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  • 31/05/2025
"L'ÉNIGME DU MEURTRE DE LA POSTIÈRE" / L’affaire Alem-Raquin, la postière de Rodez.
Le 13 juin 2002, Elisabeth Alem-Raquin, 48 ans, chef de service à la poste de Rodez, ne rentre pas du travail. Pendant une semaine, tout laisse à penser que cette mère de trois grands enfants a fait une fugue. En instance de divorce, elle a pu avoir besoin de prendre l’air ou de rejoindre un amant. D’ailleurs sa voiture est découverte à Toulouse à proximité de la gare…
Les jours passent, l’enquête suit son court et les gendarmes finissent par douter de ce scénario. En effet, la personnalité d’Elisabeth ne colle pas avec un départ volontaire et précipité. Mère dévouée, Elisabeth Alem-Raquin a disparu le jour même où sa fille cadette passait son bac…
Les enquêteurs poursuivent alors leurs investigations et finissent par découvrir que le mari de la postière avait une double vie depuis près de 20 ans.
Petit à petit se dessine la thèse d’un incroyable et terrible complot familial qui conduira les gendarmes jusqu’au mari d’Elisabeth, à leur fils Hadrien, et au meilleur ami de celui-ci, Matteo.
Ce n’est que trois semaines après sa disparition que les gendarmes découvrent le corps calciné de Madame Raquin en pleine forêt aveyronnaise.
Alors que s’est-il passé ce matin du 13 juin ? Qui a frappé à mort Elisabeth ? Son mari, avec, comme il l’affirme, une pelle ? Son propre fils, qui l’aurait étouffée sur ordre du père ? Ou bien le meilleur ami de celui-ci pris d’une folie meurtrière ?

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Transcription
00:00Et à la grande surprise des enquêteurs, d'un seul coup, sans aucune raison, le jeune homme passe aux aveux.
00:07Il va nous sortir une histoire quasiment à glacer le sein.
00:11Il raconte un scénario d'un film d'horreur.
00:21La clio jaune de la Poste, à bord de laquelle circulait Mme Allem, a été retrouvée jeudi après-midi à Toulouse.
00:27En revanche, toujours aucune nouvelle de la mère de famille.
00:31Les enquêteurs travaillent sur la piste criminelle.
00:37Elisabeth Allem, 48 ans, mère de famille sans histoire, employée à la Poste, a mystérieusement disparu.
00:45C'est le début d'une affaire incroyable, un huis clos familial diabolique.
00:50Ce scénario, vous ne pouvez pas l'imaginer, vous le voyez dans les films, c'est imaginable.
00:57Il raconte un scénario d'un film d'horreur.
01:02Il va nous sortir une histoire quasiment à glacer le sein.
01:07Se défendre, bah c'est tuer.
01:10Sans lever la tête, elle me répond, maman ne reviendra pas.
01:13Il est midi, le 13 juin 2002, à Rodez, dans l'Aveyron.
01:25Elisabeth Allem, responsable du service immobilier de la Poste, a plusieurs heures de retard.
01:31Et cela ne lui ressemble pas.
01:33Elisabeth est une femme de qualité, c'est une femme ponctuelle, une femme qui a réussi professionnellement.
01:41C'est une dame de 48 ans qui a une vie rangée.
01:44C'est une femme de tempérament, très joviale, très appréciée de ses collaborateurs et de ses équipes.
01:52Au bureau ce jour-là, tout le monde la cherche.
01:54France Deltour, l'une de ses collègues a d'ailleurs rendez-vous avec elle en début d'après-midi.
02:03A 14h, sa secrétaire m'a appelée pour me demander si j'avais vu Elisabeth.
02:08Elle m'a dit que le matin, elle ne s'était pas présentée à son travail, ce qui est assez inhabituel.
02:12Elle m'explique également qu'elle a essayé de joindre ses filles entre midi et deux heures.
02:17Et que celles-ci sont étonnées de ne pas avoir eu de nouvelles de leur mère.
02:22Elisabeth Allem a trois enfants.
02:24Et elle n'a pas l'habitude de les laisser sans nouvelles.
02:27Veuillez laisser votre message après le signal sonore.
02:30Encore moins ce jour-là.
02:32Les filles d'Elisabeth sont particulièrement inquiètes.
02:36Il y en a une qui passait une épreuve du baccalauréat le matin.
02:39On ne peut pas imaginer qu'elle n'ait pas pris des nouvelles, qu'elle n'ait pas appelé sa fille pour lui demander comment s'était passée cette épreuve.
02:45Elisabeth est une bonne mère.
02:47Elisabeth, c'est une femme qui était très proche de ses enfants, très proche des études de ses enfants, qui suivait les études de ses enfants.
02:54Les heures passent.
02:57Personne ne parvient à joindre Elisabeth.
02:59Son téléphone est coupé.
03:00Laissez votre message après le signal sonore.
03:04En milieu d'après-midi, sa secrétaire, très inquiète, prévient la police.
03:08La secrétaire d'Elisabeth, n'ayant toujours pas de nouvelles, se décide à contacter le commissariat de police de Villefranche pour s'inquiéter de l'absence d'Elisabeth.
03:19La nuit tombe sur Villefranche de Rouergue.
03:23La mère de famille reste injoignable.
03:24Le lendemain, sans nouvelles depuis 24 heures, les policiers décident de procéder aux premières vérifications.
03:37Deux choses vont être vérifiées assez rapidement.
03:45D'abord, y a-t-il eu des mouvements sur les comptes d'Elisabeth ?
03:49Aucun mouvement n'est repéré.
03:51Et ensuite, est-ce que son téléphone permet de la localiser ?
03:54Est-ce qu'il marche encore ?
03:55Et là, on s'aperçoit que ce téléphone ne fonctionne plus.
03:57Tous les collègues et les proches d'Elisabeth sont entendus par les enquêteurs.
04:03Et un premier élément apparaît.
04:06La mère de famille n'était pas très douée au volant.
04:09Elle conduisait très mal.
04:11Et cela était de notoriété publique.
04:14Elisabeth en rit même.
04:15Elle en plaisante avec ses collègues qui la guettent quand elle arrive pour se garer, pour faire son créneau, qu'elle a toujours beaucoup de mal à faire.
04:23On l'a taquiné parce que l'un de ses collègues lui donnait des leçons de conduite.
04:26Dans un premier temps, l'hypothèse d'un accident de la route est donc envisagée.
04:32D'ailleurs, certains collègues vont spontanément partir à la recherche de la voiture jaune de la poste que conduisait Elisabeth.
04:41L'un de mes collègues et moi-même, sans nous être concertés, lui en moto ou en voiture,
04:46nous allons faire quelques routes qui sont un peu difficiles dans le département et sur son trajet.
04:53Parce qu'à ce moment-là, la végétation est très très importante au mois de juin.
04:57Et parce qu'on se dit que peut-être elle a pu y avoir un accident et qu'on ne l'a pas vue.
05:01Dans cette région, très accidentée, la voiture a pu disparaître au fond d'un ravin.
05:07Du coup, les gendarmes déploient d'importants moyens pour retrouver la voiture de fonction de la mère de famille.
