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  • 07/07/2025
Emmanuel Grégoire, député PS de Paris, candidat à la mairie de Paris pour les élections municipales de 2026, était l'invité de 7h50. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-lundi-07-juillet-2025-7918855

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Transcription
00:00Il pourrait être le prochain maire de Paris. En tout cas, les militants socialistes de la capitale l'ont choisi
00:05pour être leur candidat aux élections municipales l'an prochain.
00:08Et il a la lourde tâche de maintenir la capitale à gauche.
00:11Paris, dirigé par les socialistes depuis 24 ans. Bonjour Emmanuel Grégoire.
00:15Ce fut l'une des images du week-end. Des Parisiens se sont baignés dans la Seine.
00:19Des bassins publics comme on n'en avait pas vu depuis un siècle dans le fleuve de la capitale.
00:23Vous avez piqué une tête, vous ?
00:24Non, je n'avais pas le temps ce week-end. On se baigne quand on est en vacances.
00:28Je ne suis pas encore en vacances. Le frais avec mes enfants, avec les amis.
00:33C'était presque un acte politique de se baigner dans la Seine.
00:35Oui, je l'ai déjà fait et je dois vous dire que c'est très agréable.
00:38Je veux rassurer ceux qui se posent des questions.
00:40C'est comme nager dans un lac. C'est extrêmement agréable.
00:43Et on le fait sur des sites absolument magnifiques.
00:46Et donc les trois ont leur charme. Allez, prenez un peu de temps pour y aller.
00:49Mais là, c'est fermé puisqu'on est soumis aux aléas climatiques, à la pluie qui est tombée.
00:55Et donc les analyses sont mauvaises. Là, c'est fermé jusqu'à demain matin, c'est ça ?
00:57Exactement, c'est un principe de prudence. C'est comme un lac, c'est comme la mer.
01:01Quand tout est parfait, on peut y aller. Quand il y a des doutes, on ferme.
01:04C'est au moins s'assurer que quand c'est ouvert, on peut y aller en toute sécurité.
01:07En tout cas, ça fait partie des victoires d'Anne Hidalgo, des promesses tenues ?
01:10Absolument. C'est grâce aux Jeux Olympiques et Paralympiques
01:13qui ont permis d'accélérer considérablement les investissements pour assainir la Seine.
01:19Et c'est vrai que c'est un des éléments positifs parmi tant d'autres
01:21de ce bilan exceptionnel de l'équipe municipale à gauche.
01:24Vous allez faire campagne l'année prochaine, dès maintenant, sur le bilan d'Anne Hidalgo ?
01:29Bien sûr, sur le bilan de la gauche à Paris depuis 2001.
01:32Les deux mandats de Bertrand Delanoé, les deux mandats d'Anne Hidalgo.
01:35On va aussi poser de nouvelles priorités sur la question du pouvoir d'achat,
01:39sur la question de la protection, encore de la transition écologique.
01:43On l'a vu avec l'épisode de Canicule qu'on vient de connaître.
01:45Mais on est très fiers de ce bilan.
01:47Maintenant, à nous d'inventer une nouvelle histoire avec des nouvelles priorités.
01:50Je pose cette question parce que vous êtes en froid avec Anne Hidalgo.
01:53Vous avez été son premier adjoint.
01:54Vous n'étiez plus son dauphin.
01:56La maire de Paris avait adoubé un autre candidat, Rémi Ferrault, que vous avez battu.
01:59Donc, vous vous êtes reparlé depuis votre victoire le 30 juin ?
02:02Oui, en échange.
02:03Je ne suis pas en froid avec Anne Hidalgo.
02:04J'ai été 10 ans son adjoint.
02:06Je suis désormais le candidat pour lui succéder.
02:09Elle m'apportera évidemment son soutien dans cette campagne.
02:11Elle me sera important.
02:13Elle sera avec vous en meeting ?
02:15On verra en temps utile.
02:17Mais en tout cas, je sais qu'elle ne sera au rendez-vous pour que Paris reste à gauche.
02:21Parce que je crois que c'est ce qui lui tient à cœur.
02:23Et c'est un héritage collectif.
02:25Et maintenant, un objectif que nous partageons.
02:27Ces dernières semaines à Paris, comme dans beaucoup d'autres grandes villes de France,
02:31on a eu très chaud.
02:32Très, très chaud.
02:33Les températures vont remonter cette semaine.
02:35C'est quoi votre plan pour survivre à ces canicules,
02:38de plus en plus précoces, intenses et récurrentes ?
02:41D'abord, que tout le monde en prenne bien conscience.
02:43Deuxièmement, de rappeler qu'une crise écologique, c'est aussi une crise sociale.
02:46Parce que ce sont souvent ceux qui sont les plus fragiles,
02:49qui sont les plus durement touchés.
02:51Et donc, nous avons engagé des choses à travers le plan local d'urbanisme,
02:54bioclimatique, comment on adapte la ville.
