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  • il y a 3 jours
Shishmaref, petit village situé au nord-ouest de l’Alaska, vit ses dernières années. Bordée par la mer de Béring, cette communauté inupiak est menacée par la fonte du pergélisol, l’érosion accélérée et la montée des eaux. Chaque tempête rapproche un peu plus les maisons de l’effondrement.
Dans ce territoire isolé, accessible uniquement par avion, la vie est rude, mais rythmée par les traditions millénaires de chasse et de pêche. Aujourd’hui, ce mode de vie s’effondre.
Le documentaire suit les habitants, leurs doutes, leurs espoirs et les opérations de sauvetage d’un village entier. Car l’Alaska, aux avant-postes du réchauffement climatique, nous montre ici ce que pourrait être l’avenir de nombreuses régions du monde.

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Transcription
01:00Une communauté de 200 personnes environ qui vit essentiellement de la pêche et du tourisme.
01:08Chaque week-end, près d'un millier de personnes vient observer cet endroit magique.
01:15Une réserve naturelle.
01:21Ici, ce sont des loutres, autrefois chassés pour leur fourrure.
01:24C'est aujourd'hui une espèce en danger.
01:36Un peu plus loin dans le fjord, nous croisons des masses sombres.
01:41Ce sont des phoques, endormis dans la glace.
01:43Nous ne pourrons pas les approcher, la glace est trop dense.
01:50Plus loin encore, nous apercevons des élans.
01:57Tout au long de notre voyage, nous allons rencontrer des dizaines d'espèces d'animaux et autant d'oiseaux.
02:03Ici, c'est un véritable sanctuaire pour la faune et la flore.
02:14Dans ce fjord, on se sent très vite au bout du monde.
02:17D'ailleurs, quand on évoque l'Alaska, on parle de la dernière frontière.
02:22Mais ce paradis est bel et bien menacé.
02:24En 1959, l'Alaska est devenu le 49e état d'Amérique.
02:46C'est le plus grand des États-Unis, trois fois la taille de la France, avec 100 fois moins d'habitants, soit 650 000 personnes environ.
02:58L'Alaska concentre la moitié des glaciers de la planète.
03:02Il y en aurait actuellement près de 100 000 recensés.
03:06Ici, le plus grand est d'une superficie équivalente à un pays comme la Suisse.
03:12Leur forme les rend très sensibles au réchauffement du climat.
03:16En 50 ans, la température moyenne dans la région a augmenté de 2 degrés environ.
03:22Quelques degrés de plus et le paysage est bouleversé.
03:30Témoin, Bill Stevenson.
03:33Il vit depuis toujours près de ce glacier.
03:36Une zone qu'il a vu évoluer de jour en jour.
03:39Quand j'étais enfant, en 1964, le glacier était ici.
03:52Il a reculé de 300 mètres et 100 mètres de plus, ce qui fait à peu près 400 mètres.
04:00Le réchauffement climatique est bien réel, croyez-moi.
04:12Voici l'une des conséquences les plus spectaculaires du réchauffement climatique.
04:19Bill Stevenson a vu ses blocs de glace s'effondrer.
04:22Chaque année, 15 kilomètres cubes de glace se détachent des falaises.
04:38Certains glaciers ont reculé de près de 600 mètres.
04:42Et ce n'est pas tout.
04:43Des villages gentils sont également fragilisés par la hausse des températures.
04:50Là aussi, les images sont spectaculaires.
04:54Elles ont été prises sur l'île de Chichmaref.
05:06Chichmaref, c'est notre premier état.
05:08L'île est située au nord-ouest de l'Alaska.
05:19Pour s'y rendre, un seul moyen, l'avion.
05:24Ici, nous approchons du cercle polaire.
05:32Après une heure de vol, nous apercevons Chichmaref.
05:36Avec ces images aériennes, il est difficile d'imaginer que ce village est une île de 5 kilomètres de long.
05:43Après 8 mois d'hiver, à moins 20 degrés, la mer est toujours prise par les glaces et la neige.
05:49Chichmaref est coincé dans la banquise.
05:52Dès le printemps, la physionomie est différente.
05:56A droite, c'est le détroit de Béring.
05:57A gauche, le Lagon.
06:00En bas, tous les bateaux sont bloqués.
06:04Ici, on vit au ralenti.
06:06Chichmaref est comme coupée du monde.
06:15Un mois avant notre arrivée, c'était encore la nuit polaire.
06:21Une nuit quasi continue.
06:26Nous sommes en mai, c'est le printemps.
06:28Le village sort à peine de la torpeur de l'hiver.
06:35Les habitants profitent des premiers rayons de soleil.
06:38Désormais, jusqu'au mois de septembre, il ne se couchera plus.
06:43Deux heures de pénombre à peine entre 3 et 5 heures du matin.
06:48Il faut s'habituer à ce nouveau rythme.
06:49À Chichmaref, il y a une trentaine de familles, 600 personnes environ, qui vivent de la pêche, de la chasse et de l'artisanat.
07:03Un artisanat bien présent.
07:10Ici, pour réaliser ces statuettes, on utilise les produits de la chasse ou de la pêche.
07:14Des vertèbres de baleines ou des défenses de morse.
07:22Une tradition qui remonte à près de 4000 ans.
