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"THE NEW DETECTIVES - LETHAL DOSAGE" / Certaines drogues peuvent guérir mais aussi tuer. Les toxicologues nous montrent comment ils détectent les cas d’empoisonnement. Certaines drogues peuvent guérir mais aussi tuer. Les toxicologues nous montrent comment ils détectent les cas d’empoisonnement.

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Personnes
Transcription
00:00L'explosion d'une voiture entraîne des enquêteurs sur le parcours tortueux d'une meurtrière.
00:18L'anarchie s'empare soudainement d'une salle d'urgence à l'arrivée d'une mourante.
00:23Des scientifiques essaient de déterminer comment son sang a pu se transformer en un gaz mortel.
00:30En Floride, aux Etats-Unis, une famille entière contracte une étrange maladie.
00:37Puis, la mère meurt dans d'atroces souffrances.
00:41Afin de capturer le meurtrier, les policiers doivent d'abord découvrir la source du poison.
00:48Le poison est le tueur le plus discret, le plus silencieux.
00:52Il travaille de l'intérieur en détruisant le corps de la victime à son insu.
00:56Les spécialistes doivent déployer toutes leurs énergies pour découvrir la composition des potions fatales.
01:03La soirée du 28 juin 1983 commença dans la fête.
01:33Judy Buenuagno rencontrait son ami de cœur, John Gentry,
01:39accompagné de quelques amis qui travaillaient pour elle à son salon de beauté de Pensacola, en Floride.
01:46Il s'était réuni pour offrir un bijou à l'une des employées à l'occasion de son anniversaire.
01:52À la fin du repas, Judy suggéra à John d'aller acheter une bouteille de champagne afin qu'il puisse continuer à célébrer ailleurs.
02:03La nuit était tombée, les rues étaient silencieuses.
02:16Subitement, le silence fut brisé.
02:29Des policiers et une équipe de secours arrivèrent en trompe sur les lieux.
02:32John Gentry fut transporté d'urgence à l'hôpital.
02:35Il avait été sérieusement atteint par des éclats de métal dans le dos.
02:38Les enquêteurs ignoraient si l'explosion était due à un problème mécanique ou si quelqu'un avait voulu tuer John Gentry.
02:46Une première observation des lieux leur indiqua qu'il s'agissait bien d'un attentat.
02:50L'explosion provenait du coffre de la voiture, un endroit peu indiqué pour une explosion de nature accidentelle.
03:00Aux États-Unis, l'explosion d'une bombe est considérée comme une offense fédérale.
03:05La police de Pensacola fit donc appel à l'ETF, le bureau de l'alcool, du tabac et des armes à feu.
03:11Après l'examen de la scène, les agents de l'ETF conclurent qu'on avait utilisé deux bâtons de dynamite reliés au feu arrière de la voiture par des fils jaunes et oranges.
03:19Gentry avait eu de la chance de s'en tirer vivant.
03:23Les agents de l'ETF prélevèrent des indices sur la scène du crime et analysèrent des photos
03:27pendant que la police de Pensacola cherchait à qui aurait pu profiter le décès de Gentry.
03:32Cette tâche fut confiée au détective Ted Chamberlain.
03:36D'habitude, ce que nous faisons, c'est de relever les polices d'assurance de la victime.
03:40Nous avons découvert dans le cas de Gentry qu'il possédait une importante police d'assurance.
03:44La bénéficiaire était Judy Buenuagno, l'amie de cœur de Gentry.
03:51Ce fait n'était pas surprenant compte tenu qu'ils venaient de démarrer un commerce ensemble.
03:56L'information en elle-même ne signifiait rien.
03:59Chamberlain avait besoin de plus d'éléments pour poursuivre son enquête.
04:02C'est l'ETF qui les lui fournit.
04:06Les agents avaient appris que la dynamite provenait d'un homme qui vivait en Alabama
04:10et qui était un ami très proche de Judy Buenuagno.
04:15Gentry ayant quitté les soins intensifs, les détectives allèrent l'interroger à propos des événements qui s'étaient produits.
04:21Ils devaient également lui apprendre que Judy Buenuagno était leur principal suspect.
04:25Au début, Gentry eut de la difficulté à les croire, mais il se remémora bientôt plusieurs incidents.
04:34Il nous a dit, vous savez quand je restais chez Judy, elle me donnait ces pilules, des vitamines pour me remonter,
04:40mais j'étais de plus en plus malade.
04:41Il nous a dit qu'il avait cessé de les prendre et qu'il s'était senti mieux.
04:44Puis il en avait repris et il était tombé malade à nouveau.
04:47Gentry était à ce point malade qu'il avait dû séjourner à l'hôpital où il s'était complètement remis.
04:58Son médecin n'avait pas découvert la cause de son problème.
05:02Lorsque Gentry était retourné chez lui, il était à nouveau retombé malade.
05:08Il avait finalement décidé d'arrêter de prendre ses vitamines et avait recouvré la santé.
05:14Sa maladie n'était plus qu'un mauvais souvenir lorsque sa voiture avait explosé.
05:23Flairant un lien possible, le détective lui demanda s'il avait toujours les vitamines en sa possession,
05:29ce que lui confirma Gentry.
05:31Il s'agissait présumément d'une vitamine C de marque populaire.
05:35Chamberlain les envoya au laboratoire du FBI pour les faire analyser.
05:44Les capsules contenaient une substance appelée paraphormaldéhyde.
05:59Le récit de Gentry ainsi que l'analyse des capsules et l'explosion en elles-mêmes
06:03suffirent amplement à Chamberlain pour obtenir un mandat de perquisition
06:07de la maison de Bueno Agno et de son salon de beauté.
06:10Ils découvrirent d'autres capsules chez elles.
06:29Dans le placard de son fils, ils trouvèrent des fils étrangement similaires à ceux qui
06:37avaient servis lors de l'explosion.
06:44Nous avons envoyé ces fils au laboratoire et les analystes ont démontré que les codes
06:52de couleurs illustris des fils de la bombe concordaient parfaitement à ceux retrouvés
06:56dans la chambre du gamin.
06:58Ils étaient identiques.
07:00Cet élément de preuve était très significatif.
07:02Alors que certains policiers fouillaient la maison, d'autres faisaient de même au salon
07:14de beauté à la recherche de produits chimiques.
07:20Judy Bueno Agno pouvait facilement obtenir de la paraphormaldéhyde puisque ce produit est
07:25un désinfectant utilisé dans les salons de beauté.
07:36Les policiers avaient enfin pu établir le lien entre la bombe, les fils et le poison.
07:43Grâce au pouvoir et aux ressources de l'étièvre, l'empoisonneuse se retrouvait enfin derrière
07:48les barreaux.
