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Les informés du matin du mercredi 25 juin 2025

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00:00Bonjour à tous, ravie de vous retrouver pour les informés du matin, notre rendez-vous de décryptage de l'actualité
00:07à suivre sur France Info Radio et France Info TV, le canal 16 de la TNT, les informés avec évidemment Renaud Béli.
00:15Bonjour Renaud. Bonjour Agathe.
00:16Et ce matin, nous avons le plaisir d'accueillir Louis Ouzalter, journaliste au service politique du Figaro.
00:20Bonjour Agathe. Bonjour.
00:21François Bedonnet, rédacteur en chef Europe à France Télévisions. Bonjour François.
00:25Et Audrey Tison, journaliste politique au service politique de France Info. Bonjour Audrey.
00:31Et on commence tout de suite Renaud avec le sommet de l'OTAN qui se tient en ce moment et des Européens face à Donald Trump et au défi du réarmement.
00:39Un sommet de l'OTAN qui s'est ouvert hier soir en fin de journée à l'AE dans un contexte bien particulier,
00:45donc à l'issue en tout cas provisoire de cette guerre des 12 jours, en tout cas d'un cessez-le-feu,
00:51on verra s'il se transforme en paix durable, un cessez-le-feu qui est respecté jusqu'alors,
00:56la fameuse guerre des 12 jours selon l'expression de Donald Trump.
00:58Et justement, les Européens se retrouvent à l'AF face à un Donald Trump qui a manifesté à de nombreuses reprises,
01:05y compris d'ailleurs lors de cette guerre toute récente, une forme de mépris à l'endroit de l'Union Européenne
01:10et qui exige que les Européens accentuent leur effort de finance de leur propre défense,
01:16justement pour s'affranchir en quelque sorte de la tutelle américaine.
01:20Les Américains ayant, selon Donald Trump, un petit peu marre de payer pour la défense européenne.
01:25C'est justement tout l'enjeu de ce sommet résumé hier par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
01:33L'Europe de la défense s'est enfin réveillée.
01:38Le sommet fixera en effet de nouveaux objectifs historiques en matière de dépenses pour les alliés de l'OTAN.
01:45Mais la manière dont nous investissons est tout aussi importante que le montant de nos investissements.
01:51Le montant, en tout cas le montant affiché, l'objectif c'est celui d'atteindre 5% du PIB en moyenne,
01:58donc de porter l'effort de sécurité des États membres de l'OTAN à 5% de leur PIB.
02:03Aujourd'hui, il faut savoir qu'on est à peu près autour de 2%.
02:05Un montant qui est d'ailleurs, un objectif qui est d'ailleurs lui-même à peu près scindé en 2.
02:093,5% du PIB pour les dépenses militaires dites directes.
02:14Et puis 1,5% pour les dépenses de sécurité dites connexes, cyber, infrastructures et autres.
02:21Reste que c'est un effort considérable.
02:24Est-ce que les États membres de l'OTAN, à commencer par les États européens, sont en mesure d'atteindre cet objectif d'ici quelques années ?
02:32C'est tout l'enjeu de ce rendez-vous.
02:34Et c'est la question que l'on se pose ce matin.
02:36François Bedonnet, porter l'effort de défense d'environ 2% à 5%, est-ce que c'est réaliste pour les Européens ?
02:43Alors, c'est réaliste dans l'ensemble.
02:45Après, ça dépend des pays, parce que vous avez encore aujourd'hui des pays qui sont en dessous de 2%,
02:51en particulier les pays du sud de l'Europe, comme par exemple l'Italie ou l'Espagne.
02:56Alors, pour ces pays-là, évidemment, ça va être encore plus difficile d'aller jusqu'à 5%.
03:00En revanche, pour les pays qui sont frontaliers de la Russie,
03:04eux, ils investissent énormément dans leurs dépenses.
03:07Je pense en particulier, par exemple, à la Pologne, qui est déjà à 5%.
03:10Et en ce qui concerne la France, nous, la France, on est aux alentours de 2%, un petit peu plus.
03:16Mais ça va faire, effectivement, des investissements supplémentaires extrêmement importants.
03:21Pour la France, pour nous, ça sera 115 milliards d'euros par an, en 2035, de budget sur la défense.
03:28Aujourd'hui, il faut savoir qu'on est à peu près aux alentours de 60 milliards.
03:31Donc, ça veut dire un doublement, en fait, du budget de la défense.