07:25Chichmaref est une communauté inupiaque qui appartient à la grande famille des Esquimaux.
07:33Depuis 1959, ils sont tous américains.
07:37Mais ils ne semblent pas avoir adopté le mode de vie de leurs concitoyens.
07:42Ici, il n'y a pas d'eau courante.
07:44Un seul point d'eau potable pour tout le village.
07:48Régulièrement, chaque famille vient s'approvisionner à cette pompe.
08:03Toutes les semaines, je viens chercher de l'eau ici.
08:08Pourquoi ?
08:09Parce que nous n'avons pas d'eau courante.
08:14Il faut venir la chercher à la laverie.
08:19Pour nous, c'est le meilleur moyen d'avoir de l'eau.
08:231 euro les 15 litres d'eau potable.
08:33Pour la douche ou la vaisselle, les Esquimaux utilisent de la glace fondue.
08:37En ville, il y a juste 2 grands magasins, une poste, un dispensaire, une église luthérienne et une école.
08:47Pas de bar, pas de restaurant, ni de cinéma.
08:50On est loin de la société de consommation.
08:53Et pourtant, cette île du bout du monde est bien américaine.
08:58Depuis près d'un demi-siècle.
08:59Au fond du village, nous rencontrons Fred Waiwana.
09:10Il a 23 ans.
09:12Il n'a jamais quitté Chichmaref.
09:14Ce matin, il est un peu en colère.
09:16Son motoneige en panne, sa journée est compromise.
09:19Car ici, il n'y a pas de garagiste.
09:22Il faut se débrouiller seul.
09:23Avec votre motoneige, vous faites tout ?
09:31Pendant l'hiver, nous allons chasser.
09:34Nous faisons des balades dans la plaine.
09:37Et là, j'essaye de réparer mon engin pour aller chasser le canard.
09:51Sans motoneige, que pouvez-vous faire ?
09:53Pas grand-chose, vous savez.
10:01Je reste à la maison, ou je bricole autour.
10:05En principe, je joue au ballon, mais là, c'est le début d'été.
10:08Et le gymnase est fermé.
10:09Comme d'habitude, Fred a réussi à réparer seul son motoneige.
10:30Ce matin, il nous emmène dans l'un de ses coins préférés.
10:33Nous sommes sur le lagon, qui la plus grande partie de l'année est gelé.
10:41Ici, les motoneiges ont remplacé les traîneaux à chiens.
10:43Autrefois, il était possible de parcourir une trentaine de kilomètres sur cette banquise.
10:51Fred préfère s'arrêter après 15 kilomètres.
10:54Au-delà, il le sait, la glace n'est plus assez épaisse pour supporter le poids de son engin.
10:58Et aujourd'hui, il ne chasse pas le canard, il pêche.
11:07Sa sœur Émilie l'accompagne.
11:11Tous les deux connaissent parfaitement la banquise et ses pièges.
11:15Ici, la couche de glace est de plus en plus mince.
11:17Les temps changent, la météo surtout.
11:32Là, la glace fait à peu près 20 centimètres d'épaisseur.
11:47Toute cette glace que nous avons ici, derrière nous, la banquise,
12:01toute cette glace doit normalement rester gelée.
12:05Mais cet hiver, certains endroits ont dégelé.
12:08Et ça, c'est vraiment pas normal.
12:10Ce n'est pas bon.
12:12Ça doit rester solide toute l'année, vous savez.
12:17Aujourd'hui, Émilie et Fred sont plus prudents.
12:27Les premiers effets du réchauffement climatique,
12:30ils les observent en venant pêcher dans cet endroit
12:32qu'ils fréquentent depuis leur plus tendre enfance.
12:37C'est sous la glace que Fred a observé les premiers changements.
12:42À mon sens, l'un des effets du changement climatique
12:45est l'augmentation du nombre de poissons.
12:47L'été dernier, nous avons attrapé des espèces
12:50qu'on ne pêchait jamais ici auparavant.
12:52Ça change maintenant chaque année.
12:58Le temps est différent de ce que nous avons normalement.
13:05À mon avis, le monde est engagé dans un drôle de processus.
13:09Avant, nous étions dans une période froide.
13:15Et maintenant, ça devient de plus en plus chaud.
13:17Retour au village.
13:39En moins d'une heure, Fred a pris une cinquantaine de poissons.
13:42Un poisson qu'il fera sécher pendant un an
13:52avant d'être consommé par toute sa famille.
13:54Le poisson séché n'est pas le seul plat typique.
14:11Il y a aussi ces morceaux de baleines.
14:15Un plat traditionnel chez les Eskimos.
14:17Sous le même toit, trois générations cohabitent,
14:31soit sept personnes, une petite famille.
14:35Arditte est la chef de famille.
14:40C'est elle qui veille sur toute sa petite tribu.
14:43Et en ce moment, ce qui l'inquiète le plus,
14:45c'est ce climat qui se dérègle.
14:48Au moment du dégel,
14:49elle suit sur Internet l'évolution de la banquise.
14:54Chaque matin, dans la maison,
14:55elle affiche la carte satellite
14:57qui donne la position de la glace.
14:58La masse sombre, c'est l'eau libre.
15:05En clair, c'est la glace, la banquise.