05:12Plusieurs dizaines de gendarmes de patrouille oscillent les routes un peu du département, même voire à l'extérieur, et le survol de toute la région en hélicoptère.
05:21Mais ses recherches restent vaines.
05:33Les enquêteurs cherchent alors à en savoir un peu plus sur la vie privée de cette mère de famille qui a disparu sans laisser aucune trace.
05:41Elisabeth s'est séparée.
05:45Elle vit rue de la Monnaie avec ses deux filles.
05:47Il y a Adrien, le fils qui est âgé de 22 ans, qui est plus ou moins étudiant, qui lui habite dans le même immeuble que sa mère et ses deux sœurs, mais quelques marches au-dessus dans un petit studio.
06:01Elle est en instance de divorce, c'est vrai, mais bon, rien ne laisse penser qu'elle était affectée outre mesure par cette décision.
06:17On ne lui connaît pas de liaison amoureuse.
06:19Côté professionnel, Elisabeth est épanouie et appréciée de tous.
06:24Elle doit être mutée sur Villefranche.
06:26D'ailleurs, elle est très très heureuse de cette situation.
06:30Elle a tout pour être heureuse.
06:31Il n'y a aucun élément négatif dans sa vie de femme.
06:36Son absence est anormal.
06:38Tout ce qui est vérifié dans son environnement personnel et professionnel, rien n'explique cette disparition.
06:45Mais alors ?
06:46Que s'est-il passé ce 13 juin 2002 qui pourrait expliquer que la postière ne donne plus de nouvelles ?
06:52Grâce aux témoignages de son fils, de ses deux filles et de son mari,
06:56les enquêteurs vont pouvoir retracer l'emploi du temps d'Elisabeth le matin de sa disparition.
07:02Et très vite, ils vont s'apercevoir que dans cette famille, tout le monde ne dit pas la même chose.
07:09D'abord, les deux filles d'Elisabeth expliquent avoir vu leur mère à 6h30 le matin de sa disparition.
07:16Elle semblait tout à fait normale.
07:17Après le petit déjeuner, elle a quitté son domicile direction la poste.
07:23Les deux filles sont ensuite parties au lycée.
07:28En revanche, le fils ne donne pas tout à fait la même version que ses soeurs.
07:34Lui aussi a vu sa mère.
07:36Mais plus tard.
07:38Puis Adrien, qui habite le petit studio à Tenant,
07:42qui a croisé sa mère à 8h30 dans les parties communes de l'immeuble.
07:45Enfin, Mehdi, le mari, a encore une autre version.
07:51Il explique que sa femme était bien chez elle ce matin-là,
07:54puisqu'il avait justement rendez-vous avec elle.
07:56Ils ont rendez-vous à 9h pour discuter des modalités de leur séparation,
08:02le partage des biens, éventuellement des pensions alimentaires des différents enfants.
08:07Rendez-vous qui s'est passé tout à fait dans une entente cordiale,
08:11même s'ils sont en séparation,
08:13qui dure une dizaine de minutes.
08:15Selon Mehdi, il est 9h15 lorsqu'Elisabeth monte dans sa voiture de fonction
08:20pour rejoindre son bureau à Rodez, à 50 km de là.
08:25Depuis, la mère de famille et sa voiture se sont volatilisées.
08:30Alors, ces témoignages posent question.
08:33Plusieurs versions s'opposent.
08:34d'un côté, celles des sœurs,
08:39de l'autre, celles du frère et du père.
08:43Rieng va expliquer qu'à 8h30, il a vu sa mère dans son appartement.
08:53Ça ne colle pas avec les déclarations des deux sœurs qui, elles, sont carrées.
08:57Maman est partie à 7h30.
08:58On l'a vu de 6h30 à 7h30.
09:00À 7h30, elle nous a embrassés.
09:02Qu'est-ce qui s'est passé entre 7h30 et 8h30 ?
09:05Elle serait partie, revenue ?
09:07Qu'est-ce qu'elle a fait pendant une heure ?
09:09Ça, c'est un vrai problème.
09:10Ils n'ont pas la réponse.
09:11Le 17 juin, j'ai saisi la brigade des recherches
09:16pour ouvrir une enquête préliminaire
09:20afin, donc, d'étendre les recherches.
09:24Un appel à témoins est également lancé dans les journaux locaux.
09:29Et il faut faire vite,
09:31car chaque jour qui passe voit les chances de retrouver la mère de famille diminuer.
09:35Le 20 juin, une semaine après la disparition d'Elisabeth Allem,
09:44l'appel à témoins porte ses fruits.
09:48La clio jaune de la Poste a été retrouvée jeudi après-midi,
09:52non loin de la gare Matabio à Toulouse.
09:55La voiture de la mère de famille est garée à 130 km de son domicile
09:59et à 150 de son lieu de travail.
10:02Cette voiture était intacte, elle est correctement garée, fermée à clé.
10:05Immédiatement, les experts de la gendarmerie passent le véhicule au peigne fin.
10:11Ils y trouvent de nombreuses empreintes.
10:14Toutes appartiennent à Elisabeth.
10:21Les gendarmes de Rodez décident d'aller fouiller l'appartement de la disparue
10:25en plein cœur de Villefranche de Rouergue.
10:28On voulait être sûre qu'elle n'ait pas laissé de courrier ou de document
10:32nous permettant de nous orienter sur ça, sur une recherche, sur une destination.
10:37Mais là encore, les recherches ne donnent rien.
10:40À partir du moment où le véhicule a été retrouvé, qu'on n'a plus aucune trace,
10:47qu'on n'a aucun document dans son appartement, aucune lettre, rien qui peut nous permettre
10:52d'espérer encore la retrouver à un point précis,
10:58il est vrai que l'enquête s'est orientée sur la famille.
11:02Et les enquêteurs vont vite découvrir que la vie d'Elisabeth était loin d'être aussi tranquille
11:08qu'on pouvait l'imaginer.
11:12Selon ses collègues, elle avait de nombreux accrochages avec Adrien, son fils de 22 ans.
11:19Adrien avait des problèmes d'adolescent.
11:21Adrien était peut-être tiraillé entre son père et sa mère.
11:25Il ne voulait pas travailler.
11:28Il avait plus ou moins mis un terme à ses études.
11:34Elisabeth faisait tout pour qu'il les reprenne.
11:36Sa mère disait, oh là là, il n'est pas très travailleur, il prend tout à la légère.
11:41Les gendarmes découvrent aussi que, contrairement à ce que Mehdi Alem,
11:45le mari d'Elisabeth, leur a raconté,
11:48la procédure de divorce était conflictuelle.
11:55Elisabeth évite vraiment, depuis plusieurs mois, de rencontrer son mari.
12:00Elle faisait tout pour le fuir.
12:01Le divorce se réglait par avocat interposé.
12:06Leur relation était d'autant plus tendue
12:08que Mehdi ne travaillait pas et n'avait aucune ressource financière.
12:14C'est un homme qui a une façade,
12:17qui veut donner une importance qu'il n'a pas vraiment.
12:21Il se dit diplômé,
12:24expert comptable,
12:25professeur d'économie.
12:27L'enquête révèle, effectivement,
12:29qu'il n'avait jamais exercé de profession.
