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Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l'Assemblée nationale et député MoDem de Loir-et-Cher est l'invité du 7h50, pour évoquer les annonces budgétaires du Premier ministre (et président du MoDem) François Bayrou. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-mercredi-16-juillet-2025-2640838

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Transcription
00:00Notre invité est donc député du Loir-et-Cher, ministre pendant six ans jusqu'à l'année dernière en relation au Parlement puis à l'agriculture,
00:07président du groupe Les Démocrates à l'Assemblée Nationale, c'est-à-dire le groupe Modem, le parti de François Bayrou,
00:13qui a présenté hier ce plan censé permettre de stopper la dette et d'engager le sauvetage financier de la France.
00:21Marc Fénaud, bonjour.
00:22Bonjour.
00:22Tout le monde doit prendre sa part, c'était la promesse donc, disait Dominique,
00:26la condition sine qua non même, présentée par François Bayrou pour l'acceptation de ce plan,
00:32est-ce que l'effort est vraiment équitablement réparti ?
00:35Quand on regarde, d'abord il faut regarder la dépense publique, comment elle est répartie.
00:40Vous avez 45% c'est de la dépense sociale, 35% c'est de la dépense État on va dire, et ses opérateurs,
00:45puis le reste c'est les collectivités.
00:47De ce point de vue-là, d'abord elle est assez équitablement répartie me semble-t-il,
00:51et c'était un élément important y compris pour rendre acceptable, ce qui n'est pas effectivement un plan de rigueur,
00:56un budget qui est rigoureux, c'est-à-dire qu'on freine très fortement la dépense,
01:01puisqu'il y aura quand même une dépense supplémentaire, comme ça vient d'être dit par Dominique Seux.
01:05Mais il me semble que c'est assez équitablement réparti entre ce qui est la part de l'État,
01:08de l'État et de ses opérateurs, c'est-à-dire un certain nombre d'interventions qui n'auront pas lieu,
01:12de crédit d'intervention comme on dit, une stabilisation voire une légère diminution du nombre de fonctionnaires,
01:18tout en maintenant quand même des trajectoires, on y reviendra peut-être, je pense à la dépense militaire,
01:22même en l'augmentant compte tenu des risques qui sont les nôtres.
01:25Ce qui a annoncé Emmanuel Macron et ce qui a acté François Bayou, d'ailleurs ce n'est pas 40 milliards,
01:29c'est 40, plus les crédits militaires, les 3,8 ou 3,5 milliards d'euros supplémentaires par an
01:36qu'il faut consacrer à cela.
01:37Mais est-ce qu'on n'en demande pas trop à ceux qui travaillent, aux retraités, aux chômeurs, aux fonctionnaires ?
01:44On en demande parce qu'on a besoin d'en demander. L'idée ce n'est pas d'être pointé tel ou tel. La vérité c'est comme ça vient aussi d'être dit, les écarts de taux d'intérêt sont en train de se resserrer,
01:57nous allons finir par être les derniers ou parmi les derniers en termes de taux d'intérêt. Je rappelle que si on passe de 3 à 4% par exemple,
02:04c'est 3 milliards la première année, c'est plus de 30 milliards la dixième année. De plus. De charge de la dette à prendre en charge.
02:10Donc à chaque fois qu'on creuse la dette et le déficit, on creuse la dette et le déficit.
02:14Ça c'est le constat, après il y a les choix. Est-ce que ça ne manque pas de réforme structurelle ?
02:18Penser que personne ne pourrait être touché et que par miracle au fond on réglerait les choses, c'est pour ça qu'on a besoin de travailler.
02:24C'est pas que personne ne soit touché, c'est que l'effort soit équilibré.
02:28Mais l'Etat s'est équilibré, moi je considère.
02:30Est-ce qu'il y a suffisamment de réformes structurelles par exemple de l'Etat ?
02:33A l'intérieur de l'Etat par exemple, prenons cet exemple, celui des opérateurs.
02:39A l'intérieur, il y a à peu près une dizaine de milliards d'euros sur ce volet-là.
02:44Les opérateurs, c'est bien la convergence d'opérateurs les uns vers les autres, pour faire encore plus simple de la fusion.
02:51C'est un recentrage sur des crédits d'intervention.
02:55Mais ça va se voir aussi pour les Français d'ailleurs.
02:57Les crédits de l'Etat, la dépense de l'Etat, ce n'est pas une dépense de l'Etat pour lui-même.
