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  • 14/05/2025
Le 28 novembre 2003, Wilfrid Cerveaux, 22 ans, rencontre un certain Eric Meynier, dans un lieu de drague gay, dans le Vaucluse. Ce dernier est rejoint par son amant Ludovic Serra. Wilfrid est frappé, menacé d'une arme puis lapidé. Le malheureux saute dans les eaux glacées du Rhône et reste accroché à un arbre. Wilfrid survit et dépose une plainte. Mais quelques jours plus tard, le gendarme Francis Navarro stoppe curieusement toute investigation... Six ans plus tard, le cadavre de Frédéric Flourou, un jeune homme sans histoire, est retrouvé dans un puits, à Sérignan, dans l'Hérault...

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Personnes
Transcription
00:00:30Éric Meignet et Ludovic Serra, le dominant et le dominé.
00:00:36Dans leur vie amoureuse comme dans leur crime, chacun avait son rôle.
00:00:40Meignet, malgré son allure d'adolescent, c'était le violent.
00:00:44Celui qui frappait avec ses poings, avec son couteau, avec des pierres.
00:00:49Celui qui tuait, par plaisir.
00:00:52Serra, lui, c'était le voyeur.
00:00:54Une bonne tête, un grand sourire, mais il était de tous les mauvais coups.
00:01:00Par deux fois, il a accompagné Meignet dans ses expéditions criminelles, par plaisir.
00:01:07Meignet Serra, un couple à la vie, à la mort,
00:01:11que les gendarmes auraient pu arrêter plus tôt si l'un d'eux avait seulement fait son travail.
00:01:15Avignon, 28 novembre 2003.
00:01:26Un vent glacial souffle sur la cité des papes.
00:01:30À quelques brasses du pont, sur l'île de la Barthelas,
00:01:33une lumière brille encore, à 3h du matin.
00:01:36Moi, je dormais.
00:01:44Mon conjoint, lui, était réveillé.
00:01:46Et il n'arrivait plus à trouver le sommeil, donc il est descendu se faire un café.
00:01:51Tout simplement.
00:01:52C'est pour ça qu'il y avait la lumière.
00:01:53J'ai été réveillée, en fait, par les abondements des chiens.
00:02:04Les chiens voyaient avec férocité.
00:02:07On sentait que quelqu'un s'approchait.
00:02:08Lynn rejoint son mari.
00:02:22Dehors, quelqu'un appelle.
00:02:25La seule chose qu'il disait, c'était « aidez-moi, ils veulent me tuer.
00:02:28Aidez-moi, aidez-moi, ils veulent me tuer. »
00:02:31Un homme s'avance en titubant.
00:02:38Il était trempé.
00:02:41Il était blessé.
00:02:43On voyait qu'il venait de subir quelque chose de très grave.
00:02:48Le couple installe l'homme près du feu, lui offre des vêtements secs, un café chaud.
00:02:56Il est frigorifié et il est en état de choc.
00:02:58Ça se voit dans son corps qui tremble, ça se voit dans ses yeux qui sont agares.
00:03:03On ressent l'horreur de ce qu'il a vécu rien qu'en étant à côté de lui.
00:03:08L'homme est couvert de sang.
00:03:11Il m'a expliqué qu'il avait été agressé par deux personnes.
00:03:15Qu'il l'avait jeté dans le Rhône, qu'il lui avait jeté des pierres.
00:03:19Et qu'en fait, à la fin, il l'avait laissé pour mort.
00:03:27Il s'est accroché à une branche, à un tronc qui était là.
00:03:31Il est resté dans l'eau, sans bouger, passant pour mort, jusqu'à ce que ces deux agresseurs s'en aillent.
00:03:39Et c'est seulement à ce moment-là où, visiblement, il a pris le courage de sortir de l'eau et de chercher de l'aide.
00:03:46Linn appelle aussitôt les gendarmes.
00:03:49Ils étaient assez brutaux dans la manière de s'adresser à lui.
00:03:53Il lui coupait la parole.
00:03:55À un moment donné, il a fallu intervenir pour rappeler que c'était lui la victime, en fait.
00:03:59L'homme est emmené aux urgences.
00:04:05Tandis que Linn le voit partir, une phrase confiée au coin du feu résonne encore dans sa tête.
00:04:12Il l'a dit dans un souffle perdu, dans des sanglots.
00:04:15Et il a dit tout ça m'est arrivé parce que je suis noire et homosexuelle.
00:04:18Villefrid Cerveau, c'est vous que Linn a recueilli ce soir-là ?
00:04:31Que s'est-il passé, en fait, près du pont ?
00:04:34Je m'en souviens, c'était un soir de pleine lune.
00:04:37Quelques semaines avant mes 23 ans.
00:04:41J'avais, c'est vrai, rencontré une personne, à l'époque, qui m'avait donné son nom et son prénom, Eric Dominou.
00:04:48Je l'ai rencontré dans un lieu de drague, à Bompa, sur Avignon.
00:04:55Un lieu de drague homosexuelle ?
00:04:56Un lieu de drague homosexuelle.
00:04:58Ce soir-là, on part dans un endroit un peu retiré, dans un champ, on va dire.
00:05:05Et cinq minutes après, il y a une deuxième voiture qui débarque.
00:05:09Il se met juste en face de ma voiture.
00:05:13Et là, à ce moment-là, je me suis dit, ça y est, il y a quelque chose.
00:05:16Et là, je lui ai dit, mais qu'est-ce qui se passe ?
00:05:17Il m'a dit...
00:05:21Tu vas mourir.
00:05:27Et là, à ce moment-là, il a mis la main dans sa veste droite.
00:05:32Il m'a fait croire qu'il avait quelque chose dans la veste.
00:05:35Il m'a dit qu'il avait une arme.
00:05:36Ou je l'écoute, ou il me tue.
00:05:38Sors de la voiture.
00:05:40Je suis sorti de la voiture.
00:05:41Et là, avec Eric Dominou, on commençait à...
00:05:45À se batailler, à se battre.
00:05:50On s'est battus.
00:05:52Je commençais à voir un peu le dessus.
00:05:54Et la deuxième personne, il est venu par derrière moi pour me...
00:05:58Me ceinturer ?
00:06:00Me ceinturer, oui.
00:06:01Pour que...
00:06:04Eric Dominou se relève et ensuite...
00:06:09Il me tabasse, oui.
00:06:12Et après ?
00:06:13Il m'a fait monter dans la voiture de la deuxième personne.
00:06:18Donc vous arrivez à l'île de la Barthelas ?
00:06:20Oui.
00:06:22Vous descendez de voiture ?
00:06:24Et là, il me prend la clé de ma voiture et il le jette d'en bas.
00:06:28Il me dit, va chercher tes clés.
00:06:32Quand je suis allé chercher mes clés contrebas, je lui ai dit, mais je ne trouve pas mes clés.
00:06:37Il fait noir.
00:06:38Et quand je me suis retenu pour lui dire ça, je voyais quelque chose qui arrivait d'un coup comme ça en pleine face.
00:06:49Un rocher.
00:06:51Un rocher.
00:06:53Ils vous ont envoyé un rocher ?
00:06:54Oui.
00:06:56Dans la tête.
00:06:57Dans la tête, tout de suite.
00:06:58Mais je me suis relevé quand même et un deuxième rocher.
00:07:01Toujours le côté droit.
00:07:03Clavicule.
00:07:03Ça a touché ma clavicule, j'étais par terre, j'étais un peu en sang.
00:07:08Je mettais mon doigt dans ma tête parce qu'il y avait un trou.
00:07:13J'étais presque nu.
00:07:16Puisque dans la Bacar, j'avais perdu mon t-shirt et j'étais en slip.
00:07:22Je me suis dit, je ne vais pas mourir maintenant.
00:07:24Ce n'est pas possible.
00:07:26On ne va pas mourir ce soir.
00:07:28Et j'ai vu qu'une échappatoire.
00:07:29C'était le rhône.
00:07:30Le rhône en contrebas ?
00:07:32En contrebas.
00:07:32Parce qu'il envoyait des rochers, toujours.
00:07:35Et ce soir-là, je m'en souviendrai toute ma vie.
00:07:38Quand j'ai regardé la deuxième personne qui est restée en haut, à côté de sa voiture,
00:07:43j'ai vu son regard.
00:07:48J'ai vu ce monsieur en train de jouir de la situation.