15:12C'est très inhabituel de voir l'eau comme ça.
15:20Nous pensons que c'est à cause du réchauffement climatique.
15:24Ce n'est pas normal que la glace fonde si tôt.
15:26Il reste un peu de glace par là.
15:33Mais dès que le vent du sud soufflera, ça partira.
15:37Ce n'était pas comme ça avant.
15:47Il n'y a pas si longtemps,
15:48la banquise entourait Chichmaref 8 à 9 mois de l'année.
15:52Aujourd'hui, avec le réchauffement climatique,
15:54elle ne reste plus que 5 mois,
15:56au maximum.
15:57Le retrait de la banquise,
16:00c'est aussi le territoire de l'ours blanc
16:01qui se réduit.
16:04Un habitat naturel
16:05qui est menacé.
16:09Sur une glace disloquée,
16:11la chasse est devenue plus difficile
16:12pour les grands ours.
16:14Alors parfois,
16:16ils sont contraints de s'approcher des maisons
16:18pour trouver un peu de nourriture.
16:19Actuellement, il existe près de 5000 ours polaires en Alaska.
16:34Fred se souvient d'une rencontre avec l'ours blanc.
16:37Un face-à-face qui a finalement tourné à son avantage.
16:42Il garde sa fourrure précieusement.
16:44Plus tard, quand la peau sera bien sèche,
16:47sa mère en fera des vêtements.
16:48C'était vraiment un gros ours.
16:55Une nuit, nous étions à la maison
16:56et les chiens se sont mis à aboyer dehors.
16:59Je suis sortie pour voir ce qui se passait.
17:03J'ai regardé autour de moi
17:04et je me suis dit
17:07« Mon Dieu, il se passe quelque chose ».
17:09Je suis rentrée.
17:12« Les enfants,
17:12allez voir dehors,
17:13il se passe quelque chose avec les chiens ».
17:17Alors Fred a décidé de prendre son fusil
17:21et d'aller voir de plus près.
17:25Il y avait un ours.
17:26Il a fait le tour derrière les motoneiges.
17:30J'attendais dehors.
17:32Oh !
17:33Un ours polaire.
17:34Et il l'a eu.
17:37Il s'est enfui au premier coup de feu.
17:42Et comme je ne voulais pas qu'il revienne,
17:44j'ai tiré cinq fois.
17:52Un vieil ours.
17:56Dis-leur ce qu'il avait dans le ventre.
18:02Il avait une poubelle entière
18:05avec le sac.
18:11Et quand ma mère lui a ouvert le ventre,
18:14on l'a sorti.
18:15C'était vraiment une poubelle.
18:18Il était affamé.
18:20Des ours affamés,
18:32contraints de chercher leur nourriture
18:34près des habitations.
18:35De nouvelles espèces de poissons
18:36dans le lagon.
18:38Une banquise qui rétrécit
18:39et qui dure moins longtemps.
18:42Chichmaref
18:42semble perdre le nord.
18:44Le niveau de la mer monte chaque année.
18:50Il ne descend pas.
18:51Il ne fait que monter.
18:53Pourquoi ?
18:55À cause du réchauffement climatique.
18:57Ça fait monter l'eau.
19:01L'eau monte
19:02parce que la banquise fond.
19:03toute notre côte
19:07est en train de partir
19:08dans l'eau.
19:13À cause de l'érosion,
19:17la côte s'effrite.
19:20L'océan, c'est un élément
19:23que nous ne pouvons pas contrôler.
19:25Impuissant face à cette menace.
19:36Ici, on connaît malheureusement
19:38trop bien les risques
19:39liés à l'érosion.
19:44À 1h30 du matin,
19:47quelqu'un est venu
19:48tambouriner à ma porte.
19:50Il faut que vous sortiez de là.
19:52le sol s'effondre
19:54sous votre maison.
19:56Elle va tomber.
20:00Alors, j'ai réveillé ma famille.
20:02Il faut que l'on bouge,
20:04que l'on parte de là.
20:07Il faut surtout sauver
20:08ce qui est important
20:09et laisser le reste.
20:13On a réveillé les enfants.
20:16On a rassemblé l'essentiel.
20:19Un des gars qui nous avait réveillés
20:21étaient venus avec un camion.
20:24Avec 8 ou 10 gars,
20:26on a formé une chaîne humaine.
20:29Et nous avons chargé le camion
20:31avec nos affaires
20:32les plus importantes.
20:38C'était à l'automne 2003.
20:40La banquise aurait dû ressembler à ça.
20:43Mais les températures trop élevées
20:44ont retardé sa formation.
20:47En l'absence de glace,
20:49le vent a soulevé la houle.
20:52C'est un villageois qui filme.
20:58C'est une tempête comme celle-ci
20:59qui a emporté la maison de Raymond.
21:05A Chichmaref,
21:06ces 20 dernières années,
21:08les tempêtes sont devenues
21:09plus fréquentes.
21:11Ce jour-là,
21:12des pans entiers de l'île
21:13s'effondrent en blocs.
21:15Ces vagues qui frappent les côtes
21:16ne sont plus arrêtées
21:17par la banquise.
21:18Cette banquise
21:20qui est en temps normal
21:21est une barrière naturelle
21:22contre les vagues violentes.
