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  • 06/07/2025
Faux parkings, locations fictives, QR codes piégés… l’été, les vacanciers deviennent des cibles faciles. Ce documentaire révèle les arnaques les plus fréquentes et les techniques utilisées pour vous soutirer de l’argent, parfois à grande échelle. Un film choc, pour mieux comprendre et se protéger.

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Elle attire tous les regards.
00:07La tour Eiffel, une étape incontournable de la capitale.
00:14Construite sur le champ de Mars, le plus grand jardin parisien.
00:1821 millions de visiteurs y défilent chaque année.
00:21Comme ce groupe d'Indonésiens qui a fait 17 heures de vol pour venir la voir.
00:26Magnifique.
00:30La dame de fer fait toujours le même effet 130 ans après sa construction.
00:37Elle est vraiment unique par rapport aux autres monuments.
00:39C'est mon rêve de la voir depuis une petite fille.
00:42Elle est bien plus grande que ce que je pensais.
00:45Mais l'admirer de plus près demande certaines précautions.
00:50Vous pouvez voir qu'il y a beaucoup de monde.
00:53Donc faites attention aux pickpockets qui peuvent voler vos portefeuilles ou les affaires qui sont dans vos poches.
01:00Un risque que sont prêts à courir tous les touristes pour avoir leurs photos souvenirs de Paris.
01:07C'est le monument le plus photographié au monde.
01:12Le Graal de tout Instagrammeur.
01:15Profiter de la vue à ses pieds, un bonheur simple et gratuit ?
01:20Pas tout à fait.
01:22Certains louent des ballons.
01:2410 euros les 5 minutes, le temps d'une photo.
01:27Ou bien des colombes.
01:28Pour 3 euros.
01:29Nos Indonésiens préfèrent apparaître dans un vieux journal de 1900.
01:36Je suis devenu célèbre.
01:38J'ai fait la une en France.
01:41Grâce à son portable situé à l'intérieur de cet appareil photo en plastique,
01:47cette jeune étudiante n'a plus qu'à tirer le portrait de ses clients
01:49à l'aide d'une imprimante cachée dans une vieille valise.
01:53Vous avez payé combien ?
01:5810 euros.
02:0010 euros l'impression papier.
02:03La tour Eiffel fait rêver et se prépare à accueillir des millions de visiteurs pour les JO.
02:08Mais ils devront se tenir sur leur garde.
02:13Les touristes débarquent dans une capitale déjà en surchauffe.
02:16Circulation ingérable.
02:197500 chantiers en cours.
02:21Très loin des images de la carte postale.
02:23C'est tous les jours comme ça, les cordes doivent avoir à la patate, non ?
02:27Car ils attirent les convoitises de nombreux arnaqueurs.
02:31À Montmartre, au pied de la basilique du Sacré-Cœur,
02:35les touristes devront slalomer entre les portraitistes à la sauvette
02:39et les faux guides qui racontent n'importe quoi contre de généreux pourboires.
02:47Francisque Poulbeau est devenu célèbre en dessinant les enfants de Montmartre.
02:51C'est pas lui, il s'est tombé.
02:55Sur le champ de mars, nous avons enquêté sur un réseau criminel ultra organisé.
03:01Allez, on peut doubler la mise, regardez bien où est la balle.
03:04Non, je peux pas, j'ai déjà perdu 400 euros.
03:08Bon bah donne-moi 100.
03:11Une mafia qui amasse plusieurs centaines de milliers d'euros par mois.
03:14On est dépassé par tout ça.
03:17Alors que la police municipale a des moyens d'action limités,
03:20des jeunes équipés de smartphones et mégaphones prennent la relève.
03:25Quitte à se mettre en danger.
03:27Ouais, qu'est-ce qu'il fait ce con ?
03:29Mais cette arrivée massive de touristes est aussi l'occasion de faire monter les enchères.
03:35C'est combien pour aller dans le centre de Paris ?
03:37C'est 120 euros.
03:39Quoi ? 120 euros ?
03:41Des propriétaires enfreignent la loi et expulsent même leurs locataires.
03:48Là, je cherche l'agent de mon agence immobilière parce qu'ils me virent pour les JO.
03:52La mairie de Paris et la préfecture de police tentent malgré tout d'opérer un grand nettoyage.
03:58C'est un peu coup de gorge ici.
03:59Un défi de sécurité majeur à un mois de l'ouverture des JO.
04:04Enquête sur les nouvelles arnaques au cœur de la capitale mondiale du tourisme.
04:15Dans les jardins de la tour Eiffel, les rois de l'arnaque, ce sont eux.
04:19Allez, regardez bien où est la balle.
04:22Les joueurs de Bonto.
04:25Est-ce que c'est un jeu d'argent ?
04:29Ah non, j'en ai entendu parler, c'est une arnaque.
04:32Ils sont installés dans les allées du Champ de Mars et sur la place du Trocadéro.
04:39En exhibant des liasses de billets, ils font miroiter aux passants des gains spectaculaires.
04:46Très entreprenants avec les touristes.
04:48Non, non, non, toi, tu ne me filmes pas.
04:51A l'inverse, dès qu'ils repèrent notre équipe de journalistes, ils changent de ton.
04:56Car le principal joueur n'est jamais seul.
05:01Non, non, t'arrêtes, tu ne me filmes pas.
05:04Je ne suis pas Michael Jackson, moi.
05:05Tu ne me filmes pas.
05:07Autour de lui, il y a toujours au minimum trois complices.
05:13Elle est où, la balle ?
05:14Toi, tu sais ?
05:16Et toi, tu sais ?
05:18Eux gagnent à tous les coups, contrairement aux touristes qu'ils poussent à jouer.
05:22Nous allons vous révéler les secrets de l'arnaque bien ficelé de cette mafia.
05:27Allez, on peut doubler sa mise.
05:29Regardez bien, où est la balle ?
05:31Le principe est simple.
05:32Un tapis, trois gobelets, une balle à trouver pour une mise de départ de 50 euros minimum en cash.
05:39Alors, elle est où, la balle ?
05:40Ici.
05:42Non, non, elle n'est pas là, c'est un mauvais choix.
05:44Je te l'avais dit.
05:46Et toi, tu mets combien ?
05:47T'as que 50 euros ?
05:49Non, non, donne 100.
05:50Non, je peux pas.
05:54J'ai déjà perdu 400 euros.
05:57Chaque tapis rapporterait entre 10 et 15 000 euros par semaine.
06:02Pour comprendre la supercherie, nous avons décidé de jouer à notre tour 50 euros.
06:09Allez, allez, on est attentifs à la balle.
06:12Au départ, la balle en mousse est sous le gobelet au milieu.
06:17Puis logiquement, elle passe à droite.
06:20Un complice fait semblant de perdre et mise sur le milieu.
06:26Nous saisissons notre chance de miser sur le bon gobelet.
06:31Elle donne 100 euros.
06:34Sauf que comme par miracle, la balle a disparu.
06:37Et regardez bien, elle réapparaît dans la main du joueur qui la glisse discrètement sous le dernier gobelet.
06:44Elle était en fait gardée au chaud dans sa paume bien écrasée.
06:47Un tour de passe-passe parfaitement rodé.
06:51Les touristes misent sans réfléchir.
06:54Certains de gagnés.
06:56Allez, vas-y, retourne.
06:56J'ai perdu mon argent.
07:01100 euros.
07:02En temps normal, je ne joue jamais.
07:07Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.
07:10C'était complètement stupide.
07:12Il parie également sous la pression des complices.
07:21Michael et sa femme viennent d'en faire l'expérience.
07:24Nous avons filmé la scène.
07:27Le mari venait tout juste de perdre.
07:29Là, sur la gauche.
07:30Il est sur le point de partir, mais un complice revient le chercher et l'incite à rejouer.
07:37Mais si, vas-y, tu sais que tu vas gagner.
07:40Je n'avais pas l'intention de rejouer.
07:42Mais comme tout le monde m'encourageait, je me suis dit ok, pourquoi pas.
07:46J'avais l'impression d'être certain de savoir où la balle se trouvait.
07:49Alors, où est la balle ?
07:50Mais j'ai perdu à nouveau 100 euros.
07:52J'aurais pu acheter un beau cadeau à ma femme, un collier ou un bracelet.
07:56Mais maintenant, quelqu'un d'autre va profiter de mon argent.
08:07Cette organisation criminelle originaire des pays de l'Est
08:10volerait aux touristes près de 150 000 euros par mois.
08:16Sur les réseaux sociaux, le chef de gang,
08:19contre lequel un mandat d'arrêt européen a été lancé,
08:22n'hésite pas à afficher son train de vie de millionnaire en Roumanie.
