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  • 12/09/2023
Autour de Jean-François Achilli et de Bérengère Bonte, les informés débattent de l'actualité du mardi 12 septembre 2023.

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News
Transcription
00:00 20h, 21h, France Info, Les Informés, Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
00:08 Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés, bonsoir Jean-François.
00:11 Et bonsoir Bérangère.
00:12 On est ensemble jusqu'à 21h pour décrypter l'actualité avec nos experts, nos informés.
00:17 Le coup politique de cette rentrée est-il déjà un coup gagnant ?
00:20 Après la tribune transpartisane sur la régularisation des sans-papiers,
00:25 qui travaille dans les métiers en tension,
00:26 Roland Lescure se positionne sur France Info, le ministre délégué à l'industrie.
00:31 L'industrialisation de la France ne se fera pas sans immigration, dit-il.
00:36 On sera avec l'experte des Informés, l'économiste Emmanuel Auriol,
00:40 qui nous dira combien de personnes, notamment, cela peut concerner.
00:43 Gérald Darmanin, après le drame de Marseille,
00:45 cette jeune femme victime d'une balle perdue chez elle,
00:49 a-t-il eu raison de pointer du doigt la responsabilité des consommateurs de drogue ?
00:55 Sans qui, il n'y aurait, selon lui, ni financement de la drogue, ni financement du terrorisme.
01:03 Et puis la rencontre des deux parias, le Nord-Coréen et le Russe,
01:07 Kim Jong-un et Vladimir Poutine doivent se retrouver quelque part entre Pyongyang et Vladivostok,
01:12 comme un joli bras d'honneur au reste du monde.
01:15 Pour en parler ce soir, les informés, Audrey Goutard, journaliste spécialiste des faits de société,
01:20 Patrick Leyaric, éditorialiste à l'Humanité,
01:23 et Albert Zeno, rédacteur en chef du service politique au Figaro.
01:26 Bonsoir à tous.
01:27 - Bonsoir.
01:28 - On va appeler ça comme ça un coup politique, avec d'abord la photo du jour,
01:33 pour accompagner la tribune dans l'I.B. sur la régularisation des travailleurs sans papier,
01:38 des métiers en tension.
01:40 Fabien Roussel, le communiste, Julien Bayou, l'écolo, les députés,
01:43 Renaissance, notamment très proche du président comme Sacha Houllier,
01:46 on en parlait hier, et ce soir, donc, Jean-François,
01:49 on se dit que le coup est gagnant, tout le monde est obligé de se positionner.
01:51 - Oui, la tribune est d'abord passée par Saint-Malo pour la rentrée des parlementaires républicains
01:56 qui ont rappelé que la régularisation des travailleurs sans papier était une ligne rouge,
02:02 brandissant de nouveau les LR la menace d'une motion de censure.
02:05 Chez les Insoumis, qui n'ont pas signé, qui n'ont pas co-signé la tribune,
02:09 pas question d'être associés à une démarche qui, à leurs yeux, ne va pas assez loin.
02:14 La question est de savoir si Sacha Houllier, le patron de la Commission des lois,
02:18 et les autres députés Renaissance co-signataires, avec une partie de la gauche, gènent, ou pas,
02:24 Gérald Darmanin, voire l'Elysée, et puis il y a eu cette première prise de position
02:31 d'un ministre du gouvernement, celui de l'Industrie, Roland Lescure,
02:35 venu apporter son soutien dans le 18-20 France Info, avec une idée choc.
02:42 - Moi d'abord, cette tribune, je la soutiens comme citoyen,
02:44 parce que je pense que l'accueil, l'intégration par le travail, ça fait partie des valeurs qui ont fait la France.
02:49 Mais surtout, en tant que ministre de l'Industrie, je vais vous dire une chose,
02:53 la réindustrialisation de la France dans les 10 ans qui viennent, elle ne se fera pas sans immigration.
02:58 Depuis un peu plus d'un an que j'ai été nommé ministre de l'Industrie, je passe ma vie dans les usines.
03:03 Je peux vous dire qu'aujourd'hui, il y a un paquet d'usines en France qui tournent grâce à de la main-d'œuvre étrangère.
03:08 - Pas de réindustrialisation sans immigration, ça va faire du bruit.
03:13 - Alors Roland Lescure, sur France Info, va plus loin, il remet, il nous resserre,
03:17 eh bien le thème de l'immigration du travail, l'immigration choisie,
03:21 jadis installée dans le débat public par un certain Nicolas Sarkozy.
03:25 Vous êtes d'accord avec ça, Albert Zénot ? On revient sur cette thématique, fortement.
03:30 - C'est une idée qui revient et qui rejaillit tout le temps.
03:35 Mais on voit bien qu'aujourd'hui, elle n'a plus vraiment de prise.
03:40 Effectivement, l'économie réclame de la main-d'œuvre, mais de la main-d'œuvre, il y en a.
03:46 Il faut... Les Français, on ne peut plus faire appel à l'immigration comme on le faisait avant.
03:52 Dans les années de reconstruction après-guerre, effectivement, la France a eu besoin d'une main-d'œuvre étrangère
03:58 nombreuse pour reconstruire la France. Aujourd'hui, on n'en a plus besoin.
04:01 Ça fait longtemps qu'on n'en a plus besoin. Il y a un paquet de chômeurs qu'on pourrait utiliser.
04:06 Alors les métiers en tension, c'est un pied de nez à l'économie.
04:17 Les métiers en tension, c'est des métiers qui sont difficiles et qui ne sont pas bien rémunérés.
04:23 Vous augmentez... Alors c'est facile à dire. Je le reconnais. Il suffit d'augmenter les salaires.
04:28 Vous verrez qu'il n'y aura plus de métiers en tension. Donc l'immigration, c'est une...
04:34 L'antienne de l'immigration, c'est une chance pour la France. Aujourd'hui, est-ce qu'on peut encore tenir ce discours-là
04:39 quand on voit que 80% des Français sont pour une réduction ?
04:42 – On évoquera ça d'ailleurs avec notre experte économiste dans un petit instant.
04:46 Juste petit tour de table pour terminer sur cette réaction un peu générale.
04:50 Aussi sur le coup politique qui est quand même un coup gagnant, vous ne pensez pas ? Audrey ?
04:56 – Un coup gagnant certainement parce qu'effectivement, c'est une problématique qui se pose, on l'a vu de toute façon déjà.
05:01 Ne serait-ce qu'avec la rentrée des classes, manque de professeurs, avec les crèches, 10 000 postes vacants.
05:07 Et puis on voit bien que partout en Europe, finalement, on relève... Même l'Italie, de Mme Mélanie,
05:13 a décidé effectivement de prendre plus de main-d'œuvre étrangère.
05:17 Même en Hongrie, 14% de travailleurs étrangers en plus.
05:21 Bref, c'est un problème qui est général à toute l'Europe, ce manque de main-d'œuvre.
05:26 Et tous les pays autour de nous ont décidé de le régler en augmentant la main-d'œuvre.
05:32 Donc politiquement, évidemment que c'est un coup gagnant, puisque ça répond à un besoin des Français aujourd'hui.
05:36 – Patrick Lehyaric ?
05:38 – Oui, c'est un contrepoids surtout à l'orientation de la droite et de l'extrême-droite.
05:46 Maintenant, les travailleurs, ils sont là. Ils participent à la richesse de la France.
05:53 Ils payent leurs cotisations sociales. Ils payent des loyers. Ils achètent comme tout le monde.
05:59 Donc ils participent complètement au fonctionnement de l'économie.
06:05 Donc les régulariser, c'est une nécessité aujourd'hui.
06:12 Quant à la déclaration de François Lescure...
06:14 – Roland Lescure.
06:15 – Roland, Roland, pardon. Je me confonds. Excusez-moi. Et qu'il m'excuse tous les deux.
06:22 Elle est ambiguë, parce que oui, il faut réindustrialiser la France, mais pas dans les conditions qu'il dit.
06:31 Si c'est un apport de main-d'œuvre à bon marché pour accentuer encore la concurrence entre travailleurs,
06:38 ce n'est pas une bonne chose.
06:40 Il faut cesser d'invisibiliser les travailleurs aujourd'hui sans papier,
06:46 qui ne sont pas convenablement rémunérés, et augmenter l'ensemble des rémunérations.