00:07:54Et tandis que la deuxième personne, Eric, il était comme un gamin fou, avec un joujou, il lançait des rochers tout le temps, comme ça.
00:08:05Donc du coup, je me suis jeté à l'eau.
00:08:08En plein mois de novembre.
00:08:10Oui.
00:08:11Ils étaient toujours là, au bout de 10, 15 minutes.
00:08:14J'ai fait le mort.
00:08:16J'ai fait le mort.
00:08:18Vous portez plainte, j'imagine ?
00:08:20Oh.
00:08:21Oui.
00:08:22Et vous aviez des éléments très précis à leur fournir, quand même.
00:08:25Bien sûr.
00:08:26Eric Domino.
00:08:27Son nom, son prénom, ce qu'il m'avait dit à l'époque.
00:08:32J'avais le numéro de téléphone.
00:08:35La plaque d'immatriculation.
00:08:37Et donc, les gendarmes les ont arrêtés ?
00:08:40Je portais mon espoir sur le gendarme, quand il est venu me voir à l'hôpital, en me disant, on va vous aider.
00:08:48Il m'a dit, vous savez, on a d'autres histoires à fouetter.
00:08:50C'est qu'une histoire de tapette.
00:08:55La plainte déposée à la gendarmerie de Roquemort reste donc l'être morte.
00:09:00Et c'est bien dommage.
00:09:02Car un autre drame aurait pu vraisemblablement être évité six ans plus tard.
00:09:11C'est Rignan, dans le quart.
00:09:14Des vignes à perte de vue.
00:09:17Et une rivière, l'Orbe, qui irrigue les terres.
00:09:21Ce 14 février 2009,
00:09:23Philippe Bombal travaille dans son vignoble.
00:09:27Le 14 février, encore, on est dans la période de taille.
00:09:31Et donc, on amène une grosse masse d'eau pour pouvoir inonder nos vignes.
00:09:34Donc, à ce moment-là, on met nos stations en route et on inonde nos terrains.
00:09:40Philippe fait le tour du cabanon qui abrite la station de pompage.
00:09:46Et là, par terre, des pots de plastique.
00:09:49C'était des morceaux de cartes vitales.
00:09:55Moi, je pensais à des gens qui étaient venus, qui avaient dépouillé quelqu'un, quoi, et qui avaient laissé ces affaires-là.
00:10:02Mais bon.
00:10:02À 18 heures, la vigne est gorgée d'eau.
00:10:08Le viticulteur file arrêter le pompage.
00:10:10Et à ce moment-là aussi, j'ai senti une odeur qui était une odeur de corps en décomposition.
00:10:20Moi, je pensais une bestiole, quelque chose comme ça.
00:10:25Mais au fond du puits, au milieu des branchages qui flottent...
00:10:29Je vois, justement, des chaussures que j'avais jamais vues depuis que j'avais commencé à arroser, moi.
00:10:37Philippe Bombal enjambe le pivot central et descend dans le puits.
00:10:44Justement, en tirant sur ses chaussures, je me suis aperçu qu'il n'y avait pas que les chaussures, quoi.
00:10:47Il y avait le propriétaire des chaussures aussi.
00:10:52Un cadavre.
00:10:55Le viticulteur fonce à la gendarmerie.
00:10:59Si les lieux sont particuliers, c'est en dehors de la commune de Sérignan.
00:11:04C'est un lieu qui est isolé.
00:11:06Si on ne travaille pas dans le milieu de la vigne ou si on n'est pas agriculteur, je pense qu'on ne peut pas connaître.
00:11:11Donc, je vous dis, il n'y a pas d'éclairage.
00:11:12On est obligé de mettre les phares des voitures sur le camano pour essayer de voir un peu quelque chose.
00:11:21On voit une masse sombre parce que c'est quand même avec les lampes, ce n'est pas évident parce que le puits est profond.
00:11:27Et on voit surtout une paire de chaussures qui dépasse.
00:11:32Le corps est à 4 mètres de profondeur.
00:11:35Il semble recroquevillé, coincé autour de l'axe central.
00:11:40Impossible de le dégager dans cette obscurité.
00:11:42En faisant un peu le tour du puits à la lampe, on découvre un morceau de carte bancaire.
00:11:50Ils sont coupés, quoi.
00:11:52Ce n'est pas complet.
00:11:54Ça donne l'impression d'avoir été fait au ciseau parce que les coupures sont quand même assez franches.
00:12:00Une carte vitale est maintenant une carte bancaire.
00:12:07Sur les morceaux, le même nom de famille, bien lisible, Flourou.
00:12:12Reste à savoir si ces cartes appartenaient à la victime.
00:12:17Les gendarmes interrogent aussitôt leur fichier au nom de Flourou.
00:12:20On fait des vérifications sur Frédéric Flourou.
00:12:25On s'aperçoit qu'il fait l'objet d'une disparition inquiétante.
00:12:28Et qu'il a disparu depuis le 4 janvier.
00:12:31Le 4 janvier, c'est-à-dire il y a plus d'un mois.
00:12:35Si ce Flourou est la victime, comment a-t-il pu se retrouver là, coincé dans le puits ?
00:12:40On apprend surtout aussi qu'il a une voiture, Frédéric Flourou.
00:12:43Et sur les lieux, on ne trouve pas cette voiture.
00:12:45Donc, je vois mal quelqu'un venir à pied, tomber soit accidentellement, soit venir se suicider dans un délandre.
00:12:56Ce n'est pas un puits, c'est quand même une station de pompage.
00:12:58Pour entrer à l'intérieur, il faut se glisser par le canal d'irrigation.
00:13:02Au moment des faits, il y a très peu d'eau, il y a 45 cm.
00:13:06Le suicide est évoqué, mais on l'excuse rapidement et on se rentre rapidement sur un homicide.
00:13:13Un homicide.
00:13:15Mais la scène de crime n'offre pas beaucoup d'indices.
00:13:18Il y a quelque chose qui attire notre attention, c'est qu'il y a une cuve à fioul qui est à proximité, qui est dans le masé.
00:13:23Et celle-ci, elle est basculée en arrière.
00:13:26Donc, elle est posée sur deux parpaings et on sent qu'il manque deux autres parpaings.
00:13:33Les pierres auraient pu servir à assommer la victime.
00:13:37A la lueur des lampes torches, les gendarmes cherchent d'autres éléments en vain.
00:13:41Il n'y a aucune trace de lutte, aucune trace de sang n'est découvert.
00:13:47S'en est fini pour cette nuit, le corps ne parlera pas ce soir.
00:13:54Il faut attendre les experts de l'identification criminelle pour le sortir du puits.
00:13:58Le 15 février, au petit matin, le vignoble de Sérignan est donc assiégé par les gendarmes.
00:14:09Des plongeurs descendent dans le puits pour extirper le corps.
00:14:14Il est quand même bien abîmé le corps et beaucoup de parties sont manquantes.
00:14:17Sur place, le médecin légiste relève de multiples lésions.
00:14:21Le bras droit est amputé, la main gauche est sectionnée, le thorax déchiré.
00:14:27Le corps était très délabré, mais des grosses blessures.
00:14:30Donc un peu étonnante au premier abord, comme ça.
00:14:33Et puis le corps était méconnaissable au niveau du visage.
00:14:35On voyait que c'était un homme, mais en dehors de ça, on ne pouvait pas dire ni l'âge, ni l'identité.
00:14:42Quelqu'un le connaissant ne l'aurait pas reconnu.
00:14:43Un massacre.
00:14:47En salle d'autopsie, le médecin légiste commence à comprendre.
00:14:52Les os avaient été usés comme un objet rond qui aurait usé, usé, usé pendant très longtemps,
00:14:58de manière à faire des encoches très profondes dans les os.
00:15:01C'était vraisemblablement le corps qui avait tourné pendant plusieurs jours dans le puits autour de la vis sans fin.
00:15:08Et c'est pour ça qu'on avait ces gros délabrements qu'on appelle post-mortem,
00:15:11qui n'étaient pas d'origine du décès, qui sont apparus après dans le puits.
00:15:16Le corps avait donc tourné des jours et des jours dans le puits.
00:15:21Le vigneron mettait en route sa station de pompage quotidiennement pour irriguer ses vignes,
00:15:25sans jamais rien remarquer d'anormal.
00:15:30Le corps était au fond, déjà.