07:52Bueno Agno avait raté à deux reprises le meurtre de son amie de cœur.
07:56Elle semblait être de ceux qui ne réussissent jamais ce qu'ils entreprennent.
08:01Pourtant, en fouillant son passé, les enquêteurs commencèrent à croire qu'elle ne se trouvait
08:05peut-être que dans le creux de la vague.
08:07Peu après que les médias eurent fait état de l'arrestation de Judy Bueno Agno, le
08:18détective Chamberlain reçut un appel téléphonique de la mère d'un de ses anciens amis en Alabama,
08:24un homme appelé Bobby Joe Morris, qui était mort dans d'étranges circonstances.
08:29Son fils et Judy vivaient ensemble et elle était certaine qu'il n'était pas mort de
08:33cause naturelle.
08:34Elle soupçonnait que Judy avait tué ou empoisonné Bobby Joe.
08:37Bueno Agno avait fortement suggéré à la mère de Bobby Joe de faire incinérer son
08:42fils, mais cette dernière avait refusé.
08:44Chamberlain lui promit qu'il s'occuperait de cette affaire.
08:48Judy avait perdu son mari, James Goodyear, en 1971.
08:54Trois mois après son retour du Vietnam, il avait été la proie de délire, puis était
08:58mort.
09:00Après son décès, Judy avait changé son nom de Goodyear par l'équivalent espagnol de
09:05« Bueno Agno », « Bonne année » en français.
09:11Plus Chamberlain fouillait le passé de Judy, plus ce qu'il découvrait était morbide.
09:20Il apprit que James Goodyear, le mari de Judy, était affligé notamment d'un symptôme particulier
09:26à une intoxication à l'arsenic.
09:32S'il avait été empoisonné, la preuve aurait été enterrée avec son cadavre.
09:3812 ans après sa mort, on ordonna que son corps soit exhumé pour être autopsié.
09:42Quand on exhume un corps à la recherche de métaux lourds, comme le plomb, le thallium,
09:51l'arsenic ou l'antimoine, ce sont tous des éléments.
09:56Et ces éléments existent depuis la création du système solaire.
10:01Ils sont aussi faciles à détecter aujourd'hui que s'ils dataient de 250 millions d'années.
10:06Alors quand on parle de chercher des traces d'arsenic dans un corps,
10:11s'il s'agit bien du même corps, on les retrouvera jusqu'à sa désintégration totale.
10:17Le corps de Goodyear avait bien été autopsié au moment de sa mort,
10:21mais le coroner n'étant pas à la recherche de poison, il n'en avait pas découvert.
10:27Pratiquement n'importe quelle substance peut être toxique si une assez grosse quantité est ingérée.
10:32Aucune analyse isolée ne peut détecter tous les poisons.
10:38Le chercheur doit être guidé par sa connaissance des symptômes
10:41afin de restreindre le champ de ses recherches.
10:45L'arsenic a tendance à se concentrer dans le cœur, le foie, les poumons et les reins.
10:53On analysa des échantillons de chacun de ses organes.
10:57L'arsenic peut foudroyer quelqu'un en une heure ou petit à petit.
11:02Selon la quantité ingérée.
11:11Une mort rapide signifie que le poison aurait eu moins de temps pour endommager les organes.
11:18La longue maladie de Goodyear suggérait un empoisonnement par dose cumulative.
11:23Les dommages sur ces organes confirmaient cette hypothèse.
11:26Ce diagnostic joua un rôle crucial dans l'incrimination de Bueno Agneau
11:32car il rendait l'hypothèse d'un empoisonnement accidentel impossible.
11:37Puisque James et Judy vivaient sous le même toit,
11:39il était raisonnable de croire qu'ils auraient été exposés de la même façon à l'arsenic,
11:44le 15 échéant.
11:46Mais Judy n'avait jamais souffert des mêmes symptômes.
11:48L'analyste détermina ensuite la quantité d'arsenic dans le système de Goodyear.
11:55Les cheveux et les ongles de la victime lui servirent de jauge.
12:06Un ongle fut extrait dans sa totalité et dissous dans l'acide.
12:10La solution obtenue fut placée dans un spectromètre d'absorption atomique.
12:20Cet appareil détermine la concentration d'arsenic dans un échantillon.
12:29La quantité d'arsenic ingéré était proportionnelle à celle qui se trouvait dans ses cheveux et ses ongles.
12:35L'analyste put constater que les niveaux étaient trop élevés pour provenir de l'environnement.
12:42Étant donné que la vitesse de croissance des cheveux est connue,
12:46il put déterminer en combien de temps Goodyear avait été empoisonné.
12:52La portion des cheveux mesurés correspondait à trois mois de croissance.
13:00James Goodyear était rentré de la guerre seulement trois mois avant son décès.
13:05Il semblait bien que Judy n'ait pas perdu de temps pour se débarrasser de son mari.
13:12Peu après l'autopsie de James Goodyear,
13:15on ordonna l'exhumation de la deuxième présumée victime, Bobby Joe Morris.
13:21Ses cheveux et ses ongles contenaient assez d'arsenic pour tuer onze personnes.
13:26Sur une période de douze ans, Judy Buenuagno avait tué deux hommes par empoisonnement
13:33et empoisonné et noyé un troisième.
13:37D'autres hommes dans sa vie avaient connu une fin mystérieuse,
13:40mais elle ne fut jamais accusée de leur meurtre.
13:42Ironiquement, la seule victime à avoir eu la vie sauve fut John Gentry
13:48et c'est ce qui permit de dévoiler son jeu morbide.
13:54Sa tentative ratée d'empoisonnement avait forcé Judy à utiliser une bombe.
13:59La transition peut paraître bizarre, mais pour le toxicologue John Trestrell,
14:12la différence entre l'utilisation d'une bombe ou de poison par un meurtrier est minime.
14:20Personnellement, je crois qu'il y a une grande ressemblance
14:22entre le profil psychologique du poseur de bombe et celui qui empoisonne,
14:25parce que le poison est une bombe chimique silencieuse.
14:28L'effet est le même.
14:29Le poison fait exposer la victime sans faire de bruit.
14:36L'empoisonnement est plus subtil et difficile à déceler,
14:39mais il est résiduel.
14:41Même si l'enquête est réouverte plusieurs années plus tard,
14:44il peut toujours être décelé.
14:53Il est évident que chaque empoisonneur recherche le poison parfait
14:57qui ne se détectera pas.
14:58Mais comment s'appelle ce poison ?
15:01S'il porte un nom, c'est qu'on l'a déjà détecté.