12:31On ne savait pas trop s'il avait véritablement les diplômes qu'il disait avoir.
12:34Il se présentait comme un penseur,
12:36mais bon, au-delà de ça, ça ne donnait pas grand-chose.
12:39Un adolescent qui ne s'entend pas avec sa mère.
12:43Une procédure de divorce tendue.
12:46Il n'en faut pas moins aux enquêteurs
12:47pour faire du mari et du fils d'Elisabeth
12:49des suspects potentiels.
12:51Le 21 juin,
13:01les gendarmes mettent en place un système d'écoute.
13:04Les conversations téléphoniques du père et du fils
13:07sont disséquées.
13:08Et huit jours après la disparition d'Elisabeth,
13:11le moins que l'on puisse dire,
13:12c'est qu'ils ne sont pas inquiets.
13:13Dans ces écoutes,
13:17les deux personnes ne vont pas exprimer
13:19leurs craintes, leurs inquiétudes,
13:20leurs questionnements
13:21sur la disparition de leur mère et femme.
13:26Ils n'en parlent quasiment pas
13:27et quand ils en parlent,
13:28ils ne donnent pas l'air d'être inquiets.
13:33Fait étrange,
13:34les gendarmes s'aperçoivent qu'au téléphone,
13:36les deux hommes sont obsédés par l'enquête.
13:39On s'est fait super interroger sur toi.
13:46Sur comment on travaillait,
13:47sur la façon dont tu gagnais de l'argent,
13:49des trucs comme ça.
13:51Sur les rapports qu'elle avait avec toi,
13:53qu'elle avait avec moi.
13:56Comment ça s'est passé ces derniers temps ?
14:00Moi je pense qu'ils cherchent à entourer,
14:02à regarder comment,
14:03à cerner les trucs affectifs.
14:04L'attitude du père et du fils pose question.
14:12Et les gendarmes ne vont pas tarder à découvrir
14:14qu'en fait les deux hommes ont menti.
14:16Interrogés sur leur emploi du temps
14:18le jour de la disparition d'Elisabeth,
14:21Mehdi et Adrien ont déclaré être partis ensemble
14:24le 13 juin à Toulouse.
14:26Ils devaient y passer l'après-midi.
14:28Seulement, leurs téléphones disent tout autre chose.
14:31Quand on va faire les déclenchements de relais,
14:33on va se rendre compte que le 13 juin l'après-midi,
14:36alors qu'ils avaient dit se rendre à Toulouse
14:37de tous les deux à bord d'une seule voiture,
14:39ils se téléphonent entre eux.
14:41Et là on se dit,
14:42s'ils se parlent au téléphone,
14:43c'est qu'ils ne sont pas dans la même voiture.
14:45Pourquoi ce mensonge ?
14:48Adrien et Mehdi cachent-ils quelque chose ?
14:53Dès le lendemain,
14:55les gendarmes passent le studio du jeune homme
14:57au peigne fin.
14:59Pour ne rien laisser au hasard,
15:00les experts utilisent un produit révélateur
15:03de traces de sang,
15:05le Bluestar.
15:08On va commencer le Bluestar dans la salle de bain
15:10et on a quelque chose.
15:11On a quelque chose,
15:12on a des prélèvements à faire à cet endroit-là
15:14et cette affaire,
15:15on est peut-être en train de commencer
15:17à dérouler la pelote.
15:19Les techniciens en identification criminelle
15:22poursuivent dans la chambre d'Adrien.
15:24Et en déplaçant un meuble,
15:26ils font une étrange découverte.
15:30En le déplaçant,
15:31alors là si nous étions déjà suspicieux,
15:33on va l'être encore plus,
15:35parce qu'en fait compte,
15:36ils cachent une partie du mur
15:37où comme par hasard,
15:38il manque une partie de la tapisserie.
15:41Et lorsqu'ils vaporisent le Bluestar,
15:44le résultat est immédiat,
15:46des nombreuses traces de sang
15:47sont encore visibles.
15:48On avait des réactions
15:51disséminées sur une grande surface du mur.
15:54On voyait bien les formes d'éponges
15:56qui avaient servi à nettoyer.
15:57On avait sur d'autres endroits
15:58qui étaient très difficiles d'accès,
16:02d'autres réactions
16:03qui avaient également été nettoyées.
16:05Quelque chose a été déroulé à cet endroit.
16:08Les enquêteurs le savent désormais,
16:10quelqu'un a abondamment saigné
16:12dans le studio du fils d'Elisabeth.
16:16Des prélèvements sont immédiatement envoyés
16:18pour expertise.
16:20Et dès le lendemain,
16:21le rapport d'analyse sanguine est sans appel.
16:28Le résultat génétique qui va être obtenu,
16:30c'est le sang de la victime.
16:33Pour les gendarmes,
16:35il ne s'agit plus d'une disparition inquiétante,
16:38mais bien d'un homicide.
16:40Le 30 juin 2002,
16:47Adrien est convoqué à la gendarmerie de Rodez
16:49et placé en garde à vue pour meurtre.
16:52Étonnamment, il n'a pas vraiment de réaction.
16:55Il n'a pas l'air vraiment surpris.
16:57On a l'impression qu'il s'attendait,
16:58mais sans plus.
16:59Au même moment,
17:02Mehdi, le père,
17:04en vacances à 650 kilomètres de là,
17:07est interpellé.
17:09Nous localisons Mehdi sur Blanc-Ménil,
17:12donc banlieue parisienne.
17:14Il est extrêmement surpris de notre présence.
17:17Pendant que les enquêteurs le transfèrent
17:19dans les locaux de la gendarmerie,
17:21l'interrogatoire d'Adrien, le fils,
17:23a déjà commencé.
17:24Il reste désinvolte.
17:27On dirait que l'affaire lui passe au-dessus de la tête,
17:30si je peux m'exprimer à ça.
17:33Qu'est-il arrivé dans son studio ?
17:35Le jeune homme de 22 ans a-t-il tué sa mère ?
17:38Les gendarmes ont 48 heures pour obtenir des réponses.
17:43Face à l'adjudant-chef Mermoz,
17:45Adrien détaille son emploi du temps.
17:48Adrien indique que le 12 au soir,
17:51ils ont regardé la télévision avec un copain
17:52qu'il appelle Mathéo,
17:53jusqu'à 3-4 heures du matin.
17:56À 7h30, il se réveille.
17:58Mathéo quitte les lieux.
17:59Il a vu sa mère vers 8h30,
18:01qui s'est un peu accrochée avec elle
18:04parce qu'il ne travaillait pas bien.
18:06Adrien raconte qu'après la dispute avec sa mère,
18:09il est parti promener son chien.
18:12Il est catégorique.
18:13Elisabeth était vivante lorsqu'il l'a quittée.
18:17Il revient à son appartement.
18:18Il entreouvre la porte,
18:19laisse rentrer le chien,
18:20jette la laisse et repart.
18:21Il est allé dans le petit café au Globe,
18:24son père l'a rejoint à cet endroit.
18:29Ils boivent ensemble un verre
18:31et ils repartent.
18:33Un peu plus tard, en après-midi,
18:34il est allé à Toulouse avec son père.