03:34Pour Clément Beaune, le haut commissaire au plan, ça représente cet effort 10 points de TVA.
03:40Louis Ouzalter, est-ce bien raisonnable dans un contexte où le gouvernement a déjà du mal à trouver 40 milliards pour le budget 2026 ?
03:46Alors, on n'a peu le choix compte tenu des menaces géopolitiques.
03:49Mais en effet, la trajectoire, pour l'instant, n'est absolument pas dessinée.
03:51Et d'ailleurs, vous avez une contradiction entre un Emmanuel Macron qui a dramatisé la menace russe,
03:56qui, il faut bien reconnaître, depuis des années, somme l'Europe de se réveiller,
04:00de ne pas uniquement dépendre de la puissance américaine.
04:02Et il faut bien reconnaître, depuis son premier discours de la Sorbonne,
04:05il avait cet agenda d'autonomie européenne.
04:08Il avait porté des avances à première campagne présidentielle.
04:10Mais par la suite, rien ou presque n'est venu.
04:12En tout cas, sous le gouvernement de François Bayrou,
04:14on a un président qui, donc, insiste sur cette urgence de dépenses de défense.
04:19Et un Premier ministre qui, pour l'instant, n'a pas expliqué comment il comptait s'y prendre,
04:23sachant que, par ailleurs, il cherche 40 milliards d'économies.
04:25Donc, c'est-à-dire qu'on cherche, dans le budget français pour l'année 2026,
04:2840 milliards d'économies, mais aussi d'autres économies à faire
04:31pour compenser les futures éventuelles dépenses de défense.
04:35J'ajoute que, sur les divergences entre les pays européens,
04:38alors, en effet, la France est très loin des 5% en réalité.
04:41Effectivement, on a à peine dépassé les 2%.
04:43Il y a pas mal de pays qui sont en dessous.
04:45François Bonnet parlait des pays de l'Est,
04:47qui, effectivement, compte tenu de la menace russe immédiate à leur porte,
04:50ont vraiment fait un énorme effort de défense, et notamment la Pologne.
04:53Mais là, il y a une différence qui est plus stratégique.
04:55C'est-à-dire que ce sont des pays qui sont extrêmement atlantistes,
04:57donc qui comptent toujours sur le parapluie américain,
04:59à un moment où l'attitude, ne serait-ce que l'attitude de Donald Trump,
05:02devrait conduire les Européens à réfléchir à autre chose que le parapluie américain
05:06pour assurer leur défense.
05:07Et là, on retombe sur le débat sur la dissuasion nucléaire française
05:11et le fait qu'elle pourrait avoir une dimension plus européenne.
05:14Bref, des désaccords très profonds entre pays membres de l'Union européenne d'une part
05:17et de l'OTAN d'autre part,
05:19qui ne seront pas purgés par un unique sommet, évidemment.
05:22Les Européens qui ont eu du mal à se mettre d'accord,
05:24et aujourd'hui, l'Espagne dit qu'elle s'y oppose toujours.
05:28Pourquoi ça a été si compliqué, François Baudonnet ?
05:31Parce qu'il a fallu une prise de conscience, en fait.
05:33Il a fallu une prise de conscience, d'abord avec la guerre d'Ukraine,
05:37qui dure depuis plus de trois ans,
05:39et puis après, avec la réélection de Donald Trump.
05:42Alors, ce n'est pas nouveau,
05:43il demande aux Européens de dépenser plus.
05:45Il l'avait déjà fait lors de son premier mandat.
05:47Et entre ces deux mandats, entre Trump 1 et Trump 2,
05:52les Européens, à part, parce qu'il y a eu la guerre d'Ukraine,
05:55les Européens n'ont pas fait grand-chose.
05:58Et là, maintenant, ils se rendent compte qu'ils sont obligés de faire.
06:02Et ce qui est intéressant, c'est que dans l'avion,
06:04dans Air Force One, quand il est venu à la haie,
06:07à propos, vous savez, de l'article 5 de l'OTAN,
06:09qui est cet article essentiel, qui est l'article de défense mutuelle,
06:12jusqu'à présent, il avait toujours dit
06:14« Ceux qui ne payent pas assez, je ne les défendrai pas. »
06:18Ce qui, évidemment, est un problème,
06:19parce que c'est tous les fondements de l'OTAN
06:22qui sont mis en danger.
06:25Et là, il a dit une chose un peu différente.
