- 02/06/2025
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00:00Générique
00:00Et c'est avec plaisir que je vous retrouve pour les informés en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Delis.
00:13Bonjour Renaud.
00:14Bonjour Salia.
00:14Ça va, vous êtes en forme ?
00:15Et vous ?
00:16Vous êtes toujours sur votre petit nuage ?
00:18Je passe un très bon week-end, vous aussi j'espère ?
00:20Oui, je passe un bon week-end aussi.
00:22Bonjour à nos informés du jour, on parle du PSG évidemment.
00:25Stéphanie Despierre, journaliste politique à LCP, bonjour Stéphanie.
00:27Bonjour.
00:27Et bonjour Etienne Girard aussi, directeur adjoint de la rédaction de L'Express.
00:32Tous un grand sourire ce matin parce que Renaud Delis, il s'est quand même arrangé pour que le PSG soit le thème des informés.
00:38Je ne me suis pas arrangé, c'est l'actualité Salia, mais nous n'allons pas l'aborder sous un aspect sportif.
00:45Je crois qu'on a tout dit sur cette victoire, ce triomphe, que dis-je, cette épopée et ce match de samedi soir.
00:51Mais le foot, c'est souvent plus que du foot aussi.
00:54D'ailleurs, il y a aussi toute une dimension politique, sociale, économique, géopolitique qu'il convient d'analyser à travers cette victoire du Paris Saint-Germain, la première en Ligue des champions.
01:04Quelles sont donc les répercussions politiques, sociales pour le pays, pour la politique en France ?
01:10Et puis aussi, quelles conséquences économiques pour le Paris Saint-Germain d'abord, mais aussi d'ailleurs pour l'ensemble du sport français ?
01:17Voici ce qu'en disait hier la ministre des Sports, Marie Barsac, sur France Info.
01:23Cette victoire, à ce niveau-là de la compétition, va pouvoir faire ruisseler aussi des moyens jusque dans le foot amateur.
01:29Le football français connaît un moment difficile.
01:32Il se pose des questions sur son avenir, il est en train de le construire, mais avec des résultats comme celui d'hier.
01:37C'est des actes très forts, parce que ça montre que sportivement, on est capable d'aller jouer dans la cour des grands.
01:42Et ça, c'est extrêmement important pour aller séduire des investisseurs, des sponsors, des diffuseurs.
01:47On a entendu Emmanuel Macron hier à l'Élysée, lui, relier d'ailleurs cette victoire sportive au succès des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
01:56Ruisseler, disait à l'instant Marie Barsac, la fameuse théorie du ruissellement.
02:01Cette victoire en Ligue des champions, elle va rapporter 148 millions d'euros au Paris Saint-Germain dans un premier temps.
02:08Mais au-delà, est-ce que le sport français, le football, peut en profiter aussi ?
02:14On sait aussi que cette théorie du ruissellement, elle fait que, et plus particulièrement dans le football, l'argent en général va à l'argent.
02:22Et ce ne sont que quelques miettes en général qui vont au plus petit club et notamment au monde du sport amateur.
02:28Stéphanie, d'abord, sur les conséquences économiques.
02:31On sait que, voilà, c'est ce que disait Renaud, c'est que c'est le sport, le foot business,
02:35et que ça n'ira probablement pas au petit club et même au club professionnel.
02:38Il y a un gap tellement énorme entre le budget du PSG et d'autres clubs français.
02:44Quand ils ont racheté le PSG en 2011, le Qatar avait investi, je crois, 70 millions d'euros.
02:49On estime que là, le club vaut 4 milliards, probablement un peu plus depuis samedi soir.
02:54Donc, de toute façon, il est très difficile de savoir comment ça va ruisler.
02:58Je vous rappelle qu'un certain nombre de clubs de foot français sont en difficulté aussi.
03:01On rappelle l'histoire des droits télé qui ne suffisent plus à financer.
03:05Donc, il est peu probable que ça ruisselle.
03:07Et quant à ce que ça ruisselle sur le sport amateur,
03:10on nous avait promis la grande fête des Géo, le ruissellement sur le sport amateur.
03:12Il y a beaucoup de clubs qui ont eu un afflux de sportifs,
03:16mais qui n'ont pas assez de moyens que ce soit dans les grandes villes, dans les campagnes.
