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À l'occasion de la niche parlementaire du groupe UDR, les députés examinent une proposition de loi visant à "protéger l'effectivité du droit fondamental d'éligibilité". Le texte, porté par la députée Brigitte Barèges, a été rejeté lors de son examen en commission le 16 juin dernier. Il prévoit que les peines d'interdiction du droit de vote et d'inéligibilité ne puissent pas faire l'objet d'une exécution provisoire, comme c'est le cas dans le droit actuel.
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00:00:00Générique
00:00:00Bonjour et bienvenue sur LCP. Dans cet épisode, un débat très politique puisque le groupe d'Eric Ciotti, allié du Rassemblement National, a déposé un texte pour interdire l'exécution provisoire d'une peine d'inéligibilité.
00:00:21Ce texte a été rédigé après la décision de justice à l'égard de Marine Le Pen qui a écopé de 5 ans d'inéligibilité avec application immédiate de la peine dans l'affaire des assistants parlementaires du RN à la tribune.
00:00:34La rapporteure défend ses arguments.
00:00:36Au moment où je prends la parole de cette enceinte, je mesure la gravité du débat qui nous attend, mais aussi la chance qui est la mienne de tenter de redresser ce que je considère être une injustice.
00:00:51Gravité de l'instant, car beaucoup ont présent à l'esprit un enjeu politico-médiatique important pour notre République.
00:00:59Pourtant, je voudrais d'ores et déjà écarter cette vision trop raccourcie et passionnelle qui incontestablement nuirait à la qualité de nos échanges et à notre rôle de législateur
00:01:12qui doit demeurer le rédacteur impartial de la loi à portée générale et universelle.
00:01:18En effet, l'enjeu n'est pas aujourd'hui d'aborder le sujet même de l'inéligibilité, mais de rappeler certains principes intangibles de notre droit pénal
00:01:29qui sont bafoués par l'exécution provisoire.
00:01:32L'effet suspensif de l'appel est le principe tout aussi sacro-saint de la présomption d'innocence qui doit demeurer jusqu'au terme définitif du procès pénal.
00:01:44Je le répète, il ne s'agit pas de gommer une peine, mais d'en suspendre les effets jusqu'à ce qu'elles soient, éventuellement ou pas, prononcées de manière définitive.
00:01:58Il s'agit tout simplement de justice et de respect des droits les plus fondamentaux de tout justiciable.
00:02:03Aujourd'hui, selon l'article L44 du Code électoral, tout Français ayant la qualité d'électeur peut faire acte de candidature et être élu sous réserve
00:02:17des cas d'incapacité ou d'inigibilité prévus par la loi.
00:02:22Ces restrictions recouvrent aujourd'hui un périmètre large.
00:02:24En effet, afin de sanctionner les atteintes à la probité des élus par les élus, notamment après l'affaire Cahuzac,
00:02:33le législateur a rendu obligatoire la peine d'inigibilité prévue à l'article 131-26 du Code pénal
00:02:39avec la loi du 9 décembre 2016, dite Sapin 2, et la loi du 15 septembre 2017, intitulée « Pour la confiance dans la vie publique ».
00:02:49Sont à la fois concernés, certes, les atteintes à la probité, mais également des faits de violences volontaires, d'agressions sexuelles,
00:02:54des discriminations, des actes de terrorisme, toute une série de délits qui n'ont rien à voir avec le mandat électoral.
00:03:02Avant l'entrée en vigueur de ces deux lois, une quarantaine de condamnations à des peines d'inigibilité étaient prononcées par an
00:03:06pour des faits de corruption, d'escroquerie ou de terrorisme.
00:03:10Mais en 2024, ce total atteint 20 000 condamnations par an du fait de la massification du recours à l'inigibilité
00:03:18découlant des deux lois que je viens de citer.
00:03:21Il s'arriverait peut-être, à l'occasion d'un prochain texte, de s'interroger vraiment sur le périmètre de cette peine complémentaire obligatoire d'inigibilité.
00:03:31Les conséquences des peines d'inigibilité sont majeures.
00:03:34Elles emportent d'abord l'interdiction de se présenter à une élection.
00:03:37Cependant, cette peine ne vaut pas uniquement pour l'avenir.
00:03:42Le Code électoral prévoit ainsi que les titulaires de mandats locaux au moment de la condamnation
00:03:48sont automatiquement déchus de ce mandat par le préfet.
00:03:54Ces mêmes effets sont produits immédiatement, immédiatement,
00:03:58quand le premier juge prononce l'exécution provisoire de cette peine d'inigibilité
00:04:04en se fondant sur l'article 471 du Code de procédure pénale.
00:04:10Il s'agit, mes chers collègues, d'une dérogation majeure au principe traditionnel du droit pénal
00:04:16selon lequel le recours, l'appel, a un caractère suspensif.
00:04:21L'exécution provisoire produit alors les mêmes effets qu'une condamnation devenue définitive.
00:04:28La personne concernée devient immédiatement inéligible
00:04:31et, en vertu d'une jurisprudence du Conseil d'État, est déchue de son ou de ses mandats locaux.
00:04:38Là encore, c'est une position contraire à celle du Conseil constitutionnel
00:04:42qui n'impose pas une telle déchéance immédiate du mandat national.
00:04:46Ce qui est terrible, c'est que les législateurs des lois Sapin ne l'avaient pas du tout prévu.
00:04:54Ainsi, les travaux parlementaires sur les lois de 2016 et de 2017
00:04:58qui ont systématisé les peines d'inigibilité
00:05:01n'ont mentionné cette possibilité d'exécution provisoire à aucun moment.
00:05:06Comme l'a relevé M. Jean-Éric Schettel, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel éminent d'Octrine,
00:05:15dans une contribution à mes travaux, je le cite,
00:05:18« Le Parlement n'a pas voulu, expressis verbis, que le juge pénal puisse prononcer l'exécution provisoire d'une peine d'inigibilité.
00:05:29Cette faculté n'a été conférée au juge que par ricochet, par un système mécanique,
00:05:37du fait d'une disposition transversale du Code de procédure pénale.
00:05:40Cette conséquence mal anticipée est d'autant plus préoccupante
00:05:46que le recours à l'inigibilité s'est massifié et a été systématisé, comme je vous l'ai dit tout à l'heure.
00:05:52C'est pourquoi le groupe UDR a souhaité revenir à la situation antérieure
00:05:57afin de respecter les principes fondamentaux du procès pénal.
00:06:01Tout d'abord, l'exécution provisoire porte atteinte au droit au recours effectif
00:06:06puisqu'elle n'est susceptible d'aucun recours spécifique
00:06:10alors même qu'elle peut entraîner des conséquences irréparables pour les personnes condamnées.
00:06:17S'agissant d'une décision non définitive, en première instance,
00:06:22susceptible par définition d'être remise en cause par la suite,
00:06:25soit par la Cour d'appel, soit par la Cour de cassation,
00:06:27cette atteinte apparaît disproportionnée.
00:06:31Permettez-moi, mes chers collègues, de vous parler de mon cas personnel
00:06:34pour illustrer les conséquences très concrètes
00:06:37de l'exécution provisoire d'une peine d'inigibilité en première instance.
00:06:42En février 2021, j'ai été condamnée par le tribunal correctionnel de Toulouse
00:06:47à l'inigibilité en première instance,
00:06:51à cinq ans d'inigibilité avec exécution provisoire.
00:06:55Du jour au lendemain, j'ai été démissionnée de tous mes mandats.
00:06:59Maire de Montauban, présidente de l'agglomération du Grand Montauban,
00:07:03conseillère départementale.
00:07:05Et ces villes, la ville, la ville et l'agglomération que je dirigeais,
00:07:09ont donc perdu leur gouvernance en deux jours
00:07:11et ont vu leur projet et leur chantier paralysé pendant presque une année,
00:07:16soit un sixième total de notre mandat de six ans.
00:07:20J'ai évidemment perdu aussi l'opportunité de me présenter
00:07:24aux élections départementales et régionales,
00:07:27sans même parler de l'humiliation, de la désespérance ressentie
00:07:33et de la perte de mes revenus liés à mes mandats.
00:07:36En décembre de la même année, la Cour d'appel de Toulouse
00:07:40m'a intégralement relaxée.
00:07:43Toutefois, ce préjudice reste toujours à ce jour irréparable.
00:07:47Je considère par ailleurs que l'exécution provisoire de telle peine
00:07:53constitue une atteinte à la présomption d'innocence,
00:07:56dans la mesure où elle confère une force exécutoire
00:07:59normalement réservée à une décision définitive
00:08:01établissant la culpabilité.
00:08:04Cela ne peut qu'influencer, comme le dit le Conseil constitutionnel,
00:08:08la liberté de choix de l'électeur et humilier l'élu concerné.
00:08:13A la suite, une question prioritaire de constitutionnalité récente
00:08:16soulevée par un élu maorais,
00:08:20le Conseil constitutionnel, justement, a rappelé
00:08:22que le juge pénal, lorsqu'il décide de l'exécution provisoire
00:08:26d'une peine d'inligibilité, doit exercer un double contrôle
00:08:31de proportionnalité, à la fois sur l'atteinte
00:08:35que cette mesure est susceptible de porter à l'exercice
00:08:37d'un mandat en cours et, par ailleurs, à la liberté de l'électeur.
00:08:42Or, la prestation de cette attente à la liberté de l'électeur
00:08:45ne peut que reposer que sur des critères politiques.
00:08:48Qu'il s'agisse de prochaines échéances électorales,
00:08:51de leur importance relative pour la personne concernée
00:08:53ou de ses chances de réussite au regard des derniers sondages,
00:08:56or, ces critères ne relèvent pas de l'office traditionnel du juge pénal.
00:09:00Certains magistrats entendus lors des auditions nous ont fait part
00:09:04de leurs difficultés, de leur gêne à motiver la proportionnalité
00:09:08de telles atteintes. En conférant un tel pouvoir au juge pénal,
00:09:12nous le faisons sortir de son office de garant de la liberté individuelle
00:09:15pour en faire un arbitre de la vie démocratique.
00:09:18Cela représente une véritable atteinte au principe de la séparation
00:09:23des pouvoirs, comme le repelle l'éminent M. Schettel.
00:09:27Je le cite,
00:09:28« Confier un juge, la mission de faire advenir la vertu en politique
00:09:32de façon prétorienne, c'est faire courir un immense risque à la démocratie. »
00:09:39Il ne s'agit pas en conclusion, mes chers collègues,
00:09:41d'un texte dessiné à une seule personne,
00:09:43comme je l'ai entendu en commission des lois.
00:09:45Ce débat dépasse les personnes,
00:09:47il touche au cœur même de notre République
00:09:49et il appelle à cette réflexion que Montesquieu nous a léguée,
00:09:52« Une chose n'est pas juste parce qu'elle est loi,
00:09:54mais elle doit être loi parce qu'elle est juste. »
00:09:56L'histoire nous a mis en garde.
00:09:58Dans la Rome antique, le glissement du judiciaire vers le politique
00:10:01menaçait déjà la République.
00:10:03Lorsque Claudius Puchère fait adopter une loi pour interdire
00:10:05à Cicéron l'exercice de ses droits civiques,
00:10:07« Ce ne fut pas pour un crime, mais pour une parole,
00:10:10un engagement, une gêne politique. »
00:10:12Et Rome, en prétendant moraliser la vie publique,
00:10:15y a perdu le droit.
00:10:16Nous ne sommes pas Rome, mais leur mémoire doit nous servir.
00:10:19Elle nous dit à chaque fois qu'on a cru rendre la justice
00:10:21plus rapide que le droit, c'est la démocratie qui a reculé.
00:10:25À nous maintenant de choisir.
00:10:26Voulons-nous que l'indigibilité peine grave
00:10:28si l'année soit validée, réfléchie en dernier ressort,
00:10:31ou acceptons-nous qu'elle devienne une arme préventive
00:10:33brandie de la première instance ?
00:10:36Il ne s'agit pas de défendre un camp,
00:10:38mais de défendre un principe,
00:10:39celui d'une République où nul n'est privé de ses droits civiques
00:10:42sans avoir été définitivement jugé,
00:10:44celui d'une démocratie qui ne cède pas
00:10:46à la tentation de la vengeance immédiate,
00:10:48celui enfin d'un Parlement
00:10:50qui ne confond pas urgence médiatique
00:10:52et nécessité juridique.
00:10:53Je vous remercie.
00:10:54La proposition de loi est soutenue par le Rassemblement national
00:10:59et par la droite, mais pas par le gouvernement.
00:11:02Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
00:11:04a mis en avant le devoir d'exemplarité des élus.
00:11:07Il estime que l'on ne change pas les règles de la loi
00:11:09pendant un procès référent à Marine Le Pen
00:11:11qui a fait appel de sa condamnation judiciaire.
00:11:14Nous débattons aujourd'hui d'une proposition de loi
00:11:16qui touche à l'un des fondements de notre vie démocratique,
00:11:19le droit de vote,
00:11:20la possibilité d'être élu et de représenter ses concitoyens
00:11:24et l'exigence d'exemplarité de celles et ceux
00:11:27qui exercent une parcelle du pouvoir public.
00:11:30La question posée est simple.
00:11:32Faut-il interdire de façon générale et définitive
00:11:34toute exécution provisoire d'une peine d'indigibilité ?
00:11:39C'était l'essence de la proposition de loi
00:11:41déposée par vous-même, Madame la rapporteure,
00:11:43et votre groupe UDR avant qu'il ne soit modifié
00:11:46et rejeté en commission.
00:11:49Faut-il retirer au juge la faculté d'ordonner,
00:11:52dans certaines circonstances,
00:11:54que l'indigibilité s'applique sans attendre
00:11:56l'épuisement de toutes les voies de recours ?
00:11:59Permettez-moi de rappeler un principe essentiel
00:12:02à la suite de Madame la rapporteure.
00:12:04L'indigibilité n'est pas une sanction ordinaire.
00:12:07Elle touche à la substance même de notre pacte républicain
00:12:10et c'est pourquoi le législateur,
00:12:11pour la confiance dans la vie politique,
00:12:14pour la démocratie,
00:12:16a encadré avec rigueur son usage
00:12:18en renforçant les exigences d'exemplarité
00:12:21pour les élus condamnés pour des faits graves.
00:12:24Mais c'est aussi dans un esprit de responsabilité
00:12:26que la loi a prévu dans certains cas
00:12:28la possibilité pour le juge
00:12:30d'ordonner l'exécution provisoire de cette peine.
00:12:33Ce n'est pas un automatisme
00:12:35et ce n'est pas une dérive.
00:12:38C'est un outil laissé à la libre appréciation du juge
00:12:40dans le respect du contradictoire,
00:12:42de la présomption d'innocence
00:12:43et de la proportionnalité,
00:12:44comme vous l'avez rappelé,
00:12:45Madame la rapporteure,
00:12:46pour garantir l'effectivité des décisions de justice
00:12:48et répondre à l'attente de probité
00:12:51de nos concitoyens.
00:12:52Les élus sont-ils les seuls
00:12:55à être concernés par l'exécution provisoire ?
00:12:58Ce n'est pas le cas, évidemment, dans notre droit.
00:13:00L'interdiction de contact
00:13:02avec un conjoint qui a subi notre violence,
00:13:07c'est évidemment déjà une possibilité
00:13:09prononcée par le juge.
00:13:12Le retrait de l'autorité parentale
00:13:13avant même la décision de justice
00:13:15a été voté de très nombreuses fois
00:13:17par quasiment tous les groupes parlementaires
00:13:19depuis plus de 40 ans.
00:13:20Et l'incarcération avec révocation du sursis
00:13:24pour les faits les plus graves,
00:13:26alors même que la condamnation n'est pas faite,
00:13:27je rappelle qu'il y a plus de 20% de détenus
00:13:30qui sont détenus en détention provisoire
00:13:32avant même la condamnation,
00:13:34est une décision d'exécution provisoire
00:13:36pour faire cesser le trouble à l'ordre public.
00:13:40La proposition de loi qui nous est soumise aujourd'hui
00:13:42vise donc à supprimer purement et simplement
00:13:44pour les seuls élus cette faculté d'exécution provisoire.
00:13:49Elle prétend sans doute
00:13:50répond, il faut le dire Madame la rapporteure,
00:13:52à une situation médiatique particulière,
00:13:54à une émotion du moment qui touche
00:13:56l'un de vos collègues à l'Assemblée nationale
00:13:57et c'est sans doute bien là le problème.
00:14:01Nous pouvons réfléchir à l'exécution provisoire
00:14:03et à la place du juge
00:14:04et sa possibilité, comme vous l'avez rappelé
00:14:05pour votre propre cas Madame la rapporteure,
00:14:07de prendre des décisions
00:14:09qui pourraient apparaître abirato
00:14:10et contraires à la volonté du peuple.
00:14:12Sans doute, cette discussion est noble,
00:14:15sans doute, cette discussion permettrait
00:14:18de pouvoir éviter les cas qui vous ont notamment concernés.