06:27Il a dit « Ah, ben en fait, les Européens, je les aime bien. »
06:31Oui, toujours comme ça, dans le côté l'affect.
06:34« Les Européens, je les aime bien. »
06:35Et donc, en fait, ça laissait plutôt entendre que
06:37« Oui, puisqu'en fait, ils font des efforts. »
06:39Puisqu'en fait, évidemment, ces 5%,
06:41de passage aux 5%, c'était annoncé avant le début du sommet.
06:44C'est comme un sommet européen.
06:45Vous savez, tout est fait avant.
06:47Et bien, en fait, il reconnaît que les Européens
06:51font un effort pour leur défense.
06:53Renaud Ely.
06:54Oui, il y a toujours cette petite note affective
06:55qu'il a évoquée François Renaud.
06:57Oui, alors, c'est peut-être lié à un autre événement
06:59qui est quand même assez stupéfiant
07:00en matière d'usage diplomatique.
07:02C'est que Donald Trump a rendu public hier
07:04les messages privés que lui avait envoyés
07:06Marc Routot, le secrétaire général de l'OTAN,
07:08lequel, comme nombre de dirigeants,
07:11d'ailleurs, et on sait qu'Emmanuel Macron
07:12n'est pas dernier à le faire aussi,
07:14essaye un peu de flatter l'égo de Donald Trump.
07:17On essaie toujours de prévenir ses humeurs.
07:19Donc, Marc Routot l'avait félicité, d'une part,
07:21pour son intervention dans le conflit entre Israël et l'Iran.
07:23Et puis, d'autre part, même sur ce sommet à venir,
07:26il y a un message où Marc Routot explique,
07:29dit à Donald Trump,
07:31« Vous vous envolez vers un nouveau grand succès.
07:32Vous allez réaliser quelque chose
07:33qu'aucun président américain n'était parvenu à faire
07:36durant des décennies. »
07:37Donc, que l'Europe paye davantage, un grand bravo Donald.
07:40Il s'est empressé de dévoiler ses messages,
07:43qui est quand même assez inédit là aussi.
07:45Mais au-delà de cette gestion,
07:47toujours parfois un peu hasardeuse,
07:48des humeurs de Donald Trump,
07:49il y a quand même une constante
07:50qu'on observe depuis son retour à la Maison-Blanche,
07:52c'est que, j'allais dire l'ennemi,
07:54on va dire l'adversaire, pour lui,
07:55c'est quand même l'Europe, à tout point de vue.
07:57Et s'il y a une région du monde
07:58en direction de laquelle Donald Trump manifeste son animosité,
08:02qu'elle soit sur le plan commercial, économique, diplomatique,
08:04civilisationnel aussi.
08:06On se souvient du discours de Jay Devance à Munich,
08:08expliquant que l'Europe, c'était un modèle de civilisation
08:11qui conduisait au déclin, à la décadence,
08:14et que, très clairement,
08:15il y avait un projet différent du côté de l'Amérique maga.
08:18On voit qu'il y a une constante là-dessus,
08:20et on constate avec ce sommet
08:22qu'une fois de plus,
08:23le fait est que c'est Donald Trump
08:24qui dicte l'ordre du jour,
08:25parce qu'on assiste quand même historiquement
08:27à un vrai découplage,
08:29à un vrai décrochage
08:31du lien transatlantique.
08:33Donc l'Europe est peut-être en train de comprendre,
08:36même si ça va être extrêmement difficile,
08:38pour les raisons financières
08:38qui ont été évoquées à l'instant notamment,
08:40mais est peut-être en train de comprendre
08:41qu'elle doit peut-être apprendre
08:43à marcher toute seule,
08:44en tout cas pour ce qui est de sa défense,
08:46et à ne plus tenir compte du parapet américain.
08:47Vous voulez dire un tout petit mot, François Vaudané ?
08:49Oui, je voulais dire en plus que Donald Trump,
08:50il arrive au réolé de ses victoires militaires
08:54au Moyen-Orient,
08:55victoires militaires et diplomatiques,
08:57si le cessez-le-feu se maintient,
08:59ce qui a l'air pour l'instant d'être parti pour,
09:01mais évidemment il faut être extrêmement prudent,
09:03il arrive vis-à-vis des autres chefs d'État
09:05avec cette victoire qui est évidemment importante.