18:37Seulement, les gendarmes le savent pertinemment,
18:41Adrien ment.
18:42Il ne s'est pas rendu avec son père à Toulouse,
18:45comme l'ont d'ailleurs prouvé
18:46les relevés téléphoniques de leur portable.
18:51On va s'attacher à lui faire comprendre
18:52que l'histoire du voyage avec son père à Toulouse,
18:56au vu des éléments qu'on a sur le téléphone,
18:58ça ne tient pas la route.
18:58Confronté à ces mensonges,
19:02le jeune homme va finir par craquer
19:03et il fait une surprenante révélation.
19:12Adrien va admettre qu'effectivement,
19:13il n'est pas parti avec son père,
19:15mais qu'il est descendu avec la Clio de sa mère,
19:17qu'il a garée à Toulouse,
19:19où il l'a abandonnée.
19:20Comment expliquez-vous la présence
19:23de la voiture de fonction de votre mère à Toulouse ?
19:25C'est moi qui l'ai amené et garé à Toulouse.
19:27Et qu'avez-vous fait des clés ?
19:29Je les ai jetés dans une poubelle.
19:33Pourquoi Adrien a-t-il emprunté
19:35la voiture de sa mère ?
19:38Pourquoi s'en est-il débarrassé ?
19:40Que s'est-il réellement passé ?
19:43Il est minuit,
19:45cela fait 12 heures que le jeune homme
19:46est en garde à vue.
19:48Il va alors révéler
19:49une réalité tragique.
19:57Avez-vous participé,
19:58de quelque manière que ce soit,
19:59à la disparition de votre mère ?
20:02Oui, une participation légère.
20:04Vous pouvez donc nous dire
20:05ce qui lui est arrivé.
20:07Est-elle vivante ou décédée ?
20:08Je ne peux pas vous dire exactement
20:09ce qui lui est arrivé.
20:11Par contre,
20:12il est vrai que ma mère est décédée.
20:16Elisabeth Alem est donc morte.
20:19Mais il s'agirait, en fait,
20:21d'un accident.
20:24Il va dire qu'il s'est passé quelque chose,
20:27mais qu'il n'a rien fait
20:30dans le processus mortel.
20:34Selon Adrien,
20:35tout se serait joué le 13 juin.
20:38Après avoir vu sa mère,
20:40il sort promener son chien
20:41et c'est ensuite
20:43que le drame se serait joué.
20:47Selon lui,
20:47quand il revient,
20:48au moment où il ramène son chien
20:50à l'appartement,
20:50il trouve son père qui blême,
20:53sa mère à côté de lui
20:54et le visage ensanglanté.
20:56Son père, tout de suite,
20:58va lui expliquer ce qui s'est passé,
20:59va lui donner sa version
21:00d'un accident,
21:02d'un homicide involontaire.
21:05Mais tout de suite,
21:05il va lui dire
21:05qu'il faut que tu m'aides.
21:07Et cette aide
21:08qui lui demande,
21:09c'est de participer
21:12à la disparition du corps.
21:14Le fils obéit à son père
21:16et s'exécute.
21:18Il vient de perdre sa mère,
21:20il ne veut pas perdre son père.
21:20Les deux hommes
21:22auraient alors enveloppé
21:24le corps dans une bâche
21:25avant de le charger
21:27dans une voiture de location.
21:29Ils auraient décidé
21:30de faire croire à une fugue
21:31en abandonnant
21:32la voiture d'Elisabeth
21:33à Toulouse.
21:34Adrien va descendre à Toulouse
21:35avec la voiture de sa mère.
21:37Son père descend
21:38le récupérer à Toulouse
21:39avec le kangou
21:40dans lequel se trouve
21:41le corps d'Elisabeth.
21:48Adrien ne donne aucune explication
21:50concernant les circonstances
21:51exactes de l'accident
21:52dont sa mère
21:53aurait été victime.
21:57Au même moment,
21:58dans une salle d'interrogatoire
21:59toute proche,
22:00l'adjudant-chef Becler
22:01commence à interroger Mehdi.
22:04L'homme ignore totalement
22:06que son fils
22:06vient de le mettre en cause
22:08dans la mort de sa femme.
22:09Au début de la garde à vie,
22:10il est bien évident
22:10que moi,
22:11je ne lui donne aucun élément
22:12que nous avons
22:14en notre possession
22:15et je le laisse parler.
22:18Mehdi,
22:20le père,
22:21est sûr de lui.
22:22Il n'a rien à voir
22:23avec la disparition
22:24d'Elisabeth.
22:25Il persiste.
22:26Elle était vivante
22:27quand il l'a quittée
22:28à 9h15.
22:30Seulement,
22:31lorsqu'il apprend
22:31que l'analyse
22:32de son portable
22:33prouve qu'il n'était pas
22:34avec son fils
22:35sur la route de Toulouse,
22:38l'homme fait des aveux.
22:40Très rapidement,
22:41Mehdi,
22:41finalement,
22:42se met à évoluer
22:44dans ses déclarations.
22:45Il se rend donc
22:46à la demande
22:47d'Elisabeth
22:48à son homicide
22:48pour discuter
22:50du divorce.
22:52Le couple monte
22:53dans le studio
22:54d'Adrien
22:54pour faire l'inventaire
22:55de quelques biens
22:56à partager.
22:58Et c'est là
22:58que le ton serait monté
23:00et que la situation
23:02aurait dégénéré.
23:05Elle foldera,
23:06j'aurai attrapé
23:07une raquette de tennis
23:08et lui en aurait mis
23:08un grand coup
23:09sur l'épaule.
23:10Mehdi
23:10prend à ce moment-là
23:12une pelle
23:12et frappe
23:14à la tête
23:15Elisabeth.
23:19Un seul coup
23:20de pelle,
23:21elle est morte.
23:24Il quitte à ce moment-là
23:25le domicile
23:26de son fils,
23:27se rend
23:28en ville
23:29pour le rencontrer
23:30et lui demande
23:31de conduire
23:32la ciotte-fonction
23:33d'Elisabeth
23:34à Toulouse
23:34sans lui expliquer
23:35le motif.
23:37Jusque-là,
23:38les versions
23:39du père et du fils
23:40semblent collées.
23:42La thèse
23:43de la dispute
23:44qui a mal tourné
23:45semble crédible
23:46et à ce moment précis
23:48de la garde à vue,
23:50Mehdi affirme
23:50qu'Adrien,
23:51son fils,
23:52n'a rien à voir
23:52avec la disparition
23:53du cadavre.
23:58Quelques instants
23:58plus tard,
23:59l'interrogatoire
24:00d'Adrien
24:01reprend dans la salle
24:02d'à côté
24:02et le jeune homme
24:04va immédiatement
24:05contredire
24:06les déclarations
24:06de son père.
24:09Dès la reprise
24:10de l'audition,
24:11il nous dit
24:11je consens
24:13à vous amener
24:14où nous avons déposé
24:15le corps de ma mère.
24:16On le prend
24:17à bord de la voiture
24:18et on fonce
24:19à l'endroit
24:20qui nous indique.
