Sauf qu'on le voit,
06:50il y a besoin à un moment donné d'un arbitre,
06:52d'un acteur stratégique
06:53et c'est ce que va permettre cette holding,
06:54permettre au duel public de répondre aux défis auxquels il s'efface.
06:58On a parlé de la concurrence des plateformes étrangères,
07:00des réseaux sociaux.
07:01Nous on pense que rassembler les forces,
07:03c'est une manière de renforcer le duel public.
07:05Il n'y a pas chez nous d'intention cachée
07:07que d'autres souhaitent faire des économies avec la holding,
07:09que d'autres souhaitent privatiser le duel public.
07:11Ce n'est pas notre position avec la Corra Porteur.
07:13Notre position c'est une conviction,
07:14on aura le débat,
07:16c'est que pour renforcer le duel public,
07:17il faut rassembler les forces et créer cette holding.
07:19Olivier Hubert Ali,
07:20votre regard à vous de journaliste spécialisé sur les médias,
07:23quel est l'intérêt de cette réforme à vos yeux ?
07:26Je ne la vois pas très importante l'intérêt
07:29parce qu'en fait on est resté un peu à mi-chemin,
07:32c'est un serpent de mer la réforme de l'audiovisuel public.
07:34Il était question même à un moment de fusionner les entités.
07:37Maintenant on est revenu à cette idée de holding
07:40et de holding qui regroupe quelles entités ?
07:42Vous l'avez dit, France Télévisions,
07:43Radro France, Lina.
07:45Mais on oublie d'autres entités
07:47comme France 24 et RFI.
07:51Or, si on regarde ailleurs,
07:53ce qui se fait aussi,
07:54c'est aussi d'avoir un bras international
07:56si il s'agit de regrouper.
07:58Alors à quoi ça peut servir ?
08:00Oui, ça peut servir à regrouper ce qu'on appelle
08:02les fonctions de support,
08:03c'est-à-dire ressources humaines.
08:05Donc à faire des économies ?
08:06Oui, il s'agit de faire des économies.
08:09On a chiffré à peu près,
08:10il me semble que c'est estimé à 10 millions d'économies.
08:12Ce n'est pas énorme par rapport au budget de France Télévisions,
08:18c'est 2,5 milliards à peu près.
08:22Radio France, on parle de 650 millions d'euros de budget à peu près.
08:26Donc ce n'est pas énorme comme économie.
08:28Mais il y a cette idée,
08:29qui est peut-être bonne,
08:31de se dire qu'on va impulser,
08:34on va donner une certaine dynamique.
08:36Après, à mettre en œuvre,
08:37on se demande comment ça peut se faire concrètement.
08:40Effectivement, vous l'avez dit,
08:41les coopérations jusqu'ici n'ont pas beaucoup marché
08:45quand il s'agit de faire quelque chose
08:47entre Radio France et France Télévisions.
08:50Sophie Taillet-Pollion,
08:51on vient d'entendre les arguments plutôt pour cette réforme.
08:53Pourquoi vous vous y opposez, vous, de votre côté ?
08:56Qu'est-ce que vous craignez ?
08:57Alors, nous nous y opposons avec beaucoup de force et de conviction
09:00parce que nous considérons que ce n'est vraiment pas la bonne réponse
09:04pour le service public de l'audiovisuel dans notre pays.
09:07D'abord, il se porte bien.
09:09Il est en progression dans les audiences,
09:12contrairement à ce que dit la ministre, Radio France...
09:14On peut voir quelques chiffres sur France Inter
09:17en ce qui concerne les radios.
09:20Si on compare les audiences de 2017 à aujourd'hui,
09:23par rapport à RTL, effectivement,
09:24France Inter a énormément progressé
09:26et est largement passé devant RTL.
09:28Et je crois que les parts d'audience
09:29de l'audiovisuel public ont très peu baissé.
09:34Voilà.
09:34Elles ont même progressé de 0,6 point depuis 2017
09:37quand le groupe TF1 a baissé de 0,9 point.
09:39Donc ça, ce sont les audiences globales.
09:41C'est des entreprises qui, en fait, sont vraiment en dynamique,
09:44même si depuis une dizaine d'années, leurs crédits n'ont cessé de diminuer.
09:48Elles ont innové, je pense notamment à Radio France
09:51sur toute une politique de création de podcasts.
09:54Et tout le monde à l'international nous envie,
09:57et M. Jérémy Patriletus est d'accord aussi là-dessus,
10:01cette innovation, etc.
10:03Donc pourquoi aller fragiliser des entreprises qui fonctionnent ?
10:08Et je voudrais aussi m'inscrire en faux de ce que dit Mme Dati.
10:10Elle n'en est pas à son premier mensonge.
10:12Mais les radios de Radio France sont les secondes radios pour les jeunes,
10:18derrière NRJ et les chaînes très musicales.
10:21Bon, évidemment, OK, mais quand on veut des radios plurielles
10:25qui diffusent de l'information, etc., etc.,
10:28c'est les radios du service public qui accueillent le plus les jeunes.
10:31Donc ce sont de vraies réussites,
10:33et je voudrais d'ailleurs saluer les agents de ces entreprises publiques.
10:38Donc d'abord, ça va bien.
10:41Pour affronter les défis de demain,
10:43ce n'est pas rassembler pour faire des économies qu'il faut.
10:46Non, c'est investir.
10:49Investir dans le numérique.
10:50Mais il n'y a pas forcément besoin.
10:50Vous avez des inquiétudes là-dessus ?
10:51Vous pensez que cette holding peut servir à baisser les dotations ?
10:55Mais ce n'est pas des inquiétudes, c'est une certitude.
10:58Mais en quoi ça faciliterait cela ?
11:00Le journal L'Humanité a publié une note qu'ils ont eue de Bercy,
11:03dans laquelle ils inscrivent cette réforme
11:06dans le cadre des 40 milliards de recherches d'économie,
11:09en mettant sur la table de nouvelles pistes,
11:11notamment touchant France 24
11:12et la mutualisation des réseaux,
11:15notamment de journalistes à l'étranger.
11:18Ce que je veux dire, c'est que,
11:19pour le ministère de l'Économie et des Finances,
11:22il y a une volonté de trouver que l'audiovisuel public,
11:25ça coûte trop cher.
11:26On a passé sous la barre symbolique des 4 milliards.
11:30Alors, de toute façon, on n'est pas au niveau des plateformes.
11:32Donc, ce n'est pas en mettant tout ensemble qu'on sera au niveau.
11:34Elles sont beaucoup plus puissantes que ça.
11:36Nous, nous considérons au contraire qu'il faut les renforcer,
11:38chacune dans leur spécialité,
11:40en mettant par ailleurs vraiment l'accent sur Radio France.
11:43Pourquoi ?
11:44Parce que dans notre pays et dans notre société,
11:47où on est gavé d'images,
11:49travailler l'audio, et notamment pour les enfants,
11:51pour qu'ils apprennent à se concentrer en écoutant,
11:55évidemment, des émissions de qualité éducative,
11:58c'est ça qu'il faut faire, bien sûr, en investissant.
12:01Soraya Morvan-Smith,
12:03quel est votre regard à vous sur cette réforme ?
12:05Et que répondez-vous aux arguments
12:08qui sont avancés par Jérémy Patrie et Lettus ?
12:10Alors, moi, ce qui me frappe,
12:12c'est l'absence de vision stratégique.
12:14On a l'impression qu'on imagine une transformation
12:17et qu'on la justifie par beaucoup d'éléments de langage
12:19pour lesquels on peine à comprendre
12:22comment, en réalité, ça pourrait s'appliquer.
12:24On nous dit, il faut arrêter avec le statu quo.
12:27Mais on n'est pas capable de dire
12:30à quel point les entreprises se transforment.
12:32Enfin, les entreprises audiovisuelles,
12:34elles ont connu des transformations constantes.
12:37C'est même la nature, en fait, de leur métier.
12:39La transformation numérique, elle fonctionne très bien.
12:42C'est quoi la première chaîne d'information numérique en France ?
12:44Ben, c'est France Info.
12:46C'est quoi la première chaîne de podcast en France ?
12:48Ben, c'est Radio France.
12:50Et tout ça, en fait, on ne le voit pas.
12:52On nous dit que l'audiovisuel public
12:54ne touche pas les CSP-.
12:56Ben, ce n'est pas vrai, en fait.
12:58Il y a tout un réseau.
12:59Et c'était noté dans le rapport que citait Mme Bloch.
13:04Les CSP- sont surreprésentés dans les locales.
13:07Alors, je ne sais pas quels sont vos chiffres à vous.
13:09Moi, j'ai cherché.
13:10Je n'ai rien trouvé de très récent.
13:12Je trouvais ça en 2017.
13:13Les CSP+, représentés à l'époque,
13:1540 à 43 % des audiences de France Info, France Culture et France Inter,
13:20ce qui est bien au-dessus de RTL, qui était à 26 %.
13:23Alors, sans doute, mais l'ISEL Rapport-Bloch,
13:25il est bien plus nuancé que ça,
13:26et il souligne le rôle fondamental des locales.
13:30Il y a d'autres choses qu'on dit aussi,
13:32qui sont des éléments de langage.
13:34On parle de coopération, de rapprochement,
13:35qui n'auraient pas eu lieu.
13:37En fait, les rapprochements, ils ont eu lieu,
13:38et ça ne se passe pas très bien.
13:40L'idée, l'esprit...
13:42Il n'y a pas d'arbitre.
13:42Il n'y a pas d'arbitre.
13:43Alors, ça, c'est votre façon de voir les choses.
13:45Parce qu'ils ne sont pas pertinentes.
13:46Enfin, c'est intéressant.
13:48Quand vous bâtissez un projet,
13:49chacun a sa culture d'entreprise,
13:50chacun a sa vision des choses.
13:51Il faut bien un arbitre.
13:52Ce qui est intéressant, c'est d'entendre le point de vue
13:55de gens qui ne sont pas sur le terrain
13:56et qui ne font pas le métier.
13:58Et parfois, j'ai l'impression d'entendre
13:59quelqu'un qui m'expliquerait
14:01que Air France et la SNCF font un Paris-Lys
14:04et que ce serait vraiment bien qu'ils coopèrent.
14:06Et que les personnes qui nous parlent de coopération,
14:08alors que les rapprochements ont lieu,
14:10que les transformations ont lieu,
14:12que la charge de travail est énorme,
14:14que les réductions de budget
14:15créent énormément de souffrance dans les entreprises,
14:18parce que ça a aussi un coût social.
14:20On ne le dit pas assez.
14:21Et quand on dit qu'il faut rassembler les forces,
14:23nous, ce qu'on constate depuis ces dernières années,
14:25c'est qu'en fait, on a dépouillé les rédactions,
14:28on a affaibli la culture
14:30et qu'en plus, on a cette perte d'indépendance
14:33qui inquiète profondément les salariés.