03:20Pour qu'on comprenne bien, en fait, parce que là, effectivement, le ministre, elle disait,
03:23il va y avoir de... ça va attirer des sponsors, en fait.
03:26C'est comme ça que l'argent va arriver au football amateur, notamment.
03:31Ce n'est pas le PSG qui va donner plus d'argent au club, c'est ça, non ?
03:35Oui, c'est ça.
03:36C'est l'idée que le gain d'image sera tel que tout le monde aura envie d'investir dans le football français.
03:44Mais qu'on soit clair sur l'argent direct.
03:46L'argent direct, il va seulement au PSG.
03:48Il n'y a aucune obligation de le reverser.
03:50D'ailleurs, le PSG ne le reversera pas aux autres clubs.
03:53La seule chose qui est possible, c'est que le PSG s'engage dans quelques transferts franco-français.
03:59Ça a été le cas pour Désiré Doué, par exemple.
04:02Ça avait été le cas pour Bradley Barcola l'année d'avant.
04:04C'est des transferts onéreux qui permettent au club français qui vendent au PSG,
04:08pour le coup, là, de gagner beaucoup d'argent.
04:10Mais c'est autour d'une mutation de joueurs.
04:13Et il n'y a rien de tel qui est gravé dans le marbre.
04:15C'est un choix sportif du PSG qui sont libres absolument de ne pas prendre.
04:20C'est un peu la méthode Coué, l'idée que ça va bénéficier forcément à tous les autres clubs.
04:27Ça bénéficie forcément au PSG.
04:29D'abord.
04:30Ça bénéficie, c'est vrai, à l'image du championnat.
04:33Ça montre qu'on a longtemps dit que le championnat de France, c'est la Farmers League.
04:37Sur les réseaux sociaux, les supporters savent bien ça.
04:41Tout le temps, il est tout le temps dit, de la part des étrangers, c'est la Farmers League.
04:45La Farmers League a gagné 5-0 quand même en finale de Ligue des Champions.
04:49Donc c'est vrai qu'en termes de crédibilité, de légitimité, là, le championnat de France a marqué un grand coup.
04:55Est-ce que ça va se monétiser ?
04:57Il n'y a rien d'automatique, on peut l'espérer.
05:00Mais Wait and See, vous savez que le...
05:02Tu parles qu'anglais ce matin.
05:04C'est vrai, c'est pas du tout mon genre.
05:05Vous avez vu que le patron de la DNCG, c'est le gendarme financier du championnat de France,
05:10il y a deux semaines, lui s'inquiétait énormément de la santé financière des clubs français.
05:14Il n'excluait ni faillite, ni rétrogradation administrative.
05:17Donc là, à très court terme, à part le PSG, c'est plutôt la mauvaise santé financière en réalité.
05:22Renaud ?
05:22En fait, il y a plusieurs choses.
05:24C'est-à-dire que le triomphe du PSG, qui est aussi un triomphe économique, c'est un succès économique.
05:28Il faut reconnaître que le Qatar y a mis les moyens.
05:31À peu près 1,5 milliard d'investis en 14 ans.
05:34Mais un club, comme le disait Stéphanie Despierre, qui est valorisé aujourd'hui à 4 milliards d'euros.
05:38C'est-à-dire que le Qatar dépense énormément, mais il gagne encore plus.
05:42En fait, avec le football, il faut bien comprendre que cette bulle, elle est valorisée et elle rapporte de l'argent.
05:49C'est aussi...
05:49Il y a aussi des répercussions économiques pour le monde du sport en général.
05:52Ne serait-ce qu'à travers les transferts, comme le disait Etienne Gérard à l'instant.
05:54C'est-à-dire que d'autres clubs en profitent aussi.
05:56Ces gains directs liés à la victoire en Ligue des Champions sont indexés sur le niveau de performance, évidemment.
06:03Donc, le gagnant, le PSG, remporte 148 millions.
06:05Mais par exemple, Brest, qui a fait un très beau parcours en Ligue des Champions,
06:09avant d'être éliminé en 16e de finale, en quelque sorte, par le PSG d'ailleurs,
06:13va empocher une cinquantaine de millions d'euros à cause de ce parcours.
06:17Il y a aussi...
06:19Mais ce qui est clair, c'est que c'était évidemment une économie de marché, un système libéral.
06:24Donc, il y a des mécanismes redistributifs, notamment au niveau de la Fédération ou de la Ligue,
06:31mais qui sont marginaux au regard des sommes engrangées, mais qui existent.