06:50 – Bon, alors dans cette affaire, évidemment, on manque de chiffres,
06:53 et on va avoir bien besoin de l'éclairage de notre experte de ce soir, Emmanuel Auriol, l'économiste.
06:58 Bonsoir à vous. – Bonsoir.
07:00 – Je vous laisse réfléchir à tout ce qui s'est dit, le temps d'un passage par le Fil-Info.
07:04 20h10, Stéphane Milhomme.
07:06 [Générique]
07:07 – La France va envoyer un hôpital de campagne en Libye, l'Élysée l'annonce ce soir,
07:11 alors que la tempête Daniel, suivie d'inondations, a fait au moins 2 200 morts
07:15 et des milliers de sans-abris à l'est du pays.
07:18 Au Maroc, le roi Mohamed VI apparaît au chevet de blessés du séisme de Marrakech,
07:23 plus de 72 heures après le drame et la mort de près de 2 900 personnes et autant de blessés.
07:29 Après ce nouveau meurtre par balle à Marseille, un homme de 56 ans tué par deux individus à moto,
07:34 hier, dans les quartiers Nord, le parquet signale ce soir que la victime était connue
07:39 pour des vols avec arme et affaire de stupéfiants.
07:42 Toujours ces perturbations sur les trains en région centre-Val de Loire et pays de la Loire,
07:47 conséquence des orages et fortes pluies des dernières heures,
07:49 une caténaire foudroyée en Gard-en-Léon ou encore des inondations côté Angers.
07:53 Et puis jusqu'ici tout va bien pour la France dans sa préparation pour l'Euro de football,
07:57 c'est dans un an et ce soir dès 21h, les hommes de Didier Deschamps affrontent l'Allemagne depuis Dortmund.
08:13 Emmanuelle Auriol, je me tourne vers vous, donc économiste, professeure à l'école d'économie de Toulouse,
08:18 membre du conseil d'analyse économique.
08:20 On va vraiment se pencher de façon aussi concrète que possible sur ces secteurs en tension,
08:26 quels sont les temps, quels sont les besoins, quels sont les chiffres.
08:29 Simplement, quelles réactions vous avez-vous en entendant le ministre de l'Industrie dire comme ça
08:33 que l'industrialisation ne se fera pas sans immigration ?
08:37 En tout cas, je suis d'accord, moi, avec l'idée qu'il faut favoriser l'immigration de travail.
08:43 C'est l'objectif de la note du CEE que nous avions fait, particulièrement l'immigration qualifiée,
08:51 qui est porteuse de croissance.
08:53 Donc, si on veut un pays dynamique avec une croissance forte, l'immigration est un atout.
09:02 Les secteurs en tension, aussi simplement que possible, encore une fois et concrètement,
09:07 quels sont les besoins, quels sont les chiffres dont vous disposez ?
09:11 Honnêtement, ils ont l'air de manquer ces chiffres.
09:13 Mais vous, vous les avez.
09:15 C'est très difficile d'estimer combien il manque de salariés, en fait, parce que ça bouge en permanence.
09:22 Mais Pôle emploi, pour 2023, pense qu'il y avait à peu près, ou qu'il y a, 3 millions d'emplois qui doivent être créés.
09:31 Et sur ces 3 millions d'emplois, il y en a 61% qui sont difficilement pourvus.
09:39 C'est ce qui remonte des secteurs.
09:40 Donc, ça fait en gros 1,8 million d'emplois.
09:44 Pas tout à fait de millions.
09:46 Voilà.
09:47 Et alors, les secteurs principaux touchés, c'est sans surprise serveurs, donc la restauration, l'agriculture,
09:54 donc des métiers évidemment pénibles, aux horaires décalés, temporaires, des aides donc en cuisine,
10:02 des agents d'entretien, des aides à domicile.
10:06 Et également, ça c'est un point sur lequel je voulais revenir par rapport à la première intervention qu'il y a eu,
10:13 des gens très qualifiés, notamment en matière de santé.
10:17 Et si vos invités pensent qu'on peut former des chômeurs à devenir médecins ou infirmières en quelques mois, je pense qu'ils se trompent.
10:27 Bon, Albert Zenou vous écoute et on le fera réagir éventuellement après.
10:31 Alors évidemment, il n'y a pas de chiffre officiel sur ceux qui travaillent déjà.
10:34 Mais est-ce que vous avez vous une idée du nombre de travailleurs sans papier dans ces secteurs ?
10:40 Alors ce qu'on sait, ce qu'on connaît, c'est le nombre de gens qui sont bénéficiaires de l'aide médicale d'État.
10:50 Il y en a 400.000.
10:52 Donc on peut penser tous les gens en situation irrégulière ne sont pas à l'aide médicale d'État.
10:59 Donc on peut penser que peut-être il y en a 600.000, 800.000 qui sont sur le territoire national.
11:06 Et il faut bien qu'ils vivent. Donc ces gens-là, en général, travaillent.
11:11 Donc 400.000, en tout, 600.000 régularisations potentiellement ?
11:16 Ah non, je vous dis juste le nombre de gens qui touchent l'aide médicale d'État.
11:21 C'est-à-dire des gens sans papier qui sont enregistrés pour toucher l'aide médicale d'État. Il y en a 400.000.
11:28 Bon, mais on n'a donc pas de chiffre d'évaluation des gens qui travaillent déjà et dont on parle dans ce débat.
11:36 Autre question. Est-ce que régulariser ces sans-papiers qui travaillent dans les métiers en tension réglera la pénurie de main-d'œuvre ?
11:43 Pas du tout. Elle est énorme, cette pénurie de main-d'œuvre. 2 millions de personnes, 1,8 million.
11:49 Et donc c'est très, très difficile de pouvoir ces emplois,
11:54 sachant en plus qu'il y a beaucoup d'entreprises qui renoncent tout simplement à mettre des emplois sur Pôle emploi
12:02 ou à créer de l'activité parce qu'elles ne trouvent pas de salariés.
12:05 Bon, et dernière chose, on parlait des salaires attractifs et des conditions attractives ou non de ces métiers,
12:13 puisque s'ils sont en tension, c'est peut-être aussi que les conditions ne sont pas très attractives.
12:17 Est-ce que ce type de mesures, la régularisation, encore une fois, est de nature à régler ce problème-là ?
12:24 Alors, si vous voulez, si vous commencez à dire qu'il faut payer des gens avec des salaires réglementés
12:32 pour qu'ils acceptent les emplois avec des horaires décalés, ça va être compliqué.
12:37 C'est surtout que s'ils sont régularisés, il faudra leur faire un contrat et peut-être les payer un peu plus.
12:42 Non, je parlais du fait que l'idée était d'augmenter les salaires de serveurs ou de...
12:52 dans l'agriculture pour attirer des Français.
12:56 C'est très compliqué de faire ça parce que le prix du restaurant ou du café va exploser
13:02 et il y a un prix d'équilibre du travail non qualifié qui est d'ailleurs réglementé par le...
13:10 Donc non, je ne pense pas...
13:12 Allez-y, je vais la signer, bien sûr.
13:15 Non, non, donc je ne pense pas que de rendre la situation de ces gens qui travaillent déjà de manière plus légale
13:24 va mettre une pression à la baisse sur les salaires.
13:27 Au contraire, il y aura des charges en plus, les entreprises ne pourront pas les payer moins que le SMIC,
13:34 donc ça va plutôt pousser les salaires vers le haut.
13:38 Merci beaucoup, Emmanuelle Auriol.
13:40 Je rappelle que vous êtes professeure à l'École d'économie de Toulouse
13:42 et membre du Conseil d'analyse économique qui veut réagir autour de la table.
13:46 Il y a plusieurs choses à la fois sur les salaires et globalement sur la photographie, on va dire.
13:50 Oui, parce qu'on se rend compte qu'il y a deux pôles importants.
13:53 Il y a les travailleurs sans papier actuellement sur notre territoire et qui ont les métiers les plus paupérisés.
13:59 Nous, on avait fait des enquêtes, notamment par exemple dans les sous-sols de restaurants,
14:02 ceux qui lavent la vaisselle toute la journée, etc.
14:06 On s'était rendu compte, on avait discuté avec des inspecteurs, etc.,
14:09 qu'une grande partie est sans papier et s'est admise presque.
14:12 Parce que de toute façon, les restaurateurs ne trouvent pas de Français aptes à faire ce genre de job tellement ingrat.