14:35Et dernière nuance que je voulais apporter,
14:37parce que vous avez dit
14:38que tous les députés sont convaincus
14:39du bien fondé de cette réforme,
14:41très franchement, ça fait plus d'un an
14:43et partagé par l'ensemble des députés.
14:48Non, non, pas la holding.
14:49Mais peut-être...
14:49Alors, répondez à tout cela,
14:51parce qu'il y a beaucoup de choses
14:52dans ce qui vient d'être dit.
14:54J'aimerais vous entendre déjà
14:55sur le tableau assez noir
14:56qui est dressé de l'audiovisuel public.
14:58Aujourd'hui, on a vu les chiffres d'audience
14:59et on entend Rachida Dati,
15:01la ministre de la Culture,
15:02dire que le but de cette réforme,
15:04c'est aussi défiter, je la cite,
15:05un affaiblissement de l'audiovisuel public
15:07qui serait déjà en cours.
15:09Il est où l'affaiblissement
15:10quand on voit ces audiences
15:11quand même qui sont...
15:12Il faut être précis sur ce que j'ai dit.
15:14Je n'ai jamais dit que cette holding
15:15servait à renforcer un autre duel public
15:18qui ne marcherait pas.
15:19Mais c'est un peu ce que dit
15:19la ministre de la Culture
15:20quand on l'entend.
15:21Je siège au Conseil d'administration
15:23de France Média Monde.
15:24Madame, il travaille.
15:25Est-ce qu'il n'y a pas d'intérêt
15:25que RFI et France 24
15:27travaillent ensemble ?
15:28Je le dis pour vos téléspectateurs.
15:29Et donc, quel est le problème ?
15:30C'est bien une société commune,
15:32France 24 et RFI.
15:33Vous travaillez dans une société
15:35qui a justement rassemblé
15:36la radio pour l'international et RFI
15:38et France 24.
15:39France Média Monde, vous travaillez...
15:40Ce n'est pas efficient, monsieur Patrier.
15:43Financièrement, ça n'est pas efficient.
15:44Je ne parle pas de finance, moi.
15:46La fusion RFI-France Média Monde
15:48a coûté une fortune.
15:49Je ne parle pas d'argent, moi.
15:50On nous dit que la holding...
15:51Alors, c'est une déjustification.
15:52Moi, ce n'est pas mon argument.
15:53On nous dit que la holding,
15:54en fait, ça va permettre
15:55d'économiser 10 millions pour certains.
15:57Ce ne sera pas un outil d'économie.
15:58On a chiffré le coût.
15:59Je vais juste répondre sur la question
16:00et puis je laisse la parole.
16:02La question n'est pas de dire
16:03Radio France fait mal,
16:04France Télévisions fait mal.
16:05J'ai siégé au Conseil d'administration
16:06de Radio France.
16:07Radio France fait bien,
16:08France Télévisions fait bien.
16:09Les audiences sont remarquables
16:10et les stratégies sur le numérique,
16:12sur plein de sujets, remarquables.
16:13La question, c'est que
16:13ce qu'ils font mal,
16:15c'est de travailler ensemble.
16:16Ils pourraient faire de l'éducation
16:17aux médias ensemble.
16:18Ils pourraient faire de l'information ensemble.
16:20C'est vraiment là-dessus.
16:20Ils pourraient mener des projets
16:22de proximité.
16:23Je suis élu d'un territoire rural.
16:24Je peux vous assurer
16:25que la manière dont France 3
16:26et France 2 coopèrent,
16:27ils pourraient faire beaucoup mieux.
16:29Et pourquoi ils ne le font pas ?
16:30Parce qu'il n'y a pas de chef d'orchestre
16:31et il n'y a pas d'acteur stratégique.
16:32La manière dont les France Info TV,
16:35qui peut se contenter
16:37d'une absence de véritable coopération
16:40entre la télévision France Info
16:41et la radio France Info ?
16:42Ils pourraient faire beaucoup plus.
16:44Ce que j'essaie de vous dire,
16:44c'est que France Télé fait bien,
16:46Radio France fait bien,
16:47mais il n'y a que des projets en commun
16:48qui ne se font pas
16:49parce qu'il n'y a pas d'acteur
16:50capable d'impulser une stratégie commune.
16:52Il ne s'agit pas de dire
16:53que Radio France arrêtera d'exister
16:55et que France Télévisions
16:56arrêtera d'exister.
16:57Olivier Bertagli.
16:58On parlait de la puissance
16:59de l'audiovisuel public.
17:00Oui, l'audiovisuel public,
17:02il est puissant,
17:03mais si on regarde dans les détails,
17:04France Inter est certes
17:05première radio de France,
17:06mais une chaîne d'information
17:07comme France Info
17:09court à la traîne
17:10des autres chaînes d'information.
17:11Est-ce que ça vaut le coup
17:12d'avoir une chaîne d'information ?
17:12Là, vous parlez
17:13de la chaîne d'information télé,
17:14on est d'accord,
17:15pas de la radio France Info.
17:16Voilà.
17:16Ce qui est sûr,
17:17c'est qu'il y a un contexte
17:18de réduction des dépenses publiques
17:20et je trouve normal
17:22qu'on demande
17:23à l'audiovisuel public
17:24d'y participer.
17:26Par contre,
17:27la question,
17:27elle n'est pas bien posée
17:28parce que si on dit
17:30on veut réduire,
17:31si la question est vraiment
17:32de réduire les moyens
17:33de l'audiovisuel public,
17:34il faut s'intégrer
17:34sur quelle mission
17:35on attend de l'audiovisuel public.
17:38Mais est-ce que ces moyens,
17:39ils n'ont pas déjà diminué ?
17:40Si on regarde l'évolution
17:40du budget de l'audiovisuel public
17:42depuis 2017,
17:43il a très légèrement baissé
17:44quand l'inflation, elle, doit être
17:47autour de 20% à peu près.
17:49France Télévisions
17:50a fait une centaine
17:51de millions d'économies
17:52ces dernières années,
17:53évidemment,
17:54et Radio France de même.
17:55Mais il y a quelque chose
17:58important qu'il faut se poser,
18:00c'est qu'est-ce qu'on demande
18:01à l'audiovisuel public ?
18:02Est-ce qu'on lui demande
18:03d'informer ?
18:04Oui, c'est intéressant,
18:05c'est important d'avoir l'information,
18:06on le voit avec la BBC
18:07en Grande-Bretagne.
18:09Est-ce qu'on lui demande
18:10d'éduquer la jeunesse ?
18:11Peut-être, oui,
18:12mais est-ce qu'on lui demande
18:12de passer du théâtre ?
18:13Donc, en fait,
18:14on a demandé énormément
18:15de missions à l'audiovisuel public,
18:17trop peut-être,
18:18et c'est plutôt sur ces missions
18:20qu'il faut s'interroger
18:20quelles sont les 4-5 missions
18:22principales de l'audiovisuel public.
18:24Alors, Sophie Taillé-Pollian,
18:25sur ces arguments-là,
18:26et puis sur la mauvaise coopération
18:28entre les différentes structures
18:29de l'audiovisuel public.
18:30Est-ce qu'il faut revoir
18:31les missions de services publics ?
18:33Certainement,
18:33nous l'avons proposé,
18:35dans le débat,
18:35on le fera certainement,
18:36puisque nous avons posé
18:37beaucoup d'amendements
18:38pour reposer ces questions-là.
18:40Quelle est la structure ?
18:41On peut parler structure,
18:42mais surtout parlons des missions.
18:44Mais moi, je ne voudrais pas
18:45que, sous couvert de baisse de budget,
18:48on réduise les missions
18:48du service public de l'audiovisuel.
18:50Pourquoi ?
18:51Parce qu'à mon sens,
18:53surtout dans la géopolitique actuelle,
18:56eh bien, nous avons besoin
18:57d'un service public de l'audiovisuel
18:59encore plus fort,
18:59notamment pour lutter
19:00contre la désinformation,
19:02ou encore plus fort,
19:03notamment pour porter
19:04l'exception culturelle française
19:05et tout ce que le rayonnement
19:07de notre pays apporte
19:08à l'étranger et à nous-mêmes.
19:11Donc ça, c'est la première chose.
19:12Je ne voudrais pas que ça se fasse
19:13en disant,
19:13qu'il faut couper,
19:14donc quelle mission on enlève ?
19:15On ne va pas aller voir l'hôpital
19:16et dire, finalement,
19:17est-ce qu'on ferme
19:17la radiologie ou l'oncologie ?
19:19Non, on va vouloir répondre
19:22à toutes les problématiques
19:23qui sont, à mon sens,
19:24essentielles.
19:27Mais il faut mettre les moyens,
19:28parce que, par contre,
19:29il y en a assez de dire,
19:30il faut tout faire,
19:31mais sans l'argent qui correspond.
19:32Et à mon sens,
19:34l'audiovisuel public,
19:35aujourd'hui,
19:36il est stratégique.
19:37Et dans une politique
19:38de réarmement,
19:39dans une politique de défense
19:41vraiment en profondeur,
19:43l'audiovisuel public
19:43est stratégique,
19:44pas pour porter la voix
19:45du gouvernement,
19:46mais pour porter
19:47la voix de la démocratie.
19:49Sur les coopérations,
19:50oui, certaines ont eu lieu,
19:52et d'ailleurs,
19:52ce sont des réussites,
19:53que je pense à Vrai ou Faux,
19:55qui est la mise en commun
19:56d'un certain nombre
19:57de rédactions
19:58pour faire du déboncage.
19:59déboncage.
20:01Donc ça, ça y est,
20:01c'est fait,
20:02ça marche,
20:02et c'est super.
20:03Et tout le monde est pour.
20:05Voilà, lutte contre les fake news.
20:06Et tout le monde est pour.
20:07Et ça se fait très bien,
20:08il n'y a pas besoin
20:08de je ne sais quel pilote
20:09dans l'avion.
20:10Deuxièmement,
20:11il y a aussi d'autres programmes,
20:12comme des programmes éducatifs,
20:13Lumni,
20:13qui fonctionnent très bien.
20:15Moi, ce que je pose
20:15comme question,
20:16c'est par contre,
20:17est-ce que si les projets
20:18ne marchent pas,
20:19ce n'est peut-être pas
20:19parce qu'il n'y a pas de chef
20:20ou qu'il n'y a pas de volonté
20:21ou qu'il y a des formes
20:22de conservatisme,
20:23c'est peut-être parce que
20:23ce n'était pas des bons projets.
20:25Par exemple,
20:25Maillet,
20:26un réseau départemental de radio
20:28avec un réseau régional
20:30de télévision,
20:31ben oui,
20:31ça ne marche pas,
20:32en fait,
20:33parce que les territoires
20:33ne sont pas les mêmes
20:34et parce que donc,
20:36forcément,
20:37eh bien,
20:37on n'est pas sur les mêmes échelles
20:38et on veut faire rentrer
20:40tout dans tout
20:40et en fait,
20:41ben,
20:41ça ne marche pas.