00:15:33Et puis le niveau de la rivière était haut.
00:15:35Et l'eau était trouble.
00:15:37Elle était vraiment chargée en libon, c'est de l'eau marron.
00:15:39Donc à ce moment-là, c'est impossible de voir le corps.
00:15:44Les gendarmes ont peu d'espoir.
00:15:46Le séjour prolongé dans le puits a altéré la qualité des tissus.
00:15:50Et l'autopsie est décevante.
00:15:53On ne retrouve rien au niveau du cou.
00:15:56Tous ces petits ossements qui sont au niveau du cou, très fragiles, qui sont intacts.
00:16:00On peut dire qu'il n'y a pas eu de multiples coups de couteau,
00:16:02il n'y a pas eu de multiples coups de feu.
00:16:04C'est tout ce qu'on peut dire.
00:16:06Donc on se retrouve avec une personne décédée, mais dont l'origine de la mort est indéterminée.
00:16:12Donc aucune datation, aucune cause de la mort.
00:16:18Même l'identité de la victime est incertaine.
00:16:21Impossible de faire reconnaître par la famille un corps aussi mutilé.
00:16:25Il faut procéder à des comparaisons ADN.
00:16:31Les gendarmes enquêtent comme s'il s'agissait du corps de Frédéric.
00:16:36Il présente les baskets noires et blanches à son entourage, qui les reconnaît.
00:16:42En attendant la confirmation de l'identité du cadavre par les analyses ADN,
00:16:47les gendarmes ont du pain sur la planche.
00:16:49Frédéric Flourou, l'homme avait 31 ans quand il s'est évaporé de Béziers, le 4 janvier 2009.
00:17:02Vers les 19 heures, il est en contact avec sa maman.
00:17:05Il lui dit qu'il est chez des amis et qu'il la rappellera plus tard.
00:17:07Il ne le rappelle jamais.
00:17:11Et sa maman n'a plus de nouvelles de lui à partir de ce moment-là.
00:17:13Frédéric, c'était un gentil garçon, un adorable garçon qui aimait la vie, la fête, comme un trentenaire.
00:17:27Il me racontait ses petites sorties, ses virées, sa musique qui était très importante pour lui.
00:17:37Frédéric était un oiseau de nuit.
00:17:39Il ne vivait que pour la fête et la techno.
00:17:43Ses disques, il les mixait de temps à autre en boîtes de nuit.
00:17:47Des nuits blanches, qui se terminaient souvent au petit matin, à l'entrée du magasin d'automobiles où il était vendeur.
00:17:55Frédéric, quand il était aux anges, il dansait de partout, il chantait et il mettait l'ambiance.
00:18:01Surtout quand ça y est arrivé plusieurs fois de danser dans la réserve du magasin.
00:18:06On a bien rigolé.
00:18:09Mais Frédéric, c'était aussi l'enfant unique de ses parents.
00:18:13Il avait quitté le nid familial tardivement, à 27 ans, pour s'installer à Béziers.
00:18:21Une indépendance qu'il n'assumait pas toujours très bien.
00:18:23Si on s'attrapait, il téléphonait vite à maman.
00:18:30Mais il l'appelait très souvent.
00:18:32Par exemple, on allait prendre un café, il lui téléphonait.
00:18:35Je suis avec Valérie, on va boire le café.
00:18:38Voilà.
00:18:38Il tenait sa maman informée beaucoup.
00:18:40Et c'est encore ce qu'il avait fait ce dimanche 4 janvier, vers 19h.
00:18:49Madame Fleuroux appelle son fils.
00:18:51Frédéric lui dit qu'il est chez des amis, qu'il prend un verre.
00:18:54Une sortie s'est organisée et puis qu'il ne peut pas lui parler longtemps, mais qu'il la rappellera.
00:18:58Mais le lendemain, il n'a pas rappelé.
00:19:03Madame Fleuroux, naturellement, envoie des messages à son fils, envoie des textos,
00:19:09mais ne reçoit aucune réponse qui n'était pas du tout dans les habitudes de Frédéric.
00:19:16Le lundi, ses parents ont tenté de le joindre à son travail.
00:19:20Donc nous, au départ, on a pensé que peut-être, voilà, il était parti faire la fiesta quelque part
00:19:29et qu'il n'était pas encore entré.
00:19:32Mais après, on a vite compris qu'il se passait quelque chose, quoi.
00:19:35Parce que sans donner de nouvelles à ses parents, alors qu'il les appelait plusieurs fois par jour,
00:19:40c'était inquiétant, en fait.
00:19:43Avec une autre collègue, on a fait quelques tours dans Béziers,
00:19:46voir, on savait un peu les endroits où il allait, donc...
00:19:51Mais non, pas de Fred.
00:19:53J'ai pensé de suite que c'était inquiétant et grave.
00:19:58D'autant que ce n'était un secret pour personne,
00:20:01Frédéric n'allait pas très bien ces derniers temps.
00:20:06Au moment de sa disparition, il était déjà en arrêt de travail depuis quelques mois
00:20:09et ses collègues le ressentaient, il n'était pas du tout bien dans sa tête.
00:20:14Dépressif, quoi.
00:20:14Je sais que l'arrêt de travail avait dû être reconduit au moins deux fois.
00:20:20Il devait reprendre le 5 janvier.
00:20:23Puisqu'il avait envoyé à toute l'équipe un texto pour souhaiter la bonne année.
00:20:28Et je sais que s'il devait reprendre le 5, le 5 à 9 heures, il aurait été là.
00:20:32S'il n'avait pas eu de soucis.
00:20:36Au bout de trois jours sans nouvelles,
00:20:38les parents de Frédéric ont quitté Millau pour aller voir ce qui se passait à Béziers.
00:20:42Les parents, ils se sont rendus au domicile de leur fils
00:20:48et ils ont vu sur la boîte aux lettres qu'il y avait deux noms.
00:20:52Il y avait bien sûr celui de leur fils, Frédéric Flourou,
00:20:54et celui de Christopher.
00:20:58Bizarre.
00:20:59Ce nom qui ne leur dit rien.
00:21:01À l'étage, les parents sonnent et sonnent encore dans le vide.
00:21:05Et puis ils constatent surtout que la voiture de Frédéric est introuvable.
00:21:09Elle n'est pas dans les parages.
00:21:13Les parents filent alors au commissariat signaler cette disparition.
00:21:17Et la surprise, leur fils est bien connu du service.
00:21:21Lui et son petit ami incertain Christopher, l'homme de la boîte aux lettres.
00:21:26Ils découvrent que la relation entre Frédéric et Christopher est des plus tumultueuses.
00:21:33Ils apprennent que Frédéric a dû déposer des mains courantes
00:21:37pour des coups qu'il aurait reçus de la part de Christopher.
00:21:41Autant de choses qu'ils ignoraient totalement.
00:21:45Christopher serait donc l'amant de Frédéric.
00:21:48Les parents accusent le choc.
00:21:51Quelques jours plus tôt, leur fils leur avait annoncé qu'il était homosexuel.
00:21:55Mais la pilule n'était pas bien passée, surtout chez son père.
00:22:01Qui servait sans le savoir, mais qui le suspectait d'être homosexuel.
00:22:05Donc ce monsieur était très affecté, mais en colère aussi.
00:22:12Il y avait les deux.
00:22:14Frédéric fréquentait le milieu gay de Béziers.
00:22:18Ses parents se sont dit qu'il avait peut-être fait une nouvelle rencontre.
00:22:21Mais le temps a passé.
00:22:24Dix jours.
00:22:25Et soudain, ils ont reçu un coup de fil.
00:22:28Le commissariat de police de Béziers contacte les parents de Frédéric Floreau
00:22:31pour informer que l'appartement a été cambriolé
00:22:34et que l'auteur de ce vol a été pris en flagrant délit.
00:22:36L'homme a fracturé la porte et puis il s'est servi.
00:22:42Dans les armoires, les tiroirs, il a rempli deux sacs de vêtements.
00:22:45Mais il a dérangé les voisins.
00:22:48Il est pris de suite dès sa sortie de l'appartement avec ses deux sacs et ses affaires.
00:22:54Le voleur a été conduit au commissariat.
00:22:57Son nom, Christopher.
00:22:58Face au policier, le petit ami de Frédéric ne s'est pas démonté.
00:23:05Il n'était pas en train de voler, explique-t-il.