08:27Voiture de luxe,
08:29des billets pour faire le ménage,
08:31villa de marbre et d'or,
08:33vêtements de marque.
08:37Il y a un an,
08:39la police a arrêté 22 membres de ce groupe mafieux.
08:42Mais n'a pas réussi à endiguer le réseau
08:44qui sévit encore à l'approche des Jeux olympiques.
08:48Pour échapper aux forces de l'ordre,
08:50ces arnaqueurs en bande organisée ont pensé à tout.
08:55Sur le terrain, ils portent des oreillettes
08:57et sont reliés à des guetteurs
08:59qui les alertent de l'arrivée du moindre policier.
09:02Allez, c'est terminé, on remballe.
09:04Un jeu du chat et de la souris sans fin
09:06avec les forces de l'ordre.
09:07Leurs allers-retours mobilisent des équipes entières au quotidien.
09:15Bonjour à tous.
09:17A deux pas de la tour Eiffel,
09:19Mathieu Begnaud est brigadier en chef de la police municipale.
09:23Il est en charge de la sécurité du quartier.
09:24Donc aujourd'hui, deux équipages
09:27avec un passage à faire sur le secteur du Trocadéro,
09:31très fréquenté par les vendeurs à la sauvette,
09:33par les joueurs de Bento.
09:34On va sur place et on vérifie qu'il n'y a pas de perturbateurs.
09:37Il reçoit tous les jours des appels de touristes paniqués
09:41après s'être fait arnaquer par cette mafia.
09:45Ils ne connaissent pas, ils pensent que Paris est magique,
09:47mais il y a aussi tout son lot de délinquances.
09:49Pour les avertir,
09:51ils distribuent des prospectus
09:52qui recensent toutes les arnaques du secteur.
10:00Tu veux de l'italien ? Est-ce que tu veux...
10:02Ah, il a l'anglais.
10:05Et tu veux du chinois ?
10:06Voilà.
10:08Bonjour, Chinese.
10:09C'est the prevention.
10:11OK.
10:12Very important.
10:13OK.
10:14Hop là.
10:16Ce sont des tracts de prévention.
10:17Donc il y a la vente ambulante
10:19qui est illégale.
10:20Il y a le jeu de Bento
10:21et puis il y a aussi les pickpockets.
10:23Le touriste,
10:24bien qu'il soit encore en vacances,
10:25il doit avoir un oeil
10:26sur son intégrité,
10:28sur ses effets personnels
10:30et ne pas tomber dans des jeux de dupes.
10:32Et s'il y a de nombreux touristes
10:33dans les allées du Champ de Mars,
10:35étonnamment, ce matin,
10:36pas de joueurs de Bento
10:38ni de vendeurs à la sauvette à l'horizon.
10:42Ils se sont tous regroupés
10:43sur l'esplanade du Trocadéro
10:46pour une bonne raison.
10:47Nous avons les jardins
10:48qui appartiennent bien sûr
10:49à la mairie de Paris
10:50et nous avons l'esplanade.
10:53L'esplanade qui est privée.
10:55Donc théoriquement,
10:56on n'a aucune compétence
10:57sur le domaine privé.
10:59C'est pour ça qu'ils se mettent tous ici
11:00parce qu'ils savent
11:01qu'ils sont tranquilles
11:02et qu'on ne peut rien faire.
11:03Et il y en a partout, vous voyez.
11:05L'esplanade appartient
11:06au palais de Chaillot,
11:07un lieu où la sécurité est privée.
11:10La police municipale
11:11qui dépend de la mairie
11:12n'a donc pas la compétence
11:13pour intervenir.
11:15On est dépassés par tout ça.
11:16Ici, ils doivent se contenter
11:19de prendre des photos
11:20comme pour ces vendeurs
11:21à la sauvette.
11:23Des informations
11:24qu'ils font remonter
11:25à la police nationale
11:26ou à la gendarmerie,
11:27les seuls
11:28à pouvoir intervenir
11:29sur place.
11:30Mais les joueurs de Bonto méfiants
11:34préfèrent tout de même
11:35éviter les policiers
11:36et les caméras de surveillance.
11:41Ils repartent à la recherche
11:42de nouveaux touristes.
11:46À ne pas confondre
11:47les pigeons et les pigeons.
11:49Les pigeons, l'animal
11:51et puis les pigeons
11:51qui se font prendre de l'argent
11:52avec les joueurs de Bonto.
11:55Si Mathieu préfère plaisanter,
11:57l'histoire ne s'arrête pas là.
12:00Sous la pression
12:01des policiers,
12:02les joueurs de Bonto
12:03traversent le pont
12:04de Birakem
12:05et se retrouvent en bande
12:07dans leur quartier général
12:08du 16e arrondissement.
12:11De nombreux riverains
12:12aux premières loges
12:13ne se sentent plus
12:14en sécurité.
12:16Comme Elke,
12:1779 ans.
12:18Même si de là-haut,
12:20elle aurait de quoi
12:20tout oublier.
12:21J'ai beaucoup de chance.
12:24J'en profite.
12:27Elle est belle
12:27notre toit Eiffel.
12:30Mais cette retraitée
12:31ne supporte plus
12:32que le trafic d'argent
12:33des joueurs de Bonto
12:34se fasse au pied
12:35de son immeuble.
12:37À la tête d'une association
12:39qui défend les intérêts
12:40de 4000 voisins,
12:42elle reçoit régulièrement
12:43des plaintes.
12:43Bon, allez,
12:45on y va.
12:47Pour apporter
12:48les preuves
12:48de ce trafic,
12:50elle mène l'enquête.
12:52Je vous montre
12:53sur mon téléphone.
12:56On voit exactement
12:57la personne
12:58qui a une enveloppe
13:00dans la main
13:00avec de l'argent dedans,
13:03je suppose,
13:04qui cache exactement ici
13:06pour ensuite aller
13:08vers ses copains.
13:09C'est là-dedans.
13:10Cette enveloppe
13:11contiendrait l'argent liquide
13:13de la recette
13:13de quelques heures
13:14d'arnaques.
13:15Il la dépose
13:16pour qu'un autre membre
13:17du réseau
13:18vienne la récupérer
13:19discrètement
13:20pendant qu'ils sont
13:21tous attablés
13:21à la terrasse
13:22d'un café.
13:24C'est du vrai trafic.
13:26Et ce n'est pas
13:26la seule cachette
13:27qu'elle qu'a découverte
13:28dans le quartier.
13:30Le pâté de maison
13:31en est truffé.
13:32Je cherche
13:33la fameuse cache.
13:36Il y en aurait
13:37une dizaine,
13:38comme sous cette bouche
13:39d'égout.
13:42Voyez sur la vidéo
13:43une personne
13:44qui soulève
13:45le couvercle,
13:46qui cache quelque chose
13:47dedans.
13:48Et ce n'est pas
13:49un personne
13:49du service public
13:51et qui rejoint
13:52un peu plus loin
13:53ses copains
13:54Louba.
13:55Nous sommes effarés.
13:56Nous ne sommes pas
13:57à Marseille
13:57en principe ici.
13:59Nous sommes à Paris,
14:00rive droite,
14:01Paris 16e.
14:02Et tout se passe
14:04devant ce bar-tabac
14:06où la bande
14:07se retrouve.
14:11Bonjour.
14:12Il paraît
14:12que vous avez
14:13porté plainte
14:14au commissariat.
14:15main courante.
14:16Ah oui,
14:16ce n'est pas une plainte,
14:18c'est une main courante.
14:18Ok, d'accord.
14:20Oui, d'accord,
14:20je comprends.
14:20Ils sont rassemblés
14:22souvent devant chez nous.
14:24Oui.
14:25Oui.
14:25Que ça perturbe
14:26votre commerce,
14:27entre autres.
14:28Imaginez-vous,
14:29tant qu'il y a
14:2920, 30 personnes
14:30qui étaient devant
14:31votre commerce,
14:33comme ça,
14:34qui viennent tout
14:34en même temps.
14:36La buraliste
14:37a perdu la moitié
14:38de son chiffre d'affaires.
14:39Elle a même affiché
14:40une pancarte
14:41en langue roumaine
14:42pour leur demander
14:43de partir.
14:45Dernier rappel,
14:46veuillez ne pas
14:46vous tenir devant
14:47le café-bar
14:48et ne pas vous asseoir
14:49sur la terrasse
14:50ou devant le commerce
14:51sans consommer.
14:52Ce n'est pas un lieu
14:53de rendez-vous
14:53et ce ne sont pas
14:54non plus des toilettes publiques.