20:42Jérémy,
20:42Patrick,
20:43on fait en tirer les leçons ?
20:44Vous êtes là pour défendre
20:45la réforme un peu seul,
20:47on va dire,
20:47donc je vous donne la parole
20:48un peu plus souvent quand même
20:49sur ces arguments-là
20:51et puis sur la question
20:51des missions de services publics.
20:53Est-ce qu'il faut réduire
20:53un peu les missions
20:54qu'on donne à l'audiovisuel public ?
20:57Personne,
20:57depuis 2014,
20:59qu'on parle de cette réforme,
21:00il n'y a aucun rapport parlementaire
21:01qui justifie la réforme
21:03pour des baisses de crédits.
21:04Si demain,
21:05il y a des députés
21:06qui veulent baisser les crédits,
21:07si demain,
21:08il y a des députés
21:08qui veulent baisser les crédits
21:09de l'audiovisuel public,
21:09ils n'ont pas besoin
21:10de holding pour les baisser.
21:11Est-ce qu'il faut revoir
21:12les missions ?
21:13C'est pas un sujet.
21:14Les missions.
21:14Moins de missions
21:15pour être plus efficace.
21:16Sans doute,
21:16il faut toujours questionner
21:17les missions de services publics
21:18mais moi,
21:18je partage ce que dit Sophie.
21:20Notre service public,
21:21notre audiovisuel du service public,
21:22il est essentiel.
21:23Il lui faut des moyens
21:24et donc,
21:25cette réforme
21:27n'a pas pour but
21:28de réduire
21:29les missions de services publics
21:30de l'audiovisuel.
21:31Au contraire,
21:31nous,
21:31on considère qu'il faut le renforcer.
21:33On considère que cette holding,
21:34elle est essentielle
21:35pour renforcer l'audiovisuel public.
21:36On ne parle pas de moyens.
21:37Je voudrais quand même être très clair.
21:38Et quand vous dites
21:39qu'il y a des coopérations
21:40qui ne se font pas
21:40parce qu'elles ne devraient pas se faire,
21:42qui peut penser ici
21:42que ce n'est pas important
21:43qu'il y ait un média de proximité,
21:45c'est-à-dire
21:45qui parle aux Français
21:46des territoires ruraux,
21:48qui serait le rapprochement
21:49entre France Info TV
21:50et France Info Radio.
21:51France 24 en est l'exemple.
21:52On a considéré
21:53qu'à un moment donné,
21:53pour parler au monde,
21:55pour que la voix de la France
21:56porte dans le monde,
21:57il fallait rapprocher
21:57la radio RFI
21:58de la télévision France 24.
22:00Et ça marche plutôt bien.
22:01Tout n'est pas facile.
22:02Il y a des difficultés,
22:03bien entendu,
22:04mais personne aujourd'hui
22:05remettrait en cause
22:06l'idée qu'à l'international,
22:07la France parle d'une seule voix.
22:09En tout cas,
22:09rapproche les radios
22:10et les télévisions.
22:11Mais c'est de la pensée magique
22:12ce que vous dites.
22:13En fait,
22:13ça n'a pas trop de sens
22:14quand on travaille
22:15dans ces rédactions.
22:15Vous voulez supprimer
22:16France Média Monde ?
22:17Absolument pas.
22:18Et au contraire.
22:18Mais permettez-moi
22:19de développer le propos.
22:21Ce que j'entends,
22:22moi, plutôt,
22:23c'est qu'en creux,
22:24ce que vous défendez,
22:26c'est un modèle low cost.
22:27Ce qui ne fonctionne pas.
22:28Là où vous dites
22:28oui, en local,
22:30ça n'a pas bien coopéré.
22:32Vous oubliez un truc,
22:33c'est que dans les rédactions
22:37ont été paupérisées.
22:38Il y a des gens
22:39qui travaillent énormément
22:40en n'étant pas assez nombreux
22:42pour couvrir l'antenne.
22:43Et dans une grande partie
22:44des locales de Radio France,
22:46il n'y a même plus
22:46de journaux après-midi.
22:47C'est quand même
22:48quelque chose
22:48d'assez phénoménal.
22:49Et vous voulez les mettre ensemble
22:51alors que les rédactions souffrent ?
22:53Je peux vous donner
22:53l'exemple de RFI et France 24.
22:55Et peut-être qu'on parlera
22:55du coup à un moment
22:56parce que je pense
22:57que c'est quand même
22:57assez crucial.
23:00RFI a ses missions,
23:02a ses antennes particulières.
23:03France 24 aussi.
23:05Qu'il y ait eu
23:06un rapprochement
23:07dans un même bâtiment.
23:08Je ne suis pas certaine
23:09que ce soit d'entreprise,
23:12une fusion, etc.
23:14Outre le coup faramineux
23:15que ça a eu,
23:16les difficultés sociales,
23:17le fait que ça a sorti RFI
23:19de la maison de la radio,
23:20ce qui était quand même problématique
23:21parce qu'on n'avait pas
23:21non plus les mêmes locaux.
23:23Ce que je veux dire,
23:24c'est que ce sont
23:24des réformes d'ampleur
23:26aux effets dont on peut douter.
23:28Et quand on a l'exemple
23:28derrière nous
23:29de France Télévisions
23:30qui a été réuni
23:31et celui de France Média Monde
23:33qui a fusionné RFI,
23:35MCD, CFI et France 24,
23:36je peux vous dire
23:37qu'en fait,
23:38ce n'est pas si heureux que ça.
23:40Et le modèle
23:41est toujours low cost.
23:42Vous dites France Info,
23:43ça ne fonctionne pas bien
23:44à la télé.
23:45Mais pourquoi ?
23:46Quand France Info
23:47veut faire une matinale
23:48pour booster
23:48et commencer ses tranches,
23:50c'est abandonné.
23:51Vous savez pourquoi ?
23:52Pour une question de moyens.
23:54En fait, on en est là.
23:55Donc, oui,
23:56on peut avoir plein d'idées.
23:57Mais tant qu'on ne le réfléchit pas
24:02en tant que stratégie,
24:04et pour ça,
24:04il faut entendre des salariés.
24:06Moi, je vais juste rappeler
24:06qu'en fait,
24:07c'est que Laurence Bloch
24:08avait dans sa lettre de mission
24:09de recevoir les salariés
24:11et leurs représentants.
24:12Elle nous a reçus
24:13le jour
24:14où son rapport définitif
24:16avait été envoyé
24:17aux députés.
24:19Je veux juste répondre
24:20très rapidement.
24:20Quelquement.
24:21Parce qu'on explique
24:22que c'est le manque
24:23de moyens et de budget
24:24qui fait que les coopérations
24:25n'ont pas fonctionné.
24:26Pourtant, étonnamment,
24:27le manque de moyens
24:28n'a pas empêché Radio France
24:29d'être leader,
24:30aujourd'hui,
24:31en termes d'audience,
24:32et à France Télévisions
24:33d'avoir des succès d'audience.
24:33Donc, on explique d'un côté
24:34que la baisse des moyens
24:35n'empêche pas
24:36des audiences phénoménales,
24:38mais qu'en revanche,
24:39toutes les coopérations
24:39qui ne se sont pas faites
24:40au niveau local,
24:41par exemple,
24:42le rapprochement de France Bleu
24:42et de France 3,
24:43c'est parce qu'il n'y a pas les moyens.
24:44Il faut être sérieux.
24:45Ce n'est pas une question d'argent.
24:46Mais on est très sérieux.
24:46Non, mais ce n'est pas une question d'argent.
24:56des deux côtés.
24:57À la RTBF,
24:58un modèle qui a été cité,
24:59il y a eu des suicides.
25:00Bon, et bien justement,
25:01on va parler de ce qui se fait
25:03ailleurs en Europe.
25:04Jérémy Patrier,
25:05l'étude, s'il vous plaît.
25:06Il n'y a pas une vision unanime
25:07des salariés.
25:08On va parler justement
25:09de ce qui se fait ailleurs
25:10en Europe.
25:11On évoque souvent la BBC,
25:13le modèle de la BBC,
25:15mais l'Italie ou la Belgique
25:16ont suivi le même chemin.
25:18Avec quel résultat ?
25:19Eh bien, on voit cela
25:20avec Marco Pommier.
25:26Pour défendre son projet de holding,
25:28Rachida Dati a un argument choc.
25:31Nous sommes une anomalie en Europe.
25:33L'audiovisuel public en Europe,
25:34ils sont tous regroupés justement
25:37pour pouvoir être pluralistes,
25:39pour s'adresser à tout le monde
25:40et sur tout le territoire.
25:42Créer une BBC à la française,
25:45c'est le projet des partisans de la fusion.
25:48Ce bib, comme on l'appelle Outre-Manche,
25:50est une référence mondiale,
25:52consultée par 86% des adultes
25:54au Royaume-Uni.
25:56Télévision, radio, web,
25:59la BBC rassemble plusieurs dizaines
26:01de fréquences nationales ou régionales.
26:03Mais pour le groupe,
26:05la situation est loin d'être idyllique.
26:07Redevance audiovisuelle gelée,
26:09concurrence des plateformes,
26:10son déficit pourrait atteindre
26:12plus de 38 millions d'euros cette année.
26:15Une crise historique,
26:16malgré les 2000 postes supprimés.
26:19Sans intervention du gouvernement,
26:20il sera difficile de maintenir l'ambition
26:22et le volume actuel des contenus.
26:25En Italie aussi,
26:26l'audiovisuel public offre un visage unifié,
26:30mais l'indépendance éditoriale est mise en cause.
26:32La RAI, surnommée par l'opposition
26:34Télé Mélonie,
26:36du nom de la présidente du Conseil italien.
26:39Plusieurs de ses proches ont obtenu
26:40des postes de directeurs
26:42ou de chefs de service au sein du groupe,
26:44avec depuis une série de départs.
26:46Le journaliste écrivain Roberto Saviano,
26:50marqué à gauche,
26:51estime avoir été censuré
26:53après avoir critiqué un ministre.
26:55A l'été 2023,
26:56son émission sur la mafia est déprogrammée.
27:00Centimètre par centimètre,
27:01il vérifie tout,
27:02parce que ce gouvernement est basé
27:04uniquement sur le silence et la propagande.
27:08Il faut sortir de là.
27:10Comment peut-on encore travailler à la RAI ?
27:12En Belgique,
27:14la RTBF a aussi lancé en 2018
27:16un vaste chantier de réorganisation interne.
27:20Plus de cloisons entre les différents médias du groupe.
27:23Les journalistes peuvent travailler
27:24pour la télévision comme pour la radio.
27:27Les audiences sont en hausse.
27:29Pourtant, le groupe prévoit un plan d'économie
27:31de 132 millions d'euros d'ici 2028.