00:14:24Mais légiféré dans la circonstance,
00:14:27au moment même où nous sommes entre une première
00:14:29et une deuxième instance pour un procès,
00:14:32certes important,
00:14:33mais qui ne doit pas influencer le cours du tribunal
00:14:35et encore moins la loi,
00:14:36je pense que chacun verra
00:14:39que ce n'est pas une bonne façon de faire la loi.
00:14:42La loi doit rester générale,
00:14:44stable, abstraite,
00:14:45elle ne doit pas être ad hominem,
00:14:47elle doit exprimer des principes constants
00:14:49et non répondre à une pression
00:14:51de l'actualité politique.
00:14:54Légiférer, c'est fragiliser
00:14:55la séparation des pouvoirs
00:14:57au moment même
00:14:58où le tribunal
00:15:00permet de faire appel
00:15:02de cette première décision.
00:15:04C'est risquer de transformer la règle
00:15:06en armes politiques
00:15:07et de convoquer l'Assemblée nationale
00:15:08ou le Sénat
00:15:09à chaque moment
00:15:10où l'un d'entre nous
00:15:11aurait un problème particulier
00:15:12avec la loi.
00:15:15C'est de renforcer,
00:15:16au détriment de la justice,
00:15:17la confiance publique.
00:15:20Rien dans notre droit
00:15:22ni dans notre jurisprudence,
00:15:23Madame la rapporteure,
00:15:25et là je suis en désaccord avec vous,
00:15:26de justifier immédiatement
00:15:27une telle remise en cause.
00:15:29La Cour de cassation,
00:15:31le Conseil d'Etat,
00:15:32le Conseil constitutionnel
00:15:33ont validé ce dispositif
00:15:35en encadrant strictement l'usage,
00:15:37voté par l'Assemblée nationale
00:15:39et par le Sénat
00:15:39par deux majorités différentes.
00:15:43Le juge pénal,
00:15:43lorsqu'il prononce
00:15:44l'exécution provisoire,
00:15:45le fait,
00:15:46c'est la loi
00:15:46avec discernement
00:15:48dans le respect
00:15:49des droits de la défense
00:15:50et la gravité des faits.
00:15:52Est-ce que tous les élus
00:15:53sont concernés
00:15:54par l'exécution provisoire ?
00:15:56Ce n'est pas le cas,
00:15:57Madame la rapporteure.
00:15:58Les chiffres le prouvent.
00:15:59Seuls 5% des condamnations
00:16:01à l'inligibilité
00:16:02sont concernées.
00:16:03Il s'agit donc
00:16:04des faits les plus graves
00:16:05qui sont sanctionnés
00:16:06par le juge.
00:16:07Avouons que si ce texte
00:16:09avait été
00:16:09le fait
00:16:11d'une étude d'impact,
00:16:12d'un avis du Conseil d'Etat,
00:16:14nous aurions sans doute
00:16:14une discussion
00:16:15qui est fondée sur,
00:16:17je crois,
00:16:18plus d'éléments
00:16:19qui nous permettent
00:16:20désormais
00:16:20de nous exprimer.
00:16:22Supprimer donc
00:16:23cette faculté
00:16:23de l'exécution provisoire
00:16:24en quelques minutes
00:16:25sans grand débat public,
00:16:27sans avis du Conseil d'Etat,
00:16:29sans discussion
00:16:30plus avancée,
00:16:32ce n'est pas raisonnable.
00:16:35On ne change pas
00:16:35les règles du droit
00:16:36pendant des procès
00:16:37et si la question
00:16:38de la loi Saint-Pas2
00:16:39se pose,
00:16:39j'ai moi-même voté contre
00:16:40lorsque j'étais parlementaire,
00:16:42cette question
00:16:43ne peut pas se régler
00:16:44pour le bon plaisir
00:16:47de pouvoir imaginer
00:16:50une candidature
00:16:51à telle ou telle élection.
00:16:52Elle doit correspondre
00:16:53à des principes,
00:16:55elle doit correspondre
00:16:55à notre droit.
00:16:56la réponse
00:16:58ne peut pas être
00:16:58de neutraliser
00:16:59un dispositif
00:17:00législatif
00:17:01au profit
00:17:03d'une
00:17:07ou d'un
00:17:07candidat
00:17:08fut-elle
00:17:09à l'élection
00:17:10présidentielle.
00:17:14Être opposé
00:17:15à une disposition
00:17:16législative
00:17:16ou réglementaire,
00:17:17c'est le principe
00:17:18bien sûr
00:17:19des parlementaires
00:17:19et des citoyens,
00:17:20ils ont le droit
00:17:21et c'est tout à fait légitime
00:17:22de l'exprimer.
00:17:23Le débat
00:17:23que nous avons
00:17:24aujourd'hui
00:17:24comprend
00:17:25des interrogations
00:17:26et je respecte
00:17:27tous ces débats.
00:17:29Mais se dépêcher
00:17:29de faire adopter
00:17:30une disposition
00:17:31parce que la règle
00:17:31qui était pourtant
00:17:32établie pour tous
00:17:33n'arrange pas
00:17:34les uns ou les autres
00:17:35ne semble pas
00:17:36conforme
00:17:37ni à l'esprit
00:17:38national
00:17:39ni à notre droit
00:17:41ni à nos usages.
00:17:42Le gouvernement,
00:17:44mesdames et messieurs
00:17:44les députés,
00:17:45ne soutiendra pas
00:17:46cette proposition de loi.
00:17:51Merci,
00:17:52monsieur le ministre
00:17:52d'État.
00:17:53Nous entamons
00:17:54la discussion générale
00:17:55avec une prise de parole
00:17:56de monsieur Charles
00:17:57Aloncle
00:17:57pour le groupe UDR
00:17:58pour 10 minutes.
00:18:04Monsieur le président,
00:18:06monsieur le ministre,
00:18:08madame la rapporteure,
00:18:09monsieur le président
00:18:09de la commission,
00:18:11chers collègues,
00:18:12pour commencer,
00:18:13je voudrais avoir
00:18:13un mot pour vous,
00:18:15madame la rapporteure,
00:18:16chère Brigitte Barège,
00:18:17qui symbolisait
00:18:18la faillite
00:18:19de l'exécution provisoire.
00:18:21En effet,
00:18:22vous avez été condamné
00:18:23en première instance
00:18:24le 9 février 2021
00:18:26à 5 ans
00:18:27d'inéligibilité,
00:18:2912 mois de prison
00:18:30avec sursis,
00:18:3115 000 euros
00:18:31d'amende.
00:18:33En deux jours,
00:18:33vous avez perdu
00:18:34votre mandat
00:18:35de maire de motoban
00:18:36et de conseillère
00:18:37départementale.
00:18:39Quelques mois plus tard,
00:18:40la cour d'appel
00:18:41vous relaxe intégralement
00:18:42des faits reprochés,
00:18:44l'honneur d'une femme
00:18:45jetée au chien
00:18:46pour rien.
00:18:48Cette exécution provisoire
00:18:49pose le problème
00:18:50du droit d'éligibilité.
00:18:52Il constitue
00:18:53l'un des piliers
00:18:54de notre démocratie
00:18:56représentative.
00:18:58Il est garanti
00:18:58par l'article 6
00:19:00de la Déclaration
00:19:01des droits de l'homme
00:19:02et du citoyen
00:19:03de 1789
00:19:04qui consacre
00:19:05la liberté
00:19:06pour chaque citoyen
00:19:07de choisir
00:19:08ses représentants.
00:19:09Dans sa décision
00:19:10du 28 mars 2025,
00:19:12le Conseil constitutionnel
00:19:13a réaffirmé
00:19:14avec force
00:19:14la valeur constitutionnelle
00:19:16de ce droit
00:19:16en insistant
00:19:17sur la nécessaire
00:19:18préservation
00:19:19de la liberté
00:19:20de l'électeur.
00:19:22Et pourtant,
00:19:23ce principe essentiel
00:19:24est aujourd'hui
00:19:24mis à mal
00:19:25par un mécanisme
00:19:26profondément injuste,
00:19:28l'exécution provisoire
00:19:29d'une peine
00:19:29d'inéligibilité
00:19:30prononcée
00:19:31en première instance
00:19:32alors même
00:19:33que la décision
00:19:34est frappée d'appel.
00:19:35Ce dispositif
00:19:36revient appliquer
00:19:37une peine
00:19:37à une personne
00:19:38encore présumée
00:19:39innocente.
00:19:40Il peut priver
00:19:40un citoyen
00:19:41de son mandat
00:19:42ou l'empêcher
00:19:42de se présenter
00:19:43à une élection
00:19:44sur la base
00:19:44d'un jugement
00:19:45non définitif.
00:19:47Une telle atteinte
00:19:47à la présomption
00:19:48d'innocence
00:19:48est non seulement
00:19:49juridiquement discutable
00:19:50mais démocratiquement
00:19:51inacceptable.
00:19:53De nombreux juristes
00:19:54dénoncent
00:19:55avec justesse
00:19:55cette exécution
00:19:56provisoire
00:19:57constitue
00:19:57une entorse
00:19:58disproportionnée
00:19:59à plusieurs principes
00:20:00fondamentaux
00:20:01de notre droit.
00:20:03Elle méconnaît
00:20:03le principe
00:20:04de double degré
00:20:04de juridiction,
00:20:06le droit à un recours
00:20:06juridictionnel effectif
00:20:08et plus largement
00:20:09le principe
00:20:10d'égalité
00:20:10devant la loi.
00:20:12Mais surtout,
00:20:13elle porte atteinte
00:20:14à la liberté
00:20:14du corps électoral.
00:20:16Elle revient
00:20:16à priver
00:20:17les citoyens
00:20:17du droit
00:20:17de choisir
00:20:18librement
00:20:19leurs représentants.
00:20:20Elle produit
00:20:21des effets
00:20:21institutionnels
00:20:23parfois irréversibles.
00:20:25Benjamin Morel
00:20:25constitutionnaliste
00:20:26et professeur
00:20:27Mathieu Carpentier
00:20:28professeur
00:20:29de droit public
00:20:29à l'université
00:20:30de Toulouse
00:20:31Jean-Henri Schottel
00:20:32ancien secrétaire
00:20:33du conseil constitutionnel
00:20:34Béatrice Brugère
00:20:36dirigeante
00:20:36d'unité magistrat
00:20:37FO
00:20:38ou encore
00:20:39Ludovic Fria
00:20:40président
00:20:40de l'union
00:20:41syndicale
00:20:42des magistrats
00:20:42il serait bien
00:20:43imprudent
00:20:44de prétendre
00:20:44loin sans faux
00:20:45que tous
00:20:46ces éminents
00:20:47spécialistes
00:20:47du droit
00:20:48sont proches
00:20:48de l'UDR
00:20:49ou du Rassemblement
00:20:50national
00:20:50et pourtant
00:20:52ils ouvrent
00:20:52le débat.
00:20:54L'exécution
00:20:55provisoire
00:20:55est un préjudice
00:20:56irréversible
00:20:57car le jugement
00:20:58rendu
00:20:59qui n'est pourtant
00:21:00pas définitif
00:21:01rend définitif
00:21:02la condamnation.
00:21:03C'est fou,
00:21:04c'est une exception
00:21:05française
00:21:05dans toute l'Europe
00:21:06et seuls
00:21:07les pays
00:21:08totalitaires
00:21:08appliquent ce principe.
00:21:10la jurisprudence
00:21:11européenne
00:21:12souligne
00:21:12l'importance
00:21:13du droit
00:21:13à un recours
00:21:14effectif
00:21:15si l'exécution
00:21:16provisoire
00:21:17prive le droit
00:21:17à un recours
00:21:18effectif
00:21:19cela constitue
00:21:20une violation
00:21:21de la convention
00:21:22européenne
00:21:23des droits
00:21:23de l'homme.
00:21:24Les mesures
00:21:25d'exécution
00:21:26provisoire
00:21:26doivent respecter
00:21:27le principe
00:21:28de proportionnalité.
00:21:33Les conséquences
00:21:34de l'exécution
00:21:35provisoire
00:21:36sont disproportionnées.
00:21:38Or,
00:21:38le Conseil constitutionnel
00:21:39et la Cour
00:21:40de cassation
00:21:41viennent de se mettre
00:21:42d'accord.
00:21:43Dans l'affaire Falco,
00:21:44la Cour de cassation
00:21:45a purement annulé
00:21:46l'exécution provisoire
00:21:48de l'ancien maire
00:21:48de Toulon.
00:21:49Le Conseil constitutionnel
00:21:50avait émis
00:21:51une réserve
00:21:52d'interprétation
00:21:53selon laquelle
00:21:54il revient
00:21:54au juge pénal
00:21:55d'apprécier
00:21:56le caractère
00:21:57proportionné
00:21:57de l'atteinte
00:21:59que cette mesure
00:21:59est susceptible
00:22:00de porter
00:22:01à l'exercice
00:22:02d'un mandat
00:22:03en cours
00:22:03et à la préservation
00:22:05de la liberté
00:22:06de l'électeur
00:22:07dans son considérant
00:22:08numéro 17.
00:22:09La Chambre criminelle
00:22:10de la Cour
00:22:11de cassation
00:22:11devait donc
00:22:12pour la première fois
00:22:13faire application
00:22:14de cette réserve
00:22:16d'interprétation
00:22:16en contrôlant
00:22:17la qualité
00:22:18de la motivation
00:22:19des juges du fond.
00:22:21Et la Cour
00:22:21de cassation
00:22:22a censuré
00:22:23purement
00:22:23et simplement
00:22:24la décision
00:22:25d'exécution
00:22:26provisoire.
00:22:27Je la cite
00:22:27en se déterminant
00:22:28ainsi
00:22:29sans rechercher
00:22:29si cette exécution
00:22:30provisoire
00:22:31portait une atteinte
00:22:32proportionnelle
00:22:33à l'exercice
00:22:33d'un mandat
00:22:34en cours
00:22:34et à la préservation
00:22:35de la liberté
00:22:36de l'électeur.
00:22:37La Cour d'appel
00:22:38n'a pas justifié
00:22:39sa décision.
00:22:40Vous voyez bien
00:22:41que tant la Cour
00:22:42de cassation
00:22:42que le Conseil
00:22:43constitutionnel
00:22:44place la liberté
00:22:45de l'électeur
00:22:46au-dessus
00:22:47de l'exécution
00:22:48provisoire.
00:22:49En réalité,
00:22:50selon le raisonnement
00:22:51des deux plus hautes
00:22:52cours de notre République,
00:22:54l'exécution provisoire
00:22:55est quasiment impossible
00:22:56à mettre en place.
00:22:57Voilà pourquoi
00:22:58il faut la supprimer.
00:23:00Alors,
00:23:01avec cette proposition
00:23:01de loi,
00:23:03nous disons
00:23:03oui à l'État de droit,
00:23:05oui à la justice républicaine,
00:23:06oui à la démocratie.
00:23:12Merci,
00:23:12Monsieur le député.
00:23:14La parole
00:23:15est à Madame Priska Thévenot
00:23:17pour 5 minutes.
00:23:26Oh,
00:23:28quand même.
00:23:30Monsieur le Président,
00:23:34Monsieur le Ministre,
00:23:35Monsieur le Président
00:23:36de la Commission,
00:23:36Madame la Rapporteure,
00:23:39quand allons-nous mettre
00:23:40enfin en place
00:23:41l'inéligibilité à vie
00:23:43pour tous ceux condamnés
00:23:44pour des faits commis
00:23:45dans le cadre
00:23:46de leur mandat ?
00:23:48Cette question,
00:23:49chers collègues,
00:23:50ce n'est pas moi
00:23:50qui la pose,
00:23:52c'est Madame Le Pen
00:23:53en 2013.
00:23:55Et aujourd'hui,
00:23:5615 ans plus tard,
00:23:58eh bien,
00:23:58le groupe UDR,
00:23:59l'idée par Monsieur Ciotti,
00:24:01a décidé de lui apporter
00:24:03la plus vilaine des réponses
00:24:05qui soit,
00:24:06en menaçant,
00:24:07en fragilisant.
00:24:08Ce que nous sommes ici
00:24:10censés protéger,
00:24:11c'est l'État de droit.
00:24:13Hier,
00:24:13vous étiez le leader
00:24:15d'une droite républicaine,
00:24:17une droite debout,
00:24:18fière d'elle-même.
00:24:19et vous voilà devenu aujourd'hui
00:24:21le porte-flingue
00:24:22d'une extrême droite
00:24:23revendiquée
00:24:24qui veut affaiblir
00:24:25notre justice.
00:24:27Parce que partout
00:24:28où elle avance,
00:24:29oui,
00:24:29en France comme ailleurs,
00:24:30l'extrême droite
00:24:31veut mettre au pas
00:24:32la justice.
00:24:33Et par la loi
00:24:34que vous proposez,
00:24:35Monsieur Ciotti,
00:24:36vous rappelez
00:24:36que vous proposez
00:24:37une loi non pas
00:24:38pour les Français,
00:24:39mais une loi
00:24:40taillée sur mesure
00:24:41pour votre amie
00:24:42du Rassemblement National.
00:24:44Une loi d'exception,
00:24:46une exception
00:24:46qui porte un nom,
00:24:47Marine Le Pen.