14:56Les riverains
14:56n'osent pas intervenir
14:58de peur de représailles
14:59et regrettent
15:00que la police
15:00n'intervienne jamais.
15:03Elles font quoi,
15:04les caméras ?
15:04Ils les voient tout le temps.
15:05Ils les voient tout le temps.
15:07On en a marre
15:08parce que personne
15:09ne fait rien.
15:10C'est un zone
15:11de non-loi.
15:12Depuis notre tournage,
15:14Elke n'a constaté
15:15aucune amélioration
15:16malgré ses nombreuses relances
15:18auprès de la mairie.
15:21Des jeunes du quartier
15:22ont trouvé
15:23une méthode plus radicale.
15:26Ils alertent les touristes
15:27et harcèlent les voleurs.
15:29à deux pas du trocadéro,
15:39ces adolescents
15:40de 16 et 17 ans
15:41se retrouvent
15:42pour une mission
15:42commando
15:43à l'aide
15:44d'une simple pancarte
15:45et d'un mégaphone.
15:47Direction le métro parisien,
16:11le terrain de jeu favori
16:13des pickpockets.
16:15Comme beaucoup de voyageurs,
16:16ils en savent quelque chose.
16:18Ils ont tous déjà été volés.
16:19Il y avait une dame
16:20qui me collait
16:21avec son sac
16:22et elle m'a pris
16:22des enlevés
16:23dans un rond dans la poche.
16:24Et malheureusement,
16:25je n'ai pas réussi
16:25à les récupérer depuis.
16:27Je me suis fait piquer
16:27une fois mon téléphone.
16:29Vu qu'il y a beaucoup de monde,
16:31les gens peuvent facilement
16:32se coller
16:32et prendre le téléphone
16:33rapidement
16:33sans se faire remarquer.
16:35Dans son dernier rapport,
16:37la RATP a déclaré
16:38une hausse
16:39de 18%
16:40de vols à la tire.
16:41L'équivalent
16:42de 33 vols par jour
16:43pour le premier trimestre 2024.
16:47Donnez-moi mon téléphone.
16:48Vous ne pouvez pas la tirer.
16:49Vraiment.
16:50Il y a 6 mois,
16:51la police a même démantelé
16:53un gang
16:53qui dérobait
16:5420 000 euros par jour
16:55dans les transports
16:56en commun.
16:56Alors certains usagers
16:59comme ces ados
16:59utilisent désormais
17:01leur téléphone
17:01comme une arme
17:02de dissuasion
17:03et n'hésitent plus
17:04à filmer
17:05ces voleurs
17:05dans les transports.
17:10J'avais 400 euros.
17:12T'as intérêt
17:12à me les rendre.
17:13Dépêche-toi.
17:15Des vidéos virales
17:16partagées
17:17des milliers de fois
17:18sur les réseaux sociaux
17:19pour dénoncer
17:20ces voleurs.
17:22T'es qu'une voleuse.
17:23T'es qu'une salle voleuse.
17:25Que ce soit
17:26à l'intérieur
17:26ou à l'extérieur
17:27du métro.
17:28Dès que les jeunes
17:29voient un pickpocket
17:30équipé d'une sirène
17:32et d'un mégaphone,
17:33les 4 lycéens
17:34activent le mode d'alerte.
17:39pickpockets, pickpockets, pickpockets.
17:41Ils les filment
17:55à leurs risques et périls
17:56et postent leurs vidéos
17:58qui sont visionnées
17:59des millions de fois
18:00sur leur compte.
18:00Descendez,
18:02bande de pickpockets
18:02que vous êtes là.
18:04Une méthode
18:04qui a fait ses preuves
18:05partout en Europe.
18:07Mais leur plus grosse cible,
18:09ce sont les joueurs
18:09de Bonto.
18:12Regardez la balle.
18:13Et maintenant,
18:14elle est où ?
18:14La semaine dernière,
18:16ils ont dérobé
18:172500 euros en liquide
18:18à un père de famille
18:19qui s'était approché
18:21pour jouer
18:21en sortant
18:22sa liasse de billets.
18:25Une raison de plus
18:26pour ces lycéens
18:26de partir en croisade
18:28contre cette mafia organisée.
18:32Normalement,
18:32ils seront là,
18:33dans tous les cas.
18:34Ils seront là ?
18:35Ouais.
18:36Vas-y.
18:39Pickpockets in here, guys.
18:40Ce sont des pickpockets.
18:41Faites attention
18:42à votre argent,
18:42s'il vous plaît.
18:43Ce sont des pickpockets.
18:44Ce sont des pickpockets.
18:45Faites attention à votre tour.
18:46Si le joueur de Bonto
18:47dissimule rapidement
18:48son tapis de jeu
18:49dans les buissons,
18:50Vas-y.
18:52Pickpockets.
18:53Le chef de bande
18:54à la casquette noire
18:54se montre
18:55beaucoup plus agressif.
18:56Ce sont des pickpockets.
18:57Prêts à se battre
19:02avec les adolescents.
19:05C'est un pickpockets.
19:07Bravo, les jeunes.
19:08Merci beaucoup, madame.
19:09Encouragés par les touristes,
19:11nos justiciers
19:12continuent de les chasser.
19:15Une course poursuite
19:16s'ensuit alors
19:16dans les jardins
19:17du Trocadéro.
19:18Pickpockets.
19:21Le gang,
19:22harcelé par les jeunes,
19:23les amène à l'écart
19:24et décide de se venger.
19:25L'un d'entre eux
19:27va même charger
19:27notre caméraman.
19:30Oh, my brother !
19:31Oh, my brother !
19:35Oh, my brother !
19:37Oh, my brother !
19:39Quand on en arrive
19:42à ce qu'ils fassent preuve
19:43d'actes de violence,
19:44là, ça n'est pas si vite.
19:46Je suis désolé.
19:47Là, ça montre encore plus
19:48que c'est totalement inacceptable
19:49qu'ils sont encore présents
19:51sur les capitaux.
19:53Non.
19:54Il faut qu'on continue.
19:55Il faut qu'on continue
19:56à lutter contre ces gens-là.
19:57Même si ces lycéens
20:00passent leur week-end
20:01à sillonner
20:02les lieux touristiques,
20:04les joueurs de Bontos
20:05sont toujours présents
20:06dans la capitale
20:07à un mois
20:08des Jeux olympiques.
20:09Avec 15 millions de visiteurs
20:17attendus à Paris cet été,
20:19les retombées économiques
20:20sont estimées
20:20à près de 3 milliards d'euros.
20:23Soit un quart
20:23des recettes annuelles
20:24de la capitale.
20:26De quoi donner des idées
20:27à de nombreux opportunistes.
20:31Au nord de Paris,
20:33à Montmartre,
20:35parmi les portraitistes officiels,
20:37se mêlent des escrocs
20:38qui profitent
20:39de la notoriété
20:40des artistes
20:40pour arnaquer les touristes.
20:44Nous allons vous révéler
20:46leur méthode.
20:48Ils exercent
20:49tout près du Sacré-Cœur.
20:53Je peux voir tout Paris d'ici.
20:55C'est très sympa.
20:57La vue est si belle.
20:59Chaque année,
21:0011 millions de personnes
21:02arpentent ces ruelles
21:03jusqu'à la place du Tertre
21:05où des peintres
21:06comme Toulouse-Lautrec,
21:07Picasso ou Renoir
21:09ont vécu.
21:10Un arrêt obligatoire
21:12pour les touristes
21:13qui souhaitent repartir
21:14avec un cadeau souvenir.
21:15C'est mon art.
21:20C'est très charmant.
21:21Les artistes
21:22flânés comme ça
21:23dans les petites ruelles.
21:25Tout est beau.
21:27Merci.
21:30Ici,
21:31chaque artiste
21:31a sa méthode
21:32pour attirer
21:33un maximum de clients.
21:34je mets des monuments
21:37de Paris.
21:37Je mets des monuments
21:38de Paris.
21:41J'essaie de rendre
21:43les gens heureux
21:44et qui sont fiers
21:45d'afficher
21:46leur dessin à la maison.
21:47C'est des pastels secs.
21:51C'est une vraie technique,
21:52la plus ancienne technique
21:53de Montmartre.
21:55Ghassan
21:55est portraitiste
21:56depuis 50 ans.
21:59Après,
21:59je dis tout simplement
22:00Montmartre,
22:01un partit de ma vie.
22:02peindre sur la place
22:04est un privilège.
22:06Seulement 124
22:07emplacements
22:08sont disponibles.
22:09Pour pouvoir exercer ici,
22:11les artistes
22:12doivent passer
22:12un concours
22:13tous les 7 ans.
