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Un déjeuner partagé avec le député socialiste de la Loire, Pierrick Courbon, pour parler des abeilles absolument nécessaires à la biodiversité. Focus également sur le "Refugee Food Festival " qui a pris ses quartiers dans 12 villes de France où des réfugiés politiques venus du monde entier sont invités en cuisine, dans les restaurants, pour faire partager leurs spécialités culinaires.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Politique à table, l'émission qui vous ouvre l'appétit.
00:23Mais ne vous inquiétez pas, cette émission vous nourrit également nourriture pour les corps avec nos bonnes recettes,
00:29mais nourriture également pour les esprits avec nos réflexions sur notre alimentation.
00:34Et pour partager notre table aujourd'hui, on la partage avec vous, Pierre-Yves Courbon, bonjour.
00:38Bonjour.
00:39Et avec vous également Jean-Pierre Montanet.
00:41Bonjour Elsa.
00:42Alors Pierre-Yves Courbon, vous êtes député de la première circonscription de la Loire, vous siégez dans le groupe socialiste.
00:47Ce mandat, vous le connaissez, vous avez été attaché parlementaire du député Régis Jouanico, élu local vous pendant 10 ans.
00:54Vous arrivez donc en 2024 à l'Assemblée, après la dissolution, une Assemblée mouvementée, situation politique instable, débat enflammé.
01:03Vous nous direz si l'Assemblée est plutôt une ruche ou un chaudron.
01:06Vous avez déjà eu l'occasion de censurer un Premier ministre, Michel Barnier,
01:10et vous étiez parmi les 8 socialistes à vouloir également faire tomber François Bayrou.
01:14Vous avez récemment pris position contre la loi dite du plomb, celle qui entend réintroduire certains pesticides,
01:20parce que vous êtes un défenseur des abeilles, un peu plus même, vous nous direz tout dans un instant.
01:25J'ai lu que vous étiez passionné de pêche, étonnant dans un parti d'éléphants,
01:29et pourtant sur cette table, ce midi, pas de poisson Jean-Pierre.
01:32Non mais un vieux bon poulet rôti des familles, avec des moris, des râpées stéphanoises et en dessert, Elsa, des bugnes.
01:39Dans le dessous des plats, direction Auxerre, chez un apiculteur,
01:42il nous parlera des enjeux de son métier justement face à la disparition des abeilles.
01:46Dans les pieds dans le plat, focus sur le Refugee Food Festival, dixième du nom,
01:49qui permet à des cuisiniers réfugiés de prendre place derrière les fourneaux dans 12 villes de France.
01:54Reportage à Tours, à suivre.
01:56Voilà pour notre formule entrée plat-dessert du jour.
01:59Tout de suite, on commence avec Cuisine et Confidence.
02:08Ah, Pierrick Courbon, on ne naît pas à Firmini sans avoir du sang vert dans les veines
02:13et un abonnement au COP de Geoffroy Guichard.
02:15Votre maman vous berçait en entonant qui sont les plus forts, évidemment les verts,
02:19plutôt que les fabulettes d'Anne Sylvestre.
02:20Vous êtes née en 85, année noire, car synthée, végétée en deuxième division.
02:24Vous êtes invitée ici alors que vous n'êtes toujours pas remis de la relégation en Ligue 2, quel cauchemar.
02:30Or, ce menu, Elsa en dit long sur son désespoir et avec quelques messages subliminaux.
02:36Vous exigez, par exemple, des râpés stéphanois.
02:40Des pommes de terre, certes, râpés, mais vous voulez dire surtout râpés comme le maintien en Ligue 1.
02:45Votre estomac a parlé à votre place.
02:46Un poulet rôti, comme ces joueurs, grillés, carbonisés, incapables de s'en sortir.
02:51Et vous n'avez pas oublié non plus l'expression « sans dormir sur le rôti » qui signifie se reposer au moment où il ne faudrait pas.
02:58Et ça vous rappelle sans doute quelques matchs cette saison.
03:00« Je garde le meilleur pour la fin des bugnes en dessert ».
03:02Là, on sent que vous êtes au bout du rouleau pour exiger une spécialité à la fois de Saint-Etienne et de Lyon, le voisin Oni.
03:09Mais bon, restons sur ce poulet qui est aussi réconfortant, comme disait le grand chef Joël Robuchon, et du réconfort visiblement.
03:16Vous en avez besoin, c'est vrai ?
03:19Oui, on a toujours besoin de réconfort parce qu'effectivement, vous avez parlé du plan sportif à Saint-Etienne et c'est compliqué.
03:25Mais à travers ce plat, j'ai plus voulu faire, on va dire, un petit clin d'œil à mon histoire familiale.
03:31Moi, je suis un pur produit stéphanois, comme vous l'avez souligné.
03:34Et comme beaucoup de stéphanois, j'ai finalement à la fois une filiation liée à une famille de mineurs de la vallée de Londaine, à Firmini.
03:43Et donc, le poulet, c'est un hommage à ma grand-mère paternelle, chez qui j'allais tous les dimanches manger le poulet rôti.
03:51Alors, goûtez-le ce poulet.
03:52Voilà, on va le goûter, on va le goûter.
03:53Oui, on en reparlera justement. Je vous rappelle que ces plats sont proposés par le Bourbon, comme chaque semaine.
03:59On a deux supporters de santé, on l'a compris.
04:02Alors, ce poulet, comment vous le trouvez ? Goûtez-le.
04:04Alors, c'est des morilles.
04:06Oui, c'est des morilles. Ça devait être des giroles, Elsa.
04:08Voilà. On reviendra sur l'aspect champignon.
04:11Mais visiblement, il n'y avait plus de giroles au Bourbon.
04:14Mais on parlera des champignons plus tard.
04:16Alors, ce rôti, ce poulet...
04:18Il est très bon.
04:19Oui.
04:19Vous le faites à la maison vous-même ou vous l'achetez chez le rôtisseur parce que c'est plus simple ?
04:23Alors, on arrive avec ma femme et puis les enfants de prendre un petit peu de temps ensemble et puis de cuisiner nous-mêmes.
04:31Mais voilà, en ce qui me concerne, malheureusement, je suis à la fois un piètre cuisinier et puis malheureusement, je n'ai pas beaucoup de temps à y consacrer.
04:36Mais par contre, je suis un vrai épicurien, donc j'aime beaucoup manger.
04:39Ça fait d'ailleurs rire un certain nombre de mes collègues puisque, voilà, quand on va à un restaurant ou à la buvette, ici, à l'assemblée, je dois parfois doubler les portions pour me rassasier.
04:50Voilà.
04:51Et le poulet, c'est un peu le plat typique de l'enfance. C'est celui qu'on partage le dimanche en famille, avec des amis ?
04:56C'est ça et je vous disais, ça fait vraiment appel à mon histoire familiale et en particulier ma grand-mère, ma grand-mère paternelle, qui habitait à quelques mètres de chez moi, là où je suis née, à Firmini.
05:07Et tous les dimanches, c'était poulet rôti, c'était immuable.
05:10Et j'ai des souvenirs, voilà, d'enfance où j'étais vraiment tout petit.
05:13Avec mon cousin, on allait tremper du pain de seigle dans la marmite, dans la cocotte, pour récupérer le jus qui était un petit peu gras, mais qui était délicieux.
05:23Et donc, voilà, ça, c'est vraiment des souvenirs d'enfance.
05:26Et vous faites attention, on n'achète pas n'importe quel poulet, poulet fermier, on regarde d'où il vient ?
05:30Oui, alors moi, après, j'ai eu la chance de grandir dans une belle maison où on élevait nous-mêmes notre volaille et donc on avait, voilà, des produits de grande qualité.
05:39Mais effectivement, aujourd'hui, surtout sur le poulet, on sait qu'on a un certain nombre de poulets qui sont élevés dans des conditions terribles, qui viennent de l'autre bout du monde.
05:46Et donc, on a la possibilité de faire le choix.
05:49Ça coûte un peu plus cher, effectivement, mais en termes de goût, en termes de qualité, en termes de, à la fois de tendreté de la viande et puis, y compris, voilà, de fermeté du poulet,
05:57ça n'a rien à voir avec les poulets qui sont élevés et abattus en quelques dizaines de jours qu'on peut acheter au supermarché.
06:03Donc, vous privilégiez la belle rouge ou poulet fermier ?
06:06Bien sûr, tout à fait.
06:07On va parler des champignons parce que vous êtes un amoureux des champignons, de la cueillette des champignons.
06:11Alors, vous aviez choisi les giroles parce que c'est la pleine saison des giroles.
06:14Souvent, on pense, Elsa, que les champignons, c'est l'automne.
06:16Mais il y a des champignons dès le printemps, c'est ça, non ?
06:18Alors, les champignons, c'est aussi, voilà, un deuxième clin d'œil à mon histoire familiale
06:23puisque je vous parlais de la première partie de ma famille qui est dans la vallée de Londennes
06:27et la deuxième, comme beaucoup de Stéphanois, qui étaient finalement des paysans en Haute-Loire.
06:31Et mes grands-parents maternels, pour le coup, m'hébergeaient souvent, m'accueillaient souvent pour les vacances, les week-ends, etc.
06:39Et avec mon grand-père, on allait beaucoup à la cueillette des champignons.
06:44Alors, surtout des cèpes, des bolets, comme on dit chez nous, voilà, à l'automne.
06:48Mais, voilà, j'aime beaucoup à la fois la cueillette des champignons, j'aime beaucoup les champignons.
06:52Il y a quelques jours encore, je troquais avec un ami en circonscription, un mycologue, Pierre Thiolière,
06:58dans la commune de Villars qui revenait d'une belle cueillette de giroles.
07:03Et donc, c'est pour ça que je me suis dit, voilà, pour garder l'histoire de champignons et garder la saisonnalité,
07:08j'avais proposé ce poulet aux giroles, mais bon, les moris, c'est très bien aussi.
07:11Oui, parce que c'est le début, aussi des giroles.
07:13Alors, vous partagez vos coins un peu à champignons, ça reste secret.
07:17Et est-ce que vous êtes sûr, parce que c'est vrai, quand on dit, il faut faire attention, les champignons, ça peut être très dangereux.
07:22Vous arrivez d'un seul coup d'œil à repérer s'ils sont bons, s'ils ne sont pas bons ?
07:26Alors, les champignons, chez nous, c'est comme les sources en Provence.
07:28Ça ne se dit pas, même sur un lit de mort, on garde ses coins et ça se transmet vraiment à la dernière minute.
07:35Non, plus sérieusement, effectivement, il faut être prudent, parce que ce sont des produits qui peuvent être particulièrement dangereux.
07:42Et y compris, les champignons qui sont comestibles doivent être, pour certains, consommés avec modération,
07:46parce que ce sont de véritables éponges à tous les types de pollution, etc.
07:50Donc, il faut en manger avec modération et puis il faut apprendre à les connaître.