00:24:49Marine Le Pen
00:24:50qui en 2017
00:24:51d'ailleurs réclamait
00:24:51la main sur le cœur,
00:24:53la tolérance zéro,
00:24:54les peines planchées,
00:24:54la suppression
00:24:55des remises de peines
00:24:56et puis
00:24:57quelques affaires judiciaires
00:24:59et plusieurs
00:25:00mises en examen
00:25:01plus tard,
00:25:03tout cela
00:25:03a disparu.
00:25:06Plus un mot
00:25:07sur la probité,
00:25:08plus une ligne
00:25:08sur l'inéligibilité,
00:25:10la transparence
00:25:11évaporée,
00:25:12l'exemplarité
00:25:13gommée.
00:25:15Alors une question
00:25:15simple mais
00:25:16est essentielle.
00:25:17Comment peut-on
00:25:18exiger la sévérité
00:25:20pour les autres
00:25:20tout en quémandant
00:25:22l'indulgence
00:25:23pour soi ?
00:25:24Parce que rappelons-le,
00:25:25Marine Le Pen
00:25:25n'a pas volé
00:25:26une simple orange.
00:25:27Si elle a été condamnée
00:25:28en première instance
00:25:29à quatre ans
00:25:30de prison,
00:25:31dont deux fermes
00:25:32sous bracelet électronique
00:25:33à 100 000 euros
00:25:34d'amende
00:25:34et à cinq ans
00:25:35d'illéligibilité,
00:25:36ce n'est pas pour rien.
00:25:37Elle a été à la tête
00:25:38d'un vaste réseau
00:25:39de fraudes.
00:25:40Vous savez cette fraude
00:25:41qu'elle appelait
00:25:41mardi dernier
00:25:42à condamner
00:25:42dans ce même hémicycle ?
00:25:44Eh bien,
00:25:44elle a été condamnée
00:25:45pour avoir détourné
00:25:46avec méthode
00:25:474,6 millions d'euros
00:25:49d'argent public.
00:25:52Alors oui,
00:25:53Madame Le Pen,
00:25:54elle a fait appel.
00:25:55Mais il reste
00:25:56l'exécution provisoire
00:25:57que vous considérez
00:25:59comme une anomalie.
00:26:00Mais mesdames et messieurs
00:26:02députés UDR,
00:26:03députés RN,
00:26:05l'anomalie,
00:26:05ce n'est pas
00:26:06l'exécution provisoire.
00:26:08L'anomalie,
00:26:08c'est vous.
00:26:09L'anomalie,
00:26:10c'est d'avoir
00:26:10des députés
00:26:11qui se pensent
00:26:12au-dessus des lois
00:26:13et s'arrangent
00:26:14entre copains
00:26:15pour modifier
00:26:16celle-ci
00:26:17quand elle s'abat
00:26:18sur eux.
00:26:19L'exécution provisoire
00:26:20a été mise en place
00:26:21car il y a
00:26:21un risque de récidive.
00:26:23Et ce n'est pas
00:26:24une opinion publique
00:26:25ni politique,
00:26:26c'est une décision
00:26:26de justice
00:26:27validée par le Conseil
00:26:29constitutionnel.
00:26:30Car oui,
00:26:31pendant six ans
00:26:31de procédure,
00:26:33vous n'avez jamais
00:26:34reconnu vos torts.
00:26:35Vous avez défié
00:26:35la justice,
00:26:36remis en cause
00:26:37les juges
00:26:38et justifié
00:26:39le détournement.
00:26:40Alors,
00:26:40ne venez pas
00:26:41parler de respect
00:26:42des institutions
00:26:43quand vous les piétinez
00:26:44matin,
00:26:44midi et soir.
00:26:46Pire encore,
00:26:46au lendemain
00:26:47de votre condamnation
00:26:48en première instance,
00:26:49vous avez envoyé
00:26:50tous vos députés
00:26:51sur tous les plateaux télé
00:26:52pour expliquer
00:26:53que vous aviez
00:26:54bien utilisé
00:26:54l'argent public
00:26:55qui, rappelons-le,
00:26:56a servi par exemple
00:26:57à payer un majordome
00:26:58à Jean-Marie Le Pen.
00:27:01Supprimer l'exécution
00:27:02provisoire,
00:27:03c'est créer
00:27:03un sas d'impunité.
00:27:05C'est envoyer
00:27:05un message dangereux.
00:27:06Si vous êtes haut
00:27:07dans les sondages,
00:27:08alors vous êtes
00:27:08au-dessus des lois.
00:27:11Mais oui.
00:27:13Mais où est la République
00:27:14quand la supposée popularité
00:27:15devient un bouclier judiciaire ?
00:27:17Où est l'état de droit
00:27:18quand une condamnation
00:27:19ne vaut plus rien
00:27:20dès lors qu'on est haut
00:27:21dans les sondages ?
00:27:22C'est la loi sur la probité,
00:27:24vous les avez votées.
00:27:25Elles disent une chose simple,
00:27:26quand on est élu
00:27:28et condamné,
00:27:29on est inéligible.
00:27:30Et cette inéligibilité
00:27:31s'applique immédiatement,
00:27:33sans passe-droit,
00:27:35sans privilège,
00:27:36sans clientélisme.
00:27:37Alors non,
00:27:38Marine Le Pen,
00:27:39ce n'est pas la justice
00:27:40qui l'empêche
00:27:41d'être candidate,
00:27:41ce sont ses actes.
00:27:43Ce n'est pas une cabale politique,
00:27:44c'est une condamnation judiciaire,
00:27:46documentée,
00:27:47argumentée.
00:27:48Ce que vous faites aujourd'hui
00:27:49avec votre ami Éric Ciotti,
00:27:51c'est un signal,
00:27:52un message pour 2027,
00:27:53un avant-goût
00:27:55de votre République à vous.
00:27:57Une République
00:27:57où l'impunité
00:27:58devient la règle
00:27:59et où la loi
00:28:00s'efface
00:28:01devant les intérêts partisans.
00:28:04À vous,
00:28:05chers collègues
00:28:05les Républicains,
00:28:06je veux dire une chose.
00:28:08Je sais bien
00:28:09qu'en commission,
00:28:09vous avez apporté
00:28:10votre soutien
00:28:11à cette loi d'exception
00:28:12destinée à Marine Le Pen.
00:28:14Un simple rappel,
00:28:15vos électeurs
00:28:16ne vous ont pas choisis
00:28:17pour copier
00:28:18le Rassemblement National.
00:28:19Ils vous ont fait confiance
00:28:20pour leur faire barrage
00:28:21et en marchant avec eux,
00:28:23vous trahissez
00:28:24la conscience
00:28:25qu'ils vous ont placée.
00:28:27Mes chers collègues,
00:28:28cette bataille
00:28:28n'est pas une bataille partisane.
00:28:30C'est une bataille
00:28:30pour la République,
00:28:31pour l'exemplarité,
00:28:33pour le respect
00:28:33de nos institutions.
00:28:34Alors ensemble,
00:28:35votons contre
00:28:36cette proposition de loi.
00:28:39Merci,
00:28:40Madame la députée.
00:28:43La parole est à Madame
00:28:44Emeline Kerbidi
00:28:45pour 5 minutes.
00:28:46Merci.
00:28:46Merci.
00:28:51S'il vous plaît.
00:28:57Merci,
00:28:58Monsieur le Président,
00:28:59Monsieur le Ministre,
00:29:01Madame la rapporteure,
00:29:02Monsieur le Président
00:29:02de la Commission des lois,
00:29:03mes chers collègues.
00:29:05Cette proposition
00:29:06de loi
00:29:08n'est pas un simple texte
00:29:12qui nous est présenté ce matin.
00:29:14C'est une opération commando.
00:29:15comment sauver
00:29:17le soldat marine.
00:29:21Quand il s'agit
00:29:22de couvrir ses copains,
00:29:24la droite extrême
00:29:25et l'extrême droite
00:29:26ne se cachent plus.
00:29:28On les voit
00:29:29main dans la main
00:29:29parce que voyez-vous
00:29:32pour l'UDR,
00:29:33les peines planchées,
00:29:34les emprisonnements
00:29:35effectifs immédiats,
00:29:36toute autre manifestation
00:29:37d'une justice répressive
00:29:39et violente,
00:29:40c'est pour tout le monde,
00:29:42pour tout le monde,
00:29:43sauf pour vous.
00:29:43Alors aujourd'hui,
00:29:46cette loi n'a
00:29:47qu'un seul objectif,
00:29:49je l'ai dit,
00:29:50sauver la candidature
00:29:51aux élections présidentielles
00:29:53de Marine Le Pen.
00:29:55Le fait que 64%
00:29:57des Français
00:29:57au mois d'avril
00:29:59de cette année
00:30:00se soient prononcés
00:30:01dans le cadre
00:30:02d'un sondage
00:30:02pour ne pas supprimer
00:30:05l'exécution provisoire
00:30:07pour un élu condamné
00:30:08en première instance,
00:30:09vous n'en avez rien à faire.
00:30:11L'avis des Français
00:30:12de façon générale
00:30:13ne vous importe pas
00:30:15dès lors
00:30:16que vous pouvez sauver
00:30:18votre candidate préférée.
00:30:21un autre repris de justice
00:30:28à droite
00:30:30aurait pu dire
00:30:31quelle indignité.
00:30:34Vous ne vous contentez pas
00:30:35de vouloir revenir
00:30:36sur une mesure
00:30:37qui à plusieurs reprises
00:30:38a permis
00:30:39d'éloigner
00:30:39de la vie politique
00:30:40des personnalités
00:30:41qui n'auraient pas
00:30:42respecté le droit.
00:30:44Non.
00:30:44vous remettez en cause
00:30:47la justice.
00:30:49Vous profitez de cette tribune
00:30:50pour jeter le discrédit
00:30:52sur les juges.
00:30:53C'est tout notre système
00:30:54judiciaire
00:30:55que vous souhaitez
00:30:56ici abîmer.
00:30:59Le prononcé automatique
00:31:00de l'exécution
00:31:01provisoire
00:31:03est une disposition
00:31:04de la loi Sapin
00:31:05votée ici en 2016.
00:31:06La justice n'a fait
00:31:08qu'appliquer la loi
00:31:09ici
00:31:10votée par nos prédécesseurs
00:31:12et peut-être même
00:31:13par certains d'entre vous.
00:31:15L'exécution provisoire
00:31:17permet
00:31:17bien évidemment
00:31:19d'empêcher la récidive.
00:31:21Elle permet aussi
00:31:21de pallier la lenteur
00:31:22de notre système judiciaire.
00:31:24Et si vous étiez attaché
00:31:25un tant soit peu
00:31:26à la justice
00:31:27alors vous auriez déposé
00:31:28une proposition de loi
00:31:29pour aider
00:31:30cette justice.
00:31:32Une proposition de loi
00:31:33pour qu'il y ait peut-être
00:31:34davantage de moyens
00:31:36accordés à notre justice
00:31:37pour garantir
00:31:38l'indépendance
00:31:39de nos juges
00:31:40pour garantir
00:31:41également
00:31:42une justice de qualité
00:31:44à tous
00:31:45et non pas
00:31:46l'exception
00:31:47et l'impunité
00:31:47pour une.
00:31:50L'exécution provisoire
00:31:52existe
00:31:53dans notre droit
00:31:54et pas uniquement
00:31:56pour les peines
00:31:56d'inéligibilité.
00:31:58Elle existe
00:31:59pour tout un tas
00:32:00d'autres
00:32:01infractions
00:32:02graves.
00:32:04L'exécution provisoire
00:32:06est devenue
00:32:06la règle
00:32:07en matière
00:32:08civile.
00:32:09Désormais
00:32:10lorsqu'une personne
00:32:11est condamnée
00:32:12en matière
00:32:13civile
00:32:14et bien
00:32:15immédiatement
00:32:17automatiquement
00:32:19il y a
00:32:20l'exécution
00:32:21provisoire
00:32:22et cette personne
00:32:23éventuellement
00:32:24condamnée
00:32:25à des dommages
00:32:27et intérêts
00:32:28si elle souhaite
00:32:29aller en appel
00:32:29il va falloir
00:32:31qu'elle exécute
00:32:32il va falloir
00:32:33qu'elle paye
00:32:33sinon son appel
00:32:35sera radié.
00:32:36On aurait pu parler
00:32:36ici de principe
00:32:37on aurait pu parler
00:32:39dans son ensemble
00:32:40de l'exécution
00:32:41provisoire
00:32:42mais vous ne venez pas
00:32:43ici parler
00:32:44d'exécution provisoire
00:32:45vous venez parler
00:32:47d'impunité
00:32:47pour une personne
00:32:49pour une personne
00:32:50et uniquement
00:32:51parce que cette personne
00:32:52est candidate
00:32:54à une élection
00:32:55présidentielle.
00:32:56peu importe
00:33:01finalement
00:33:01pour vous
00:33:03peu importe
00:33:05que les français
00:33:06soient opposés
00:33:07à cette proposition
00:33:08de loi
00:33:08peu importe
00:33:09que cette proposition
00:33:11soit indécente
00:33:11qu'elle ne soit
00:33:12même pas cohérente
00:33:13avec ce que vous avez
00:33:14pu défendre
00:33:15auparavant
00:33:16vous êtes ici
00:33:17uniquement
00:33:18pour sauver
00:33:19un copain
00:33:20pour sauver
00:33:21une copine
00:33:22vous êtes ici
00:33:23non pas pour la justice
00:33:25mais pour l'injustice
00:33:27alors
00:33:28bien évidemment
00:33:29bien évidemment
00:33:33les élus
00:33:33ne sont pas
00:33:34au-dessus de la loi
00:33:34et ceux qui nous ont élus
00:33:37attendent de nous
00:33:37de l'exemplarité
00:33:38ils attendent
00:33:40de nous
00:33:40un peu plus
00:33:41de dignité
00:33:42que ce que vous venez
00:33:43nous présenter
00:33:44ce matin
00:33:45finalement
00:33:46nous ne sommes pas
00:33:47surpris
00:33:48vous n'avez pas
00:33:49utilisé votre niche
00:33:49pour lutter
00:33:50contre la vie chère
00:33:51vous ne l'avez pas
00:33:52utilisé
00:33:53pour la justice
00:33:54vous ne l'avez pas
00:33:55utilisé
00:33:56pour le logement
00:33:57vous l'utilisez
00:33:58pour vous
00:33:59et c'est également
00:34:00sans surprise
00:34:00que nous votre rencontre
00:34:02merci madame la députée
00:34:07la parole est au président
00:34:08Boris Vallaud
00:34:10pour 5 minutes
00:34:11allez mes chers collègues
00:34:26s'il vous plaît
00:34:26on écoute
00:34:27on écoute l'orateur
00:34:28monsieur le président
00:34:30monsieur le ministre
00:34:31monsieur le président
00:34:31de la commission
00:34:32madame la rapporteure
00:34:34chers collègues
00:34:35vociférants
00:34:36nous voici au rendez-vous
00:34:38de la trahison des principes
00:34:39qui nous fondent
00:34:40comme démocratie
00:34:41comme république
00:34:42comme état de droit
00:34:43des principes
00:34:45qui nous guident
00:34:45et qui nous obligent
00:34:47comme élus du peuple
00:34:48nous voici
00:34:50au rendez-vous
00:34:51des petits arrangements
00:34:52de copains
00:34:52au rendez-vous
00:34:54des accommodements
00:34:54de coquins
00:34:55qui n'aiment la loi
00:34:56que quand elle s'applique
00:34:56aux autres
00:34:57qui ne revendiquent
00:34:58la justice
00:34:59que quand elle leur est favorable
00:35:01qui nous promettent
00:35:03l'inigibilité
00:35:04des élus
00:35:05corrompus
00:35:06ou ayant détourné
00:35:07des fonds publics
00:35:09que pour mieux
00:35:09s'en dédire
00:35:10quand ils sont
00:35:11eux-mêmes condamnés
00:35:12un rendez-vous
00:35:13de faux professeurs
00:35:14de fausses vertus
00:35:16de pédotripe
00:35:17de moraline
00:35:18sans morale
00:35:18l'hypocrisie
00:35:20nous l'avons vu ce matin
00:35:21est décidément
00:35:22un vice à la mode
00:35:23car ce sont les mêmes
00:35:25toujours procureurs
00:35:26par procuration
00:35:27comme ce matin
00:35:28à cette tribune
00:35:28qui ne cessent
00:35:30d'en appeler
00:35:30à la sévérité
00:35:31de la justice
00:35:31pour mieux en revendiquer
00:35:33la clémence
00:35:34pour eux-mêmes
00:35:344 millions d'euros
00:35:37de détournement
00:35:38de fonds publics
00:35:39si les peines sont lourdes
00:35:40madame la rapporteure
00:35:42c'est que les faits
00:35:43sont accablants
00:35:44un système global
00:35:45et opérationnel
00:35:46de détournement
00:35:47de fonds publics
00:35:48difficile
00:35:48de prétendre
00:35:50dans ces conditions
00:35:50désermées
00:35:51aux mains propres
00:35:52et à la tête haute
00:35:53quand on a la main sale
00:35:55et la tête basse
00:35:564 millions d'euros
00:35:58de détournement
00:35:58de fonds publics
00:35:59madame la rapporteure
00:36:00la démocratie
00:36:01n'est pas attaquée
00:36:03elle est sauve
00:36:04la justice
00:36:04n'est pas instrumentalisée
00:36:06elle est indépendante
00:36:07vous vous consternez
00:36:08vous devriez
00:36:09vous en réjouir
00:36:104 millions d'euros
00:36:12de détournement
00:36:13de fonds publics
00:36:13ce n'est pas la justice
00:36:14qui menace la république
00:36:16c'est la république
00:36:17quand elle se retourne
00:36:19contre elle-même
00:36:19comme vous prétendez
00:36:20le faire ce matin
00:36:21qui menace la justice
00:36:23madame la rapporteure
00:36:25lisons la décision
00:36:26de justice
00:36:27en première instance
00:36:27que vous prétendez contourner
00:36:29les infrastructures
00:36:30commises
00:36:30sont liées à l'exercice
00:36:32d'un mandat électif
00:36:33soit une atteinte
00:36:35aux règles du jeu
00:36:36démocratique
00:36:36la proposition
00:36:38de la défense
00:36:38de laisser les électeurs
00:36:39décider
00:36:40revient à revendiquer
00:36:42un privilège
00:36:42car que demandez-vous
00:36:44enfin un privilège
00:36:45oui
00:36:45un privilège
00:36:47pour les élus
00:36:47une justice
00:36:49à deux vitesses
00:36:50dur avec les faibles
00:36:52faible avec les puissants
00:36:54une justice
00:36:55d'exception
00:36:55pour les premiers
00:36:56une exception
00:36:57de justice
00:36:58pour les second
00:36:58une république
00:37:00dans l'impunité
00:37:01comment pouvez-vous
00:37:02madame la rapporteure
00:37:04sans peur du ridicule
00:37:05ou du flagrant
00:37:05délit de contradiction
00:37:06réclamer dans un mouvement
00:37:08sans jugement aucun
00:37:10le durcissement
00:37:10de la détention provisoire
00:37:12ou de l'extension aveugle
00:37:14des rétentions administratives
00:37:15et dans le même temps
00:37:16prétendre revenir
00:37:18sur l'exécution provisoire
00:37:19de décision de justice
00:37:20après un procès
00:37:22après des débats
00:37:23contradictoires
00:37:23après le respect
00:37:24des droits
00:37:25de la défense
00:37:25comment pouvez-vous
00:37:27monsieur Ciotti
00:37:27défendre de la même journée
00:37:29une proposition de loi
00:37:31pour contourner
00:37:31une décision de justice
00:37:32et un autre
00:37:33proposant l'instauration
00:37:34des peines planchées
00:37:35car il ne s'agit
00:37:37car il ne s'agit pas ici
00:37:38d'interroger l'exécution
00:37:40provisoire des peines
00:37:41dans notre droit
00:37:42depuis 1983
00:37:42renforcée par la loi
00:37:44Saint-Pin 2
00:37:45mais bien de contourner
00:37:46une décision de justice
00:37:48car de quoi parlons-nous ?
