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"On a un objectif, c'est pas de majorité absolue pour le RN", assure François Ruffin
France Inter
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02/07/2024
Retrouvez les entretiens de 7h50 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50
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Il est 7h48, Sonia De Villers, votre invitée ce matin est députée sortant LFI de la Somme.
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Bonjour François Ruffin.
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Vous êtes en ballotage défavorable, arrivée deuxième avec 34% des voix, contre une candidate
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erraine qui en a obtenu 41%, la candidate de la majorité présidentielle, elle, arrivée
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troisième, s'est immédiatement désistée.
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Alors, nous n'évoquerons pas le cas de votre circonscription pour des questions de
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temps de parole.
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Question plus globale donc, vous faites campagne et vous êtes habitués à faire campagne
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dans des territoires, dans les mêmes territoires que ceux du RN, comment prenez-vous acte
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de ce raz-de-marée ?
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Écoutez, c'est une difficulté, on a le vent de face, il y a de la pente, mais on
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est en train de la remonter, il y a match.
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Bon, qu'est-ce qu'il se passe ? J'étais venu, après la dernière législative, tirer
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le signal d'alarme, en venant dire, attention, en Picardie, il y a 8 députés sur 17 du
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RN.
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Est-ce qu'on veut laisser la France des bourgs à l'extrême droite ou est-ce qu'on
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se bagarre pour qu'il existe une gauche là-dedans ? Voilà, la difficulté dans
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laquelle on se trouve depuis deux ans maintenant.
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La vraie question passionnante, c'est que sur le papier, il y a une dynamique de la
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gauche, c'est vrai, il y a une dynamique de la gauche, mais elle se fait quasi uniquement
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dans les villes et même dans les grandes villes, alors que toutes les petites communes,
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toutes les campagnes, c'est une déferlante du rassemblement national.
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Est-ce que la gauche est encore entendue dans les territoires ? Est-ce que la gauche
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est encore entendue dans les campagnes ?
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D'abord, qu'est-ce qui s'est passé depuis deux ans ? Puisque je venais ici pour
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tirer le soudanel d'un arbre et ça n'a pas été entendu.
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Mais ça n'a pas été entendu, d'abord, replace-t-on les responsabilités du côté
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du Président de la République.
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Et je l'ai dit au moment des retraites, quand on a une minorité dans le pays et quand on
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a même une minorité à l'Assemblée, on ne peut pas gouverner avec brutalité et gouverner
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avec arrogance, en passant par-dessus, à l'époque, 8 salariés sur 10, tous les syndicats
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unis et une majorité à l'Assemblée.
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Ça te laisse des dégâts derrière, ça te laisse des traces.
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Et je disais, en sonnant l'alarme, il faut prendre soin des gens pour prendre soin de
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la République.
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Je disais, en sonnant l'alarme, qu'il fallait remiser cette réforme, parce que ça produisait
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non seulement quelque chose sur le plan social de dur, mais ça produisait aussi du ressentiment
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dans le cœur des gens.
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Et je disais au Président de la République, vous devez veiller d'abord à l'unité de
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la nation.
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Aujourd'hui, on assiste à ce déchirement, on assiste à ce déchirement profondément
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dans le pays.
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Et la deuxième responsabilité, je ne l'écarte pas, elle est du côté de la gauche.
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Est-ce qu'on a tout fait pour qu'une gauche existe dans la France des bourgs ? Non, depuis
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deux ans, très clairement.
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Maintenant, vous savez, je suis dans le match.
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Donc c'est au signe des faits de la gauche ?
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Oui.
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Et maintenant, vous savez, je suis dans le match.
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Je ne suis pas là pour commenter le match.
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Ça, ça sera l'after, vous voyez ?
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Oui, oui.
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Mais les abstentionnistes, par exemple, les abstentionnistes François Ruffin, en réalité,
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c'était une réserve de voix pour l'extrême droite ?
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Oui, en partie.
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Je veux dire, ça pouvait basculer de deux côtés.