06:37Et un dernier point, il y a cet enjeu des droits télé.
06:40On sait que les droits télé en France, c'est aujourd'hui un serpent de mer,
06:44c'est une calamité pour la Ligue 1 depuis déjà des années.
06:46Il y avait le mirage d'un gain espéré d'un milliard d'euros
06:50lors de l'arrivée d'un diffuseur médiapro qui a vite fait faillite.
06:55Et pour rappel, le contrat qui s'achève là avec Dazen,
06:57qui s'achève prématurément d'ailleurs, parce que c'est un nouvel échec,
07:00il portait sur 400 millions d'euros par an pour la période 2024-2029,
07:05pour ce diffuseur Dazen, auquel il faut ajouter 100 millions d'euros
07:07pour Be In Sport, pour un match.
07:10Donc là, l'objectif, c'est de négocier avec Canal pour voir s'ils ne peuvent pas revenir dans la course.
07:14Canal ou autre, Canal, c'est possible, Be In Sport,
07:16une propre chaîne lancée par la Ligue, mais qui soit diffusée par d'autres.
07:19Mais en tout cas, il y a, grâce à ce succès, l'éventualité de remonter
07:23justement le niveau de gain pour le football français de ces droits télé.
07:28Et ça, ça rejaillit, mais là aussi de façon très inégalitaire,
07:31sur l'ensemble du monde du football.
07:33Mais quand même, sur le PSG en particulier,
07:34on a vu le président de la République lui-même à côté de Nasser El Khalaifi
07:37hier, dans la salle des fêtes de l'Elysée, remercier le Qatar.
07:40Il a remercié le Qatar, Emmanuel Macron, pour l'investissement
07:43depuis toutes ces années, le pouvoir de l'argent.
07:46Oui, et il faut être honnête en même temps,
07:49tous les supporters qui ont manifesté leur joie samedi soir,
07:52s'il y avait eu le Qatar, il n'y aura pas eu de victoire.
07:54Et ça, c'est une certitude, parce que quand le Qatar prend le PSG,
07:57le PSG n'est presque jamais qualifié pour la Ligue des Champions.
08:00Le Qatar a vraiment fait changer de dimension.
08:03Le PSG lui a rendu la dimension qu'il avait dans les années 90,
08:08grâce à des investissements massifs,
08:10que lui seul était capable d'accomplir pour le PSG à ce moment-là.
08:15Et donc, c'est vrai que c'est grâce à eux, c'est factuel.
08:18Et c'est vrai aussi que c'est les grands gagnants géopolitiques
08:20de cette victoire et de ce succès en Ligue des Champions,
08:24parce qu'en 10 ans, ils ont réussi à organiser une belle Coupe du Monde,
08:28une Coupe du Monde qui est réussie.
08:30Et ils ont réussi, alors on disait, ok, ils ont réussi la Coupe du Monde,
08:34mais au PSG, ils ont raté le PSG, c'est échec sur échec.
08:38Et bien finalement, non, ils ont réussi aussi au PSG,
08:42en construisant différemment l'équipe, d'ailleurs, pas autour de stars,
08:44mais autour de joueurs excellents, moins confirmés,
08:48à gagner le plus haut des trophées de la Ligue des Champions.
08:51Le prochain enjeu pour le PSG, c'est quoi ?
08:52C'est le Parc des Princes maintenant ?
08:53Est-ce que la mairie de Paris peut toujours refuser le Parc des Princes au PSG ?
08:58C'est la question qui se pose.
09:00Il y a un vrai bras de fer entre Anne Hidalgo et les dirigeants du PSG.
09:04Anne Hidalgo ne veut pas vendre le stade.
09:06Ce qui est rigolo, c'est qu'hier, on a vu Arrèchida Dati,
09:08candidate au municipal à Paris, dans la journée.
09:11Très présente.
09:12Très présente sur les marges de l'Elysée.
09:13Elle avait même sorti les baskets.
09:15Et hier, interview dans Le Parisien pour dire
09:17le parc au PSG, le PSG au parc.
09:20Bref, il y a une bataille politique et on a bien vu qu'Anne Hidalgo,
09:23notamment, n'a pas assisté au match.
09:25Oui, c'est vrai que c'est un enjeu.