14:21 Donc ça, c'est ceux qui sont en France sans papier.
14:25 Et je vous rappelle que la circulaire de Nicolas Sarkozy de 2008 n'a jamais imaginé régulariser cela.
14:31 Et puis, il y a l'autre pôle, c'est faire venir,
14:35 ce dont me parlait cet économiste, faire venir des travailleurs formés et qualifiés
14:40 pour venir remplir les tâches pour lesquelles nous ne trouvons pas de candidats français.
14:48 C'est-à-dire, par exemple, travailler dans des crèches où il faut des vraies qualifications de puriculture,
14:52 travailler dans les hôpitaux, etc., ou dans l'enseignement.
14:58 Ça, c'est encore autre chose.
14:59 Donc on voit bien que c'est très complexe, ce monde de la clandestinité,
15:04 pour ceux qui sont sur notre territoire, et le choix de faire venir ou pas des gens qualifiés étrangers.
15:11 – Albert Zénou.
15:12 – Le problème, c'est un problème d'appel d'air, effectivement.
15:16 Il y a des sans-papiers... – D'appel d'air.
15:18 – Mais ça, c'est vraiment le terme de la droite.
15:20 – Non, mais il n'empêche que quand c'est la réalité,
15:24 qu'elle soit de droite ou de gauche, c'est pareil.
15:25 – Vous avez des chiffres ?
15:27 – Quand vous régularisez un travailleur sans papier,
15:33 pourquoi continuerait-il à le travailler dans un métier en tension ?
15:36 Pourquoi n'irait-il pas dans une autre région ?
15:38 Pourquoi ne ferait-il pas venir sa famille, par le regroupement familial, par exemple ?
15:43 Et c'est comme ça.
15:45 Et puis tous les ans, il s'agirait de régulariser de nouveaux sans-papiers,
15:53 puisqu'il y aura toujours...
15:54 L'économie française, l'économie a besoin de nouvelles mains d'œuvre à bas prix.
16:04 Alors, ce que disait l'économiste, moi, je suis tout à fait d'accord.
16:07 Je pense que si on augmente les salaires,
16:10 vous aurez beaucoup moins de problèmes sur les métiers en tension.
16:12 Si on allège les conditions de travail des métiers difficiles,
16:18 dans la restauration par exemple, vous avez des horaires décalés et fractionnés.
16:22 Si vous réglez une partie de ce problème-là, vous attirerez beaucoup plus de gens.
16:26 Donc plutôt que de se dire...
16:28 – En tout cas, l'inverse n'est pas vrai, de ce qu'elle dit.
16:30 – Il faut régulariser de la main d'œuvre.
16:32 – Ce que dit, pardonnez-moi de vous interrompre, Albert Zénou,
16:34 mais ce que dit le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, sur France Info,
16:38 ce n'est pas de créer une sorte d'appel d'air...
16:41 – Mais de fait !
16:43 – Ce qu'il dit, lui, s'il revient à son libre, il a vécu au Canada.
16:46 Il était patron d'un fonds de pension public au Canada, à Montréal.
16:50 Ce qu'il dit, lui, c'est de faire en sorte de choisir cette immigration du travail
16:56 comme ça se pratique au Canada et en Allemagne.
16:59 Donc il était caption de cela.
17:01 – Je vous rappelle, sergent François, qu'au Canada,
17:04 ils reviennent énormément sur le politique d'immigration.
17:07 Effectivement, pendant longtemps, le Canada a été pointé
17:10 comme étant un modèle d'intégration par le travail,
17:13 avec une immigration choisie sur les métiers.
17:15 Et là, en ce moment, ils s'aperçoivent que la situation est en train de déraper complètement.
17:19 Et le Canada est en train de revenir sur sa politique d'immigration choisie.
17:25 – On poursuit cet échange juste après le fil d'info, puisqu'il est 20h20.
17:28 Stéphane Milhomme.
17:29 – Et plus de deux mois après la disparition du petit Émile
17:33 dans les Alpes de Haute-Provence,
17:35 les nouvelles recherches autour d'une dalle en béton sont maintenant terminées.
17:39 Elles n'ont rien donné pendant deux jours dans ce secteur du Haut-Vernay
17:42 qui n'avait pas encore été exploité.
17:44 La France exige la libération immédiate d'un Français arrêté le 8 septembre au Niger
17:49 par les forces de sécurité.
17:50 Et quelques semaines après le putsch, ce chef d'entreprise est l'un des représentants
17:54 élus par d'autres ressortissants français
17:56 pour les représenter auprès des services diplomatiques.
17:59 L'iPhone 12 retirée temporairement du marché français en raison d'ondes trop puissantes.
18:04 Annonce de l'Agence des fréquences, elle donne 15 jours au groupe américain.
18:08 Pour corriger ce problème, sur l'iPhone, annonce au moment où l'américain présente l'iPhone 15.
18:14 La joueuse de tennis ex numéro 1 mondiale Simona Alep va faire appel
18:18 de sa suspension de 4 ans pour dopage après notamment la présence de Roxadusta,
18:23 une molécule qui stimule la production de globules rouges dans le sang.
18:28 Toujours avec Albert Zénou du Figaro, Patrick Leyaric, l'Humanité,
18:41 Audrey Goutard, France Télévisions.
18:43 Patrick, vous vouliez réagir sur ce qu'on a entendu.
18:46 Je crois qu'Albert Zénou a mis le doigt sur le problème,
18:52 puisqu'il a dit dans son intervention, si on les régularise,
18:57 il faut le regroupement familial, il faut tout le reste.
19:00 Mais c'est précisément le problème du projet de loi qui va être soumis.
19:04 D'abord, sur la régularisation, on ne parle que des métiers en tension.
19:10 Pourquoi seulement les métiers en tension ?
19:12 Deuxièmement, on ne nous dit pas si c'est pour un emploi de quelques mois,
19:18 de quelques années, ou si c'est pour un métier,
19:21 dans lequel ils acquériront une qualification,
19:23 ils seront à égalité de traitement de salaire et de l'ensemble des normes
19:30 du Code du travail français, même dégradé.
19:34 Donc, il pointe la question.
19:38 On ne peut pas parler de cela sans parler de l'ensemble des problématiques
19:44 auxquelles on est confronté.
19:46 Les migrations vont augmenter.
19:49 D'abord, les migrations sud-sud augmentent considérablement,
19:53 mais les migrations sud-nord augmenteront également.
19:58 Donc, il faut traiter non pas cela du point de vue seulement d'une main-d'œuvre
20:03 à bon marché qui sera mise en concurrence avec la main-d'œuvre existante
20:08 pour faire pression sur la rémunération du travail,
20:11 mais il faut traiter l'ensemble de la problématique.
20:14 Je remercie Albert d'avoir mis le doigt là-dessus,
20:17 à l'opposé évidemment de ce que je dis.
20:19 Il est mignon votre petit numéro à tous les deux.
20:21 Ce qui est étonnant dans cette histoire, c'est qu'on voit,
20:24 on se réactive un clivage droite-gauche, au sein même de la majorité.
20:29 On voit que c'est l'aile gauche de la majorité macroniste
20:33 qui est allée s'allier avec les centristes, avec les écologistes,
20:36 avec Fabien Roussel du Parti communiste, pour aller faire cette tribune.
20:40 Et on voit bien que ce clivage qu'on croyait mort depuis très longtemps,
20:44 depuis l'élection d'Emmanuel Macron,
20:46 est peut-être en train de se réactiver en tous les cas.
20:49 Et l'aile gauche de la majorité essaye de mettre une pression considérable
20:55 sur Emmanuel Macron, puisque jusqu'à présent,
20:58 on s'était persuadé que la loi immigration,
21:00 qui sera traitée sans doute avant la fin de l'année par l'Assemblée,
21:04 allait être plutôt d'inspiration de droite.
21:06 Or là, on voit bien que la gauche...
21:08 Ce qui n'est pas le projet d'origine.
21:10 Non, je sais, mais en tous les cas,
21:12 ils mettent une pression sur l'exécutif et sur Emmanuel Macron.
21:16 Il faut quand même préciser que les signataires vont plus loin
21:19 que ce que nous savons du fameux projet de loi immigration
21:22 qui est prévu le 6 novembre au Sénat,
21:24 c'est début de l'année prochaine à l'Assemblée nationale,
21:26 puisque il y a ce volet, effectivement,
21:28 régularisation des travailleurs sans papier
21:30 qui est le côté du sopte de la loi.