21:23Nous n'avons pas eu le choix.
21:51quand j'ai perdu la maison,
21:54je suis parti
21:54et j'ai mis ma famille à l'abri.
22:00L'été, parfois,
22:03je vois une partie de la maison
22:04à côté de l'aéroport.
22:06La porte de ma vieille maison
22:09est là, enterrée.
22:10Quand je passe en voiture,
22:12je la vois se faire balayer
22:13par les vagues.
22:14À chaque fois que je repense
22:18à ma maison,
22:19je rêve qu'il n'y a pas eu
22:21de tempête.
22:25Mais je n'y peux rien.
22:28J'habite près de la mer
22:29et c'est elle
22:31qui gouverne nos vies.
22:34Elle nous donne la nourriture
22:38qu'il nous faut.
22:38La mer, c'est comme
22:43notre supermarché.
22:46Vous savez,
22:48quand l'océan est calme
22:49et qu'il fait beau,
22:50le supermarché est ouvert.
22:52On peut sortir
22:53et aller chercher
22:53la nourriture qu'il nous faut.
22:56Mais quand il fait mauvais
22:58et qu'il y a la tempête,
23:00là, le magasin est fermé.
23:01Cette tragédie,
23:08Raymond n'est pas le seul
23:09à l'avoir vécu.
23:11La mer dicte sa loi
23:12pour le meilleur
23:13et pour le pire.
23:15Dans le village,
23:16d'autres maisons
23:16en préfabriquées
23:17sont tombées.
23:19Tout le monde
23:19s'en souvient.
23:20Tempête d'octobre 1997,
23:23puis une autre
23:23en octobre 2001.
23:26Aujourd'hui,
23:2710 ou 12 maisons
23:28sont encore menacées.
23:31Il faut donc
23:34se résigner
23:34à les déplacer.
23:36Face à cet enjeu
23:37de taille,
23:38un homme de Chichmaref
23:39a été désigné
23:40pour organiser
23:41les déménagements.
23:42C'est Tony Waiwana.
23:44Il passe ses journées
23:45dans ce bureau
23:46situé dans les sous-sols
23:47de l'église.
23:49A deux reprises déjà,
23:50il a monté des opérations
23:51en coordination
23:52avec les autorités fédérales.
23:55Pour bien comprendre
23:56à quel point
23:57l'intervention est délicate,
23:59Tony tient à nous montrer
24:00un film.
24:01Pour être déplacé,
24:04les maisons sont soulevées
24:05et reposées
24:06sur des skis géants.
24:09Ensuite seulement,
24:11elles sont mises à l'abri
24:11loin des côtes.
24:13Un des gars
24:15qui travaille là
24:15sur la vidéo,
24:16c'est un de mes jeunes frères.
24:17On a un dozer.
24:18Toutes ces maisons,
24:36ici et là,
24:39il a fallu les déplacer.
24:41Il y en a eu 18
24:42que nous avons commencé
24:43à déplacer en 1998.
24:45En 1999,
24:49on a déplacé
24:4913 autres maisons.
24:52Mais ce ne sont pas
24:53les seuls travaux
24:54qu'il doit coordonner.
24:56Avec le temps,
24:56il a constitué
24:57une banque de données
24:58et de photos.
24:59Elles rappellent
25:00les crises traversées
25:00par le village
25:01et les nombreuses tentatives
25:02pour limiter les dégâts.
25:04pour éviter que ces vagues
25:14n'emportent tout le village,
25:16des digues entre autres
25:17avaient été construites.
25:20Mais elles ont toutes
25:21fini par céder
25:22et sombrer.
25:24Des millions de dollars
25:25en pure perte.
25:30Ils appellent ça
25:31l'unreflex,
25:32l'anti-reflux.
25:33mais ça n'a pas marché
25:35car ils ne l'ont pas
25:36fait assez haut.
25:38C'était trop plat,
25:39tellement plat
25:40que ça ne bloquait
25:41pas les vagues
25:41et elles passaient
25:42par-dessus.
25:48C'était du sable
25:52de la ville,
25:53de mauvaise qualité.
25:54C'était trop grossier.
25:58Alors quand les vagues
25:59le balayaient,
26:00ça s'écroulait.
26:02Comme ça là.
26:03Et comme ici aussi.
26:08Regardez,
26:11ici ça s'est effondré
26:12à cause du sable.
26:13Ça a été construit
26:18entre 1984
26:19et 1986.
26:22C'était un projet
26:22de 360 mètres
26:24devant la ville.
26:26C'était joli
26:27quand ça a été construit,
26:29mais tout est parti.
26:35Autant de projets,
26:36autant d'échecs.
26:37Les autorités
26:44ont donc décidé
26:45de faire appel
26:46à des spécialistes.
26:48Tony Waiwana
26:49se rend justement
26:50à l'aéroport.
26:53Il doit retrouver
26:54l'un de ses experts,
26:55un glaciologue québécois
26:57de l'université d'Alaska.
27:06Le temps est compliqué
27:07à monter,
27:07le scientifique
27:08ne peut rester
27:09que deux jours
27:09à Chichemareff.
27:16C'est la première fois
27:18que Daniel Fortier
27:18débarque ici.
27:22Il ne connaît
27:22Tony Waiwana
27:23qu'au téléphone.