00:37:50de l'exécution provisoire
00:37:52de l'illigibilité
00:37:53visant à empêcher
00:37:54des individus
00:37:55condamnés
00:37:56pour corruption
00:37:57ou pour détournement
00:37:58de fonds publics
00:37:59qui n'accèdent
00:38:00à des fonctions électives
00:38:01notamment à celles
00:38:02du chef de l'Etat
00:38:03qui pourrait s'en plaindre
00:38:04qui pourrait admettre
00:38:05que l'élection
00:38:06soit une voie
00:38:07de blanchiment
00:38:07des délinquants
00:38:08par les urnes
00:38:09pour échapper
00:38:10à leur peine
00:38:11et qu'ainsi
00:38:12la démocratie
00:38:12soit atteinte
00:38:13par les français
00:38:14par les électeurs
00:38:15qui réclament le respect
00:38:16de l'ordre républicain
00:38:18cet ordre qui précisément
00:38:19tire sa force
00:38:20de la justice
00:38:21dans cette
00:38:24monsieur
00:38:25à chaque grand rendez-vous
00:38:27de la république
00:38:28vous étiez plus souvent
00:38:29sur les bancs des accusés
00:38:30que sur les bancs
00:38:31de l'assemblée
00:38:31madame la rapporteure
00:38:38madame la rapporteure
00:38:42vous ne pouvez vous redrandiquer
00:38:44ni des turpitudes
00:38:46du rassemblement national
00:38:47ni de la constitution
00:38:48ni de l'ordre conventionnel
00:38:51l'exécution provisoire
00:38:52des peines
00:38:53la cour européenne
00:38:54des droits de l'homme
00:38:55la valider
00:38:55la cour
00:38:56le conseil constitutionnel
00:38:58la valider
00:38:59pour prévenir
00:39:00la prévention
00:39:01de la récidive
00:39:02pour s'assurer
00:39:03de l'efficacité
00:39:04des peines
00:39:04pour prôner
00:39:05la probité
00:39:07et l'exemplarité
00:39:07vous choisissez
00:39:08non pas le camp
00:39:10de la démocratie
00:39:11mais celui
00:39:11de la forfaiture
00:39:12et de l'indignité
00:39:13madame la rapporteure
00:39:15ce ne sont pas les juges
00:39:16qui gouvernent
00:39:17ce sont ceux qui gouvernent
00:39:18qui prétend juger
00:39:19à la place de la justice
00:39:20alors le rendez-vous
00:39:21de ce matin
00:39:22une loi pour contourner
00:39:24la loi
00:39:24une loi pour défaire
00:39:26le droit
00:39:26une loi pour juger
00:39:27les juges
00:39:28une loi qui suit
00:39:29l'injustice
00:39:30et transpire le mensonge
00:39:31cette loi à laquelle
00:39:32nous nous opposerons
00:39:33ce matin
00:39:34doit avoir un nom
00:39:36nous lui donnons
00:39:37puisque vous feignez
00:39:38de l'ignorer
00:39:38c'est la loi Le Pen
00:39:39merci monsieur le président
00:39:45la parole est à monsieur
00:39:46Olivier Marlex
00:39:47pour 5 minutes
00:39:48merci monsieur le président
00:39:54monsieur le ministre
00:39:55d'état
00:39:55monsieur le président
00:39:56de la commission des lois
00:39:57madame la rapporteure
00:39:57mes chers collègues
00:39:58c'est l'un des héritiers
00:40:00d'une famille politique
00:40:02qui a payé son dû
00:40:03et peut-être parfois
00:40:03un peu plus que son dû
00:40:05à la justice
00:40:06qui vous le dit
00:40:06avec beaucoup de conviction
00:40:08la probité
00:40:09et la condition sine qua non
00:40:11de la confiance
00:40:12dans la vie politique
00:40:13du rétablissement
00:40:14de la confiance
00:40:15dans la vie politique
00:40:16devrais-je plutôt dire
00:40:17dans un pays
00:40:18où seuls 26%
00:40:19des français
00:40:20selon une étude
00:40:20du CEVIPOF
00:40:21font encore confiance
00:40:23dans nos institutions politiques
00:40:25enfin en préambule
00:40:26je tiens à rappeler
00:40:27que la condamnation
00:40:28qui est en réalité
00:40:29l'objet de cette proposition
00:40:31de loi
00:40:31est une condamnation
00:40:32pour détournement
00:40:33de fonds publics
00:40:34et on ne parle pas
00:40:35d'une barre chocolatée
00:40:36mais cette proposition
00:40:38de loi mérite toutefois
00:40:39une véritable réflexion
00:40:40d'abord souvenons-nous
00:40:42et madame la rapporteure
00:40:43l'a rappelé
00:40:44que l'exécution provisoire
00:40:45d'une peine d'inligibilité
00:40:47n'émane pas
00:40:47de la volonté
00:40:49du législateur
00:40:49stricto sensu
00:40:50en effet
00:40:51ni la loi Sapin 2
00:40:52de 2016
00:40:53sur la transparence
00:40:54et la lutte
00:40:55contre la corruption
00:40:56ni la loi de 2017
00:40:57pour la confiance
00:40:58dans la vie politique
00:40:59ne prévoient explicitement
00:41:01cette faculté
00:41:02j'étais l'orateur
00:41:02de mon groupe
00:41:03sur ces deux textes
00:41:04il n'en a jamais été question
00:41:06dans nos débats
00:41:06jamais
00:41:07mais c'est par un jeu
00:41:08de renvoi législatif
00:41:09que le juge pénal
00:41:10est autorisé
00:41:11à prononcer
00:41:11l'exécution provisoire
00:41:12d'une peine d'inligibilité
00:41:14comme l'a souligné
00:41:15Jean-Éric Chotel
00:41:17ancien secrétaire général
00:41:17du conseil constitutionnel
00:41:18dans sa contribution
00:41:20aux travaux de la commission
00:41:21le parlement
00:41:22n'a pas voulu
00:41:23expressis verbis
00:41:24que le juge pénal
00:41:25puisse prononcer
00:41:25l'exécution provisoire
00:41:27d'une peine d'inligibilité
00:41:28cette faculté
00:41:29n'a été conférée
00:41:30au juge
00:41:31que par ricochet
00:41:32mais venons-en
00:41:33au coeur du sujet
00:41:34et à
00:41:35la légitimité
00:41:37ou pas
00:41:37de cette exécution provisoire
00:41:38elle-même
00:41:39dans notre droit
00:41:39en droit pénal
00:41:41l'exécution provisoire
00:41:42en matière
00:41:43est fréquente
00:41:44et notamment
00:41:44en matière criminelle
00:41:46afin d'éviter
00:41:46les risques de récidive
00:41:47on ne va pas attendre
00:41:49qu'un terroriste
00:41:50ait commis
00:41:50un autre attentat
00:41:51qu'un assassin
00:41:52qui a tué un enfant
00:41:54commette un autre crime
00:41:55pour les enfermer
00:41:56en prison
00:41:56cela se justifie
00:41:58par des impératifs
00:41:59de sécurité publique
00:42:00pour éviter la récidive
00:42:02mais
00:42:03il y a toujours
00:42:04une contrepartie
00:42:05à cette exécution provisoire
00:42:07en première instance
00:42:07c'est le droit
00:42:08à la réparation
00:42:09s'il y a un relax
00:42:10en appel
00:42:10le justiciable
00:42:12a droit
00:42:13au terme de l'article 149
00:42:14du code de procédure pénale
00:42:16à une réparation financière
00:42:18payée par l'état
00:42:19et au-delà
00:42:19des arguments
00:42:20développés
00:42:22par madame la rapporteure
00:42:23sur le principe
00:42:24du droit
00:42:24à l'éligibilité
00:42:25c'est là que se pose
00:42:27la question
00:42:27de la pertinence
00:42:28de la dimension
00:42:29juste ou pas
00:42:30de l'exécution provisoire
00:42:31d'une peine
00:42:32d'inéligibilité
00:42:33dans le cas
00:42:34d'un élu
00:42:34les conséquences
00:42:35sont très spécifiques
00:42:36une personne
00:42:37va être interdite
00:42:38de se présenter
00:42:39avant même
00:42:40l'épuisement
00:42:41des voies de recours
00:42:42or pour le cas
00:42:43dont nous parlons
00:42:43pour les cas
00:42:44dont nous parlons
00:42:44cela produira
00:42:45des effets tangibles
00:42:46et irréparables
00:42:47pour lesquels
00:42:48il n'y a aucune
00:42:48forme de réparation
00:42:50imaginez
00:42:51une candidate
00:42:52à l'élection présidentielle
00:42:54qui
00:42:55que cela
00:42:55nous plaise
00:42:56ou pas
00:42:57et je ne suis pas
00:42:58suspect
00:42:58en la matière
00:42:59fait figure
00:43:00de favorite
00:43:01à l'élection présidentielle
00:43:02qui se trouve
00:43:03interdite
00:43:03d'être candidat
00:43:04au terme
00:43:05d'un jugement
00:43:06en première instance
00:43:06l'élection
00:43:07a lieu
00:43:08elle n'a pas pu
00:43:09donc y participer
00:43:10et survient
00:43:11le jugement
00:43:11en appel
00:43:11et elle est relaxée
00:43:12pure hypothèse
00:43:14en la circonstance
00:43:15mais comment
00:43:16réparer le fait
00:43:17qu'une personne
00:43:18qui aurait pu être
00:43:19élue président
00:43:19de la république
00:43:20n'ait pas pu l'être
00:43:21du fait d'une décision
00:43:22de justice
00:43:23non définitive
00:43:24qui est annulée
00:43:25postérieurement
00:43:26est-ce que quelqu'un
00:43:27sait chiffrer
00:43:27ce préjudice
00:43:28idéalement
00:43:29il faudrait donc
00:43:30que les procédures
00:43:31d'appel
00:43:31dans ce type
00:43:31de contentieux
00:43:32soient jugés
00:43:33dans un délai
00:43:33très raisonnable
00:43:34afin de limiter
00:43:35les conséquences
00:43:36irréversibles
00:43:37d'une décision
00:43:37de première instance
00:43:38mais les moyens
00:43:39actuels
00:43:39de la justice
00:43:40ne le garantissent pas
00:43:41j'espère
00:43:41monsieur le ministre
00:43:42d'état
00:43:42que dans l'affaire
00:43:43qui motive
00:43:43cette proposition
00:43:44de là
00:43:44ce sera le cas
00:43:45et que tout
00:43:46sera tranché
00:43:47définitivement
00:43:48avant 2027
00:43:49c'est un véritable
00:43:50enjeu démocratique
00:43:51soyons clairs
00:43:52nous tenons
00:43:53à la loi
00:43:53Saint-Pin 2
00:43:54elle mériterait
00:43:54d'ailleurs
00:43:55d'être mise en oeuvre
00:43:57avec plus de vigueur
00:43:58parfois dans bien
00:43:59d'autres domaines
00:43:59je pense notamment
00:44:00au plan national
00:44:00de lutte contre la corruption
00:44:01qui se fait attendre
00:44:03depuis 2024
00:44:04cette loi a marqué
00:44:06une avancée indispensable
00:44:07dans la moralisation
00:44:08de la vie politique
00:44:08en rendant obligatoire
00:44:09le prononcé
00:44:10de la peine d'inéligibilité
00:44:11pour les atteintes
00:44:12à la promité
00:44:13il n'est absolument pas
00:44:14question de remettre
00:44:15en cause
00:44:16cette dimension
00:44:17de la loi
00:44:17ce texte ne revient
00:44:19en rien sur cette exigence
00:44:20il ne supprime pas la peine
00:44:21il ne diminue pas sa portée
00:44:23il rétablit simplement
00:44:24un équilibre fondamental
00:44:25celui de la présomption
00:44:26d'innocence
00:44:27du double degré
00:44:28de juridiction
00:44:28et du respect
00:44:29du suffrage universel
00:44:30il ne devrait pas
00:44:32y avoir
00:44:33d'exécution provisoire
00:44:34s'il n'y a pas
00:44:35de réparation possible
00:44:36c'est au nom
00:44:38de ce principe
00:44:38que les députés
00:44:39de la loi républicaine
00:44:40voteront en faveur
00:44:42de cette proposition de loi
00:44:43merci monsieur le député
00:44:47la parole est à
00:44:48monsieur Emmanuel Duplessis
00:44:50pour le groupe
00:44:50écologiste et social
00:44:52merci monsieur le président
00:44:58madame la rapporteure
00:45:00collègue
00:45:00je veux tout d'abord
00:45:01remercier le président
00:45:02Ciotti
00:45:03pour avoir mis
00:45:04ce texte
00:45:05à l'ordre du jour
00:45:06et qui nous permet
00:45:07de parler de corruption
00:45:08un sujet important
00:45:09je ne peux que déplorer
00:45:10que l'objectif de ce texte
00:45:12soit d'organiser
00:45:12l'impunité
00:45:13plutôt que de lutter
00:45:15contre la corruption
00:45:16les dernières données
00:45:18du ministère
00:45:18de l'intérieur
00:45:19et de l'agence française
00:45:20anticorruption
00:45:21confirment pourtant
00:45:22la forte hausse
00:45:24des atteintes
00:45:24à la probité
00:45:25et l'effet de corruption
00:45:27y ont doublé
00:45:28depuis 8 ans
00:45:29et leur coût
00:45:30est estimé
00:45:31à 120 milliards
00:45:32d'euros par an
00:45:33si bien que la France
00:45:34a dédringolé
00:45:35à la 25ème place
00:45:37du classement
00:45:38conduit par
00:45:39Transparency Watch
00:45:40la corruption
00:45:41pose évidemment
00:45:42la question
00:45:43de la confiance
00:45:44de nos concitoyens
00:45:45en leurs représentants
00:45:46et dans les institutions
00:45:48qui se demandent
00:45:50à juste titre
00:45:51si les décisions
00:45:52et l'action publique
00:45:53sont bien motivées
00:45:55par l'intérêt général
00:45:56et non
00:45:57par des intérêts
00:45:58privés
00:45:58et personnels
00:45:59en ce sens
00:46:01la faiblesse
00:46:02de la réaction publique
00:46:03face à la capacité
00:46:04de Nestlé
00:46:04avec la complexité
00:46:05de l'Elysée
00:46:06de faire modifier
00:46:07des rapports publics
00:46:08ou encore dans l'affaire
00:46:09du lycée privé Stanislas
00:46:11où les conclusions
00:46:11du rapport
00:46:12des inspecteurs
00:46:13a été modifiées
00:46:13devraient nous alarmer
00:46:15et pousser
00:46:16à l'action
00:46:17mais votre priorité
00:46:18est l'impunité
00:46:19pourtant
00:46:20en matière de corruption
00:46:21la France a en effet
00:46:22un beau palmarès
00:46:23un ancien président
00:46:25multicondamné
00:46:26deux premiers ministres
00:46:28condamnés
00:46:28des dizaines de ministres
00:46:30et d'élits locaux
00:46:31condamnés
00:46:32pour atteinte
00:46:32à la probité
00:46:33une large partie
00:46:34d'ailleurs
00:46:35issue
00:46:35du parti
00:46:36qui se revendique
00:46:38représentait
00:46:39à lui tout seul
00:46:40les gens honnêtes
00:46:41quelle hypocrisie
00:46:42et l'extrême droite
00:46:47qui a battu
00:46:49une large partie
00:46:49de son identité politique
00:46:51sur l'antisystème
00:46:52et le tous pourris
00:46:53réussit la prouesse
00:46:55d'être quasiment
00:46:56en tête
00:46:57du podium
00:46:58de la corruption
00:46:59sans même avoir
00:47:00accédé au pouvoir
00:47:01depuis la collaboration
00:47:02le summum de l'hypocrisie
00:47:06Louis Alliot
00:47:07condamné à 18 mois de prison
00:47:098000 euros d'amende
00:47:103 ans d'inéligibilité
00:47:11pour détournement
00:47:12de fonds publics
00:47:13encore hier
00:47:14sa mairie était de nouveau
00:47:15perquisitionnée
00:47:16pour des marchés publics
00:47:18irréguliers
00:47:18Bruno Golnich
00:47:20ancien député
00:47:20du RN
00:47:21condamné à 3 ans
00:47:22de prison
00:47:2350 000 euros d'amende
00:47:245 ans d'inéligibilité
00:47:25pour détournement
00:47:26de fonds publics
00:47:27pardon monsieur Sotti
00:47:29c'est votre niche
