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  • 25/06/2025
Des races prestigieuses comme le Setter, le Braque ou l’Épagneul Breton aux épreuves de field trial, ce reportage retrace la sélection rigoureuse et l’apprentissage patient qui transforment un chiot en véritable partenaire de chasse. Entre instinct, dressage et complicité, découvrez un monde méconnu où chaque geste compte.

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Personnes
Transcription
03:29Pour faire de son compagnon une élite, un bon dressage est recommandé.
03:34Car un bon dressage comporte différents aspects qui consistent à exalter et maîtriser les qualités naturelles du chien, sa passion pour la chasse, tout en établissant une véritable complicité homme-chien.
05:17L'épagnole breton est né d'un croisement entre les chiens de fermes de Bretagne et les setters, pointer ou springers au XIXe siècle.
05:25Le premier standard du club de l'épagnole breton date du 7 juin 1907.
05:31L'épagnole breton c'est un chien très polyvalent, très communicatif, courageux, qui ferait n'importe quoi pour son maître.
05:38Mais il avait remarqué que l'épagnole breton, il lui manquait deux choses.
05:41D'une part un peu de puissance de nez à l'époque et ce sont toujours des chiens orgueilleux et peut-être un petit peu jaloux.
05:49Il manquait l'instant d'arrêt.
05:50Il a demandé parrainé par le club des épagnole breton d'apporter du sang de 7 R pour augmenter la puissance de nez.
05:58Et il est arrivé d'une façon magistrale à améliorer la puissance du nez des épagnole breton et donner un petit peu d'instinct d'arrêt sur ces sujets.
06:09Le premier prototype en Europe a été Tintin de Quai-en-Louen, c'est le premier chien connu officiellement qui a transmis ces gènes-là de puissance de nez et d'instinct d'arrêt chez l'épagnole breton.
06:24Et maintenant, tous les chiens qui gagnent actuellement, ou 80 à 85% des chiens qui gagnent dans le monde entier dans les concours de travail, ont du sang de Tintin.
06:39Je démarre les petits chioux en initiation de base pour développer leur qualité naturelle de base qui est transmise pour leurs parents,
06:51qui stagnerait automatiquement si on ne les développait pas.
06:56Ça consiste à leur faire découvrir la nature et pour arriver à le faire et pour arriver à connecter les petits chioux.
07:05Je sépare les petits chioux à l'âge de 6 semaines. Je fais dormir la mer au chenil.
07:10Je fais téter les chioux deux fois par jour, pendant 8 jours et une fois par jour.
07:16La semaine qui suit, ça fait qu'au bout de 8 semaines, ils sont totalement sevrés.
07:20L'apprenti qui a fait téter les chioux transporte toute la portée entière dans un petit chemin, empierré.
07:28Les petits chioux qui sont en contact avec les cailloux, qui ne connaissent pas les cailloux parce qu'ils ont été élevés dans des maternités qui sont enherbées,
07:33et bien ils sont un petit peu dépersonnalisés et ça dure 30, 40 secondes et pratiquement tous en même temps, ils lèvent les bras au ciel et qu'est-ce qu'ils voient ?
07:46Leur deuxième moment et ils sont attirés par l'apprenti qui se déplace, qui a quand même les a envoyés à téter deux fois par jour.
07:55Il leur fait faire 40-50 mètres le premier jour, 100 mètres de 150 mètres le deuxième jour, 250 mètres le troisième jour.
08:03Et le chemin a donc abouti à une clairière et le but c'est de leur faire arriver jusqu'à cette clairière entre 3 et 4 jours, 3-4 fois, 3-4 sorties.
08:12Et ça a pour conséquence de leur développer leur qualité naturelle de base qui est transmise par les parents.
08:18Et la qualité naturelle de base la plus importante dont je me sers pour tout le débourrage et le dressage pendant toute la vie du chien, c'est l'instinct de course à la poursuite.
08:28Imaginez que vous ayez deux épaules bretons dans un champ qui fait une dizaine d'hectares et il se trouve à 100 mètres de vous et il est à l'arrêt devant un épaules bretons qui se trouve à 100 mètres de lui.
08:40À un moment donné, les deux chiens, on ne sait pas pourquoi, ils vont se rapprocher 40 mètres l'un vers l'autre, ils vont se stopper au même moment, à un moment donné le chien de gauche va boucher la tête, il va faire peur à celui de droite, automatiquement celui de droite va partir, celui de gauche va toujours courir après celui de droite.
08:58Si c'est le contraire, si c'est celui de droite qui bouge la tête, qui fait peur à celui de gauche, celui de droite court après celui de gauche.
09:05C'est ça l'instinct de course à la poursuite, c'est le mouvement et je me sers de ce mouvement-là pour motiver le chien pour tout, c'est ça le plus important.
09:12C'est l'élément moteur du dressage, entre guillemets, du conditionnement à l'obéissance dans l'élevage de 40 mètres.
09:35Je vais vous prouver que la qualité naturelle de base la plus importante, c'est l'instinct de course à la poursuite et que les petits chiens sont plutôt attirés par leur passion plutôt que la raison de rester auprès de moi.
09:53Les petits chiens sont connectés par le mouvement et je voulais montrer que la qualité naturelle de base la plus importante, c'est le mouvement.
10:05Alors les petits chiens, moi je suis un aimant et les petits chiens c'est un bout de fer, donc pour connecter les chiens il faut se rapprocher du chien et puis repartir, tout simplement comme un aimant sur un bout de ferraille.
10:21A condition que les petits chiens ils ont ces qualités ressorties à fleur de peau.
10:25Alors c'est très très très net, alors imaginez que vous soyez un chien que je vous rappelle et je vous rappelle en vous faisant face, vous êtes un chien vous allez venir, je vais vous mettre en laisse et vous enfermer.
10:48Une fois, deux fois, trois fois, dix fois. Il ne faut pas sous-estimer l'intelligence d'un chien et au bout d'un moment quand il va vous voir vous faire faire face, il va hésiter à se faire prendre.
11:00Par contre si vous faites, tiens viens petit chien et vous partez, naturellement le petit chien viendra vers vous pour aller vous promener dans cette direction là pour changer de biotope.