24:25Le terrain
24:26où se trouve
24:27Elisabeth
24:28est un espèce
24:28de pré
24:29de cause
24:30à Concots
24:31dans le Lot
24:31à quelques dizaines
24:33de kilomètres
24:33de Villefranche
24:34d'Orberg.
24:35Et à quelques mètres
24:36à peine de la route,
24:38Adrien désigne
24:39les restes
24:39d'un feu.
24:43Et là
24:44se trouvent
24:45les restes
24:45carbonisés
24:46d'Elisabeth.
24:49La zone
24:50est immédiatement
24:51quadrillée.
24:54Les experts
24:55procèdent
24:57à de nombreux
24:57prélèvements.
24:58de retour
25:08à la gendarmerie,
25:10Adrien le fit
25:11ses sommets
25:11de s'expliquer.
25:13Le jeune homme
25:13se lance
25:13dans un terrible récit
25:15sans la moindre émotion.
25:17Adrien dit
25:18avoir lui-même
25:18incendié le corps.
25:19Ils l'ont laissé
25:25en train de brûler
25:26et ils sont repartis
25:27tous les deux
25:27pour Villefranche.
25:30Le lendemain,
25:31c'est-à-dire le 14 juin
25:32au matin,
25:33il est retourné
25:33sur les lieux
25:34pour voir
25:34où en était
25:36la crémation du corps.
25:37Là, il s'est rendu compte
25:38qu'en fait,
25:39le corps n'avait pas
25:39complètement brûlé
25:40et il a éparpillé
25:42ce qui restait
25:43un peu plus loin
25:45pour dissimuler
25:46ce corps.
25:49De son côté,
25:53Mehdi, le père,
25:54est catégorique.
25:56Son fils n'est au courant
25:57de rien
25:57et n'a rien fait.
26:00Seulement l'homme
26:01va bien devoir
26:02se rendre à l'évidence.
26:04À ce moment-là,
26:05je lui donne
26:07l'élément fatal
26:08à savoir
26:09que son fils Adrien
26:10reconnaît
26:11avoir participé
26:13à la disparition
26:16du corps de sa mère.
26:17Réaction stupéfaite
26:18et oui, la pièce.
26:19en disant
26:20effectivement
26:20Adrien
26:23a participé
26:25avec moi
26:25à la suppression
26:27du corps
26:27mais n'était pas présent
26:30le matin
26:31lorsque
26:31je tue Elisabeth.
26:34Le père
26:35tente une nouvelle fois
26:36de minimiser
26:37le rôle de son fils.
26:39Il endosse
26:39toute la responsabilité
26:41de la crémation
26:42du corps d'Elisabeth.
26:42alors Mehdi assume
26:46tout seul
26:46cet acte
26:47en disant
26:48qu'il asperge
26:49le corps d'Elisabeth
26:50et ses effets personnels
26:51sont ça
26:52qui contient
26:53portable
26:54et papier.
26:55il met le feu
26:57alors qu'Adrien
26:58est retourné
26:58au véhicule.
27:00Mehdi
27:01à la fin
27:02de sa déclaration
27:03explique
27:04qu'il demande
27:05à son fils Adrien
27:06le lendemain
27:07de retourner
27:08sur les lieux
27:08pour confirmer
27:11que le corps
27:11a bien été brûlé
27:12et qu'il ne reste plus
27:13de traces
27:14d'Elisabeth.
27:15A l'issue
27:16de leur garde à vue
27:17Mehdi
27:18et Adrien Alem
27:19sont mis en examen
27:20pour le meurtre
27:21de leur mère
27:22et épouse
27:23ils sont placés
27:24en détention provisoire.
27:27Plusieurs zones
27:28d'ombre subsistent.
27:31S'agit-il réellement
27:32d'une dispute
27:33qui aurait mal tourné ?
27:35Qui a procédé
27:35à la crémation
27:36du corps ?
27:38Les gendarmes
27:38ne vont pas tarder
27:39à découvrir
27:40que le père
27:40et le fils
27:41n'ont pas dit
27:42toute la vérité.
27:43Car 15 jours
27:46après la découverte
27:47du corps
27:48le rapport d'autopsie
27:49va totalement
27:50réorienter l'enquête.
27:54Les causes de la mort
27:55c'est pas
27:57le traumatisme facial
27:58en revanche
27:59elle porte
28:00des traces de cou
28:01elle a
28:01la mâchoire fracturée
28:02elle a
28:03des côtes
28:04cassées.
28:08Il est dit
28:09j'ai porté
28:09un seul coup
28:10de pelle.
28:12Les experts
28:12disent
28:13non
28:13le médecin
28:14le décide
28:14non
28:14il y a eu
28:15plusieurs coups
28:16mais
28:17ces coups
28:18ne sont pas mortels
28:18elle est morte
28:20par asphyxie.
28:23Aucun des deux
28:24n'avait fait
28:24une éventuelle
28:25asphyxie
28:26et Mehdi
28:27lui
28:28avait dit
28:28qu'il n'avait
28:28porté qu'un coup
28:29en se défendant
28:30donc
28:33ils ont menti.
28:37Dès lors
28:38l'affaire
28:38va prendre
28:39une tournure
28:40pour le moins
28:40inattendue.
28:41Les enquêteurs
28:46ont repris
28:47toutes les auditions
28:48depuis le début
28:49du dossier
28:50y compris
28:51toutes les personnes
28:52qui avaient
28:53croisé
28:54le chemin
28:55de la disparue
28:56ou croisé
28:56le chemin
28:57des proches
28:58de la disparue
28:59et parmi eux
29:00l'un des amis
29:02d'Adrien.
29:02Cet ami
29:03Matteo Polarski
29:05a été interrogé
29:06en qualité
29:07de témoin
29:07à deux reprises
29:09par les gendarmes.
29:11Le jeune homme
29:11a raconté en détail
29:12sa journée
29:13du 13 juin
29:13et quelques éléments
29:15ne sont pas très clairs.
29:18Matteo
29:18on commence
29:19à s'intéresser
29:19à lui
29:19parce que
29:20d'abord
29:21il revient souvent
29:21dans les déclarations
29:22d'Adrien
29:23sur l'emploi
29:24du temps
29:24du 13 juin
29:25il dort
29:26dans son appartement
29:27la veille des faits
29:28il se réveille le matin
29:29à 7h30
29:30alors qu'ils avaient
29:31regardé la télé
29:32jusqu'à 4h
29:32et qu'il n'a rien
29:33de particulier à faire
29:34il ne travaille pas
29:35donc pourquoi
29:36il se réveille-t-il
29:37à 7h30 ?
29:39Et ce n'est pas tout
29:39dans son audition
29:41Matteo Polarski
29:43raconte
29:43qu'il est repassé
29:44chez Adrien
29:45vers 10h30
29:46le matin du drame.
29:48Il dit
29:48n'avoir rien remarqué
29:49de particulier
29:50or les enquêteurs savent
29:52grâce à son fils
29:53qu'Elisabeth
29:54vient de mourir
29:55dans le studio
29:56Et ça
29:59Matteo n'en parle pas
30:00là on se dit
30:01il y a quand même
30:02s'il parle de rien
30:03c'est qu'il y a quand même
30:04quelque chose
30:04Qu'a vu Matteo
30:07le 13 juin ?