27:26Pas de temps à perdre,
27:27Tony l'emmène
27:28directement à la plage.
27:30Il veut lui montrer
27:31les dégâts causés
27:31par les dernières tempêtes.
27:34Ici encore,
27:34il faut faire preuve
27:35d'imagination
27:36car la banquise
27:37est toujours omniprésente.
27:39C'est ici
27:47que ça s'est effondré.
27:48C'est à cet endroit.
27:49Non, non,
27:55c'est pas tout à fait ici.
27:58Devant,
27:59plutôt.
28:00Il y avait la route
28:01qui passait là.
28:03Jusque là.
28:04La route ?
28:05Ah oui,
28:06c'est ce que j'ai vu
28:06sur les photos.
28:07Vous voyez le bateau
28:12là-bas ?
28:12C'est là que je jouais
28:16au basket
28:16quand j'étais petit.
28:17C'est là que je jouais
28:17au basket
28:18quand j'étais petit.
28:20Ah, tu jouais
28:21au basket sur l'eau, toi.
28:26C'est un drôle endroit
28:31pour jouer au basket.
28:31Avant, il y avait une plage
28:36d'une trentaine de mètres
28:37de large.
28:39Alors, on pouvait s'amuser.
28:43Mais aujourd'hui,
28:44avec la montée des eaux,
28:45il n'y a plus de plage.
28:46Il reste à peine 10 mètres.
28:48On voit aussi
28:53que les marées
28:53sont différentes.
28:59Quand j'étais petit,
29:00on voyait les marées
29:01monter et descendre.
29:04Ça allait doucement.
29:05Mais maintenant,
29:06il n'y a plus de marées.
29:07Ça va très vite.
29:11Daniel, on a dit mal
29:12à s'imaginer ici
29:13qu'il y a du sable
29:13et de l'eau, non ?
29:15C'est couvert de neige.
29:17Oui, un peu.
29:19Mais effectivement,
29:20on voit d'ailleurs
29:21les marques d'érosion
29:22dans la falaise
29:23un peu partout.
29:25Donc, c'est effectivement
29:26les vagues
29:27qui vont taper
29:27dans la falaise
29:28à cet endroit-là.
29:30Évidemment, l'hiver,
29:31c'est un peu plus difficile
29:32à s'imaginer tout ça.
29:33Mais avoir les marques
29:35d'érosion,
29:36une maison qui s'est effondrée
29:37derrière,
29:38il n'y a aucun doute
29:39qu'il y a un bon niveau
29:40d'eau durant l'automne ici.
29:44C'est exactement
29:45de cet endroit
29:46que ces images
29:47ont été prises.
29:47La maison au bord
29:52du précipice,
29:54la voici.
29:59En fait,
30:00cette maison
30:00est certainement
30:01plus célèbre
30:01que la Maison Blanche
30:02à Washington.
30:06Probablement pas aussi célèbre
30:07que la Maison Blanche,
30:09mais cette maison
30:10est devenue
30:10le symbole
30:11du réchauffement climatique
30:12en Alaska.
30:12elle est tombée en 2004.
30:15Depuis,
30:16personne ne l'a touchée.
30:19Elle a fait les gros titres
30:19de certains journaux américains.
30:23Daniel entame ses travaux.
30:25Il osculte le sous-sol
30:29de l'île.
30:31Il cherche à comprendre
30:32comment ces maisons
30:33basculent si vite
30:34dans l'océan.
30:36La violence des vagues
30:37n'explique pas tout.
30:39Le village
30:40repose sur du pergélisol.
30:42C'est un sol gelé
30:43en permanence.
30:44Mais avec la hausse
30:45des températures,
30:46les tempêtes
30:47de plus en plus violentes,
30:48le pergélisol
30:49est fragilisé.
30:50Si on a une période
30:55sans glace,
30:57là,
30:57les vagues
30:58commencent à venir
30:58taper sur nos falaises.
31:00Puis plus cette période-là
31:01est longue,
31:02plus la période
31:02d'érosion
31:03est longue.
31:05Chichemaref
31:05est menacée
31:06à terme,
31:07premièrement,
31:08parce que c'est petit.
31:09C'est très étroit.
31:11C'est pas très élevé.
31:13Puis,
31:13effectivement,
31:14ici,
31:15il y a une dynamique
31:15où la glace
31:16disparaît assez rapidement.
31:18Donc,
31:18à terme,
31:18évidemment,
31:19oui,
31:19c'est menacé.
31:21Quand on a
31:22des maisons,
31:24des infrastructures
31:25du village
31:27près de la croûte
31:27comme ça,
31:28évidemment,
31:29il faut réagir
31:29assez rapidement.
31:32Manifestement,
31:32dans le cas ici,
31:33la réaction
31:33n'a pas été
31:34assez rapide.
31:34On a sous-estimé
31:35les taux d'érosion.
31:38Mais il faut
31:39bien comprendre
31:40que d'essayer
31:41d'arrêter
31:42ce processus-là,
31:43c'est illusoire.
31:47Illusoire.
31:47Avant même
31:48d'arriver
31:48à Chichemaref,
31:49Daniel Fortier
31:50savait que le combat
31:51était perdu d'avance.
31:53Le phénomène
31:53est inéluctable.