21:33 Mais eux, ce qu'ils demandent dans la tribune,
21:35 c'est l'accès au travail des demandeurs d'asile.
21:38 Et pour ce faire, d'accélérer toutes les démarches en préfecture,
21:43 avec même une sorte de...
21:45 Pour en finir avec l'embolie, disent-ils, des co-signataires,
21:47 avec donc... Imposer un délai maximal à l'administration.
21:52 Donc c'est vraiment... Effectivement, vous avez raison, Albert Zénoud,
21:55 la réactivation d'une sorte de vision droite-gauche
21:59 de l'immigration du travail et du sort
22:01 de ceux qui sont déjà sur le sol français.
22:03 Et c'est tellement vrai que,
22:05 quand on écoute les réactions des uns et des autres,
22:07 on va écouter Olivier Marlex, par exemple,
22:09 à Saint-Malo aujourd'hui,
22:11 pas question de voter le texte si elle mettait en tension dedans.
22:14 Oui, nous, les Républicains, nous prendrons nos responsabilités
22:20 si le gouvernement était tenté de passer en force
22:25 un texte laxiste, un texte contraire à toutes nos valeurs,
22:29 un texte contraire à ce qui est nécessaire à l'intérêt national
22:32 en matière d'immigration.
22:34 Oui, c'est un sujet sur lequel nous déposerions,
22:36 cher Éric, une motion de censure.
22:38 Voilà, cher Éric, ce qui, évidemment,
22:40 et à l'inverse, Stella Dupont, par exemple,
22:42 parmi les signataires, dit à l'inverse,
22:43 on ne votera pas ce texte s'il n'y a pas...
22:45 S'il n'y a pas cette partie sur les métiers en tension.
22:49 Donc, c'est un vrai clivage qui se réactive.
22:52 Enfin, je pense qu'on est tous d'accord là-dessus, Audrey.
22:54 Oui, tout à fait.
22:55 Et puis, après, il y a la posture d'Emmanuel Macron qui dit,
22:58 alors, après tout, pourquoi pas un référendum ?
23:00 C'est-à-dire que ce serait une façon, effectivement,
23:02 de casser ce clivage et d'obliger les partis à se positionner
23:07 et en imaginer un référendum,
23:09 donc un changement constitutionnel, etc.,
23:11 mais un référendum sur l'immigration demandant aux Français.
23:14 On sait à peu près...
23:15 C'est un mot pas conclu, Albert.
23:17 Un référendum sur l'immigration.
23:19 Les études d'opinion...
23:21 Je veux bien que ça tout dépende de la question posée.
23:24 Bien sûr, mais quelle que soit la nature de la question,
23:27 si elle tourne autour de l'immigration,
23:29 on sait très bien que, dans les études d'opinion,
23:31 une très, très large majorité des Français sont pour
23:34 une meilleure prise en compte,
23:37 enfin, un rétrécissement en tous les cas,
23:39 des possibilités d'immigration nouvelles.
23:42 En même temps, lorsqu'on a un grand-parent en EHPAD
23:44 ou un enfant en crèche
23:46 et que personne n'est là pour s'en occuper,
23:48 les questions se posent.
23:50 Donc le quotidien des Français est impacté
23:53 par le problème des métiers en tension.
23:56 Albert Zénouf, vous pouvez répondre.
23:58 Oui, enfin, c'est toujours la même rengaine
24:02 qu'on nous reçoit sur les métiers en tension.
24:04 Non, non, mais bien sûr,
24:06 mais on peut toujours trouver des gens.
24:09 C'est compliqué, je le reconnais bien,
24:12 mais la seule facilité, c'est d'aller chercher
24:15 de nouvelles immigrations.
24:18 Mais il n'y a rien d'inéluctable
24:20 à avoir un accroissement de l'immigration.
24:23 D'autant qu'on voit bien que les Français
24:26 sont vraiment opposés à cette volonté
24:30 d'agrandir et de renforcer encore l'immigration.
24:33 C'est ça qui peut être un peu incompréhensible
24:37 pour pas mal de Français.
24:39 Les Français, ils ont accueilli chaleureusement
24:44 et fraternellement les familles ukrainiennes.
24:47 Les travailleurs français, les syndicats français,
24:50 les partis de gauche français ont accueilli chaleureusement
24:53 et ont permis aux travailleurs polonais, italien, portugais, espagnol
24:58 de s'intégrer dans la société française.
25:00 C'était un autre temps.
25:02 Comment ?
25:03 C'était un autre temps.
25:04 La France était dans une autre situation.
25:06 Regardez l'Italie et la Hongrie au sein de l'Europe.
25:09 On se rend compte que 3% des métiers en Europe sont vacants.
25:14 C'est vraiment une problématique intéressante.
25:17 Je n'ai pas la solution et je ne suis pas là pour donner des solutions.
25:20 Mais on voit bien que chaque pays aujourd'hui
25:22 est en train d'étudier cette possibilité
25:24 de soit de régulariser,
25:26 soit de pratiquer une immigration choisie.
25:29 C'est intéressant.
25:30 Et pourtant, ce ne sont pas des pays de gauche.
25:32 Ce sont des pays de gauche qui plaident pour une immigration.
25:35 La Hongrie qui a plus 14%.
25:37 En tout cas, le débat est relancé.
25:42 Ce clivage, on n'a pas fini d'en parler.
25:45 Puisque de toute façon, le débat va être relativement vite fixé
25:48 à la fois sur le texte lui-même et sur la tournure
25:50 que pourront prendre les événements à l'Assemblée.
25:53 Le débat est nécessaire.
25:55 Mais il faut que ce soit un débat sain, raisonné.
25:58 Pas sur la base de posture politicienne
26:00 comme on en a vu tout à l'heure de Saint-Malo.
26:03 C'est dommage que ce soit de Saint-Malo.
26:05 En même temps, à partir des réalités
26:11 et non pas en malaxant des chiffres.
26:14 C'est un débat qui va traîner jusqu'en 2027, selon vous ?
26:17 Un débat, c'est intéressant.
26:19 Il sera provisoirement clos en tout cas avec le débat parlementaire.
26:21 Il sera déjà au cœur des élections.
26:23 Il faut un débat pour instruire de la réalité
26:26 et non pas sur la base de fausses informations,
26:29 de fausses communications.
26:31 Vous savez bien Patrick Legari que ça ne marche jamais comme ça.
26:33 Malheureusement.
26:35 Mais moi je suis un idéaliste.
26:38 On parlera de Marseille et de Gérald Darmanin
26:42 dans un instant qui pointe du doigt les consommateurs de drogue
26:45 après ce qui s'est passé, ce drame terrible à Marseille.
26:48 Mais il est 20h30 et on fait donc un point sur l'info.
26:58 Bonsoir Edouard Marguer.
27:00 Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous.
27:02 De l'aide pour la Libye, la France envoie des équipes de la sécurité civile
27:06 qui vont installer un hôpital de campagne
27:09 capable de secourir un demi-millier de personnes par jour, selon l'Elysée.
27:12 La ville de Derna, dans l'Est de la Libye, a été dévastée par la tempête Daniel.
27:17 Il y a 2300 morts selon un premier bilan
27:20 qui risque d'être multiplié par 5 selon les autorités.
27:24 Sur l'aide française au Maroc, Emmanuel Macron dénonce ce soir des polémiques
27:27 qui n'ont pas lieu d'être.
27:29 Le Royaume n'a toujours pas accepté la proposition soutien de la part de Paris.
27:34 Mohamed Six, par ailleurs, a fait sa première sortie 4 jours après le tremblement de terre.
27:39 Il a visité cet après-midi un hôpital de Marrakech.
27:42 La Maison Blanche aux États-Unis fustige l'enquête en destitution
27:47 annoncée contre le président Biden.
27:49 Un leader de l'opposition, le chef républicain de la Chambre des représentants,
27:53 s'est dit favorable à l'ouverture d'une telle enquête.
27:56 Il accuse le dirigeant démocrate d'avoir menti au peuple américain
28:00 sur les affaires controversées de son fils à l'étranger.
28:03 Sur la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine prévient que la livraison d'avions de combat F-16 à Kiev
28:08 ne fera que prolonger le conflit.