07:56Et donc, ça, il faut se faire, je pense, accompagner de personnes qui connaissent, de mycologues.
08:01Le mythe de « il suffit d'aller en pharmacie pour faire vérifier », honnêtement, ça marche de moins en moins bien,
08:05parce que les pharmaciens sont de moins en moins experts.
08:08Et puis, surtout, une règle de base, c'est quand on n'est pas sûr, on ne mange pas.
08:12Vous avez parlé de cueillettes en Haute-Loire.
08:13Le fief de Régis Marcon.
08:15Vous n'étiez pas à cette table, mais on a reçu Régis Marcon avec Valérie Brochard,
08:19qui est un fan de champignons.
08:20Et on m'a raconté une petite anecdote.
08:22Vous auriez vendu des champignons à Régis Marcon lui-même ?
08:26Alors, quand j'étais petit, on cueillait beaucoup de bolets,
08:31avec mon grand-père du côté de Montfaucon, de Montregard, des fiefs en Haute-Loire,
08:36pas très loin de Saint-Bonnet-le-Froi.
08:38Là où Régis Marcon a son restaurant.
08:41Et là où il y a une foire au bolet, traditionnellement à l'automne.
08:46Et donc, petit, on faisait sécher le produit de la cueillette.
08:52Et on allait vendre nos bolets séchés en novembre, à cette foire, aux champignons.
08:58Et puis donc, on vendait, ça faisait un petit peu d'argent de poche, etc.
09:01On était contents.
09:02Et voilà, un jour, on fait une de ces transactions.
09:07Parce que ça se passe vraiment à l'ancienne.
09:09On est posé dans la rue avec nos champignons dans un sac.
09:12Et un jour, je fais une transaction et mon grand-père me tape du coude comme ça.
09:16Il me dit, mais tu sais à qui tu as vendu ?
09:17Je lui dis, non, moi j'avais 10 ans.
09:19Et c'était Régis Marcon qui, après avoir fait le tour des différents étals,
09:24des différents vendeurs, m'avait acheté 500 grammes de bolets.
09:28Donc, j'ai eu l'occasion de le recroiser depuis, bien évidemment,
09:30dans d'autres activités, dans d'autres circonstances.
09:33Et vous lui rappelez ?
09:33Et je lui rappelle, etc.
09:35Et maintenant, voilà, il en prend aussi plaisir à me rappeler en disant,
09:38mais c'est lui à qui j'ai acheté des champignons.
09:40Le dealer de champignons.
09:41Voilà, exactement.
09:42Dans chaque trois étoiles, c'est pas mal.
09:43Exactement.
09:44Ça fait pas mal sur le CV.
09:45Vous êtes aussi ambassadeur de l'Académie Gourmande.
09:47C'est-à-dire que partout où vous allez,
09:49vous avez toujours en poche les petites spécialités stéphanoises pour les faire connaître ?
09:53Alors, l'Académie Gourmande, c'est une association
09:55qui s'est créée dans le territoire de la Loire,
09:58qui introduit chaque année des nouveaux académiciens
10:03qui sont en fait, effectivement, des amateurs de gastronomie,
10:06de bonnes tables, de bonnes chaires,
10:08et qui ont envie de valoriser les produits de notre territoire,
10:12valoriser le savoir-faire, les artisans, la production artisanale,
10:16et de les faire connaître partout où nous sommes en capacité de le faire.
10:21Et donc, j'ai été intronisé il y a quelques semaines dans cette Académie.
10:25Et voilà, à travers un certain nombre de produits dont on va parler aujourd'hui,
10:28je remplis mon rôle, finalement, d'académicien.
10:31Entre députés, parfois, vous ramenez aussi certaines spécialités ?
10:34Vous les faites connaître, en prenant chacun de vos groupes, ou plus largement ?
10:37Oui, nous, on a une tradition au groupe socialiste,
10:39je ne sais pas si c'est pareil partout,
10:41une fois par an, chaque député ramène des spécialités de sa circonscription,
10:45puis on fait un immense pique-nique.
10:47Et puis, de manière plus anecdotique, dans l'immeuble où je dors,
10:51au 101 rue de l'Université,
10:52on fait parfois quelques apéritifs de couloirs,
10:54avec les voisins,
10:56et donc, là aussi, on partage
10:57quelques verres et quelques bons produits.
11:00Déjà, ramener quelques charcuteries,
11:03parce qu'on est aussi un territoire de charcuteries,
11:05on n'en parle pas aujourd'hui.
11:07Mais en tout cas, voilà,
11:08c'est des choses où, autour de quelques produits,
11:11autour d'un verre, autour d'une tranche de saucisson,
11:13parfois, on arrive aussi à tisser des liens très sympathiques.
11:16Alors, dans ce menu, il y a quelque chose de très stéphanois,
11:18parce que le poulet, c'est quand même universel,
11:20les morilles, c'est très sélect,
11:21mais il y a cette râpée stéphanoise.
11:23Elle est un peu épaisse.
11:24Alors, on va la goûter.
11:25C'est un peu épaisse.
11:26Alors, en deux mots, parce qu'on en parlera plus tard,
11:28mais comment ça se fait ?
11:29Ça, c'est un plat familial,
11:30c'est un plat d'ouvriers,
11:32on râpe des pommes de terre,
11:33et puis on les assemble avec des oeufs.
11:34Oui, voilà, à Saint-Etienne,
11:35vous savez, c'est un territoire industriel,
11:38c'est un territoire ouvrier,
11:39c'est un territoire qui est globalement pauvre,
11:41et donc, on a beaucoup de plats typiques,
11:43à base de pommes de terre,
11:44parce que c'est un produit facile à cultiver,
11:47qu'on cultive dans les jardins ouvriers et familiaux,
11:50une grosse tradition, d'ailleurs, à Saint-Etienne.
11:53C'est un produit qui ne coûte pas cher,
11:54et donc, effectivement,
11:55le plat le plus typique de Saint-Etienne,
11:57finalement, c'était la râpée de pommes de terre,
12:00qu'on accompagne généralement chez nous
12:01de ce qu'on appelle du sarasson,
12:03qui est une sorte de fromage blanc,
12:05avec des fines herbes,
12:07on parle de sarasson assaisonné.
12:08Bon, là, les questions de transport et la chaleur.
12:10La sermette des calures, Stéphanoise.
12:11Voilà, alors non, non,
12:12les Lyonnais nous l'ont volé,
12:14mais voilà, on parle bien de sarasson, Stéphanoise.
12:15Le match entre Lyon et Saint-Etienne s'installe à cette table.
12:19Et c'est un peu relevé aussi,
12:20on met un petit peu de...
12:23Il faut l'assaisonner un petit peu, quand même.
12:24Oui, oui, là, il y a des...
12:25Un peu de persil, un peu d'herbe.
12:26Persil, peut-être, voilà, des fines herbes,
12:28ce qu'on appelle des pourettes chez nous, voilà.
12:31Donc, non, c'est un peu épais, mais très bon.
12:34Oui, mais bravo au Bourbon.
12:36C'est validé, on reviendra.
12:36Parce que c'est pas facile pour eux
12:38de faire toutes les spécialités régionales.
12:39C'est vrai que, normalement, c'est un peu plus fin,
12:41donc c'est un peu plus croustillant,
12:42mais celle-ci est très bonne.
12:44Vous, ça, vous savez les faire, les râpés stéphanoises, ou pas ?
12:46Oui, ça, ça va.
12:47Globalement, on râpe des pommes de terre,
12:50on prend une poêle, ça fait partie des choses.
12:52Alors, je viens de le dire après,
12:53mais c'est quoi, vous, vos spécialités, quand vous cuisinez ?
12:55Alors, honnêtement, je suis...
12:56Si vous avez 10 minutes un soir.
12:57Je suis un piètre cuisiné.
12:59Par contre, j'ai la chance d'avoir quelques poules à la maison
13:02et donc, mes enfants me disent,
13:03ah, ben, quand on est tout seul avec papa,
13:05il nous fait souvent des oeufs.
13:06Donc, voilà, j'aime beaucoup les oeufs,
13:08je les fais sous différentes formes,
13:10que ce soit en omelette, que ce soit au plat, etc.
13:13Donc, on mange beaucoup d'oeufs à la maison,
13:14mais voilà, les oeufs de nos poules.
13:17Vous parliez de traçabilité sur les oeufs,
13:19on a tout de suite la différence quand on mange un bon oeuf
13:22qu'un oeuf en supermarché.
13:23Alors, les râpés stéphanoises,
13:25évidemment, c'est le plat typique
13:26et je crois que, Jean-Pierre,
13:27vous avez plein de choses à nous dire dessus.
13:28Oui, alors, j'avais juste une petite question
13:30avant de passer aux trois choses à savoir,
13:31parce qu'on a parlé de ce poulet rôtype,
13:33plat fédérateur, de famille, de partage.
13:35C'est vrai qu'avant, ça faisait et c'était fédérateur.
13:37Aujourd'hui, on vit une drôle de société
13:39où il y a plein de gens qui ne veulent pas manger,
13:41pas boire d'alcool, pas manger de viande,
13:42pas manger de lactose, pas manger de gluten.
13:45Qu'est-ce que vous pensez de cette société
13:46qui, aujourd'hui, alors que c'était un plat qui fédérait,
13:49qui, aujourd'hui, divise ?
13:50Qu'est-ce que ça en dit sur la société ?
13:52Est-ce que vous avez peur de la communautarisation
13:53de la bouffe et de la cuisine ?
13:55Je suis pour, finalement, une forme de liberté,
13:59y compris en matière de gastronomie.
14:01Que chacun puisse manger ce qu'il a envie
14:05et dès lors qu'il a la capacité d'accéder
14:07à des produits de qualité.
14:10On a, je pense, un vrai enjeu autour, aujourd'hui,
14:12de la consommation de viande,
14:14et en particulier de la viande rouge.
14:15On a des enjeux, bien évidemment, climatiques,
14:18de production agricole derrière.
14:21Mais, en tout cas, moi, je ne suis pas un partisan
14:23d'arrêter de manger de la viande
14:25sous quelque forme que ce soit.
14:26Simplement, voilà, je pense qu'il faut plutôt éduquer
14:30au bien manger, à manger de bons produits.
14:33Je pense vraiment qu'on peut se satisfaire
14:35de manger peut-être de la viande
14:37une fois de moins par semaine,
14:39mais privilégier des produits de qualité
14:41chez les producteurs locaux.
14:43En tout cas, moi, c'est le message
14:44que j'essaye de faire passer.
14:45Après, les goûts et les couleurs, voilà.
14:47Dès lors qu'on n'impose rien à qui que ce soit
14:49et que chacun peut continuer de manger
14:51ce qui lui fait plaisir,
14:53c'est tout ce qui importe.
14:54Allez, on revient aux pommes de terre.
14:55C'est un des légumes préférés des Français.
14:56Donc ça, ça fera consensus.
14:58Oui, et puis c'est un légume qui se mange bien
14:59parce que c'est quand même...