31:58Chaque jour,
31:59l'érosion s'accélère
32:00et touche la plupart
32:01des villages côtiers
32:01d'Alaska.
32:03Pour le glaciologue,
32:04il est impossible
32:04de se protéger
32:05efficacement.
32:08De toute façon,
32:09Chichemaref
32:10n'a pas les moyens.
32:11Le village
32:11est une toute petite
32:12communauté.
32:14600 habitants
32:15qui vont devoir
32:15se résoudre à partir.
32:17déménager,
32:19oui,
32:20mais pas à quelques
32:20dizaines de mètres
32:21de la côte,
32:22à plus de 40 kilomètres
32:23d'ici,
32:24sur le continent,
32:25à Tinkrick.
32:26C'est la première hypothèse.
32:30Nous sommes dans le bureau
32:31de Tony Waïwana.
32:33Daniel va tenter
32:34de dissuader Tony
32:35d'un tel déménagement.
32:36Pour lui,
32:37à Tinkrick,
32:38les problèmes
32:39seront tout aussi importants.
32:40ce serait donc
32:42une grave erreur.
32:48Tony, Tony.
32:49Bonjour.
32:50Comment va-t-il?
32:52Bien.
32:52Bien?
32:53Bien.
32:54J'étais en train
32:57de regarder cette carte.
32:59Et c'est Tinkrick,
33:00le site qui a été retenu.
33:02C'est l'endroit
33:04où vous allez déménager,
33:05c'est ça?
33:07Oui, c'est ça.
33:07Ce que je pense,
33:16c'est qu'à cet endroit,
33:17l'état du pergélisol
33:18est effrayant.
33:21Parce que je ne suis pas
33:23un chasseur
33:24ni un pêcheur.
33:26Mais je parle simplement
33:27du pergélisol.
33:29Ici, le sol est stable.
33:31Mais à Tinkrick,
33:34mais c'est sûr
33:36que si vous voulez
33:37aller pêcher,
33:38il faut parcourir
33:3915 kilomètres environ.
33:43C'est peut-être
33:43un peu loin.
33:48Oui, c'est peut-être
33:50un peu trop
33:51à l'intérieur des terres.
33:53Il reste encore
33:54beaucoup de travail
33:54à faire,
33:55beaucoup d'études
33:56à mener.
33:57Même si Tinkrick
33:59est l'endroit choisi,
34:00il y a d'autres sites
34:01plus près de l'eau
34:01qui seraient mieux
34:02pour accueillir le village.
34:03mais tant que vous
34:07resterez près de l'eau,
34:10ça sera toujours
34:11problématique.
34:14En fait,
34:16toute la côte de Beaufort
34:17a le même type
34:18de pergélisol.
34:19C'est plein de petits lacs.
34:21Le sol contient
34:22plus de 50% de glace.
34:23C'est toujours
34:25un problème
34:26de construire dessus.
34:31Mais vous savez,
34:32si c'est bien construit,
34:33comme à Barrow,
34:34une grande ville
34:34au nord de l'Alaska,
34:35ça ira.
34:36Le problème reste
34:37l'érosion
34:37quand on est trop
34:38près des côtes.
34:47Visiblement,
34:47les arguments
34:48du scientifique
34:49n'ont pas porté.
34:49Tony Waiwana
34:53fait comme
34:53s'il n'entendait rien.
34:57Daniel n'assiste pas.
35:00Le lendemain,
35:01nous retournons
35:02voir Tony.
35:03Il n'est pas plus
35:03loquace
35:04sur le futur
35:05des ménagements.
35:06A notre arrivée,
35:06il préfère plaisanter
35:07sur les conséquences
35:08indirectes
35:09du réchauffement.
35:10Non, reste à côté
35:11de moi.
35:12Voilà.
35:13Vous savez,
35:15parce que
35:16les conditions
35:17climatiques
35:17ont changé,
35:18nous avons aussi
35:20changé notre style
35:21de vie.
35:27Beaucoup d'entre nous
35:28étaient des chasseurs.
35:30Mais maintenant,
35:31beaucoup d'entre nous
35:32ne sont plus
35:33que des amants.
35:41Plus tard,
35:42il nous avouera
35:43que le déménagement
35:43a déjà été accepté.
35:45Les habitants
35:46ont voté
35:46pour Tin Creek.
35:47un vote
35:48à la majorité.
35:52Il serait préférable
35:54que tout le monde
35:55parte.
35:56Quand ?
35:57On a déjà commencé
36:02à remblayer la route.
36:04et on espère
36:11commencer la construction
36:12des maisons
36:13dans trois ans environ.
36:16Et après,
36:18on commencera
36:19à déménager.
36:27En attendant
36:28de déménager éventuellement
36:29à Tin Creek,
36:30Tony continue
36:31de préparer
36:32pour sa famille
36:33l'une des spécialités
36:34locales.
36:37Qu'est-ce que c'est,
36:37Tony ?
36:38C'est une crème
36:41glacée Eskimo.
36:44C'est à base
36:45de graisse de caribou
36:46et d'huile de phoque
36:48mélangée avec du sucre,
36:51du lait
36:51et des baies d'erreine.