11:11Ce sera une chose très très importante à faire, à exercer pour lui. Donc le rappel puissance dix, c'est viens petit chien en partant.
11:21Voilà.
11:22Quand le chien a été initié de la sorte, eh bien ils sont conditionnés à le faire avec n'importe qui.
11:32Progressivement, on leur fait découvrir des différences de biotopes, on les motive au mordant, au rapport,
11:39parce que pour que les chiens chassent, il faut qu'ils soient attirés par quelque chose.
11:44En l'occurrence, d'abord, on commence par leur faire se déchaîner sur des peluches ou autres et puis après, on leur met des gibiers entravés et qu'ils poursuivent.
11:54Ça leur réveille donc leur nez, leur faculté olfactive.
11:59Mais si on ne fait pas ça, si on les présente de but en blanc à trois mois devant un gibier, ils ne s'intéressent pas.
12:05Donc c'est une marge de progression parce que si on va trop vite, à ce moment-là, on peut retomber à zéro.
12:11Et disons qu'actuellement, ces petits chiens qui ont entre huit et neuf semaines, déjà commencent à développer leur faculté olfactive et commencent déjà à avoir un très bon mordant.
12:23Allez, assis, le commandement le plus important dont je me sers pratiquement pendant toute la vie aussi sur le chien,
12:32le commandement qui va multiplier votre entreprise d'obéissance par deux, cinq ou dix sur le chien, c'est le commandement de frein.
12:40Assis.
12:41Imaginez que vous soyez à bicyclette dans une descente et en bas de cette descente-là, vous avez un stop.
12:46Qu'est-ce que vous faites avant d'arriver au stop ?
12:48Vous freinez, en l'occurrence avec le frein arrière.
12:51Si vous freinez avec le frein avant, eh bien soit vous cassez la figure, soit le câble de la bicyclette casse.
12:58Généralement, quand je montre un chien dressé à une personne, la première des choses qu'il fait quand le chien est en laisse, il lui dit « assis ».
13:06Alors, à ce moment-là, « assis », c'est le frein avant. Ça a pour conséquence de brimer les chiens. C'est beaucoup plus dur comme commandement que faire « chuuuut », « assis ».
13:16Voilà, voilà ma façon de faire, quoi.
13:18Petite bébé. Garig de Caire en Loin. Je tire un coup de pétard.
13:23Généralement, je lance la portable au moins à sept ou huit reprises, en cinq, six séances à l'appui, avant de tirer le premier coup de pétard.
13:32Et je surveille le petit chou. J'essaie de voir à quel degré de motivation il est. Il faut qu'il soit comme un cheval emballé sur la portable qui veut croquer, avant de tirer la portable.
13:45La peur du coup de fusil, c'est une maladresse de l'homme à 100%. Il y a des chiens qui sont prédisposés à avoir peur du coup de fusil et d'autres qui ne le sont pas.
13:52Les chiens qui sont prédisposés à avoir peur du coup de fusil, ce sont des chiens qui sont caractériels et timides.
13:56Les chiens qui ne le sont pas, ce sont des chiens francs et vraiment d'aplomb.
14:00Mais le chien franc est vraiment d'aplomb. Il a ses limites. Il peut attraper peur du coup de fusil.
14:05Et moi, j'ai donné peur du coup de fusil à certaines chiennes qui étaient timides et caractérielles.
14:09Je suis certain que si je n'avais fait sept ou huit ou neuf ou dix leçons de motivation sur le juillet supplémentaire, elles n'auraient jamais eu peur.
14:17Donc le risque, le problème, c'est une question de dosage et d'appréciation.
14:21Je ne peux pas dire si on peut tirer un coup de fusil à un chou de deux mois quand je ne connais pas son initiation de base, quand je n'ai pas étudié son comportement.
14:31La petite garide. Garide, elle s'est rendue compte de quelque chose.
14:43Ça y est, elle a senti d'abord, je crois qu'elle l'a vue.
14:47Parfait, elle marque un petit arrêt.
14:49Ça y est, elle l'arrête à vue.
14:52C'est bien la petite garigue.
14:55Mais d'abord, elle a senti le pigeon à cinq mètres et là, elle l'arrête.
15:00Mais ce n'est pas l'élément le plus important pour le moment.
15:06Alors l'élément le plus important, c'est le coup de nez.
15:09Elle a donné un très très bon coup de nez à quatre-cinq mètres.
15:11C'est quelque chose de remarquable pour une petite chienne de cet âge-là.
15:14En plus, après, elle a vu l'oiseau.
15:16Donc, elle a fait un arrêt, pas un arrêt cataleptique, mais un arrêt interrogateur.
15:21Donc, je sais que c'est une chienne qui arrêtera parfaitement.
15:25Mais de toute façon, je n'en doutais pas par rapport au fait qu'elle est quand même le fils de Elliot de Guéran-Louan,
15:29qui est le meilleur chien actuel de mon chenil.
15:34Il est important quand même, d'une part, le créancier essaie de faire en sorte que le chien court après le jubier
15:40et le mort entre deux et trois mois.
15:43Et après, mettons, entre quatre et huit mois, il faut absolument qu'il court après le jubier sans le rattraper
15:50pour qu'à jour, l'instant d'arrêt se déclare naturellement.
15:55Au début de ma carrière, ce que je faisais, c'est que j'essayais de les faire arrêter au cordeau.
15:58Sur deux jubiers, entravaient des très très jeunes chiens, c'était spectaculaire.
16:01Mais après, ils étaient dénaturés à jamais.
16:03Donc, l'important, c'est de ne pas mettre, encore une fois, la sorvente avant les bœufs.
16:08C'est de ne pas se polariser sur une discipline.
16:10Essayer de lui faire exercer la recherche du jubier dans la végétation,
16:16le rapport, l'habituer au coup de feu, le coup de nez.
16:19Il faut essayer de lui faire toutes les disciplines qu'un petit, à la limite,
16:24qu'un petit renard pourrait essayer de commencer à faire dans la nature
16:28pour devenir un bon chasseur.
16:30Et non pas essayer de lui faire faire une chose parce qu'il est fils de champion.
16:34Et le fils de champion, non, il peut être complètement à côté de la plaque, adulte,
16:41si vraiment on le spécialise sur une discipline vraiment frappante.