00:47:29j'aurais dû commencer
00:47:31par vous
00:47:31mais avec vous
00:47:32on s'y perd un peu
00:47:33dans les affaires
00:47:34le sujet est si sensible
00:47:36qu'il provoque
00:47:37des débats électriques
00:47:38dans l'hémicycle
00:47:39une vive passe d'armes
00:47:40a eu lieu
00:47:41en pleine discussion générale
00:47:42entre l'écologiste
00:47:44Emmanuel Duplessis
00:47:45et Eric Ciotti
00:47:46échange au vitriol
00:47:48et tension
00:47:48dans l'hémicycle
00:47:49Bruno Golnich
00:47:51ancien député
00:47:52du RN
00:47:52condamné à 3 ans
00:47:54de prison
00:47:5450 000 euros d'amende
00:47:555 ans d'inéligibilité
00:47:57pour détournement
00:47:57de fonds publics
00:47:58pardon monsieur Sotti
00:48:00c'est votre niche
00:48:01j'aurais dû commencer
00:48:02par vous
00:48:03mais avec vous
00:48:03on s'y perd un peu
00:48:04dans les affaires
00:48:05tantôt vous magouillez
00:48:07dans les Alpes-Maritimes
00:48:08pour faire payer
00:48:09vos frais
00:48:10et le salaire
00:48:10de vos collaborateurs
00:48:11par votre département
00:48:13puis vous êtes visé
00:48:14par une enquête
00:48:15pour détournement
00:48:16de fonds publics
00:48:17parce que vous grattez
00:48:17des places de parking
00:48:18gratuites
00:48:19dans le port de Nice
00:48:20c'est vrai qu'avec seulement
00:48:2110 000 euros net
00:48:22d'indemnités par mois
00:48:23en tant que questeur
00:48:24de l'Assemblée
00:48:25on est sans doute
00:48:26à l'euro près
00:48:27et enfin
00:48:28puisque vous n'avez pas
00:48:29encore coûté assez cher
00:48:30à la société
00:48:31vous vous permettez
00:48:32de faire hospitaliser
00:48:33votre mère
00:48:34pendant 18 ans
00:48:35dans un service de soins
00:48:36réservé à des séjours
00:48:37de courte durée
00:48:39coût estimé
00:48:41pour la sécurité sociale
00:48:42500 000 euros
00:48:43mais c'est pas grave
00:48:45c'est Nicolas qui paye
00:48:46je voudrais faire
00:48:47monsieur le président
00:48:48un rappel au règlement
00:48:49pour un fait personnel
00:48:51ça va c'est bon
00:48:54allez-y monsieur le président
00:48:55allez-y
00:48:56il y a des choses
00:48:57que l'on peut pas
00:48:58admettre
00:48:59et tolérer
00:49:00oui oui
00:49:04s'il vous plaît
00:49:06s'il vous plaît
00:49:06mon cher collègue
00:49:08je crois qu'on a atteint
00:49:11le summum
00:49:12de l'indignité
00:49:13je voudrais vous dire
00:49:16vous pouvez m'attaquer
00:49:18vous pouvez m'attaquer
00:49:21c'est la règle
00:49:22et je peux l'accepter
00:49:24je veux simplement vous dire
00:49:27que je n'ai jamais été mis en cause
00:49:29une fois dans ma vie
00:49:31par la justice
00:49:32jamais
00:49:33jamais
00:49:38mais ce que je ne peux pas accepter
00:49:41c'est que vous ayez mis en cause
00:49:44la situation de ma mère
00:49:45ma mère
00:49:47ma mère est tétraplégique
00:49:50elle a fait un AVC
00:49:53elle a subi un AVC
00:49:56il y a aujourd'hui
00:49:5924 ans
00:50:00elle est sur un lit de souffrance
00:50:04elle est nourrie artificiellement
00:50:07elle est sous un respirateur
00:50:09vous m'obligez
00:50:11à évoquer
00:50:12cette situation personnelle
00:50:14et vous venez
00:50:15aujourd'hui
00:50:16vous venez aujourd'hui
00:50:18de remettre en cause
00:50:20sa capacité à être hospitalisé
00:50:22qu'est-ce qu'il faut faire
00:50:24l'éliminer
00:50:25c'est ce que vous demandez
00:50:26c'est ce que vous demandez
00:50:28qu'elle soit éliminée
00:50:30qu'elle soit éliminée
00:50:31c'est honteux
00:50:34ce que vous faites
00:50:35c'est honteux
00:50:36c'est indigne
00:50:38vous n'êtes pas
00:50:40vous êtes animé par la haine
00:50:44vous êtes dépourvu
00:50:46de toute humanité
00:50:48vous êtes dépourvu
00:50:50de toute humanité
00:50:51merci
00:50:51les débats seront
00:50:55je n'en doute pas
00:50:56animés
00:50:57et politiquement
00:50:58fondés
00:50:59ça fait partie du jeu
00:51:01et je m'y attendais
00:51:02et je vais avoir le bonheur
00:51:03et le plaisir
00:51:04de passer toute la journée
00:51:05y compris une bonne partie
00:51:06de la soirée avec vous
00:51:07je suis en forme
00:51:10ne vous inquiétez pas
00:51:11j'aimerais
00:51:12pour autant
00:51:13qu'on évite
00:51:15les invectifs personnels
00:51:16les mentions
00:51:17de faits personnels
00:51:18sur tous les bancs
00:51:19de manière à ce que ce débat
00:51:22se tienne au niveau
00:51:23où il doit être
00:51:24c'est à dire
00:51:25en hauteur
00:51:26plutôt qu'en un débat crête
00:51:28voilà
00:51:28monsieur Duplessis
00:51:29me demande un rappel au règlement
00:51:30je vais lui passer la parole
00:51:31et je voudrais qu'ensuite
00:51:32on passe à l'examen
00:51:34sur le fond
00:51:34des textes
00:51:35monsieur Duplessis
00:51:37un rappel au règlement
00:51:38sur la base de quel article
00:51:39en cause personnelle
00:51:41on vient quand même
00:51:42de me décrire comme quelqu'un
00:51:43sans aucune humanité
00:51:44je crois que là
00:51:44l'attaque est assez grave
00:51:46monsieur Sotty
00:51:47nous sommes habitués
00:51:48à votre indignation
00:51:49à géométrie variable
00:51:51je souhaite un bon rétablissement
00:51:53à votre maire
00:51:53c'est évidemment pas
00:51:54sa situation médicale
00:51:56qui était pointée
00:51:56mais le fait qu'elle accède
00:51:57à des services
00:51:58qui ne sont pas
00:52:00ceux prévus
00:52:01dans son cas
00:52:02et qui posent la question
00:52:03de votre intervention
00:52:04merci monsieur le député
00:52:05monsieur le député
00:52:07monsieur le député
00:52:10que vous répondiez
00:52:11aux qualifications
00:52:12du président Sotty
00:52:13à votre égard
00:52:14c'est votre droit
00:52:15que vous remettiez
00:52:16une pièce dans la machine
00:52:17je pense que c'est
00:52:18assez déplacé
00:52:19on va continuer
00:52:20cette description générale
00:52:22et s'il vous plaît
00:52:23s'il vous plaît
00:52:25vous savez évidemment
00:52:28que toute suspension
00:52:29de séance
00:52:29sera prise
00:52:30sur le temps
00:52:31de cette niche
00:52:31qui s'arrêtera à minuit pile
00:52:32donc j'aimerais
00:52:34qu'on puisse reprendre
00:52:35les débats
00:52:38dans le calme
00:52:39arrêtez s'il vous plaît
00:52:40arrêtez
00:52:41non non non
00:52:42on arrête
00:52:42on arrête s'il vous plaît
00:52:43s'il vous plaît
00:52:44s'il vous plaît
00:52:46s'il vous plaît
00:52:46arrêtez
00:52:48je suis
00:52:52s'il vous plaît
00:52:53je suspends la séance
00:52:55pour 5 minutes
00:52:56et chacun
00:52:57va reprendre
00:52:58ses esprits
00:52:59la journée va être longue
00:53:00merci de retrouver
00:53:02votre calme
00:53:03monsieur Chenu
00:53:04pour un rappel
00:53:05au règlement
00:53:05sur la base
00:53:06de quel article
00:53:06s'il vous plaît
00:53:07merci monsieur le président
00:53:08sur la base
00:53:08du 73
00:53:09pour des mises
00:53:12en cause
00:53:12personnelles
00:53:13notre assemblée
00:53:14vient d'entendre
00:53:14l'un de nos collègues
00:53:16d'extrême gauche
00:53:17mettre en cause
00:53:18personnellement
00:53:19non seulement
00:53:20le président Ciotti
00:53:21mais l'avis privé
00:53:23de celui-ci
00:53:23par des propos
00:53:24particulièrement
00:53:25outrageants
00:53:26ce collègue
00:53:27a peut-être cru
00:53:27faire le malin
00:53:28mais il a dégradé
00:53:29profondément sa fonction
00:53:31et notre institution
00:53:32par les propos
00:53:33qu'il a tenus
00:53:34tout n'est pas permis
00:53:36nous nous considérons
00:53:37nous considérons
00:53:38que mettre en cause
00:53:39la vie privée
00:53:40la santé
00:53:41de nos collègues
00:53:42ou de membres
00:53:43de la famille
00:53:44de nos collègues
00:53:44n'est pas acceptable
00:53:45nous ne le faisons pas
00:53:46sur les addictions
00:53:47de certains
00:53:48que ce soit
00:53:49à l'alcool
00:53:49ou à la drogue
00:53:50nous considérons
00:53:50qu'il est inadmissible
00:53:52de le faire
00:53:53concernant
00:53:54la famille
00:53:54du président Ciotti
00:53:55nous apprécierions
00:53:57et nous demandons
00:53:58officiellement
00:53:59que ce député
00:54:00d'extrême gauche
00:54:01présente des excuses
00:54:02au président Ciotti
00:54:03mais également
00:54:04à l'ensemble
00:54:04de la représentation nationale
00:54:06j'aimerais qu'on reprenne
00:54:12les débats
00:54:13importants
00:54:14dans le calme
00:54:15s'il vous plaît
00:54:15sauf si monsieur Corbière
00:54:17a quelque chose à dire
00:54:18j'imagine
00:54:18c'est un rappel
00:54:19au règlement
00:54:20sur la base
00:54:21de l'article
00:54:22que je commence
00:54:23à connaître par coeur
00:54:24allez-y
00:54:25merci beaucoup
00:54:26non mais
00:54:26le style
00:54:28c'est l'homme
00:54:29franchement
00:54:30on peut juger
00:54:31le caractère vif
00:54:33des propos
00:54:33de mon collègue
00:54:34mais la manière
00:54:35dont vous en faites
00:54:35détonne
00:54:36vous qui passez
00:54:37vous qui passez
00:54:38votre temps
00:54:39à nous injurier
00:54:40à nous traiter
00:54:41d'amis des assassins
00:54:42à nous traiter
00:54:43d'amis des terroristes
00:54:44à nous traiter
00:54:45de tous les noms
00:54:45sans aucun fondement
00:54:47sans aucune preuve
00:54:48en mettant en cause
00:54:49notre honneur
00:54:50en permanence
00:54:51sans que cela
00:54:52vous choque
00:54:53démontre
00:54:54le caractère
00:54:54absolument grotesque
00:54:56enfin monsieur le président
00:54:57nous saisirons
00:54:59le bureau
00:54:59car c'est d'honneur
00:55:00de leçon
00:55:01on traite
00:55:01d'abruti
00:55:02et de demeurer
00:55:03notre collègue
00:55:04les insulteurs
00:55:05c'est vous
00:55:06bien
00:55:07les prises de parole
00:55:11hors micro
00:55:12et au micro
00:55:13ont été prises
00:55:14au compte rendu
00:55:15le bureau se réunit
00:55:16la semaine prochaine
00:55:16on aura l'occasion
00:55:17de revenir
00:55:18sur ces incidents
00:55:20avec la présidente
00:55:22en attendant
00:55:22s'il vous plaît
00:55:23s'il vous plaît
00:55:24s'il vous plaît
00:55:24s'il vous plaît
00:55:25s'il vous plaît
00:55:25j'aimerais
00:55:29au fond
00:55:30pour le respect
00:55:31de l'exercice démocratique
00:55:32qui consiste à que
00:55:33une fois par session
00:55:34les groupes parlementaires
00:55:35puissent bénéficier
00:55:36d'une journée
00:55:38à leur service
00:55:39qu'on puisse écouter
00:55:40dans le calme
00:55:41monsieur le ministre
00:55:42Philippe Vigier
00:55:43qui a la parole
00:55:44pour 5 minutes
00:55:45merci monsieur le président
00:55:47je vais respecter
00:55:49votre demande
00:55:49c'est celle
00:55:51de m'exprimer
00:55:51dans le calme
00:55:52mais pour autant
00:55:53sans rien lâcher
00:55:54sur les convictions
00:55:54monsieur le ministre
00:55:55d'état
00:55:55monsieur le président
00:55:57de la commission
00:55:58des lois
00:55:58madame la rapporteure
00:55:59mes chers collègues
00:56:00la décision des juges
00:56:02ne devrait pas
00:56:02nous interroger
00:56:03en tant que législateurs
00:56:04en tant que législateurs
00:56:05c'est la loi
00:56:05et la loi seule
00:56:06qui le peut
00:56:07duralex
00:56:08cèdelex
00:56:09cette maxime latine
00:56:10rappelle que
00:56:11notre état de droit
00:56:11repose sur un principe simple
00:56:14la loi ne se plie pas
00:56:15à l'émotion
00:56:16ni à quelques opportunités politiques
00:56:19elle impose à tous
00:56:20elle s'impose à tous
00:56:21y compris à ceux
00:56:22qui la rédigent
00:56:23c'est dans le respect
00:56:24partagé de la règle commune
00:56:25que se fonde
00:56:26la légitimité démocratique
00:56:29au fond
00:56:29ce qui est en jeu
00:56:30aujourd'hui dépasse largement
00:56:31madame la rapporteure
00:56:33une disposition juridique
00:56:34du droit pénal
00:56:35il s'agit de savoir
00:56:35si nous sommes capables
00:56:36ici même
00:56:37de faire primer
00:56:38les principes
00:56:39sur les circonstances
00:56:40il s'agit du respect
00:56:41de grands équilibres
00:56:41de notre démocratie
00:56:42vous l'avez dit
00:56:43égalité devant la norme
00:56:44séparation des pouvoirs
00:56:46indépendance de la justice
00:56:47ne peuvent créer
00:56:48devant la pression
00:56:49d'un fait divers
00:56:50fut-il médiatique
00:56:51ou fut-il électoral
00:56:52à votre dépense
00:56:52ce sont des principes
00:56:54et non les intérêts
00:56:54d'un jour
00:56:55fussent-ils réels
00:56:56qui doivent guider
00:56:57le législateur
00:56:58de quoi parle-t-on
00:56:59exactement
00:57:00de l'exécution provisoire
00:57:01qui n'est ni nouvelle
00:57:02ni exceptionnelle
00:57:04elle est prévue
00:57:04dans notre droit
00:57:05en matière civile
00:57:06elle est prévue
00:57:08en matière pénale
00:57:09elle est prévue
00:57:10pour garantir
00:57:11l'effectivité
00:57:12des décisions
00:57:13rendues
00:57:14elle permet d'éviter
00:57:14qu'un appel
00:57:15ou un recours dilatoire
00:57:16ne prime en matière électorale
00:57:18elle est laissée
00:57:19à l'appréciation du juge
00:57:20Olivier Marlech
00:57:21dans le cadre
00:57:21dans le cadre d'un débat
00:57:22contradictoire
00:57:22ce n'est pas un mécanique
00:57:24automatique
00:57:24mais un outil
00:57:25cet outil
00:57:26le législateur
00:57:27l'a mis à la disposition
00:57:28des juges
00:57:29qui décident seuls
00:57:30ou qui décident
00:57:31en collégialité
00:57:32de l'utiliser
00:57:33chacun sait ici
00:57:35que la peine
00:57:35d'unigibilité
00:57:36ni automatique
00:57:37ni arbitraire
00:57:37elle est complémentaire
00:57:39encadrée par la loi
00:57:40et soumise
00:57:41à un strict contrôle
00:57:42de proportionnalité
00:57:43si elle est assortie
00:57:44d'une exécution provisoire
00:57:45c'est parce que le juge
00:57:47estime que l'atteinte portée
00:57:48à la probité publique
00:57:50le justifie
00:57:50ça n'a rien annexé
00:57:52cela est un équilibre
00:57:53entre la gravité des faits
00:57:54et l'exemplarité
00:57:54attendu de la fonction