00:23:07Il venait juste récupérer ce qui lui appartenait.
00:23:12Christopher explique qu'il n'était plus avec Frédéric Floreau,
00:23:16que la relation était terminée et qu'il est allé plusieurs fois dans l'appartement.
00:23:19Mais comme celui-ci ne lui répondait pas et qu'il voulait récupérer ses affaires,
00:23:23il a cassé la porte et a récupéré toutes ses affaires.
00:23:26Christopher avait raconté à ce moment-là qu'il n'avait plus de nouvelles de Frédéric
00:23:31depuis leur rupture le soir du Nouvel An.
00:23:34Il n'avait rien de plus à dire.
00:23:36Mais maintenant, les gendarmes ont un cadavre,
00:23:39qui pourrait bien être celui de Frédéric Floreau.
00:23:43Et grâce à sa téléphonie,
00:23:45ils savent que sa disparition est arrivée 4 jours après sa dispute avec Christopher.
00:23:50Son portable s'est déclenché pour la dernière fois
00:23:53dans la nuit du 4 au 5 janvier à Sérignan,
00:23:59à deux pas du puits où a été retrouvé le corps.
00:24:03Minuit 15, il est encore vivant.
00:24:04Il envoie un texto qui est incompréhensible à une de ses connaissances.
00:24:09Et puis après, plus rien.
00:24:10Donc on suppose qu'à minuit 15, c'est là que tout se passe.
00:24:13Une rupture sentimentale,
00:24:27un ex-compagnon qui fracture son appartement
00:24:29et pour finir, une disparition.
00:24:32Les gendarmes n'ont appris que des choses inquiétantes
00:24:34au sujet de Frédéric Floreau.
00:24:37Ils décident donc de s'intéresser de plus près à ce Christopher.
00:24:41Un homme qui cogne sur son petit ami
00:24:44comme il cogne sur les portes d'entrée,
00:24:46ça fait un bon suspect.
00:24:51Christopher est entré tardivement dans la vie de Frédéric,
00:24:54qui a longtemps butiné de droite à gauche.
00:24:57Il était plutôt du genre collectionneur.
00:25:02Frédéric était un homme à homme, c'est vrai.
00:25:05Il avait tendance à courir.
00:25:06Il aimait les hommes, tout à fait.
00:25:08Il aimait le milieu de la nuit.
00:25:09Il cherchait un peu à faire des rencontres par Internet et tout.
00:25:14Et des fois, je lui disais,
00:25:15je lui disais, Fred, fais attention,
00:25:16tu ne connais pas les gens, en fait.
00:25:18Alors moi, il me disait,
00:25:19toi, tu vois toujours le mal partout.
00:25:22Mais bon, je voulais un peu le protéger.
00:25:26Mais quand Christopher est arrivé,
00:25:28les choses ont changé.
00:25:30Très vite, il est devenu accro
00:25:31à ce beau garçon de 19 ans
00:25:33qu'il a pris sous son aile.
00:25:35C'est un SDF, un jeune un petit peu perdu,
00:25:39qui dormait principalement dans son véhicule.
00:25:44Christopher, il est beaucoup plus jeune
00:25:45que Frédéric Fleuroux.
00:25:47Et très vite, il vient s'écrocher,
00:25:49il ne travaille pas.
00:25:50Il est sans domicile fixe.
00:25:51De suite, il s'installe chez lui.
00:25:52Les trois premiers mois sont euphoriques.
00:25:56Le couple parle même de se paxer.
00:25:59Mais Christopher se montre
00:26:00de plus en plus possessif.
00:26:03Christopher était très jaloux.
00:26:04C'est vrai qu'il interdisait
00:26:05quelquefois Frédéric de sortir.
00:26:07Il l'empêchait de fumer.
00:26:08Il a même par moments été violent
00:26:10avec lui, tout à fait.
00:26:10Il lui a fait des crises de jalousie.
00:26:13Je n'aimais pas ce garçon
00:26:14parce qu'on ne pouvait pas approcher Fred
00:26:16dès qu'il était là.
00:26:17On sentait que Frédéric en avait peur.
00:26:20Il l'a fermé un soir
00:26:23dans le coffre de sa voiture.
00:26:25Il l'a ramené comme ça sur Béziers.
00:26:27Il était dans une fête de village à côté.
00:26:31Il se voyait moins.
00:26:32Il m'appelait moins.
00:26:34Il m'est même arrivé
00:26:34de le croiser en voiture.
00:26:36Il m'a tout juste regardé
00:26:38mais même pas un geste ni rien
00:26:39parce qu'il y avait le Christopher à côté.
00:26:43Christopher est très violent.
00:26:44Il est impulsif.
00:26:45Il est capable à tout moment
00:26:47d'exercer des violences
00:26:48sur Frédéric.
00:26:50Il a le dessus sur Frédéric.
00:26:52Il subit un petit peu
00:26:53le caractère impulsif
00:26:54de son compagnon.
00:26:58Frédéric s'isole.
00:27:00Son médecin le place
00:27:01en arrêt maladie
00:27:02pour dépression.
00:27:06Jusqu'à ce jour de l'an
00:27:07où il trouve le courage
00:27:08de rompre avec Christopher.
00:27:10Le soir du réveillon
00:27:15du 31 décembre
00:27:16donc 2008
00:27:18lorsqu'ils sont
00:27:19dans ce bar
00:27:19gay de Béziers
00:27:21où là ça se passe mal.
00:27:22Ils ne sont pas venus ensemble
00:27:23à la soirée
00:27:24mais ils se rencontrent
00:27:25là-bas au cours de la soirée
00:27:26et au cours de cette soirée
00:27:27on sait que Frédéric Flou
00:27:28fait la connaissance
00:27:29d'un jeune homme
00:27:30et Christopher
00:27:31lui fait une crise de jalousie
00:27:33et le frappe.
00:27:34Ils en viennent aux mains.
00:27:36Il prend des coups
00:27:37et il va passer
00:27:39le 1er janvier
00:27:41aux urgences.
00:27:44Frédéric quitte
00:27:45les urgences
00:27:46le visage tuméfié
00:27:47et profondément choqué.
00:27:50Il sait que Christopher
00:27:52est plein de haine
00:27:53et de rage
00:27:53qu'il n'arrive pas
00:27:55à tourner la page.
00:27:58Il le menaçait souvent
00:27:59en lui disant
00:27:59nous on est une famille
00:28:00de gitanes
00:28:01on peut te faire la peau.
00:28:02Les témoins faisaient
00:28:03ressortir son agressivité
00:28:04le fait qu'ils soient
00:28:06tout le temps
00:28:06derrière le dos
00:28:07de Frédéric.
00:28:08Il ne faudrait plus mal
00:28:08se passer entre eux
00:28:09et il ne doit plus passer
00:28:10à l'acte
00:28:11et faire disparaître
00:28:12Frédéric Flou.
00:28:14La piste du crime passionnel
00:28:16tient la route
00:28:16mais les soupçons
00:28:18ne suffisent pas.
00:28:19Il faudrait une preuve
00:28:20un témoignage accablant.
00:28:23Les gendarmes
00:28:23pensent le tenir
00:28:24le 25 février
00:28:2511 jours
00:28:26après la découverte
00:28:28du corps.
00:28:30Un certain David
00:28:32se présente
00:28:33spontanément
00:28:33dans leurs locaux.
00:28:34C'est un ami
00:28:35de Frédéric
00:28:35qu'il est inquiet
00:28:36il a des révélations
00:28:38à faire.
00:28:40Il dit
00:28:40que Christopher
00:28:42s'est confié
00:28:43à lui
00:28:43en disant
00:28:44qu'il allait
00:28:44se procurer
00:28:45un pistolet
00:28:46pour tuer
00:28:46M. Fleuron.
00:28:49Et donc
00:28:50David est à un moment
00:28:51amené à nous dire
00:28:51que Christopher
00:28:52est venu le voir
00:28:53en lui disant
00:28:53je vais tuer
00:28:55Frédéric
00:28:55ou je vais le faire
00:28:56tuer.
00:28:58Est-ce que tu as
00:28:58une arme
00:28:59à me donner ?
00:29:00Donc David
00:29:00n'était pas en mesure
00:29:01de fournir une arme
00:29:02mais par contre
00:29:03il était quand même
00:29:03très inquiet
00:29:04sur le devenir
00:29:05de Frédéric.