22:15C'est une carte
22:15spéciale
22:16de Montmartre.
22:18Une carte professionnelle
22:19leur est délivrée
22:20avec un carré
22:21d'un mètre 40
22:22sur un mètre 40.
22:25Un,
22:26celle-là,
22:27et puis un,
22:28deux,
22:28ici.
22:29Ça fait à peine
22:30mettre un chevalet
22:31de tabouret.
22:34Pour lequel
22:35ils doivent s'acquitter
22:36d'une redevance annuelle
22:37de 317 euros
22:39à la ville de Paris.
22:42C'est bon,
22:43j'ai fini.
22:45Je peux voir ?
22:46Ghassan
22:47facture ses portraits
22:4850 euros.
22:49La star de Corée.
22:53C'est 50 euros.
22:55Merci.
22:56Bye bye,
22:57good day.
22:57Bye bye.
22:58Mais depuis quelques mois,
23:00certains malins
23:01prennent le double
23:02sans payer d'emplacement
23:03au détriment
23:04des artistes officiels.
23:09Nous,
23:10quand on fait un portrait
23:10comme ça,
23:11on passe de mire.
23:12Là-bas,
23:12ils font 5 minutes,
23:13ils prennent les doubles.
23:14Elle était des gens,
23:15la rénac.
23:18Ces peintres à la sauvette
23:19exercent en toute illégalité.
23:22Ils sont reconnaissables
23:23à leur carton à dessin.
23:24Ils croquent les touristes
23:26sans qu'ils n'aient rien demandé.
23:29En pleine rue.
23:30Je suis juste en train
23:31de me faire tirer le portrait.
23:34Kit a leur forcé la main.
23:39J'étais tranquillement
23:40en train de déjeuner
23:41et un monsieur est arrivé
23:43et a commencé à me parler
23:45en me vantant ses talents
23:46d'artiste
23:47et me proposant ses services.
23:50Il m'a dit
23:51que je ressemblais
23:51à un rappeur new-yorkais.
23:54Une caricature
23:56vite fait
23:57et hors de prix.
24:01Je lui ai donné 100 euros
24:02parce que je n'avais pas de monnaie.
24:04Je pense que je décide mieux.
24:07Et dans les quartiers
24:08ultra touristiques,
24:10les arnaques
24:10de ce genre
24:11se multiplient.
24:14Autour de Montmartre,
24:16il n'y a pas que
24:16les portraitistes
24:17qui sont à plaindre.
24:19Les guides officiels
24:20comme Théo
24:20sont aussi victimes
24:21de nouveaux escrocs.
24:22Il est guide conférencier
24:29depuis 15 ans
24:30et propose
24:31pour 20 euros
24:32par personne
24:33de découvrir Montmartre
24:34qu'il connaît
24:35dans les moindres détails.
24:36Ce serait dommage
24:37de venir à Paris
24:38et de ne pas voir Montmartre.
24:40Son savoir-faire,
24:42ce sont les anecdotes
24:43qu'il raconte.
24:45Regardez
24:45la petite maison
24:46derrière moi.
24:47Comme celle
24:48du lapin agile,
24:49le plus vieux cabaret
24:50est encore visitable
24:51à Paris.
24:52Ici,
24:53se donnaient rendez-vous
24:54des peintres
24:54comme André Gilles,
24:56un caricaturiste
24:57qui avait l'habitude
24:57de se faire payer
24:58le repas
24:59en échange
25:00d'une peinture gratuite.
25:01Il a peint
25:02un tableau
25:03qu'il a offert
25:04au cabaret
25:05qui représente
25:07un lapin agile.
25:08Regardez bien,
25:09c'est peint
25:09sur des planches
25:10de bois.
25:11Vous voyez ?
25:12C'est une table
25:12du cabaret.
25:14Il a peint
25:14sur une table
25:15du cabaret
25:16directement.
25:17Théo a fait
25:185 ans d'études
25:19et passé sa licence
25:20de guide conférencier
25:21en 2 ans
25:22pour raconter
25:23l'histoire de Paris.
25:25Mais aussi
25:25les petits détails
25:26qui font la différence.
25:28La peint
25:29à Gilles.
25:32Gilles,
25:33c'est son nom.
25:34Il s'appelle
25:34André Gilles.
25:35Mais depuis
25:38quelques mois,
25:39de nouveaux guides
25:40lui font de la concurrence.
25:42Avec leurs drapeaux
25:43de couleurs
25:44et leurs micros,
25:45ils opèrent
25:45dans toutes les langues.
25:52Il y en a
25:53partout autour de nous.
25:54Sur notre gauche,
25:54on a un autre groupe
25:56qui est très nombreux,
25:57qui occupe
25:58la totalité du trottoir
25:59et qui est en espagnol.
26:01Ils se revendiquent
26:02guide conférencier
26:03à un détail près.
26:04Le guide a autour
26:06du coup une carte
26:07qui n'est pas du tout
26:08la carte de guide,
26:09qui est une carte
26:09qui s'est fabriquée
26:10lui-même.
26:11Et on peut douter
26:12de la qualité
26:13de ce qu'il raconte
26:14là, a priori.
26:16Une carte
26:16qui n'a rien à voir
26:17avec celle de Théo.
26:20Donc ça,
26:21c'est la carte
26:22de guide conférencier.
26:23Elle est délivrée
26:23par le ministère
26:24de la Culture
26:25et c'est la seule carte
26:26qui permet
26:27de certifier
26:28que la personne
26:29qui la porte
26:29est un guide conférencier.
26:32Ces amateurs
26:33sans carte officielle
26:34proposent des tours
26:35gratuits.
26:37Intrigué,
26:37Théo décide
26:38de s'inscrire
26:38à l'une
26:39des nombreuses visites
26:40qui sont disponibles
26:41sur Internet.
26:44Donc là,
26:44c'est vraiment
26:44très simple.
26:45On tape
26:46tour gratuit
26:47à Montmartre
26:47et il y en a
26:48plein,
26:48plein,
26:48plein.
26:49On les voit ici.
26:50C'est bien écrit.
26:51Durée 1h30
26:52et prix 0€.
26:55Le rendez-vous
26:56est donné
26:56à deux pas
26:57du Moulin Rouge.
26:58Nous nous sommes
26:59infiltrés
26:59à ses côtés
27:00en caméras
27:01discrètes.
27:04Déjà,
27:04il va nous donner
27:05une introduction.
27:06On va voir un peu.
27:09Je m'appelle Thomas.
27:11Pouvez-vous lever la main
27:12si vous avez vu
27:12le film
27:13Moulin Rouge
27:13avec Evan McGregor
27:14et Nicole Kidman ?
27:16Ok,
27:19beaucoup d'entre vous
27:19l'ont vu.
27:22Personnellement,
27:22j'ai adoré ce film
27:23qui illustre bien
27:24l'atmosphère
27:25qui règne au Moulin Rouge.
27:26Une référence
27:28à un film
27:28hollywoodien
27:29qui n'a rien
27:30d'historique.
27:31Au Moulin Rouge,
27:32on danse comme ça,
27:33en levant les jambes.
27:35Un hommage
27:36aux danseuses
27:36de French Cancan
27:37qui peut surprendre.
27:40Comme lorsqu'il tente
27:41une référence
27:41à un artiste
27:42emblématique
27:43de Montmartre
27:44par l'intermédiaire
27:45d'une enseigne
27:45de restaurant
27:46qui lui est dédiée,
27:48mais son récit
27:48est erroné.
27:50Francis Poulbo
27:51était connu
27:55pour peindre
27:55les enfants
27:55de Montmartre.
27:58Et voici
27:59ses dessins.
28:03Ils représentent
28:04essentiellement
28:05les orphelins
28:05de guerre.
28:06Une explication
28:08qui fait rire
28:08Jaune Théo.
28:10Et il nous a montré
28:11des tableaux
28:12en disant
28:12qu'ils étaient
28:12de Francis Poulbo
28:13alors que c'est
28:14des caricatures
28:14des années 60
28:15qui ne sont pas du tout
28:17de Francis Poulbo
28:17qui sont inspirés,
28:18mais c'est pas lui.
28:20Il s'est tombé.
28:22Il a dû chercher
28:22sur Internet
28:23Poulbo
28:23et il est tombé
28:24sur le mauvais.
28:26Le dessin de Poulbo
28:26c'est un dessin social,
28:28c'est un dessin
28:28qui est en général
28:29très fin,
28:31assez élégant.
28:33À défaut de commentaires
28:33historiques
28:34sur Montmartre,
28:35ils préfèrent
28:36miser sur des superstitions.