15:01En termes de légumes, pommes de terre, voilà.
15:03Oui, ça tient au corps.
15:03Voilà, c'est ça.
15:04Allez, trois choses à savoir
15:05sur nos râpés stéphanois, Jean-Pierre.
15:07Alors, c'est pas faire injure à notre invité,
15:08ma chère Elzac,
15:09la galette de pommes de terre
15:10n'est pas une exclusivité stéphanoise.
15:12Loin de là, c'est une recette universelle.
15:15Appelez donc râpé chez vous.
15:16Cric en Ardèche,
15:18Tocs en Alsace,
15:18Kromperkampankesh dans la région de Thionville
15:21et j'ai sans doute écorché le nom.
15:23Et j'en oublie.
15:24À l'étranger, la plus connue est le Rosti en Suisse,
15:27plat préféré des skieurs.
15:28Mais elle existe aussi en Pologne,
15:29en Allemagne, en Belgique,
15:31plus loin au Canada, en Israël et même en Corée.
15:33Alors, pour réaliser une râpée,
15:35préférez des pommes de terre,
15:36Elsa, à chair ferme,
15:37afin que la galette se tienne à la cuisson
15:39de copter pour des charlottes, par exemple,
15:41ou des amandines.
15:42Il faut les râper avec une grille moyenne,
15:45histoire de ne pas obtenir une bouillie de pommes de terre
15:47qui serait dure ensuite à assembler.
15:49Et puis, il faut préférer,
15:50c'est un peu à l'ancienne,
15:51la râpe métallique plutôt que le robot.
15:54Salez les pommes de terre pour les faire dégorger.
15:57Et puis ensuite, vous les pressez pour éliminer l'eau.
15:59L'eau ?
16:00Voilà.
16:00Afin qu'elles s'agrègent avec les œufs.
16:03Alors, il y a un peu de persil parfois,
16:05il y a un peu d'oignon,
16:06ça dépend des recettes.
16:07Vous, je crois qu'il n'y a pas de persil ni d'oignon.
16:08Normalement, c'est vraiment pommes de terre et oeuf,
16:11c'est radical.
16:12Et on fait des galettes de 10 cm,
16:14on les aplatit avec les mains,
16:16puis ensuite, on les retourne dans l'huile
16:17et elles doivent bien croustiller,
16:19comme vous l'avez dit.
16:20Normalement, à Saint-Etienne,
16:21on sert du sarasson,
16:23ce fromage assaisonné.
16:24Et on dit surtout du côté de Geoffroy Guichard,
16:27fouillard, que c'est bon.
16:28C'est ça, non ?
16:28Exactement.
16:29Fouillard, c'est l'expression...
16:30Fouillard, c'est...
16:31Oui, alors, on a aussi un dialecte local
16:34qui, honnêtement, se perd un peu,
16:35qu'on appelle le gaga.
16:37Vraiment, voilà, un langage particulier
16:39avec un certain nombre d'expressions
16:40qui restent encore aujourd'hui
16:43dans le langage courant des stéphanois,
16:45mais on a très peu de locuteurs,
16:47vraiment, qui s'expriment
16:47quasiment exclusivement en gaga,
16:49mais on a un certain nombre d'expressions
16:51qui perdurent aujourd'hui.
16:53Et fouillard, fouillard, on l'utilise beaucoup.
16:54Si je l'utilise à Saint-Etienne,
16:55tout le monde le comprend.
16:56Si vous ne l'utilisez pas,
16:58on comprendra que vous n'êtes pas stéphanoise.
16:59D'accord, alors, c'est bon.
17:00Ça, je fais.
17:01On mange, on mange.
17:02On va boire également.
17:04Vous êtes venus avec deux vins aujourd'hui.
17:06Je vais les présenter.
17:07Deux vins, merci beaucoup.
17:08Saint-Et-Mon-Amour, un rouge, un blanc.
17:11Alors, avec Jean-Pierre,
17:12on avait déjà fait nos choix.
17:13Rouge pour Jean-Pierre, blanc pour moi.
17:15Qu'est-ce qu'on vous sert ?
17:16Ce sera du blanc, s'il vous plaît.
17:17Ce sera du blanc.
17:18Je te laisse le faire, Jean-Pierre.
17:20Et vous allez nous expliquer un petit peu
17:21d'où vient ce vin.
17:23Alors, effectivement,
17:24dans ma circonscription,
17:27je n'ai pas de vignes.
17:28Même si la Loire,
17:30le département de la Loire,
17:31ce qu'on appelle aussi la Loire aux trois vignobles,
17:34on a trois vignobles
17:34dans le nord du département,
17:36notamment la Côte Rouennaise.
17:37On a les Côtes du Forêt
17:39dans le centre du département,
17:41du côté de Montbrison en particulier.
17:43Et puis, les meilleurs vins
17:44se trouvent sur le versant rhodanien
17:46dans le Pila,
17:47avec des buts de Saint-Joseph
17:50qui nous amènent ensuite aussi
17:51vers les Condrieux, les Côtes Rottis,
17:54qui sont des vins très connus.
17:55Mais bon, en tout cas,
17:56Saint-Etienne, on ne fait pas de vin.
17:57En revanche,
17:58on a la Vinifacture Stéphanoise
18:00qui est une initiative extrêmement originale
18:04que j'ai choisi de valoriser aujourd'hui.
18:05C'est un chai urbain où, en gros,
18:07ils achètent des vins et ils proposent à des particuliers,
18:10à des associations, à des entreprises,
18:12de venir et finalement de créer leur propre vin.
18:15Donc, on goûte différents vins,
18:16on fait des assemblages.
18:18On choisit des cépages.
18:19Voilà, de différents cépages, etc.
18:21Et donc, on constitue,
18:22on crée son propre vin
18:23qu'ensuite, la Vinifacture peut élever
18:26pendant plusieurs jours,
18:28plusieurs semaines,
18:28plusieurs mois.
18:29Et ensuite, on vient récupérer son vin
18:30avec la possibilité d'avoir aussi
18:32sa propre étiquette
18:33et donc repartir avec le vin
18:34qu'on a soi-même assemblé,
18:36sur lequel on a travaillé,
18:38on a réfléchi sur le bon dosage
18:40et repartir avec des bouteilles originales,
18:43par exemple, pour des fêtes de famille,
18:45des mariages ou autres, etc.
18:46Donc, c'est une initiative
18:49extrêmement intéressante
18:50qui marche bien.
18:52Ils font aussi du commerce d'autres vins
18:54et donc, voilà, j'ai amené aussi
18:55ce Sainte Mon Amour
18:57qui est l'un de leurs produits phares
18:59et qui est un produit sans prétention
19:02mais en tout cas, voilà,
19:03qui est extrêmement qualitatif,
19:05un peu à l'image du territoire stéphanois.
19:07On est modeste, mais on est de qualité.
19:09En deux mots pour bien comprendre,
19:10parce que je n'ai pas tout à fait compris,
19:11ça veut dire que moi, j'arrive,
19:12j'ai dit, moi, je veux un vin
19:13avec que de la Syrah et du Grenache
19:15et on ne fait qu'avec du Grenache.
19:16Voilà, vous arrivez,
19:17vous vous dites quel type de vin,
19:19déjà, si vous voulez,
19:20du vin blanc, du vin rouge,
19:21quel type de vin vous appréciez.
19:24Ils vous font goûter
19:25ce qu'ils ont à disposition
19:26et puis ensuite, bien évidemment,
19:28avec les conseils de personnes expertes,
19:30on vous propose de faire
19:31tel ou tel assemblage.
19:33Vous goûtez jusqu'à trouver
19:34vraiment le vin que vous voulez faire
19:35et puis ensuite,
19:36vous le laissez élever
19:38le temps qu'il faut
19:39et ensuite, vous récupérez vos bouteilles.
19:41Eh bien, santé avec ce Sainte.
19:43Santé.
19:44Et on va passer maintenant,
19:46justement,
19:46on ne va pas vous demander de voter
19:47comme dans l'hémicycle
19:48pour compte ou abstention,
19:49mais on va vous demander
19:50de répondre vrai ou faux
19:51à nos questions,
19:52ce sont nos quiz.
19:53Aïe.
19:53Et Jean-Pierre, le premier concerne
19:59une de vos passions, Pierre Courbon.
20:02Le miel, vous, l'apiculteur bénévole
20:04ou comment...
20:05Amateur, amateur, pardon.
20:07Vous êtes forcément accro au miel en cuisine,
20:08alors sauriez-vous nous dire
20:09si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
20:11Le miel de sapin d'Alsace
20:13bénéficie d'une AOP.
20:16Vrai ou faux ?
20:17Alors, c'est compliqué
20:19d'avoir des AOP sur du miel
20:21parce que, par définition,
20:23on ne mesure pas toujours
20:24là où les abeilles vont butiner.
20:26Honnêtement,
20:28je dirais faux,
20:30mais voilà.
20:32Oui, faux.
20:33C'est le miel de sapin des Vosges
20:36qui bénéficie depuis 1996 d'une AOP.
20:38Je crois que le seul à bénéficier d'une AOP,
20:41je crois que c'est la Corse
20:42parce que, par définition,
20:43les abeilles ne peuvent pas aller.
20:45C'est exactement où elles vont butiner.
20:46C'est sur une île.
20:48Le miel de Romarin
20:49a longtemps été appelé aussi
20:50le miel de Narbonne.
20:54Ça peut être potentiellement logique
20:57sur le plan géographique
20:58ou je dirais vrai.
20:58Vrai, bien entendu.
21:00Bravo.
21:00Le miel de Châtaignier
21:01est boudé par les pâtissiers
21:03en raison de son goût très fort.
21:05C'est sans doute, c'est vrai.
21:06Moi, j'en produis
21:07et je n'aime pas du tout.
21:09Moi aussi, je n'aime pas tellement.
21:10Mais alors, contrairement,
21:11au contraire,
21:11il est très apprécié
21:12parce que, justement,
21:14il apporte...
21:14C'est très, très corsé,
21:16c'est très amer,
21:16c'est particulier.
21:17C'est notamment par Jacques Genin,
21:18le chocolatier
21:18qu'il utilise dans ses ganaches.
21:20Alors, peut-être qu'il faut l'utiliser
21:21avec modération.
21:22En tout cas, c'est un miel
21:23qui est très puissant
21:24sur le plan aromatique.
21:25Après, il faut aimer.
21:26Peut-être qu'avec le chocolat,
21:27ça se contrebalance.
21:29Voilà, ça se contrebalance.
21:31Le goût du miel de Bourdaine,
21:32attention, question piège,
21:33est un mélange d'arômes de bois
21:35et de céréales torréfiées.
21:39Non.
21:40Ça, c'est plutôt le miel de sarrasin.
21:43Le miel de Bourdaine
21:44a un parfum balsamique,
21:45des arômes légers de fleurs
21:46comme la violette
21:47et les guimauves.
21:48Je ne m'en suis pas trop mal sorti.