00:57:56c'est la boussole du juge
00:57:57porter un regard sur les faits
00:57:59faire oeuvre
00:57:59d'individualisation
00:58:01de la peine
00:58:02c'est parce qu'elles ont été pensées
00:58:04ensemble
00:58:04que ces deux dispositions
00:58:05doivent rester liées
00:58:06le dissocier
00:58:07reviendrait à neutraliser
00:58:09l'une par l'autre
00:58:10et à amoindrir
00:58:12l'autorité judiciaire
00:58:13au delà du fondement juridique
00:58:15cette proposition de loi
00:58:16nous interpelle
00:58:16sur notre responsabilité
00:58:18de législateur
00:58:19peut-on sous couvert
00:58:20de corriger
00:58:20une décision judiciaire
00:58:22légiférer dans l'urgence
00:58:23au gré des circonstances
00:58:25ou la pression
00:58:25d'une émotion
00:58:26je peux comprendre
00:58:27une émotion collective
00:58:28ou un agenda électoral
00:58:29je pose donc
00:58:30une seule question
00:58:31de fond à mes yeux
00:58:32le législateur
00:58:33peut-il créer des exceptions
00:58:34au nom d'un statut
00:58:35en l'occurrence
00:58:36celui d'élu
00:58:37le conseil constitutionnel
00:58:39l'a récemment rappelé
00:58:41avec fort
00:58:41il ne peut exister
00:58:42de régime d'exécution
00:58:43différencié
00:58:44selon qu'on soit
00:58:45citoyen ou élu
00:58:46être élu ne protège
00:58:47donc pas
00:58:48mieux
00:58:49être élu
00:58:50engage
00:58:51le mandat électif
00:58:52suppose exemplarité
00:58:53par présomption
00:58:54d'impunité
00:58:55donc il y a des réserves
00:58:57juridiques sur ce texte
00:58:58il était adopté
00:58:59il pourrait y avoir
00:58:59des effets rétroactifs
00:59:00en vertu du principe
00:59:01de l'application immédiate
00:59:02de la loi pénale
00:59:02plus douce
00:59:04il aboutirait à suspendre
00:59:05une peine déjà prononcée
00:59:06mais non définitive
00:59:07je dis bien non définitive
00:59:08nous rejoignons là-dessus
00:59:09ce serait donc une forme
00:59:10d'amnistie déguisée
00:59:11votée pour une seule
00:59:12et même personne
00:59:13une pensée pour
00:59:14madame le pen
00:59:15naturellement
00:59:15le message envoyé
00:59:16aux français
00:59:17serait désastreux
00:59:19quand on voit l'image
00:59:20des élus
00:59:20dans l'opinion publique
00:59:21quelqu'un a parlé
00:59:22tout à l'heure
00:59:22des décisions
00:59:24ils veulent qu'elles soient
00:59:25pleinement exécutoires
00:59:26dès la première instance
00:59:26sauf lorsqu'elles
00:59:28concerneraient un élu
00:59:29alors que 64%
00:59:31de nos concitoyens
00:59:3264%
00:59:33tout le monde
00:59:34fait référence
00:59:34au peuple de France
00:59:35se déclarent opposés
00:59:37à la suppression
00:59:37de cette exécution provisoire
00:59:38alors évidemment
00:59:39on peut invoquer
00:59:40la présomption d'innocence
00:59:41on peut regretter
00:59:42une exécution provisoire
00:59:43ne puisse faire l'objet
00:59:44d'un appel
00:59:44ce n'est pas le cas
00:59:45dans le cadre
00:59:46de madame le pen
00:59:47puisqu'il y a un nouveau procès
00:59:48qui aura lieu
00:59:49à l'été prochain
00:59:50est vrai
00:59:51avant une élection présidentielle
00:59:52cela peut traduire
00:59:53une émotion particulière
00:59:54on le comprend
00:59:55mais c'est dans un seul
00:59:56débat contradictoire
00:59:57que peut intervenir
00:59:59évidemment
01:00:00une décision
01:00:01même imparfaite
01:00:02peut-on allôner
01:00:02une niche parlementaire
01:00:03une niche législative
01:00:05légiférée pour le bénéfice
01:00:06de quelques personnes
01:00:07que dire aux chefs d'entreprise
01:00:09que dire aux professions
01:00:10réglementées
01:00:10qui eux aussi
01:00:11dans les couloirs
01:00:12de nos prétoires
01:00:13ont des exécutions provisoires
01:00:15et j'en connais
01:00:15cela n'est pas fait pour vous
01:00:17mais seulement pour les élus
01:00:19imaginez le message
01:00:20qu'on va renvoyer
01:00:21en France
01:00:22c'est pourquoi
01:00:23le groupe démocrate
01:00:24considère que
01:00:24toute réforme relative
01:00:25à l'exécution
01:00:26des peines de négibilité
01:00:27doit s'inscrire
01:00:28dans une réflexion globale
01:00:29nous ne fermons pas la porte
01:00:30mais pas une réflexion partielle
01:00:32équilibrer
01:00:33dégager les circonstances
01:00:35l'exemplarité démocratique
01:00:36et nous y sommes tenus
01:00:37chers collègues
01:00:38ne peut être
01:00:39à géométrie variable
01:00:40nous croyons
01:00:41à l'universalité du droit
01:00:42nous refusons
01:00:44les régimes d'exception
01:00:44nous respectons
01:00:46l'autorité judiciaire
01:00:47et l'état de droit
01:00:47nous voterons donc
01:00:48naturellement
01:00:49contre ce projet de loi
01:00:50Merci monsieur le député
01:00:52la parole est à madame
01:00:55Agnès Firman-Le Baudot
01:00:56pour 5 minutes
01:00:57Merci monsieur le président
01:01:01monsieur le ministre
01:01:02madame la rapporteure
01:01:03monsieur le président
01:01:04de la commission des lois
01:01:04chers collègues
01:01:05la présente proposition de loi
01:01:07vise à interdire
01:01:08aux juges
01:01:08la possibilité d'assortir
01:01:10la peine d'interdiction
01:01:11du droit de vote
01:01:11et d'inigibilité
01:01:12d'une exécution provisoire
01:01:13ce dispositif
01:01:15appelle
01:01:16deux observations
01:01:17au moins
01:01:18premièrement
01:01:19le champ de la peine
01:01:20d'interdiction
01:01:21des droits civiques
01:01:22civils
01:01:22et de famille
01:01:23prévu à l'article
01:01:24131 26
01:01:25du code pénal
01:01:26est plus large
01:01:27que les seules peines
01:01:28d'interdiction
01:01:29du droit de vote
01:01:29et d'inigibilité
01:01:30que vise
01:01:31la proposition de loi
01:01:32ainsi
01:01:33avec un tel texte
01:01:34les autres peines
01:01:35d'interdiction
01:01:36prévues à l'article
01:01:36131 26
01:01:37du code pénal
01:01:38à savoir
01:01:39le droit d'exercer
01:01:40une fonction juridictionnelle
01:01:41ou le droit d'être tuteur
01:01:43ou curateur
01:01:43ne serait pas exclu
01:01:45de l'exécution provisoire
01:01:47l'on peut être en désaccord
01:01:49avec l'exécution provisoire
01:01:50qui permet au juge
01:01:51d'exécuter une peine
01:01:52sans possibilité
01:01:53de faire appel
01:01:53de cette peine
01:01:54mais dans ce cas
01:01:55ne faudrait-il pas
01:01:56la remettre en question
01:01:58dans son intégralité
01:01:59il est indéniable
01:02:01que l'exécution provisoire
01:02:02d'une peine d'éligibilité
01:02:03qui peut conduire
01:02:04le juge
01:02:05à démettre
01:02:05un élu de son mandat
01:02:06en cours de mandat
01:02:07sans possibilité d'appel
01:02:09a des conséquences
01:02:10démocratiques notoires
01:02:11mais dans ce cas
01:02:13il convient
01:02:13de faire preuve
01:02:14de transparence
01:02:15en affichant
01:02:16un peu plus clairement
01:02:16le but de cette proposition
01:02:17de loi
01:02:18revenir sur une décision
01:02:19de justice
01:02:20rendue
01:02:21ou future
01:02:22Deuxièmement
01:02:23expression de la raison
01:02:25la loi
01:02:25comme elle est
01:02:26générale et impersonnelle
01:02:27or
01:02:28il est indéniable
01:02:29que la présente proposition
01:02:30de loi
01:02:30vise une affaire judiciaire
01:02:32en cours
01:02:32il est indéniable
01:02:34également
01:02:34que l'adoption
01:02:35d'un tel texte
01:02:36aurait un impact significatif
01:02:37sur cette affaire judiciaire
01:02:39en cours
01:02:39au regard du principe
01:02:40d'application immédiate
01:02:42des lois pénales
01:02:42plus douces
01:02:43le groupe
01:02:44pour raison et indépendant
01:02:45tient donc à interroger
01:02:46la représentation nationale
01:02:47au sujet de la conformité
01:02:48de la présente proposition
01:02:49de loi
01:02:49au principe
01:02:50selon lequel
01:02:51la loi
01:02:52est l'expression
01:02:52de la volonté générale
01:02:53ce principe
01:02:55inscrit à l'article 6
01:02:56de la déclaration
01:02:57des droits de l'homme
01:02:58et du citoyen
01:02:58est fondamental
01:02:59il est la garantie
01:03:01de la souveraineté
01:03:01du peuple
01:03:02et représente
01:03:03un rempart majeur
01:03:04contre les petites affaires
01:03:05avec ce texte
01:03:07chers collègues
01:03:07du groupe UDR
01:03:08vous risquez
01:03:09de le battre en brèche
01:03:10ce texte
01:03:11est également
01:03:11une atteinte
01:03:12à l'image
01:03:12de l'ensemble
01:03:12des parlementaires
01:03:13et la confiance
01:03:13que nous portons
01:03:14que nous portent
01:03:15nos concitoyens
01:03:16Madame la rapporteure
01:03:17si l'on peut entendre
01:03:19et comprendre
01:03:20certains de vos propos
01:03:21le timing de cette proposition
01:03:23de loi
01:03:23répond
01:03:24contrairement à ce que vous avez dit
01:03:25à une urgence médiatique
01:03:27à une urgence politique
01:03:29ça n'est pas
01:03:30une bonne façon
01:03:30de faire la loi
01:03:31comme l'a dit
01:03:32Monsieur le Ministre
01:03:33le groupe Horizon et Indépendant
01:03:35se demande donc
01:03:36si ce texte
01:03:36ne serait pas plutôt
01:03:37une loi d'amnistie
01:03:38voire une loi d'auto-amnistie
01:03:40notre groupe
01:03:41votera bien évidemment
01:03:42contre cette proposition
01:03:43de loi
01:03:44Merci Madame la ministre
01:03:46La parole est à Madame Constance
01:03:49de Pellichy
01:03:50pour 5 minutes
01:03:51Monsieur le Président
01:04:02Monsieur le Ministre
01:04:04Madame la rapporteure
01:04:05mes chers collègues
01:04:06Quand allons-nous tirer
01:04:08les leçons
01:04:09et effectivement
01:04:09mettre en place
01:04:10l'inéligibilité à vie
01:04:11pour tous ceux
01:04:12qui ont été condamnés
01:04:13pour des faits commis
01:04:14grâce
01:04:15ou à l'occasion
01:04:16de leur mandat
01:04:16Cette phrase
01:04:18désormais célèbre
01:04:19et plusieurs fois citée
01:04:20ce matin
01:04:20a donc été prononcée
01:04:21par Marine Le Pen
01:04:22le 5 avril 2013
01:04:24On aimerait pouvoir rire
01:04:26ou sourire
01:04:27de cette situation grotesque
01:04:29de l'arroseur arrosé
01:04:30Mais le risque
01:04:32de voir les principes
01:04:33les plus élémentaires
01:04:34de notre état de droit
01:04:35être remis profondément
01:04:36en question est réel
01:04:37Le titre de votre texte
01:04:39ne trompe personne
01:04:40Il ne vise en rien
01:04:41à protéger
01:04:42un droit fondamental
01:04:43C'est une loi de circonstance
01:04:45qui vise uniquement
01:04:46à supprimer
01:04:47l'exécution provisoire
01:04:48de la peine d'inéligibilité
01:04:50prononcée contre Madame Le Pen
01:04:52condamnée pour détournement
01:04:53de fonds publics
01:04:55Mes chers collègues
01:04:56Légiférer pour un cas particulier
01:04:58Légiférer pour protéger
01:05:00un élu ou un candidat
01:05:01Ce n'est pas défendre
01:05:02la démocratie
01:05:03C'est altérer un peu plus
01:05:05la confiance des citoyens
01:05:06dans leurs représentants
01:05:07et leurs institutions
01:05:08Cette proposition de loi
01:05:11est de fait
01:05:13une loi d'exception
01:05:14pour des élus
01:05:15qui veulent s'exempter
01:05:16des règles
01:05:16qu'ils imposent aux autres
01:05:17Quelle surprise
01:05:19de l'avoir inscrite
01:05:20à l'ordre du jour
01:05:20du groupe UDR
01:05:21N'est-ce pas monsieur Ciotti
01:05:23qui se dit toujours favorable
01:05:24à la plus grande fermeté
01:05:25contre tous les délinquants
01:05:26J'imagine que cette fermeté
01:05:29s'arrête
01:05:29au moment où les condamnés
01:05:30sont ses amis
01:05:31Nos concitoyens
01:05:33eux
01:05:34sont d'un tout autre avis
01:05:3661% des français
01:05:39jugent normal
01:05:39l'inéligibilité
01:05:41de Marine Le Pen
01:05:41après sa condamnation
01:05:4364%
01:05:45estiment que le Parlement
01:05:46ne devrait pas supprimer
01:05:47l'exécution provisoire
01:05:48Ce texte
01:05:49n'est donc pas seulement
01:05:50inopportun
01:05:51il est aussi impopulaire
01:05:53Bien entendu
01:05:54le groupe UDR
01:05:55est attaché
01:05:56au droit de la défense
01:05:57au droit
01:05:58à un recours effectif
01:05:59et au principe
01:06:01d'éligibilité
01:06:02Mais le droit
01:06:03d'être élu
01:06:04n'est pas absolu
01:06:05Le groupe UDR
01:06:07prétend que la loi actuelle
01:06:08serait inconstitutionnelle
01:06:10C'est faux
01:06:11En 2017
01:06:13le Conseil
01:06:14a validé
01:06:14la peine complémentaire
01:06:15obligatoire
01:06:16d'inéligibilité
01:06:17En 2025
01:06:19il a validé
01:06:19le principe
01:06:20de l'exécution provisoire
01:06:21Il n'a formulé
01:06:22qu'une réserve
01:06:24Le juge doit apprécier
01:06:25si la mesure
01:06:26porte une atteinte
01:06:27disproportionnée
01:06:28à la liberté
01:06:29de l'électeur
01:06:29Or
01:06:30les faits
01:06:31pour lesquels
01:06:31Madame Le Pen
01:06:32et ses collègues
01:06:33ont été condamnés
01:06:34sont d'une particulière gravité
01:06:35Il est question
01:06:37de détournement
01:06:37de fonds publics
01:06:38du Parlement européen
01:06:39pour un préjudice total
01:06:40de 4,1 millions d'euros
01:06:42De l'argent public
01:06:44volé aux contribuables
01:06:46Bref
01:06:46l'opération de blanchiment
01:06:48du Front National
01:06:49n'a pas fonctionné
01:06:50Avec 24 condamnés
01:06:51le RN est bel et bien
01:06:53un parti de délinquants
01:06:54Aujourd'hui
01:06:56Madame Le Pen
01:06:58a fait appel
01:06:59Ce sera donc
01:07:01à la Cour d'appel
01:07:01de dire le droit
01:07:02Laissons la justice
01:07:04faire son travail
01:07:05Je sais qu'il est compliqué
01:07:06pour le Rassemblement National
01:07:08de respecter
01:07:09les principes fondamentaux
01:07:10de notre démocratie
01:07:12Mais pour une fois
01:07:13respectons la séparation
01:07:15des pouvoirs et la justice
01:07:17Et puisqu'en 2013
01:07:19Marine Le Pen
01:07:21réclamait haut et fort
01:07:23l'inéligibilité
01:07:24à vie
01:07:25pour tous les politiques
01:07:27condamnés
01:07:27Où est votre amendement
01:07:29en ce sens