09:08Un cessez-le-feu qu'Emmanuel Macron qualifie
09:10d'instable et volatile,
09:12enfin une situation qu'Emmanuel Macron qualifie
09:14d'instable et volatile.
09:15Dans un instant on parle de François Bayrou,
09:18menacé de censure,
09:21mais d'abord c'est le fil info de Maureen Suignard,
09:23il est 9h.
09:24Les orages ont déjà commencé à éclater,
09:27une femme de 32 ans est grièvement blessée dans les Landes,
09:30un arbre est tombé sur son mobilhome,
09:32dans le bassin d'Arcachon,
09:338000 foyers sont privés d'électricité,
09:35au total 49 départements sont en vigilance
09:38aux orages ou à la canicule,
09:40de la Saba à la Haute-Garonne,
09:41du Calvados à la Saône-et-Loire
09:43et le trafic des trains peut aussi être perturbé,
09:46la circulation des TGV est fortement perturbée à l'île,
09:49là c'est un vol de 600 mètres de câbles
09:51qui est en cause selon la SNCF.
09:54A quelques jours du début des vacances d'été,
09:56le gouvernement ordonne une immobilisation
09:58de 800 000 véhicules de plus en France,
10:00c'est la suite du scandale des airbags Takata,
10:03il faut donc arrêter de conduire votre véhicule
10:05équipé de ces airbags,
10:06si vous êtes en Corse et dans les Domtom
10:08et en métropole,
10:09cela concerne tous les véhicules avec Takata
10:11qui datent d'avant 2012.
10:13Ils contiennent trop de pesticides,
10:14des melons vendus chez Leclerc,
10:16Franprix, Carrefour ou encore Intermarché
10:18sont rappelés,
10:19il s'agit des melons boules de miel d'Espagne
10:21qui sont commercialisés en Normandie,
10:24en Centre-Val-de-Loire et en Ile-de-France.
10:26France Info
10:30Les informés, Renaud Deli, Agathe Lambret
10:35Les informés continuent avec Louis Ouzalter,
10:39journaliste au service politique du Figaro,
10:41Audrey Tison, journaliste au service politique
10:44de France Info,
10:45et je vous remercie François Baudonnet,
10:47rédacteur en chef Europe à France Télévisions,
10:49merci d'avoir participé au premier débat.
10:50On passe au second thème,
10:52on se penche sur le sort du premier ministre Renaud Deli
10:55après l'échec du conclave sur les retraites,
10:57François Bayrou menacé de censure.
10:59François Bayrou qui s'accroche à l'espoir ténu
11:01quand même d'obtenir un accord entre partenaires sociaux
11:03qu'il a reçu hier à Matignon,
11:04mais cet accord semble bien lointain,
11:07et vous le disiez,
11:07c'est le retour de la censure
11:09avec une septième motion de censure
11:11à laquelle va être soumis
11:14le gouvernement de François Bayrou,
11:16et en l'occurrence,
11:17ce sont les socialistes qui ont annoncé
11:19qu'ils en déposaient une.
11:20On se souvient qu'au début de l'année,
11:22c'était justement le groupe socialiste
11:25qui avait accordé en quelque sorte
11:27son indulgence à François Bayrou
11:30en ne votant pas la censure.
11:32Le conclave sur les retraites ayant échoué,
11:34il dépose donc une motion de censure
11:36qui menace François Bayrou.
11:38Alors est-ce que le gouvernement
11:39peut survivre à cette motion de censure à venir ?
11:43Si le Rassemblement national ne la vote pas,
11:46il n'y aurait pas de majorité
11:47pour faire tomber le gouvernement.
11:48Le Rassemblement national qui a fait savoir ce matin
11:50par la voix de Sébastien Chenu,
11:52député RN du Nord,
11:53chez nos voisins et amis de France Inter,
11:57que le Rassemblement national ne voterait pas
11:59a priori cette motion de censure.
12:01Donc est-ce que François Bayrou
12:02peut surmonter cette épreuve ?
12:04Audrey Tison, aujourd'hui l'exécutif
12:07est entre les mains du Rassemblement national.
12:09C'est ça à la merci de la décision de Marine Le Pen ?
12:11En tout cas, à court terme, oui,
12:13puisqu'on sait qu'en effet les équilibres
12:15à l'Assemblée font qu'il faut
12:16la totalité de la gauche plus le RN
12:18pour pouvoir avoir une majorité
12:19et renverser le gouvernement à l'Assemblée.