21:493 sur 4.
21:51C'est bon.
21:51C'est parfait.
21:51Très honorable.
21:52On va passer à la nuit.
21:52Parce qu'en fait,
21:53je mange très peu de miel.
21:53Je suis apiculteur.
21:55J'adore les abeilles,
21:56mais je suis plus salé que sucré.
22:00Alors, on va passer
22:00à notre deuxième quiz.
22:02On l'a rappelé.
22:03On a parlé de Saint-Etienne.
22:04On a cité une bonne trentaine de fois.
22:06Déjà, c'était dans le contrat
22:07de cette émission.
22:08Mais ce n'est pas fini.
22:09Ce n'est pas fini, absolument.
22:11Vous avez aussi été professeur d'anglais.
22:13Si je vous parle de chiens chauds,
22:14vous me dites...
22:16Le hot dog.
22:17Le hot dog, exactement.
22:19Quiz sur le hot dog.
22:21Alors, le monde découvre le hot dog
22:23en 1893,
22:25associé à l'exposition universelle
22:28de Chicago.
22:29Ouais, c'est possible.
22:31C'est possible.
22:31C'est vrai.
22:32C'est vrai.
22:33Bonne réponse.
22:34Alors, sur ce mot dog, justement,
22:36il est utilisé car les puristes
22:37de ce sandwich seraient...
22:39Parce qu'ils disent que ce sandwich
22:40serait juste bon pour les chiens.
22:42Est-ce que c'est vrai ou faux ?
22:44Bah, non.
22:45Non, c'est faux.
22:46C'est faux, vous avez raison.
22:47Alors, ce n'est pas forcément
22:48beaucoup plus reluisant
22:49parce que la rumeur voulait
22:51que la viande de chien
22:52soit utilisée dans la charcuterie.
22:54Alors, en 1939,
22:56le président Roosevelt reçoit,
22:58à la veille de la guerre,
22:59Winston Churchill
23:00autour d'un hot dog
23:01et d'une bière.
23:03Est-ce que c'est vrai ou c'est faux ?
23:04Les Américains en sont capables,
23:05je dirais que c'est vrai.
23:06Alors, ils en sont capables,
23:07mais ce n'est pas avec le bon invité.
23:09C'est avec le couple princier
23:10en visite officielle
23:12qui a eu le droit justement
23:13à ce menu
23:14qui devient le symbole culinaire
23:16de l'alliance entre les Etats-Unis
23:17et l'Europe
23:17à la veille de la guerre.
23:19Dernière question,
23:20le premier à prononcer
23:21le mot hot dog,
23:22je le fais avec l'accent,
23:23à l'écran
23:24lors de l'apparition du cinéma,
23:26c'est le nageur
23:27Johnny Westmuller,
23:28celui qui jouait Tarzan
23:29en 1932.
23:32Ouais, vrai ?
23:33Non ?
23:33Non.
23:33Non, fraté.
23:35C'est Mickey,
23:36un autre célèbre personnage
23:37qui le dit en 1929.
23:39c'est les premiers mots
23:40de son premier film parlant.
23:42Alors, une petite anecdote
23:43si vous me permettez
23:44par rapport à ça.
23:45Avant d'être professeur d'anglais,
23:46j'ai vécu pendant un peu plus
23:47d'un an aux Etats-Unis,
23:49au fin fond des Etats-Unis.
23:50J'étais en Oklahoma
23:50et il y avait,
23:52voilà, c'était...
23:53Les Américains pratiquent
23:55beaucoup le sport
23:55et les hot dogs,
23:57on en mangeait matin,
23:59midi et soir
24:00dans toutes les compétitions
24:02sportives universitaires.
24:04C'est pour ça que je suis arrivé
24:04un petit peu rapidement
24:05à saturation
24:06et que les rapés stéphanoises
24:09me manquaient beaucoup
24:10quand j'étais aux Etats-Unis.
24:13Alors, on va revenir
24:14en France, justement,
24:15puisqu'on va parler
24:16d'un de vos souvenirs
24:17encore autour
24:18de la brève de comptoir.
24:19Et vous souhaitiez évoquer
24:25aujourd'hui les journées
24:26marathons de Sainte-Barbe.
24:27Alors, racontez-nous
24:28ce qu'on y fait.
24:29Alors, la Sainte-Barbe,
24:31pour beaucoup de celles
24:33et ceux qui nous regardent,
24:34c'est la patronne
24:35des pompiers
24:36qu'on célèbre
24:37au mois de décembre.
24:39Mais chez nous,
24:39c'est non seulement aussi
24:40la patronne des pompiers,
24:42évidemment,
24:42mais aussi la patronne
24:43des artificiers
24:44et ça fait référence
24:44au passé minier
24:45de notre territoire.
24:47Et donc, la célébration
24:49de Sainte-Barbe
24:50dans nos communes,
24:51à Saint-Étienne,
24:52dans les communes
24:53de la couronne minière
24:54de Saint-Étienne,
24:55c'était une journée festive
24:57où on ne travaillait pas
24:59et où on faisait,
25:00les mineurs faisaient
25:01des repas gargantuesques.
25:03On a retrouvé des menus
25:04il y a encore
25:05quelques dizaines d'années
25:07avec 10, 12, 15 places
25:09que c'était vraiment
25:10une journée de fête
25:11pour célébrer,
25:13honorer Sainte-Barbe.
25:14Et aujourd'hui,
25:15cette tradition,
25:15elle perdure.
25:16On a beaucoup d'associations
25:17qui organisent des repas
25:19le jour de Sainte-Barbe.
25:21Et pour les élus
25:21qui pratiquent beaucoup
25:22une proximité,
25:24qui sont sur le terrain,
25:26ces journées-là
25:26sont extrêmement denses
25:28parce qu'on va manger
25:29le repas traditionnel
25:30de Sainte-Barbe
25:30alors que, généralement,
25:32aujourd'hui,
25:32c'est une salade de pieds
25:34en entrée.
25:35Et bien évidemment...
25:36De pieds de quoi ?
25:37Aujourd'hui,
25:38c'est souvent du pied de veau.
25:39Voilà.
25:40Mais ça peut être aussi
25:42des pieds de cochon,
25:43évidemment,
25:44qu'on mange ça
25:45à 8h du matin.
25:46Donc, il faut imaginer...
25:47Il faut se préparer mon patient.
25:48Il faut se préparer.
25:49Moi, ça ne me pose pas de problème.
25:50Et puis, on mange ensuite,
25:51généralement,
25:52avec une saucisse
25:52et des pommes de terre
25:54et du sarraçon.
25:55Et en tant qu'élus,
25:56on fait ça
25:564 ou 5 ou 6 fois
25:58dans la journée,
25:59le jour de Sainte-Barbe,
25:59parce qu'on veut
26:01essayer de partager
26:01ces moments
26:02partout sur le territoire.
26:04Et donc,
26:04c'est des journées importantes.
26:06Moi, quand j'ai commencé
26:06à m'engager politiquement,
26:09c'est...
26:09Voilà,
26:10ces journées-là...
26:11C'est incontournable.
26:11Voilà, c'est incontournable
26:12et c'est extrêmement important
26:15dans le patrimoine culinaire
26:17du territoire.
26:18Et après, j'imagine,
26:18c'est fruits et légumes
26:19pendant 3 semaines.
26:20Vaut mieux.
26:21On va passer
26:21au Dessous des plats.
26:23Allez, direction 300 kilomètres
26:31au nord de Saint-Étienne,
26:33près d'Auxerre,
26:34rencontre avec Frédéric Samin.
26:36C'est un apiculteur.
26:37On le sait,
26:37les abeilles sont absolument
26:39nécessaires à la biodiversité,
26:41mais elles sont en danger.
26:42Mathéo Stéphan
26:43et Juliette Prunier
26:44ont enfilé leur combinaison
26:46pour ce reportage.
26:47Regardez.
26:50Donc là,
26:51ce qu'on voit là,
26:51c'est le couvain.
26:52C'est sur les futures abeilles
26:53à naître.
26:55Et là,
26:56c'est la réserve de miel.
26:57C'est une passion,
26:58c'est même presque
26:59une thérapie.
27:00Honnêtement, c'est génial.
27:01Le jour où vous toucherez
27:01à l'apiculture,
27:03c'est compliqué
27:04de s'en défaire après.
27:05Entre Frédéric
27:06et ses abeilles,
27:07c'est une histoire d'amour
27:08qui dure depuis 15 ans.
27:10Les abeilles étaient là
27:10avant nous.
27:11J'espère qu'elles seront là
27:12encore après nous.
27:13Mais aujourd'hui,
27:14la quarantaine de ruches
27:15de l'apiculteur
27:16fait face à de multiples dangers.
27:18En premier lieu,
27:19l'acétamipride,
27:20un pesticide de la famille
27:21des néonicotinoïdes
27:23utilisé pour lutter
27:24contre des incès gravageurs
27:25et interdit en France
27:27depuis 2020.
27:28Une proposition de loi
27:29prévoit de le réintroduire
27:30dans les cultures françaises
27:32malgré son impact gravageur
27:34sur les abeilles.
27:35Elles perdent leur capacité
27:37à se géolocaliser.
27:38Donc elles se perdent.
27:39Elles n'ont plus la capacité
27:41à revenir à la ruche.
27:42Et neurologiquement,
27:45ça les atteint.
27:46Elles sont complètement perdues.
27:47Un peu comme si nous,
27:47on avait Alzheimer
27:48et on ne trouvait pas notre maison.
27:49C'est un écocide.
27:50C'est un massacre
27:51à l'échelle française.
27:55Le danger pour les abeilles
27:56se situe aussi
27:58à quelques mètres.
27:59Dans ces bouteilles,
28:00Frédéric a emprisonné
28:01des frelons asiatiques.
28:04Présent sur le territoire français
28:05depuis 1986,
28:07cet insecte est chaque année
28:08responsable de la mort
28:10de 20% des abeilles domestiques.
28:12Le frelon asiatique,
28:13il a la particularité
28:14d'avoir deux paires d'ailes,
28:15ce qui lui permet
28:16de voler en stationnaire
28:17devant la ruche.
28:18Il prélève une abeille
28:19qui va rentrer
28:20avec du pollen
28:21ou avec du nectar.
28:22Et à chaque attaque,
28:23il attrape une proie.
28:26Il va monter
28:26quelques mètres au-dessus
28:27dans une branche
28:28et il va aller découper
28:29sa victime
28:29pour n'emmener
28:30que la partie musculaire
28:32au nid
28:33pour alimenter
28:33les larves.
28:35Les apiculteurs français
28:36doivent aussi faire face
28:37à une concurrence étrangère,
28:39parfois déloyale,
28:40qui exporte sur notre sol
28:41du miel coupé à l'eau
28:43ou au sirop.
28:45Il y a quand même
28:45une question de sécurité alimentaire.
28:47On apporte des produits
28:48estampillés miel
28:49dont on ne sait pas
28:50ce que c'est exactement.