16:44Alors, oh.
16:51Vas-y, T.
17:01Allez, touchez.
17:08Alors, la socialisation, pour moi, c'est, je dirais, la période capitale
17:13d'élevage d'un chien.
17:17Le petit chiot, entre l'âge de 4 et 15 semaines, doit avoir le maximum de choses.
17:23Il doit avoir des gens, il doit...
17:25On les amène promener dans la nature, il voit les oiseaux, il voit la flotte,
17:29il voit les ronces, il voit plein de choses, plus le coup de fusil.
17:33Une socialisation loupée, il faut vous dire que le chien, après,
17:37ça va être très, très compliqué de lui apporter un dressage.
17:38Pourquoi ? Parce que vous récupérez un chien craintif,
17:43d'autres dresseurs vous le diront également,
17:45on va déjà avoir 15 jours pour arriver à se le mettre un petit peu en main,
17:48puis après, vous savez, le dressage, c'est quand même une soumission.
17:53Et d'autres dresseurs, il faut que ça reste quand même un jeu.
17:55Alors, le chien qui a déjà la pion entre les pattes,
17:57il faut vous dire que c'est très compliqué.
17:59Donc, quand vous avez réussi déjà une socialisation,
18:02vous avez beaucoup de chance d'avoir un chien qui fasse une belle carrière.
18:04J'ai eu mon premier set de terre anglais inscrit l'offre en 1983.
18:16Et puis, j'ai commencé à me passionner un petit peu à travers des revues de chasse,
18:20des concours de chiens, de chiens d'arrêt, évidemment,
18:23notamment des concours de printemps et plus particulièrement sur la bécasse.
18:26C'était le gibier de prédilection qu'on avait par ici.
18:30À toi !
18:30J'aimais beaucoup la génétique.
18:33Mes parents avaient également un troupeau de vaches laitières
18:36et ma mère était passionnée de génétique.
18:39Donc, j'ai retranscrit ça un petit peu sur l'élevage de chiens
18:43dans l'enchercher des géniteurs à l'extérieur.
18:47Et j'avais donc déjà des bonnes origines de ce que j'appellerais
18:51souche bécassière bretonne.
18:53Quoi qu'elles ont bretonne que le nom,
18:54parce que, comme je le sais, en anglais, la plupart viennent d'Italie.
18:58Et j'ai fait des apports de sang extérieur pour améliorer plusieurs points
19:06qui me semblaient... qui manquaient un petit peu de qualité.
19:12J'ai été moyennement satisfait de ce que j'ai fait.
19:16Et puis, à partir d'un moment, je me suis dit,
19:17il vaut mieux que tu achètes des chiots de grandes origines.
19:22Ce que j'ai fait, je les ai pris à l'âge de deux mois.
19:23Je les ai levés comme les miens, je les ai fait chasser.
19:27Et au bout d'une saison ou deux saisons de chasse,
19:31quand j'avais vraiment bien analysé mon chien,
19:33s'il avait des qualités supérieures à ce que j'avais, moi,
19:36j'ai utilisé pour la production.
19:38Ce qui veut dire que j'utilise pour reproducteurs
19:41que des chiens qui sont passés au banc d'essai chez moi.
19:43C'est-à-dire que j'ai vu vraiment leur qualité de chasse.
19:46Je veux des chiens qui aient de la passion, qui aient de l'équilibre.
19:48Et puis, depuis maintenant une quinzaine d'années,
19:52je travaille un petit peu en ce qu'on appelle un line breeding,
19:55c'est-à-dire que je fais toujours des croisements
19:58avec des chiens de même lignée.
20:00Ce qui fait qu'on finit par obtenir des chiens
20:02qui ont un phénotype à peu près, qui se ressemblent énormément.
20:07Et puis, dans les caractères, on fixe des qualités.
20:10On fixe des qualités.
20:11Allez, allez, allez, tiens, hop !
20:13Moi, je veux produire pour des chiens facilement utilisables
20:18pour le chasseur lambda.
20:20C'est-à-dire que je mets d'abord en priorité la passion.
20:26Et dans la passion, je sous-entends la recherche du gibier,
20:32l'avidité, la ténacité également, c'est important.
20:35Des chiens qui puissent s'adapter à différents biotopes,
20:39à savoir, nous, en Bretagne, de la Ronce, des terrains humides.
20:44Il faudrait que ces mêmes chiens puissent aller chasser en montagne.
20:47Donc, c'est un petit peu cette polyvalence-là que je recherche.
20:50Et puis, je dirais, après, deuxième point, l'équilibre.
20:53Alors, dans l'équilibre, il faut arriver à produire des chiens
20:58qui ne soient pas peureux, enfin, peureux, craintis, fureux,
21:03qui soient capables de recevoir un dressage.
21:05Ça prouve qu'un chien qui peut recevoir un dressage,
21:08il a la tête bien faite,
21:11qui est de l'arrêt naturel, du patron.
21:14Donc, voilà un chien qui est confirmé,
21:31parce qu'il est déjà très à l'heure sur Bécasse.
21:33Et donc, je vais vous montrer, ou essayer de vous montrer,
21:36ce qu'il est capable de faire en sous-bois,
21:38en situation un petit peu similaire à ce qu'on trouve à la Bécasse,
21:44avec un même biotope, mais évidemment, c'est pas la même époque.
21:52Alors, la quête du Céter,
21:54tout au moins, ce qui concerne la chasse à la Bécasse,
21:56moi, ce que je recherche, c'est des quêtes étendues,
22:01mais tout en restant raisonnables.
22:02On a des chiens qui chassent à 150 mètres maximum
22:07et qui reviennent au contact toutes les deux minutes.
22:11Ce que j'appelle garder un chien en cloche, si on veut.
22:13Voilà, vous l'avez toujours à l'oreille.
22:15Il arrête, la cloche s'arrête, vous le situez dans les 3-4 minutes qui suivent.
22:21Allez !
22:23Donc, vous voyez, là, il a pris l'émanation.
22:27Bon, c'est pas un arrêt vraiment en style, Céter,
22:30parce que, bon, c'est du pigeon et il connaît cet oiseau-là.