12:22L'attitude du RN, elle est intéressante,
12:26c'est révélateur, puisque le RN se retrouve
12:30en position de force, la gauche ayant annoncé
12:32qu'elle veut censurer le gouvernement.
12:35Le PS a décidé de passer la seconde
12:37et va a priori déposer sa propre motion de censure.
12:41Je dis a priori parce qu'on n'a toujours pas vu de texte.
12:44En tout cas, ils ont les signatures
12:45pour pouvoir eux-mêmes bâtir une motion de censure
12:48et marquer le coup, marquer cette rupture de confiance
12:51avec le Premier ministre à l'issue de ce conclave
12:54et le RN qui se retrouve de nouveau
12:56un petit peu juge de paix dans cette Assemblée nationale.
13:01Le RN adore ça.
13:02Le groupe RN, d'ailleurs,
13:04certains députés s'amusent ces derniers jours
13:07à mettre un petit peu de suspense dans la position,
13:10même si la position officielle est celle
13:12qu'a rappelée Renaud Delis.
13:14« Pas de motion de censure sur le dossier des retraites,
13:17mais rendez-vous à la rentrée sur le budget ».
13:20Donc comme ça, ils peuvent toujours dire
13:22qu'ils ont les mains,
13:24ce sont eux qui incarnent l'éventuelle colère des Français.
13:28Et à voir aussi ce qui va se passer ce week-end
13:31parce que les députés vont rentrer chacun
13:33dans leur circonscription
13:34et peut-être que là,
13:37ils vont pouvoir revenir lundi en disant
13:39« Oui, mais nos électeurs nous demandent
13:41de censurer ce gouvernement qui ne nous écoute pas
13:44sur les retraites ».
13:45On peut, ça n'est pas impossible,
13:47c'est déjà arrivé, sous l'époque Barnier,
13:50avoir une surprise de la part du RN
13:52qui pourrait sortir finalement
13:53« Bon oui, je vais à la censure ».
13:55Louis Halter, pourquoi le Rassemblement national
13:57ne censurerait pas le Premier ministre aujourd'hui ?
13:59Ils ont le pouvoir de le faire tomber.
14:00Parce qu'ils donnent rendez-vous au budget.
14:02Je pense aussi qu'ils veulent choisir leur moment
14:04parce qu'après l'été,
14:06il y a donc ce rendez-vous du budget.
14:08Et Marine Le Pen, quelque part,
14:11pour l'instant en tout cas,
14:12priorise les sujets.
14:13C'est les 40 milliards d'économies
14:14qu'elle va dénoncer
14:15comme des économies qui se concerneront
14:17et seront victimes d'abord
14:19ses propres électeurs
14:20qu'elle a dans le connimateur
14:22plus que la réforme des retraites.
14:24Il faut quand même revenir
14:24sur l'échec du conclave.
14:26Il y a quand même quelque chose
14:27d'un peu déprimant
14:27parce que depuis le début
14:29du deuxième mandat d'Emmanuel Macron,
14:31on a une société politique,
14:32des partis politiques
14:33qui ne parviennent pas
14:34à se mettre d'accord globalement.
14:35Et on le voit tous les jours
14:36à l'Assemblée nationale.
14:37On a ensuite maintenant depuis hier
14:39le constat que les partenaires sociaux
14:40n'arrivent pas non plus
14:41à se mettre d'accord.
14:43Même sur du minimal, du minimal.
14:44J'entendais hier sur votre antenne
14:45le président de la CFE-CGC
14:47qui expliquait que même
14:48en lâchant sur l'âge de la retraite,
14:50c'est-à-dire que les syndicats
14:51avaient lâché sur les 64 ans
14:52donc il n'en était même plus question
14:53à l'intérieur du conclave,
14:55le MEDEF n'a rien voulu entendre
14:56et n'a même pas allé sur les sujets
14:58de réglage, de pénibilité,
15:00de carrière des femmes, etc.
15:02Ça veut dire que vous enterrez déjà
15:04le conclave et la tentative de...
15:05Je crois que François Bayrou
15:06va vraiment essayer de le sauver
15:08parce que c'était son assurance-vie.
15:10C'était clairement son assurance-vie
15:11auprès des socialistes.
15:12Je pense aussi que même
15:13s'il réussissait à sauver
15:14ne serait-ce qu'un petit bout
15:15du texte final,
15:16d'un potentiel texte final
15:17de ce conclave,
15:18je crois qu'en réalité
15:18les socialistes ont déjà
15:19parti dans autre chose.