28:51On les commercialise
28:52sans aucune autre forme
28:53de process.
28:54Moi, je trouve ça dangereux
28:55et on en paye le prix fort,
28:57nous, en tant qu'apiculteurs,
28:58parce qu'on n'arrive pas
28:58à vendre notre production
28:59où les gens nous disent
29:01oui, je l'ai moins cher
29:02en grande surface.
29:03Selon l'Union européenne,
29:05près de la moitié
29:06des miels importés
29:07seraient falsifiés.
29:10Justement, on parle du miel.
29:11Vous nous avez ramené
29:12votre miel.
29:13Alors, vous avez quoi, en fait ?
29:15Vous êtes apiculteur bénévole.
29:17Vous avez des ruches...
29:18Amateur, amateur.
29:19Bénévole, forcément.
29:20Oui, bénévole.
29:21Amateur, oui.
29:21J'ai, pareil,
29:23par passion
29:24pour l'apiculture,
29:26une petite trentaine
29:28de ruches, quand même.
29:29Donc, ça m'occupe beaucoup
29:30dans mon temps perdu
29:32qui est rare.
29:33Et donc, là,
29:33je vous ai amené...
29:34C'est un miel de quoi, alors ?
29:35C'est un miel d'acacia
29:36que je viens de récolter
29:38il y a quelques semaines à peine.
29:40Donc, production 2025.
29:43Voilà.
29:43Donc, on peut le voir
29:45à la couleur très claire.
29:46Alors, c'est le miel
29:47le plus populaire.
29:48Voilà, qui est très doux,
29:51qui est parfois
29:53le moins apprécié
29:54des vrais amateurs de miel.
29:55C'est le plus consensuel.
29:56Voilà, c'est le plus consensuel.
29:57Il est très doux.
29:58On le voit, on le reconnaît
29:59vraiment typique
30:00à sa couleur extrêmement claire,
30:01quasi translucide,
30:03avec un goût un peu...
30:04Je qualifie parfois
30:05d'aqueux.
30:06On a l'impression
30:06que c'est très, très, très,
30:08très liquide.
30:09Donc, voilà.
30:10Mais, effectivement,
30:11l'apiculture,
30:12c'est un sujet
30:13sur lequel je m'investis
30:14en tant qu'élu
30:15parce que je pense
30:17qu'on n'y accorde
30:19pas suffisamment d'importance.
30:21On a un certain nombre
30:21de menaces
30:22qui pèsent
30:23sur, aujourd'hui,
30:23les abeilles.
30:24Le reportage
30:24en a parlé
30:25et c'est important,
30:26y compris,
30:27de porter ce message-là
30:28politiquement parlant
30:29parce que les combats
30:30qu'il faut mener
30:31sont aussi des combats politiques.
30:32Alors, justement,
30:33puisque vous en avez
30:33beaucoup parlé
30:34à l'Assemblée nationale,
30:35il y a eu la proposition
30:35de loi,
30:36la fameuse proposition
30:37de loi Duplomb.
30:38Il s'agit de réintroduire
30:40certains pesticides.
30:41On parle de l'acétamipride.
30:43Pourquoi il est dangereux,
30:44selon vous,
30:45pour les abeilles ?
30:46Alors, c'est un produit
30:47qui est dangereux
30:48non seulement pour les abeilles
30:49mais pour l'ensemble
30:50de la chaîne alimentaire
30:52et surtout qui est dangereux
30:53pour la santé humaine.
30:54C'est-à-dire que ce n'est pas
30:55uniquement un enjeu d'abeilles
30:56et un enjeu de pollinisation
30:57mais c'est aussi
30:58un produit
30:59qui est néfaste
31:00pour notre environnement
31:01et pour la santé humaine
31:02avec une toxicité avérée,
31:05une capacité d'être
31:06un perturbateur endocrinien,
31:08une capacité d'être
31:08cancérogène, etc.
31:10Sur les abeilles,
31:11je pense que l'apiculteur
31:12en a bien parlé.
31:14C'est un produit
31:14qui a une double
31:16toxicité,
31:16une toxicité immédiate,
31:18ce qu'on appelle
31:18la toxicité aiguë
31:19où effectivement,
31:20les abeilles vont ensuite
31:21soit mourir sur le coup
31:24soit être en incapacité
31:25de retourner à la ruche.
31:26Voilà, ça ne les tue pas
31:26forcément mais ça les désoriente.
31:28Voilà, ça peut les tuer
31:30immédiatement
31:30en fonction de la nature
31:32des produits
31:32et puis des doses
31:33qui sont utilisées
31:34même si les doses
31:35tendent à être réduites
31:36mais aujourd'hui,
31:37ça perturbe
31:38leur système cérébral
31:40et elles ont du mal
31:40à regagner la ruche
31:42et puis on s'aperçoit aussi
31:43contrairement à ce que disent
31:45un certain nombre aujourd'hui
31:46d'experts
31:46qu'on a une toxicité chronique.
31:48C'est-à-dire que c'est un produit
31:49qui ensuite va passer
31:50dans les sols,
31:51qui va aller dans l'eau
31:53et qui va ensuite pouvoir
31:54avoir une rémanence
31:56dans l'environnement
31:56et ce qui fait qu'on retrouve
31:58par exemple
31:58de l'acétamipride
31:59sur des fleurs
31:59que vont butiner
32:00des abeilles
32:01sur un arbre,
32:02sur une haie
32:02qui lui-même
32:03n'a jamais été
32:04traité,
32:05mais dans lequel
32:06on retrouve des traces
32:07d'acétamipride
32:07et on retrouve aujourd'hui
32:08des traces d'acétamipride
32:09dans la plupart des miels
32:11que l'on peut acheter
32:13et que l'on consomme en France.
32:14Alors on reviendra
32:14sur ce que disent
32:15les agriculteurs,
32:16mais même certains experts
32:17disent que ce n'est pas si sûr,
32:19la toxicité n'est pas
32:20entièrement prouvée.
32:21Vous, vous dites si
32:22ou de toute façon,
32:23même si ce n'est pas
32:24complètement sûr,
32:24il faut un principe
32:25de précaution.
32:25Voilà, moi je ferai partie
32:26de ceux qui pensent
32:27effectivement que le principe
32:28de précaution doit prévaloir
32:29et on a un certain nombre
32:31de travaux scientifiques
32:33qui démontrent
32:34la toxicité de ces produits.
32:36Ce que disent les détracteurs
32:39ou en tout cas
32:39les défenseurs
32:40de ces produits-là,
32:41ce n'est pas qu'ils ne sont pas toxiques,
32:42c'est qu'ils ont une toxicité
32:43qui est acceptable finalement
32:45et qui reste en deçà
32:47des seuils réglementaires admis.
32:49Moi, ce que je leur réponds,
32:50c'est que tous les produits
32:51qu'on a interdits
32:53dans les dernières années
32:54que ce soit dans le domaine
32:56agricole ou dans d'autres domaines,
32:57tous les produits
32:58qui ont causé
32:59des scandales sanitaires,
33:00ils ont tous été
33:01à un moment donné autorisés.
33:03On a tous dit
33:03que c'était des produits
33:05parfaitement sains,
33:07parfaitement sûrs
33:08et qu'il fallait avoir confiance.
33:09On pourrait parler de l'amiante,
33:10c'était exactement
33:11le même sujet.
33:12On est en train,
33:13à mon avis aujourd'hui,
33:14d'autoriser un scandale sanitaire
33:15en réautorisant des produits
33:18que la représentation nationale
33:19avait eu le courage
33:20d'interdire
33:20il y a une dizaine d'années,
33:22non pas par...
33:22Ce n'était pas une lubie
33:23écologique,
33:24c'était qu'à un moment donné,
33:25le législateur s'était dit
33:26on a suffisamment d'éléments
33:28qui prouvent
33:29la dangerosité
33:30de ces produits,
33:30eh bien on va apprendre
33:31à s'en passer,
33:32on va apprendre
33:32à se sortir
33:33de l'utilisation
33:34de ces produits
33:35et là on fait aujourd'hui
33:36un véritable retour en arrière
33:38avec la loi Duplomb
33:39et un retour en arrière
33:40qui est fait
33:41en toute connaissance de cause
33:42par rapport
33:43à des faits scientifiques
33:44et c'est ça
33:45qui est extrêmement inquiétant,
33:47c'est que c'est une forme
33:47finalement de trumpisation
33:49de la vie politique.
33:50On a la science
33:51et puis on dit
33:52tant pis.
33:53Finalement,
33:54les intérêts économiques
33:55prévalent,
33:56le lobby est plus important
33:57que les faits scientifiques
33:59et c'est ça
34:00qui me semble
34:00extrêmement inquiétant
34:01pour l'avenir
34:02parce qu'on le voit,
34:03aujourd'hui c'est
34:03l'acétamipride,
34:04demain ce sera sans doute
34:05d'autres produits.
34:06Alors effectivement,
34:07on vous entend
34:07puisque vous êtes apiculteur
34:08mais si on prend un peu
34:09de hauteur,
34:09Elsa,
34:10il y a aussi des éleveurs,
34:11des cultivateurs
34:12qui sont pénalisés,
34:13noisettes,
34:14asperges,
34:15parce qu'ils ne peuvent plus
34:17être concurrentiels
34:17par rapport à d'autres pays
34:19qui au sein même
34:20de l'Union Européenne
34:20autorisent ces pesticides,
34:22la souveraineté alimentaire
34:23est du coup entamée.
34:24Alors, dans la balance,
34:25qu'est-ce qu'il faut choisir ?
34:26Le sort des abeilles
34:26ou la souveraineté alimentaire française ?
34:28C'est un peu résumé
34:29de façon un peu radicale
34:30mais quand même.
34:30Oui, c'est un peu caricatural
34:31parce que typiquement,
34:32par exemple,
34:32la noisette,
34:33c'est une culture
34:34qui est importante
34:35mais qui est extrêmement
34:36résiduelle en France
34:37et donc je ne veux pas croire...
34:39Oui, mais elle pourrait
34:39être plus importante.
34:40Je ne veux pas croire
34:41que l'on ferait tout ça...
34:42Faireait tous les coups de fil
34:43tous les ans...
34:44Mais en fait,
34:44la quasi-totalité
34:45de la production
34:46de noisettes françaises,
34:48elle part dans une seule coopérative
34:49pour Ferrero
34:50qui produit
34:51une célèbre pâte à tartiner.
34:52Parce qu'on ne produit
34:52pas beaucoup de noisettes.
34:53Et je pense que
34:54ce n'est pas forcément
34:54le type de produit
34:55qu'on a envie
34:56de valoriser aujourd'hui.
34:58Moi, ce que je dis,
34:59c'est que les abeilles,
35:00ce n'est pas simplement
35:01les apiculteurs
35:02contre les producteurs
35:03d'asperges
35:04ou de noisettes.