27:36Jérémy Patriel et Tusses,
27:37quand vous voyez comment Georgia Mélonie
27:39a transformé toute la RAI,
27:41en très peu de temps,
27:42en un média de propagande,
27:44est-ce que vous ne vous dites pas
27:45que là, avec cette réforme,
27:47cette holding,
27:47avec peut-être aussi un directeur
27:49de l'information unique
27:50pour tout l'audiovisuel public,
27:52est-ce que vous ne fournissez pas
27:53tous les outils
27:54pour qu'ils se produisent un jour
27:55la même chose en France ?
27:56Si le Rassemblement national
27:57arrive au pouvoir,
27:58ce n'est pas s'il y a une holding
27:59ou pas une holding
27:59et ils mettront la main
28:00sur l'audiovisuel public.
28:01Ils le privatiseront.
28:02Donc, d'expliquer que la holding
28:03fragiliserait plus l'indépendance
28:06de l'audiovisuel public,
28:07ça me paraît être
28:08pas tout à fait défendable.
28:10Et puis, je vais vous dire,
28:11il y a un directeur
28:11de l'information unique
28:12à France Télévisions
28:13pour toutes les chaînes
28:14de France Télévisions,
28:15France 2, France 3, France 4, France 5.
28:17Est-ce que ça a empêché
28:18le complément d'enquête
28:19sur la ministre Rodati ?
28:20Non.
28:20Pourtant, il y a un seul directeur
28:22de l'information, je le redis,
28:23au sein de France Télévisions.
28:25Elle avait été contestée à l'époque.
28:26Juste pour revenir
28:27sur ce point précis,
28:28ça ne figure pas
28:28dans la réforme aujourd'hui,
28:30un directeur de l'information unique.
28:31Ça a été annoncé
28:32par la ministre de la Culture.
28:33Ça va donc être introduit
28:34sous forme d'amendement
28:35pendant le débat
28:36à partir de lundi.
28:36Est-ce que vous y serez favorable,
28:38vous, rapporteur du texte ?
28:39Ça dépend comment
28:40ça sera présenté,
28:41ça dépend comment
28:41ça sera expliqué.
28:43Moi, je pense qu'un directeur
28:44de l'information,
28:44il ne faut pas le voir
28:45comme un censeur.
28:46Regardez, quel est le rôle
28:47du directeur de l'information
28:47du groupe France Télévisions ?
28:49C'est d'assurer, justement,
28:50ça dépend des missions
28:51qu'on lui donne,
28:51d'assurer le pluralisme
28:52de l'information,
28:53d'essayer de mettre en place
28:54et Sophie Taille-Paulian
28:55à parler du vrai ou faux.
28:56C'est lui qui l'a mis en place,
28:57cette idée d'un projet
28:58qui vient lutter
28:59contre la désinformation
29:00avec la radio.
29:01Voilà, il n'y a pas besoin
29:01de pilote.
29:02Non, mais un directeur
29:03de l'information,
29:04ce n'est pas par définition
29:05un censeur,
29:06je le redis ici.
29:07Le directeur d'information
29:08de France Télévisions
29:09n'a pas empêché
29:09la diffusion du complément
29:11d'enquête sur la ministre.
29:12Sur l'indépendance
29:13des médias,
29:13je suis attaché,
29:14comme ça, je ne parlerai plus.
29:15J'ai fait porter un amendement
29:16pour qu'il y ait un journaliste,
29:18membre du conseil d'administration,
29:20membre du conseil d'administration
29:21de la holding.
29:22Cet amendement a été voté.
29:23Je trouvais que c'était essentiel
29:24que l'audiovisuel public
29:26au sein de son conseil d'administration
29:27ait un journaliste.
29:28Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
29:29Il y a des conseils d'administration
29:30où il n'y a pas de journaliste.
29:31Il y a des représentants,
29:32des salariés,
29:32mais ils ne sont pas forcément
29:33journalistes.
29:34Donc j'y suis attaché
29:34à cette indépendance des médias,
29:36a fortiori d'indépendance
29:37des médias de l'audiovisuel public.
29:39Soraya Morvan-Smith,
29:40sur cette question
29:41de l'indépendance des rédactions,
29:44qu'est-ce que vous répondez
29:45à Jérémy Patrie et Lettus
29:46et comment vous voyez les choses
29:47dans la perspective
29:49d'avoir une sorte
29:50de directeur unique
29:50de l'information
29:51pour tout l'audiovisuel public ?
29:53Évidemment que ça nous inquiète
29:54parce que ça fait
29:55une structure
29:57qui est beaucoup plus verticale.
30:00J'entends ce que vous dites
30:02sur le fait que peut-être
30:03que l'extrême droite viendra
30:04et que quelles que soient
30:06les structures qu'on mettra en place,
30:07ce n'est pas grave.
30:08Et quelque part,
30:09on peut un peu les dégrader.
30:11Ça ne changera pas grand-chose.
30:12Sauf que c'est une dégradation
30:13de facto.
30:15C'est ça.
30:15Complément d'enquête,
30:16en France,
30:17il n'a pas été diffusé
30:18tout de suite.
30:19On a attendu un an.
30:20Il y a beaucoup de pression
30:21sur le audiovisuel public
30:22d'ores et déjà.
30:23On a une bascule
30:24du paysage
30:26de l'information en France.
30:27On a besoin,
30:28au contraire,
30:28de garde-fous
30:29et on est en retard.
30:30On a besoin de lutter
30:31contre la concentration
30:32mais aussi contre
30:33cette espèce
30:35de propagande privée
30:36qui ne supporte pas
30:37le pluralisme
30:38et qui inverse
30:39en plus les termes.
30:40Ce qui est quelque chose
30:41d'assez inquiétant.
30:43Alors on a quand même
30:43le règlement européen
30:45sur la liberté des médias
30:46qui pourrait être
30:47relativement protecteur.
30:49Mais juste pour revenir
30:50sur cette histoire
30:51de conseil d'administration,
30:52c'est bien d'avoir des journalistes.
30:53Ils sont où les spectateurs ?
30:54Ils sont où les auditeurs ?
30:55Comment est-ce qu'on retrouve
30:57un petit peu d'écoute déjà ?
31:01Et puis,
31:01comment est-ce qu'on objective
31:02les questions de neutralité
31:04d'information ?
31:05Parce que pour le moment,
31:06on a un vrai souci
31:07là-dessus en France
31:08et on ne fait même pas appel
31:09à des scientifiques
31:10et il y en a de nombreux
31:11bien caduillés.
31:12Sophie Taillé-Pollion,
31:13vous craignez une reprise
31:14en main des rédactions
31:16par le pouvoir,
31:16une sorte d'ORTF 2.0
31:19avec cette réforme ?
31:20Oui, non mais c'est sûr
31:21qu'il y a une inquiétude majeure
31:22sur la question
31:22de l'indépendance.
31:23Alors peut-être que
31:24si le Rassemblement national
31:25arrive,
31:26ce sera de toute manière
31:28très moche à voir.
31:30Mais enfin,
31:30ne les aidons pas.
31:31Ne leur facilitons pas la tâche.
31:33Au contraire,
31:34la ministre,
31:35si elle était vraiment
31:36attachée à l'indépendance
31:37des médias,
31:37devrait travailler
31:38au renforcement
31:39de l'audiovisuel public
31:40et à mettre davantage
31:42de garde-fous.
31:42Nous en avons proposé
31:44de multiples
31:44pendant le débat
31:45en commission
31:46qui ont été rejetés.
31:47Mais je voudrais dire
31:48qu'il y a deux choses
31:49qui m'inquiètent
31:49conjuguées.
31:50D'abord, évidemment,
31:51c'est la centralisation
31:52de la décision
31:53sur une seule personne,
31:54le président
31:55de cette future holding.
31:57Donc,
31:58une seule personne
31:59à appeler
31:59sur laquelle
32:00exprimer son désaccord
32:02ou demander le scalp.
32:04Vous reprenez
32:05la formule
32:05qui est prêtée
32:06à la ministre de la Culture
32:07par le carner enchaîné
32:08au sujet de Delphine Ernot,
32:09la patronne de France Télévisions.
32:10Donc, ça,
32:11c'est plus facile
32:12de mettre la pression
32:12sur une personne
32:13qui après fait descendre
32:15en cascade
32:15que sur plusieurs.
32:16Mais en plus,
32:18que en plus,
32:20ça fait dix ans
32:21qu'on baisse
32:21les moyens
32:22de l'audiovisuel public.
32:23Les moyens de résistance
32:25en cas d'arrivée
32:27au pouvoir
32:28de l'extrême droite
32:28qui fait toujours,
32:30partout où elle est arrivée,
32:31elle a mis
32:31l'audiovisuel public
32:32sous coupe réglée.
32:34Toujours,
32:34elle le fait.
32:35C'est une de ses priorités
32:36et on sait pourquoi.
32:36Déjà,
32:37on a un audiovisuel public
32:38qui est affaibli,
32:39qui n'aura pas
32:40les moyens de résister.
32:41Donc,
32:41il faudrait le renforcer,
32:42lui donner davantage de moyens,
32:44se reconstituer des réserves,
32:45avoir des capacités
32:46de résistance,
32:47faire le dos rond
32:48en attendant peut-être
32:49que la démocratie
32:50puisse revenir.
32:52Et là,
32:52qu'est-ce qu'on fait ?
32:53On l'affaiblit doublement
32:54par une direction unique
32:57et par une réduction constante
33:00de ses budgets
33:01depuis plusieurs années.
33:02Olivier Hubertel.
33:03Il n'y a plus de moyens.
33:05Il n'y a plus de moyens.
33:07Aujourd'hui,
33:08la France est un des pays
33:10les plus endettés au monde.
33:11Il faut réussir
33:12à faire des efforts
33:13sur certaines choses.
33:14Et on sent,
33:15quand vous prenez les sondages,
33:17les Français,
33:17ils attendent de savoir
33:19qu'est-ce qui se passe
33:20avec mes impôts,
33:21qu'est-ce qui se passe
33:22avec mon argent.
33:23Mais on parle d'un surcoût
33:24de 150 millions par an
33:26et puis que vient faire Lina
33:27dans cette galère ?
33:28Il était s'il y avait la fusion.
33:29Pourquoi ?
33:30Parce qu'il fallait mettre
33:31à niveau les grilles
33:32des salaires.
33:32On ne va pas refaire
33:32le débat sur les moyens.
33:34On en a beaucoup parlé.
33:34J'aimerais qu'on parle
33:35avec vous aussi
33:36de ce modèle de la BBC,
33:37modèle ou pas modèle.
33:38Vous avez travaillé
33:39sur ce sujet, vous,
33:40pour le point.
33:41Est-ce que c'est un exemple
33:41à suivre encore aujourd'hui ?
33:43La BBC, évidemment
33:44que ça fascine aujourd'hui
33:45quand on va voir la BBC
33:47à Westminster, à Londres.
33:49On arrive,
33:49ils ont une des plus grandes
33:50newsrooms du monde,
33:52mais ils ont 20 000 personnes
33:54qui travaillent à la BBC.