28:10 Déclaration pendant un forum économique à Vladivostok,
28:14 le président russe assure que 270 000 Russes ont volontairement rejoint son armée
28:19 depuis les sept derniers mois.
28:21 Six jours après la collision entre sa moto et une voiture de police à Elencour
28:25 dans les Yvelines, l'adolescent de 16 ans est mort des suites de ses blessures.
28:29 C'est ce que confirme l'avocat de sa famille.
28:31 Sefa était en état de mort cérébrale jusque-là.
28:34 Le parquet de Versailles a annoncé avoir ouvert une information judiciaire
28:38 pour blessure involontaire contre X.
28:41 Les Bleus du football sur le terrain dans une demi-heure.
28:44 Match amical contre l'Allemagne à Dortmund.
28:47 Kylian Mbappé, le capitaine, commencera sur le banc.
28:50 Il expliquait ces dernières heures ressentir une gêne au niveau du genou.
28:54 En défense, Jean-Claire Thaudibaut est titularisé pour la première fois de sa carrière.
29:00 [Générique]
29:09 Toujours avec Audrey Goutard, journaliste spécialiste des faits de société à France Télévisions,
29:14 Patrick Le Yarrick, éditorialiste à l'Humanité,
29:16 Albert Zéno, rédacteur en chef du service politique au Figaro, il faut être précis.
29:22 Et Jean-François, on va écouter peut-être tout de suite,
29:25 on en parlera de la drogue et de Marseille dans un instant,
29:28 mais ça vient d'arriver, Emmanuel Macron, Edouard Marguier en parlait,
29:32 qui prend la parole 1 minute 45 en vidéo, c'était sur X le réseau social, X Twitter.
29:38 Ce message donc au Marocain et pour lui il n'y a pas de polémique.
29:42 J'ai vu beaucoup de polémiques ces derniers jours qui n'ont pas lieu d'être.
29:45 Nous sommes là. Nous avons la possibilité d'apporter une aide humanitaire directe.
29:51 C'est évidemment à Sa Majesté le Roi et au gouvernement du Maroc,
29:54 de manière pleinement souveraine, d'organiser de l'aide internationale.
29:58 Et donc nous sommes à disposition de leur choix souverain.
30:01 C'est depuis la première seconde ce que nous faisons de manière tout à fait normale.
30:06 Et donc je souhaiterais que toutes les polémiques qui viennent diviser,
30:10 qui viennent compliquer les choses dans ce moment qui est déjà si tragique,
30:13 puissent se taire par respect pour toutes et tous.
30:17 Il a l'air manifestement agacé Emmanuel Macron.
30:20 Après tout, les espoirs s'amenuisent sur le terrain pour retrouver des personnes vivantes.
30:25 La situation est totalement désastreuse.
30:28 Il y a déjà des équipes françaises, des ONG qui sont opérationnelles.
30:33 Mais globalement le dialogue entre Paris et Rabat est rompu.
30:37 C'est une froideur qui est insupportable à un moment où il faut sauver des vies.
30:41 Alors qu'est-ce qu'il nous dit Emmanuel Macron ?
30:43 Il brise la glace ce soir, manifestement.
30:46 Il a un petit ton, donc je le disais, quand même un petit peu contrarié.
30:49 Il veut lever les... tenter de lever les malentendus.
30:51 Je rappelle que le roi M6 est au chevet des blessés aujourd'hui.
30:56 C'est sa première apparition sur le terrain.
30:59 C'est sa façon à lui de communiquer.
31:01 On n'a pas ni à le critiquer, ni à le blâmer.
31:03 Il a son propre mode de fonctionnement.
31:05 Ce n'est pas à nous de donner des leçons de quoi que ce soit.
31:07 Mais c'est vrai aussi que cette situation devenait gênante.
31:10 Et ça aurait été compliqué à la longue pour le président de la République française
31:15 de garder le silence et peut-être d'être accusé lui aussi d'une certaine forme de distance.
31:21 Il faudra essayer peut-être de comprendre, ce n'est pas encore le moment venu,
31:25 mais de savoir ce que les chancelleries ont pu se dire en bilatéral là
31:30 pour que le président vienne à prendre la parole comme ça depuis l'Alysée.
31:34 Albert Zénouveau, il dit deux fois polémique.
31:37 Oui, oui, en fait, il y a une polémique quand même.
31:41 On ne comprend pas pourquoi, enfin on sait pourquoi à peu près,
31:44 le Maroc ne veut pas de l'aide française.
31:47 Il y a une question de souveraineté marocaine.
31:50 Mais derrière, il y a le sahor occidental que la France ne veut pas reconnaître.
31:56 Et ça, pour les Marocains, c'est insupportable.
31:59 Il y a les relations plutôt favorables à l'Algérie.
32:03 Le Maroc étant en bisbille avec l'Algérie,
32:07 si on est bien avec l'Algérie, on est mal avec le Maroc.
32:10 Et inversement.
32:11 Vous vous rendez compte que ça n'a pas lieu d'être là maintenant.
32:14 C'est ce qui rend la chose incompréhensible.
32:17 C'est qu'il y a des vies à sauver.
32:19 Il y a une urgence à aller sur le terrain.
32:22 Et que des dispositions diplomatiques empêchent des secours,
32:27 c'est assez incompréhensible.
32:29 En tout cas, on voulait vous le faire écouter.
32:32 Et on va en venir à ce drame de Marseille.
32:35 Cette question de ce drame de cette jeune fille de 24 ans
32:39 qui a reçu une balle en pleine tête dans son appartement.
32:42 C'était dimanche.
32:43 Elle est décédée juste au-dessus d'un point de dîle.
32:46 Ce matin, bilan depuis le début de l'année,
32:48 selon le parquet de Marseille, 44 morts par armes de guerre.
32:52 Dans ce contexte de bande organisée, 110 blessés.
32:55 Gérald Darmanin sur place ce matin.
32:57 Pointe du doigt, vous allez l'entendre, les consommateurs.
33:00 Chaque citoyen français a une part de responsabilité
33:04 en arrêtant de consommer la drogue.
33:05 Si ces gens arrêtaient de consommer la drogue,
33:07 arrêtaient de fumer des joints, arrêtaient de prendre des rails de coke,
33:09 ça peut paraître festif comme ça,
33:11 mais vous faites naître ce genre de règlement de compte.
33:13 Vous faites naître d'exploitation des personnes,
33:15 d'exploitation des mineurs, des assassinats,
33:18 le financement du terrorisme, le financement de la prostitution.
33:21 Et il y a un lien évident pour chaque citoyen
33:23 entre consommation d'une matière illicite, la drogue,
33:26 et trafic, et malheureusement, règlement de compte.
33:28 Jean-François, vous y voyez-vous presque un aveu d'échec du ministre de l'Intérieur ?
33:33 Peut-être pas forcément un aveu d'échec,
33:35 mais en tous les cas, il y a le constat d'une certaine forme d'impuissance publique
33:40 à endiguer ce problème qui va croissant du trafic de stupéfiants.
33:45 Effectivement, il y a les consommateurs.
33:47 Il y a un triptyque en réalité qui est immuable,
33:50 c'est la rencontre entre un produit interdit, la drogue, toutes les drogues,
33:54 entre le consommateur en question, pointé du doigt par Gérald Darmanin,
33:58 et le vendeur.
33:59 Tant qu'autant, aucun des trois éléments ne sera pas supprimé,
34:02 ça ne s'arrêtera pas.
34:04 Alors, le ministre de l'Intérieur a salué le travail des forces de l'ordre,
34:07 le travail des magistrats, mais il va plus loin.
34:10 Aujourd'hui, à Marseille, il a fait état du travail aussi que fait la ville,
34:15 l'État sur la question de l'éducation, de l'urbanisme, de l'intégration,
34:19 je le cite, de l'autorité parentale, de l'autorité à l'école.
34:22 Il a bien compris une chose, Gérald Darmanin,
34:25 celui ou celle, ministre, qui va venir dire,
34:28 c'est moi le ministre de l'Intérieur, bonjour, je vais vous régler le problème,
34:31 il y en a pour six mois, un an, je vais éradiquer le trafic de drogue,
34:34 ça n'existe pas, ça n'existe plus,
34:36 ce sont des promesses qui sont absolument, aujourd'hui, intenables.