22:33C'est pas vraiment un oiseau de chasse, mais enfin, bon.
22:38On essaye de s'en approcher.
22:39Donc, vous voyez, là, il est bien bloqué.
22:43Bon, il est environ, allez, on est combien ?
22:46À 20-25 mètres de l'oiseau.
22:49Donc, si on se trouve en action de chasse,
22:50je fais placer le copain sur la droite ou sur la gauche.
22:56Et puis après, quand j'étais prêt, je fais couler mon chien.
22:58Il coule, voilà, cool.
23:01Voilà, il coule pour s'approcher de l'oiseau.
23:03Voilà.
23:05Et là, il l'a bien bloqué.
23:08Donc, le jeu va consister à le faire rouler.
23:11Et là, on doit pouvoir attendre le temps qu'on veut.
23:15Donc, je vais faire rouler.
23:16Il doit rester sage à l'envol.
23:18Voilà.
23:20Chut.
23:21Et je tire.
23:22Voilà, vous voyez, le chien est resté parfaitement sage.
23:30Voilà ce qu'on doit arriver.
23:31Chut, non !
23:32Voilà ce qu'on doit arriver à pouvoir faire un chien qui a deux ans et demi.
23:35Chut.
23:36Deux ans et demi, trois ans.
23:37Voilà.
23:38Il a trois ans, lui, exactement.
23:38Là, là, là, c'est en dos.
23:41Voilà, c'est bien, moi, c'est bien.
23:42C'est bien, c'est bien, c'est bien.
23:43La recherche du gibier ou quête consiste en une série de lacets pratiqués par le chien de chaque côté du chasseur lorsque celui-ci marche face au vent.
23:56Les lacets se font selon l'allure inhérente à la race du chien.
23:59La plupart des races quêtent au galop, d'autres en galopant et en trottant, et enfin d'autres seulement en trottant.
24:06Mais tous doivent quêter face au vent pour bien sentir la moindre émanation venant directement du corps d'un gibier caché au sol.
24:13L'odeur du gibier qui se trouve transporté par le vent forme alors un cône d'émanation dont la pointe se trouve sur le gibier.
24:22Et plus l'odeur s'éloigne du gibier, plus le cône d'émanation est large.
24:26Le chien, en quêtant, doit alors percevoir l'odeur et doit être capable d'avoir une idée d'où se trouve le gibier,
24:33selon la largeur du cône et l'intensité de l'émanation.
24:36Dès qu'un chien détecte une émanation, il abandonne subitement sa quête pour passer à ce que l'on appelle la remontée d'émanation.
24:45Le chien fait alors de rapides zigzags aux limites du cône d'odeur.
24:50Puis, il se rapproche suffisamment du gibier, juste assez pour lui faire peur, afin que le gibier se fige,
24:56mais assez loin pour qu'il ne s'envole pas.
24:58A ce moment, le chien tombe à l'arrêt, c'est-à-dire qu'il arrête le gibier et qu'il le bloque au sol.
25:05C'est plus que la simple détection d'un gibier.
25:07En effet, l'arrêt est une véritable interaction entre le chien et le gibier.
25:12Allez !
25:14Alors, le chien, il voit que c'est des sérons-sens un peu spéciales.
25:42Je traîne, il m'interroge et ce courant-là, c'est un élément fondamental pour continuer à le faire progresser.
25:52Et il va progresser avec moi.
25:53C'est un chien très intelligent, vif, que j'ai freiné parce que c'est anormal que je n'aille pas le servir.
26:03Donc, je me suis énervé du commandement le principal, le plus important, c'est le commandement de frein.
26:08Je ne lui ai pas imposé ma volonté, je lui ai demandé de m'attendre.
26:11Et là, c'était très net, il reste pétillant, il reste harmonieux que si autrement je lui avais dit « down » ou « attend »,
26:21eh bien il se serait écrasé comme un chien soumis.
26:26Alors, la communion, c'est super.
26:29Tu viens, Patrick, qui me dit ?
26:31C'est fabuleux.
26:32Et l'élégance, le type breton, le coble, le port de tête,
26:45son nez qui analyse la puissance de l'émanation, qui capte par rapport à la distance du gibier.
26:52Et d'un autre côté, il m'écoute parler.
26:54Il dit « mais qu'est-ce que tu fais ? »
26:59Alors, donc, il y a sur un diamètre de deux ou trois mètres de l'émanation qui s'échappe de l'homme.
27:08Donc, pour le faire couler le chien, il suffit non pas de dire « cool » ou bien d'avancer sur le côté,
27:14il suffit de mettre l'émanation de l'homme sur le nez du chien.
27:18Je gêne le chien sans rien dire du tout.
27:20On peut dire « cool » si vous voulez, si le règlement l'impose.
27:24Mais ce n'est pas le fait de dire « cool » ou « avance » qui le fait avancer.
27:28C'est le fait de lui mettre l'émanation de l'homme sur le nez qui gêne son capage d'émanation du gibier qui se trouve devant lui.
27:36Donc, c'est un réglage naturel qu'on fait.
27:38Si je marche et que je m'écarte, même si je vais le dépasser,
27:42j'aurai des grandes facilités à le garder immobile,
27:45puisque mon émanation ne va pas arriver sur ses narines.
27:48Alors, je vais faire un deuxième chien pour essayer de lui faire respecter l'arrêt du premier.
27:57Alors, comme c'est la première fois que je le fais,
27:59ce n'est pas vite que ça réussisse,
28:01et je me sers du commandement le plus puissant, le commandement de frein,
28:05pour essayer de ne pas dénaturer les animaux.
28:10Il faudrait retirer, retire-les.
28:18Chut!
28:19Chut!
28:20Regarde-moi!
28:21Chut!
28:21Regarde-moi!
28:22Chut!
28:23Chut!
28:24Chut!
28:25Chut!
28:26Chut!
28:27Chut!
28:35Chut!
28:36Chut!
28:37Chut!
28:38Chut!
28:39Chut!
28:40Chut!
28:48Allez, allez, allez!
28:49Chut!
28:51Chut!
28:52Chut!
28:52Chut!
28:53Chut!
28:53Alors, au haut...
28:57Chut!
29:00Chut!
29:00Je l'aide avec le commandement.