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Maintenant, moi, la question, c'est qu'est-ce que je viens dire aux éboueurs quand je les
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rencontre ? Qu'est-ce que je viens dire à des gens qui se lèvent tôt, qui vont au
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boulot, qui ont mal au dos, qui rendent un service aux villes ? Et quand ils me montrent
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les messages que leur envoie le Crédit Agricole, c'est pour me dire que le 6 du mois, ils
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auront 650 euros de découvert, que pour continuer à vivre, ils sont obligés, parce
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qu'ils sont papa et célibataire de deux enfants, de faire l'aumône quasiment près
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de leur famille et de leur mère, que pendant ce temps-là, le maire décide, sur eux, parce
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qu'il n'y a pas de budget, parce que l'État resserre les crédits, d'aller gratter de
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100 à 200 euros sur leur salaire à eux.
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Qu'est-ce que ça produit, ça ? En leur disant, voilà, votre heure du matin, entre
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5 et 6 heures du matin, elle ne sera plus payée double, vous aurez juste 17 centimes
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en plus.
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Qu'est-ce que ça produit ? Il faut bien le comprendre.
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Qu'est-ce que produit ce resserrement, ce rationnement des gens ?
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Ça produit une chose sur le plan matériel, c'est sur le porte-monnaie, comment on peut
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vivre avec ça ? Comment on peut payer son loyer ? Comment on peut payer ses factures ?
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Mais ça produit aussi quelque chose de l'ordre spirituel, qui est un sentiment d'humiliation.
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Je rends un service au pays, je rends un service à ma commune, et comme me l'a dit un éboueur,
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on me crache à la gueule.
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C'est l'humiliation qui s'est exprimée dans les urnes.
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Oui, l'humiliation, ça produit du ressentiment, un ressentiment qui gonfle dans le pays.
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Le ressentiment produit de la colère, et la colère produit du vote à l'Assemblée
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nationale.
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Ça permet le ressentiment en espérance, mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il
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faut marteler des mesures de bon sens et de désens.
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Les Français doivent pouvoir vivre de leur travail, bien en vivre et pas seulement en
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survivre.
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Ça veut dire quoi ? Ça veut dire indexation des salaires sur inflation.
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Ça veut dire que quand le prix des oeufs, du lait augmente, quand l'huile d'olive devient
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presque un produit de luxe, quand les factures de gaz bondissent, il faut dire que les salaires,
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les retraites doivent suivre ça.
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Et vous savez, si on dit ça, si ça avait été le message qu'on n'avait pas parté
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centralement depuis deux ans, on serait entendus.
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Si on avait porté comme message depuis deux ans que côté impôts, les petits doivent
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payer petit et les gros doivent payer gros, qu'il faut mettre fin à l'injustice fiscale
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dans notre pays.
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Alors justement, qui entend quoi François Ruffin ? On comptait à la sortie du premier
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tour 306 triangulaires.
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La cacophonie du camp présidentiel, les uns se désistent, les autres pas, fait couler
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beaucoup d'encre.
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Mais pour de vrai, c'est la gauche qui paye le prix fort du Front républicain.
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C'est-à-dire que c'est la gauche qui a le plus de candidats en position de se désister,
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qui a le plus de candidats qui sont arrivés troisièmes.
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Mais est-ce que les électeurs vont suivre les consignes de vote ? Est-ce que des électeurs
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qui ont le cœur bien accroché à gauche vont voter pour d'anciens ministres macronistes,
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vont voter pour des LR qui ont massivement soutenu la loi immigration ? Est-ce qu'à
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l'inverse, est-ce qu'à l'inverse, des macronistes de gauche vont voter pour des
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anciens ?
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C'est crucial.
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Je ne suis pas dans le cœur des gens, je ne suis pas prophète, je peux vous dire ce
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que j'ai dit dès dimanche soir, c'est qu'on a un objectif aujourd'hui, ce n'est
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pas de majorité absolue pour le Rassemblement national.
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J'ai dit à quel point le Président de la République avait brutalisé ce pays ces
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dernières années.