15:20Ils sont déjà en train
15:22de déposer leur motion de censure.
15:24Ils voient bien qu'avec
15:25l'impopularité de François Bayrou,
15:27le cafouillage au Parlement,
15:29la pression d'une partie
15:30de l'électorat,
15:31quelque part le conclave
15:32n'est plus le sujet unique.
15:33Mais effectivement,
15:34on se retrouve dans la même situation
15:36au final que celle de Michel Barnier
15:38à la rentrée de septembre.
15:41Dès les premiers jours
15:42où il a été nommé Premier ministre,
15:44il se retrouvait soumis
15:45au bon vouloir de Marine Le Pen.
15:47Donc voilà,
15:48maintenant la question,
15:49comme il nous parle beaucoup
15:49de Pierre-Mardes France en ce moment,
15:51qui avait tenu 7 mois,
15:53et d'ailleurs François Bayrou
15:55va bientôt, je crois,
15:56cet été battre ce record,
15:58le record de Pierre-Mardes France.
16:00Tout porte à croire
16:00qu'il est décidé
16:01d'aller au bout
16:02dans la présentation
16:03de ses pistes d'économie,
16:04quitte à tomber
16:04et passer pour le sacrificiel.
16:07Il faut quand même rappeler
16:07que Pierre-Mardes France,
16:08quand il part,
16:08déjà il a quelques réalisations,
16:10notamment la fin
16:10de la guerre d'Indochine,
16:11il tombe sur la communauté européenne
16:12de défense,
16:13et puis il part
16:13avec une popularité éclatante.
16:15François Bayrou aujourd'hui
16:16est aux alentours
16:16d'entre 15 et 20%
16:18selon les différents normes.
16:19popularité historique.
16:21Renaud Delis,
16:22est-ce que François Bayrou
16:23peut-il encore arracher
16:24un accord aux partenaires sociaux ?
16:26Ça paraît extrêmement compliqué,
16:27on verra bien,
16:28je vais être évidemment très prudent,
16:29mais là où il peut avoir
16:30une forme de ressentiment,
16:31et je rejoins ce que vient de dire
16:32à l'instant,
16:33le Gosselter,
16:33c'est quand même
16:34à l'endroit du patronat,
16:35qui a fait preuve
16:37d'une absence de sens politique.
16:38Alors,
16:39c'est pas...
16:39Les organisations,
16:40qu'elles soient syndicales
16:41ou patronales,
16:42font du...
16:43défendre les intérêts
16:45catégoriels,
16:46ils font pas de politique,
16:47j'entends bien,
16:48mais dès lors que les syndicats
16:50lâchaient de fait
16:51sur l'abrogation
16:52et l'abrogation
16:53de l'âge légal à 64 ans,
16:55le patronat a une attitude
16:56qui pourrait,
16:58alors peut-être pas cette fois-ci,
16:59encore que,
17:00je suis d'accord avec Audrey Tison,
17:01je serais prudent
17:01sur l'attitude du Rassemblement National,
17:02mais conduire
17:03à une nouvelle chute
17:04d'un gouvernement,
17:05un blocage politique,
17:06et ensuite,
17:06qui s'en plaindrait
17:07au premier chef ?
17:08Ce sont justement
17:08les chefs d'entreprise
17:09disant
17:09la situation politique
17:11est catastrophique,
17:12le blocage est là,
17:13tout ça nuit aux affaires,
17:15les taux d'intérêt vont remonter,
17:17la croissance un peu plus ralentir,
17:19etc., etc.
17:20Le patronat,
17:21juste qu'il ne voulait pas céder
17:21sur la pénibilité,
17:22il réclamait un certificat médical
17:24alors que la CFDT
17:25voulait que ce soit automatique
17:26pour, disait-il,
17:27ne pas créer de nouveaux régimes spéciaux.
17:29Ce qui risque donc
17:29de créer en tout cas
17:30une nouvelle crise politique
17:31dont le patronat se plaindra
17:32si jamais elle survient,
17:33alors qu'il en sera quand même
17:34le principal responsable.
17:37Ensuite,
17:37la situation politique
17:38fait que le changement de pied
17:39des socialistes,
17:40qui est assez cohérent
17:41au regard de leur position de départ,
17:42puisque le conclave,
17:43c'était ce qui les avait conduits
17:46à accorder leur indulgence
17:47en quelque sorte
17:47à François Bayrou,
17:48qui était en sursis.