36:53On a deuxième
37:12amour
37:16avec qui
37:19amour
37:22de l'autre côté du village nous rencontrons clara et shelton ils s'apprêtent à partir il
37:37est 23 heures ils chargent leur motoneige ils vont passer quelques jours de l'autre côté du
37:42lagon sur le continent pourtant ils ne partent jamais l'esprit tranquille
37:49on est inquiets c'est sûr ils n'ont jamais mis de rocher pour protéger notre maison je ne sais
38:10pas pourquoi sur la plage ils n'ont rien mis ils n'ont pas fait ce qu'ils avaient dit ils n'ont
38:20rien mis derrière la maison on va mieux comprendre la réaction de clara en regardant où est situé sa
38:31maison c'est la bleue au fond elle aussi est sur le point de s'écrouler à l'intérieur dernier
38:46préparatif avant le départ en week-end clara plume les canards son mari lui veut nous montrer
38:54qu'il ne peut jamais oublier la menace elle est sous leurs yeux on voit qu'on est tout près de
39:02l'océan il y avait une rue qui descendait par là et une grande colline il y avait aussi une maison en
39:17face de celle ci et encore une autre peut-être 300 mètres de l'autre côté de la rue
39:25je resterai dans cette maison jusqu'à ce qu'elle tombe
39:46je vais rester dans cette maison jusqu'à ce que je la perde de toute façon on ne pourra pas la bouger
39:56dans le village tout le monde le sait chichemareff est condamné les scientifiques prévoient que l'île
40:11pourrait devenir inhabitable avant 2015
40:15malgré les réticences des plus anciens le transfert de tout le village aura bien lieu
40:21le déménagement est programmé un défi pour toute la communauté inoupiaque de chichemareff déménager sans
40:30se perdre le dimanche tout le monde se retrouve à l'église luthérienne
40:38un coup de pouce venu du ciel serait le bienvenu
40:43mais ces prières des fidèles suffiront-elles pour réussir le déménagement à tin creek
40:53loin d'ici à washington les autorités américaines refusent cette option trop chère en fait elles
41:01veulent transférer le village à nom à plus de 200 km d'ici
41:05pasteur rob n'est ici que depuis quelques mois il arrive de seattle ces derniers temps toutes les
41:16conversations tournent autour de ce transfert tin creek ou nom comme tous les habitants ils s'interrogent
41:24j'ai quelques doutes concernant le déménagement à cause de l'argent
41:38j'ai entendu parler de plus de 80 millions de dollars juste pour déménager le village il leur
41:47faut trouver un lieu compatible avec le mode de vie des habitants quand les gens parlent de déménager
41:53il faut juste leur rappeler qu'il s'agit d'une communauté qui se nourrit de ce qu'elle pêche
41:57ou chasse ils ont besoin d'être près de l'eau de pouvoir mettre leur bateau à l'eau pour pêcher
42:03et être près des phoques car quand le printemps arrive ils vont chasser le groupe le phoque barbu
42:12des réserves et des questions qui se bousculent que deviendront ces tombes les sépultures seront
42:21elles transférées à tin creek ou un homme personne ne le sait et que deviendront les traditions ancestrales
42:28il se peut qu'on doit partir un jour c'est ce que j'ai entendu dire par les gens du village mais nous
42:37aimons notre île on peut aller à la cueillette et quand on a du temps on va sur la rivière serpentine
42:43en bateau à partir de maintenant on va aussi pouvoir aller à la chasse aux phoques barbus
42:51et faire sécher la viande
42:55je suis né ici je suis né ici
43:01pour tous les habitants sans exception à l'air à nom serait signé l'arrêt de mort de la culture
43:14inupiaque qu'en pensent les enfants de chichmaref eux qui sont les garants de ces liens communautaires
43:20plus tard ils devront transmettre à leur tour les coutumes esquimaux lucie est l'une des
43:28institutrices du village elle appartient à la communauté inupiaque dont elle connaît la moindre
43:33coutume
43:33elle veut sensibiliser ses enfants aux dangers qui les menacent ce réchauffement climatique
43:44objet d'une angoisse permanente
43:46a-t-on beaucoup d'érosion sur nos plages oui oui effectivement on en a beaucoup que peut-on
43:57faire pour lutter contre un bouger les maisons nous devons bouger toutes les maisons ok donnez
44:05moi les raisons pour lesquelles il serait préférable de déménager à tin creek on pourrait perdre notre
44:12culture et nos valeurs on pourrait perdre notre culture et nos valeurs que veux tu dire par là on
44:18pourrait plus chasser le phoque et ramasser des baies chasser le phoque ramasser des baies oui c'est
44:25bien
44:25chishmaref est une ville où l'alcool est interdit on ne peut pas en importer ou en vendre à nom il y a
44:37beaucoup de bars et cela pose beaucoup de problèmes et puis nom n'est pas notre terre
44:45il n'y a pas d'endroit pour nous là bas alors qu'ici on peut cueillir des baies chasser pêcher
44:55on peut aller partout sur nos terres si on va à noms on perdra tout ça
45:09pour lucie en cas de déménagement les inupiaques n'ont qu'une seule chance de conserver leur tradition
45:15rester à proximité de cette région à ses yeux tin creek est le seul endroit possible ailleurs
45:22elle pense que ce mode de vie finirait par s'éteindre
45:24comme la majorité des habitants de chishmaref lucie est très attaché à son