15:04Si on l'a déjà détecté, c'est qu'il n'est pas impossible à détecter.
15:07Il n'y a donc pas de parfait poison impossible à détecter.
15:09Judy Buenoenio fut condamnée à 12 ans de prison pour l'attentat à la bombe sur la voiture de Gentry,
15:15à la prison à vie pour avoir noyé son fils,
15:18et condamnée à mort pour l'empoisonnement de James Goodyear.
15:21Pour la mort de Bobby Joe Morris, on ne trouva pas de punition additionnelle à lui infliger.
15:26Elle fut électrocutée à l'âge de 54 ans le 30 mars 1998 à la prison de Sparky en Floride.
15:34Elle fait partie des 48 femmes à avoir été condamnées à mort aux Etats-Unis.
15:37Les empoisonnements méthodiques de Judy Buenoenio avaient pris des années à être démasquées,
15:43mais les preuves qu'elle avait laissées derrière elle étaient irréfutables.
15:47Ailleurs, d'autres scientifiques faisaient face à un autre dilemme.
15:51Comment l'arrivée d'une mourante avait-elle pu provoquer l'empoisonnement de l'équipe d'une salle d'urgence ?
15:58Peu après 20 heures, le 9 février 1994,
16:02des ambulanciers entraient à toute vitesse avec une femme de 31 ans,
16:05Gloria Ramirez, dans la salle d'urgence de l'hôpital Riverside de Californie.
16:11Son conjoint avait demandé une ambulance parce qu'elle avait fait une chute
16:14et qu'elle avait du mal à respirer.
16:17Les ambulanciers avisèrent l'équipe de garde que la patiente souffrait d'un cancer du cerveau,
16:21mais qu'elle n'avait pas encore commencé sa chimiothérapie.
16:26En fait, rien dans son dossier médical ne préparait le personnel à ce qui allait se produire.
16:35Lorsque Ramirez arriva dans la salle d'urgence, elle était déjà sous masque à oxygène.
16:42Son pouls devint irrégulier et le personnel utilisa un défibrillateur pour le stabiliser.
16:50Sans succès.
16:51Une infirmière lui fit une prise de sang afin d'effectuer des analyses
16:58et c'est à ce moment précis que l'organisation habituelle de la salle d'urgence devint chaotique.
17:07Le corps de Ramirez devint luisant
17:09et l'infirmière constata qu'une étrange odeur se répandait soudainement.
17:13Elle donna la seringue à un des médecins et s'évanouit.
17:28L'odeur étrange qui s'apparentait à un mélange d'ail et d'ammoniaque
17:32devint encore plus envahissante
17:34et on constata la formation de cristaux beiges dans l'échantillon de sang.
17:39Soudain, une autre infirmière s'évanouit.
17:43Puis une autre encore se sentit mal
17:49et partit se reposer dans le quartier des infirmières
17:51où elle s'évanouit à son tour.
17:54Ses bras et ses jambes étaient pris de spasmes
17:56et elle s'arrêtait parfois même de respirer.
18:04Un des médecins s'affaissa.
18:05L'état de Ramirez n'avait toujours pas été stabilisé.
18:13On déclara l'état d'urgence et d'autres membres du personnel soignant
18:17furent appelés pour s'occuper de Ramirez.
18:19On procéda alors à l'évacuation de l'urgence
18:31en déménageant des civières dans l'aire de stationnement de l'hôpital.
18:35Incapables de faire face à cette crise,
18:37les dirigeants de Riverside durent envoyer patients et personnel médical
18:41dans des hôpitaux voisins.
18:42Les soigneurs étaient soudainement devenus patients.
18:46C'était l'anarchie totale.
18:48Et au centre de cette confusion
18:49se trouvait une pauvre femme à l'agonie.
18:53Le contact avec Gloria Ramirez
18:55n'avait duré que 15 minutes.
18:57Pourtant, 27 des 37 membres
18:59de l'équipe d'urgence de l'hôpital Riverside
19:01s'étaient retrouvés malades.
19:03L'inalothérapeute Maureen Welch
19:05était parmi ses victimes.
19:07Quand j'ai repris connaissance,
19:14j'étais très malade.
19:15Je tremblais, j'avais la nausée
19:17et beaucoup de mal à respirer.
19:20Ma vision était limitée.
19:22Je ne pouvais voir que ce qui était près de moi.
19:28Rien ne pouvait expliquer la cause de ces symptômes.
19:32La plupart des personnes affectées
19:34recouvraient rapidement la santé
19:36alors que d'autres furent hospitalisées
19:38durant plusieurs semaines.
19:4435 minutes après son admission à l'hôpital,
19:47Gloria Ramirez fut déclarée morte.
19:50La crise était passée,
19:51mais le mystère demeurait.
19:57Son corps fut scellé
19:58dans deux sacs de plastique
20:00et un cercueil sous vide
20:01avant d'être envoyé à la morgue de l'hôpital.
20:06L'équipe d'analystes des matières toxiques
20:12de Riverside
20:12commença son travail
20:14en examinant les égouts,
20:15la plomberie
20:16et les contenants à déchets.
20:18Tout fut inspecté attentivement.
20:21Un appareil emmagasina
20:22l'air de la salle d'urgence
20:24afin de mesurer la présence
20:25de gaz toxiques,
20:27de solvants
20:28ou autres substances chimiques.
20:30rien ne fut laissé
20:32au hasard.
20:42Lorsque les analyses
20:44eurent confirmé
20:44que l'air de la salle d'urgence
20:45était normal,
20:47l'enquête se tourna
20:48vers la patiente.
20:49Mais l'autopsie
20:50ne révéla rien d'extraordinaire.
20:54Gloria Ramirez
20:55était décédée
20:56des suites d'un arrêt
20:57de fonctionnement des reins
20:58dû à son cancer.
21:01Insatisfaits
21:02par l'absence de réponse,
21:04les dirigeants
21:04de Riverside
21:05expédièrent
21:06des échantillons de sang
21:07et des tissus
21:08de Ramirez
21:08au Lawrence Livermore
21:10National Laboratory
21:11situé à 100 km
21:13à l'est de San Francisco.
21:17Des solvants
21:17furent ajoutés
21:18à l'échantillon sanguin
21:19de Ramirez.
21:20Puis des produits chimiques
21:22qui furent dissous
21:23laissant de côté
21:24l'eau et les cellules sanguines.
21:28Le résultat obtenu
21:30fut un extrait
21:31hautement concentré
21:32des substances chimiques
21:33qui se trouvaient
21:34dans son sang.
21:36Brian Andresen
21:38est directeur
21:38de ce centre.