30:08En sait-il plus
30:09qu'il ne le dit ?
30:11Les gendarmes
30:12étudient ses allées et venues
30:13le jour du drame
30:14et ils vont faire
30:15une découverte surprenante
30:17Le directeur d'enquête
30:20me demande donc
30:21d'effectuer la téléphonie
30:22du 13 juin
30:23sur le téléphone
30:24de Matteo Polarski
30:24Et là donc
30:26je détermine
30:27que
30:28cette journée du 13 juin
30:30à 12h22
30:31il déclenche
30:32le même relais
30:33que Mehdi Alem
30:34Que faisait-il
30:36avec Mehdi Alem ?
30:39Le 19 novembre 2002
30:41le jeune homme
30:42est placé en garde à vue
30:43L'adjudant-chef
30:45Mermoz
30:46mène l'interrogatoire
30:47C'est quelqu'un de très calme
30:52à la limite
30:52d'être froid
30:53Dans un premier temps
30:55il a été assez
30:56circonspect
30:58Et à la grande surprise
31:00des enquêteurs
31:01d'un seul coup
31:02sans aucune raison
31:03le jeune homme
31:05passe aux aveux
31:05Il va nous sortir
31:14une histoire
31:15quasiment à glacer le sein
31:17Il raconte
31:18un scénario
31:19d'un film d'horreur
31:21Durant de longues heures
31:23Matteo Polarski
31:24livre un récit
31:26très complet
31:26de la journée
31:27du 13 juin
31:27Pour lui
31:29il ne s'agit pas
31:31d'une dispute
31:31qui aurait mal tourné
31:32mais d'un terrible complot
31:35un complot familial
31:37Et tout aurait commencé
31:39par un rendez-vous
31:40surréaliste
31:41avec Adrien
31:42dans un café
31:43Quelques jours avant
31:45le meurtre d'Elisabeth
31:47Adrien
31:48l'a interprété
31:50en lui disant
31:51je voudrais tuer
31:52quelqu'un
31:53est-ce que tu voudrais
31:53m'aider ?
31:54J'ai répondu oui
31:58sans hésitation
31:59et très sérieusement
31:59je n'ai plus posé
32:00de questions
32:01Donc le lendemain
32:03ou le surlendemain
32:04il va chez Adrien
32:06il passe la soirée
32:07à regarder
32:08des DVD
32:10et Adrien
32:12lui annonce
32:13le meurtre
32:15c'est pour demain
32:15il s'agit
32:16de tuer ma mère
32:17En écoutant
32:19Matteo
32:20les enquêteurs
32:22sont abasourdis
32:22par le détachement
32:23du jeune homme
32:24Comment se fait-il
32:29que vous puissiez
32:30accepter de lui fournir
32:30de l'aide
32:31pour commettre un meurtre
32:32sans poser la moindre question ?
32:34C'est comme ça chez moi
32:35je suis comme ça
32:36Avez-vous essayé
32:37de dissuader Adrien ?
32:38Oui brièvement
32:39mais il ne voulait
32:40en faire qu'à sa tête
32:41et j'ai compris
32:41que c'était pas la peine
32:42d'insister
32:43Avec la même distance
32:46Matteo poursuit
32:48ses aveugles à sang
32:49Il est 7h30
32:52le 13 juin 2002
32:53lorsque le macabre projet
32:55est mis à exécution
32:56D'après la version
33:00de Matteo
33:01Adrien a attiré
33:05sa mère
33:05dans sa chambre
33:06Il dit à sa mère
33:10viens me voir
33:11je prépare une surprise
33:12pour une défi
33:14je vais te bonder
33:15de tes yeux
33:16assieds-toi sur une chaise
33:17Pendant ce temps
33:19Mehdi
33:20est dissimulé
33:21à la salle de bain
33:21Matteo va l'appeler
33:24en lui disant
33:25voilà c'est bon
33:25tu peux venir
33:26c'est le moment
33:27Mehdi arrive
33:28armé d'une pelle
33:28entourée de chiffons
33:30il donne un coup
33:30sur la tête de sa femme
33:31elle est toujours vivante
33:34Adrien va s'emparer
33:37de la pelle
33:38et donner des coups
33:40Sa mère tombe au sol
33:41toujours consciente
33:43et à ce moment
33:44elle lui demande
33:44mais qu'est-ce que tu fais Adrien
33:46et Adrien lui dit
33:47mais tu vois
33:48je te frappe
33:48depuis 100 ans
33:49qu'il n'arrivait pas
33:50à achever sa mère
33:50il prend l'appel
33:51l'attend à Matteo
33:52celui-ci donne encore
33:53quelques coups
33:54sur la tête d'Elisabeth
33:56et Matteo avec un sang-froid
33:58extraordinaire raconte
33:59je vais prendre un coussin
34:01et comme elle vit encore
34:03je vais l'étouffer
34:03je suis resté 20 à 30 minutes
34:08jusqu'à ce que je sois sûr
34:10qu'elle était morte
34:10je sais que ma copine
34:15m'a téléphoné
34:15pendant ce temps
34:16je lui ai répondu
34:17que je la rappellerai plus tard
34:18car j'étais occupé
34:20d'après Matteo Polarski
34:24les trois hommes
34:25auraient alors discuté
34:26de la meilleure façon
34:27de faire disparaître
34:28le corps d'Elisabeth
34:29Matteo va aller chercher
34:31une bâche agricole
34:32dans un magasin
34:33et il explique
34:35qu'ils vont rouler
34:36la victime dans cette bâche
34:37pour pouvoir la transporter
34:38vers midi et demi
34:40ils descendent
34:41le corps de la victime
34:42et ils le chargent
34:44dans le kangou
34:45qui a été placé
34:46dans la petite rue
34:47où l'on peut à peine manœuvrer
34:48Adrien se rend alors à Toulouse
34:52avec la clio
34:53de la poste de sa mère
34:54de leur côté
34:56Mehdi et Matteo
34:57partent au volant
34:58de la voiture de location
34:59ils veulent se débarrasser
35:01du corps
35:01ils sont allés
35:02quasiment jusqu'à la corde
35:03c'est là d'ailleurs
35:04qu'on relève
35:05la similitude
35:07entre les relais
35:07déclenchés par leur téléphone
35:08voyant qu'ils ne trouvaient pas d'endroit
35:10ils sont revenus
35:11sur Villefranche
35:11et ceux-là
35:12ils se sont séparés
35:13le corps va rester
35:15toute la journée
35:15dans la voiture de location
35:16dans la soirée
35:19les trois hommes
35:20se retrouvent
35:21chez Elisabeth
35:22et c'est vers 23h30
35:24qu'ils quittent Villefranche
35:25ils arrivent à Ponte-Côte
35:30ils trouvent
35:30le lieu idéal
35:32à leurs yeux
35:32pour se débarrasser du corps
35:34ils vont décharger ce corps
35:40et Mathéo affirme
35:45que c'est lui seul
35:46qui a brûlé
35:48le corps d'Elisabeth
35:49j'ai tout fait instinctivement
35:54j'ai mis directement le feu
35:56je suis resté 20 à 30 minutes
35:58je suis parti
35:59le feu était toujours allumé