29:02Chut!
29:04Chut!
29:05Chut, chut, chut, chut, chut, chut.
29:35Le ralentissement que je demande au deuxième chien, c'est déconnecté de son arrêt.
29:39Je lui ai donné un petit câlin, paf, il se reconnecte.
29:43Donc ce petit chien qui s'appelle Eclair, je le ferai patronner très rapidement.
29:49En fait, c'est un patron un petit peu artificiel et pour le conditionner à patronner naturellement,
29:56il faut que je fasse voler devant l'arrêt du premier chien un oiseau pour qu'il comprenne
30:01pourquoi je lui demande de rester immobile.
30:05Chut, chut.
30:09Il a compris l'éclair qui est gêné par l'émanation du chien,
30:35parce que l'émanation du chien est 50 fois plus forte que l'émanation de l'oiseau.
30:41Il décale sur le côté, après avoir patronné, il décale sur le côté pour essayer de capter des émanations
30:47qui arrivent à s'écarter à gauche et à droite de Elliot.
30:51C'est pour ça qu'il va sur le côté.
30:54Chut, attends.
30:55Chut.
30:55Le défaut de l'épanouil breton, attends.
30:58Chut, chut.
30:58C'est qu'il veut le vérifier.
31:01C'est un chien orgueilleux qui veut vérifier s'il y a un gibier devant.
31:07C'est un chien qui réfléchit, qui veut vivre le présent et qui ne ferme pas systématiquement les yeux et le nez
31:15lorsqu'il voit un chien à l'arrêt devant lui.
31:17Donc il a tendance, son petit défaut c'est ça, il a tendance à avancer pour vérifier.
31:22Et progressivement, en allant sur le côté, chut, en allant sur le côté, il a dépassé le premier chien et paf, il arrête.
31:31Parce que c'est plus fort que lui.
31:32Donc au démarrage, au début des années 50, c'est vrai que les épanouils bretons ne patronnaient pas.
31:37Là, il a fait quand même un patron sur 2-3 minutes et au bout d'un certain temps, l'épanouil breton veut vérifier.
31:42Et si on n'a pas le dressage pour aider l'immobilité, c'est vrai que les deux chiens courent et font partir l'oiseau alors que le maître n'est pas en position.
31:56Je vais faire voler l'oiseau.
32:06Encore une fois, c'est très dur pour un chien de respecter l'envol.
32:11C'est quelque chose d'artificiel.
32:13En plus, en voyant un autre qui court devant, je trouve qu'il a le cœur bien accroché, ce petit Elliot, d'avoir que de m'avoir obéi dans des conditions super défavorables.
32:25Vraiment fabuleux.
32:26Chut, c'est bien Elliot.
32:27Bravo.
32:28Félicitations.
32:29Bah oui, t'as un grand igout, toi.
32:31Je pense qu'Elliot a une très grande qualité.
32:35Il a toutes ses qualités naturelles de base et il va les mettre, il est meilleur parce qu'il va les mettre à 98, à 100% de ses capacités au service de l'homme.
32:45Alors que lui, même s'il est aussi bon qu'Elliot, si je le mets à 90% de ses capacités, il sera toujours moins bon.
32:53Donc, la différence entre les deux chiens, c'est Elliot a une malléabilité au dressage tout en restant vif, éveillé et typique de la race.
33:07Et c'est très, très, très rare de tomber sur un chien comme ça.
33:10C'est bien, cache.
33:31Hop, ça c'est cache.
33:37C'est un petit épagnol breton, 4 ans et demi.
33:41C'est un chien qui a un fort caractère, qui a été un petit peu compliqué au début, parce que ça débordait beaucoup, c'était très, très, très, très impulsif, très forte tête, un peu comme certains épagnols bretons.
33:54Et là, maintenant, ça commence à rentrer dans l'ordre, ça commence à être vraiment intéressant, le travail est compris, il prend de l'expérience.
34:00Il est très, très chasseur.
34:02Donc, on va voir un petit peu ce que ça donne ce matin.
34:05Mais c'est un petit chien très, très intéressant, qui a peur de rien en plus, qui est très vaillant.
34:10Et bien, on a bonheur.
34:11Et là, on a Foster.
34:14Foster, c'est un bracon groin.
34:17Donc ça, c'est un jeune mâle qui a que 14 mois, qui est très, très bébé dans sa tête, qui a besoin vraiment de découvrir.
34:24Donc là, pour lui, le collier, il est pour moi indispensable, parce que je vais pouvoir le laisser s'exprimer complètement, le laisser découvrir vraiment comme il veut, chasser.
34:34Je ne vais pas l'embêter.
34:35On est là vraiment pour qui s'amuse.
34:38Et par contre, ça me permet de travailler le rappel un petit peu quand il y a besoin de rappel.
34:42Et là, en l'occurrence, lui, ça me permet surtout de lui apprendre à ne pas suivre l'autre chien, à être indépendant et à chasser pour lui.
34:50Parce que le but du jeu, c'est qu'il chasse.
34:52Ce n'est pas juste qu'il se suit en courant bêtement les autres.
34:54Voilà.
34:55Allez, Foster.
34:56Allez, cache.
34:57Allez.
34:58Dans les deux cas, de toute façon, le collier est utilisé vraiment dans un but éducatif.
35:03Il n'y a pas de but répressif ni de punition systématique avec le collier.
35:09Là, on est vraiment dans l'éducatif.
35:11C'est un super outil.
35:13Encore faut-il savoir s'en servir.
35:14Ce n'est pas « t'as fait une bêtise, je te punis, je te sanctionne très fort ».
35:18Et au final, quand le chien revient, il n'a pas forcément compris pourquoi il a pris une grosse impulsion.
35:23Là, on l'oblige à réfléchir par lui-même.
35:24Ce qui fait que quand l'ordre est compris, il est acquis de manière beaucoup plus durable qu'une méthode restrictive classique.
35:33on va faire mal, tout simplement.
35:35Là, le but du jeu, ce n'est pas de faire mal.
35:36C'est de faire comprendre.
35:38Ouh là !
35:39Allez, Foster.
35:40C'est vraiment un bébé, quoi.