03:01C'est une dépense de l'Etat qui, pour les collectivités, qui, pour telle ou telle politique publique.
03:05Et donc c'était important de le faire.
03:06Il y a l'année blanche, ça c'est un effort pour l'ensemble, globalement pour l'ensemble des Français,
03:10puisque c'est à la fois les prestations sociales et les retraites.
03:12Qui seront gelées et donc qui de fait vont diminuer parce que même si l'inflation est revenue à un faible niveau...
03:16Elle est entre 0,8 et 1 l'inflation prévue en tout cas.
03:19Le prix augmente un peu, donc les prestations, les pensions de retraite, la CSG vont un peu diminuer.
03:22Jamais vous ne me verrez dire que ce n'est pas un effort, mais c'est un effort mesuré,
03:26si vous me permettez de dire des choses comme ça, même si un sou est un sou, comme on dit.
03:29Mais quand même, c'est assez mesuré.
03:31Alors, il y a beaucoup de mesures chiffrées et d'autres qui ne le sont pas.
03:33Une autre en particulier, cette contribution de solidarité que le gouvernement compte demander aux plus riches.
03:39Pourquoi ce flou sur cette mesure ? Est-ce que vous pouvez nous en dire davantage ce matin ?
03:43C'est assez simple, c'est d'essayer de reproduire...
03:46Alors, François Bayrou a laissé la porte ouverte au dialogue et à la façon dont ça se ferait.
03:50Il a quand même donné un quantum, puisque l'ensemble des dispositions fiscales, c'est presque 10 milliards d'euros.
03:54Si je retire les fraudes, c'est 7 milliards d'euros de plus.
03:57Dans lesquels, il a dit, il y a les optimisations fiscales, c'est-à-dire ceux qui profitent, sans tricher,
04:02mais ceux qui profitent d'un dispositif fiscal.
04:05Et puis il y a un deuxième sujet, c'est de demander une contribution au plus aisé.
04:09Et au moins au niveau, ou autour du niveau de celui qui était l'an dernier,
04:12vous savez, il y avait ce qu'on avait appelé la contribution sur les plus hauts revenus.
04:14Alors justement, est-ce que ce sera à nouveau une contribution exceptionnelle ?
04:17Cette fois une contribution pérenne ?
04:19Ça, on va en parler. Moi, je suis plutôt favorable, parce que ça puisse être...
04:21En tout cas, jusqu'à ce qu'on retrouve le point d'équilibre.
04:25Faire payer des impôts pour faire payer des impôts, comme si c'était une punition pour les Français,
04:28ou pour même les plus riches, c'est un peu curieux, pour ne pas dire grotesque.
04:32En revanche, que ça participe de la trajectoire, moi je suis plutôt favorable.
04:36Parce que jusqu'au moment où on passe sur les 3%,
04:38oui, c'est plutôt court-moyen terme que long terme.
04:40Parce qu'on est le pays du monde qui a le plus...
04:45Du monde, je crois, à peu près, je me retourne vers Dominique Seux,
04:47qui a le plus lourd prélèvement sociaux, les plus lourds prélèvements fiscaux.
04:51De l'OCDE, en tout cas.
04:52Oui, mais chez les autres, je ne suis pas sûr qu'on soit déjà...
04:55Ce qui est déjà pas mal sur l'OCDE, et à mon avis, je ne suis pas sûr qu'on soit du coup
04:58parmi les meilleurs, entre guillemets, du monde dans ce registre.
05:00On n'est pas obligé en permanence de faire monter la pression fiscale.
05:04Mais qu'il y a un effort qui soit fédércé, j'en avais parlé beaucoup, nous en avions parlé beaucoup
05:08avec François Brirou, qu'il y ait le signal d'une justice et d'une justesse,
05:12d'une certaine façon, de l'effort fiscal, et donc vers les plus fortunés, ça me paraît logique.
05:17Quant à savoir qui sera concerné exactement...
05:20C'est à peu près le même quantum que ceux de l'an dernier, en termes de nombre...
05:23C'est quoi le seuil ?
05:25C'est ça, 250 000 euros de revenus par an.
05:29C'est cette même population qui sera concernée.
05:31C'est à peu près ça la plus la cible.
05:34L'autre cible...
05:35Vous l'avez dit d'ailleurs dans vos propos tout à l'heure, François Brirou a mis un certain nombre de sujets
05:39de façon assez précise.