21:41Ici,
21:42dans ce laboratoire,
21:43nous travaillons
21:44avec des outils analytiques
21:45de haute précision
21:46qui nous permettent
21:47d'examiner
21:47les substances chimiques
21:49qui se trouvent
21:49dans l'échantillon sanguin
21:51et en déterminent
21:52la structure,
21:53mesurent la concentration,
21:55le tout
21:55à un niveau
21:56infinitésimale.
21:59L'identification
22:00des substances
22:01se fit en deux temps.
22:06Premièrement,
22:06l'extrait obtenu
22:07dans le sang
22:08de Ramirez
22:08fut chauffé
22:09dans un chromatographe
22:10gazeux
22:11jusqu'à ce qu'il s'évapore.
22:13Compte tenu du fait
22:14que chaque substance
22:15possède sa propre
22:16température d'évaporation,
22:18les composantes
22:19se séparèrent
22:19une à une.
22:20Le spectromètre
22:27identifia ensuite
22:28chaque substance
22:29chimique
22:30en mesurant
22:30son émission
22:31de lumière.
22:32Puis,
22:33les résultats
22:34furent compilés
22:34dans un ordinateur
22:35sous forme
22:36de graphique.
22:38Que révéleraient
22:38donc l'analyse
22:39du sang
22:40de Ramirez ?
22:41Chaque niveau
22:43représente
22:43une substance
22:44chimique différente
22:45qui se trouvait
22:46dans le sang
22:47de Mme Ramirez.
22:48Tout se découpe
22:49très clairement.
22:50Il y a
22:51de l'acétaminophène,
22:53son cholestérol
22:54est là
22:54et d'autres médicaments.
22:56Et une substance
22:56chimique étrange
22:57est découverte
22:58initialement
22:59et qui se trouve
23:00ici.
23:01Nous ne savions pas
23:01encore ce que c'était
23:03mais nous avions
23:03heureusement
23:04des bases de données
23:05et quand on questionne
23:06l'ordinateur
23:06sur un type de produit,
23:08il identifie
23:09le produit chimique
23:09en question.
23:11L'analyse
23:12révéla finalement
23:13qu'il s'agissait
23:14d'une forte concentration
23:15d'une substance
23:16appelée sulfone
23:17de diméthyl
23:18ou DMSO2
23:20qui provient
23:21du DMSO
23:22ou sulfoxyde
23:23de diméthyl.
23:27Ce produit
23:28est utilisé
23:29principalement
23:29comme lubrifiant
23:30industriel
23:31mais il est aussi
23:32utilisé
23:33par des milliers
23:33d'athlètes
23:34et de personnes
23:35souffrant d'arthrite
23:36pour calmer la douleur.
23:39Mme Ramirez
23:39l'utilisait sans doute
23:40pour cette raison.
23:42Mais son résidu,
23:43le DMSO2,
23:45n'est pas toxique
23:46même s'il se trouvait
23:47en grande quantité
23:48dans ses tissus.
23:50Sa présence
23:50n'expliquait pas
23:51pourquoi l'équipe médicale
23:52s'était écroulée ainsi.
23:58L'analyse
23:59forçait Andressen
24:00à conclure
24:01que rien n'expliquait
24:02les étranges événements
24:03de cette nuit-là.
24:08Incapable d'expliquer
24:09ce qui allait dorénavant
24:10s'appeler
24:10l'incident Ramirez,
24:12le département
24:13de santé de Californie
24:14dut se résigner
24:15à le qualifier
24:16d'hystérie collective
24:17due au stress.
24:19Mais l'équipe médicale
24:21n'en croyait rien.
24:24Je n'ai jamais cru
24:25à cette histoire
24:26d'hystérie collective
24:27parce que les gens
24:28qui travaillaient
24:29dans cette salle d'urgence
24:30en particulier
24:31étaient comme les pièces
24:32d'une machine bien huilée.
24:34Ils avaient tous
24:35une grande expérience,
24:3615 années ou plus.
24:37Ils étaient des vétérans
24:39et ils voyaient ce cas
24:40comme un cas normal
24:41dont ils devaient s'occuper.
24:42On ne peut absolument
24:43pas douter de ça.
24:45Les gens ne sont pas
24:46hystériques en temps normal.
24:51Refusant l'hypothèse
24:53du département de santé,
24:54Mme Welch
24:55fit ses propres recherches.
24:58Plusieurs de ses collègues
24:59ainsi qu'elle-même
25:00avaient souffert
25:00de problèmes de santé chroniques
25:02et non pas le genre
25:03de symptômes associés
25:04généralement
25:05à une hystérie collective.
25:07Elle réunit
25:08rapports de laboratoire
25:09et dossiers médicaux
25:10et communiqua
25:11avec Brian Andresson.
25:16Andresson et son collègue,
25:17l'assistant directeur
25:18Patrick Grant,
25:19étudiaient la formation
25:20que leur avait fait
25:21parvenir Welch
25:22et retournèrent à l'étude
25:24de ce composé chimique
25:25qui posait problème.
25:26Je suis retourné
25:29à mon bureau
25:30et j'ai fouillé
25:31la Bible des chimistes,
25:32l'index Merck.
25:35J'ai cherché
25:36l'oxyde de sulfate
25:36de diméthyl
25:37et le sulfone
25:38de diméthyl.
25:40Heureusement,
25:41ils sont classés ensemble
25:42dans un langage
25:43qu'un chimiste nucléaire
25:44peut facilement comprendre.
25:47C'est à ce moment-là
25:47que j'ai réalisé
25:48que l'oxydation
25:49était la clé
25:50entre les deux.
25:52Si Ramirez
25:54utilisait le DMSO
25:56pour soulager
25:57ses douleurs,
25:58il était plausible
25:59de penser
25:59que l'oxygène
26:00qu'on lui avait administré
26:01pendant son trajet
26:02vers l'hôpital
26:03avait peut-être
26:04accéléré
26:04la transformation
26:05du produit
26:06en résidu toxique,
26:07soit le DMSO2.
26:10Le DMSO est huileux
26:11et possède
26:11une odeur similaire
26:12à l'ail.
26:13Cela aurait pu expliquer
26:15l'aspect huileux
26:15de la peau
26:16de Mme Ramirez
26:17et l'odeur
26:17de la salle d'urgence.
26:19Mais cela n'expliquait
26:20toujours pas
26:21pourquoi tant de gens
26:22avaient été affectés.
26:24Patrick Grant
26:24formula une nouvelle hypothèse.
26:27Juste sous la description
26:28du DMSO
26:29et du DMSO2
26:31se trouvait celle
26:32du DMSO4.
26:36La seule différence
26:37entre les deux composés
26:38est la quantité d'oxygène.