45:31île mais elle sait aussi qu'un jour ou l'autre ils devront tous partir le temps et le climat joue
45:37contre une preuve de plus juste avant notre départ le dégel
45:44arrive encore beaucoup trop tôt avec le réchauffement climatique ce sont tous les
45:51villages côtiers d'alaska qui sont menacés de disparition
46:02et nous allons le constater retour dans la région des glaciers à l'intérieur des terres à plus de
46:07mille kilomètres de chishmaref
46:12la fonte des glaces est aussi perceptible c'est ici que l'on étudie le mieux le
46:19pergélisol nous sommes sur le glacier de matanouska daniel fortier le glaciologue de
46:26l'université d'alaska vient aussi ausculter cette région deux fois par an il est accompagné d'un
46:31scientifique russe et de deux étudiants première mission choisir la meilleure parcelle du glacier celle
46:42qui leur permettra d'obtenir le maximum d'informations sur le réchauffement de la planète durant cette
46:51sortie daniel fera une quinzaine de prélèvements aucun lieu n'est choisi au hasard à chaque fois il
46:58revient sur les traces de ses précédents passages son objectif comparer mesurer la
47:04quantité de glace dans le pergélisol
47:06donc ce que tu aperçois ici qui est noir à transparent c'est la glace puis les bandes ici
47:16ça c'est le sédiment qui comme qui contient aussi de la glace on a des petits graviers à travers
47:20le pergélisol autrefois s'était considéré comme étant une couche qui était stable et là avec le réchauffement du
47:28climat ces zones là qui sont près de zéro qui contiennent de la glace commence à fondre et puis
47:32ça tasse donc toutes les infrastructures comme les routes ça pose des problèmes bon des dépressions
47:39dans les routes les chemins de fer qui peuvent à peine tolérer un tassement parce que évidemment ça
47:44va dérailler donc de plus en plus on a des études qui font appel aux connaissances dans le pergélisol
47:51il y a dix ans le pergélisol n'intéressait personne aujourd'hui ce sol gelé depuis des
47:59millénaires est au centre de toutes les études liées au réchauffement climatique dans le grand nord
48:04il ya des scientifiques qui essayent de quantifier ce que pourrait être la hausse la fonte des glaciers
48:14des calottes glaciaires associés avec l'expansion de l'eau et puis là ça fait des hausses quand
48:20même assez marquées c'est pas nécessairement dans un futur très rapproché mais quand même on parle de
48:26quelques mètres là puis à ce moment là bon il ya plusieurs populations qui sont bâties dans des
48:30régions basse qui vont être affectés très rapidement pour micha son collègue russe ce n'est pas une surprise
48:39lui aussi connaît parfaitement les effets des hausses des températures sur ces sols gelés
48:46tout le monde sait que le réchauffement climatique est en cours et maintenant il faut vraiment que
48:57l'on connaisse le taux et la structure de la glace dans le pergélisol surtout si ça continue de se
49:04réchauffer comme ça c'est sûr que le pergélisol se réchauffe tout doucement mais même si on ne
49:16devrait pas s'en effrayer dans l'immédiat le processus est en marche c'est inéluctable
49:23l'enjeu est de taille avec la fonte du pergélisol c'est un territoire grand comme 27 fois la france qui
49:33se dérobe sous les pieds de 4 millions d'habitants c'est l'alaska qui s'enfonce pour daniel et son équipe
49:41la journée est terminée pourtant sur la route du retour daniel qui a à nous montrer une nouvelle
49:49conséquence de la fonte du pergélisol nous longeons l'une des plus grandes forêts des états unis une
49:56forêt défiguré des centaines d'arbres sont au sol d'autres sont inclinés et penchent dans toutes les
50:05directions
50:05en anglais on appelle ça les drunken forest c'est des arbres qui qui penchent en tête et puis
50:17on appelle ça aussi on peut traduire les forêts ivres puis ça c'est des arbres qui ont poussé sur
50:24un sol qui est gelé donc le pergélisol et puis quand cette couche gelée là se déstabilise il y a du
50:31tassement la glace fond donc ça perd du volume il ya du tassement puis là ce moment là les arbres
50:36commencent à pencher d'un côté et de l'autre ça arrive de façon naturelle mais si on a un réchauffement
50:42climatique ça va être accéléré la fonte du pergélisol la déstabilisation du pergélisol en général c'est
50:48problématique que ce soit pour tout ce qui est infrastructure évidemment mais même les écosystèmes
50:53c'est quand même un gros changement des arbres couchés des glaciers qui fondent par blocs et
51:06tombent à la mer des villages qui disparaissent les températures ici montent plus vite qu'en
51:16importe quel autre endroit de la planète l'alaska est à l'avant poste du changement climatique ironie
51:25du sort les états unis souvent montré du doigt pour les dommages qu'ils causent à l'environnement
51:28sont ici les victimes du réchauffement climatique une situation qui pour le moment ne change rien à
51:36leur comportement ils restent les premiers pollueurs au monde à eux seuls ils produisent toujours davantage
51:43d'émissions de gaz à effet de serre que l'amérique du sud l'afrique le moyen-orient l'australie le
51:51japon et l'asie réunie
52:13et l'asie réunie

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