02:57Il y a la question évidemment de l'aménagement de l'espace public,
02:59du verdissement, de la place de la nature en ville.
03:02Et puis, il y a la question de la rénovation énergétique des bâtiments.
03:05On a déjà annoncé de grandes mesures pour faciliter, pour accompagner,
03:09pour aider les copropriétés à cela.
03:12Et puis, il y a aussi toutes les politiques sociales qui vont venir accompagner cela.
03:16C'est notamment une attention très particulière pour nos aînés,
03:19qui sont les plus exposés à ces risques.
03:21Également, les familles, les jeunes enfants.
03:24On a tout un plan pour adapter la ville.
03:27Il faut s'y préparer.
03:28Et c'est montré aussi que c'est un chemin de courage et de détermination.
03:32Il y a eu deux épisodes caniculaires à cette fin de printemps.
03:35On attend un été extrêmement chaud.
03:37Je crois que ça invite tout le monde à prendre conscience de l'urgence
03:40et à nous faire confiance pour agir.
03:41C'est arrivé très tôt cette année.
03:43L'année scolaire n'était pas terminée.
03:44Les écoles ont souffert énormément.
03:46Les écoles parisiennes doivent être rénovées aujourd'hui.
03:49Vous avez un plan justement pour rendre les classes vivables ?
03:52Absolument.
03:52Il y a déjà un plan qui a été engagé.
03:55C'est d'ailleurs pour toutes les écoles de France.
03:56Ce n'est pas que pour les écoles parisiennes.
03:57Mais la ville de Paris a engagé un grand plan de rénovation thermique du bâti des écoles.
04:02dans lequel il y a le sujet de la protection contre le chaud.
04:06Alors qu'historiquement, on avait plutôt tendance à vouloir obsessionnellement se protéger contre le froid.
04:10Le chaud est devenu sans doute l'enjeu principal.
04:13Dans lequel il y a aussi des méthodes pédagogiques différentes.
04:16Pouvoir faire classe dehors.
04:17A condition d'avoir nos fameuses cours oasis, ces cours aménagés avec beaucoup plus d'arbres,
04:21beaucoup plus d'endroits végétalisés, avec beaucoup plus de points d'eau.
04:25C'est vraiment un changement de paradigme.
04:28Il faut se préparer à affronter la chaleur.
04:31Et en sachant que c'est un enjeu majeur pour les grandes villes.
04:34Parce que si on n'y arrive pas, le risque c'est celui de l'insalubrité,
04:37de la dégradation de la qualité de vie.
04:39Et donc c'est une bataille culturelle, une bataille politique et une bataille sociale.
04:42La bataille de Paris, votre adversaire principal c'est Rachida Dati,
04:45candidate de la droite, ministre de la Culture également.
04:47Pour la bataille, vous allez faire front commun avec les autres forces de gauche.
04:51Vous êtes trois candidats déclarés pour l'instant.
04:53Le communiste Ian Brossa et l'écologiste David Béliard.
04:56On se connaît très bien.
04:57On a envie de travailler ensemble.
04:58On se réunira d'ailleurs dès cette semaine, dès mercredi 9 juillet,
05:03pour engager ce pacte de la gauche sociale et écologique à Paris.
05:08On a travaillé ensemble, chacun y apportant sa petite touche, ses priorités.
05:12Ça a toujours été dans un climat de confiance et de respect mutuel.
05:16Je souhaite pouvoir incarner cela et porter cette dynamique à gauche.
05:20On y travaille dès mercredi.
05:21C'est un peu le problème puisque chacun vous dit,
05:22chacun des trois vous dit, c'est moi qui dois porter le projet.
05:25Moi j'ai un principe simple.
05:26Le leadership ça ne se décrète pas, ça s'installe, ça se construit.
05:30Ils me connaissent, on a beaucoup travaillé ensemble.
05:33Et le principe quand on travaille collectivement,
05:35c'est de ne pas mettre ni de cases ni de prérequis.
05:37Je veux avoir comme seule obsession de rassembler la gauche au premier tour en mars 2026.
05:43Ça doit se faire sur la base d'un programme clair, cohérent et de façon transparente vis-à-vis des Parisiennes et des Parisiens.
05:50Nous engageons la dynamique cette semaine.
05:52On se donne rendez-vous à la fin de l'été.
05:54Mais je peux vous dire une chose, c'est que la gauche a hautement conscience de sa responsabilité.
05:59La menace de l'extrême droite, la menace d'une droite conservatrice extrêmement dure.
06:03Ce sont d'abord les quartiers populaires, les classes moyennes qui en souffriraient.
06:07Donc notre responsabilité c'est de les convaincre, c'est d'engager le rassemblement et de gagner.
06:12Yann Brossal, communiste, il dit qu'il faut de la radicalité face à une candidate comme Rachida Dati.