34:39 La criminalité, eh bien, elle se déplace, vous pouvez légaliser le cannabis,
34:43 il y aura d'autres problèmes qui vont se greffer derrière.
34:45 La société, depuis 20 ans, elle s'est ensauvagée.
34:48 Ce qui se passe à Marseille, vous évoquiez ce bilan catastrophique,
34:51 ça ne va pas s'arrêter.
34:53 L'idée, aujourd'hui, je l'ai trouvée avec une petite formule,
34:56 c'est faire en sorte que la Kalachnikov
34:59 ne l'emporte pas sur le Karcher.
35:01 On peut maintenir ce qui se passe,
35:03 on ne peut pas régler le problème comme ça, d'un coup de baguette magique,
35:05 ça n'existe pas.
35:06 – Sur cette déclaration du ministre de l'Intérieur,
35:09 qui dit "les consommateurs sont", il va loin, quoi,
35:12 "sont complices de ce qui s'est passé là",
35:15 mais aussi du terrorisme, Audrey Goutard,
35:18 c'est quand même fort.
35:20 – Oui, c'est fort, mais il a raison, bien sûr que le consommateur
35:23 est responsable d'une certaine façon… – Du terrorisme ?
35:25 – Non, mais du financement, si vous voulez,
35:27 parce que, effectivement, toute la chaîne a été de dire
35:30 que le trafic de stupéfiants peut financer des actions terroristes, etc.
35:34 Et on a bien vu lors des attentats qu'il y avait des jeunes
35:38 qui étaient à la fois venus des cités, qui étaient à la fois trafiquants
35:42 et en même temps terroristes, bref, tout cela a été mélangé.
35:44 Mais en fait, j'ai un peu l'impression, on dit aussi,
35:46 que le client qui va voir la prostituée est responsable de la prostitution
35:50 et que lorsque vous vous habillez avec certaines marques,
35:53 vous êtes responsable du travail des enfants en Inde.
35:56 Vous voyez, c'est-à-dire que oui, effectivement, bien sûr,
35:59 il y a plus de 5 millions de consommateurs de haschich en France,
36:03 oui, évidemment, ils sont responsables, parce que c'est eux qui donnent l'argent, etc.
36:07 Mais enfin, le problème est bien plus profond, comme vous le disiez, Jean-François,
36:10 c'est un triptyque, et puis on voit bien que, notamment à Marseille
36:15 ou dans ces quartiers pauvres, le trafic de stupéfiants est une économie.
36:20 Elle fait vivre des familles, elle fait vivre des mères de famille,
36:25 des pères, ça permet d'acheter, de mettre du beurre dans les épinards.
36:30 Je me souviens d'un reportage que j'avais fait, notamment à Sevran,
36:33 où un père de famille me disait "c'est le beurre dans les épinards".
36:36 Voilà, la drogue est devenue un fonctionnement économique
36:41 comme un autre dans certaines cités.
36:43 On parlait de Sevran, hors antenne, justement, vous me disiez,
36:47 j'avais envie de vous demander, est-ce que vous connaissiez comme lieu,
36:51 comme ville en France, où des tentatives, des solutions ont été trouvées ?
36:56 Vous disiez Sevran, justement.
36:58 Oui, je parlais de Sevran, et même de la Seine-Saint-Denis,
37:00 je me souviens notamment d'un préfet qui s'appelait Christian Lambert,
37:03 et j'ai suivi beaucoup la Seine-Saint-Denis, et j'ai compris que c'était
37:08 lorsqu'il y avait des volontés humaines des hommes, c'était le maire de Sevran aussi,
37:12 des hommes qui, tout à coup, s'emparaient du sujet,
37:14 mettaient les mains dans le cambouis, et essayaient de mettre en phase
37:18 à la fois Pôle emploi, à la fois les associations,
37:22 faire travailler tout le monde ensemble, mais ça dépendait vraiment
37:25 à chaque fois de l'énergie d'un homme, et ça ne peut pas fonctionner comme ça.
37:29 Donc ça a été des moments assez courts, assez fugaces,
37:32 et dès que ces gens repartaient ailleurs, et bien effectivement,
37:35 tout revenait, parce qu'en fait, c'est tout un système,
37:38 et surtout, ce qu'on voit, c'est que dans ces endroits,
37:41 l'État a déserté, il n'y a plus de postes, il n'y a plus de services publics, etc.
37:46 Donc, la nature ayant horreur du vide, une autre économie a pris le pas.
37:50 - C'est ce que réclament les associations, en tout cas.
37:53 - Absolument. - On entendra ça juste après le Fil info,
37:55 puisqu'il est 20h40, c'est Fadmilom.
37:57 - Et plus de 72h après le séisme au Maroc, et le fait que la France
38:01 n'ait pas été retenue par les autorités pour participer à l'aide internationale,
38:05 Emmanuel Macron réagit sur Twitter, le nouveau nom de X,
38:09 le chef de l'État dénonce des polémiques qui n'ont pas lieu d'être.
38:13 La France va envoyer un hôpital de campagne, cette fois en Libye,
38:17 touché par des inondations après la tempête d'Agnès.
38:20 Le nombre de morts dépasse les 2000, bilan provisoire,
38:23 et il y a au moins 10 000 disparus selon la Croix-Rouge.
38:26 Sur France Info, Roland Lescure apporte son soutien à la tribune de Libération,
38:30 35 élus, dont certains macronistes, réclament la régularisation
38:33 de travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension.
38:36 Pour le ministre de l'Industrie, la réindustrialisation de la France
38:39 ne se fera pas sans immigration.
38:41 Face à la guerre en Ukraine, le pape François veut toujours
38:44 jouer un rôle humanitaire.
38:46 Son émissaire s'envole demain pour trois jours en Chine,
38:48 à la recherche de solutions pour une paix juste.
38:50 Et puis qui va affronter les voleyeurs français jeudi en demi-finale de l'Euro ?
38:54 Ça se décidera ce soir après 21h, entre l'Italie et les Pays-Bas.
39:08 - Et on parlait de Sevran, cette solution dont vous parliez,
39:13 Audrey Goutard, Sevran, où le fait de mettre tout le monde autour de la table
39:17 visiblement avait plutôt bien fonctionné.
39:19 Karima Mezien, l'avocate qui porte parole du collectif des familles de victimes
39:22 à Marseille, qui a elle-même perdu un frère abattu il y a 6 ans,
39:27 propose justement de mettre tout le monde autour de la table.
39:30 - Nous les États-Généraux, on les réclame depuis longue date.
39:33 Je reste convaincue que si on n'est pas tous ensemble autour de la table
39:37 et si on n'agit pas tous ensemble, que ce soit la police, la justice,
39:41 les acteurs de terrain, les familles qui ont été concernées par ce type de drame,
39:46 on ne trouvera pas de solution pour remédier à ce problème.
39:50 - Les États-Généraux de la drogue, Patrick Leyaric,
39:53 c'est ça aujourd'hui la seule solution ?
39:56 - Oui, moi je suis d'accord avec ce que dit cette avocate et responsable d'association.
40:02 Je crois qu'il faut un plan d'action global.
40:05 Là où une partie de ce qu'a dit M. Darmanin est vraie,
40:09 c'est que ça concerne une multitude de facteurs.
40:13 Et dans ces facteurs-là, il y a une politique de santé.
40:17 Parce qu'on peut accuser les consommateurs tant qu'on veut,
40:20 tant qu'on ne créera pas des conditions pour que des gens, des jeunes notamment,
40:25 puissent se faire traiter et cesse d'être en besoin de drogue,
40:30 on ne réglera pas.
40:32 Et là où il y a un problème, c'est d'accuser des consommateurs,
40:37 dont je ne fais pas partie, ni vous non plus,
40:41 sans dire un mot, du trafic international de drogue.
40:50 C'est quelque chose qui représente 250 milliards de dollars dans le monde.
40:57 Tant qu'il n'y aura pas une coopération internationale entre les gouvernements,
41:01 ça dépasse M. Darmanin lui-même.
41:03 Pour assécher cela, assécher l'ensemble de ces réseaux
41:07 qui profitent de cette économie, de cet argent,
41:11 on n'y arrivera pas.
41:14 En France, c'est à peu près 3 milliards d'euros.
41:17 Ce n'est pas rien.
41:20 C'est quoi une réponse policière ?
41:22 C'est une coordination internationale ?