01:07:30J'ai beau chercher
01:07:31je ne le vois pas
01:07:32Où est la fermeté
01:07:34que vous revendiquez
01:07:35d'ordinaire
01:07:36Où est l'éthique
01:07:37que vous réclamiez
01:07:38encore hier
01:07:38Où est la morale
01:07:39qui vous servait
01:07:40de bannière
01:07:41Enfin
01:07:42mes chers collègues
01:07:43Au-delà de cette affaire
01:07:45Notre groupe
01:07:47tient à souligner
01:07:47les conséquences
01:07:48de la solution
01:07:49proposée par le groupe
01:07:50UDR
01:07:51En interdisant
01:07:52l'exécution provisoire
01:07:54pour l'inéligibilité
01:07:55indépendamment du crime
01:07:57auquel l'individu
01:07:59est condamné
01:08:00Le groupe UDR
01:08:01accepte qu'une personne
01:08:02condamnée pour terrorisme
01:08:03pour homicide
01:08:05pour viol
01:08:05puisse se présenter
01:08:07à des élections
01:08:07en attendant l'appel
01:08:08On est là encore
01:08:10loin de la république
01:08:11exemplaire
01:08:12prenée par monsieur Ciotti
01:08:13et madame Le Pen
01:08:14Le groupe Liot
01:08:16pour sa part
01:08:17croit au principe
01:08:18d'individualisation
01:08:19des peines
01:08:20et à la capacité
01:08:21de l'autorité judiciaire
01:08:22à trancher
01:08:23chaque situation
01:08:24en toute indépendance
01:08:26et en toute impartialité
01:08:28Cette proposition de loi
01:08:30en affaiblissant
01:08:31notre système judiciaire
01:08:32en créant une impunité
01:08:34de fait
01:08:34pour les élus condamnés
01:08:36tourne le dos
01:08:37à cette exigence
01:08:38de justice
01:08:39et à toutes les valeurs
01:08:40républicaines
01:08:41et démocratiques
01:08:42de notre pays
01:08:43Notre groupe
01:08:44votera donc
01:08:45fermement contre
01:08:46Merci madame la députée
01:08:49La parole est à madame
01:08:52Gabrielle Catana
01:08:53pour 5 minutes
01:08:55Monsieur le Président
01:09:04Monsieur le Ministre
01:09:05chers collègues
01:09:07L'extrême droite
01:09:08de madame Le Pen
01:09:09est l'ennemi de la justice
01:09:10Ennemie de notre institution judiciaire
01:09:13qu'elle accuse de tous les maux
01:09:14et dont elle menace
01:09:16les agents
01:09:16des soi-disant juges rouges
01:09:18dont elle promet aussi
01:09:19de dissoudre les syndicats
01:09:21Ennemie de la justice internationale
01:09:23lorsqu'elle défend
01:09:24Vladimir Poutine
01:09:25Bachar el-Assad
01:09:26Lorsque félicite
01:09:27de la guerre préventive
01:09:29menée par son allié
01:09:29Netanyahou en Iran
01:09:31qu'elle remercie
01:09:32de faire le sale boulot
01:09:33Ennemie de la justice internationale
01:09:35et ennemie des génocidaires
01:09:36Lorsque madame Le Pen
01:09:38face au crime de Gaza
01:09:39ne trouve rien de mieux
01:09:40à dire
01:09:41que sanctionner Israël
01:09:42serait injuste
01:09:43Qu'elle partage
01:09:44l'objectif de
01:09:44Monsieur Netanyahou
01:09:45et que selon elle
01:09:46il fait ce qu'il peut
01:09:48Ennemie de la justice internationale
01:09:50Lorsque madame Le Pen
01:09:51répète
01:09:52campagne après campagne
01:09:53que la France quitterait
01:09:54la Cour européenne
01:09:55des droits de l'homme
01:09:56sitôt qu'elle serait élue
01:09:57présidente
01:09:58court qu'elle s'est pourtant
01:09:59empressée
01:10:00d'annoncer saisir
01:10:02sitôt condamnée
01:10:03Car
01:10:04comme son père
01:10:06ami des génocidaires
01:10:07et
01:10:08dont la spécialité
01:10:10était d'onir
01:10:11les institutions
01:10:11madame Le Pen
01:10:13et son équipe
01:10:13volent de l'argent public
01:10:15Ce sont des délinquants
01:10:17les mêmes
01:10:19qui nous répètent
01:10:20depuis des années
01:10:21que la justice
01:10:22serait trop laxiste
01:10:23viennent maintenant
01:10:24pleurnicher
01:10:25en criant
01:10:26que leur condamnation
01:10:27est une tâche indélébile
01:10:28dans l'histoire
01:10:29de notre démocratie
01:10:30Les mêmes
01:10:31qui nous disent
01:10:32que la justice
01:10:32est trop laxiste
01:10:33lorsque pendant
01:10:34les révoltes urbaines
01:10:35elle condamne un homme
01:10:36à dix mois
01:10:37de prison ferme
01:10:38pour vol par effraction
01:10:39en réunion
01:10:40parce qu'il est sorti
01:10:41d'un magasin monoprix
01:10:42avec une canette
01:10:43de Red Bull
01:10:43à la main
01:10:44viennent nous dire
01:10:45qu'elle serait trop sévère
01:10:46pour madame Le Pen
01:10:47qu'elle serait trop sévère
01:10:49pour une femme
01:10:50qui a profité
01:10:50de son mandat
01:10:51pour organiser
01:10:52pendant 12 ans
01:10:53un système d'emploi fictif
01:10:54au Parlement européen
01:10:56pillé de 4,6 millions d'euros
01:10:59afin de renflouer
01:11:00les caisses
01:11:01de votre parti
01:11:01rappelons-le
01:11:03les magistrats
01:11:04n'ont fait
01:11:05qu'appliquer
01:11:05la loi en vigueur
01:11:06appliquée dans une situation
01:11:08où madame Le Pen
01:11:09et ses complices
01:11:10n'ont jamais avoué
01:11:11leur délit
01:11:12n'ont jamais montré
01:11:13le moindre regret
01:11:14ont continué à mentir
01:11:16et sont pour beaucoup
01:11:17des récidivistes
01:11:18des délinquants
01:11:19qui peuvent aujourd'hui
01:11:21compter sur monsieur Ciotti
01:11:22qui freiné
01:11:23dans ses ambitions
01:11:24ministérielles
01:11:25par l'inéligibilité
01:11:26de madame Le Pen
01:11:26nous propose
01:11:27de modifier la loi
01:11:28pour que sa championne
01:11:30bénéficie d'une loi d'exception
01:11:31lors de son jugement
01:11:32en appel
01:11:33l'année prochaine
01:11:33une loi de privilège
01:11:35où l'inéligibilité
01:11:37avec exécution provisoire
01:11:38et l'exécution provisoire
01:11:39en général
01:11:40continuerait à être
01:11:41le lot quotidien
01:11:42des justiciables ordinaires
01:11:43mais ne s'appliquerait plus
01:11:44aux élus délinquants
01:11:45comme si nous allions ici
01:11:47cautionner une loi
01:11:48Marine Le Pen
01:11:49cautionner que les élus
01:11:50soient des citoyens
01:11:51au-dessus des autres
01:11:52cautionner une justice
01:11:53à deux vitesses
01:11:54madame Le Pen
01:11:55et monsieur Ciotti
01:11:56savent-ils que nos tribunaux
01:11:57recourent chaque jour
01:11:58massivement
01:11:59à l'exécution provisoire
01:12:00pour les confiscations judiciaires
01:12:02pour les suspensions
01:12:03de permis de conduire
01:12:04pour 87%
01:12:06des personnes jugées
01:12:06en comparution immédiate
01:12:08directement incarcérées
01:12:09à la sortie
01:12:09de leur audience
01:12:10ou encore
01:12:11pour des interdictions
01:12:12professionnelles
01:12:13qui privent les condamnés
01:12:14de la possibilité
01:12:14de continuer leur métier
01:12:16même lorsqu'ils font appel
01:12:18et surtout
01:12:19pour les violents conjugaux
01:12:20condamnés à des peines
01:12:21d'interdiction de contact
01:12:22et de paraître
01:12:23au domicile de leur victime
01:12:24qui s'opposerait ici
01:12:26à l'exécution provisoire
01:12:27pour un conjoint
01:12:27ou un père violent
01:12:28pour un policier condamné
01:12:30pour racisme
01:12:30pour un professionnel
01:12:32de santé agresseur sexuel
01:12:33pour des employés
01:12:35et agents publics
01:12:36corrompus
01:12:36personne je l'espère
01:12:37à part visiblement
01:12:38le Rassemblement National
01:12:39il aurait été plus juste
01:12:41et plus subtil
01:12:42de proposer la création
01:12:44d'un recours en urgence
01:12:45contre l'exécution provisoire
01:12:46pour les justiciables
01:12:47en cas d'appel
01:12:47pour que tous les justiciables
01:12:49soient égaux devant la loi
01:12:50pour que le droit fondamental
01:12:52à un recours effectif
01:12:53soit respecté
01:12:54pour tout le monde
01:12:55mais être juste
01:12:57et subtil
01:12:57ne fera jamais partie
01:12:58du référentiel
01:12:59de l'extrême droite
01:13:00qui préférera toujours
01:13:01partialité, arbitraire
01:13:02et grossièreté
01:13:04en parlant de grossièreté
01:13:06je voudrais citer
01:13:07Madame Le Pen
01:13:08qui n'est même pas là aujourd'hui
01:13:09alors qu'on parle d'elle
01:13:09pendant une heure et demie
01:13:11c'est quand même dommage
01:13:12elle ne vous remercie même pas
01:13:13Monsieur Ciotti
01:13:13je voudrais donc reprendre
01:13:15les mots de Madame Le Pen
01:13:17les Français en ont marre
01:13:19d'entendre parler des affaires
01:13:21ils en ont marre des affaires
01:13:22ils en ont marre
01:13:23de voir des élus
01:13:24je suis navré de vous le dire
01:13:25qui détournent de l'argent
01:13:27c'est scandaleux
01:13:28parce que je vais vous le dire
01:13:29avec tout cet argent
01:13:30ce qu'on aurait fait
01:13:31en termes de restos du coeur
01:13:33en termes d'opérations
01:13:35pièces jaunes
01:13:35voilà ce que déclarait
01:13:37Madame Le Pen
01:13:38en 2004
01:13:38collègues du Rassemblement National
01:13:41c'est combien de pièces jaunes
01:13:42et de repas au resto du coeur
01:13:434,7 millions d'euros
01:13:45c'est tout l'argent
01:13:47du contribuable
01:13:48que vous avez détourné
01:13:49je vous laisse compter
01:13:50merci Madame la députée
01:13:56et pour terminer
01:14:01en beauté
01:14:01cette discussion générale
01:14:03la parole est à Monsieur Sacha Houllier
01:14:05pour 5 minutes
01:14:06Applaudissements
01:14:08Monsieur le Président
01:14:18Monsieur le Garde des Sceaux
01:14:20Madame la rapporteure
01:14:23Monsieur le Président
01:14:23de la Commission des lois
01:14:24Mesdames, Messieurs,
01:14:26chers collègues
01:14:27nous assistons ce matin
01:14:30au grand retour
01:14:31des lois d'amnistie
01:14:32personne n'est dupe
01:14:34le texte déposé
01:14:34par le groupe UDR
01:14:35n'a pas d'autre ambition
01:14:36que de servir
01:14:37celle présidentielle
01:14:38de Madame Le Pen
01:14:39celle de la gracie
01:14:41de la sanction pénale
01:14:424 ans de prison
01:14:43dont 2 fermes
01:14:45100 000 euros d'amende
01:14:46et une peine
01:14:47de 5 ans d'inéligibilité
01:14:48assortie de l'exécution prévisoire
01:14:50que le tribunal correctionnel
01:14:51de Paris
01:14:51a prononcé le 31 mars dernier
01:14:53à son encontre
01:14:54qui déclarait pourtant
01:14:56en 2013
01:14:57dans une grande tirade
01:14:58enflammée
01:14:59quand allons-nous tirer
01:15:00les leçons
01:15:01et effectivement mettre en place
01:15:02l'inéligibilité à vie
01:15:04pour tous ceux
01:15:06qui ont été condamnés
01:15:07pour des faits commis
01:15:07grâce
01:15:08ou à l'occasion
01:15:09de leur mandat
01:15:10la désormais
01:15:11coupable
01:15:12Marine Le Pen
01:15:14chacun appréciera au passage
01:15:16l'inconstitutionnaliser
01:15:17d'une peine à vie
01:15:18fut-elle complémentaire
01:15:19qui répétait bravement
01:15:22jusqu'au mois de
01:15:23novembre dernier
01:15:24ne passe d'avoir
01:15:25de condamnation
01:15:26à son casier judiciaire
01:15:27et pour moi
01:15:28la règle numéro 1
01:15:30lorsqu'on souhaite
01:15:31être parlementaire
01:15:32de la République
01:15:33sont jusqu'ici fidèles
01:15:35le lieutenant
01:15:36pardon
01:15:36Jordan Bardella
01:15:38je ne peux donc pas
01:15:40en prendre
01:15:40cette intervention
01:15:41manquer d'observer
01:15:42le double discours
01:15:43de l'extrême droite
01:15:44la sévérité
01:15:45et l'exemplarité
01:15:46des peines
01:15:46ne vaut que
01:15:47jusqu'à ce qu'elles vous concernent
01:15:49ou jusqu'à ce qu'elles concernent
01:15:50vos soeurs personnels
01:15:51à vous entendre
01:15:53à les entendre
01:15:53la justice est trop laxiste
01:15:55mais lorsqu'elle les concerne
01:15:57alors elle serait impitoyable
01:15:59ou cruelle
01:15:59au fond
01:16:01cette proposition de loi
01:16:02est un bleu de méthylène
01:16:03une forme de révélateur
01:16:05de votre conception
01:16:05de vos institutions
01:16:06de votre intérêt
01:16:07pour la séparation
01:16:08des pouvoirs
01:16:09et du respect
01:16:10de l'indépendance
01:16:11de l'autorité judiciaire
01:16:12nous savons ici
01:16:13depuis longtemps
01:16:14ce que vous pensez
01:16:14de l'état de droit
01:16:15dont la séparation
01:16:17dont la séparation
01:16:18des pouvoirs
01:16:18est l'un des piliers
01:16:19vous préférez
01:16:20les juges
01:16:20aux ordres
01:16:21et si possible
01:16:22aux vôtres
01:16:23vous avez pu un temps
01:16:24berner les français
01:16:25sur vos intentions réelles
01:16:26aujourd'hui ils le savent
01:16:27votre projet
01:16:28c'est l'intransigeance
01:16:29pour les autres
01:16:30et l'impunité pour vous
01:16:31mais il est vrai
01:16:32que vous ne seriez peut-être
01:16:33pas permis de ce dépôt
01:16:34si vous n'aviez pas cru
01:16:35un temps
01:16:35par les déclarations déplacées
01:16:37du premier ministre
01:16:38et de l'actuel garde
01:16:39des Sceaux
01:16:40avant même sa nomination
01:16:41pouvoir trouver
01:16:42auprès d'eux
01:16:43une forme de soutien
01:16:44sur le fond
01:16:46de votre proposition
01:16:47et en droit
01:16:48que dire
01:16:48vous êtes à rebours
01:16:49de l'évolution législative
01:16:51de ces dix dernières années
01:16:52qui a permis
01:16:52d'introduire progressivement
01:16:53dans le droit positif
01:16:54l'exigence
01:16:56de probité
01:16:56des élus
01:16:57ces objectifs
01:16:58ont été fixés
01:16:59par les lois
01:17:00du 9 décembre 2016
01:17:01dit Sapin 2
01:17:02et du 15 septembre 2017
01:17:04pour la confiance
01:17:05dans la vie politique
01:17:05leur but
01:17:06assumer
01:17:07et même trancher
01:17:08par le débat
01:17:08de l'élection présidentielle
01:17:09de 2017
01:17:10et de systématiser
01:17:12le prononcé
01:17:12des peines complémentaires
01:17:13d'inéligibilité
01:17:14pour de nombreuses infractions
01:17:15l'exécution provisoire
01:17:17qui peut assortir
01:17:18ces peines
01:17:19d'inéligibilité
01:17:19vise à assurer
01:17:21l'effectivité
01:17:22de ces sanctions
01:17:22dans un domaine
01:17:23où l'action judiciaire
01:17:24par voie d'appel
01:17:25ou en recours
01:17:25en cassation