35:06La pollinisation,
35:07c'est un enjeu majeur
35:07pour toute l'agriculture.
35:09Et si on tue les abeilles,
35:11on est en train
35:11de tuer
35:12toute l'agriculture.
35:14Et imaginez aujourd'hui
35:15de dire que
35:16finalement,
35:17pour défendre une filière,
35:18que ce soit
35:19les endives,
35:20que ce soit
35:20les betteraviers,
35:21que ce soit
35:21la production de noisettes,
35:23il faut accepter finalement
35:24de mettre en danger
35:25toute la pollinisation
35:26avec les abeilles
35:27et puis les pollinisateurs
35:28sauvages.
35:29Et donc,
35:30en danger
35:30toute l'agriculture,
35:32c'est un non-sens.
35:33C'est un non-sens agricole
35:34et c'est un non-sens
35:35en termes tout simplement
35:36de souveraineté alimentaire.
35:39Y compris en termes
35:40de souveraineté alimentaire,
35:41on pourrait parler
35:42de la non-autosuffisance
35:43en production de miel français
35:45par rapport à la consommation.
35:47On va y venir.
35:48Et c'est un sujet
35:49qui est tout aussi important.
35:50Aujourd'hui,
35:51on importe plus de miel
35:52finalement que de noisettes
35:53en France.
35:53Et sur le rôle
35:54du consommateur,
35:55puisque les agriculteurs
35:55disent,
35:56en fait les consommateurs
35:57nous disent
35:57on veut manger correctement
35:59et puis ils vont acheter
36:00des noisettes
36:00à côté d'un autre pays
36:03sans savoir
36:03comment elles sont cultivées,
36:04etc.
36:05Est-ce que le consommateur
36:06aussi a une responsabilité ?
36:07Évidemment,
36:07le consommateur
36:08il est maître
36:09de ce qu'il achète.
36:10Alors il le fait aussi
36:11et malheureusement
36:12souvent en fonction
36:13de son pouvoir d'achat.
36:15Et la réalité
36:16c'est qu'aujourd'hui
36:17il me semble
36:17que les défenseurs
36:18notamment de la loi
36:19du plomb
36:19se trompent de combat.
36:21Effectivement,
36:21il est insoutenable
36:22pour un agriculteur
36:23de se dire que
36:25ce qu'il ne peut pas faire
36:26sur notre territoire
36:27il va retrouver
36:27des cerises
36:28ou des noisettes
36:29sur le marché
36:29qui sont produites
36:30dans des conditions
36:31sociales et environnementales
36:32qui ne sont pas les nôtres
36:33et qui sont achetées.
36:35Mais le combat
36:36qu'il nous faut mener
36:37c'est de faire en sorte
36:37que finalement
36:38le modèle agricole
36:40qui est le nôtre
36:40et ce que nous voulons
36:41promouvoir en France
36:43puisse essaimer
36:44sans mauvais jeu de mots
36:45à l'échelle européenne
36:46et donc il nous faut mener
36:47la bataille
36:48au niveau européen
36:49pour faire en sorte
36:50que l'acétamipride
36:51non seulement demain
36:52il soit interdit en France
36:53mais il soit interdit
36:53dans toute l'Union européenne
36:55donc je pense
36:56moi je préfère me battre
36:57pour faire en sorte
36:57que notre niveau
36:59d'exigence
36:59en termes environnemental
37:01soit demain
37:02finalement
37:03irrigue l'ensemble
37:04de l'Europe
37:05plutôt que de dire
37:06puisqu'on a
37:07des conditions
37:08environnementales
37:09bien inférieures
37:10dans d'autres pays européens
37:12on va aligner par le bas
37:13c'est pas le modèle
37:13que je défends
37:15que ce soit sur le plan
37:16environnemental
37:16ou sur le plan social.
37:18Et Jean-Pierre
37:18beaucoup de miel étranger.
37:19Oui Elsa
37:20il y a plein de dangers
37:21qui pèsent sur ce miel
37:21on l'a vu
37:22le frelon
37:22il y a aussi un acarien
37:23vous avez alerté
37:25les autorités
37:25il y a aussi la concurrence
37:27des faux miels
37:27vous prenez ce miel d'acacia
37:28qui sent bon
37:29mais qui n'a pas une odeur
37:30très forte
37:32qui vous l'avez dit
37:33est un peu à queue
37:33vous le coupez
37:35vous enlevez la moitié de miel
37:36et vous mettez la moitié
37:37d'eau ou de sucre
37:37la ménagère peut se faire surprendre
37:40et peut se faire attraper
37:40comment se fait-il
37:42qu'on n'arrive quand même pas
37:43à légiférer
37:44et empêcher
37:45du faux miel
37:47ou de la copie de miel
37:49d'arriver
37:49en France
37:50j'ai juste un chiffre
37:51à vous donner
37:51j'ai vu que les exportations
37:53de miel chinois
37:54avaient bondi
37:55de près de 200%
37:56ces dernières années
37:57alors que le nombre de ruches
37:58lui il a augmenté
37:59de 15%
38:00il y a un loup là
38:01ou une abeille
38:01j'en sais rien
38:01en tout cas
38:02on mange à peu près
38:0450 000 tonnes de miel par an
38:05en France
38:06et on en produit
38:07à peu près
38:08en fonction des années
38:09la moitié
38:10et donc la moitié du miel
38:12qu'on mange
38:13qu'on consomme
38:14en France
38:14est du miel d'importation
38:15d'un certain nombre
38:17de pays européens
38:17en particulier
38:18l'Ukraine
38:19par exemple
38:20l'Espagne
38:21dans une autre mesure
38:23et puis
38:23le principal pays
38:25exportateur
38:26ou en tout cas
38:27le principal pays
38:27duquel on importe
38:28du miel hors Union Européenne
38:29c'est effectivement
38:30la Chine
38:31et on a
38:32énormément de problèmes
38:34de traçabilité
38:35en particulier
38:36et puis surtout
38:37le sujet
38:38des miels frelatés
38:39que vous évoquez
38:40c'est-à-dire des miels
38:41qui sont soit coupés
38:43soit même
38:44des choses
38:44des produits
38:44qui sont vendus
38:45comme étant du miel
38:46qui n'ont jamais connu
38:47la ruche
38:47jamais connu les abeilles
38:48qui sont simplement
38:49parce que la chimie
38:50le permet
38:51des assemblages
38:52de sirop
38:53de sucre
38:54etc
38:54donc on a des vrais enjeux
38:55de traçabilité
38:57autour notamment
38:58de la question
38:59de l'étiquetage
39:00les réglementations
39:02notamment européennes
39:03évoluent progressivement
39:05on va désormais avoir
39:05une obligation
39:06par exemple
39:06sur des miels
39:08qui sont issus
39:08de plusieurs assemblages
39:10de marquer
39:11les pays d'origine
39:13en fonction
39:13de leur part
39:14dans finalement
39:15le poids
39:16du pot de miel
39:17que vous achetez
39:18mais en tout cas
39:19il est clair
39:19que quand vous trouvez
39:20du miel
39:21dans des pots
39:22en plastique
39:22dans un supermarché
39:23à quelques euros
39:24le kilo
39:255 ou 6 euros
39:26on peut avoir un doute
39:26c'est pas du miel
39:27et il faut vraiment dire
39:28que non
39:28c'est vraiment pas du miel
39:29qu'on mange
39:30des cochonneries
39:31et que si on veut manger
39:33du bon miel
39:33il faut faire confiance
39:34à des producteurs locaux
39:35il faut aller sur le marché
39:36du coin
39:37ça coûte
39:37ça coûte effectivement
39:3815 ou 20 euros le kilo
39:41mais c'est pas un produit
39:41dont on consomme
39:42des dizaines de kilos
39:43par an
39:43mais ça vaut le coup
39:44parce que 1
39:45ça permet aux producteurs
39:46de vivre
39:46et on est sûr
39:47de manger des produits
39:48de qualité
39:49et on regarde bien
39:49à chaque fois
39:50ça prend un peu de temps
39:51les étiquettes
39:52pour essayer d'avoir
39:52un maximum d'informations
39:53et encore c'est pas
39:54comment dire
39:55c'est pas un gage
39:56de sécurité absolue
39:57et de transparence
39:57suffisant aujourd'hui
39:58à mon goût
39:59donc vraiment
40:00le message c'est
40:01faites confiance
40:02à vos producteurs
40:02il y a des mielleries
40:03il y a des apiculteurs
40:04professionnels
40:05sur tous les territoires
40:06il y a des foires au miel
40:07il y a des marchés
40:08sur les marchés
40:08on trouve des produits
40:09de grande qualité
40:10il y a des fausses étiquettes
40:11Elsa
40:11des faux miel
40:12des faux étiquettes
40:13on n'est pas sortis
40:13de l'Auber
40:14on doute
40:14on doute
40:14allez on va parler
40:15à présent d'une initiative
40:16pour découvrir
40:17des cuisines du monde
40:18on met ensemble
40:19les pieds dans le plat
40:19pour célébrer
40:27ces dix ans d'existence
40:28en 2025
40:29le Refugee Food Festival
40:30a pris ses quartiers
40:31dans douze villes de France
40:33où des réfugiés
40:33politiques venus
40:34du monde entier
40:35sont invités
40:36en cuisine
40:37dans des restaurants
40:37pour faire partager
40:39leurs spécialités culinaires
40:40comme à Tours
40:41dans une épicerie
40:42traiteur vegan
40:43où deux chefs tchadiennes
40:44ont pris les commandes
40:45des fourneaux
40:45ou une chef tchadienne
40:46d'ailleurs
40:47c'est un reportage
40:48de Mathéo Stéphan
40:48et de Juliette Prunier
40:50à Tours
40:50je trouve ça manque de sel
40:53tu veux goûter ?
40:56un peu hein
40:56Zakiya et Nouradsham
40:59forment un duo
40:59de cuisinières
41:00pas comme les autres
41:01Zakiya est chef
41:02dans une épicerie végétarienne
41:04Nouradsham est la filo tchad
41:06et ses réfugiés
41:06en France en 2017
41:08ensemble
41:09pendant trois jours
41:10elles ont fusionné
41:11leur univers
41:12et préparent un repas
41:13pour plus de 50 personnes
41:15on sent plus
41:19la levure
41:19qu'hier
41:20je trouve pas ?