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Et vous savez que j'ai tenu compte de ça dès ma réélection de 2022 et même si ça
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a été confortable à l'époque, j'ai tenu compte de cet état d'esprit.
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Je dis qu'il nous faut apaiser, il nous faut réconcilier, il nous faut sortir de
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cette brutalité, il faut passer du bruit à la fureur à la force tranquille quelque
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part.
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Je l'ai fait pour moi-même.
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Les insoumis, c'est la force tranquille, les insoumis, c'est le vote de l'apaisement,
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c'est le vote de la réconciliation.
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Vous avez parlé du Rassemblement national, la question c'est, est-ce qu'à une brutalité
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va s'ajouter une autre brutalité ? Parce qu'il va y avoir des décisions prises par
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Marine Le Pen et Jordan Bardella, peut-être qu'ici ça deviendra une radio privée livrée
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à Vincent Bolloré, on verra bien, avec une mise en cause de la démocratie, mais il y
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a autre chose.
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C'est qu'est-ce que ça va réveiller comme forces obscures dans le pays ? Quelle tension,
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quel conflit entre voisins ? Comment on va traier ?
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Qui doit porter ce discours, François Ruffin, qui doit porter ce discours dans cette entre-deux-tours
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cruciale ? Jordan Bardella souhaite un débat de télé avec Jean-Luc Mélenchon parce qu'il
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considère qu'il n'y a plus que deux choix en France.
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Jean-Luc Mélenchon est d'accord, mais il renvoie à sa place ses lieutenants insoumis.
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Mais il y a Marine Tondelier qui dit « non, non, non, mais attendez, c'est mon tour de
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porter cette voix-là ». Vous vous en fichez aussi ?
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C'est Lunaire, vous savez, moi je parle.
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Ce n'est pas Lunaire.
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Non, les débats télévisions, ils ont été massivement suivis.
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On ne peut pas se réjouir que les gens votent et se passionnent pour la politique et dire
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« c'est Lunaire, les débats télé ».
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Ce n'est pas le sujet, je vous assure, aujourd'hui, ce n'est pas le sujet.
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Je vis dans une Picardie où six députés Rassemblement National ont été élus dès
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le premier tour.
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Voyez ? C'est ça.
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Donc maintenant, il s'agit de comprendre qu'est-ce qui se passe profondément dans
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le pays.
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Pourquoi on a ce glissement de terrain ? Je l'ai dit avec clarté concernant Jean-Luc
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Mélenchon.
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« Lui, c'est lui.
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Moi, c'est moi ». Nous avons des désaccords profonds.
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Ils sont connus, à la fois sur le ton et sur le fond.
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Maintenant, ce n'est pas le moment, ça se fera à un autre moment.
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Il y a des séquences télé qui frappent, François Ruffin.
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Le soir du premier tour, Jean-Luc Mélenchon qui prend la parole tout de suite, qui est
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accompagné de l'eurodéputé Rima Hassan, enroulé dans son keffier de la lutte, symbole
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de la lutte pro-palestinienne.
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Évidemment qu'il y a des séquences télé qui frappent.
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Je vous l'ai dit, lui, c'est lui, moi, c'est moi.
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Maintenant, le sujet, c'est qu'est-ce qu'on vient dire ?
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« Je m'en fous de Jean-Luc Mélenchon, c'est ce qu'a dit Marine Le Pen, son delié.
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»
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Moi, ce que je viens dire, c'est comment on doit traiter les gens ? Comprendre ce qui
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se passe.
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Les gens sont placés depuis 40 ans dans une instabilité qui n'a fait que s'accélérer
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sous l'ex-Emmanuel Macron.
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On veut les rendre flexibles, liquides, mobiles.
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Et nous, on doit être la force qui rassure.
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On doit être la force qui protège.
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On doit être la force qui ramène de la confiance.
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Voilà ce qu'on doit incarner au quotidien et en sortir du désordre.
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Parce que c'est un désordre qui a été installé par Emmanuel Macron sur le plan
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financier, sur le plan social et là, maintenant, sur le plan politique.
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