00:29:05Il se demande
00:29:06est-ce que Christopher
00:29:07quand même
00:29:07n'est pas passé
00:29:08à l'acte
00:29:08ou n'a pas fait
00:29:08préméditer
00:29:09la disparition
00:29:10de Frédéric
00:29:11par quelqu'un.
00:29:11Anne-Fleur Le Bon Didier
00:29:22le 5 mars 2009
00:29:23une information
00:29:25contre X
00:29:25est ouverte
00:29:26pour homicide volontaire
00:29:27c'est vous
00:29:28juge d'instruction
00:29:28qui êtes chargé
00:29:29d'instruire ce dossier
00:29:30qu'est-ce que vous faites
00:29:32avec ce Christopher ?
00:29:34À ce stade
00:29:35de l'information
00:29:35on n'est pas sûr
00:29:37de l'identité
00:29:37de la victime
00:29:38on n'est pas sûr
00:29:39non plus
00:29:40des circonstances
00:29:41et des causes
00:29:42de son décès
00:29:42donc il y a
00:29:43tout un tas
00:29:44d'investigations
00:29:44encore à faire
00:29:45avant d'envisager
00:29:46une interpellation
00:29:47de quiconque.
00:29:49Mais pourquoi
00:29:50l'identification
00:29:51met-elle autant de temps ?
00:29:53C'est principalement
00:29:54l'état du corps
00:29:54qui effectivement
00:29:55complique
00:29:56beaucoup les choses
00:29:57donc on essaie
00:29:59les méthodes habituelles
00:30:00pour l'identification
00:30:01d'un corps
00:30:02à savoir
00:30:03des recherches dentaires
00:30:05qui ne donnent rien
00:30:06on essaie aussi
00:30:07par les relevés
00:30:09dactyloscopiques
00:30:10C'est quoi
00:30:10dactyloscopique ?
00:30:11Ce sont les empreintes
00:30:13en fait
00:30:13et donc
00:30:14on va essayer
00:30:15par la méthode
00:30:18la plus sûre
00:30:19on va dire
00:30:19c'est-à-dire
00:30:20l'ADN
00:30:20mais il n'y a plus de sang
00:30:22et l'immersion
00:30:24prolongée
00:30:24complique
00:30:25là aussi
00:30:26les choses
00:30:26on n'a pas
00:30:27le même résultat
00:30:28qu'un corps
00:30:29qui viendrait juste
00:30:30d'être découvert
00:30:31La piste passionnelle
00:30:33la piste passionnelle
00:30:33celle de Christopher
00:30:34est la seule
00:30:35que vous envisagez ?
00:30:37C'est une des pistes
00:30:38qui nous conduit
00:30:39à mettre Christopher
00:30:41sous surveillance
00:30:42et on attend
00:30:43avant tout
00:30:43des expertises
00:30:44pour connaître
00:30:45un peu plus
00:30:46la cause du décès
00:30:47Qu'est-ce que vous pouvez
00:30:48faire
00:30:49pour avancer ?
00:30:51On fait des recherches
00:30:51sur le véhicule
00:30:52de la victime
00:30:53une 309 blanche
00:30:54me semble-t-il
00:30:55et à partir du moment
00:30:59où ce véhicule
00:31:00est signalé
00:31:01tout gendarme
00:31:02tout policier
00:31:03qui le verrait passer
00:31:04pourrait avertir
00:31:06les enquêteurs
00:31:07de la présence
00:31:07de ce véhicule
00:31:0810 mars 2009
00:31:11Saint-Martin-de-Croix
00:31:13dans le Var
00:31:13à 200 km de Béziers
00:31:15Ce jour-là
00:31:17Michel Michotte
00:31:18a du pain
00:31:19sur la planche
00:31:20J'allais dans mes prés
00:31:22pour me nettoyer
00:31:23mes fossés
00:31:24avec ma débroussailleuse
00:31:25et je m'aperçois
00:31:25que derrière le hangar
00:31:26il y a les gendarmes
00:31:28qui sont là
00:31:29Il semble s'intéresser
00:31:32à une voiture cabossée
00:31:34Garela
00:31:35à l'arrière de la ferme
00:31:37une 309 blanche
00:31:39Je m'approche
00:31:42vers les gendarmes
00:31:43et je leur dis
00:31:44je pense que
00:31:45vous cherchez
00:31:46le propriétaire
00:31:47Je ne sais pas
00:31:49où il est
00:31:49mais je sais qui c'est
00:31:50L'agriculteur raconte
00:31:52qu'il y a 3 semaines
00:31:53le conducteur
00:31:54à verser dans le fossé
00:31:56Alors je dis
00:31:58écoute
00:31:58on ne va pas laisser
00:31:59cette voiture-là
00:32:00je vais prendre mon tracteur
00:32:01on va la remorquer
00:32:01derrière le hangar
00:32:02et après
00:32:03quand tu iras un moment
00:32:04tu viendras la récupérer
00:32:05et après
00:32:06je ne m'en suis plus occupé
00:32:08je n'ai plus eu
00:32:08de nouvelles de vie
00:32:09L'agriculteur ne connaît pas
00:32:13le nom de cet homme
00:32:14mais il sait
00:32:15qu'il a travaillé
00:32:16chez un fermier du coin
00:32:17Cet agriculteur
00:32:20nous dit
00:32:20que cette personne
00:32:21lui a marqué
00:32:22sur un bout de papier
00:32:22son identité complète
00:32:24et son adresse
00:32:25et on s'aperçoit
00:32:25que c'est Éric Meignier
00:32:26et qu'il habite
00:32:28sur Avignon
00:32:28Meignier
00:32:31ce nom ne dit rien
00:32:33aux gendarmes
00:32:34mais ce qu'ils aimeraient
00:32:35bien savoir
00:32:35c'est ce que ce Meignier
00:32:37faisait au volant
00:32:38de la 309
00:32:39car d'après la plaque
00:32:41et leurs fichiers
00:32:42c'est une voiture recherchée
00:32:43elle appartient
00:32:44à un certain
00:32:45Frédéric Flouroux
00:32:46Ils saisissent donc
00:32:50immédiatement la voiture
00:32:51et les enquêteurs
00:32:53la passent au crible
00:32:54Dans l'habitacle
00:32:58pas la moindre trace de sang
00:33:00mais dans le coffre
00:33:02Le coffre nous a attiré
00:33:06notre attention
00:33:06par le fait
00:33:07qu'il manquait
00:33:08alors que la voiture
00:33:09était d'après les parents
00:33:10en bon état
00:33:12quand il l'avait
00:33:13nous il manquait
00:33:14le tapis
00:33:14le tapis de coffre
00:33:16Des traces de sang
00:33:18ont pu être enlevées
00:33:19par rapport à la moquette
00:33:20si on retire la moquette
00:33:21c'était peut-être
00:33:21pour camoufler
00:33:22quelque chose de suspect
00:33:24Elle aurait pu servir
00:33:26au transport
00:33:27oui
00:33:27au transport
00:33:28au vivant
00:33:30ou au décédé
00:33:32de M.Fouroux
00:33:33Des hypothèses
00:33:36mais pas de preuves
00:33:38A l'heure actuelle
00:33:41on ne sait pas
00:33:42où M.Fouroux est mort
00:33:44on ne sait pas
00:33:45s'il a été tué
00:33:46au niveau du puits
00:33:47s'il a été tué
00:33:48dans la voiture
00:33:48ou s'il a été transporté
00:33:49dans la voiture
00:33:49donc à ce moment-là
00:33:52on cherche toujours
00:33:52la scène de crime
00:33:53Trois jours plus tard
00:33:57les gendarmes
00:33:58se rendent chez Frédéric
00:33:59pour une perquisition
00:34:00en règle
00:34:01et là
00:34:02en ouvrant la porte
00:34:03Une tornade
00:34:05qui est passée
00:34:05Une tornade
00:34:08des verres renversés
00:34:10des bouteilles
00:34:10d'alcool renversées
00:34:11Beaucoup de vêtements
00:34:15sont au sol
00:34:16beaucoup d'objets
00:34:17sont renversés
00:34:17médicaments
00:34:18et on constate
00:34:19surtout
00:34:19qu'il y a
00:34:21plusieurs verres
00:34:22mégots
00:34:22on a le sentiment
00:34:24qu'il y avait
00:34:25plusieurs personnes
00:34:26dans cet appartement
00:34:26L'appartement
00:34:30a été entièrement
00:34:31retourné
00:34:32mais cette fois
00:34:33ce n'est pas
00:34:33Christopher
00:34:34qui est revenu
00:34:34chercher ses affaires
00:34:35c'est un vrai
00:34:36cambriolage
00:34:37Les parents
00:34:39de Frédéric
00:34:40constatent
00:34:42que l'appartement
00:34:43a été
00:34:44quasiment vidé
00:34:45en tout cas
00:34:46de tout ce qui avait
00:34:46un tant soit peu
00:34:47de valeur
00:34:48le matériel informatique
00:34:49un ordinateur
00:34:50je crois
00:34:50et puis surtout
00:34:51la platine de Frédéric
00:34:53c'est la stupéfaction
00:34:55Un cambriolage
00:34:57mais comment
00:34:58les voleurs
00:34:59sont-ils entrés ?