09:28La direction du PSG a d'ailleurs lancé le PSG des études
09:30sur d'autres sites éventuels en région Île-de-France,
09:33mais avec un projet qui, là aussi, dépasse le seul cadre du sport, bien sûr.
09:36C'est-à-dire que c'est un projet d'investissement immobilier, commerciaux, etc.
09:41C'est une vraie ville qu'envisage de bâtir aussi le PSG autour de ce futur stade.
09:46C'est pour ça que peut-être que le fait de rester au Parc des Princes,
09:49il y a une dimension historique, un attachement des supporters
09:52qui est bien compréhensible au regard de l'histoire du club.
09:55Mais surtout, c'est peut-être pas tant le stade qui est trop petit,
09:57même s'il faudrait sans aucun doute agrandir un peu la capacité même du stade,
10:01que autour.
10:02C'est-à-dire que le club veut bâtir autre chose autour, en plus du stade.
10:07C'est-à-dire, encore une fois, des gigantesques projets immobiliers,
10:10d'investissement commerciaux et autres.
10:11Et ça, c'est pas forcément faisable, Port de Saint-Cloud, là où est le Parc des Princes aujourd'hui.
10:17Dans un instant, on continue de parler du PSG, des conséquences de la victoire du PSG,
10:20mais elles sont moins glorieuses.
10:21Ce sont les violences qui ont lieu pendant les festivités.
10:24Il est 9h16, c'est l'heure du fil d'info de Maureen Suinière.
10:26La présidente de la Commission européenne se dit confiante dans la poursuite d'une bonne coopération entre l'UE et la Pologne.
10:34Le nationaliste aussi eurosceptique Karol Nawrowski vient de remporter de justesse l'élection présidentielle.
10:40Le président allemand appelle à coopérer sur la base de l'État de droit.
10:44Pas cher, de mauvaise qualité et souvent très polluant.
10:47Y aura-t-il bientôt moins de vêtements de l'ultra fast fashion en France ?
10:50Le Sénat se penche sur une proposition de loi aujourd'hui.
10:53Le texte réécrit par les sénateurs pour ne viser que les sites internet chinois.
10:58Les défenseurs de l'environnement militent pour que la loi freine la surproduction textile dans son ensemble.
11:03Après avoir reçu les représentants des taxis la semaine dernière,
11:06le gouvernement va s'entretenir aujourd'hui avec ceux des chauffeurs VTC.
11:10Ces derniers mis en cause accusés par les taxis de fraude et de concurrence déloyale.
11:15Et puis les premiers résultats tomberont sur Parcoursup à partir de 19h.
11:19Les élèves de terminale vont commencer à savoir s'ils sont acceptés ou non dans les formations post-bac souhaitées.
11:25Sur France Info, le ministre de l'Enseignement supérieur dit souhaiter que 9 élèves sur 10
11:29aient au moins une première proposition avant le bac.
11:32Les informés continue avec Stéphanie Despierre, journaliste politique à LCP,
11:47avec Étienne Gérard, directeur adjoint de la rédaction de L'Express.
11:51C'est Renaud Deli.
11:52On parlait de cette victoire historique du Paris Saint-Germain.
11:56Une victoire entachée par la violence.
11:57Une victoire qui a été ternie, une liesse populaire qui a été ternie par un certain nombre d'actes de violence.
12:02Plus de 500 interpellations dans la nuit de samedi à dimanche.
12:05Encore 79 la nuit dernière.
12:08Des forces de l'ordre qui ont été attaquées.
12:09Une trentaine de membres des forces de l'ordre d'ailleurs qui ont été blessées.
12:12Des magasins qui ont été pillés, en particulier du côté du quartier des Champs-Elysées à Paris.
12:17Et puis deux morts.
12:18D'ailleurs un jeune homme qui a été poignardé à Dax.
12:20Un autre qui conduisait son scooter et qui a été percuté par une voiture à Paris.
12:26Laurent Nunez a défendu son dispositif de sécurité.
12:29Mais il reconnaît ce matin que dès lors qu'il y a eu de nouveau des incidents l'année dernière.
12:32Notamment quelques magasins pillés.
12:34Il doit reconnaître un échec.
12:36Alors pourquoi ces violences assez récurrentes lors des grands rassemblements liés à des victoires dans le football en particulier ?
12:45Voici ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Info.
12:47Frédéric Pêchenard, vice-président LR de la région Île-de-France.