28:37Si vous regardez
28:40bien cette statue,
28:42vous pouvez voir
28:42des traces dorées
28:43sur la poitrine
28:43de Dalida
28:44que les gens touchent
28:45pour leur porter bonheur.
28:50Honnêtement,
28:50ça me dégoûte
28:51complètement de voir ça.
28:52Moi qui suis un amoureux
28:53du patrimoine,
28:53un amoureux de Montmartre,
28:55je trouve que c'est
28:56du gâchis.
28:57J'aimerais juste ajouter
28:58qu'à mon sens,
28:59le vrai porte-bonheur,
29:01ce sont ses cheveux
29:01parce que Dalida
29:02était blonde.
29:03Donc,
29:04si vous touchez
29:04ses cheveux,
29:05votre vœu s'exaucera
29:06et elle redeviendra blonde,
29:08mais bon,
29:09comme vous pouvez le voir,
29:10personne ne m'écoute.
29:12Deux heures plus tard,
29:13l'homme évoque à peine
29:14l'histoire du Sacré-Cœur.
29:16Aucun mot sur la basilique
29:17emblématique du quartier.
29:19Il préfère s'improviser
29:20influenceur.
29:22Ici,
29:23c'est le lieu
29:24le plus instagrammable
29:25de Montmartre.
29:26Merci de m'avoir écouté
29:28et je vous souhaite
29:29à tous
29:30une très belle après-midi.
29:32Et le tour
29:33qui était normalement gratuit
29:35ne l'est plus
29:36tout à fait.
29:37Ils incitent
29:38les gens
29:38à donner 12 euros.
29:40C'est ce qu'on appelle
29:41la stratégie
29:42du pourboire forcé.
29:43Car à y regarder
29:44de plus près,
29:45lorsqu'on s'inscrit
29:46gratuitement
29:46sur internet,
29:48une suggestion
29:48minimum de prix
29:49est affichée.
29:50C'est des pourboires
29:51qui sont entièrement
29:52liquides.
29:52Rien ne sera déclaré.
29:54Ils ne se rendent pas compte
29:55qu'ils vont payer
29:55parfois plus cher
29:56que pour un tour normal.
29:58Mais les touristes
29:59donnent bien plus.
30:0020 euros en moyenne.
30:04Merci beaucoup, monsieur.
30:05Au total,
30:07le guide amateur
30:07aura récolté
30:08plus de 600 euros
30:09pour un groupe
30:10de 30 personnes.
30:14Guide,
30:15c'est le nouveau métier
30:17à la mode
30:17de la capitale.
30:19Et peu importe
30:20la formation académique,
30:22surtout lorsque
30:23la guide du jour
30:23surfe sur une série
30:25au succès planétaire
30:26tournée à Paris.
30:27Alors voilà,
30:29bienvenue dans la vie
30:31d'Emilie
30:31sur la place
30:32de l'Estrapade
30:33qui est collée
30:33au célèbre Panthéon.
30:36Bonjour.
30:37Emilie in Paris
30:38raconte la vie
30:39d'une Américaine
30:40qui découvre Paris.
30:41Je suis Emily.
30:42Enchanté.
30:47Cette série a transformé
30:48la vie paisible
30:49d'une petite place
30:50de Paris,
30:51la place de l'Estrapade
30:52en plein cœur
30:54du cinquième arrondissement.
30:55Et voici donc
30:57la célèbre boulangerie
30:59où elle goûte
31:00le pain au chocolat
31:00pour la première fois.
31:02Le restaurant
31:03de Gabriel
31:03qui est le chef
31:05hyper connu
31:06de la série.
31:07Et son immeuble
31:10là où elle vit.
31:11Chaque jour,
31:12plusieurs dizaines
31:13de touristes
31:14s'y retrouvent.
31:18On a toutes vu la série
31:19donc évidemment
31:20on veut toutes venir ici
31:21faire notre photo souvenir.
31:24Elles veulent toutes
31:25ressemblaient à l'héroïne
31:26de la série
31:27avec leur béret.
31:29On est trop belles.
31:31Et Sarah sait comment
31:32s'adresser
31:33à cette communauté
31:34de fans.
31:37Cette ancienne commerciale
31:39de 37 ans
31:39a trouvé le bon filon
31:41pour en multiplier
31:42par 3 son ancien salaire.
31:44Sur internet,
31:45elle propose des tours
31:46dédiées à la série américaine
31:48à des touristes.
31:50Bonjour,
31:51vous êtes Christine ?
31:52Oui.
31:53Moi c'est Sarah.
31:54Bienvenue à Paris.
31:55Vous allez vivre
31:56la vie d'Emilie
31:57aujourd'hui.
31:58Trop hâte.
31:59Est-ce que vous êtes
32:00fan de la série ?
32:01Oui.
32:02Ah super,
32:03moi aussi je l'adore.
32:05Prix de la visite,
32:0690 euros par personne.
32:08Allez on y va.
32:09Une sacrée somme
32:10pour un simple tour
32:11du quartier.
32:12Là c'est l'immeuble
32:13où Emilie habite.
32:15Son studio
32:15est au 5ème étage.
32:17Vous voyez les 2 fenêtres
32:18sur la gauche là ?
32:19Vous voulez que je vous
32:20prenne en photo ?
32:20Coucou !
32:22J'adore,
32:24vous êtes super.
32:26Elle enchaîne
32:26les photos
32:27dans les lieux clés
32:27de la vie d'Emilie
32:28qui sont tous
32:29regroupés sur la place.
32:31Yeah !
32:32C'est vous les stars.
32:34Mais il est où Gabriel ?
32:35En cuisine.
32:37Ah,
32:38il faut qu'on y aille alors.
32:42Il y aura bien
32:43une référence
32:43au patrimoine parisien,
32:45mais à la sauce Emilie.
32:50Vous reconnaissez
32:52le Panthéon ?
32:53Non.
32:55Dans la série,
32:56c'est quand Emilie
32:56a rompu avec son petit
32:58ami par téléphone.
32:59Ah !
33:01C'était juste là ?
33:03S'ils veulent un tour historique,
33:04ils appelleront
33:05un historien.
33:08Pour 2 heures de promenade,
33:10Sarah vient d'empocher
33:11270 euros.
33:12Mais il y a des jours
33:14où la jeune femme
33:15gagne encore plus d'argent.
33:18Bienvenue !
33:19Vous êtes chanceuse aujourd'hui ?
33:21Je sais, oui.
33:23Je viens de voir Emilie.
33:24Elle était juste là
33:25il y a 5 minutes.
33:27Comme ce matin,
33:28pendant le tournage
33:29de la série
33:29sur lequel nous sommes
33:30tombés par hasard.
33:32Allez,
33:32donne le silence,
33:33s'il vous plaît.
33:33On se tourne à l'anglais.
33:36Accenté.
33:37Devant la porte,
33:39nous apercevons
33:39Lily Collins,
33:41la fille du célèbre chanteur
33:42qui incarne Emilie.
33:45Un tournage
33:46qui nécessite
33:47plus d'une centaine
33:48de techniciens
33:49et de nombreux décors.
33:51Certains commerçants
33:52de la place
33:52comme l'imprimeur
33:53changent même de métier
33:55pour l'occasion.
33:57Je suis fleuriste
33:572 jours
33:58pendant le tournage.
34:00Il devient fleuriste,
34:02sauf que ses fleurs
34:03sont en plastique.
34:04Mais pour certaines prises,
34:10les régisseurs
34:10doivent bloquer les rues
34:11et ferment le quartier
34:12aux riverains
34:13qui ne savent plus
34:14où se garer.
34:14J'habite ici.
34:16Pendant une semaine,
34:17tu m'empêches de vivre.
34:18Moi, je n'y ai rien.
34:19Il n'y a aucun problème.
34:20Ou 4 jours,
34:20ou 3 jours.
34:21Mais les habitudes
34:21qui sont aimables.
34:22Lui, il m'agresse.
34:23Il m'agresse
34:23comme un voyou.
34:24Juste parce que moi,
34:25je lui ai dit
34:26« Monsieur,
34:26trouvez-moi une possibilité
34:27de me garer. »
34:29Tous les jours,
34:30j'ai 40 Émilie qui passent,
34:32non pas pour le Panthéon
34:33ni pour la sublime église
34:34Saint-Etienne-du-Mont,
34:36mais pour voir la place
34:37où Émilie a fêté
34:37son anniversaire.
34:40Comme c'est sous mes balcons,
34:42je peux vous garantir
34:43que l'anniversaire,
34:43je l'ai vu 10 fois de suite
34:44à 3 heures du matin.