17:49Dès lors que le conclave
17:50sur la retraite échoue,
17:51il dépose une motion de censure.
17:52C'est un peu pavlovien,
17:53si j'ose dire,
17:53mais en tout cas,
17:54c'est assez cohérent.
17:56Mais de fait,
17:57cette prise de position,
17:58elle fait d'ores et déjà
17:59deux gagnants.
18:00Marine Le Pen,
18:01on le disait,
18:01c'est-à-dire que Marine Le Pen,
18:02le RN pour l'instant,
18:03dit non,
18:03pas sur des retraites,
18:05on ne veut pas semer le désordre,
18:07mais en revanche,
18:07sur le budget,
18:08là,
18:09comme l'a dit Sébastien Chenu
18:11ce matin sur France Inter,
18:12d'ailleurs,
18:12son tour viendra
18:13à propos de François Bayrou.
18:15Mais en tout cas,
18:16de fait,
18:16le RN est redevenu
18:18faiseur de roi,
18:19alors que le groupe RN
18:20était marginalisé
18:21à l'Assemblée
18:22depuis que les socialistes
18:23avaient adopté cette position.
18:24Donc le fait est que,
18:25de nouveau,
18:26mécaniquement,
18:27le gouvernement se retrouve
18:28dans la main
18:28du Rassemblement National.
18:29Et Marine Le Pen
18:30a droit de vie
18:31et de mort politique
18:32sur le gouvernement.
18:33Et en effet,
18:34elle peut changer d'avis
18:35jusqu'à ce moment,
18:35on l'a vu.
18:36Et puis l'autre grand gagnant,
18:37c'est Jean-Luc Mélenchon,
18:38évidemment,
18:38qui s'est réjoui
18:39avec un peu de sarcasme
18:40du fait,
18:41dit-il,
18:42que le PS,
18:43a-t-il dit hier,
18:44revient à la raison,
18:45donc il revient
18:45à l'opposition frontale.
18:46Et c'est l'occasion
18:47pour Jean-Luc Mélenchon
18:48de réaffirmer son leadership
18:50sur l'ensemble de la gauche.
18:51On a vu,
18:52depuis le congrès
18:52du Parti Socialiste,
18:53que ce leadership
18:54quand même perdurait.
18:55Audrey Tizan,
18:56je crois qu'il s'en balle
18:57un petit peu,
18:57Jean-Luc Mélenchon,
18:58parce que le Parti Socialiste,
19:00oui,
19:01cette fois-ci,
19:02va à la motion de censure,
19:03mais il n'est pas dit
19:04qu'il revienne
19:06dans la logique
19:06du nouveau Front Populaire,
19:08parce que le nouveau Front Populaire
19:10a quand même
19:10ce petit détail,
19:13c'est que la France Insoumise
19:14a le poids le plus important,
19:15le groupe le plus important
19:16à l'intérieur
19:17de ces groupes de gauche.
19:19Moi,
19:19je ne suis pas sûre
19:20que le PS redevienne
19:21suiveur
19:22de la France Insoumise,
19:24parce que,
19:25voilà,
19:25ils ont tenté quelque chose
19:26ces derniers mois,
19:27ils ont laissé,
19:28entre guillemets,
19:29sa chance au produit Bayrou
19:30avec l'histoire
19:31de ce conclave
19:32sur les retraites.
19:32Là,
19:32ils actent,
19:33aujourd'hui,
19:34que c'est un échec,
19:36mais ils gardent quand même
19:39certaines cartouches
19:39dans la poche,
19:40et c'est pour ça,
19:41je pense qu'aujourd'hui,
19:42ils tiennent à déposer
19:43leur propre motion de censure,
19:45ils ont assez de signatures
19:45pour le faire,
19:46pour pouvoir marquer le coup
19:47et dire,
19:48nous,
19:48maintenant,
19:49c'est nous,
19:50le PS,
19:50on dit stop
19:51à François Bayrou.
19:52Il faut juste préciser
19:52que les Insoumises
19:53n'avaient,
19:53eux,
19:54de toute façon,
19:54pas suffisamment
19:55de signatures
19:56pour pouvoir déposer
19:56une motion de censure.
19:57Ils ne pouvaient plus
19:57parce qu'ils en ont trop déposée
19:59ces derniers mois.