12:50Il y a un constat à faire, c'est qu'à chaque fois qu'il y a un mouvement de liesse populaire,
12:56vous avez une espèce d'effet d'aubaine pour un certain nombre de casseurs, de voyous,
13:00qui profitent de la grande, grande masse des gens qui sont dehors parce qu'ils sont heureux,
13:06parce qu'en l'occurrence le PSG avait gagné, et qui se glissent au milieu de cette foule.
13:11J'en veux pour preuve d'ailleurs que les premiers incidents samedi soir ont eu lieu pendant le match.
13:16C'est-à-dire que ce sont des gens qui ont agressé les forces de l'or pendant le match,
13:19c'est-à-dire qu'on voit bien que ce n'est pas du tout des gens qui venaient pour regarder le match.
13:23Et on l'a donc vu une fois de plus, ça s'était déjà produit,
13:26donc ces casseurs, ces pillards se greffer à cette liesse populaire et la gâcher.
13:32Le chef de l'État Emmanuel Macron a indiqué hier, je le cite, que ces violences étaient inacceptables
13:36et que l'État se montrerait impitoyable justement pour poursuivre et punir les auteurs de ces violences.
13:43Le Rassemblement National, de son côté, par la voix de Jordan Bardella,
13:46a fustigé le laxisme sécuritaire de Bruno Rotaillot et pointé l'échec d'une liste de l'intérieur.
13:51Les Insoumis, à l'inverse, ont considéré que c'était le ministre qui était, je cite,
13:56un provocateur qui était à l'origine du chaos à coup de gaz lacrymogène.
14:01Alors, y a-t-il une fatalité à ce genre de violence lors de ce type de rassemblement ?
14:06Et comment y faire face ?
14:07Etienne ?
14:08En tout cas, je ne sais pas s'il y a une fatalité, mais ça se reproduit à chaque fois depuis extrêmement longtemps.
14:14Qu'est-ce qu'on peut dire sur ces gens qui cassent ?
14:16Le préfet de police a donné le profil.
14:19C'est souvent de très jeunes gens.
14:21Et on peut le voir sur les images.
14:23C'est des gens qui ont à vue de nez entre 13 et 18, 19 ans.
14:27Et pourquoi ils font ça à ce moment-là ?
14:32Frédéric Péchenard a expliqué qu'il y a un effet d'aubaine.
14:35On peut peut-être détailler en quoi il y a un effet d'aubaine.
14:39C'est que pour le maintien de l'ordre, pour les forces de l'ordre, il n'y a rien de plus difficile à défendre et à sécuriser
14:45qu'une scène de ville lorsqu'il y a beaucoup de monde qui fait la fête.
14:49Parce que les rues sont étroites.
14:51Et pour attraper les casseurs, c'est extrêmement difficile.
14:53Il faut des équipes très mobiles.
14:55Ils n'en ont pas énormément.
14:57Ils sont dans la foule.
14:58Voilà.
14:59Et ça aboutit à quoi ?
15:00Ça aboutit à ce que les jeunes, les casseurs qui sont là,
15:05ils peuvent très facilement casser sans craindre d'être arrêtés et d'ensuite d'être condamnés.
15:11D'ailleurs, il y a eu un peu plus de 450 interpellations à Paris samedi soir.
15:16Et seulement, si je puis dire, 300 gardes à vue.
15:19Ça veut dire quoi ?
15:20Ça veut dire qu'il y a un tiers des interpellations qui ne déboucheront sur rien.
15:25Pas même une garde à vue.
15:26Il y a aussi une difficulté pour la police de prouver des faits délictueux.
15:31Ils arrivent qu'ils arrêtent un casseur ou quelqu'un dans la rue qui a l'air d'être cassé.
15:38Mais en réalité, s'ils n'ont pas de preuve, s'ils n'ont pas d'éléments,
15:40ils sont bien obligés de le relâcher.
15:42Et ça, ça se sait.
15:45Et donc, chez les casseurs, si je puis dire, ils savent que ce soir-là, il y a de plus fortes chances qu'ils puissent piller, etc. sans être arrêtés.
15:56Parce que là, on ne parle pas d'amoureux du football.
15:57Effectivement, on le disait Frédéric Pechenard, les violences, elles ont commencé pendant le match.
16:01Donc, ce n'était pas des gens qui étaient devant leur télé ou dans un bar pour regarder le match.