34:46Et je pense que l'ensemble
34:46de l'immeuble
34:47n'en peut plus.
34:48Un ras-le-bol général
34:50qui a fait la une de la presse.
34:53Il y a quelques semaines,
34:54des graffitis ont été dessinés
34:56sur la fontaine
34:57et les devantures
34:58des magasins de la place.
34:59Seul un commerçant
35:07voit ce changement
35:08d'un bon oeil.
35:10« Parait-il qu'ils ont doublé
35:11leur chiffre d'affaires ? »
35:12C'est Thierry Rabineau,
35:14le boulanger chez qui Émilie
35:15a goûté son premier pain
35:16au chocolat.
35:17« C'est la boutique
35:18et la star, pas moi. »
35:20« Elle a voulu refaire
35:22la même photo. »
35:23Les stars,
35:24ce sont ces viennoiseries
35:25que les touristes
35:26achètent plus pour les photographier
35:28que pour les manger.
35:29« Un pain au chocolat,
35:32s'il vous plaît. »
35:34« Je pensais qu'il y aurait
35:35plus de chocolat,
35:36mais bon,
35:37c'est pas mauvais. »
35:39« On est venus
35:42parce qu'on a reconnu
35:43la boulangerie. »
35:47Dans la capitale,
35:48grâce aux touristes,
35:49le boulanger n'est pas
35:50le seul à faire
35:51de bonnes affaires.
35:52A l'approche
35:54des Jeux olympiques,
35:55les locations
35:56de meublés touristiques
35:57sont très recherchées.
36:00Ils font de la concurrence
36:01aux hôtels.
36:04Airbnb a constaté
36:0640% d'annonces en plus
36:07sur sa plateforme
36:08avec plus de 130 000 logements
36:11disponibles sur Paris.
36:12Mais pour louer leurs biens,
36:14certains Parisiens
36:15franchissent
36:16la ligne rouge.
36:17« Bonjour,
36:22je vous en prie
36:23pour une loge
36:23en tant qu'un appartement
36:24n'hésitez pas
36:25à nous laisser un message. »
36:28À deux pas du Trocadéro,
36:30Violette,
36:31une étudiante de 24 ans,
36:32vient d'apprendre
36:33une très mauvaise nouvelle.
36:35« Là,
36:36je cherche un agent
36:36de mon agence immobilière
36:37parce qu'il me vire
36:39pour les JO
36:39et j'ai pas de logement
36:41pour la suite. »
36:43Dans un mois,
36:44elle devra quitter
36:45ce studio.
36:46Une petite surface
36:47de 14 mètres carrés,
36:49très recherchée
36:49par les étudiants.
36:51« C'est assez bien organisé. »
36:54Elle avait pourtant signé
36:55un bail de 9 mois
36:56pour se meubler.
36:57« Oui, allô ?
37:02Oui, bonjour.
37:04« Oui, bonjour.
37:05Vous avez essayé
37:05de nous contacter ? »
37:06« En fait,
37:06je comprends toujours
37:07pas très bien
37:08pourquoi est-ce que
37:08je dois partir
37:09de l'appartement. »
37:11« L'appartement,
37:11en fait,
37:11il a été réquisitionné
37:12depuis super longtemps.
37:13En fait,
37:13ça fait un an
37:14qu'il est réservé
37:14à ces dates-là. »
37:16« Mais il a été réquisitionné
37:17par qui ? »
37:19« Il a été réquisitionné
37:20par les gens
37:20qui travaillent
37:21pour les Jeux Olympiques.
37:22Ils nous ont déjà
37:23contactés depuis un an,
37:24vous voyez,
37:24avant même que vous,
37:25vous rentriez dans les lieux. »
37:27En réalité,
37:28il y a 4 mois,
37:30au moment du renouvellement
37:31du bail,
37:32son agence lui fait signer
37:33un autre contrat
37:34de courte durée,
37:35totalement illégal.
37:37« Je ne m'étais pas trop
37:39posé de questions
37:40et en fait,
37:41ils ont attendu
37:42l'avant-veille
37:44de la fin
37:47de mon bail
37:47pour me faire signer
37:49un bail
37:50de résidence secondaire,
37:51donc le bail
37:51que j'ai actuellement.
37:53Donc,
37:53avec ce bail-là,
37:54j'ai une date de fin
37:55juste avant les JO. »
37:56Les loyers
37:57de la capitale
37:58ayant augmenté
37:59de 20%
37:59avec l'arrivée
38:00des JO,
38:01Violette ne trouve plus
38:02à se reloger
38:03avec un budget limité
38:05de 700 euros.
38:06« Ça me frustre
38:07de me dire
38:08que c'est quelqu'un
38:08qui prend ma place
38:09alors que moi,
38:10je suis là toute l'année. »
38:11Pour comprendre
38:12la situation,
38:13la jeune femme
38:14nous a confié son bail
38:15que nous avons présenté
38:16à l'Adil,
38:17l'agence départementale
38:19d'information
38:19sur le logement.
38:21La juriste
38:22Sophie Morvan
38:23voit s'accumuler
38:24sur son bureau
38:25des dossiers similaires.
38:29« Là,
38:29ce qui ne va pas
38:30dans ce contrat,
38:31c'est en effet
38:31d'avoir changé de régime,
38:33d'avoir dit
38:33que de la résidence principale,
38:34on passe à la résidence secondaire.
38:36Ça,
38:36ça n'est pas possible.
38:37Elle aurait pu refuser
38:38de signer ce nouveau bail. »
38:41Un bail
38:41à l'avantage
38:42de son propriétaire
38:43qui pourra augmenter
38:44son loyer cet été.
38:46« Quand vous voyez
38:46des tarifs
38:47où certaines personnes
38:48mettent des offres
38:48à 300 euros
38:49ou même,
38:50paraît-il,
38:51jusqu'à des 1 000 euros
38:52la nuitée,
38:53il est clair
38:53que la rentabilité
38:54n'est pas la même. »
38:55Une pratique illégale
38:57punie par la loi.
38:59« Le propriétaire
38:59s'expose
39:00à une amende
39:01qui peut aller
39:02jusqu'à 30 000 euros
39:03si le propriétaire
39:04est une personne morale,
39:05c'est-à-dire
39:05une société de location.
39:076 000 euros
39:08si c'est une personne physique,
39:09c'est une amende pénale.
39:10Et puis,
39:11le locataire
39:11peut demander
39:11des dommages
39:12et intérêts aussi
39:13parce qu'il y a eu
39:13aussi un préjudice moral,
39:15une espèce de forme
39:16de stress
39:17de s'être fait
39:18mettre dehors,
39:19de retrouver un logement
39:20dans une période
39:21où ça n'est pas facile. »
39:22Violette
39:23a tenté
39:24de contacter
39:24son propriétaire
39:25mais pour seule réponse,
39:27il se défausse
39:28sur l'agence.
39:30« Je vous avouerai
39:30qu'il gère
39:31plusieurs biens
39:32de ce genre
39:33de bailleurs
39:33et je n'ai pas spécialement
39:34de l'indibilité
39:35sur ce qu'il y aura
39:35de cet appartement
39:36cette épée. »
39:37La jeune étudiante
39:38va devoir retourner
39:40vivre chez ses parents
39:41en province.
39:45Les Jeux olympiques
39:46sont aussi l'occasion
39:48pour certains
39:48de faire monter
39:49les enchères.
39:50dans le Marais
39:51en plein centre
39:52de Paris,
39:53l'un des quartiers
39:54les plus prisés
39:54des touristes.
39:56Julien, 46 ans,
39:58est ingénieur informatique.
40:00Il a acheté
40:00un appartement
40:01pour le louer
40:02sur Airbnb.
40:04« Dix siries
40:04allument toutes les lumières. »
40:06Ce Québécois
40:06d'origine
40:07y a investi
40:08toutes ses économies.
40:10900 000 euros,
40:11soit 12 000 euros
40:12le mètre carré.
40:14« Ici,
40:15ça a beaucoup changé
40:16parce qu'au départ,
40:17où on a la cuisine,
40:18c'était la salle de bain
40:19qui était là.
40:21Il a entièrement
40:21refait à neuf
40:22ce trois pièces
40:23de 75 mètres carrés.
40:27Coût des travaux,
40:28200 000 euros. »
40:30« Cette chambre-là,
40:30avant,
40:31c'était la cuisine
40:31qui était là.
40:32Avec l'architecte
40:33d'intérieur,
40:33on a beaucoup travaillé
40:34sur le plan
40:35pour pouvoir avoir
40:36quelque chose
40:36de cohérent
40:37et de pratique. »
40:41Mais les dépenses
40:41ne s'arrêtent pas là
40:42pour satisfaire
40:43ses futurs clients.