26:41Mais la différence
26:41est fondamentale.
26:44Les vapeurs
26:45de DMSO2
26:46sont inoffensives
26:47alors que le DMSO4
26:49est un gaz
26:50neurotoxique mortel.
26:52Si on analyse
26:53les toxicités
26:56et les différents
26:57symptômes
26:57des gens
26:58qui sont exposés
26:58au sulfate
26:59de diméthyl,
27:00ils ressemblent
27:01à ceux
27:01de l'incident
27:02de Riverside.
27:04La théorie de Grant
27:06semblait se tenir
27:07mais personne
27:08n'avait jamais entendu
27:09dire que le DMSO2
27:10pouvait se transformer
27:11en DMSO4
27:12grâce au simple
27:14ajout d'oxygène.
27:15Si Grant affirmait
27:18qu'une mourante
27:19avait pu en quelque sorte
27:20se transformer
27:21en bonbonne
27:21de gaz mortel,
27:23il devrait le prouver.
27:27Ce travail
27:28fut confié
27:28au chimiste analytique
27:29Rich Whipple.
27:30sa première difficulté
27:34était la nature
27:35même des deux substances.
27:37Le DMSO2
27:38est inoffensif
27:39et se dissout
27:40dans le sang
27:40mais pas le dangereux
27:42DMSO4.
27:44Comment donc
27:45ce composé
27:46avait-il pu se retrouver
27:47dans les veines
27:47de Ramirez ?
27:49La réponse
27:50est que ce n'était
27:51pas possible.
27:54Nous croyons
27:55que son sang
27:55contenait du DMSO2
27:57et lorsqu'il a été
27:59prélevé de son organisme
28:00il s'est alors
28:01transformé en DMSO4.
28:05Si la transformation
28:06s'était faite
28:07c'est dans la seringue
28:08qu'elle avait eu lieu.
28:11En utilisant
28:12un liquide similaire
28:13au sang humain
28:14Whipple tenta
28:15de démontrer
28:16par une expérience
28:17comment un changement
28:17de température
28:18pouvait transparer
28:19la nature
28:20d'un produit chimique.
28:21A la température
28:22du corps humain
28:23le DMSO2
28:24demeure dissout
28:25dans la solution
28:26mais s'il est refroidi
28:28des cristaux se forment
28:29cristaux tels que décrits
28:31par certains membres
28:31du personnel de l'urgence.
28:36Le sang de Ramirez
28:38était à une température
28:39de 37 degrés Celsius
28:41mais une fois rendu
28:43dans la seringue
28:43il s'était immédiatement
28:45refroidi
28:45à environ 18 degrés
28:47soit à la température
28:48de la salle d'urgence.
28:50Le changement brusque
28:51de température
28:52avait peut-être causé
28:53la formation des cristaux.
28:57La théorie de Whipple
28:58semblait parfaite
28:59mais il ne parvint jamais
29:01à produire
29:01de DMSO4.
29:08Malheureusement
29:09les analyses de laboratoire
29:10ne reproduisent pas
29:11toujours fidèlement
29:12la réalité.
29:12la plus petite quantité
29:15de DMSO4
29:16suffisait à empoisonner
29:17tout le personnel soignant.
29:19Un dixième de gramme
29:20peut être mortel.
29:26En plus petite quantité
29:27le DMSO4
29:29peut entre autres
29:29causer des dommages
29:30à long terme
29:31sur le système nerveux
29:32ou sur la respiration.
29:35Un an après
29:36l'incident Ramirez
29:37plusieurs employés
29:38de l'hôpital
29:38présentaient encore
29:39certains symptômes
29:40ce qui confirme
29:41selon Grant
29:42la validité
29:43de l'hypothèse
29:44d'un empoisonnement
29:45plutôt que celle
29:46d'une hystérie collective
29:47ou d'une autre cause
29:48psychologique.
29:52Compte tenu
29:53des problèmes chroniques
29:55du personnel de l'urgence
29:57je serais plus enclin
29:58à croire
29:59l'hypothèse
30:00d'un empoisonnement
30:00plutôt que celle
30:01de l'hystérie collective.
30:05Les événements
30:06de la salle d'urgence
30:07de Riverside
30:08nous montrent
30:08à quel point
30:09un empoisonnement
30:10peut provenir
30:10d'une source anodine.
30:14C'est un fait
30:14bien connu
30:15des empoisonneurs.
30:19Plusieurs substances
30:20peuvent s'avérer
30:21des poisons
30:21et c'est ce qui fait
30:23que le tueur
30:23peut cacher son arme
30:24à la vue de tous.
30:27Le 23 octobre 1988
30:29à 7h du matin
30:30Peggy Carr
30:31arriva au restaurant
30:33de Alturas
30:33en Floride
30:34où elle était serveuse.
30:36Elle se sentit mal
30:37au moment où
30:37elle allait commencer
30:38son quart de travail.
30:40bientôt une sensation
30:41de brûlure
30:42envahit ses jambes
30:43et elle ressentit
30:44une douleur sourde
30:45dans la poitrine.
30:47Elle croyait
30:47qu'elle était victime
30:48d'une crise cardiaque.
30:50Un habitué du restaurant
30:51qui avait été infirmier
30:53dans l'armée
30:53prit son pouls
30:54et la rassura.
30:55Son cœur
30:56n'était pas en danger.
30:57Mais lorsque la douleur
31:01s'accrute
31:02Peggy dut rentrer
31:03chez elle
31:03pour se reposer.
31:07La douleur
31:08était tenace
31:08et la famille
31:10de Peggy
31:10décida enfin
31:11de la conduire
31:11à l'hôpital.
31:14Elle fut immédiatement
31:14placée sous observation.
31:1716 heures seulement
31:18après le début
31:18de ses symptômes
31:19elle ne pouvait
31:20pratiquement plus marcher.
31:23Son médecin
31:24était perplexe.
31:25Trois jours
31:27et une série
31:28de tests plus tard
31:29les docteurs
31:29étaient toujours
31:30incapables
31:30d'établir
31:31un diagnostic.
31:34Et puis
31:34aussi mystérieusement
31:36qu'ils avaient commencé
31:37les symptômes
31:38disparurent
31:39graduellement.
31:41Elles furent
31:41envoyées chez elle.
31:44Moins d'une semaine
31:45plus tard
31:46la douleur lancinante
31:47s'empara d'elle
31:48à nouveau.
31:50Elle retourna
31:51d'urgence
31:51à l'hôpital.
31:53En plus
31:53de douleurs aiguës
31:54aux articulations
31:55ses cheveux
31:56commençaient
31:56à tomber
31:57et elle ne parvenait
31:58plus à bouger.