16:04Ça ne se passe qu'en France, ça, Stéphanie ?
16:06Ou alors, ces violences, elles sont récurrentes par ailleurs ?
16:08Ça se passe en Europe.
16:09Je crois qu'il y a quelques semaines, à Naples, il y a eu des débordements.
16:12Quand vous regardez, par exemple, en Argentine, ce qui se passe à certains matchs,
16:15notamment entre River et Boca à Buenos Aires, vous avez aussi des échauffourées.
16:19Donc, de toute façon, ce n'est pas une spécialité française.
16:21Après, c'est vrai que depuis plusieurs années, on l'a vu au moment des gilets jaunes,
16:25on l'a vu au moment des manifestations contre les retraites,
16:27il y a des casseurs qui se mêlent aux gens qui veulent manifester ou qui veulent faire la fête.
16:32Et ça, c'est vrai que c'est très difficile à gérer pour les forces de l'ordre.
16:35Là, vous n'avez en plus pas un cortège de manifestations qui, déjà, est compliqué à gérer ces dernières années.
16:40Mais là, c'est vraiment des gens, même si, par exemple, sur la parade hier, tout était très encadré.
16:44Il y avait des sasses pour rentrer sur les Champs-Elysées.
16:47Là, c'est plus compliqué.
16:47Là, c'est dans tous les sens.
16:48Là, c'est dans tous les sens.
16:49Et puis, même si on sait que ça peut avoir lieu, il y a quand même un caractère un peu spontané.
16:54Et là, on l'a dit, les forces de l'ordre ont probablement été aussi un peu prises de court
16:57parce que ça a commencé très tôt, avant même la fin du match.
17:00Mais du coup, la question, c'est de savoir est-ce que le dispositif était suffisamment bien anticipé ?
17:05C'est la question qui se pose, là.
17:06Ça, c'est ce que disait Étienne Gérard à l'instant.
17:08Au regard des résultats, bien sûr, qu'il y a une forme d'échec.
17:11Et Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, l'a reconnu.
17:13Sauf que comment anticiper...
17:15Enfin, quel est le dispositif adéquat qui serait efficace, si ce n'est mettre une ville totalement sous cloche ?
17:22Ce qui est impossible du fait de l'environnement urbain, tout simplement.
17:24Et déjà, samedi, la plupart des rues alentours, autour des Champs-Elysées, avaient tout été bloquées.
17:31Les toiles étaient sous cloche, etc.
17:32Et ça ne suffit pas à cause de l'environnement que décrivait Étienne Gérard à l'instant.
17:35Ce qui est vrai, c'est que ça n'a rien à voir avec le football parce que ça s'est produit, on le disait aussi,
17:40des casseurs, des pillards qui arrivent, par exemple, qui vont se greffer à des manifestations,
17:43on l'a vu lors des manifestations contre les retraites ou d'autres rassemblements.
17:46Pourquoi ça arrive souvent lorsque c'est du football, que ce soit en France ou ailleurs,
17:50comme le disait Stéphanie Depierre, à Naples, par exemple,
17:53où on a vu aussi une voiture foncer dans d'autres circonstances,
17:55mais dans la foule à Liverpool il y a quelques jours.
17:57C'est parce que le football est le sport qui suscite le plus de liaises.
18:01C'est le sport planétaire par excellence, donc, qui rassemble le plus de monde.
18:06Et puis, ceux qui veulent faire parler d'eux, en quelque sorte,
18:08y compris pour casser et semer de la violence,
18:12c'est le meilleur moyen qu'ils ont d'avoir un écho, lui aussi gigantesque,
18:15c'est de se greffer à un mouvement de liaises lié au football.
18:18Les autres sports, effectivement, ne sont pas gangrénés par ce type de mouvement,
18:22mais le football est, en quelque sorte, victime de son propre succès.
18:26Et juste un dernier point, on voit aussi, c'est naturel,
18:30que l'État doive rendre des comptes lorsqu'il y a de tels, bien sûr, agissements, de telles violences.
18:36Donc, c'est normal que le ministre de l'Intérieur soit mis en cause
18:38ou que le préfet de police doive rendre des comptes, bien entendu.
18:41Mais on voit aussi, évidemment, une dimension politique habituelle.
18:44D'un côté, le Rassemblement National et les femmes qui fustigent le laxisme sécuritaire.