40:46« Une hotte
40:46avec la vitre
40:47comme ça qui monte,
40:48c'est 1 500 euros.
40:49On a mis des électros
40:51qui sont quand même
40:52haut de gamme. »
40:53Et un atout essentiel
40:54en période estivale,
40:56la clim.
40:58« Comme on a
40:58une clientèle internationale
41:00qui est habituée
41:00à avoir ce niveau
41:01de confort,
41:02ça fait partie
41:04des choses
41:05que les gens
41:05recherchent. »
41:08Cet été,
41:09Julien va louer
41:09son appartement
41:10un mois et demi
41:11pour 26 000 euros.
41:15« Ça,
41:16c'est notre Airbnb.
41:18Et donc,
41:18on a les prochaines
41:19réservations
41:19qui sont là.
41:21Deux au mois de juillet,
41:22dont une qui va
41:23du 29 juillet
41:24au 12 août. »
41:25De juin
41:25à mi-août,
41:26Julien a multiplié
41:27par quatre
41:28le prix de sa location,
41:30soit 15 000 euros
41:31pour les deux semaines
41:33des Jeux.
41:33Les Jeux olympiques
41:35ont un événement
41:36exceptionnel.
41:37On a augmenté
41:37les tarifs
41:39de l'ordre
41:40de 80 %.
41:41On n'a pas la vue
41:44sur la Tour Eiffel,
41:45mais on leur a laissé
41:46la possibilité
41:47de voir la Tour Eiffel.
41:51Tous ces touristes
41:52fortunés
41:52qui débarquent
41:53représentent des proies
41:54de choix
41:55pour les arnaqueurs
41:56en tout genre.
41:58Alors certains
41:59endossent le rôle
42:00de lanceurs d'alerte,
42:01comme Amanda Rollins,
42:02une Américaine
42:03arrivée à Paris
42:04il y a sept ans.
42:07N'oubliez pas
42:07que nous sommes à Paris.
42:09Vous avez donc
42:09de fortes chances
42:10de vous faire voler.
42:12Cette star
42:13des réseaux sociaux
42:14a plus d'un million
42:15d'abonnés.
42:17La défense des touristes,
42:18elle en a fait son métier.
42:19Voici les cinq arnaques
42:21les plus célèbres à Paris.
42:22J'avais cinq portables
42:24volés.
42:25Donc pour moi,
42:25c'est personnel.
42:27J'ai complètement changé
42:28mon compartiment
42:30dans la rue,
42:31dans le métro.
42:31J'ai appris
42:32donc je suis hyper
42:34contre les petits
42:35parquets,
42:35contre les arnaques.
42:37Sa nouvelle mission,
42:38dénoncer certains
42:39taxis parisiens.
42:41Quand vous atterrissez
42:43à l'aéroport
42:43Charles de Gaulle,
42:44montez dans le taxi,
42:45montrez-lui l'adresse,
42:47confirmez le prix
42:48et dites que c'est
42:49un forfait fixe,
42:49ok ?
42:50Car elle a remarqué
42:52que certains abusent
42:53de la crédulité
42:54des touristes.
42:55Ce soir,
42:56c'est le concert
42:57de Taylor Swift
42:57et Amanda,
42:58c'est d'expérience
42:59que c'est un contexte
43:01propice au dérapage.
43:04Si vous venez ce soir,
43:06faites attention
43:07à la sortie du concert.
43:09Méfiez-vous des taxis
43:10qui attendent
43:10à l'extérieur
43:11et qui savent
43:12qu'il y a beaucoup
43:13d'Américains
43:13qui ne connaissent pas
43:14les prix.
43:14Ils vont vous arnaquer.
43:17Moi,
43:17j'étais un trouiste
43:18avant que j'étais
43:19un parisien.
43:20Donc c'est pour ça
43:20que je veux protéger
43:22des gens.
43:22Sur les 4 soirs
43:24de représentation,
43:2645 000 spectateurs
43:27américains
43:28sont attendus
43:29dans la capitale.
43:31Parmi eux,
43:32Amanda et ses amis.
43:33Je suis prête.
43:35On se voit là-bas ?
43:36Il ne lui manque plus
43:37qu'un dernier accessoire
43:39indispensable,
43:40sa coque de téléphone.
43:42Ils ont un pickpock
43:43avec moi,
43:43donc merci
43:44de ne pas voler
43:45mon portable.
43:46Comme ça,
43:47je suis protégée.
43:49Et c'est en VTC
43:50qu'ils se rendent
43:52au concert.
43:58Pour le lancement
43:59de sa tournée européenne,
44:01Taylor Swift
44:01a choisi Paris.
44:07Un événement
44:08qui attire
44:09les touristes
44:10du monde entier
44:10pendant 4 soirs
44:12à la Défense Arena.
44:13180 000 spectateurs
44:22sont attendus.
44:23à la sortie du concert,
44:38des centaines de taxis
44:39attendent les clients
44:40autour de la salle
44:41de spectacle.
44:43Nous allons tester
44:44certains d'entre eux
44:45avec notre agent
44:46infiltré
44:47en caméra discrète.
44:48démonstration.
44:55Bonsoir,
44:55c'est combien
44:56pour aller
44:56dans le centre de Paris?
44:5880 euros.
44:5980 euros?
45:0080 euros.
45:0380 fucking euros.
45:05Get out of here.
45:0610 kilomètres
45:07nous séparent
45:07du centre de Paris.
45:09Une course
45:10qui coûte normalement
45:11entre 30 et 40 euros
45:12dans un taxi officiel.
45:16Il y en a
45:16pour 45 minutes.
45:18D'accord.
45:19Ça fait 17 kilomètres.
45:21OK.
45:21Pour un prix
45:22de 120 euros.
45:23120 euros?
45:24Vous êtes sûr?
45:25Oui.
45:26Non, c'est bon,
45:26merci.
45:27Oui,
45:28motherfuckers.
45:29120.
45:30Il a dit 120.
45:31Sur les 5 taxis testés,
45:33tous proposent
45:34des prix exorbitants
45:35au forfait,
45:37c'est-à-dire
45:37sans enclencher
45:38le compteur.
45:39Or,
45:39c'est parfaitement interdit.
45:41Ils risquent
45:42une contravention
45:43pouvant monter
45:44jusqu'à 150 euros
45:45et en cas de récidive,
45:47le retrait
45:47de leur licence.
45:49Je ne m'attendais pas
45:51à des arnaques
45:51assez grands
45:52parce que
45:53Uber 19
45:54est avec une taxi
45:55120.
45:56C'est une blague.
45:57Il y a des gens,
45:58je suis sûre
45:58qu'il y a quelqu'un
45:59qui va le prendre.
46:00Ça me fait peur
46:01pour les géos.
46:02C'est sûr
46:03qu'ils vont faire
46:03les mêmes choses.
46:04Pour rentrer
46:05chez elle,
46:06Amanda finit
46:07par commander
46:07son chauffeur
46:08sur une application
46:09VTC.
46:1019 euros
46:10la course
46:11à la place
46:11des 120 euros
46:12pratiqués ce soir-là.
46:14Merci,
46:14bonne soirée.
46:15La nuit,
46:21la ville lumière
46:21s'illumine
46:22et offre
46:23un panorama unique
46:24qui attire
46:25des milliers
46:25de visiteurs.
46:27Retour
46:28au Trocadéro
46:29où les touristes
46:30s'agglutinent
46:30pour admirer
46:31la tour Eiffel
46:32scintillée
46:32et surtout
46:34s'offrir
46:34un des plus beaux
46:35clichés
46:35de la Dame de Fer.
46:38Mais le spot idéal,
46:39c'est au pied
46:40du Trocadéro
46:41sur le pont
46:42d'Iena
46:42en plein milieu
46:43de la route.
46:45Parce que c'est joli,
46:46c'est Paris,
46:46mon ami.
46:48Quitte à se mettre
46:49en danger
46:49au milieu
46:50des voitures
46:50pour obtenir
46:51la photo parfaite.
46:59Tous les soirs,
47:01ses comportements
47:01donnent du fil
47:02à retordre
47:03à Mathieu Begnaud
47:04et ses équipes
47:04de la police municipale.
47:08Je vais bloquer
47:08la circulation.
47:10Stop.
47:11Il faut y aller.
47:12Les gens
47:16ne prennent pas
47:17conscience
47:17que c'est dangereux,
47:18que c'est une voie
47:19avec plein de voitures.