35:42Donc, l'attrait d'une sortie comme ça, c'est de le mettre justement avec un chien beaucoup plus expérimenté
35:47qui va lui montrer des oiseaux, qui va être capable de voir ce que ça vole,
35:51que ça vole et que c'est intéressant d'aller chercher.
35:54Et au fur et à mesure, l'instinct va se mettre en place.
35:58Le chien va commencer à chercher, quoi.
36:01Ouais, donc là, on voit l'épagnol breton qui a l'air de trouver quelque chose.
36:04Cache !
36:08Ouais, le chien sentait.
36:14Donc là, l'épagnol breton, il commence à...
36:17Il prend en connaissance, là.
36:18Après, on est dans le maïs.
36:19Je ne sais pas s'il est à l'arrêt ou pas.
36:20On voit des perros démarrer.
36:23Le bras congrois, bon, il a vu un petit peu voler.
36:25Ça va lui monter au cerveau au fur et à mesure.
36:27On va aller voir.
36:27Apparemment, il y a un faisant qui se balade.
36:29Donc, on va aller essayer de prendre ça avec l'épagnol.
36:42Chut !
36:42Pas bouger !
36:46Pas bouger !
36:48Il faut que l'arrêt soit instinctif.
37:03Il n'y a pas tortillé.
37:04Un chien qui n'arrête pas, qui rentre systématiquement dans les oiseaux,
37:09c'est qu'à la base, il y a un problème.
37:10Cache !
37:11Cache !
37:12Moi, ce que j'aime chez les jeunes chiens, c'est l'envie d'aller explorer.
37:20Le jeune chien qui va être là et qui va avoir envie d'aller passer la haie
37:23pour aller voir de l'autre côté.
37:24Voilà, le chien qui a envie de chercher, qui a envie de trouver.
37:27Même si après, il n'a pas le bagage technique pour arrêter,
37:31pour avoir un travail propre.
37:34Ça, ça s'acquiert après avec le temps.
37:36Mais déjà, la passion de la prédation, parce que ça doit être un prédateur malgré tout,
37:42la passion d'aller chercher le gibier, d'aller chercher les oiseaux,
37:45d'aller voir dans le salle et l'instéen.
37:48Voilà, l'instéen.
37:48Le chien qui va vous passer sur le bord de la haie et qui va...
37:52Vous ne savez pas pourquoi, il va traverser, il va aller vous serrer un oiseau à 30 mètres.
37:56Parce que le chien, il sait que c'est là-bas et qu'il faut aller le chercher.
37:59Ça, malheureusement, on l'a ou on ne l'a pas.
38:01Mais c'est vrai qu'avec la sélection, on arrive de plus en plus à avoir ces qualités naturelles
38:07de trouveurs d'oiseaux, c'est ça.
38:09Un chien de chasse, ça doit trouver un oiseau.
38:11Après, la compétition, c'est autre chose.
38:13Mais un bon chien de chasse pratique, il doit être capable de vous trouver les oiseaux
38:16et de les négocier.
38:17Après, le reste, c'est de la technique, c'est du dressage.
38:20Bon, petit bonhomme.
38:23Il n'y a rien qui t'inspire ?
38:26Le bras congrois, bon, il sent un peu, il se demande un peu ce qu'il fait là.
38:29Donc ça, ça va venir.
38:30On ne peut pas aller plus vite que la musique.
38:33Donc c'est lui qui va décider à quel moment ça va commencer à lui monter et à l'intéresser.
38:38Mais bon, il voit des oiseaux, il entend des coups de feu.
38:40Le comportement est à peu près normal.
38:42Donc on va continuer à travailler dessus.
38:46C'est une race qui, de toute façon, comme la majorité des races des pays de l'Est,
38:49on leur demande un travail de chien d'arrêt.
38:51Mais sur des tests d'aptitude naturelle, on leur demande aussi souvent un travail de chien courant,
38:56voire un travail de chien de sang.
38:58Donc fatalement, quand on se met à récupérer des sangs comme ça en France,
39:02le chien dans sa tête, il a déjà une opposition de style.
39:08C'est des races qui sont relativement nouvelles au niveau de l'engouement.
39:11Et on n'a pas le capital génétique que peut avoir un cétter anglais ou un pointer.
39:15Ce qui fait que c'est des chiens qui sont souvent plus longs à mûrir,
39:18qui n'ont pas le même capital instinctif et qui est souvent plus long à déclencher.
39:22Allez, cache ! Allez !
39:24Donc ce qu'il faut, c'est prendre son temps.
39:26L'essentiel, c'est ça.
39:27Vraiment ne pas vouloir aller trop vite.
39:29On a toujours tendance à vouloir aller vite quand on a un chien qui montre des capacités très tôt.
39:33Et ce n'est pas forcément le mieux de lui mettre beaucoup de bagages techniques tout de suite.
39:38Il vaut mieux le laisser s'exprimer, le laisser se passionner à la chasse,
39:41même si la première année ou la deuxième, ce n'est pas toujours facile à contrôler.
39:45On voit voler, on n'a pas souvent l'occasion de tirer.
39:48De toute façon, la chasse maintenant, on n'est plus là pour manger, on n'est plus là pour remplir.
39:51On est là pour s'amuser avant tout.
39:53Donc, prendre du temps, laisser au chien le temps de mûrir et de se construire dans sa tête.
39:59Et après, on arrive toujours à travailler.
40:01Et de la patience et de la douceur.
40:02De toute façon, il n'y a que ça qui fonctionne.
40:04Chaque race possède des qualités qui lui sont propres,
40:33comme l'allure à la quête, la façon de prendre et de travailler l'émanation,
40:38et même de prendre la règle.
40:40Et ce sont toutes ces différences qui font la fierté de chacun des amateurs de chacune des races.
40:46C'est même parfois un sujet de discussion enflammée entre les propriétaires des différentes races de chiens.
40:51On va s'appliquer aujourd'hui à sortir des solos,
41:12donc des chiens les uns derrière les autres,
41:13pour mettre les chiens dans les meilleures conditions possibles.
41:16Et me mettre, moi, dans les meilleures conditions de tir possibles.
41:19Voilà, parce qu'à deux, c'est mieux, mais c'est aussi parfois plus compliqué.
41:23Alors, je vais alterner.