00:35:01Il n'y avait pas
00:35:01d'effraction
00:35:01dans l'appartement
00:35:02donc c'est bien
00:35:04que quelqu'un
00:35:05avait les clés
00:35:05Les clés
00:35:08de Frédéric
00:35:09Fleuroux
00:35:09elles n'ont jamais
00:35:11été retrouvées
00:35:11pourtant
00:35:12elles sont bien
00:35:13quelque part
00:35:14Les parents
00:35:15se souviennent
00:35:16alors d'un détail
00:35:17crucial
00:35:17Les clés
00:35:19de l'appartement
00:35:20et les clés
00:35:21de la voiture
00:35:21se trouvaient
00:35:22attachées
00:35:23les uns aux autres
00:35:23donc le connucteur
00:35:26du véhicule
00:35:26pouvait avoir
00:35:27aussi accès
00:35:28à l'appartement
00:35:28puisque les clés
00:35:29se trouvaient
00:35:29sur le même trousseau
00:35:31Et la dernière personne
00:35:35à avoir conduit
00:35:36la 309
00:35:37c'est Éric Meignier
00:35:38l'homme du fossé
00:35:39Les gendarmes
00:35:42poussent leur enquête
00:35:43de ce côté-là
00:35:43C'est un berger
00:35:45il vit des petits boulots
00:35:47saisonniers
00:35:47de ci de là
00:35:48il aurait même
00:35:49travaillé
00:35:50du côté
00:35:50de ses rivières
00:35:51On trouve des traces
00:35:54d'Éric Meignier
00:35:55puisqu'il a travaillé
00:35:55chez des éleveurs
00:35:56de brebis
00:35:57qui habitent
00:35:59d'ailleurs
00:35:59dont leur propriété
00:36:00n'est pas loin
00:36:01du lieu
00:36:01de découverte
00:36:02du corps
00:36:02La ferme est à deux pas
00:36:07du cabanon
00:36:08L'éleveur se souvient
00:36:10parfaitement
00:36:10de ce berger
00:36:11Il raconte au gendarme
00:36:14qu'il l'a trouvé
00:36:15un jour
00:36:15en train de roder
00:36:16autour de ses moutons
00:36:17Qu'est-ce que tu fais
00:36:20tu veux quelque chose
00:36:22il m'a dit
00:36:24monsieur
00:36:25moi je suis berger
00:36:25si vous voulez
00:36:28je pourrais vous garder
00:36:29le troupeau
00:36:29C'était à l'été 2008
00:36:33L'éleveur a pris
00:36:34le berger à laisser
00:36:35pour sortir
00:36:37les moutons
00:36:37au lever du jour
00:36:38Le matin j'arrive
00:36:40à 6h30
00:36:42c'était au moins le corps
00:36:43les moutons
00:36:45ils étaient dedans
00:36:46ils criaient
00:36:47comme
00:36:47et lui il dormait
00:36:49alors je l'appelais
00:36:51j'ai dit
00:36:51il n'y avait moins
00:36:51pas ça
00:36:51bon pour aujourd'hui
00:36:53mais pas ça
00:36:54les bêtes
00:36:56il faut qu'elles mangent
00:36:57ouais ouais d'accord
00:36:59alors il s'habille vite
00:37:00et il va sortir
00:37:00les moutons
00:37:01Le lendemain matin
00:37:05même scénario
00:37:06J'ai dit écoute
00:37:08s'il faut que moi
00:37:09je me lève le matin
00:37:10pour te faire lever
00:37:10à toi
00:37:11j'ai pas besoin de toi
00:37:12oh tu choisis
00:37:14non non non
00:37:15ça va
00:37:16puis le troisième jour
00:37:20je l'ai foutu l'or
00:37:20je veux dire
00:37:21écoute
00:37:22faire ce que tu fais
00:37:23je peux le faire moi
00:37:24pas besoin de toi
00:37:25mais le berger
00:37:28n'a pas quitté le coin
00:37:29il se cachait dans les vignes
00:37:31dormait dans les cabanons
00:37:33Alain n'est pas prêt
00:37:36de l'oublier
00:37:37un jour alors
00:37:38qu'il était au volant
00:37:38de sa camionnette
00:37:39il a croisé sa route
00:37:41je vais à sa rencontre
00:37:44et je me garde
00:37:46donc parallèlement
00:37:47comme ça
00:37:47et avec la glace ouverte
00:37:49de l'autre côté
00:37:50c'est un bon volant
00:37:51la glace ouverte
00:37:52je lui demandais
00:37:53ce qu'il faisait là
00:37:54en guise de réponse
00:37:55le berger dégaine une arme
00:37:57qui lui pointe
00:37:58en pleine figure
00:37:59j'avais une vitesse
00:38:01d'enclencher
00:38:02j'ai pas réfléchi
00:38:03finalement
00:38:04et le fait
00:38:06le bras a été emporté
00:38:08puis le coup
00:38:08il est parti en l'air
00:38:09c'est Eric Meignier
00:38:20Dominique
00:38:21c'est un bon suspect
00:38:22mais est-on sûr
00:38:23que c'est lui
00:38:24qui conduisait
00:38:25la voiture
00:38:25de Frédéric Florou ?