41:22oui c'est ça
41:22on sent plus
41:24ça brille
41:26au menu
41:27des galettes
41:28qui sart
41:28des crêpes
41:29à base
41:29de farine
41:30de riz fermentée
41:30ou le darabat
41:31un ragoût traditionnel
41:33revisité ici
41:34à la sauce végétarienne
41:36là-bas
41:37au tchad
41:39ils cuisinent
41:39beaucoup la viande
41:40et du coup
41:40le ragoût
41:41le darabat
41:41c'est vraiment
41:42un ragoût de viande
41:42nous ici
41:43on cuisine 100%
41:44végétarien
41:45à la fourchette paysanne
41:45donc déjà
41:46il y a eu
41:47une grosse adaptation
41:48sur le plat
41:48au début
41:48Nouradsham
41:49elle nous regardait
41:49avec des gros yeux
41:50genre
41:50mais vous allez pas
41:51enlever la viande
41:52de mon plat
41:52c'est pas possible
41:53c'est un peu
41:54comme faire un bœuf bourguignon
41:55sans bœuf
41:55ça n'avait pas de sens
41:56légumes
41:57légumes
41:58légumes
41:59légumes
42:00légumes
42:00légumes
42:01l'autre défi
42:03pour Nouradsham
42:04se faire comprendre
42:05en cuisine
42:06sa langue maternelle
42:07c'est l'arabe
42:08elle apprend le français
42:09depuis quelques mois
42:10c'est indispensable
42:11pour trouver un travail
42:13elle parlait
42:14bien
42:15c'est un travail
42:16facile
42:17Nouradsham espère ensuite
42:18pouvoir obtenir
42:19une formation
42:19avant de décrocher
42:20un emploi
42:21car la cuisine
42:22peut être un formidable
42:23vecteur d'intégration
42:25c'est un secteur
42:26où il y aura toujours
42:27de l'emploi
42:28et c'est un secteur
42:29où il est hyper important
42:30de s'enrichir
42:31et de se confronter
42:32justement à d'autres cultures
42:33pour proposer des choses
42:35un peu plus variées
42:36et de sortir un peu
42:37de nos codes
42:37à nos traditionnels
42:38de cuisine
42:39depuis 10 ans
42:42450 cuisines et réfugiés
42:44ont bénéficié
42:45de cette initiative
42:4612 d'entre eux
42:47ont même ouvert
42:48leur propre restaurant
42:49vous connaissiez
42:51ce réfugié
42:52ce festival
42:53oui alors j'en avais
42:54entendu parler
42:56c'est effectivement
42:56la 10ème édition
42:57la ville de Saint-Etienne
42:59ne fait pas partie
42:59des 12 villes
43:01il faut être candidat
43:01il faut présenter
43:02je ne connais pas
43:03les modalités
43:04mais peut-être
43:04qu'on pourra
43:05s'y pencher
43:06mais en tout cas
43:07c'est une belle initiative
43:09parce que c'est un festival
43:10culinaire
43:11on va dire
43:11d'initiatives populaires
43:13qui permet
43:14à des chefs exilés
43:16des chefs réfugiés
43:17de finalement
43:18prendre les commandes
43:19de cuisine
43:19alors de restaurants
43:21on a vu
43:21de petites tables
43:22comme dans le reportage
43:23mais parfois aussi
43:23chez des chefs étoilés
43:25et puis tout simplement
43:27de proposer
43:27les plats
43:28de leur pays
43:28d'origine
43:29c'est je pense
43:30un bel événement
43:32à la fois sur le plan
43:33social
43:34sur le plan de la fraternité
43:35et puis au compris
43:36une manière aussi
43:37de se réinsérer
43:38professionnellement
43:39de s'insérer professionnellement
43:40pour un certain nombre
43:41de ces chefs
43:41j'ai vu que la ville
43:42de Saint-Etienne
43:43est jumelée
43:43avec plusieurs villes
43:44en Arménie
43:45à Madagascar
43:45en Pologne
43:46Tunisie
43:46Chine
43:47vous aimez aussi
43:47découvrir les cuisines
43:48d'autres pays
43:49oui Saint-Etienne
43:50c'est une terre
43:51d'immigration
43:51historiquement
43:52en particulier
43:53liée au passé minier
43:54que j'ai évoqué
43:55à plusieurs reprises
43:56on a eu des vagues
43:56successives d'immigration
43:57qui ont construit
43:58l'identité de Saint-Etienne
44:00l'immigration de la Haute-Loire
44:01que j'évoquais tout à l'heure
44:03l'immigration polonaise
44:04l'immigration nord-africaine
44:06en particulier
44:06aujourd'hui
44:07plutôt une immigration
44:08d'Afrique subsaharienne
44:09et donc effectivement
44:10on a dans nos quartiers
44:12beaucoup d'influences
44:13culinaires
44:14de tous ces pays
44:16qui enrichissent
44:17la gastronomie française
44:19moi je le vois
44:19véritablement
44:20comme une richesse
44:21il y a quelques temps
44:22j'ai participé
44:23à un concours
44:24j'étais associé
44:26à un concours
44:26on ne se refait pas
44:27autour de la nourriture
44:29un concours interquartier
44:30de plats cuisinés
44:31par des représentants
44:33de différentes associations
44:34de différents quartiers
44:35et ça a été
44:36un voyage culinaire
44:37autour du monde
44:39on a mangé
44:39des plats maghrébins
44:41des plats sénégalais
44:43enfin voilà
44:44c'était une belle initiative
44:45au niveau local
44:46un peu la déclinaison
44:47de ce festival
44:50il y a toujours des préjugés
44:51mais effectivement
44:52la cuisine
44:52c'est un formidable moyen
44:53de casser ses barrières
44:54comment vous expliquez
44:55que cette cuisine
44:56finalement
44:56ça permet de fédérer
44:57d'ouvrir les esprits
44:58etc
44:59qu'est-ce qu'il y a
44:59de plus convivial
45:01finalement
45:01que des personnes
45:02qui se mettent à table
45:03qui partagent un repas
45:05enfin je veux dire
45:05c'est vraiment l'ADN
45:07de notre culture
45:09gastronomique française
45:10cette convivialité
45:11cette fraternité
45:12on a des échanges
45:13qu'on aurait forcément
45:14pas forcément
45:15dans d'autres circonstances
45:17autour d'un plat
45:18j'ai vu un certain nombre
45:20de commentaires
45:21et de témoignages
45:22à l'issue du festival
45:23de personnes
45:23qui finalement
45:24changeaient de regard
45:25sur la question
45:26des réfugiés
45:27sur les questions
45:28migratoires
45:29après avoir participé
45:30à ce festival
45:30c'est là on se rend compte
45:31que finalement
45:31le réfugié
45:33le sans-papiers
45:34c'est la personne
45:35qui fait le ménage
45:36au bureau le matin
45:37mais c'est aussi peut-être
45:38au-delà de ça
45:41de manière plus large
45:42et c'est aussi
45:43la personne
45:44qui
45:44l'étranger
45:45l'autre
45:45c'est la personne
45:46qui nous régale
45:47les papilles
45:47au restaurant aussi
45:48et donc ça permet
45:49de changer l'image
45:50de ce qu'est
45:51aujourd'hui
45:52l'immigration
45:52l'émigration
45:53aujourd'hui
45:55c'est quand même
45:55extrêmement
45:56traité négativement
45:57par les médias
45:59par un certain
45:59nombre de discours
45:59politiques
46:00parfaitement nauséabonds
46:02on ne parle que
46:02de l'immigration
46:03de manière négative
46:04et je trouve
46:04qu'on a un exemple
46:06de manière positive
46:07finalement de valoriser
46:08ces expériences-là
46:09dans les métiers
46:10en tension
46:10dans la restauration
46:11par exemple
46:12il faut régulariser
46:13les sans-papiers
46:14qui sont dans les cuisines
46:15de grands restaurants
46:16parisiens
46:17ou de plus petits restaurants
46:18ça me semble
46:18ça me semble évident
46:20ça semble évident
46:21aujourd'hui
46:22à un certain nombre
46:23d'employeurs
46:24notamment dans le secteur
46:25de l'hôtellerie
46:27et de la restauration
46:28aujourd'hui
46:29la réalité
46:30c'est que dans les cuisines
46:31de la plupart
46:31de nos restaurants
46:32en particulier
46:32sur la peluche
46:35des légumes
46:35ou sur la plonge
46:37c'est une main d'oeuvre
46:38qui est quasi
46:39exclusivement étrangère
46:40et il faudrait être hypocrite
46:41pour ne pas en convenir
46:42allez si vous avez encore
46:44un peu faim
46:44on va finir
46:45sur une note
46:46sucrée
46:47avec le péché mignon
46:48les péchés mignons
46:49avec le choix
46:54avec le choix
46:54de notre invité
46:56des bugnes
46:56spécialité
46:57attention
46:57lyonnaise
46:58déguster le mardi gras
47:00alors laissez
47:00je suis à deux doigts
47:01quitter le plateau
47:02alors non mais
47:03c'est pas si simple
47:05que ça
47:05bugne étant le mot français
47:06pour désigner
47:06le bunyi
47:07qui était un terme lyonnais
47:08qui signifie beignet
47:09dès 1532
47:11quand même
47:11la bugne est mentionnée
47:12comme le plat
47:13comme un plat typiquement lyonnais
47:15par François Rabelais
47:16même
47:17si à la même époque
47:18attention c'est là où
47:19ça devient compliqué
47:19la bugne s'invite
47:21du côté de Saint-Etienne
47:22où elle est servie
47:23par les charcutiers
47:23à la place de l'avion
47:25durant la période de carême
47:26donc voilà en plus du foot
47:27un sujet de rivalité
47:29entre les deux villes
47:30il y a deux types de bugnes
47:31Elsa
47:31des bugnes très plates
47:32qui sont plutôt
47:33les bugnes lyonnaises
47:34et puis des bugnes un peu beignets
47:36comme celle-ci
47:36qui sont plutôt lyonnaises
47:38lesquelles vous préférez ?
47:39ah ben moi je n'en connais qu'une
47:40et je n'en reconnais qu'une
47:42voilà donc bien évidemment
47:43voilà les
47:43les bugnes
47:44alors honnêtement
47:45c'est pas trop
47:46la saison
47:47et puis
47:49pourquoi la saison ?
47:51parce qu'effectivement
47:51c'est quelque chose
47:52qu'on mange plutôt
47:53autour du mardi gras
47:55avec
47:55voilà ce que
47:56ce que vous venez
47:57d'évoquer
47:58là aussi
47:59voilà c'est un peu
48:00à l'image
48:01de la rapée
48:02c'est quelque chose
48:03d'extrêmement simple
48:04qui est généreux
48:05qui est
48:06roboratif
48:07mais voilà
48:08qui est un
48:09un des desserts
48:09typiques du territoire
48:11on avait parlé aussi
48:12du mat fin aux pommes
48:13mat fin c'est
48:14mat la fin
48:15donc on est toujours
48:16dans cette idée
48:17de rassasir
48:18quand on est un ouvrier
48:19quand on est dans un labeur
48:21qui est compliqué
48:22il faut que
48:23voilà le ventre
48:24soit plein
48:25alors goûtez là du coup
48:26cette bugne
48:27est-ce qu'elle est
48:27stéphanoise
48:28ou lyonnaise ?