41:24On a des setters irlandais, des setters anglais, plus en pointaire.
41:27Et on va faire par alternance.
41:29Donc, on va commencer avec un setter anglais.
41:31Une jeune chienne qui a déjà beaucoup de classements à Bécassine,
41:34puisqu'elle est vainqueur de la goutte d'eau de l'année dernière, donc 2010.
41:37Elle a aussi beaucoup de classements en Italie sur Bécassine.
41:41Elle est spécialisée à Bécassine,
41:42donc on va essayer de voir si ce matin, elle mérite ce titre ou pas.
41:49Allez !
41:50C'est un des oiseaux les plus difficiles à négocier.
41:53Ça demande un pool de qualité énorme à chaque chien.
41:57Et si j'ai décidé aujourd'hui de sélectionner des chiens sur cet oiseau-là,
42:00c'est parce que pour moi, d'un point de vue génétique et d'un point de vue sélection,
42:03c'est celui qui m'amène les meilleurs résultats.
42:07J'ai eu la chance de croiser des setter anglais italiens, d'origine italienne.
42:12Ça fait de ça 7 ou 8 ans.
42:14Et il s'est passé quelque chose, c'est-à-dire qu'il y a eu une émotion particulière,
42:18je me rappelle très bien, de ce que j'y ai vécu,
42:20des chiens qui couraient, de la façon dont ils se déplaçaient sur le terrain
42:23et de la façon dont ils ont appréhendé les oiseaux.
42:26Et je me suis ce jour-là décidé à prendre mon setter anglais
42:30et aller le chercher en Italie.
42:31Et cette chaîne-là s'appelle l'Azzora, en fait.
42:33C'est l'Azzora du Val d'Iquena qui vient d'un élevage plutôt de lignée Grande Quête en Italie,
42:39chez Sipioni exactement.
42:40Et c'est une chaîne que j'ai achetée à l'âge de deux mois.
42:42Et j'ai eu la chance d'avoir une chaîne exceptionnelle.
42:45Elle l'a prouvé par ses qualités de chasseuse.
42:47Elle l'a prouvé sur différents types de gibier, perdraux, becassines.
42:49Et elle est aujourd'hui à la base de la sélection que j'ai faite dans mon élevage.
42:55Et entre guillemets, en mémoire de tout ça,
42:58j'ai choisi un affix à consonance italienne.
43:01Et dans l'affix, l'anglais chien qui sont nés chez moi,
43:04ou qui naissent chez moi, naissent avec l'affix ou un préfixe vainelvento,
43:08ce qui veut dire va où le vent te porte.
43:13Cool.
43:14Cool là-dedans, cool.
43:17Becassine !
43:17Voilà l'oiseau que Sénéry a arrêté.
43:24Voilà la becassine démarrée.
43:26Galinago, galinago.
43:27C'est un bel oiseau.
43:30Il faut que les chiens soient hyper concentrés.
43:33Il faut qu'ils soient à 100% tout le temps.
43:34La becassine ne pardonne pas le manque de concentration ou la déconcentration
43:38parce que c'est à ce moment-là qu'elle va décider de gicler,
43:41de partir, de vous laisser tomber et de s'en aller
43:43sans que vous n'ayez rien compris à l'histoire.
43:45Alors elle est souvent difficile à mettre en place cette concentration au départ du parcours
43:50parce que les chiens sont un petit peu excités, un petit peu dans l'émulation
43:52et les cinq premières minutes, ils seront parfois un petit peu difficiles.
43:56Elle est plus facile à acquérir ou à mettre en place de la dixième à la trentième minute.
44:02Et puis au-delà de 30 minutes, puisque c'est quand même des efforts assez intenses qu'on leur demande,
44:05ils perdent un petit peu de vitesse, ils sont un peu en hypoxie,
44:10ils gèrent un petit peu moins bien tous leurs efforts.
44:12Et de fait, la concentration a tendance à chuter aussi.
44:15Donc on recherche ces chiens qui ne s'échauffent pas trop en début de parcours,
44:20qui sont capables de faire 30 minutes de galop dans des conditions qui sont celles du marais
44:24sans se démotiver, sans perdre leur concentration
44:27et être capables de négocier les oiseaux au-delà de cette demi-heure de parcours.
44:31Et finalement, ces chiens-là, déjà la sélection commence à être un petit peu difficile
44:35et ces chiens-là sont relativement rares.
44:37Il faut en plus de ça, à mon avis, un sens de dichotomie au niveau de l'émanation assez particulier
44:40parce que l'émanation, le marais c'est plein d'oiseaux.
44:42Il y a des cygnes, des canards, il peut y avoir des cailles, on l'a vu, des bécassines,
44:46quelques perdreaux, quelques faisans.
44:47Et on leur demande, entre guillemets, de se spécialiser sur un oiseau difficile
44:50et il faut qu'ils soient capables de gérer toutes ces émanations.
44:53Cool.
44:55Cool, là-bas.
45:01Regarde, elle est là-bas.
45:03Tu vois, elle est au bord de la roselière, là-bas.
45:04Tu l'as vu décoller ?
45:05Elle va remonter sur la gauche.
45:07Elle était là.
45:07Tu vois, elle remonte à gauche.
45:11Là, cette terre irlandaise est plus âgée, c'est une chaîne qui est à 6 ans,
45:14c'est Alpha du Branner, donc elle n'est pas issue de mon élevage,
45:16à la différence de la cétère anglaise.
45:18La cétère irlandaise, elle, est issue d'un élevage du sud de la France
45:22et elle a, elle aussi, de bonnes capacités à la bécassine.
45:25Ils ont cette aptitude à la bécassine, c'est-à-dire qu'ils ont génétiquement été sélectionnés
45:29depuis très longtemps sur cet oiseau-là, puisqu'en Irlande, classiquement,
45:33les gibiers de prédilection étant bécassine, bécasse et grouse,
45:36on retrouve dans leur génétique, dans leur patrimoine génétique, cette aptitude-là.
45:41Et c'est pour ça que j'ai enchaîné sur le cétère irlandais.
45:46Lorsque la saison de chasse arrive à son terme
45:54et que les passionnés de chiens d'arrêt doivent avec regret
45:57mettre leurs compagnons au repos forcé, reste une alternative.