41:24 Il faut une coordination internationale contre le trafic de drogue.
41:27 Ça, c'est très compliqué à mettre en œuvre,
41:29 mais il faut faire des efforts considérables.
41:32 C'est une question de santé pour les habitants de la planète entière.
41:37 Mais ça ne suffit pas.
41:39 Vous parlez d'une guerre en fait.
41:41 Face à des cartels surarmés, c'est une guerre.
41:44 Il y a deux choses.
41:47 Oui, on a eu des images au Mexique qui ressemblent à la guerre.
41:51 Il y a cette bataille là à mener, assécher les réseaux.
41:55 Mais assécher les réseaux, ça veut dire, par exemple,
41:58 que de laisser des paysans en difficulté dans certaines zones du monde
42:03 produire de la coca, il faut rémunérer leur travail pour des productions vivrières.
42:08 Par exemple, la question du combat contre les inégalités,
42:16 l'accès à l'éducation, le travail qui doit être fait dans les systèmes éducatifs
42:21 autour de la santé sont également importants.
42:24 Donc je suis d'accord avec ce qui est dit là,
42:27 s'agissant d'une politique générale, d'une politique globale
42:30 pour affronter cette question.
42:32 Juste pour conclure, Audrey Gouthard.
42:34 Vous évoquiez des solutions.
42:36 Je me souviens d'une discussion avec le patron de la police de Miami,
42:39 qui est très touché par le trafic de stupéfiants.
42:42 Ce trafic existe.
42:43 Mais il me disait, c'est très étonnant en France,
42:46 il y a une spécificité quand même, c'est que chez vous, le trafic se voit.
42:49 C'est vrai qu'il y a une particularité française
42:51 qui veut que le trafic soit dans les halls d'immeubles,
42:53 que les règlements de comptes se passent devant tout le monde,
42:56 que c'est un trafic qui dérange l'ordre public.
43:00 Et ce chef de la police me disait,
43:03 nous, on ne se bat pas contre le trafic,
43:05 parce qu'on sait très bien que les sommes sont tellement considérables
43:08 que c'est impossible à gérer.
43:10 Mais en revanche, on fait en sorte que l'ordre public soit respecté, etc.
43:14 Donc je ne dis pas que c'est la solution.
43:15 Mais quand vous êtes un citoyen habitant à Marseille,
43:18 c'est certainement ne plus voir le trafic.
43:20 Ça serait déjà un début de solution.
43:22 Allez, on va changer complètement de sujet.
43:25 Encore qu'on va sans doute aussi parler d'une guerre, une autre.
43:28 Direction l'extrême-orient russe.
43:30 Avec cette rencontre donc pleine de secrets entre les deux parias,
43:35 on va les appeler comme ça, le nord-coréen et le russe,
43:37 Kim Jong-un et Vladimir Poutine,
43:39 attendu dans les prochaines heures, Jean-François.
43:42 Oui, le moins que l'on puisse dire est que le leader nord-coréen
43:45 a le sens de la mise en scène.
43:47 Et Sylvain Tranché, qui est avec nous en direct de Moscou,
43:50 ne me contredira pas, comme à son habitude.
43:52 Son train blindé parti de Pyongyang évoque aller au choix
43:56 à celui de Joseph Stalin jadis,
43:59 ou encore le spectre de Blofeld dans les James Bond.
44:02 Ça en serait folklorique, voire risible,
44:05 s'il n'y avait pas le fond, la raison de cette visite de Kim Jong-un
44:09 dans cet extrême-orient russe,
44:11 à savoir des discussions sur des sujets sensibles,
44:13 et ce possible accord de vente d'armes
44:16 pour soutenir l'offensive russe en Ukraine.
44:18 Et ça, c'est inquiétant, dans cet affichage,
44:21 le sentiment d'une sorte de fuite en avant d'un Poutine
44:24 jusqu'au bouddhiste, qui jadis dialoguait avec l'Europe de l'Ouest, avec nous,
44:28 et aujourd'hui se tourne vers la dictature la plus fermée au monde,
44:32 ce qui n'est pas sans rappeler l'univers, vous savez,
44:35 de George Orwell et la constitution de ce que l'auteur appelait l'Est Asia.
44:40 – Bonsoir Sylvain Tranché. – Bonsoir.
44:42 – Correspondant de France Info.
44:44 En Russie, au-delà du décorum, de ce train blindé
44:48 qui fait fantasmer les médias du monde entier,
44:51 la grande question c'est effectivement,
44:52 est-ce que Kim vient proposer des munitions à la Russie ?
44:57 – C'est difficile, on ne le saura pas évidemment,
45:00 et ils se garderont bien de le dire,
45:03 les circonstances qui entourent cette visite
45:06 sont le secret de Polychinelle le mieux gardé de Russie.
45:09 Actuellement, je dois vous dire, on ne donne pas de date,
45:12 on est complètement à recours aux usages classiques
45:14 lors des grandes rencontres internationales,
45:16 il n'y a pas d'agenda, il n'y aura pas de conférences de presse finale,
45:19 il n'y aura pas de déclaration commune, du ton, on le sait déjà.
45:22 Mais l'important est probablement ailleurs,
45:25 il est probablement dans les informations
45:27 que laissent filtrer les uns et les autres,
45:30 et effectivement lorsqu'on interroge le Kremlin,
45:35 du côté nord-coréen c'est impossible,
45:37 le Kremlin, afin de savoir si effectivement
45:41 il va être question ou non de drame militaire, de demande d'armes,
45:45 il n'y a pas de démentie très ferme et tout cela est simplement calculé.
45:50 De la même façon d'ailleurs, les nord-coréens ont fait fuiter
45:54 des informations via l'agence officielle nord-coréenne,
45:57 disant que dans le train à compagnon Kim Jong-un,
46:00 il y avait des responsables militaires de haut rang,
46:03 mais également des responsables du complexe militaro-industriel nord-coréen.
46:07 Donc rien n'est fait finalement tant à Moscou qu'à Pyongyang
46:11 pour démentir les accusations de Washington
46:13 qui effectivement expliquent que ce sont des ventes d'armes,
46:17 des ventes de munitions d'un côté,
46:19 de technologies pour sous-marins ou satellites de l'autre
46:22 qui vont se dérouler lors de cette rencontre.
46:24 Kim Jong-un en retour, qu'est-ce qu'il attend de cette rencontre ?
46:27 Qu'est-ce qu'il vient chercher ?
46:29 En fait, alors probablement, c'est en tout cas ce que dit Washington,
46:34 peut-être de la coopération technologique,
46:36 ce qui serait, il faut le rappeler, une violation flagrante
46:39 de l'embargo de l'ONU sur les ventes d'armes à la Corée du Sud,
46:42 des ventes d'armes à la Corée du Nord,
46:44 que la Russie a approuvées, a signées,
46:46 mais sur laquelle elle est manifestement éventuellement prête à s'essuyer les pieds.
46:50 Mais il y a plus important que ça au fond.
46:52 Moscou est en train de légitimer, dans une certaine mesure,
46:57 le régime de Pyongyang.
46:58 Cet été, Sergei Choykout, le ministre de la Défense russe,
47:01 s'est rendu à Pyongyang.
47:03 Il a assisté à un défilé militaire au cours duquel il a vu passer devant lui
47:06 l'arsenal nucléaire nord-coréen.
47:08 Le simple fait d'assister à ce spectacle, quelque part,
47:12 vaut conction, bénédiction, validation de la part de Moscou,
47:16 ce qui est évidemment extrêmement dangereux.
47:18 Et il ne faut pas se tromper, il y a peut-être beaucoup plus
47:21 qu'une affaire de munition dans cette rencontre.
47:24 Moscou est en train, peut-être, d'instrumentaliser le régime nord-coréen
47:28 pour finalement l'utiliser comme bras de levier,
47:32 moyen de négociation, moyen de terroriser un peu plus probablement
47:36 la communauté internationale et peser éventuellement, à terme,
47:39 dans d'éventuelles négociations de paix qui auront lieu un jour,
47:42 probablement à l'issue de la guerre en Ukraine.
47:45 C'est cela, en ce moment, qu'est en train de réaliser le régime russe.
47:48 Vous restez avec nous, Sylvain Tranché.
47:50 On s'interroge juste pour le Filinfo 20h50. Stéphane Milhomme.