36:00je m'étais cependant assuré
36:02que la végétation
36:03ne puisse pas s'enflammer
36:04le lendemain le 14 juin
36:08Adrien et Mathéo
36:09décident de retourner
36:10sur place
36:10voir comment s'est passée
36:12l'acclamation du corps
36:13ils se rendent compte
36:14qu'en fait
36:14le corps n'a pas
36:15complètement disparu
36:16et là ils éparpillent
36:17des morceaux
36:18pour essayer de le dissimuler
36:19c'est la dernière phase
36:22de ce crime
36:23qui est aussi horrible
36:25que les premières phases
36:26qui ont été racontées
36:27par Mathéo
36:27pour l'adjudant-chef
36:29Mermoz
36:30aucun doute
36:31Mathéo dit la vérité
36:33et pour cause
36:35la version de Mathéo
36:39tient la route
36:40et d'autant plus
36:41qu'elle semble plutôt
36:42correspondre
36:43avec les résultats
36:43de l'autopsie
36:44puisqu'on nous a parlé
36:45de plusieurs coups
36:46sur la tête d'Elisabeth
36:48et surtout
36:49des essais par asphyxie
36:49décès par asphyxie
36:52seuls
36:53les enquêteurs
36:54connaissent la véritable cause
36:55de la mort d'Elisabeth
36:56et seul
36:58quelqu'un
36:58qui a participé
36:59au meurtre
37:00pouvait mentionner
37:01un tel détail
37:02pour les gendarmes
37:04les aveux
37:05de Mathéo Polarski
37:06sont le tournant
37:07de l'enquête
37:08à l'issue
37:10de sa garde à vue
37:11le jeune homme
37:11est mis en examen
37:12pour assassinat
37:13et placé
37:13en détention provisoire
37:15de leur côté
37:20Mehdi
37:21et Adrien
37:21n'y farouchement
37:22selon eux
37:24Mathéo affabule
37:25et n'était pas là
37:26cependant
37:28pour la juge
37:29d'instruction
37:29les trois hommes
37:30ont certainement
37:31participé
37:32à la mise à mort
37:32d'Elisabeth
37:33reste à savoir
37:35pourquoi
37:35quel est
37:37le mobile
37:37de ce crime
37:38à première vue
37:43Mathéo
37:44le copain
37:44n'avait aucune raison
37:46de tuer
37:46Elisabeth
37:47lorsqu'il est interrogé
37:49par les gendarmes
37:50par le juge
37:50d'instruction
37:51il décrit
37:51quelqu'un
37:51de très bien
37:52une mère aimante
37:55pour ses enfants
37:55une femme
37:58envers laquelle
37:59il n'a absolument
37:59aucun grief
38:00Mathéo
38:01il a une
38:02une explication
38:04qui est assez
38:05déroutante
38:06ils m'ont proposé
38:09de les aider
38:10c'était un boulot
38:11comme un autre
38:12et j'ai tout simplement
38:13accepté
38:14sans chercher
38:15à en savoir plus
38:16pour les gendarmes
38:19une hypothèse
38:20s'impose
38:21Mathéo
38:22aurait été payé
38:23pour participer
38:24à l'assassinat
38:25d'Elisabeth
38:25seulement
38:27ils font fausse route
38:28auriez-vous touché
38:33de l'argent
38:33pour participer
38:33à ce meurtre ?
38:35non
38:35en aucun cas
38:36je n'ai pas non plus
38:37été menacé
38:38face à une telle froideur
38:41les enquêteurs
38:42sont stupéfaits
38:42et ils vont trouver
38:44un début d'explication
38:46à cette attitude
38:46détachée
38:47en explorant
38:48le passé du jeune homme
38:49l'histoire de Matteo
38:52est une histoire
38:53que je qualifierais
38:54de hors norme
38:55Matteo Polarski
38:56c'est un jeune homme
38:59né en Colombie
39:00qui a grandi dans la rue
39:02il est abandonné
39:03par ses parents
39:04pour survivre
39:06il faut se battre
39:08soumis à la prostitution
39:10dit-il
39:11s'y rend les godasses
39:12ils disent
39:12ça a été six ans d'enfer
39:14et cela l'a marqué
39:16énormément
39:16avec cette sorte
39:18d'éthique de la rue
39:20qui est d'abord
39:21la solidarité
39:22entre copains
39:22ces gosses
39:23qui n'ont pas d'affection
39:24qui sont seuls
39:25vont construire
39:26dans la bande
39:27et le groupe de copains
39:28une sorte d'idéalité
39:30pour lesquelles
39:31on meurt pour l'autre
39:32Matteo
39:34aussi incroyable
39:35que cela puisse paraître
39:36aurait tout simplement
39:38rendu service
39:39à son ami Adrien
39:40quand Adrien
39:42lui demande de l'aide
39:43c'est plus fort que tout
39:44l'amitié est plus forte
39:45que tout
39:46et il lui rend ce service
39:47c'est quelque chose
39:48qui nous dépasse tous
39:49lui il a indiqué
39:52on m'a demandé
39:53mon aide
39:54je l'ai donnée
39:55voilà
39:57mais alors
39:59quel est le mobile
40:00de Mehdi
40:01et d'Adrien Allem
40:02la réponse
40:04les enquêteurs
40:05vont l'obtenir
40:05en fouillant
40:06la mémoire
40:06des ordinateurs
40:07du père et du fils
40:08car les deux hommes
40:12avaient monté
40:13une arnaque
40:14à l'aide
40:17de faux bulletins
40:17de paye
40:18Mehdi
40:19l'a fait souscrire
40:20des crédits
40:20à la consommation
40:21ils allaient retirer
40:22le capital
40:23qui lui était versé
40:24en liquide
40:25cette arnaque
40:27leur a permis
40:27de récolter
40:28un pactole
40:29près de 38 000 euros
40:31mais Elisabeth
40:33aurait découvert
40:33le pot aux roses
40:34et les aurait menacés
40:36de les dénoncer
40:36au fisc
40:37Elisabeth était
40:41très inquiète
40:42par les affaires
40:44auxquelles pouvait
40:44se livrer
40:45Adrien Gamedi
40:45mais elle n'aurait
40:46jamais admis
40:46qu'Adrien
40:47trempe
40:47dans ce type
40:48d'affaires
40:49d'après Adrien
40:52la mort de sa mère
40:53lui permettait
40:53d'être plus tranquille
40:54pour mettre en oeuvre
40:55ce projet
40:55il pensait
40:57qu'elle aurait
40:58sans cesse
40:58posé des questions
40:59quant à l'origine
40:59de l'argent
41:00qu'il aurait pu posséder
41:01j'ai appris
41:02au moment des faits
41:03que le père d'Adrien
41:03avait peur
41:04que sa femme
41:04le dénonce au fisc
41:05si jamais
41:06Elisabeth
41:07elle les dénonce
41:08ils sont fichus
41:09leur rêve s'envole
41:10pour la juge
41:12d'instruction
41:13le mobile
41:13est donc financier
41:14mais après
41:164 années d'enquête
41:17et de nombreuses
41:18confrontations
41:19impossibles