33:55Ils ont un budget
33:56de 5,5 milliards à peu près.
33:58Nous, on n'en a même pas 4.
33:58Donc un plus gros budget.
33:59Ils ont plus de moyens.
34:00Et très important,
34:02ils ont un bras international.
34:05Là, on commence.
34:06C'est pour ça que je disais
34:06que la réforme,
34:07si on décide de réformer
34:09l'audiovisuel public,
34:10elle reste à mi-chemin
34:10parce que dans ce cas-là,
34:11on a une patte française
34:13et il manque une patte
34:15internationale intéressante.
34:16Pourquoi ?
34:16Parce que la BBC,
34:17c'est d'abord un soft power
34:19dans le monde.
34:20C'est une manière
34:20de représenter le pays,
34:22le Royaume-Uni à travers le monde.
34:24Or, si on veut
34:25une BBC à la française,
34:27ça me paraît difficile
34:28de le faire sans France.
34:30Mais ça existe déjà ?
34:31Je ne comprends pas votre discours.
34:33Mais ça existe
34:34à petite échelle
34:35avec peu de moyens.
34:36Je pense que si on décidait
34:37d'allouer des moyens
34:38plus importants,
34:39peut-être que ça serait
34:40justement au bras international.
34:41Mais le préalable,
34:42c'est les moyens.
34:43Les moyens, oui.
34:44sur les moyens,
34:45en quelques mots,
34:46il y a l'exemple
34:46de la RTBF.
34:48A priori,
34:48les moyens vont baisser
34:49et les audiences,
34:50elles vont progresser
34:50avec la fusion.
34:52Sauf que leur budget est double.
34:54Leur budget, pardon ?
34:54Est double
34:55par rapport à la RTBF.
34:57Aujourd'hui,
34:57l'audiovisuel public français
34:59est sous-doté
35:00par rapport
35:00aux autres pays européens
35:01alors qu'il est extrêmement performant.
35:04Donc, il faut s'arrêter là
35:05avant un pied de la casse.
35:06On confond un débat budgétaire
35:08et moi,
35:09j'ai porté des amendements
35:09pour augmenter
35:10les budgets du public.
35:11Donc, je sais
35:12que l'audiovisuel public
35:13a besoin de plus de moyens.
35:13Mais on confond un débat
35:14sur quelle structure,
35:15quelle organisation
35:16va permettre de renforcer
35:17l'audiovisuel public
35:18avec le débat sur les moyens.
35:20Moi, je dis qu'il faut
35:20plus de moyens.
35:21Ça n'empêche pas
35:21qu'il faut aujourd'hui
35:22une organisation différente.
35:23On est instruit par l'expérience
35:25à chaque réforme de fusion
35:27de rapprochement
35:27qui débaise de budget.
35:29On le sait.
35:29Une toute dernière question.
35:30Si cette réforme passe,
35:32c'est que l'ERN,
35:33le Rassemblement national,
35:34l'aura voté
35:35quand vous voyez
35:36que son projet,
35:37c'est une privatisation
35:39de l'audiovisuel public.
35:40Est-ce que ça ne vous interpelle pas ?
35:41Non, parce que moi,
35:42je pense qu'une holding,
35:43ça vient renforcer
35:44l'audiovisuel public
35:45et j'ai une vision
35:45radicalement différente de Sophie.
35:47Sophie dit,
35:47c'est un seul coup de téléphone
35:49pour le pouvoir politique.
35:50Moi, j'ai le sentiment
35:50que ça fait aussi
35:51un président d'un audiovisuel public
35:53qui est puissant
35:53et qui est fort
35:54et qui peut aussi porter
35:55des combats de l'audiovisuel public
35:56s'il combat,
35:58s'il résiste.
35:58C'est aussi une capacité de résistance.
36:00On voit ce que les salariés
36:01font aujourd'hui.
36:02Regardez ce qui se passe
36:03dans les pays.
36:03C'est la fin de ce débat.
36:04Je suis désolé.
36:05Merci beaucoup à tous les quatre
36:06d'être venus.
36:07Merci de résister au fascisme.
36:08Ça vous regarde.
36:09Et on a bien compris
36:10qu'il va y avoir du débat
36:11dans l'hémicycle
36:12à partir de lundi
36:13sur ce projet
36:14de réforme audiovisuelle.
36:15Il y a un autre sujet
36:16qui va animer les débats
36:18à l'Assemblée nationale
36:19en début de semaine prochaine.
36:20C'est cette motion de censure
36:22que les socialistes
36:22ont déposée aujourd'hui.
36:25Bonsoir, Arthur Delaporte.
36:26Vous êtes porte-parole
36:28du groupe socialiste
36:28à l'Assemblée.
36:29On va débattre avec vous
36:30dans un instant
36:31de cette motion de censure.
36:32Vous l'avez déposée
36:33à la suite de l'échec
36:34du conclave sur les retraites.
36:35Sauf que depuis,
36:36François Bayrou a pris la parole
36:37et a fait quelques annonces.
36:39On voit cela
36:39avec Stéphanie Despierre.
36:41Si on vous invite,
36:43Arthur Delaporte,
36:44c'est parce que vous,
36:45les socialistes,
36:46avez décidé d'appuyer
36:47sur le bouton
36:48de la censure.
36:49Député du Calvados,
36:51vous êtes aussi
36:52porte-parole du PS
36:53à l'Assemblée nationale.
36:54Avant même que François Bayrou
36:56ne tire ses propres conclusions
36:58du conclave,
36:59vous avez déposé
37:00une motion de censure.
37:01Une motion signée
37:02uniquement par les socialistes
37:04et par les 66 députés
37:06de votre groupe,
37:07sans exception.
37:09Mardi pourtant,
37:10vous aviez laissé
37:11une ultime chance
37:12à François Bayrou.
37:13En lui demandant,
37:14comme la semaine dernière,
37:15s'il allait déposer
37:16un projet de loi
37:17sur les retraites,
37:18il vous a redit nom.
37:19Monsieur le Premier ministre,
37:21le respect de la parole donnée
37:23est à la base même
37:24de notre régime démocratique.
37:26Vous avez pris des engagements
37:27pas tenus sur ce sujet
37:28comme sur bien d'autres.
37:30Cela nous contraint,
37:31Monsieur le Premier ministre,
37:32à déposer une motion de censure
37:33contre votre gouvernement.
37:35Vous n'avez même pas voulu attendre
37:37la conférence de presse
37:38de François Bayrou.
37:40A 17h pourtant,
37:41le Premier ministre acte
37:42la fin du conclave.
37:44Il fait la liste des convergences
37:45entre partenaires sociaux
37:47et il leur donne encore
37:49deux à trois semaines de plus
37:50pour s'entendre sur la pénibilité.
37:53S'il n'y a toujours pas d'accord,
37:55François Bayrou s'engage
37:56à reprendre ce qui fait consensus
37:58dans la loi de finances à l'automne.
38:00Si les partenaires ne parvenaient pas
38:03à se mettre d'accord,
38:06le gouvernement prendrait
38:07ses responsabilités
38:08et proposerait des dispositions
38:11de compromis
38:11qui seraient introduites
38:14dans le texte
38:15qui, en tout état de cause,
38:19prenant en compte
38:19tous ses progrès,
38:21sera, comme je m'y étais engagé,
38:23soumis au Parlement
38:24à l'automne
38:25dans le cadre
38:25du projet de loi
38:27de financement
38:28de la Sécurité sociale.
38:29Le Premier ministre
38:30ne comprend donc pas
38:31pourquoi vous voulez le censurer.
38:33Ça paraît un peu baroque.
38:35Je n'imagine pas
38:36que le parti de Jacques Delors
38:38et de Michel Rocard,
38:40par exemple,
38:40pour ne citer
38:42que ceux
38:42qui ne sont plus là,
38:45puissent considérer
38:46que c'est
38:47objet de censure.
38:49Alors, Arthur Delaporte,
38:51vous allez nous dire
38:51si votre censure
38:53a encore un sens.
38:54Bonsoir, Arthur Delaporte.
38:55Bonsoir.
38:56Alors, on vient de l'entendre,
38:56François Bayrou s'engage,
38:58finalement,
38:59quoi qu'il arrive,
39:00entre les partenaires sociaux,
39:01à soumettre au vote
39:02du Parlement
39:03des mesures
39:03pour améliorer
39:04cette réforme des retraites.
39:06Est-ce que votre motion
39:07de censure
39:07a encore du sens ?
39:08Est-ce que vous n'êtes pas
39:08allé un peu vite
39:09en besogne ?
39:10Alors, moi,
39:10j'ai l'impression
39:11que c'est plutôt
39:11le Premier ministre
39:12qui passe son temps
39:13à chercher
39:14à retarder l'échéance.
39:15Mais j'ai cru comprendre
39:16qu'il n'y avait pas
39:17de l'accord
39:17la semaine dernière,
39:18j'ai cru comprendre
39:18qu'il n'y avait pas
39:19d'accord cette semaine,
39:20j'ai cru comprendre
39:21que malgré
39:21ces tentatives
39:23de dernière minute,
39:23il n'y avait toujours
39:24pas d'accord
39:24aujourd'hui,
39:26et donc maintenant,
39:26il nous promet un accord
39:27pour dans 15 jours.
39:28Il vous promet
39:29en tout cas
39:30des dispositifs
39:30pour améliorer
39:31la réforme
39:31dans le cadre
39:32d'un débat parlementaire,
39:33ça correspond
39:34à ce que vous réclamiez
39:36au Parti socialiste.
39:37On avait demandé
39:37et il avait dit
39:38qu'il y aurait un débat
39:39sans totem ni tabou,
39:41alors que là,
39:42finalement,
39:42il y a un totem
39:43et un tabou,
39:44c'est la question
39:44de la mesure d'âge,
39:45et nous,
39:46notre exigence initiale,
39:47c'était de pouvoir
39:48discuter des mesures
39:49de financement
39:50et en particulier
39:51de la borne d'âge
39:52à 64 ans.
39:53L'engagement
39:53sans totem ni tabou,
39:54c'était vis-à-vis
39:55des partenaires sociaux,
39:56ils ont pu mettre
39:56sur la table
39:57cette question-là,
39:58elle a été refusée
39:59par le patron.
39:59C'est aussi dans la lettre
40:00que le Premier ministre
40:00nous avait adressée,
40:02il avait dit
40:02en tout état de cause
40:03et quelle que soit
40:04l'issue de la discussion
40:05du conclave,
40:06il y aura un retour
40:07au Parlement.
40:08Et nous,
40:08nous avions été
40:09extrêmement clairs,
40:10nous avions dit
40:10il faut un retour
40:12au Parlement
40:12et il faut que nous soyons
40:13en capacité
40:14de pouvoir discuter
40:16de ce que nous avons
40:16jamais débattu,
40:17c'est-à-dire
40:18les 64 ans.