32:01Les analyses
32:02ne révélaient
32:03rien d'anormal.
32:06Les médecins
32:07crurent
32:07qu'un virus
32:08s'était peut-être
32:08attaqué
32:09à son système nerveux.
32:11Elle mentionna
32:12au neurologue
32:13qu'elle avait
32:13l'impression
32:13de marcher
32:14sur des charbons
32:15ardents.
32:16Cette description
32:17lui met
32:17la puce
32:18à l'oreille.
32:18Il décéda
32:21de faire
32:22une nouvelle
32:22analyse
32:23afin de déterminer
32:24si elle avait
32:25été empoisonnée
32:25au thallium.
32:27Le thallium
32:28se trouve
32:28sous forme
32:29d'oligo-éléments
32:30dans la terre
32:30et dans l'eau.
32:32Des lois
32:32très sévères
32:33réglementent
32:34son utilisation
32:35sous forme
32:35concentrée.
32:36Ce produit
32:37était même
32:37banni aux Etats-Unis
32:38avant 1972.
32:40Il est notamment
32:41utilisé
32:42dans la morora.
32:45Les analyses
32:46démontrèrent
32:46que l'organisme
32:47de Peggy Carr
32:48contenait
32:4920 000 fois
32:49la quantité normale.
32:52Le poison
32:52s'était attaqué
32:53à son système nerveux.
32:55Il n'existait
32:56aucun antidote.
33:00Au début,
33:01tout le monde
33:01crut que l'empoisonnement
33:02de Peggy
33:03était accidentel
33:04puisque tous les membres
33:05de la famille Carr
33:06étaient également
33:07intoxiqués.
33:11Le bureau
33:12du shérif
33:13de Pau County
33:13ainsi que le département
33:15de la santé
33:15firent équipe
33:16pour fouiller
33:17la maison des Carr
33:18afin de découvrir
33:19la source du poison.
33:21Le détective
33:21Ernie Minsey
33:22menait cette enquête.
33:26Notre seul but
33:27était d'identifier
33:28le poison
33:29et de l'éliminer
33:30de cet environnement
33:31pour empêcher
33:32un nouvel empoisonnement.
33:36Pendant le mois
33:37qui suivit,
33:38les enquêteurs
33:39prélevèrent
33:39des aliments,
33:40de l'eau
33:40ainsi que des échantillons
33:42de terre
33:42sur le terrain
33:43des Carr
33:43et dans les environs.
33:44tout fut envoyé
33:46au laboratoire
33:47pour être analysé.
33:49Au terme
33:50d'une attente anxieuse,
33:51le résultat
33:52de tous les tests
33:53s'avéra négatif.
33:55Les enquêteurs
33:55désespéraient
33:56de découvrir
33:57la source du poison.
34:02Pendant ce temps,
34:03Peggy
34:03dut être branché
34:04sur un respirateur
34:05artificiel
34:06car elle était tombée
34:07dans un profond commun.
34:08Les enquêteurs
34:11continuaient
34:12leur recherche.
34:13Y aurait-il
34:13d'autres empoisonnements
34:14avant que la source
34:15ne soit découverte ?
34:17Parmi les items
34:18pris chez les cas
34:19se trouvaient
34:19des bouteilles
34:20de Coca-Cola.
34:22L'une d'elles
34:22était brisée.
34:25Elles avaient
34:25tout un résidu
34:26au fond.
34:28Elles furent envoyées
34:29au labo
34:29pour être analysées.
34:35Les bouteilles
34:36faisaient partie
34:37de dizaines
34:37d'autres items
34:38également recueillis
34:39chez les cas
34:40qui devaient subir
34:41les mêmes tests.
34:45Les chercheurs
34:46espéraient avoir
34:47plus de chance
34:48cette fois-ci.
34:51Le résidu
34:52fut mélangé
34:52à une solution
34:53d'acide nitrique
34:54pour savoir
34:54s'il contenait
34:55l'utalium.
34:57On fit évaporer
34:58un échantillon
34:59de cette solution
35:00dans un tube
35:01de graphite.
35:03On plaça ensuite
35:05dans le tube
35:05une lampe spéciale
35:06dont le filament
35:07était fait de thallium
35:08et on l'alluma.
35:10Ce test repose
35:11sur le principe
35:12que chaque élément
35:13émet une onde
35:14particulière de lumière.
35:16On utilisa
35:17un spectrophotomètre
35:19pour mesurer
35:20l'émission de lumière
35:21de l'échantillon.
35:23L'analyse démontra
35:24que les bouteilles
35:25contenaient
35:2511 fois plus de thallium
35:27que le niveau normal.
35:30On avait finalement
35:31mis le doigt
35:32sur la source
35:33du poison.
35:35Mais pourquoi
35:35se trouvait-il
35:36du thallium
35:37dans le Coca-Cola ?
35:38Existaient-il
35:39d'autres bouteilles
35:40empoisonnées ?
35:42Mincy craignait
35:45qu'elles aient été
35:46contaminées
35:47intentionnellement
35:47à l'usine.
35:50Avec l'aide
35:51du FBI
35:51et de la compagnie
35:52Coca-Cola,
35:53on retrouva
35:53le magasin
35:54qui les vendait,
35:55l'entrepôt,
35:56puis enfin
35:56l'usine d'embouteillage.
35:58Tout était normal.
36:01Aucune autre bouteille
36:02n'avait été empoisonnée
36:04et la police
36:05n'avait reçu
36:05aucun autre rapport
36:07d'intoxication.
36:09Les seules bouteilles
36:10à avoir été contaminées
36:11étaient celles
36:12de la famille Carr.
36:13Mais qui avait bien
36:14pu faire cela ?
36:16L'empoisonneur
36:17doit être en contact
36:18intime avec l'environnement
36:19de sa victime
36:20pour pouvoir opérer.
36:23C'est d'ailleurs
36:23la raison pour laquelle
36:24les cas d'empoisonnement
36:25se produisent généralement
36:26à l'intérieur
36:27d'une même famille.
36:29Les soupçons
36:29se tournèrent naturellement
36:31vers Pie Carr.
36:33Pie était le second mari
36:35de Peggy.
36:36Ils n'étaient mariés
36:37que depuis quelques mois
36:38lorsque Peggy tomba malade,
36:40mais il semblait
36:40que leur lune de miel
36:41était terminée
36:42depuis fort longtemps.
36:44Mincy apprit
36:45que le couple
36:45s'était disputé
36:46peu avant l'empoisonnement
36:47et que Peggy
36:48était même partie
36:49dormir à l'hôtel.
