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  • 20/02/2024
Daily Wire+, une plateforme de vidéos américaine symbole de notre époque.

Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00 Et c'est l'éditomédia, série de la carrière, ce matin vous nous parlez d'une plateforme
00:04 de vidéos américaine, symbole de notre époque.
00:07 Son petit nom, Daily Wire Plus, rien de révolutionnaire dans le concept, c'est comme Netflix, vous
00:11 payez un abonnement pour des films, pour des séries.
00:13 Ce qui est différent, c'est le genre de contenu.
00:15 Sur Daily Wire Plus, on vous garantit des programmes ultra conservateurs, très religieux,
00:20 anti-avortement, bref, comme on le résume aux Etats-Unis, des programmes 100% anti-woke.
00:25 Daily Wire Plus, c'est une émanation de The Daily Wire, un média lancé en 2015,
00:30 qui surfe sur la vague des sites radicaux, qui fleurissent sur internet.
00:33 Depuis son lancement, il y a deux ans, la plateforme de vidéos était restée plutôt
00:36 confidentielle, mais ça vient de changer.
00:38 Grâce à un film.
00:39 Et quel film ? Lady Ballers, titre que je pourrais vous traduire par « Femme qui joue
00:44 au basket ». Sur le papier, ce Lady Ballers a tous les codes de la comédie de série
00:48 B, voire série Z, avec un humour lourdingue, mais sympa quand même.
00:52 Par exemple, si vous avez aimé Dodgeball avec Ben Stiller, a priori, vous devriez
00:56 aimer Lady Ballers.
00:57 A priori seulement.
00:58 Car là où Ben Stiller manie le 30ème degré comme personne, dans Lady Ballers, en fait,
01:02 rien n'est drôle.
01:03 Ce n'est pas drôle car malgré les apparences, ce n'est pas fait pour être drôle, c'est
01:06 fait pour ridiculiser.
01:07 Et de quoi ça parle ce film ? Je vous donne le pitch du film, exactement
01:11 comme il est présenté par la plateforme.
01:13 Lady Ballers est une comédie qui critique l'idéologie transgenre et la pression exercée
01:18 par les gauchistes pour que les hommes qui s'identifient à des femmes aient leur place
01:21 dans les sports féminins.
01:23 Pour vous donner une idée du niveau, dans le film, les personnages transgenres sont
01:26 réduits à juste des hommes qui portent une perruque.
01:29 Bref, c'est un naufrage artistique, mais pourtant ce film marche très bien.
01:32 C'est même le meilleur lancement de l'histoire de Daily Wire Plus.
01:35 Alors, ce n'était pas difficile, mais oui, c'est un symbole de notre époque, parce
01:39 que ça raconte la polarisation de la société.
01:42 Une polarisation que suivent les médias et même une polarisation qu'entretiennent
01:46 les médias.
01:47 Par exemple, Cyril ? Je reste aux Etats-Unis, le meilleur exemple,
01:50 bien sûr, c'est Fox News.
01:51 Avec l'élection de Barack Obama en 2006, la chaîne d'info a semé les graines de
01:55 la division, elle a préparé les esprits à la radicalité qui allait suivre.
01:58 Quand Obama quitte la Maison-Blanche, le terrain idéologique du camp républicain est prêt,
02:03 prêt à tous les excès de Donald Trump.
02:05 Mais quel lien vous faites entre une plateforme de vidéo et le combat politique ?
02:08 Tout ça participe en fait à un même élan.
02:10 Le clan conservateur a judicieusement utilisé tous les médias à sa disposition, de la
02:15 chaîne d'info au podcast, en passant par les réseaux sociaux et donc maintenant la
02:18 production de films.
02:20 Tous portent le même message avec un ennemi désigné, les gauchistes Wouk.
02:24 En France, c'est exactement le même schéma qui se met en place.
02:27 Une galaxie de médias prépare le terrain à toujours plus de radicalité.
02:31 Et parce qu'il y a une prime à la polarisation, ils se font entendre bien au-delà de leur
02:37 audience réelle.
02:38 Et c'est tout l'enjeu des autres médias.
02:40 Ne pas se mettre dans ses trous et ne pas alimenter la machine à diviser.
02:44 Le véritable symbole de la puissance, c'est ça, c'est de rester maître de son actualité.
02:49 Merci Cyril.

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