05:40On lui reprochait parfois de dire qu'il n'est pas assez précis.
05:42Là, il a mis des choses de façon assez précise, y compris en termes de quantum.
05:48Mais il a dit qu'il essaie ouvert au débat.
05:49Donc au parlementaire, il a dit d'ailleurs sur cette question de la contribution fiscale
05:52qu'il demanderait aux commissions des finances des deux assemblées
05:55de faire des propositions pour arriver à ce volume-là.
05:58Alors, puisque vous employez le mot cible, il y a une autre cible entre guillemets,
06:01ce sont les retraités.
06:03Sans doute aucun gouvernement ne s'était, encore une fois, entre guillemets,
06:07attaqué aux retraités, aux pouvoirs d'achat des retraités à ce point.
06:11J'ai du mal avec l'expression de s'attaque.
06:11L'abattement fiscal qui sera de 10% pour frais professionnels
06:14qui sera transformé en forfait.
06:15Pas pour tous les retraités, il y a un forfait.
06:17Ce qui veut dire qu'il y a des gagnants, des gens pour qui ça va être neutre,
06:20et puis des gens pour qui il y aura forcément...
06:21Mais c'est les retraités qui ont les pensions de retraite les plus élevées.
06:26Donc il y a une forme de justice aussi.
06:28C'est un tabou qui tombe en tout cas.
06:29Mais je pense qu'on a besoin, c'est pas la question de faire tomber des tabous,
06:32on a besoin que chacun participe de l'effort.
06:34Comment vous pourriez faire comprendre aux gens que pour les plus fortunés, impôts.
06:39Pour les dépenses sociales, une contrainte.
06:41Pour les minimas sociaux, une contrainte.
06:43Pour les salariés, on en reparlera peut-être.
06:46Et pour les retraités, pas de mesure.
06:48Alors, c'est pas un tabou, c'est un tabou à la vérité politique.
06:52Parce qu'un certain nombre de gens pensent, disent, croient que c'est leur électorat,
06:56qu'il ne faut pas toucher leur électorat.
06:58C'est aussi un fait.
06:59Oui, mais je pense que c'est...
07:00Les retraités se mobilisent davantage aux élections.
07:03Je pense que c'est une forme de mépris pour les retraités,
07:05si vous me permettez de dire les choses ainsi.
07:06Je pense que les retraités, ils sont comme les actifs,
07:08ils sont comme les jeunes, ils sont comme les autres.
07:11Ils ont en conscience le fait que la dette, il faut qu'elle arrête de déraper.
07:16Et que si nous ne le faisons pas, la question ne sera plus de geler les pensions.
07:20La question, ce sera ce qui s'est passé en Espagne, en Italie, en Grèce,
07:22de diminuer les pensions.
07:24Et donc, si on fait l'effort maintenant, mesuré, qui est demandé,
07:27on arrivera à s'en sortir ensuite.
07:29Deux questions précises, Marc Fénaud.
07:30Sur les jours fériés, d'abord.
07:34Payés, pas payés ?
07:35Est-ce que ce sera comme la journée de solidarité ?
07:36Aujourd'hui, les jours fériés sont payés.
07:38La seule chose, c'est que désormais, ils seront travaillés.
07:41Quelle est la volonté ?
07:42Ils seront travaillés avec le même niveau de salaire.
07:44Oui, absolument.
07:45Mais la volonté de François Bayrou,
07:48alors après, il l'a dit aussi, s'il y a d'autres solutions, d'autres façons de faire.
07:50La volonté, nous sommes un pays...
07:52Alors, je n'aime pas trop l'expression que, peut-être que vous avez même vous-même employé,
07:56qui est de dire, il faut que les Français travaillent plus.
07:57Les Français travaillent.
07:59Mais par rapport aux autres, le volume d'heures travaillées,
08:01tous Français confondus, est plus faible.
08:03Et ce n'est pas assez significatif par rapport aux autres voisins, là aussi, européens.
08:07Et pour qu'on puisse distribuer, il faut qu'on puisse produire de la richesse.
08:12Et donc, le deuxième pan qu'a beaucoup évoqué François Bayrou, c'est la question de produire.
08:16Donc, l'idée derrière, le sous-jacent derrière tout ça,
08:19ce n'est pas de priver les gens d'un jour férié,
08:20c'est d'augmenter la richesse produite par Français par an.