40:19Et là,
40:19aujourd'hui,
40:20on a l'impression
40:21qu'ils cherchent
40:21à fermer le banc,
40:23à dire que finalement
40:23on aura une espèce
40:24de réformette des retraites
40:25sur des petits critères,
40:27mais ce n'est pas ça
40:28qu'on demande,
40:28ce n'est pas ça
40:28que demandent
40:29les Françaises
40:29et les Français.
40:30Est-ce que vous êtes sûr
40:30que les Français
40:30vont entendre votre discours,
40:32ils vont trouver ça clair ?
40:33Je crois que ceux
40:33qui refusent la réforme...
40:35Vous réclamiez ce débat
40:36sur les retraites,
40:36vous l'avez,
40:37vous allez l'avoir,
40:37pas tout de suite,
40:38ce sera à l'automne.
40:39Il n'y aura pas de débat
40:40sur les retraites,
40:41je tiens à le préciser.
40:42Le Premier ministre a dit
40:42que ce sera dans le projet
40:43de loi de financement
40:44de la Sécurité sociale.
40:45Ce sera quelque chose
40:45de corseté.
40:46C'est le gouvernement
40:47qui fixe les dépenses,
40:48mais nous, en fait,
40:49on n'a aucune manœuvre,
40:50aucune marge de manœuvre
40:51dans un projet de loi
40:52de financement
40:52de la Sécurité sociale.
40:53Donc ça sera...
40:54Est-ce qu'on dit à Maine
40:55ou non à Bayrou ?
40:56Sauf qu'en fait,
40:56nous, on n'est pas là pour ça,
40:57on est là pour débattre
40:58et on a demandé
40:58à ce qu'il y ait un débat.
40:59Mais un débat sur lequel
41:00on peut agir,
41:01un débat sur lequel
41:01on peut jouer
41:11finalement de l'enfumage.
41:12Est-ce que vous n'êtes pas
41:13en train de régler vos comptes
41:14avec François Bayrou ?
41:16Est-ce que...
41:16Voilà, on sait qu'il y a
41:17des problèmes personnels
41:18entre lui et le Parti Socialiste.
41:19Vous estimez qu'il ne vous a pas respecté
41:21dans le cadre du débat parlementaire,
41:23notamment ?
41:24Alors oui, il ne vous a pas respecté
41:25dans le cadre du débat parlementaire.
41:26Ça, c'est une chose.
41:27Mais on ne censure pas
41:28parce qu'un Premier ministre
41:29a été irrespectueux.
41:30On censure un Premier ministre
41:31parce qu'on considère
41:31qu'il fait une mauvaise politique.
41:32C'est le cas.
41:33Et parce qu'il ne tient pas sa parole.
41:35Il avait un engagement.
41:41Il y a eu un semblant de dialogue
41:43parce qu'une partie
41:44des organisations syndicales
41:45sont parties
41:45tant ce dialogue était corseté.
41:47Et derrière,
41:48il n'y a pas de retour au Parlement,
41:49quoi qu'en dise François Bayrou.
41:50Je crois qu'il essaie
41:52d'entretenir une illusion,
41:53mais personne n'est dupe.
41:55En tout cas,
41:55personne ne m'a dit
41:56qu'il croyait
41:57dans une possibilité
41:58de toucher à la réforme borne
41:59alors que c'est la demande
42:00des Françaises des Français.
42:01Est-ce que le Parti Socialiste
42:02pourrait censurer
42:04le gouvernement Bayrou
42:05sur les retraites
42:06la semaine prochaine
42:06et voter les mesures
42:07qui seront présentées
42:08pour améliorer cette réforme
42:10à l'automne prochain ?
42:10Ces mesures,
42:11elles ne seront pas indépendantes.
42:12Ce ne sera pas un débat
42:13sur les retraites.
42:14Ce sera dans le projet
42:14de loi de financement
42:15de la sécurité sociale.
42:15Mais on est là
42:15pour améliorer le sort,
42:16notamment des femmes
42:17qui ont eu des enfants,
42:19des personnes qui n'ont pas
42:19tout leur trimestre
42:20pour partir avec une retraite
42:21à tout plein.
42:22C'est la version positive
42:22de ce que raconte François Bayrou.
42:24Mais il ne dit pas
42:25la version négative.
42:26Comment il finance tout ça ?
42:28Par une hausse
42:28des cotisations des retraités,
42:30par une moindre revalorisation
42:31des retraites.
42:32Et donc,
42:33quand on sera dans ce débat,
42:34à savoir si on donne
42:35quelques trimestres
42:36en échange d'une ponction
42:37sur les petites retraites,
42:39peut-être que nous aurons
42:40à en débattre
42:41et à dire non.
42:42En fait,
42:42je ne peux pas vous dire
42:43en l'état
42:43si on ne présente juste
42:44que les mesures positives
42:46sans présenter le coup
42:47puisqu'il n'y a eu
42:48finalement aucun accord
42:49sur la manière de financer
42:50et notamment
42:51sur la question
42:52des cotisations patronales
42:53puisque le MEDEF
42:53avait refusé
42:55qu'on puisse en discuter.
42:56Cette motion de censure,
42:57vous avez tenu,
42:58vous, le Parti socialiste,
42:59à la présenter seule,
43:00c'est-à-dire sans la France insoumise
43:02mais aussi sans les écologistes,
43:03sans les députés communistes
43:04du groupe GDR
43:05qui voulaient participer,
43:06qui voulaient co-signer ce texte.
43:08Pourquoi seule ?
43:09Nous, on a dit
43:10qu'on était à l'initiative
43:11de cette motion de censure.
43:12Après, évidemment,
43:13que toute la gauche la votera
43:14et moi, je ne pense pas
43:14qu'il faille en faire
43:15un sujet de polémique
43:16mais on a suffisamment commenté
43:19ce qui s'est passé
43:20au début de l'année
43:21avec...
43:22Je veux dire,
43:22on avait été extrêmement clairs.
43:23On avait dit
43:24qu'on ne censure pas
43:25le gouvernement de François Bayrou
43:27parce qu'il s'engage
43:28à ce qu'il y ait
43:28un dialogue social.
43:30Je pense qu'on peut,
43:31puisqu'on avait initié
43:32cette séquence,
43:34dire que nous estimons
43:35que cette séquence
43:35doit prendre fin aujourd'hui
43:37pour les raisons
43:37que j'ai évoquées.
43:39Ne pas vous associer à LFI,
43:41c'était la condition
43:41pour avoir toutes les signatures
43:42parmi les députés de votre groupe,
43:44y compris celle de François Hollande ?
43:46Ça a fait partie des discussions
43:47mais ce que je peux vous dire,
43:48c'est que finalement,
43:49à la fin,
43:50c'est toute la gauche
43:50qui la votera.
43:51Gabriel Attal vous reproche
43:52de remettre
43:52le Rassemblement national
43:54au centre du jeu
43:54parce que c'est lui
43:56qui va avoir le droit de vie
43:57ou de mort
43:57sur le gouvernement.
44:00Dans les faits,
44:00c'est le RN
44:01qui va décider
44:02mardi prochain
44:03si le gouvernement Bayrou tombe.
44:05C'est lui
44:05qui peut imposer aussi
44:07ces sujets,
44:08ces thèmes
44:09au gouvernement
44:09dans une discussion.
44:11Je crois que le gouvernement
44:12aurait mieux fait
44:13de nous écouter.
44:14Quand on a demandé
44:15à ce qu'il y ait un dialogue,
44:16quand on a demandé
44:16à ce qu'il y ait
44:17un retour au Parlement,
44:18peut-être que François Bayrou
44:19aurait dû entendre
44:20nos demandes.
44:21C'est à force
44:22de rester sourd
44:23à la demande du peuple,
44:24c'est-à-dire qu'il y a
44:25un débat sur la réforme borne.
44:26C'est à force
44:27de malmener
44:28les oppositions
44:28qui cherchent pourtant
44:29à faire avancer le pays
44:30vers la voie de compromis
44:32que finalement,
44:33ils se retrouvent
44:34pieds et mains liés
44:34avec le Rassemblement national.
44:36Gabriel Attal peut donner
44:37toutes les leçons
44:37qu'il veut,
44:38mais c'est Gabriel Attal
44:38qui a fait voter par exemple
44:39une loi qui a été censurée
44:41par le Conseil constitutionnel
44:42avec le Rassemblement national
44:43contre la gauche
44:44sur la justice des mineurs.
44:46Donc,
44:46qu'il n'aille pas
44:46nous donner des leçons
44:47de combat
44:48avec l'extrême droite
44:48puisqu'il est aujourd'hui
44:49celui qui en fait
44:50le marche-pied.
44:51J'aimerais un peu
44:52qu'on parle
44:52du nouveau Front populaire,
44:53je ne sais pas
44:54s'il existe encore,
44:54oui, non,
44:55et puis de LFI.
44:56Vous en êtes où
44:57avec la France insoumise ?
44:58Vous,
44:59le Parti socialiste ?
45:00Le Parti socialiste,
45:01vous le savez,
45:02a tenu son congrès
45:03il y a quelques semaines.
45:04Olivier Faure a été réélu
45:05avec une stratégie claire,
45:07celle du Rassemblement
45:08de toute la gauche
45:09qui cherche
45:09dans la perspective
45:10de la présidentielle
45:11une candidature commune.
45:13Ça exclut LFI
45:14qui a décidé
45:15qu'il y avait un chef
45:16et qu'il fallait
45:16se mettre derrière lui.
45:18C'est dans la perspective
45:19de la présidentielle.
45:20On souhaite un rassemblement
45:21de François Ruffin,
45:23Clémentine Autain
45:23à Raphaël Guzman
45:24parce que nous n'avons pas le choix.
45:26L'enjeu est de taille.
45:27Il s'agit d'avoir
45:27une candidature
45:28qui est en mesure
45:29de se qualifier
45:29pour le second tour
45:30pour battre l'extrême droite.
45:31Et si demain
45:32il y a une dissolution,
45:32est-ce que vous souhaitez
45:33qu'il y ait un accord électoral
45:35qui inclut la France insoumise ?
45:37Si demain il y a une dissolution,
45:38je ne sais pas
45:39quel sera le contexte
45:40si ça intervient
45:41dans trois ou quatre mois
45:42et que comme il y a un an
45:44la menace
45:45de l'extrême droite,
45:46moi je dirais
45:47qu'il faut de nouveau
45:48faire front républicain,
45:50de nouveau éviter la division
45:51parce que sinon
45:52c'est la porte ouverte
45:54à l'arrivée
45:54de Jordan Bardella à Matignon
45:55et ça je le refuserai toujours.
45:57Et ça vous pensez
45:58que les électeurs de gauche,
46:00les électeurs d'LFI,
46:01du PS
46:01pourraient le comprendre
46:02après tous ces mots durs
46:04qui ont été échangés
46:05entre ces deux formations politiques ?
46:07Moi je vais vous dire
46:08je suis très en colère
46:09contre la France insoumise,
46:10contre ses méthodes,
46:12contre ses menaces,
46:12contre sa manière
46:13d'hystériser le débat public.