47:20Ils sont prêts
47:20à prendre
47:21tous les risques,
47:23tous les dangers
47:23pour prendre
47:24leurs photos.
47:27C'est bon ?
47:28S'il vous plaît,
47:29il faut quitter
47:29la chaussée, là.
47:31C'est dans le chômage.
47:33Beaucoup de voitures.
47:37Parmi ces piétons
47:38inconscients,
47:39des influenceuses
47:40et leurs photographes,
47:42des couples
47:42et même des familles
47:43avec enfants.
47:45C'est dangereux,
47:46là, il y a le bébé.
47:48Mais non,
47:49il faut prendre
47:49la photo
47:50d'autre côté.
47:51Mettez-vous
47:51aux endroits
47:52qui sont réservés
47:53aux piétons.
47:54Il y a les trottoirs,
47:55on ne sait jamais,
47:56on est à Paris.
47:56la photo est plus importante
48:03que la sécurité.
48:05Allez, go !
48:06Les automobilistes,
48:12eux, stationnent
48:13n'importe où.
48:14Oui, monsieur,
48:16vous êtes en piste cyclable,
48:18donc vous serez verbalisés.
48:21C'est pas un endroit
48:21pour stationner, là.
48:23Là, on est en plein cyclisme.
48:24On a montré 135 euros ?
48:26Oui, monsieur,
48:27vous savez que vous êtes
48:27en infraction.
48:28Ça fait cher,
48:29la photo, là.
48:30135 euros.
48:31Des incivilités répétées
48:33qui en font le secteur
48:34qui enregistre
48:35le plus de verbalisations annuelles.
48:386000 au total,
48:39selon la préfecture de police.
48:42Le vélo !
48:43Non, ici,
48:44dans la rue,
48:44le vélo.
48:45Et peu avant minuit,
48:47les lumières s'éteignent
48:48pour laisser place
48:49à une part bien plus sombre
48:50des jardins.
48:51C'est un peu
48:52coupe-gorge, ici.
48:54Ça manque totalement
48:55d'éclairage.
48:56On est dans l'obscurité totale.
48:57C'est là où il peut se passer
48:58beaucoup plus de délits.
49:00Il y a les femmes seules
49:01qui peuvent se faire violer.
49:02Il y a les touristes
49:03qui peuvent se faire
49:04dépouiller beaucoup plus facilement
49:05parce qu'on est dans le noir.
49:07C'est moins fréquenté
49:07que sur l'artère principale.
49:10Des allées mal éclairées
49:11et des recoins
49:13qui sont devenus
49:14le terrain
49:14de nombreux prédateurs sexuels.
49:18Il y a 3 ans,
49:20Agnès a été victime
49:21d'une agression
49:21et tout a commencé ici.
49:25Pour la 1re fois,
49:26la jeune femme
49:27de 23 ans
49:28accepte de se confier
49:29face à une caméra.
49:31Mais elle préfère
49:32garder l'anonymat.
49:35Je me rappelle,
49:36c'est les premières photos
49:36que j'ai faites là,
49:37comme ça,
49:38de la tour Eiffel.
49:40Et il y avait
49:41plein de tuktuk
49:42qui avaient
49:43sur le rebord, là.
49:45Elle a grandi
49:45en bord de mer,
49:46à 7000 km de Paris
49:48et venait d'arriver
49:49pour ses études.
49:50Je suis en train
49:52de prendre mes photos
49:53et un chauffeur
49:54en tuktuk
49:55m'aborde.
49:56Il vient du Bangladesh.
49:58C'est assez sympathique.
49:59Il me propose
49:59de me prendre
50:00en photo,
50:02connaître les spots,
50:03les poses à faire,
50:04les lieux où se placer
50:05pour avoir
50:05de très belles photos.
50:07Accueillant
50:07et serviable,
50:09le chauffeur
50:09convainc rapidement
50:10la jeune étudiante
50:11de monter
50:12dans son tuktuk
50:12clandestin.
50:13Elle filme
50:28et partage
50:29en direct
50:30à ses amis
50:30les moindres détails
50:31de sa balade
50:32sur les réseaux sociaux.
50:35Mais très vite,
50:37le chauffeur
50:37semble avoir
50:38un scénario
50:39parfaitement rodé.
50:41Il insiste
50:42énormément
50:43pour que je boive
50:44de l'alcool.
50:46J'accepte finalement
50:47de boire
50:48une découpe.
50:50Une coupe
50:51dans laquelle
50:52l'homme
50:52aurait mis
50:52de la drogue,
50:54possiblement
50:54du GHB,
50:56la drogue
50:56du violeur.
50:59Bizarrement,
51:00je me sens
51:01tout de suite
51:01un peu bizarre.
51:04On voit
51:05que la situation
51:06me file
51:06entre les doigts.
51:07Je me sens
51:07vraiment pas bien.
51:09J'essaye
51:11de filmer
51:12son visage
51:12un peu discrètement.
51:14J'envoie
51:14un message
51:15à une amie.
51:16Je suis
51:16ma localisation
51:17tant que je ne t'ai pas
51:18dit que je suis
51:18rentrée chez moi.
51:20Mais la jeune femme
51:20ne rentrera pas
51:22chez elle.
51:23Le chauffeur
51:24l'emmène
51:24dans un immeuble
51:25à deux pas
51:25du champ de Mars.
51:27Et malgré
51:28son état second,
51:30Agnès continue
51:30de se filmer
51:31en direct.
51:32J'ai fermé.
51:33Je ne suis pas
51:34celui-ci.
51:36Where we go ?
51:39Visiblement,
51:40je ne suis pas
51:40l'idée
51:40de la trou
51:41et celle.
51:42Je crois
51:43qu'elle est
51:43si...
51:44Je vais prendre
51:45un truc
51:46et je suis
51:46complètement bizarre.
51:47sensation de vertige,
51:50perte de contrôle
51:51et amnésie
51:52font partie
51:53des effets secondaires
51:54de cette drogue.
51:55Les barrières tombent.
51:58À partir
51:58de ce moment-là,
51:59c'est vraiment
51:59le trou noir.
52:01J'ai aucun souvenir
52:03de ce qui va
52:04se passer ensuite.
52:05Le chauffeur
52:06va entraîner
52:07la jeune fille
52:07dans le box
52:08d'un parking
52:08qui lui sert
52:09d'appartement.
52:11Ses amis paniquent
52:12et préviennent
52:13immédiatement
52:14la police
52:14qui se rend
52:15sur place.
52:15Mon agresseur
52:17est là.
52:19Donc,
52:19il arrête
52:20immédiatement.
52:22Je suis
52:22complètement nue
52:23sur un matelas
52:24à même le sol.
52:26J'ai été violée.
52:28Agnès porte plainte.
52:30Les enquêteurs
52:31vont alors découvrir
52:32que l'homme
52:33n'en est pas
52:33à sa première victime.
52:35J'ai au moins
52:36cinq filles,
52:37des coréennes,
52:38des américaines.
52:39Ils visent
52:40totalement
52:41les touristes.
52:42Son schéma
52:42était bien rodé.
52:43Il savait
52:43comment faire
52:44pour que ça
52:45fonctionne.
52:46sans se faire
52:47imprendre
52:48jusqu'à ce jour
52:49qu'on n'a pas trouvé
52:50ce qui était mis
52:51dans nos boissons.
52:53Des agressions
52:54sexuelles répétées
52:55qui ont pris fin
52:56grâce au courage
52:57d'Agnès.
52:59Le 30 juin
52:592023,
53:01l'homme est condamné
53:01aux assises
53:02à 12 ans
53:03de prison ferme.
53:05Lors du procès,
53:07mon agresseur
53:09va prononcer
53:10une phrase
53:10qui résonne
53:11toujours à moi,
53:12c'est
53:12« Je ne suis pas
53:13le seul
53:13qui a fait ça. »
53:16J'ai réalisé
53:17que mon témoignage
53:18pourrait aider
53:19d'autres femmes.
53:19Il ne faut pas
53:20voir juste
53:21Paris,
53:22carte postale,
53:23destination de rêve.
53:24Malheureusement,
53:25on doit rester
53:26sur nos gardes.
53:27A un mois
53:33des Jeux olympiques,
53:34la préfecture de police
53:36a renforcé
53:36ses effectifs
53:37pour assurer
53:38la sécurité
53:39des Parisiens
53:39et des millions
53:40de visiteurs
53:41attendus cet été.
53:4335 000 membres
53:45des forces de l'ordre
53:46viendront
53:46de toute la France
53:47pour que ces Jeux olympiques
53:49restent et demeurent
53:51une fête.
53:57– Sous-titrage
53:582021

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