00:38:27on va vérifier ça
00:38:27Frédéric
00:38:28mais il n'a pas son permis
00:38:29de conduire
00:38:29Eric Meignier
00:38:30donc il n'est pas censé
00:38:31conduire cette voiture
00:38:32mais les gendarmes
00:38:32vont faire une demande
00:38:33une réquisition judiciaire
00:38:35au centre automatisé
00:38:36de constatation
00:38:36des infractions routières
00:38:37à Rennes
00:38:38leur question est
00:38:39est-ce que
00:38:40la Peugeot blanche
00:38:42de Frédéric Florou
00:38:43a été flashée
00:38:45après sa disparition
00:38:46donc après le 4 janvier 2009
00:38:49la réponse est oui
00:38:50et les gendarmes
00:38:51vont recevoir
00:38:528 photos
00:38:538 photos de cette voiture
00:38:54qui a été flashée
00:38:55dès le 5 janvier
00:38:57le lendemain de la disparition
00:38:58de Frédéric Florou
00:38:59elle a été flashée
00:39:00le 20 janvier
00:39:01elle a été flashée
00:39:02le 12 février
00:39:0413 février
00:39:05et 16 février
00:39:06parfois 2 fois
00:39:07dans la même journée
00:39:08et toujours
00:39:10dans un secteur
00:39:11qui se trouve
00:39:11près d'Avignon
00:39:12là où habite
00:39:13Eric Meignier
00:39:14le problème
00:39:15c'est qu'on n'arrive pas
00:39:17à reconnaître
00:39:18un conducteur
00:39:18malheureusement
00:39:19cette voiture
00:39:19elle est toujours
00:39:20flashée par l'arrière
00:39:21on n'a aucune photo
00:39:22de face
00:39:22qui permettrait
00:39:23de savoir
00:39:23qui la conduisait
00:39:24donc les gendarmes
00:39:25ont un suspect
00:39:26c'est Eric Meignier
00:39:27ils ont son numéro
00:39:28de téléphone portable
00:39:29donc ils vont faire
00:39:30une autre réquisition judiciaire
00:39:32chez son opérateur téléphonique
00:39:33et demander à ce qu'on leur adresse
00:39:35le traçage
00:39:37de tous les relais
00:39:38sur lesquels
00:39:39s'est connecté
00:39:40le téléphone portable
00:39:41d'Eric Meignier
00:39:42dans cette période de temps
00:39:43et on va découvrir
00:39:44que plusieurs fois
00:39:46quand la voiture
00:39:47la 309
00:39:47est flashée
00:39:48le téléphone portable
00:39:50d'Eric Meignier
00:39:51borne à proximité
00:39:53de l'endroit
00:39:54où la voiture
00:39:54est flashée
00:39:54et notamment
00:39:55le 13 février
00:39:57ici
00:39:57à 5h58
00:39:59le téléphone portable
00:40:02d'Eric Meignier
00:40:03borne
00:40:03dans un relais
00:40:04qui se trouve
00:40:04rue des Pacrettes
00:40:05à Avignon
00:40:05au moment
00:40:06où la voiture
00:40:08est flashée
00:40:09à cet endroit là
00:40:10Meignier
00:40:11il a un casier
00:40:12alors
00:40:13il n'a pas de casier
00:40:14mais il est connu
00:40:14des gendarmes
00:40:15il est connu
00:40:15des gendarmes
00:40:16parce que
00:40:16quand les gendarmes
00:40:18ont enquêté
00:40:19donc ouvert
00:40:20cette procédure
00:40:21pour disparition inquiétante
00:40:22c'était le 14 janvier
00:40:2310 jours
00:40:24après la disparition
00:40:25de Frédéric Flouroux
00:40:26ils ont entendu
00:40:27logiquement
00:40:27ses amis
00:40:28les plus proches
00:40:29et parmi eux
00:40:30il y avait
00:40:31Eric Meignier
00:40:32Eric Meignier
00:40:33qui était son amant
00:40:34à l'époque
00:40:35qu'a-t-il dit
00:40:36au gendarme
00:40:37quand il a été
00:40:38donc interrogé
00:40:3910 jours
00:40:40après la disparition
00:40:41de Flouroux
00:40:41le 14 janvier
00:40:42Eric Meignier
00:40:43va dire au gendarme
00:40:44j'ai vu Frédéric Flouroux
00:40:45pour la dernière fois
00:40:46à un dîner
00:40:46qu'organisait mon cousin
00:40:47j'y ai invité
00:40:49Frédéric Flouroux
00:40:49à 22h
00:40:51il a reçu un appel
00:40:52sur son cellulaire
00:40:53il s'est levé
00:40:54il a dit on m'attend
00:40:55et il est parti
00:40:56au volant de sa voiture
00:40:57et c'était quand cette soirée ?
00:40:58c'était le 4 janvier
00:40:59donc soir de la disparition
00:41:01de Frédéric Flouroux
00:41:03et ça fait donc
00:41:04d'Eric Meignier
00:41:05une des dernières personnes
00:41:06à l'avoir vu vivant
00:41:08Montagnac
00:41:11à 30 km de Béziers
00:41:13une brigade de campagne
00:41:15le décor idéal
00:41:16pour piéger Eric Meignier
00:41:18l'entendre
00:41:18sans éveiller ses soupçons
00:41:20les gendarmes
00:41:23lui donnent rendez-vous
00:41:23pour une simple audition
00:41:24au sujet
00:41:25de la disparition
00:41:26de son ami
00:41:27Frédéric Flouroux
00:41:28on le convoque
00:41:32pour
00:41:33comme on dit chez nous
00:41:35le faire bouger
00:41:36voir si
00:41:38à partir du moment
00:41:39où on le convoque
00:41:41il va avoir une réaction
00:41:43soit
00:41:44c'est sa réaction
00:41:45de l'homme tranquille
00:41:47soit
00:41:48il va faire le faux pas
00:41:49qui va le faire tomber
00:41:50dans nos filets
00:41:51bien sûr
00:41:55les gendarmes
00:41:56le placent sur écoute
00:41:57histoire de savoir
00:41:58si le bonhomme s'inquiète
00:41:59et ça ne loupe pas
00:42:01dès qu'il apprend
00:42:02qu'il est convoqué
00:42:03Meignier
00:42:04appelle un ami
00:42:05dans la foulée
00:42:06un certain
00:42:07Ludovic Serrat
00:42:08il demande
00:42:09à Ludovic Serrat
00:42:10de se rendre
00:42:11dans un lieu
00:42:12qu'on comprend de suite
00:42:14que c'est le lieu
00:42:15de découverte du corps
00:42:16il parle donc
00:42:20de l'eau
00:42:21du lieu où il a travaillé
00:42:22comme berger
00:42:23des vignes
00:42:25et de vérifier
00:42:26si rien n'a bougé
00:42:26il dit exactement
00:42:28ça concerne l'autre
00:42:29et tu vérifies
00:42:30si rien n'a bougé
00:42:31les enquêteurs
00:42:33en sont sûr
00:42:34Eric Meignier
00:42:35parle du cadavre
00:42:36dans le puits
00:42:37il veut s'assurer
00:42:38que personne
00:42:39n'a retrouvé le corps
00:42:40si quelque chose
00:42:43ne va pas
00:42:44tu me rappelles
00:42:44tu me le dis
00:42:45pour être poli
00:42:48les gendarmes
00:42:49iront se faire voir
00:42:50je ne serai pas
00:42:50la convocation
00:42:51cette conversation
00:42:53est très importante
00:42:54parce qu'on se rend compte
00:42:55que Ludovic Serrat
00:42:56est impliqué
00:42:57aussi dans la disparition
00:42:58de Frédéric Floreau
00:42:58en moins de 10 minutes
00:43:02le vignoble de Sérignan
00:43:04est truffé de gendarmes
00:43:05dissimulés dans les coteaux
00:43:06prêts à prendre
00:43:07l'homme sur le fait
00:43:08et on attend
00:43:11sauf que
00:43:13on attend
00:43:14on ne voit rien
00:43:15donc Ludovic
00:43:16a dû prendre peur
00:43:16on n'a pas voulu
00:43:17se rendre
00:43:17au niveau du puits
00:43:19et 50 minutes plus tard
00:43:22sans même
00:43:23avoir bougé
00:43:23de son appartement
00:43:24Ludovic
00:43:26téléphone à Meignier
00:43:28pour lui dire
00:43:28que ça ne craint pas
00:43:29que rien n'a bougé
00:43:30ça sent mauvais à l'intérieur
00:43:32il peut aller au rendez-vous
00:43:32des gendarmes
00:43:34c'est donc
00:43:36un Éric Meignier
00:43:37serein
00:43:37et détendu
00:43:38qui débarque
00:43:40quelques heures plus tard
00:43:41à la gendarmerie
00:43:42de Montagnac
00:43:42le cadavre
00:43:45est toujours bien caché
00:43:46les gendarmes
00:43:47n'ont donc rien
00:43:48à lui reprocher
00:43:48et c'est exactement
00:43:50ce qu'ils vont
00:43:50lui laisser croire
00:43:51on décide
00:43:55de ne pas lui dire
00:43:56que le corps
00:43:56était découvert
00:43:57donc il serait interrogé
00:43:58uniquement
00:43:59sur les circonstances
00:43:59de disparition
00:44:00il m'interroge là-dessus
00:44:03donc ils n'ont rien
00:44:04ils n'ont pas le corps
00:44:05donc voilà