46:14Mais je sais aussi
46:15qu'entre l'extrême droite
46:16et la France insoumise
46:17je sais faire le choix
46:18et je préfère avoir
46:20un député insoumis
46:21qu'un député RN
46:22mais je sais aussi
46:23que demain
46:24si nous devons gouverner
46:24nous devrons être en capacité
46:26d'élargir
46:26et de rassembler
46:27et non pas de passer notre temps
46:28à cliver et hystériser le débat.
46:30C'est la voie
46:31qui essaient de tracer
46:31les socialistes
46:32mais voilà
46:33arrêtons ces foires d'empoigne
46:36tout le monde en a marre.
46:37Alors avant la présidentielle
46:38il y a quand même
46:38cette échéance des municipales
46:39dans moins d'un an maintenant.
46:42Est-ce que dans certaines villes
46:43ça a du sens pour vous
46:44que le PS
46:45fasse une liste commune
46:46avec la France insoumise ?
46:47Moi je vous dis
46:49à quand à ce stade
46:50l'union de la gauche
46:51se met en place.
46:52C'est une union
46:52qui va du parti communiste
46:54aux écologistes
46:55aux citoyens
46:56et avec le parti socialiste.
46:58Pour l'instant
46:58les insoumis
46:59ne sont pas encore dedans
47:00mais s'il y avait
47:01des militants de gauche
47:02qui souhaitaient
47:03se rejoindre
47:03cette dynamique d'union
47:04ils seraient les bienvenus.
47:06Enfin je veux dire
47:06à l'échelle locale
47:07on n'est pas finalement
47:08dans le même titre de débat
47:09quand il s'agit
47:09de décider des politiques
47:11des cantines
47:11ou des crèches.
47:14Malgré le discours
47:15assez agressif
47:16de la France insoumise
47:17qui dit qu'à Marseille
47:19il y aura un candidat
47:20insoumis
47:21qu'à Paris
47:22il y aura un candidat...
47:22Si ils ont envie
47:23de faire perdre la gauche
47:24c'est leur responsabilité
47:25ça ne sera pas la mienne.
47:26Moi je suis pour que
47:27localement
47:27quand elle peut
47:28la gauche qui est aux responsabilités
47:30avec Mickaël Delafosse
47:31avec Nicolas Marossinol
47:32avec Johanna Roland
47:33Natalia Perret
47:34à Marseille
47:35Lille, Rennes, Paris
47:37bref
47:37que nous soyons en capacité
47:38de continuer
47:39le chemin que nous avons
47:40commencé à tracer
47:40celle de la transformation
47:41sociale et écologique des villes.
47:42Donc ça reste un partenaire
47:43la France insoumise
47:44localement, nationalement
47:45reste un partenaire du PS.
47:46localement
47:47ça sera leur responsabilité
47:48et je le regretterai
47:49mais moi je suis
47:50pour que la gauche
47:51soit la plus rassemblée possible
47:52parce que nous avons montré
47:53les socialistes
47:54qui sommes le parti
47:55qui gère le plus grand
47:57nombre de villes de gauche
47:58en France
47:58que nous étions en capacité
47:59de transformer ces villes
48:01dans la justice
48:01dans le respect de tous et tous
48:03et dans l'apaisement.
48:04Merci beaucoup
48:05Arthur Delaporte
48:06porte-parole du groupe
48:07socialiste à l'Assemblée.
48:09C'est l'heure
48:09de notre Grand Angle
48:10à présent.
48:19Et nos invités
48:21pour ce Grand Angle
48:22sont en train de s'installer
48:23bonsoir à tous les deux.
48:24C'est un Grand Angle
48:25qui est consacré ce soir
48:26à un certain Nicolas
48:28qui en a marre
48:29de payer trop d'impôts.
48:30Alors d'où vient
48:31ce mot-clé
48:31Nicolas qui paye
48:33qui est apparu
48:34ces derniers mois
48:34sur les réseaux
48:35sur X en particulier.
48:36Qu'est-ce qu'il traduit exactement ?
48:38Est-ce un ras-le-bol fiscal
48:39qui prend de l'ampleur
48:39ou une offensive politique
48:41téléguidée par certains ?
48:42On va en débattre ce soir
48:43avec vous
48:44Philippe Moreau-Chevrolet
48:45Bonsoir.
48:46Vous êtes président de
48:46MCBG Conseil
48:47et Senior Advisor
48:48chez NoCom.
48:50Et Stuart Chaud,
48:51bonsoir.
48:52Bonsoir.
48:52Et bienvenue.
48:52Vous êtes directeur d'études
48:53au sein du cabinet d'études
48:54Vériant.
48:55Mais d'abord,
48:56de quoi parlons-nous
48:57exactement ?
48:58Les explications
48:59de Maïté Frémont.
49:02Il suffit de taper
49:03Nicolas qui paye sur X
49:05et voir surgir
49:07des dizaines de vidéos.
49:08L'origine de ce hashtag,
49:10un compte suivi
49:11par plus de 105 000 followers.
49:14Message en tête,
49:15cette infographie
49:16schématisant
49:17le contrat social.
49:19On y voit
49:19ce fameux Nicolas,
49:2130 ans,
49:22chemise-cravate,
49:23acculé par les soucis.
49:25Nicolas,
49:26par ses impôts,
49:27donne son argent
49:28via Pôle emploi,
49:29le RSA
49:30et les allocations familiales
49:32à un certain
49:33Karim,
49:3425 ans,
49:35ou encore à
49:36Bernard et Chantal,
49:3770 ans,
49:39capables de se payer
49:40une croisière
49:41avec leur pension
49:42de retraite.
49:43C'est Nicolas qui paye.
49:44Vous avez été très nombreux
49:45à utiliser cette traîne
49:46sur les réseaux sociaux
49:47pour exprimer
49:48le ralbole fiscal.
49:49Je voudrais qu'on parle
49:50de Nicolas.
49:50Une expression
49:51devenue virale,
49:53reprise désormais
49:54par les politiques
49:54de droite
49:55et d'extrême droite,
49:57pour dénoncer
49:57un ralbole fiscal.
50:00Ce n'est pas grave,
50:00c'est Nicolas qui paye.
50:01Ce tweet d'Éric Ciotti
50:03à l'annonce
50:03des dépenses
50:04des Jeux olympiques,
50:06une tendance
50:07également employée
50:08dans l'hémicycle.
50:10À chaque fois
50:11qu'un euro
50:11d'argent public
50:12est gaspillé,
50:13c'est Nicolas qui paye.
50:14Le député ciottiste,
50:15actionnaire
50:16du média
50:17d'extrême droite
50:17frontière,
50:19Sarah Knafo
50:20au sommet
50:21des libertés.
50:22Ce phénomène
50:26fait des émules
50:27également
50:28au Royaume-Uni,
50:29au Portugal
50:30ou encore
50:31en Espagne.
50:33Quand on voit
50:34les explications
50:34de Maïté Frémont,
50:36on a vraiment
50:36l'impression
50:36que ce n'est pas
50:37un mouvement populaire
50:38spontané,
50:39ce Nicolas qui paye,
50:40Philippe Moreau,
50:41Chevrolet.
50:41Il y a ce compte
50:42Twitter derrière,
50:43ce compte X,
50:43on dit maintenant,
50:44bouly, bouly, bouly.
50:45Est-ce qu'on sait
50:45qui est derrière ça ?
50:46On ne sait pas
50:47qui est derrière,
50:48mais on sait
50:48que c'est un compte
50:49d'extrême droite.
50:49Les contenus
50:50sont invariablement
50:51dans la lignée
50:52de ce que pourrait
50:53produire Reconquête,
50:54l'ERN
50:54et les groupuscules
50:56identitaires.
50:56C'est un mélange
50:57de racisme,
50:58d'allusions
50:59diverses et variées
51:00sexistes.
51:01C'est vraiment
51:02le terreau
51:02de l'extrême droite
51:03globalisée aujourd'hui
51:04qui va en gros
51:05de Donald Trump
51:06et des magas
51:07à Reconquête
51:08et différents groupes
51:09identitaires derrière.
51:10Donc ça vient de là.
51:12Au départ,
51:13il y a eu un mème
51:13qui vient de l'extrême droite.
51:14Un mème,
51:15c'est une sorte
51:15de gimmick
51:16sur les réseaux sociaux
51:17qui est plutôt humoristique
51:19qui a été développée
51:20par l'extrême droite,
51:21ce fameux Nicolas.
51:22Nicolas,
51:22c'est un personnage
51:23qui est le français
51:24de souche,
51:25le français de base,
51:26plutôt jeune,
51:27actif,
51:28qui est le cœur
51:29de cible
51:30des mouvements
51:31d'extrême droite
51:31aujourd'hui,
51:32qui est le jeune
51:33actif masculin,
51:34plutôt un homme,
51:35qui en a marre
51:37parce qu'on lui demande
51:37de payer beaucoup d'impôts,
51:38parce qu'il ne trouve
51:39pas sa place
51:40dans la société,
51:40etc.
51:41Cette frustration-là,
51:42ce Nicolas,
51:43ils en ont fait
51:44un mot d'ordre politique.
51:45Nicolas paye.
51:46C'est un slogan,
51:47quasiment.
51:48Stuart Shaw,
51:49il y a ceux
51:49qui ont initié
51:49ce mouvement,
51:51Philippe Moreau-Chevrolet
51:52vient de nous décrire
51:53un peu d'où ça vient,
51:54et puis il y a ceux
51:54qui s'y identifient.
51:55Est-ce que le sentiment
51:56de payer trop d'impôts,
51:58il progresse
51:58chez les Français
51:59aujourd'hui ?
52:00C'est vrai que
52:01si on regarde
52:02les mécaniques d'opinion
52:03qui sont à l'œuvre
52:03aujourd'hui,
52:04on a une large majorité,
52:05c'est à peu près
52:067 Français 110,
52:07qui considèrent,
52:07dans nos études en tout cas,
52:08qu'ils paieraient
52:09trop d'impôts.
52:11Mais je pense
52:11qu'il faut nuancer
52:12un certain nombre
52:12d'éléments.
52:14D'abord,
52:14il y a deux écueils
52:15principaux
52:17qu'ils revendiquent.
52:18Le premier,
52:19c'est le fait
52:20qu'il y ait
52:20une réelle injustice
52:22fiscale
52:23dans notre pays.
52:24Et là,
52:25je pense que
52:25c'est une grande différence
52:26avec le mouvement
52:27Nicolas P,
52:27c'est-à-dire qu'on identifie
52:29des responsables
52:30bien différents
52:31que sur ce Nicolas P,
52:33c'est-à-dire qu'en gros,
52:34c'est d'abord
52:35les plus riches
52:37qui seraient exonérés
52:39de payer
52:39pas assez d'impôts,
52:40donc on privilégierait
52:41finalement ceux
52:43qui gagnent
52:43bien leur vie
52:44en France
52:44et ensuite,
52:45c'est effectivement
52:46plutôt les retraités.