36:51Le week-end
36:52où les symptômes
36:52avaient commencé,
36:53Pie était à la chasse
36:55en dehors de la ville.
36:57A son retour,
36:58il avait refusé
36:59d'emmener son épouse
37:00à l'hôpital.
37:06Tous les éléments
37:08semblaient pointer
37:08vers Pie Carr.
37:12Cependant,
37:12une accusation
37:13doit reposer
37:14sur des faits,
37:15non pas sur des suppositions.
37:17L'enquête de Mincy
37:18venait seulement
37:19de commencer.
37:21Il devait accumuler
37:22d'autres indices,
37:23suivre d'autres pistes.
37:25Le moindre agissement
37:31de Carr
37:31fut examiné
37:32à la loupe.
37:33Finalement,
37:34Carr remit
37:35à la police
37:35un élément de preuve
37:36qu'il appuierait
37:37dans sa défense.
37:39Il montra au détective
37:40une lettre de menace
37:41qu'il avait reçue
37:42deux semaines
37:42avant l'incident.
37:45Les Carr
37:46ne s'en étaient pas
37:47préoccupés
37:47à ce moment-là,
37:48mais Pie
37:49l'avait tout de même
37:49conservé au cas où.
37:50La personne
37:53qui avait écrit
37:54cette lettre
37:54les menaçait
37:55qu'ils seraient
37:56tous tués
37:56s'ils ne quittaient
37:57pas la Floride.
38:02L'existence
38:03de cette lettre
38:03ainsi que le fait
38:04que Pie Carr
38:05ait également consommé
38:06du Coca-Cola
38:07affaiblissait la théorie
38:08selon laquelle
38:09il aurait été
38:10le meurtrier.
38:11Mais il était
38:12cependant toujours
38:12en lice.
38:15Peut-être avait-il écrit
38:16la lettre lui-même
38:17et pris le poison
38:17intentionnellement
38:18afin de détourner
38:19l'attention de la police.
38:20Mincy le gardait
38:23toujours à l'œil
38:23en même temps
38:24qu'il cherchait
38:25de nouveaux suspects.
38:28Qui donc
38:28avait voulu
38:29tuer la famille ?
38:32Il apprit
38:38que les Carr
38:38avaient de mauvaises
38:39relations avec
38:40leur voisin
38:40George Tripall
38:42et sa femme Diana.
38:46Plusieurs semaines
38:46avant l'empoisonnement,
38:48Peggy et Diana
38:48en étaient presque
38:49venus au coup
38:50à cause d'une histoire
38:51de musique
38:52trop forte.
38:54Mais cela
38:54ne semblait pas
38:55suffisant
38:56pour justifier
38:56une tentative
38:57de meurtre.
38:59Mincy décida
39:00de rencontrer
39:00George Tripall
39:01afin d'élucider
39:03cette histoire.
39:04La réaction
39:05de Tripall
39:06à la mention
39:06du nom de Carr
39:07fut étonnamment
39:08dure.
39:10Il a commencé
39:11sa tirade
39:12en parlant
39:13des problèmes
39:13de ces petites
39:14gens
39:14qui vivaient
39:15à côté
39:15de chez lui.
39:22Puis,
39:23Mincy
39:23lui demanda
39:24pourquoi,
39:24selon lui,
39:25quelqu'un
39:25leur en aurait voulu.
39:27Il a repris
39:30les mêmes termes
39:31que dans la lettre,
39:32mot pour mot.
39:33Il a dit
39:34exactement la même chose
39:35et personne
39:36n'était au courant
39:37de l'existence
39:37de cette lettre
39:38sauf nous
39:39ou de la police.
39:40George Tripall
39:44devint à ce moment-là
39:45le suspect numéro un.
39:48Mais Mincy
39:49n'avait pas
39:49plus d'informations
39:50sur son compte
39:51qu'il n'en avait
39:51sur Pai Carl.
39:53Il commença donc
39:54à fouiller son passé.
40:00Tripall
40:01était un homme
40:01excentrique
40:02qui aimait créer
40:03des jeux de rôle
40:04et monter des scénarios.
40:06Il appartenait
40:07également
40:07à un club d'élite,
40:08le Mensa,
40:09dont tous les membres
40:10avaient un quotient
40:11intellectuel supérieur
40:12à la moyenne.
40:15Son épouse et lui
40:16avaient une formation
40:16de chimiste
40:17et il avait déjà
40:20séjourné en prison
40:21pour avoir dirigé
40:22une manufacture
40:22d'amphétamines.
40:29Le thallium
40:30est d'ailleurs
40:30parfois utilisé
40:31dans la fabrication
40:32de cette drogue.
40:34Selon John Trestrell,
40:36Tripall
40:36avait non seulement
40:37les ressources
40:37mais aussi
40:38l'intelligence
40:39pour orchestrer
40:39un tel empoisonnement.
40:41Ils peuvent établir
40:42le scénario
40:43de la mort.
40:44Elle va être là,
40:45elle va manger ceci
40:46et ensuite faire cela.
40:48Tout est préétabli.
40:50Je crois que cela
40:51demande une grande
40:51intelligence
40:52pour planifier tout ça.
40:53Il ne s'agit pas
40:54de force brutale,
40:55c'est l'esprit
40:56qui travaille,
40:57pas les muscles.
41:00Mais quel était
41:01donc son motif ?
41:03Mincy découvrit
41:04dans le dossier
41:04judiciaire de Tripall
41:06que ce dernier
41:07s'était plein
41:07dans une de ses lettres
41:08de la radio
41:09des détenus
41:10avec lesquelles
41:10il partageait
41:11sa cellule.
41:12Aussi incroyable
41:13que cela pouvait paraître,
41:15la musique trop forte
41:16semblait l'affecter
41:16particulièrement.
41:20Le 3 mars 1989,
41:21Peggy Carr mourut
41:24après un coma
41:24de trois mois.
41:28Mincy devait maintenant
41:29prouver que Tripall
41:31en était le meurtrier.
41:34Mais il n'avait malheureusement
41:35pas suffisamment de preuves
41:37pour obtenir un mandat
41:38et fouiller la maison
41:39de Tripall.
41:42La seule façon
41:44d'élucider cette affaire
41:45serait d'être plus rusé
41:46que le meurtrier lui-même.
41:48George Tripall
41:54était cependant
41:55bien trop intelligent
41:56pour laisser des indices
41:57derrière lui.
41:58Mincy devait trouver
41:59un moyen de fouiller
42:00sa maison
42:00afin de comprendre
42:02les motivations
42:02du meurtrier.