06:17Il faut toujours de la radicalité, à condition que la radicalité ce soit une ambition crédible.
06:22Et donc je veux de la radicalité.
06:24Ce sera le cas sur la transition écologique, ce sera le cas sur les politiques sociales,
06:27ce sera le cas également sur l'accompagnement et le développement des services publics.
06:32Et je suis certain qu'on arrivera à proposer, on y a déjà beaucoup tous travaillé les uns les autres,
06:38on arrivera en rassemblant nos projets à créer quelque chose de tout à fait innovant,
06:42de tout à fait inédit, qui je l'espère d'ailleurs inspirera pas seulement les électeurs parisiens,
06:47mais aussi la gauche nationale sur cette gauche plurielle que j'aime
06:50et qui je crois est celle dont ont besoin les plus fragiles à Paris.
06:54Gauche plurielle jusqu'à où en fait ?
06:56Est-ce que les Mélenchonistes, les Insoumis viennent avec vous ?
06:59Alors, nous ne souhaitons pas d'accord avec les Insoumis, ni au premier ni au deuxième tour,
07:03ils ne le souhaitent pas non plus d'ailleurs,
07:05mais je veux dire que j'ai l'intention évidemment de m'adresser aux électeurs
07:08qui à un moment ont été tentés par Jean-Luc Mélenchon.
07:11Quand on parle de la jeunesse, quand on parle des classes populaires,
07:13ce ne sont pas des segments électoraux, ce sont mes priorités,
07:16ce sont les priorités de notre projet politique.
07:18Nous allons leur parler, nous allons essayer de les convaincre
07:20que c'est avec nous qu'on a une chance de garder Paris à gauche,
07:24à nous d'être suffisamment radical, à nous d'être suffisamment ambitieux pour les convaincre.
07:29Emmanuel Grégoire, vous êtes aussi aujourd'hui député socialiste,
07:32membre de la commission des affaires culturelles.
07:34La semaine dernière, vous avez pris clairement position
07:36contre le projet de réforme de l'audiovisuel public
07:38qui nous concerne au premier chef ici à Radio France.
07:41La motion de rejet du texte déposé par la gauche a été adoptée.
07:44Est-ce que c'est une victoire pour vous ou un piège politique
07:48qui va finalement accélérer le parcours législatif de ce texte ?
07:51Alors non, c'est totalement faux de dire que ça accélère le parcours.
07:54On a lu les deux depuis plusieurs jours.
07:55Pourquoi ? Oui, parce que Rachida Dati a l'habitude de raconter n'importe quoi
07:59et de feindre quelle est la cause des choses qui lui échappent.
08:02La réalité, c'est que le vote de cette motion de rejet préalable
08:05renvoie le texte et montre que l'Assemblée ne voulait pas de ce texte.
08:08Il est renvoyé au Sénat et il reviendra pour examen complet à l'Assemblée nationale.
08:12Et donc, d'une certaine manière, nous allons continuer à batailler contre ce texte.
08:16C'est un texte qui n'a pour objectif que d'affaiblir le service public de l'audiovisuel
08:19et surtout de le mettre sous contrôle politique.
08:22C'est une vendetta, j'ai l'habitude de dire ça.
08:24Ce n'est pas un projet de réforme de l'audiovisuel public,
08:25c'est une vengeance de la ministre et ça me paraît tout à fait insupportable.
08:29Oui, il y a des enjeux de modernisation, de transformation du service public de l'audiovisuel
08:32mais ils doivent pour cela disposer de moyens pour les accompagner
08:36et pas de perte de moyens comme c'est le cas des derniers budgets qui ont été votés.
08:40Sur ce texte, vous êtes l'auteur de plus de 250 amendements sur les 935 déposés.
08:44Est-ce que ce n'est pas trop ? Est-ce que vous ne jouez pas contre votre camp à faire un peu de l'obstruction ?
08:48Non, j'assume totalement l'obstruction.
08:50Notamment parce que, tant que la ministre ne répond pas aux questions
08:54qui sont posées par la représentation nationale,
08:56que ce soit par moi ou par bien d'autres d'ailleurs,
08:58je ne suis pas le seul à mener ce combat,
09:00nous ne supportons pas cette stratégie d'évitement,
09:03cette stratégie de contournement du débat
09:05dans lequel nous posons des questions.
09:07Quel est le budget ? Quelle est la trajectoire ?
09:10Quels sont les grands objectifs de cette réforme ?
09:13Elle échappe toujours au débat en faisant soit un bon mot,
09:18soit parfois une attaque extrêmement violente.
09:21Un ministre, ça doit répondre de sa fonction
09:24et ça doit prendre des engagements clairs devant les Français.
09:27Merci Emmanuel Grégoire, député socialiste
09:30C'est candidat donc au municipal à Paris pour l'année prochaine.
09:32Merci beaucoup.

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