52:47Donc on voit
52:47qu'au niveau
52:48de la responsabilité
52:50du partage,
52:52je dirais,
52:52du manque de partage
52:53de la richesse
52:54est porté
52:55sur des responsables
52:56qui sont un peu
52:56différents
52:57que ce mouvement
52:58qui vient d'émerger.
52:59Et puis le deuxième élément,
53:01c'est que les Français
53:02ont le sentiment
53:02surtout de ne pas
53:03en avoir assez
53:04pour leur argent
53:04et je pense que
53:05c'est ça fondamentalement
53:06qui joue,
53:07c'est-à-dire que
53:07les Français considèrent
53:09aujourd'hui
53:09qu'ils payent trop d'impôts
53:10par rapport aux services
53:11publics dont ils bénéficient.
53:13On a des chiffres,
53:14nous,
53:14dans nos enquêtes,
53:15ça aussi entre 25-30%
53:17seulement des Français
53:18qui considèrent aujourd'hui
53:19qu'ils paient
53:20effectivement
53:20des impôts
53:21à la hauteur
53:22des services publics
53:23dont ils bénéficient.
53:25Donc je pense que,
53:25voilà,
53:26il y a ces deux écueils,
53:27à la fois l'injustice fiscale
53:28qui s'exprime,
53:29les riches ne payent pas assez
53:31et effectivement
53:32l'effort aujourd'hui
53:33de la fiscalité
53:34pèse sur ces actifs
53:36de la classe moyenne
53:36et ensuite
53:37cette dégradation
53:39des services publics,
53:40les Français n'en ont pas
53:40assez pour leur argent.
53:41– Philippe Moreau-Chevrolet,
53:43on l'a vu dans le sujet
53:43des hommes,
53:45des femmes politiques
53:46s'en emparer,
53:46donc Éric Ciotti,
53:47beaucoup,
53:48l'UDR énormément,
53:49Sarah Knafo de Reconquête
53:50et puis Laurent Wauquiez également
53:51et en même temps
53:52quand on regarde
53:53un peu dans le détail,
53:54ce Nicolas qui paye,
53:55il s'en prend,
53:56oui,
53:57aux immigrés
53:57mais aussi aux retraités.
53:58Est-ce que ces partis politiques
54:01ne se mettent pas à dos
54:02une propre partie
54:03de leur électorat avec ça ?
54:04– Alors,
54:05l'attaque n'est pas à diriger
54:06essentiellement
54:07contre les retraités,
54:08c'est un mouvement
54:09poujadiste
54:09comme il y en a toujours eu
54:10de réclamations
54:12contre l'impôt,
54:13globalement,
54:14tout le monde est à peu près
54:14d'accord sur le fait
54:15qu'on paye trop d'impôts
54:16à tout temps
54:16dans toutes les générations.
54:18Après,
54:18c'est vrai qu'ils tapent
54:18un peu dans leur visuel
54:20sur les retraités
54:20et c'est vrai
54:21que c'est un peu suicidaire.
54:22Pourquoi ?
54:23Parce qu'en France,
54:23le gros de l'électorat,
54:25c'est un électorat seigneur.
54:28L'électorat macroniste,
54:29à la base,
54:29ceux qui ont porté
54:30Macron au pouvoir,
54:30ce n'est pas du tout
54:31des jeunes qui avaient envie
54:32d'une révolution,
54:32comme il disait,
54:33technologique,
54:34ce sont essentiellement
54:35des seigneurs
54:35qui trouvaient
54:36qu'il était très rassurant
54:37et que par ailleurs,
54:38il incarnait une forme
54:39de renouveau
54:39qui était bien
54:40pour l'économie
54:41et pour leur retraite.
54:42Donc,
54:42c'est vrai qu'attaquer
54:43les retraités,
54:44c'est un petit peu
54:45la limite de l'exercice
54:46pour l'extrême droite.
54:47Leur logiciel actuellement,
54:49leur cible,
54:50c'est le jeune électeur masculin
54:52actif
54:52parce que c'est ça
54:53le cœur de l'électorat maga.
54:55Il est en guerre
54:55contre tout.
54:56Est-ce que c'est la cible
54:57de toute l'extrême droite
54:58ou est-ce que vous faites
54:58un distinguo
54:59entre le Rassemblement national
55:01façon Marine Le Pen
55:03et l'UDR d'Éric Ciotti
55:05ou Reconquête ?
55:06Alors,
55:07Marine Le Pen et Ciotti,
55:08pour moi,
55:08c'est devenu un petit peu
55:09le même conglomérat.
55:10Après,
55:11il y a une différence profonde
55:14entre le RN de Marine Le Pen
55:16et Reconquête.
55:18Et on pourrait mettre aussi
55:18Bardella dans ce deuxième pôle.
55:20Il y a une différence
55:21entre j'ai envie d'être
55:22finalement une figure de droite
55:24assez traditionnelle,
55:25de devenir présidente
55:26de la République
55:27d'une façon apaisée,
55:28c'était son terme,
55:29normal,
55:30normalisée,
55:30et Bardella,
55:31qui lui,
55:32est dans la ligne de Musk,
55:33de Trump,
55:34avec Reconquête,
55:34dans quelque chose
55:35de beaucoup,
55:36beaucoup,
55:36beaucoup plus dur.
55:37Stuart Shaw,
55:38ce qui est ciblé aussi
55:39par ce compte Nicolas qui paye,
55:41c'est le modèle social français.
55:43Alors,
55:43ce que Nicolas appelle lui-même
55:45le contrat social,
55:46c'est ce qu'on voit
55:46sur ce grand schéma
55:47qui circule beaucoup
55:49sur Internet.
55:50Est-ce que les Français,
55:52avec ce ras-le-bol fiscal,
55:53ils rejettent aussi
55:54le modèle social français ?
55:56Je pense qu'il faut quand même
55:57nuancer les choses.
55:57Les Français ne considèrent pas
55:59qu'ils paient des impôts
56:01comme s'ils jouaient
56:01au casino à Las Vegas.
56:03Ils savent très bien
56:03que les choses,
56:05au final,
56:06vont servir.
56:07C'est vrai que,
56:07par contre,
56:08sur le consentement à l'impôt,
56:09on sent qu'il y a une fragilisation
56:11de l'opinion publique.
56:12Aujourd'hui,
56:13vous avez à peine
56:13un Français sur deux
56:14qui considère
56:15qu'effectivement,
56:16il est encore aujourd'hui
56:17légitime de payer des impôts
56:19parce que derrière,
56:20il a des services publics.
56:21Donc là, déjà,
56:21on est en train de voir
56:22se fissurer
56:23ce fameux contrat social,
56:24c'est-à-dire que,
56:25et je vous le disais tout à l'heure,
56:26on paye des impôts,
56:28mais aujourd'hui,
56:29ce n'est plus forcément justifié
56:30parce que,
56:31comme on le soulignait,
56:33on n'en a pas assez
56:33pour notre argent.
56:35Ça, c'est le premier point.
56:36Le deuxième point,
56:36et vous avez raison
56:37de le souligner,
56:37c'est que les Français,
56:39et là,
56:39c'est un consensus assez large,
56:41plus de 8 Français sur 10
56:42considèrent que l'argent
56:43est mal à la fois redistribué,
56:46on parle de richesse,
56:47et utilisé,
56:48c'est-à-dire qu'ils ont le sentiment
56:49qu'on met de l'argent
56:50là où il ne faudrait pas.
56:52Donc les Français,
56:52ils ont ce sentiment un peu ambivalent,
56:54c'est-à-dire qu'ils consentent
56:55à l'impôt dans l'idée
56:56du système de valeur
56:57dans lequel ils s'inscrivent,
56:58c'est-à-dire qu'il faut payer des impôts
57:00pour avoir des services publics,
57:01mais aujourd'hui,
57:01il y a un effet déceptif énorme,
57:03ils ont plutôt le sentiment
57:04qu'aujourd'hui,
57:05ils payent pour ne pas avoir grand-chose.
57:07Philippe Moreau-Chevrolet,
57:08vous êtes spécialiste
57:09de communication,
57:10des réseaux sociaux,
57:12ça peut prendre de l'ampleur
57:14ce mouvement-là
57:15de Nicolas qui paye ?
57:16Oui, ça peut prendre de l'ampleur,
57:18c'est du poujadisme,
57:19ça a toujours été très populaire,
57:20et aujourd'hui,
57:20les réseaux sociaux,
57:21les algorithmes poussent
57:22les contenus de ce type-là,
57:24pourquoi ?
57:24Parce qu'ils sont à la fois drôles,
57:25ça c'est le savoir-faire
57:26de l'extrême droite aujourd'hui,
57:27c'est plus comme avant,
57:29l'extrême droite aujourd'hui,
57:30elle utilise l'humour
57:31pour faire passer ses messages,
57:32le second degré,
57:34elle utilise la caricature,
57:35le dessin,
57:36la musique,
57:37le chant,
57:37enfin c'est multimédia,
57:38comme on disait autrefois,
57:39et c'est très, très, très toxique
57:41pour le système démocratique
57:42parce que les algorithmes
57:44de X et de TikTok
57:46sur lesquels nous n'avons
57:47aucune prise en tant qu'État,
57:50et aucun État ne sait
57:51quel est l'algorithme de TikTok,
57:53c'est le parti communiste chinois
57:54qui fait cet algorithme quand même
57:55et personne ne contrôle
57:57ce que fait Elon Musk,
57:58pas même Donald Trump,
57:59un tout petit peu Donald Trump
58:00qui est le seul
58:01et l'algorithme de X
58:02en ne sait pas non plus
58:02ce qu'il y a dedans,
58:03ce qu'on sait en revanche,
58:04ce sont les effets
58:05et les effets,
58:06c'est que ça pousse
58:07ce type de contenu,
58:08donc oui,
58:08ça peut prendre de l'ampleur.
58:09Et y compris au niveau européen
58:10parce qu'on a vu
58:10qu'il y avait des déclinaisons
58:11en Espagne
58:12avec Unai qui paye
58:13au Royaume-Uni avec Nick.
58:14La Somme droite est globalisée aujourd'hui,
58:15elle ne fait pas campagne qu'en France,
58:16ça c'est une vue de l'esprit,
58:17maintenant le cadre national
58:18dans sa stratégie à elle,
58:20il n'existe plus,
58:21on vend ses contenus
58:23à toute l'Europe en même temps,
58:24voire le monde.
58:25C'est un marché global
58:25la politique aujourd'hui.
58:27Merci beaucoup
58:27à tous les deux
58:28d'être venus nous décrypter
58:29ce phénomène
58:31sur les réseaux sociaux
58:31de Nicolas qui paye.
58:33C'est la fin de cette émission,
58:34on se retrouve demain,
58:35bonne soirée à tous
58:36sur LCP.
Recommandations
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