01:17:26en suspens les faits
01:17:28mesurer le paradoxe
01:17:29de réclamer sans cesse
01:17:30la meilleure exécution
01:17:30des peines
01:17:31et de chercher ici
01:17:32à vous en soustraire
01:17:33l'exécution provisoire
01:17:34assure encore
01:17:35la célérité
01:17:36toute relative
01:17:37d'un processus judiciaire
01:17:38dont vous êtes souvent
01:17:39les premiers
01:17:39à vous plaindre
01:17:40de la lenteur
01:17:41je n'ose même plus dénombrer
01:17:43à ce stade
01:17:43le nombre de paradoxes
01:17:44que comporte votre démarche
01:17:46l'exécution provisoire
01:17:47vous le savez également
01:17:48ne tombe pas du ciel
01:17:49la cour de cassation
01:17:50comme le conseil constitutionnel
01:17:51affirme qu'elle doit permettre
01:17:53d'assurer en cas de recours
01:17:54l'efficacité
01:17:54et de prévenir
01:17:56la récidive
01:17:56et c'est là d'ailleurs
01:17:58l'une des motivations
01:17:59du jugement
01:18:00rendu le 31 mars dernier
01:18:01en somme
01:18:03cette exécution provisoire
01:18:05participe à la bonne administration
01:18:06de la justice
01:18:06et il n'a donc pas lieu
01:18:08de procéder à sa suppression
01:18:09j'observe d'ailleurs
01:18:11qu'il n'y a bien qu'en matière pénale
01:18:12que ça vous pose un problème
01:18:13puisque en matière disciplinaire
01:18:14en termes de droit
01:18:15de la fonction publique
01:18:16de droit du travail
01:18:17l'interruption de travail
01:18:18décidée avant même
01:18:18la fin des poursuites
01:18:20est souvent de droit
01:18:21en faveur de la cohésion
01:18:22du groupe de travail
01:18:23de la confiance des citoyens
01:18:24et que le code pénal
01:18:26prévoit ces dispositions
01:18:27sans que pour autant
01:18:29vous ne les ayez ici
01:18:30remis en question
01:18:31il fut une époque
01:18:33où l'extrême droite
01:18:33clamait
01:18:34déjà de façon mensongère
01:18:36qu'elle avait la tête haute
01:18:38et les mains propres
01:18:39depuis le jugement
01:18:40du tribunal correctionnel
01:18:41de Paris
01:18:41du 31 mars
01:18:42vous êtes sorti
01:18:43la tête basse
01:18:44les mains sales
01:18:45et nous ne prêterons pas
01:18:47les nôtres
01:18:48ni aujourd'hui
01:18:48ni demain
01:18:49à votre sale besogne
01:18:50si monsieur le député
01:18:57madame la rapporteure
01:18:58vous avez souhaité répondre
01:18:59à cette discussion générale
01:19:01très simplement
01:19:02et très rapidement
01:19:02monsieur le ministre
01:19:04vous avez dans votre propos
01:19:06indiqué que
01:19:07ce projet de loi
01:19:09n'avait pas eu l'aval
01:19:10du conseil d'état
01:19:11évidemment
01:19:11c'est quand même
01:19:12le propre d'une niche
01:19:14c'est qu'on n'a pas le temps
01:19:15évidemment de présenter
01:19:16ces textes devant
01:19:17le conseil d'état
01:19:17mais la navette
01:19:19si ce texte était voté
01:19:21nous permettrait
01:19:21de pallier
01:19:22à ces difficultés
01:19:24j'observe d'ailleurs
01:19:25que le conseil d'état
01:19:27dans une jurisprudence
01:19:28que nous avons tous en tête
01:19:29sur le dossier maorais
01:19:30a jugé recevable
01:19:32la question prioritaire
01:19:33de constitutionnalité
01:19:34puisqu'il a renvoyé
01:19:35l'affaire devant
01:19:35le conseil constitutionnel
01:19:36considérant
01:19:37que c'était un sujet
01:19:38suffisamment sérieux
01:19:40par ailleurs
01:19:41je ne voudrais pas
01:19:41vous rappeler
01:19:42mais tout de même
01:19:43une déclaration
01:19:43que vous aviez vous-même
01:19:44faite il y a quelque temps
01:19:46indiquant
01:19:47il serait profondément choquant
01:19:48que Marine Le Pen
01:19:50soit jugée inéligible
01:19:51et ne puisse se présenter
01:19:52devant le suffrage
01:19:53des français
01:19:53si le tribunal juge
01:19:55qu'elle doit être condamnée
01:19:56ne peut l'être
01:19:57qu'électoralement
01:19:58sans l'expression
01:19:59du juge
01:20:01donc
01:20:02je me permets
01:20:04je me permets
01:20:04je me permets de rappeler
01:20:06que bien souvent
01:20:07et pour en avoir été
01:20:08moi-même victime
01:20:09et pas seulement
01:20:09pour l'affaire
01:20:10dont je vous ai parlé
01:20:10nos adversaires
01:20:12parce qu'ils n'obtiennent
01:20:12pas dans les urnes
01:20:13ce qu'ils voudraient obtenir
01:20:15souvent multiplient
01:20:16les plaintes
01:20:17les plaintes
01:20:17souvent abusives
01:20:18qui fort heureusement
01:20:19souvent sont classées
01:20:20mais malheureusement
01:20:21peuvent procédérer
01:20:22voilà pourquoi
01:20:22il nous faut anticiper
01:20:24avec la suppression
01:20:25de l'exécution provisoire
01:20:26c'est d'ailleurs
01:20:28par ailleurs
01:20:30vous avez dit également
01:20:31chère collègue
01:20:33chère collègue
01:20:34je voulais vous dire
01:20:34que j'avais commencé
01:20:35mon propos très naïvement
01:20:36très naïvement
01:20:37en disant
01:20:37j'aurais aimé
01:20:38un débat serein
01:20:39un débat juridique
01:20:40un débat sur le fond
01:20:41et malheureusement
01:20:43oui c'est de la naïveté
01:20:43vous avez raison
01:20:44malheureusement
01:20:45on assiste
01:20:46à une débauche
01:20:47d'injures
01:20:48d'obstruction
01:20:50bon
01:20:50moi je croyais
01:20:51un débat sans passion
01:20:52mais évidemment
01:20:52entre un débat
01:20:53dans l'obstruction
01:20:54il fallait s'y attendre
01:20:55vous avez raison
01:20:56je suis au passage
01:20:58très heureuse
01:20:59que madame le pen
01:21:00ne soit pas là
01:21:01ce soir aujourd'hui
01:21:01parce qu'en définitive
01:21:03ce que j'ai vu
01:21:04proférer à l'encontre
01:21:05d'Eric Ciotti
01:21:05est totalement ignoble
01:21:06et que j'imagine
01:21:08que ça aurait été
01:21:08profondément difficile
01:21:10pour elle d'accepter
01:21:11ces injures supplémentaires
01:21:12je dois dire
01:21:14messieurs
01:21:15et mesdames
01:21:16les parlementaires
01:21:17vous savez
01:21:20certains d'entre vous
01:21:22n'ont peut-être
01:21:23jamais été condamnés
01:21:24n'ont jamais été élus
01:21:25et on ne sait jamais
01:21:26pouvoir l'être
01:21:27un jour
01:21:27je voudrais vous dire
01:21:29que
01:21:29je voudrais rappeler
01:21:31que
01:21:32quand on est condamné
01:21:33en première instance
01:21:34et qu'on a fait appel
01:21:36et qu'on espère
01:21:37obtenir une réformation
01:21:38de la décision
01:21:39ce qui m'est arrivé
01:21:40toute la période
01:21:41difficile
01:21:42de luttant
01:21:43et le temps
01:21:44de la procédure
01:21:45qui amène
01:21:46à la cour d'appel
01:21:46est un temps
01:21:48croyez-moi
01:21:49sur le plan humain
01:21:50difficile à vivre
01:21:50parce qu'on a honte
01:21:53on est dans l'humiliation
01:21:54on est dans
01:21:55je l'ai dit
01:21:56dans la désespérance
01:21:56dans l'inquiétude
01:21:57et tout cela
01:21:58je le dis
01:21:59je pense à Marine Le Pen
01:22:01qui vit ces moments
01:22:02de manière extrêmement douloureuse
01:22:04et j'ai une pensée pour elle
01:22:05et je suis heureuse
01:22:06qu'elle ne soit pas là
01:22:06aujourd'hui
01:22:07alors
01:22:08alors mes chers collègues
01:22:10on va parler un peu
01:22:11de droit
01:22:11si vous voulez bien
01:22:12on va parler un peu
01:22:13de droit
01:22:13puisque apparemment
01:22:14ça ne vous intéresse pas
01:22:15mais je vais quand même
01:22:16vous le dire
01:22:16premièrement
01:22:17vous avez tous évoqué
01:22:21tous évoqué
01:22:22vous avez refait
01:22:22le procès de Marine Le Pen
01:22:24je voudrais vous rappeler
01:22:25que nous sommes
01:22:26aujourd'hui
01:22:27dans le cadre
01:22:28d'une procédure d'appel
01:22:29et que la décision
01:22:30que vous invoquez
01:22:31largement
01:22:31que vous relisez
01:22:32à l'envie
01:22:33cette décision
01:22:34n'est pas définitive
01:22:35et qu'elle peut parfaitement
01:22:36être réformée à l'appel
01:22:37donc soyez un peu modeste
01:22:38et surtout respectez ce principe
01:22:40quand j'étais avocat
01:22:41tant qu'on n'avait pas
01:22:42une décision définitive
01:22:43on n'avait pas le droit
01:22:45on n'avait pas le droit
01:22:47d'invoquer une décision
01:22:48qui n'était pas encore définitive
01:22:49vous semblez avoir oublié
01:22:51ce principe
01:22:51comme tant d'autres
01:22:52d'ailleurs
01:22:52en matière pénale
01:22:53et en matière de procédure pénale
01:22:55donc
01:22:56cette
01:22:58je ne referai pas
01:22:59le procès
01:23:00donc
01:23:01et je ne reprendrai pas
01:23:03et je ne reprendrai pas
01:23:03bien sûr
01:23:04la décision de justice
01:23:05qui est frappée d'appel
01:23:06si ce n'est que
01:23:07monsieur Chotel
01:23:08a invoqué
01:23:09dans le rapport
01:23:10que vous avez annexé
01:23:11au mien
01:23:11a invoqué justement
01:23:13ce qui a été évoqué
01:23:14par le tribunal
01:23:15des choses
01:23:15qui pour appuyer
01:23:16la demande d'exécution provisoire
01:23:18c'est-à-dire
01:23:19d'éviter la récidive
01:23:20mais comment peut-on
01:23:21parler de récidive
01:23:22alors que les faits remontent
01:23:23à 10 ans en arrière
01:23:24et que depuis lors
01:23:25il ne s'est rien passé
01:23:26par exemple
01:23:26mais surtout
01:23:27surtout
01:23:28surtout
01:23:29surtout
01:23:29attention
01:23:30et là c'est très important
01:23:31c'est le débat
01:23:32que je vous ai soumis
01:23:33tout à l'heure
01:23:33c'est le débat
01:23:34sur la séparation
01:23:35des pouvoirs
01:23:36quand le magistrat
01:23:37est obligé de dire
01:23:38qu'il justifie
01:23:39l'exécution provisoire
01:23:40par la sauvegarde
01:23:42de l'ordre public
01:23:43on n'est plus dans le droit
01:23:45on est dans la politique
01:23:47et le juge
01:23:48le juge n'a pas
01:23:49n'a pas
01:23:50à s'investir
01:23:51dans ce domaine
01:23:52et d'ailleurs
01:23:53il ne le revendique pas
01:23:54dans le cadre
01:23:55des auditions
01:23:56que j'ai conduite
01:23:57les magistrats
01:23:58que nous avons entendus
01:23:59que ce soit
01:23:59des procureurs
01:24:00ou des juges judiciaires
01:24:01tous sont très gênés
01:24:02très gênés
01:24:03par la possibilité
01:24:05de devoir motiver
01:24:06cette fameuse
01:24:07proportionnalité
01:24:08concernant la liberté
01:24:09des lecteurs
01:24:10et la liberté
01:24:11aussi des mandats en cours
01:24:12tout cela
01:24:13les jeunes
01:24:14ce n'est pas leur rôle
01:24:15et il ne faut surtout
01:24:15pas le leur donner
01:24:16c'est comme ça
01:24:17qu'on garantira
01:24:18l'objectivité
01:24:19de la justice
01:24:19en tous les cas
01:24:20en laquelle je crois
01:24:21je voulais vous le dire
01:24:22j'ai travaillé
01:24:24j'ai été 30 ans
01:24:25avocat
01:24:25avocat oui
01:24:26pas avocate
01:24:26si ça vous dérange
01:24:27je sais comme ça
01:24:28moi je suis comme ça
01:24:29je suis pour le féminisme
01:24:31et pas le vôtre
01:24:32en tous les cas
01:24:33madame
01:24:33si vous vous attrochez
01:24:34toujours à des détails
01:24:35vous aimez l'injure
01:24:36vous aimez la polémique
01:24:37on a bien compris
01:24:38que c'est le jeu
01:24:38aujourd'hui
01:24:39de l'obstruction
01:24:40que vous voulez absolument mener
01:24:41pour nous empêcher
01:24:42d'arriver à nos fins
01:24:42c'est pourquoi
01:24:43je vais finir très rapidement
01:24:44vous avez dit
01:24:46sur la question
01:24:47de l'exécution provisoire
01:24:48madame Kabidi
01:24:49vous avez dit
01:24:50l'exécution provisoire
01:24:51est applicable
01:24:52dans beaucoup de procès
01:24:53oui madame Kabidi
01:24:54en matière civile
01:24:55bien sûr
01:24:56en matière civile
01:24:57c'est une règle
01:24:58très répandue
01:24:59pour permettre
01:24:59d'accélérer
01:25:00les décisions de justice
01:25:01et éviter
01:25:02les lenteurs
01:25:03des condamnations
01:25:03notamment
01:25:04à des condamnations
01:25:05à paiement
01:25:05et autres
01:25:05et en matière
01:25:06vous l'avez rappelé
01:25:07en matière parentale
01:25:08notamment en matière familiale
01:25:09mais
01:25:10mais
01:25:11en matière pénale
01:25:12ce n'est pas la règle
01:25:13c'est une entorse
01:25:14à la règle
01:25:14l'exécution provisoire
01:25:16n'est pas de droit
01:25:16en matière pénale
01:25:17le caractère suspensif
01:25:18de l'appel
01:25:19a toujours été prôné
01:25:20et exécuté
01:25:21jusqu'à ce jour
01:25:22parce que
01:25:23pénale
01:25:23il y a peine
01:25:24et ce que vous confondez
01:25:25depuis le début
01:25:26c'est que je ne vous demande pas
01:25:28de gommer une peine
01:25:29on nous demande simplement
01:25:30d'accepter
01:25:31de suspendre
01:25:32les effets
01:25:33de cette peine
01:25:34jusqu'à la décision définitive
01:25:36que ce soit la cour d'appel
01:25:37ou la cour de cassation
01:25:38enfin
01:25:45je ferai
01:25:46de table rase
01:25:47de toutes
01:25:48les remarques
01:25:49désagréables
01:25:49sur le fait
01:25:50qu'on aurait
01:25:50une loi d'exception
01:25:51une loi d'amnestie
01:25:52on n'est pas du tout
01:25:54dans le sujet
01:25:54vous l'avez
01:25:55je comprends
01:25:56vous faites de la politique
01:25:57et c'est normal
01:25:58on est dans une ancêtre
01:25:58qui le prévoit
01:26:00mais
01:26:01non
01:26:01j'ai essayé
01:26:02d'être objectif
01:26:03je vous assure
01:26:03j'ai essayé
01:26:04de travailler en droit
01:26:05et c'est en droit
01:26:06que je vous remercierai
01:26:07d'apprécier ce dossier
01:26:08une séance tumultueuse
01:26:14qui s'est achevée
01:26:15avant l'heure
01:26:15puisque l'article unique
01:26:17de la proposition de loi
01:26:18a été supprimé
01:26:19par 185 voix
01:26:21contre 120
01:26:21avant que l'UDR
01:26:23ne retire son texte
01:26:25mais au bout du compte
01:26:25l'Assemblée
01:26:27a maintenu
01:26:27l'exécution immédiate
01:26:29de peine d'inéligibilité
01:26:30fin de cet épisode
01:26:31à bientôt
01:26:32sur LCP
01:26:38à bientôt
01:26:39ous-titrage Société Radio-Canada
Recommandations
52:43
1:25:52
58:02
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