20:00Voilà,
20:03si c'est très pertinent,
20:05ils redonnent le pouvoir
20:06à Marine Le Pen,
20:07les socialistes,
20:07et ils se remettent
20:08un peu dans la main
20:09des Insoumises,
20:10vous êtes.
20:10Oui,
20:11mais d'un autre côté,
20:11il y a un coup de la censure
20:13de François Bayrou
20:13qui, pour l'instant,
20:14n'est pas énorme
20:15vis-à-vis de l'opinion.
20:16C'est un Premier ministre
20:17très impopulaire.
20:17Par ailleurs,
20:18effectivement,
20:19s'il y a une censure,
20:19on replonge dans un chaos politique
20:21ou à tout le monde
20:22dans l'immobilisme,
20:23mais on ne peut pas dire
20:23que la conduite des affaires
20:24de François Bayrou,
20:25y compris avec la situation politique,
20:26soit caractérisée
20:27par une action quotidienne
20:29débordante.
20:30L'immobilisme,
20:31on y est déjà quelque part.
20:33Ce qu'a dit Renaud est vrai
20:34sur le fait que,
20:34en effet,
20:35si on a un dérive
20:36quand même à la censure,
20:37que le climat des affaires
20:38est dégradé,
20:38ceux qui s'en plaindront,
20:39c'est le patronat
20:40qui n'a pas été aidant
20:40en ne lâchant pas
20:41sur des détails,
20:43sur des réglages du conclave.
20:45Mais pour le reste,
20:46sur le plan politique,
20:47le rétroplanning,
20:47maintenant,
20:48il est assez clair.
20:49François Bayrou
20:50va présenter un budget
20:50dont on ne connaît pas
20:51le début du commencement
20:52à part le chiffre
20:54de 40 milliards d'économies
20:55à la mi-juillet.
20:56Le Parlement ne ségera plus,
20:57donc il ne pourra pas y avoir
20:58de censure immédiate en été.
21:00On aura quelques vacances
21:01bien méritées.
21:03Mais en revanche,
21:04à la rentrée,
21:04il est évident
21:06que c'est uniquement
21:07le jugement
21:08de Marine Le Pen
21:09et du Rassemblement national
21:10qui comptera.
21:11Et à ce stade,
21:12compte tenu du chiffre
21:13de 40 milliards d'économies
21:14et sachant les raisons
21:16ou les prétextes
21:16d'avancer l'an dernier
21:17pour censurer Michel Barnier,
21:18je ne vois pas
21:19comment Marine Le Pen,
21:20vis-à-vis de ses électeurs,
21:21laisse passer un tel budget.
21:22Ce serait le moment de vérité.
21:24« Rien ne va,
21:25dans la majorité,
21:25ça ne va pas. »
21:26Pas très fort.
21:27Et puis la majorité
21:28c'est d'élite,
21:28le socle commun,
21:29c'est une majorité.
21:30On voit d'ailleurs
21:30que le LR à l'Assemblée nationale
21:33prend souvent position
21:34contre un gouvernement
21:36auquel LR participe.
21:38Voilà.
21:39Et les échecs,
21:41les propositions de loi
21:41retoquées.
21:42Parfois d'ailleurs
21:43avec le groupe Macron
21:44qui se sent contraint
21:46de voter
21:46contre des propositions de loi
21:47qu'il a initiées
21:48parce que ses textes
21:50ont été à ses yeux,
21:51je pense,
21:52la proposition de loi
21:52sur la programmation
21:54énergétique
21:54trop dénaturée
21:56par les oppositions.
21:57Donc on voit
21:57qu'il y a une situation
21:58politique assez
21:59kafkaïenne
22:00à l'Assemblée
22:01qui renvoie
22:02évidemment
22:02à la composition
22:03de cette Assemblée.
22:04Merci à tous.
22:05Merci à Louis Osalter.
22:06La une du Figaro
22:07aujourd'hui, Louis ?
22:08Israël, Iran.
22:09Trump impose
22:09l'arrêt des combats.
22:10C'était notre premier débat.
22:11Merci Audrey Tison
22:12et merci encore
22:14François Baudonnet.
22:16Renaud Delis,
22:16on se retrouve
22:17demain
22:18et vous retrouvez
22:19les informés
22:20ce soir à 20h.
22:21à 20h.
22:22Sous-titrage Société Radio-Canada

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