08:23Donc, la proposition que fait François Bayrou, c'est deux jours.
08:27Et donc, regardons avec les entreprises, regardons avec les organisations salariales,
08:30regardons-nous chez les parlementaires, si on a une idée plus...
08:34plus... plus...
08:36pertinente.
08:36Ce n'est pas un stratagème pour...
08:38Non, pour le coup, moi, je connais bien François Bayrou.
08:40L'ancé une mesure spectaculaire et la retirer dans les négociations.
08:42Non, mais il ne s'adresse pas à agiter des chiffons pour regarder si ça court derrière,
08:45et après les retirer.
08:46Mais, puisque l'objectif derrière, c'est bien de produire plus de richesse,
08:51pour pouvoir distribuer plus de richesse.
08:52Deuxième question très précise, très concrète.
08:54Les niches fiscales supprimées, lesquelles ?
08:57Alors, pas, à ma connaissance, pas du tout les emplois à domicile.
09:00Ce n'est pas la cible.
09:01C'est plutôt...
09:03Et c'est pour ça que c'est mis dans le même paquet d'efforts fiscales.
09:05C'est plutôt tous les dispositifs d'optimisation fiscale,
09:09les sociétés mères, les sociétés filles, enfin, tout ce qui faisait...
09:12Mais c'est plutôt de la niche de cet ordre-là.
09:14Plus quelques niches, mais plus modestes.
09:18Mais ce n'est pas le gros paquet, notamment, sur la question des emplois à domicile.
09:21Parce qu'il y a quelque chose aussi, reconnaissons que c'est un dispositif
09:25qui a plutôt solvabilisé une demande,
09:27et deux, qui correspond à des besoins de beaucoup de nos concitoyens.
09:30Un mot, Marc Fénault, du constat aussi.
09:31Notre pronostic vital en tant qu'État est engagé, a dit François Bayrou.
09:35Il était assez terrible, ce tableau qu'il a dépeint au début de la conférence de presse.
09:39Sauf que vous êtes au pouvoir depuis huit ans.
09:41Oui, mais reconnaissons que depuis huit ans, crise des gilets jaunes, Covid,
09:46alors ça ne fait pas forcément une excuse, vous me direz,
09:47mais enfin, crise des gilets jaunes, Covid, guerre en Ukraine,
09:50on a entendu sur la longueur de plateau qu'il fallait faire,
09:52qui débouclier tarifaire, qui débouclier sur le carburant, sur le gaz et autres.
09:58Et au fond, nous avons fait en bon français ce que nous savons faire le mieux,
10:00c'est-à-dire nous avons ouvert la porte de la dépense
10:03sans se poser la question de la freiner un jour.
10:04Et il faut qu'on prenne notre part aussi, effectivement.
10:08Mais c'est vrai que nous sommes à un point et à un stade
10:10qui met en risque le pays.
10:12Le président de la République a évoqué la souveraineté militaire,
10:14la souveraineté de défense, en disant qu'il fallait être puissant
10:17pour pouvoir être respecté.
10:18Si on est faible à ce point, d'un point de vue financier,
10:21de dette et déficit, on ne sera pas respecté.
10:23Et à la fin, on sera dans les mains, pas des Français,
10:25on sera dans les mains des marchés financiers.
10:26Et si on pouvait se retirer de ces mains-là, ça serait une bonne nouvelle.
10:29La question et le défi maintenant pour vous, ça va être d'éviter la censure.
10:33Vous avez quelques semaines pour ça avant l'examen du budget à l'automne.
10:37C'est de faire prendre conscience à chacune et chacun d'entre nous.
10:40Et que le monde politique, malheureusement,
10:42il y a eu quelques réflexes pavloviens dès hier,
10:44ça a été dit tout à l'heure,
10:46mais que le monde politique se saisit de sa responsabilité.
10:49Parce que moi, mon problème, ce n'est pas la censure.
10:51Mon problème, c'est si les déficits continuent à déraper,
10:54la censure des marchés financiers.
10:55Et ça, c'est une censure beaucoup plus violente pour les Français encore.
10:57On en parlera tout à l'heure à 8h20.
10:59Avec le député Rassemblement National, votre collègue à l'Assemblée,
11:03Jean-Philippe Tanguy, merci.
11:04Marc Fénaud, président du groupe Les Démocrates,
11:06du groupe Modem à l'Assemblée Nationale.

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