41:20d'établir
41:21avec certitude
41:21ce qu'il s'est passé
41:22dans le petit studio
41:23d'Adrien
41:24le fils
41:27a-t-il effectivement
41:28frappé sa mère
41:29le père
41:30l'a-t-il tué seul
41:32Mathéo
41:33est-il celui
41:33qui a achevé
41:34la mère
41:35de son meilleur ami
41:35c'est maintenant
41:37la justice
41:38de trancher
41:38les trois hommes
41:40sont renvoyés
41:41devant la cour d'assises
41:41pour assassinat
41:42mais rien ne va se passer
41:44comme prévu
41:45le 4 août 2006
41:47il va y avoir
41:48un véritable coup de théâtre
41:49on est à pratiquement
41:50à 8 semaines
41:51du procès
41:52on apprend
41:53que Mehdi
41:54a mis fin
41:55à ses jours
41:56en prison
41:56comme dit l'administration
42:03pénitentiaire
42:04il s'est accroché
42:06il s'est pendu
42:07mais avant de mourir
42:09Mehdi Alem le père
42:11a envoyé un mot d'adieu
42:12à sa soeur
42:13il a écrit une lettre
42:17c'est l'âge pour partir
42:18pour la paix de la famille
42:21Adrien sera innocenté
42:23je pense que
42:27je pense que
42:27je pense que
42:27Mehdi
42:28l'a fait
42:29vraiment
42:29pour permettre
42:31à Adrien
42:31de pouvoir
42:33avoir une version
42:33où lui
42:35n'existant plus
42:36on pourrait peut-être
42:37faire porter
42:39le fardeau au père
42:40geste altruiste
42:42d'un père
42:43envers son fils
42:44ou fuite
42:45désespérée
42:46d'un homme
42:46qui n'a pas le courage
42:47de faire face au juré
42:48impossible de répondre
42:50Est-ce la peur
42:52de se voir
42:53mis à nu
42:53de voir son passé
42:55décortiqué
42:56de se voir
43:00déboulonner
43:01de son piédestal
43:02est-ce que
43:02c'est perdre la face
43:04face à son fils
43:04qui lui a fait peur
43:05Mehdi
43:07emporte ses secrets
43:08dans la tombe
43:09ils ne seront que deux
43:11à comparaître
43:11pour assassinat
43:12devant la cour d'assises
43:13de l'Aveyron
43:14le 25 septembre 2006
43:22le procès s'ouvre
43:23à Rodez
43:23Matteo Polarski
43:26et Adrien Alem
43:28sont accusés
43:28d'assassinat
43:29l'ambiance est tendue
43:34car il s'agit
43:35fait rarissime
43:36d'un matricide
43:38pour la première fois
43:41depuis quatre ans
43:42Adrien Alem
43:43fait face à ses soeurs
43:45C'était un procès
43:46extraordinaire
43:47avec notamment
43:49les deux soeurs
43:50qui vont assister
43:53à l'intégralité
43:54du procès
43:54elles attendent
43:55des aveux d'ailleurs
43:57de mémoire
43:58l'une d'entre elles
43:59va lui dire
44:00mais j'attends
44:01que tu reconnaisses
44:02Dans le box
44:03les accusés
44:04restent de marbre
44:05Ils sont
44:10relativement fermés
44:12tous les deux
44:13d'abord
44:13ils se parlent
44:14très peu
44:15se regardent
44:16même très peu
44:17Je dirais
44:18qu'Adrien
44:19est assez arrogant
44:19tandis que
44:20Matteo est plus effacé
44:21Après l'examen
44:23des faits
44:24les deux accusés
44:25campent sur leur position
44:26Adrien
44:28nie avoir tué
44:28sa mère
44:29il a juste
44:30aidé son père
44:31à faire disparaître
44:32le corps
44:32Matteo lui
44:34affirme devant la cour
44:36que son amie
44:36a frappé
44:37Elisabeth
44:38un fait certain
44:39c'est que
44:40Mehdi
44:40Adrien
44:42et Matteo
44:42à un moment donné
44:44se sont retrouvés
44:44dans le petit studio
44:45d'Adrien
44:46un fait certain
44:47c'est que
44:47ces trois personnes
44:48ont participé
44:49de près
44:49ou de loin
44:50soit
44:51à l'exécution
44:53ou à l'accident
44:55ou à l'assassinat
44:57soit à la disparition
44:58du cadavre
44:59la question
45:00que la cour d'assises
45:01devait trancher
45:02c'est de déterminer
45:04les niveaux
45:04de responsabilité
45:05qui avait fait quoi
45:07et pourquoi
45:07mais surtout
45:09y a-t-il eu
45:10préméditation
45:11Adrien et Matteo
45:13avaient-ils l'intention
45:14de tuer
45:15Elisabeth ce matin là
45:16pour leurs avocats
45:18il n'y a aucune preuve
45:19ne serait-ce que l'arme
45:20c'est tout sauf une arme
45:22dans le cadre
45:22d'une préméditation
45:23c'est vraiment
45:24l'objet
45:26que l'on prend
45:26au dernier moment
45:27pour asséner
45:29donc un coup
45:30à quelqu'un
45:31mais ce n'est pas tout
45:34pour la défense
45:35le jour
45:36ne pouvait pas
45:37être plus mal choisi
45:38on va donc
45:42nous expliquer
45:43qu'on a
45:44décidé
45:45planifié
45:46de tuer
45:47cette pauvre femme
45:48alors qu'elle est
45:49attendue à son boulot
45:51et que
45:52sa fille la plus âgée
45:53passe la première
45:54épreuve du bac
45:55nous sommes avec
45:56une version
45:57qui ne peut pas
45:57coller avec la préméditation
45:59qui nécessite encore une fois
46:00de se mettre d'accord
46:01sur un lieu
46:02sur une arme
46:03sur un mobile
46:04voilà
46:05et donc
46:06c'est ce que nous avons
46:07combattu
46:07en revanche
46:09pour la partie civile
46:10aucun doute
46:11comme l'allonguement
46:13décrit Matteo
46:14le crime a été
46:15prémédité
46:16pour la famille
46:18qui connaissait parfaitement
46:20le dossier
46:20qui a assisté
46:22au débat
46:23et entendu
46:25les déclarations
46:26de Matteo
46:27ça s'est passé
46:28comme il l'a dit
46:29à plusieurs reprises
46:31ils l'ont tué
46:32à trois
46:33après cinq jours
46:35d'audience
46:36Matteo et Adrien
46:37sont condamnés
46:38à 20 ans
46:39de réclusion criminelle
46:40pour l'assassinat
46:41d'Elisabeth
46:42l'horreur
46:45dans laquelle
46:46s'est produite
46:47la disparition
46:47la crémation
46:49de ce corps
46:49la dispersion
46:51des restes
46:51de la victime
46:52a rejailli
46:53sur le crime
46:55que les jurés
46:56devaient juger
46:58le jugement
47:01est confirmé
47:01en appel
47:02Adrien le fils
47:04forme alors
47:05un pourvoi
47:05en cassation
47:06en 2010
47:08un troisième procès
47:09a donc lieu

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