46:02En effet, certains amateurs et professionnels offrent à leurs chiens
46:05une prolongation de la saison avec la pratique des concours de field trial.
46:10Ces concours permettent la détection et l'amélioration des chiens d'arrêt
46:14par la découverte et la sélection sur le terrain des meilleurs représentants de chaque race.
46:20C'est ainsi, en accordant à ces derniers le titre de trialeur,
46:23que les juges garantissent un taux de reproduction important à l'éleveur d'un champion.
46:28Le titre de trialeur signale à l'attention du public
46:34que ce chien-là possède des qualités propres à améliorer le cheptel de cette race-là.
46:41C'est l'objectif qui, petit à petit, a un peu dérivé vers de la compétition.
46:46En tant que chien d'arrêt, on a séparé relativement tardivement
46:54les chiens d'origine britannique des chiens d'origine continentale.
46:59Les chiens britanniques, ce sont des chiens qui étaient faits pour quêter très loin,
47:05pour quêter la plaine, pour explorer des espaces de grandes étendues,
47:09alors que nos chiens continentaux étaient de tout temps le chien du chasseur rural
47:14qui chassait pour son propre compte avec un seul chien
47:19qui devait tout faire, c'est-à-dire trouver le gibier, arrêter le gibier, rapporter le gibier.
47:25La philosophie des Britanniques était différente.
47:28La noblesse britannique faisait que le chien d'arrêt ne servait qu'à trouver et à arrêter les oiseaux.
47:36Ils utilisaient pour rapporter dans leur chasse traditionnelle,
47:40ce qu'on connaît bien encore aujourd'hui, ce sont les rétriveurs,
47:42c'est-à-dire l'abrador et toute la famille de ces chiens.
47:48Donc le compétiteur, le chien dispose de 15 minutes pour faire sa prestation.
47:54On évalue l'envie, la passion du chien, c'est-à-dire ce qui fait que le chien est chasseur ou n'est pas chasseur.
48:01Ensuite, il y a exigence d'une exploration méthodique, rationnelle du terrain,
48:07de façon à ne pas laisser sur le terrain, ne pas oublier un gibier qui serait présent.
48:13Alors intervient quelque chose qui est difficile à évaluer et qu'on évalue que par son résultat,
48:19c'est ce qu'on appelle le nez d'un chien, c'est-à-dire sa capacité olfactive,
48:23mais capacité olfactive avec deux niveaux.
48:27Il y a la puissance olfactive, c'est-à-dire la capacité d'un chien à percevoir des odeurs.
48:32Et puis derrière, il y a l'utilisation intelligente du chien de ce qu'il a perçu.
48:38Ensuite, il y a des critères de technique pur suivant les épreuves.
48:43Aujourd'hui, vous êtes dans une épreuve d'automne,
48:47c'est-à-dire on recherche un gibier qui est abattu comme à la chasse.
48:50Donc il y a des exigences techniques, il doit être ferme à l'arrêt,
48:56ça veut dire qu'il doit attendre son maître, son conducteur,
48:59pour venir auprès de lui de façon à être en capacité de tirer l'oiseau.
49:04Ici, en compétition, ce n'est pas le maître qui tire,
49:07ce sont donc des officiels désignés par la société organisatrice.
49:11Et il ne doit rapporter, retrouver et rapporter l'oiseau qu'à l'ordre.
49:16Or, ordre donné par son maître, avec l'autorisation du juge.
49:22Ce point de sagesse au coup de feu et de rapport à l'ordre,
49:28qui fait que beaucoup de chiens qui ont des qualités indiscutables dans l'action de chasse
49:34ne franchissent pas cette barre de la compétition,
49:38parce qu'il est très difficile d'obtenir d'eux,
49:42qu'ils restent donc imperturbables quand l'oiseau va tomber.
49:45Un chasseur ne demande jamais ça à son chien.
49:48Au contraire, quand le chien part alors que l'oiseau est blessé,
49:51tombe blessé, le chasseur est très content qu'il puisse lui rapporter.
49:54Il y a une gamme de récompenses qui va du bon,
50:15en passant par le très bon, l'excellent.
50:18Et la récompense maximum qu'on peut décerner dans une compétition nationale,
50:22c'est ce qu'on appelle le CACT, Certificat d'Abtitude au Concours de Travail.
50:28Et il existe également la récompense internationale,
50:31avec CAC-IT, simplement le I veut dire international.
50:39Il existe d'autres épreuves, dont une que l'on appelle
50:43le brevet international de chasse pratique, les initiales BICP,
50:49qui s'adressent à des chiens, cette fois, non pas dans le but d'une sélection,
50:54mais uniquement dans le but de l'utilisation.
50:57Savoir si le chien qui participe à cette épreuve
51:01a vraiment assimilé toutes les phases de son dressage
51:06et rend une utilité indiscutable à son conducteur.
51:11C'est une épreuve de chasse pratique,
51:14qui combine une épreuve à terre qui ressemble à la vraie chasse
51:19et une épreuve à l'eau qui simule ce que l'on peut faire
51:23lorsque l'on va chasser le canard,
51:25que ce soit pour le débusquer
51:28ou que ce soit pour le retrouver et le rapporter en eau profonde.
51:32Aujourd'hui, la chasse aux chiens d'arrêt
52:00est bien basée sur un prélèvement raisonné,
52:03effectué par des chasseurs de plus en plus responsables
52:06et vivant en totale harmonie pour et avec leurs compagnons de chasse.
52:11La chasse aux chiens d'arrêt n'a pas d'égal.
52:13Et l'amour de la chasse,
52:15l'envie de faire découvrir et de partager ses moments uniques,
52:18l'admiration des qualités de chaque chien,
52:21nous oblige à ne pas considérer notre compagnon
52:23uniquement comme un simple outil.
52:25Défendons nos chiens, tous nos chiens,
52:28quelles que soient leurs races,
52:29pour continuer de défendre en définitive
52:31la chasse aux chiens d'arrêt.
52:34Car c'est cet amour des chiens qui nous permettra de vivre
52:36et de partager encore longtemps
52:38nos plus belles histoires de chasse.
52:40Sous-titrage Société Radio-Canada

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