42:04Pour ce faire,
42:05il lui fallait trouver
42:06quelqu'un qui pourrait
42:06s'attirer l'amitié
42:07du suspect
42:08et créer un climat
42:09de confiance.
42:11Il fit appel
42:12à l'agent spécial
42:13Susan Gorek
42:14pour jouer
42:15à ce jeu dangereux.
42:18Elle devint
42:19Sherry Gwynn,
42:21une femme en attente
42:22de divorce
42:22qui alla pleurer
42:23sur l'épaule de Tripall.
42:25Elle l'avait rencontrée
42:26lors d'une fête
42:27qu'il avait organisée
42:28pour les membres
42:29de Mansa
42:29dont le thème
42:30était le meurtre.
42:31J'ai appris beaucoup
42:34sur sa personnalité,
42:36ses habitudes,
42:37ses associés
42:39et j'ai appris
42:41qu'il avait
42:41beaucoup d'ego.
42:45Je me suis servi
42:47du personnage
42:48de Sherry
42:49pour jouer
42:49avec cet ego,
42:50le faire parler
42:51le plus possible
42:52et servir
42:53mon objectif.
42:54L'amitié
42:59naquit lentement
43:00et obligea Gorek
43:01à garder
43:02sa fausse identité
43:03de Sherry Gwynn
43:04pendant toute une année.
43:07Elle craignait
43:08que Tripall
43:08ne la démasque
43:09et veuille l'éliminer.
43:12Lentement,
43:13elle tenta
43:13de recueillir
43:14les indices
43:14qui lui permettraient
43:15de l'inculper
43:16mais le temps passait
43:18et elle n'avait
43:19pas grand-chose.
43:20J'ai obtenu
43:27plein de petits indices,
43:28de petites déclarations
43:30qui, mises ensemble,
43:31pouvaient être accablantes
43:32mais prises individuellement,
43:35elles ne valaient rien.
43:41Au mois de décembre 1989,
43:44elle obtint enfin
43:45l'occasion
43:45qu'elle espérait.
43:47Tripall et sa femme
43:48déménageaient
43:49à l'extérieur
43:49de la ville
43:50et ils lui louèrent
43:52leur maison.
43:55Elle pourrait donc
43:56fouiller la propriété
43:57sans l'obtention
43:59d'un mandat.
44:01Maintenant qu'elle ne pouvait
44:02plus rien obtenir
44:03de Tripall,
44:04peut-être sa maison
44:06allait-elle lui livrer
44:07quelques secrets.
44:10Elle communiqua
44:11avec le secteur
44:12des crimes
44:12de Pock County
44:13qui lui envoya
44:14des agents
44:15pour fouiller
44:15minutieusement
44:16les lieux.
44:18Assumant que Tripall
44:19était trop intelligent
44:20pour avoir laissé
44:21du thallium
44:22en tant que tel
44:22sur sa propriété,
44:24ils cherchèrent
44:25plutôt son résidu
44:26caractéristique.
44:27« Je croyais vraiment
44:30que le seul endroit
44:31où nous pouvions trouver
44:32du thallium
44:33serait dans le filtre
44:34du système de climatisation
44:35ou peut-être
44:36dans les drains.
44:38Nous avons passé
44:39un bon moment
44:40à curer les drains
44:41afin de trouver
44:42les résidus
44:43qu'il aurait pu jeter.
44:47Pendant qu'une partie
44:48des enquêteurs
44:49fouillait la maison,
44:50une autre équipe
44:51emportait une série
44:52de pots contenant
44:53des produits chimiques
44:54qui se trouvaient
44:54dans le garage.
44:56Tout fut soigneusement
44:57étiqueté
44:58et envoyé
44:59au FBI
44:59pour analyse.
45:02Des mois s'écoulèrent
45:03avant que le résultat
45:04ne soit connu.
45:06« Cela a pris
45:07tellement de temps
45:08que j'ai supposé
45:09qu'il n'avait rien trouvé. »
45:13Mais Gorek s'était trompé.
45:15Les rapports indiquaient
45:16qu'on avait bel et bien
45:17découvert de la poudre
45:18de thallium
45:19dans l'un des pots
45:21du garage.
45:24Gorek et Mincy
45:25étaient enfin récompensés
45:27après 15 mois d'attente.
45:29On allait enfin pouvoir
45:30inculper Treypal
45:31pour l'empoisonnement
45:32de la famille Carr.
45:37Lors du procès,
45:39il fut clairement
45:39mis en évidence
45:40parce que Treypal
45:41était un tueur
45:42sans scrupules.
45:44Tuer n'était qu'un jeu
45:45comme ceux
45:46qu'il organisait
45:46pour ses amis
45:47le week-end.
45:50George Treypal
45:51n'a jamais démontré
45:52de remords
45:52pour ses actes.
45:54Il les justifiait
45:55en prétendant
45:55que les gens
45:56moins intelligents
45:57ne méritaient pas
45:57de vivre.
45:58contrairement à la plupart
46:10des empoisonneurs,
46:11le motif de Treypal
46:12n'était ni l'argent
46:13ni l'amour.
46:15Il voulait simplement
46:16se débarrasser
46:17de ses voisins
46:17parce que ces derniers
46:19l'agaçaient.
46:21Selon John Trestrell,
46:23l'ego de Treypal
46:24l'a peut-être mené
46:25à mépriser les gens,
46:26mais c'est également
46:27ce qui a causé
46:28sa perte.
46:30Le récipient
46:31qui contenait la preuve
46:32était toujours chez lui.
46:33Pourquoi a-t-il fait ça ?
46:34Pourtant,
46:35il était très intelligent.
46:37Ne s'est-il pas dit
46:37à un moment donné
46:38« Je devrais me débarrasser
46:39de cette bouteille ? »
46:40Non, son ego lui a dit
46:41« Ils ne se rendront
46:42jamais aussi loin.
46:43Ils ne découvriront
46:44jamais ce qui s'est produit. »
46:49Le jury déclara
46:50George Treypal
46:51coupable de 14 crimes
46:53dont le meurtre
46:54au premier degré
46:55de Peggy Carr.
46:58Il fut condamné à mort.
47:03Nous vivons
47:04sans trop penser
47:05au poison qui nous entoure.
47:07Par le passé,
47:14l'empoisonneur
47:14pouvait agir
47:15sans crainte
47:16de représailles,
47:18mais le développement
47:19de la science
47:20permet aujourd'hui
47:21d'enquêter
47:21sur les cas
47:22de mort suspectes
47:23dotés
47:25d'un meilleur arsenal
47:26pour démasquer
47:28ce genre de criminel.
47:29sur les percheurs,
47:45voilà.
47:46Sous-titrage MFP.

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