18:48De l'autre côté, les Insoumis qui renversent les responsabilités
18:52et qui, au contraire, accusent les forces de l'ordre.
18:54Et ce qui est intéressant, c'est de noter que Bruno Retailleau, une fois de plus d'ailleurs,
18:57ce qui lui permet, en quelque sorte, d'atténuer aussi sa responsabilité de ministre,
19:00semble déjà lancer sa campagne présidentielle, entre guillemets,
19:02en tenant à propos sur les piliers de la civilisation, je le cite,
19:07qui seraient déconstruits depuis des décennies.
19:10Le respect, l'autorité, la hiérarchie.
19:12Bref, le dispositif policier est insuffisant.
19:15C'est ce qu'a reconnu, d'ailleurs, le ministre de l'Intérieur.
19:18Plutôt, il a dit, il a expliqué, tout en affichant sa fermeté,
19:21qu'un dispositif policier sécuritaire ne peut pas suffire.
19:25La réponse ne peut pas être seulement policier sécuritaire.
19:27Et donc, il a déjà un projet, quand on l'entend,
19:30qui est de rebâtir une civilisation fondée sur le reste.
19:33Donc, on voit qu'en fait, on est aussi déjà dans la campagne présidentielle de 2017.
19:36Que le ministre de l'Intérieur tienne une thèse sur la société actuelle,
19:40sur l'ensauvagement dont il parle, là, tous les jours.
19:43Hier, en conférence de presse, alors qu'on lui demandait des comptes
19:46sur son dispositif de sécurité, qu'est-ce que ça dit ?
19:48Oui, il y a un décalage.
19:50Ça dit qu'au gouvernement, aujourd'hui, on fait beaucoup de politique.
19:53Ça, c'est l'équation de Bruno Retailleau, d'ailleurs,
19:57pour parler vraiment de politique.
19:59C'est qu'il risque d'arriver un moment où des gens vont se réveiller
20:04et ils vont se dire, mais Bruno Retailleau est ministre de l'Intérieur.
20:08Alors, ministre dans des conditions particulières,
20:11évidemment, au gouvernement de coalition, etc.
20:13Mais il y a un moment où, commenter et souhaiter,
20:17quand on est aux affaires, ça peut devenir inaudible.
20:21Et c'est toute l'équation et la difficulté pour Bruno Retailleau
20:26de poser son projet de société.
20:29Très bien, c'est son souhait.
20:31Mais qu'est-ce qu'il fait, maintenant ?
20:33En quoi il nous prouve qu'aujourd'hui, dès aujourd'hui, il est crédible ?
20:37Et donc, les résultats, les oppositions, lui réclament des résultats d'action ?
20:42Le Rassemblement National en a profité une fois de plus
20:44pour mettre la pression sur Bruno Retailleau.
20:47La France Insoumise, elle, avait dénoncé dès le départ
20:50les gaz lacrymogènes de la police accusés d'envenimer les choses.
20:53Bruno Retailleau, dans un balai assez classique,
20:56à répliquer en parlant de la France insoumise comme de la France incendiaire.
21:00En effet, c'est beaucoup de politique.
21:01Mais sur le terrain, on va rappeler quand même qu'il y a des blessés,
21:04qu'il y a des morts et que parfois, en effet,
21:06peut-être que ça va se retourner contre Bruno Retailleau,
21:08qui est ministre de l'Intérieur.
21:10Merci beaucoup.
21:11Merci à tous les trois.
21:12Stéphanie Despierre, journaliste politique à LCP.
21:14Est-ce qu'on a l'invité de 19h30, lundi, c'est Politique,
21:17l'émission en partenariat avec France Info ?
21:18Tout à fait, c'est Yannick Noder, le ministre de la Santé.
21:21Ce soir sur LCP.
21:22Etienne Girard, merci à vous.
21:23Merci.
21:23Directeur adjoint de la rédaction de l'Express.
21:25Un coup d'œil à la une de cette semaine sur les crypto-monnaies.
21:28Le krach qui vient, c'est-à-dire jusqu'à jeudi, c'est ça ?
21:31Oui, vous pouvez courir à l'acheter encore trois jours en kiosque partout en France.
21:37On a trois jours pour courir.
21:38Merci beaucoup, Renaud.
21:40A demain.
21:40A demain, salut.
21:41Les informés du soir arrivent à 20h.
21:43Sous-titrage Société Radio-Canada
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