47:53 Et pour Emmanuel Macron, il y a des polémiques qui n'ont pas lieu d'être,
47:57 il le dit sur le réseau social X, alors que le Maroc a refusé l'aide officielle de la France.
48:02 Après le tremblement de terre, Mohamed VI apparaît ce soir au chevet de victime.
48:06 L'Egypte décrète trois jours de deuil national pour le Maroc,
48:10 mais aussi pour la Libye, touchée, elle, par des inondations
48:13 qui ont fait des milliers de morts.
48:15 Aux Etats-Unis, le chef des républicains de la Chambre des représentants
48:18 se dit favorable à l'ouverture d'une enquête en destitution
48:21 concernant Joe Biden sur de présumés mensonges concernant son fils.
48:25 La Maison Blanche fustige cette décision qualifiée de politique
48:28 à un an de la présidentielle.
48:30 Cette menace de la France sur Apple, l'iPhone 12 est retirée temporairement de la vente.
48:34 Selon l'agence des fréquences, il émet des ondes trop puissantes.
48:37 L'agence a donné 15 jours au groupe américain pour corriger le problème.
48:41 Et puis Allemagne-France en football, le coup d'envoi c'est dès 21h,
48:45 depuis la pelouse de Dortmund.
48:47 Pour ce match amical, les Bleus devront entamer le match sans Kylian Mbappé.
48:50 Il souffre du genou et apparaîtra sur le banc des remplaçants.
48:58 20h21, les informés.
49:01 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
49:03 Avec Audrey Goutard, France Télévisions, Patrick Legariri, L'Humanité, Albert Zénou, Le Figaro.
49:08 Patrick, Moscou qui instrumentalise la Corée du Nord, vous prenez ?
49:13 Oui, je crois que ce dernier argument qu'a développé Sylvain Tronchet
49:17 est assez vraisemblable, est assez vrai.
49:21 Mais moi je crois que la Chine ne laissera pas faire ça.
49:26 C'est la Chine qui calme la Corée du Nord depuis pas mal de temps,
49:31 dans les folies de ce petit dictateur.
49:35 Mais elle calme aussi Poutine,
49:40 c'est-à-dire elle empêche Poutine d'aller au-delà d'un certain nombre de limites.
49:44 En tout état de cause, ça devient dangereux.
49:48 Parce que dans l'hypothèse où il y a fourniture d'armement nouveau,
49:54 dont on ne connaît pas totalement la nature,
49:57 on voit bien que de part et d'autre, avec l'envoi d'armes à sous-munitions,
50:04 de part et d'autre, maintenant les armes à uranium appauvries,
50:09 on voit bien qu'on est dans une escalade extrêmement dangereuse.
50:13 Il est temps de calmer tout ça, il est temps que des voies fassent calmer tout ça.
50:17 Il faut compter sur la Chine, l'Inde, l'initiative du pape,
50:21 il faut compter là-dessus.
50:24 Mais il devrait y avoir d'autres voies pour un peu cesser cette escalade.
50:28 Sinon, on va quand même vers une situation assez dangereuse avant l'hiver.
50:33 - Albert Saindoux ?
50:35 - Il y a un chiffre qui est marquant, c'est que la Russie, depuis le début de la guerre,
50:40 utilise à peu près 10 millions d'obus par an.
50:44 Elle n'en produit que 2 millions.
50:46 Donc elle puise sur ses réserves,
50:49 ce n'est pas conséquent, mais en tous les cas, ça ne suffira pas.
50:52 Si le conflit continue comme sur cette vitesse,
50:54 il y a un besoin absolu de la part de la Russie d'aller trouver des munitions
51:00 auprès de fournisseurs.
51:02 Et qui mieux que la Corée du Nord pour les fournir,
51:05 puisqu'en plus, la Corée produit des obus qui sont compatibles avec les armes russes.
51:09 Mais de l'autre côté, vous avez une sorte de réactivation,
51:12 un nouvel axe du mal qui se crée entre la Russie et la Corée du Nord.
51:18 Et Pyongyang, la Corée du Nord, a besoin de sortir de cet isolement diplomatique dans lequel il était.
51:24 Et tout d'un coup, vous avez une logique, une communauté d'intérêt
51:29 qui se crée entre la Russie et la Corée du Nord.
51:33 - Oui, c'est ça, deux acteurs qui clairement disent au monde entier...
51:37 - Oui, et si vous vous rappelez, au printemps 2022,
51:41 il y a eu une cinquantaine de pays qui avaient refusé de condamner ouvertement la Russie
51:45 dans l'attaque contre l'Ukraine.
51:47 Aujourd'hui, ils sont toujours là.
51:49 La Russie a aussi ses soutiens dans les pays du Sud.
51:54 - Ces soutiens, ils ne sont pas approuvés non plus.
51:56 - Ils ne sont pas approuvés, mais ils n'ont pas condamné.
51:59 Donc la Russie est à la recherche aussi de nouveaux soutiens.
52:03 Et on voit bien que le dernier G20 a montré qu'il y a un soutien à l'Ukraine,
52:11 mais qu'il est sans doute moins fort qu'avant.
52:15 Beaucoup de pays, notamment dans les puissances moyennes,
52:19 se désintéressent un peu du sort de l'Ukraine aujourd'hui.
52:21 - Vodk Guttar ?
52:22 - Dans ce jeu des alliances, on voit aussi que Moscou...
52:26 On peut s'interroger sur le message qu'il envoie aussi à la Corée du Sud, à Séoul,
52:31 puisque Séoul est un acteur majeur dans la guerre en Ukraine.
52:34 Je vous rappelle que, via la Pologne, effectivement, Séoul envoie des armes.
52:39 Séoul est aussi le troisième fournisseur d'armement de l'OTAN.
52:43 Donc c'est aussi un jeu d'équilibre des forces au sein de cette zone géographique qui est si sensible.
52:51 - Sylvain Tronchet, juste pour finir, et vous aurez le mot de la fin,
52:55 mais c'est vrai qu'il y a deux acteurs face à face,
52:57 mais il y a du monde à côté ou sous la table, on va dire, dans cette histoire.
53:02 - Oui, potentiellement.
53:04 Et si j'entendais parler d'Axe du Mal ou d'Axe des Banis,
53:08 ça dépasse même effectivement le cas de la Corée du Nord.
53:11 Il y a eu un rapprochement très clair entre la Russie et l'Iran ces derniers mois,
53:17 qui s'est concrétisé d'ailleurs, là on le sait, de façon certaine,
53:20 par des contrats militaires avec la fourniture de technologies, de drones,
53:24 en tout cas dans le sens Iran, vers la Russie,
53:27 et d'avions très récemment, des avions d'entraînement pour la chasse iranienne par la Russie.
53:33 Donc effectivement, si la Russie l'a fait avec l'Iran,
53:36 potentiellement on se dit qu'elle peut le faire avec la Corée du Nord,
53:40 mais le potentiel militaro-industriel de la Corée du Nord est quand même très sujet à caution.
53:45 On a beaucoup de mal à savoir ce que peut vraiment fournir la Corée du Nord à la Russie,
53:51 et a priori, ça ne changera pas le cours de la guerre en Ukraine,
53:55 ça paraît en tout cas compliqué, mais il y a d'autres enjeux derrière cela,
54:00 qui sont probablement beaucoup plus importants, beaucoup plus terrifiants encore.
54:04 - Merci beaucoup, Sylvain Tranché, correspondante de France Info en Russie.
54:08 - Et pour refermer ces informés, la une de vos journaux préférés, Patrick Le Yarik,
54:14 que propose l'Humanité demain ?
54:16 - Eh bien, c'est Fabien Roussel face au lecteur de l'Humanité,
54:20 et où il appelle à une mobilisation devant les préfectures.
54:23 - Fabien Roussel face au lecteur de l'Humanité, le Figaro à la une, Albert Zénou.
54:28 - Sur la grande panne du modèle allemand.
54:30 - La grande panne du modèle allemand, tiens, dossier dans le Figaro.
54:34 - Tout à fait, on peut perçoir que l'Allemagne ne marche plus aussi bien qu'avant.
54:38 - Merci à Audrey Goutard, également, merci à tous, Renaud Delis et Salia Braklia.
54:44 C'est Demain pour les informés à 9h, et nous on sera là à 20h, demain soir, comme chaque soir.
54:49 ♪ ♪ ♪

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