48:30j'en veux bien une mon Jean-Pierre
48:31oh pardon
48:31alors il y a un petit peu
48:33de fleur d'oranger dessus
48:34ce qui ne gâche rien
48:35c'est très bien
48:36et non non
48:37elle est
48:38elle est objectivement
48:39elle est bonne
48:40c'est très bon
48:41parce que c'est quand même
48:42croustillant au dessus
48:43et moelleux
48:44elle est toute fraîche
48:45elle a été faite
48:46par les boulangeries Ghana
48:47à Paris
48:47qui font des bugnes
48:48et ils se sont mis en quatre
48:50pour nous en trouver
48:50pour notre émission
48:51spécialement
48:52on les remercie
48:52et voilà
48:53merci de valoriser
48:55le patrimoine culinaire
48:56stéphanois
48:57ici à Paris
48:58à la capitale
48:58elle a un goût de Saint-Etienne
48:59alors du coup
49:00ou de Lyon
49:01parce que bon
49:01j'ai compris
49:01elle a surtout un goût
49:02de reviens-y
49:03et moi j'en ai
49:03voilà
49:03on en a plusieurs
49:05mais attention
49:06c'est le chariot de dessert
49:07parce qu'on a aussi
49:07vos macarons
49:08la Vienne d'où ces macarons ?
49:10alors j'ai amené
49:11des macarons
49:12qui sont fabriqués
49:13à Roche-la-Molière
49:14dans ma circonscription
49:15à quelques kilomètres
49:17de Saint-Etienne
49:17ce sont des macarons
49:18de Franck-de-Ville
49:19qui est un macaronier
49:21très connu
49:23on parle de lui
49:23comme le macaronier
49:24des chefs
49:25qui produit
49:27il y a un macaron
49:28trois étoiles
49:28voilà
49:29qui produit aujourd'hui
49:30entre 60 et 80 000
49:31macarons par jour
49:32et qui fournit
49:33les plus grandes tables
49:34et les plus grandes
49:36pâtisseries
49:37et effectivement
49:38le macaron
49:39que l'on voit ici
49:40de couleur jaune
49:42est un macaron
49:43je crois au citron
49:45qui a été primé
49:47multi-récommencé
49:49et donc voilà
49:50Franck-de-Ville
49:51qui a commencé
49:52voilà dans
49:53le sous-sol
49:55d'un restaurant
49:56est aujourd'hui
49:57l'un des plus grands
49:58macaroniers au monde
50:00et c'est une fierté
50:01pour notre territoire
50:02il est aussi
50:03à l'académie gourmande
50:04dont on parlait
50:04tout à l'heure
50:05mais jamais 203
50:06des bunnes
50:07des macarons
50:07des chocolats
50:08aussi
50:09vous qui n'aimiez pas
50:11le sucré
50:11non non non
50:12alors
50:12oui parce que je pense
50:13à mes convives
50:14voilà
50:15non non
50:15j'ai amené des chocolats
50:16des chocolats
50:17veils
50:18qui est une chocolaterie
50:19de renommée mondiale
50:21qui est
50:22une institution
50:23une institution
50:24et qui est aussi
50:24dans ma circonscription
50:26on a plusieurs chocolateries
50:27sur le territoire
50:29on a coulois
50:30on a la chocolaterie
50:32du val
50:33du val janon
50:33et donc c'est effectivement
50:35voilà
50:35on a
50:35une
50:36une tradition
50:38autour
50:38autour du chocolat
50:39dans la région
50:40dans la région stéphanoise
50:41donc là je vous ai amené
50:42voilà le produit phare
50:43du chocolatier veils
50:44qui est je pense
50:46voilà
50:46vous allez en juger
50:48par vous même
50:49vous êtes plutôt chocolat au lait
50:49chocolat noir
50:50qu'est-ce qu'il fait
50:50un bon chocolat
50:51je suis honnêtement
50:52pas un grand spécialiste
50:53du chocolat
50:54comme je vous le disais
50:55même si effectivement
50:56le repas d'aujourd'hui
50:57ne le montre pas
50:58je suis plus salé
50:59que sucré
51:01bon les grands
51:02les vrais amateurs
51:03de chocolat
51:04ne parlent que
51:04de chocolat noir
51:05et le chocolat au lait
51:06n'est pas du vrai chocolat
51:07pour les vrais amateurs
51:09de chocolat
51:09bon moi je
51:10plutôt chocolat au lait
51:11donc voilà
51:12vous disiez
51:12vous n'êtes pas tellement sucré
51:13mais pour vous quand même
51:14il faut une petite note
51:15sucrée en fin de repas
51:17un dessert
51:17vous arrivez à faire
51:19un petit dessert
51:20quand vous avez le temps
51:20alors il faut
51:21dans un vrai repas
51:24déjà on a toujours
51:25du fromage
51:26chez nous
51:26le fromage
51:27est aussi incontournable
51:28on a la fourme
51:30de Montbrison
51:30alors le Sarraçon
51:31bien évidemment
51:32pour accompagner
51:33les entrées ou les plats
51:34on a la fourme
51:34de Montbrison
51:35on a la rigote
51:36de Condrieux
51:37à quelques encablures
51:38de Saint-Etienne
51:40donc on est aussi
51:40voilà
51:40on est une terre
51:41d'élevage
51:42et donc on a la chance
51:43d'avoir beaucoup
51:44de fromage
51:45effectivement
51:46moi
51:46on va dire
51:47mon dessert
51:48un petit peu
51:48familial
51:49c'est la mousse
51:51au chocolat
51:52que mon beau-père
51:54m'a appris à faire
51:55et que je fais encore
51:55avec les oeufs
51:56de mes poules
51:57la boucle est bouclée
51:58donc il faut qu'il y ait
51:59de l'oeuf
52:00voilà
52:00mais est-ce qu'il y a
52:01un dessert typiquement
52:01Stéphano
52:02parce que les bunes
52:02c'est pas vraiment
52:03un dessert
52:03mais est-ce qu'il y a
52:04une spécialité
52:05qui fait office
52:06la tarte aux pralines
52:08c'est lyonnais
52:08alors pareil
52:10il y a match
52:10parce qu'il y a
52:11la praluline
52:12du célèbre pâtissier
52:15pralu
52:15qui est de Rouen
52:16qui est du nord
52:17du département
52:17la praluline
52:18n'est pas du tout
52:19lyonnaise
52:19elle est bien
52:19ligérienne
52:20de la Loire
52:22après je vous parlais
52:23tout à l'heure
52:23de ce que je vous avais
52:24proposé comme alternative
52:25aux bugnes
52:26qu'on appelle
52:26le mat fin
52:27qui est une sorte
52:28de grande crêpe
52:30de grosse crêpe
52:31épaisse
52:31avec des pommes
52:32qui est aussi
52:33un dessert
52:34un peu rustique
52:35toujours
52:37encore une fois
52:38sans prétention
52:39mais extrêmement
52:40goûteux
52:41et puis
52:42on a
52:43peut-être aussi
52:44entre la Loire
52:45et la Haute-Loire
52:45ce qu'on appelle
52:46chez nous
52:48ce qu'on appelle
52:48le flanc aux oeufs
52:49alors vous allez me dire
52:49un flanc
52:49c'est toujours fait
52:50avec des oeufs
52:50mais qui est un flanc
52:51qui n'est pas un flanc dur
52:52qui est un flanc
52:52qui est très liquide
52:53encore
52:54qui se trémousse
52:55même si vous me passez
52:56l'expression
52:57avec un peu de caramel
52:58évidemment
52:59ça ne gâche rien
53:00ça fait partie
53:01des desserts
53:02qu'on trouve
53:02régulièrement chez nous
53:03et on va finir
53:04ce repas
53:05en musique
53:05c'est une émission
53:06quasiment 100% stéphanoise
53:08parce qu'on a un Lyonnais
53:09supporter de Saint-Etienne
53:10donc ça compte
53:11il est à moitié pardonné
53:12à moitié pardonné
53:14on vous a demandé
53:14de choisir une chanson
53:15Pierrick Courbon
53:15vous avez choisi
53:16Je tiens d'elle
53:17de Bernard Lavillier
53:18du duo Terre Noire
53:19on en écoute un peu
53:20et puis après
53:20vous nous racontez ce choix
53:21je suis noir
53:23je suis belle
53:24je suis fumée
53:26poussière
53:27vacarme assourdissant
53:29mais ça
53:31c'était avant
53:32il faudra que je parte
53:34et promis je reviens
53:36poser main rose
53:37fière
53:37sur la terre des anciens
53:39Saint-Etienne
53:40plus brave que belle
53:41c'est ce que chante
53:42Bernard Lavillier
53:43le duo Terre Noire
53:44en durode chez vous
53:45Oui Bernard Lavillier
53:46c'est un chanteur
53:47extrêmement connu
53:48qui est stéphanois
53:49mais en duo avec Terre Noire
53:51qui est un duo
53:53de deux jeunes
53:55qui habitent le quartier
53:56qui sont issus du quartier
53:57de Terre Noire
53:58à Saint-Etienne
53:59Terre Noire
54:00référence au passé minier
54:01qui est un duo
54:02en pleine ascension artistique
54:04primé aux victoires
54:05de la musique
54:06j'ai la chance
54:07de pouvoir les compter
54:09comme des habitants
54:11de ma circonscription
54:12je les croise régulièrement
54:13et j'ai voulu les mettre
54:15les mettre à l'honneur
54:15aujourd'hui
54:16avec ces messages
54:17aussi extrêmement importants
54:18et qui résonnent je pense
54:19à l'échange
54:20que nous venons d'avoir
54:21Plus brave que belle
54:23mais vous la trouvez belle
54:24j'imagine la ville
54:24de Saint-Etienne
54:25mais c'est vrai
54:26qu'on voit dans cette chanson
54:27c'est une ville
54:27aussi qui a souffert
54:28c'est ce que dit Bernard Lavillier
54:29On n'est pas réputé
54:30pour être une destination
54:31touristique phare
54:33et quand vous demandez
54:34à un habitant
54:36qui ne connaît pas
54:37Saint-Etienne
54:38l'image qu'il en a
54:38il ne va pas vous dire
54:39c'est une ville belle
54:40on n'est pas une ville
54:41où on a la chance
54:41d'avoir une rivière
54:42au milieu
54:43on n'est pas une ville
54:44en bord de mer
54:46mais la plus belle beauté
54:47finalement de Saint-Etienne
54:48ce sont ses habitants
54:50et leur cœur
54:51qui est gros comme ça
54:52Merci beaucoup
54:54Pierre-Éric Courbon
54:55Merci Jean-Pierre Montanet
54:57et bonne journée
54:58à tous sur la LCP
54:59Je crache mes poèmes
55:00Je crache mes premières cigarettes
55:02Je gueule dans l'usine morte
55:04les entrailles ouvertes
55:05Milliers d'arpèges
55:06dans le garage
55:07Chasseurs d'orages à vélo
55:09L'aventure c'est tous les fruits
55:11voler les plans d'eau
55:12Si mon cœur est bizarre
55:13c'est peut-être que mon accent
55:14est bizarre
55:15Tous les mots que j'écris
55:16j'ai...
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55:17...
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