00:44:06pour lui
00:44:07il est tiré d'affaires
00:44:09il est tiré d'affaires
00:44:11et justement
00:44:14c'est ce trop-plein
00:44:16d'assurance
00:44:16qui le fait
00:44:17tomber dans le piège
00:44:18il nous dit
00:44:20qu'il s'est inquiété
00:44:20aussi sur la disparition
00:44:22de Frédéric Flouroux
00:44:23et qu'il a essayé
00:44:24de le contacter régulièrement
00:44:26alors que la téléphonie
00:44:27montre le contraire
00:44:28tout simplement
00:44:28qu'à partir du 5 janvier
00:44:31il n'a plus aucun contact
00:44:32avec Frédéric Flouroux
00:44:33les analystes téléphoniques
00:44:37le prouvent
00:44:37Éric Meignier
00:44:38et Frédéric Flouroux
00:44:39s'appelaient
00:44:40plusieurs fois
00:44:41par jour
00:44:41jusqu'au 5 janvier
00:44:43mais depuis
00:44:44c'est silence radio
00:44:46c'en est assez
00:44:48pour les gendarmes
00:44:48ils tiennent leur coupable
00:44:50et en bonus
00:44:50un complice
00:44:51Ludovic Serra
00:44:53pour autant
00:44:55il n'est pas question
00:44:56de les interpeller
00:44:57tout de suite
00:44:57il faut attendre
00:44:59le retour
00:44:59de l'analyse ADN
00:45:00être sûr
00:45:02que le cadavre du puits
00:45:03est bien celui
00:45:04de Frédéric Flouroux
00:45:05lorsqu'on a tous ces éléments
00:45:09contre Éric Meignier
00:45:10donc on décide
00:45:11de fermer
00:45:12ce qu'on appelle
00:45:13la porte de Christopher
00:45:14donc on le convoque
00:45:16et on l'entend
00:45:17Christopher a un alibi
00:45:22le soir du 4 janvier 2009
00:45:24il a passé la nuit
00:45:26chez un ami
00:45:27des témoins en attestent
00:45:29sa téléphonie aussi
00:45:30la piste Christopher
00:45:32est définitivement fermée
00:45:34le 26 mai
00:45:37les résultats
00:45:38des analyses ADN
00:45:40tombent enfin
00:45:40le corps retrouvé
00:45:42dans le puits
00:45:43et bien celui
00:45:44de Frédéric Flouroux
00:45:45les gendarmes
00:45:46n'ont plus de temps
00:45:47à perdre
00:45:47le 3 juin
00:45:48ils interpellent
00:45:49Éric Meignier
00:45:50et Ludovic Serra
00:45:51au saut du lit
00:45:52leur garde à vue commence
00:45:54les enquêteurs
00:45:55veulent des aveux
00:45:55complets
00:45:56retour à Montagnac
00:46:00Éric Meignier
00:46:01n'a plus droit
00:46:02aux mêmes égards
00:46:03cette fois-ci
00:46:04les gendarmes
00:46:05ont des preuves
00:46:05et les lui mettent
00:46:06son nez
00:46:07le corps
00:46:08de Frédéric Flouroux
00:46:09la 309 volée
00:46:12les écoutes téléphoniques
00:46:14Éric Meignier
00:46:16esquive les questions
00:46:17il ment
00:46:17il s'embrouille
00:46:18il est comme
00:46:20un animal affolé
00:46:22qui essaye
00:46:23de trouver une issue
00:46:24dans une pièce
00:46:25qui n'en comporte
00:46:26déjà plus aucune
00:46:27l'homme
00:46:30est prêt à craquer
00:46:31les gendarmes
00:46:32sentent qu'il va y venir
00:46:33et au bout de 12 heures
00:46:35de garde à vue
00:46:36Meignier avoue
00:46:37il dit qu'il avait mis
00:46:40une sorte de stratagème
00:46:42au point
00:46:43avec Ludovic Serra
00:46:44le but était
00:46:47d'inviter
00:46:47Frédéric Flouroux
00:46:48à manger
00:46:49chez Ludovic Serra
00:46:50dans le but
00:46:50de le saouler
00:46:51la discussion continue
00:46:53il continue à boire
00:46:54Frédéric
00:46:56il se fout
00:46:57il n'y a pas de goût
00:46:58alors
00:46:59voilà
00:47:00donc Meignier
00:47:01le bras
00:47:01dans la voiture
00:47:02de Flouroux
00:47:02donc il explique
00:47:05que Ludovic Serra
00:47:05qui devait venir
00:47:06avec lui
00:47:07au dernier moment
00:47:08se dégonfle
00:47:09Frédéric Flouroux
00:47:18est à moitié inconscient
00:47:19incapable de protester
00:47:21après 15 minutes
00:47:24de trajet
00:47:24Éric Meignier
00:47:26s'arrête
00:47:27devant le cabanon
00:47:28il descend
00:47:30Frédéric Flouroux
00:47:31le fait tomber par terre
00:47:33et le tabasse
00:47:34il donne de nombreux
00:47:35coups de pied
00:47:35coups de poing
00:47:36il saisit une sangle
00:47:39qui se trouvait
00:47:40à la portière
00:47:40il fait un nœud coulant
00:47:44il passe autour du cou
00:47:45il explique ensuite
00:47:46qu'il traîne
00:47:46Frédéric Flouroux
00:47:47jusqu'au puits
00:47:48le positionne
00:47:52ventre à plat
00:47:53la tête dans le vide
00:47:54dans le puits
00:47:55il tire la sangle
00:47:58et fait un tour
00:48:00au niveau
00:48:00de la barre métallique
00:48:02qui se trouve
00:48:02au milieu du puits
00:48:03et sert de toutes ses forces
00:48:04pendant 3-4 minutes
00:48:05et là
00:48:08il aurait tiré
00:48:09sur cette sangle
00:48:10il décrit même
00:48:12les convulsions
00:48:13du corps
00:48:14quand il sent
00:48:15qu'il n'y a plus du tout
00:48:16de réaction
00:48:17au niveau du corps
00:48:18de M. Flouroux
00:48:18il enlève la sangle
00:48:20et prend les pieds
00:48:22de M. Flouroux
00:48:22et le jette dans le puits
00:48:24sur la route du retour
00:48:28il jette la sangle
00:48:30et le portable
00:48:31de Frédéric
00:48:32dans un cantonaire
00:48:32voilà tout est dit
00:48:34c'est une traite
00:48:35presque sans émotion
00:48:36les gendarmes
00:48:38ont des aveux
00:48:39complets
00:48:39reste à faire confirmer
00:48:41tout cela
00:48:41par Ludovic Serrat
00:48:42le fameux complice
00:48:44il est en garde à vue
00:48:48à l'autre bout du couloir
00:48:49mais il se maîtrise mieux
00:48:54et se montre plus prudent
00:48:55Ludovic Serrat
00:49:00lui dit de suite
00:49:00il impliquera Ménier
00:49:02il peaufine son rôle
00:49:03il ne veut pas s'impliquer
00:49:05il savait qu'Éric Ménier
00:49:07allait tuer Frédéric Flouroux
00:49:08mais pour lui
00:49:09il n'était pas présent
00:49:11ce soir là
00:49:13il a laissé Éric
00:49:14partir seul
00:49:15avec Frédéric
00:49:16il ne le croyait pas
00:49:17vraiment capable
00:49:18de passer à l'acte
00:49:19il est resté à la maison
00:49:22il a même loué
00:49:23un film
00:49:24à la télé
00:49:24et quand Éric
00:49:26est revenu
00:49:26deux heures plus tard
00:49:27Ludovic Serrat
00:49:29comprend très rapidement
00:49:31qu'il a effectivement
00:49:32tué Frédéric Flouroux
00:49:34il le comprend
00:49:36d'autant mieux
00:49:37que Éric Ménier
00:49:39le lui dit
00:49:39bien sûr
00:49:40et il lui demande
00:49:42de venir
00:49:43sur les lieux
00:49:44du crime
00:49:45et il amène à Sérignan
00:49:48où il lui demande
00:49:49de sortir de la voiture
00:49:50d'aller voir dans le puits
00:49:52et là
00:49:53ils s'aperçoivent
00:49:54que le corps est visible
00:49:55donc ils vont décider
00:49:55de jeter les deux parpaings
00:49:57branchage
00:49:58pour camoufler le corps
00:50:00Éric récupère
00:50:02la voiture de Frédéric
00:50:04il a les clés
00:50:06il peut aussi aller
00:50:07dans son appartement
00:50:08quand il veut
00:50:09et se servir
00:50:11table
00:50:11ordinateur
00:50:12platine
00:50:13Ludovic Serrat
00:50:15débat de tout
00:50:16le crime
00:50:16et le cambriolage
00:50:18on ressent qu'il parle
00:50:20parce qu'il se dit
00:50:21c'est pas moi
00:50:22qui ai commis l'acte
00:50:22et j'ai rien à voir
00:50:23donc voilà
00:50:24donc en gros
00:50:25pour lui
00:50:26comme il n'est pas passé
00:50:27à l'acte final
00:50:27c'est pas très grave
00:50:29du coup
00:50:31il peut bien le dire
00:50:32au gendarme
00:50:33ce crime en fait
00:50:34c'était un guet-apens
00:50:36Serrat nous apprend
00:50:38qu'il y a eu des actes
00:50:38préparatoires
00:50:39pour l'homicide
00:50:40de monsieur Fleureau
00:50:41au départ
00:50:42il parlait de pendaison
00:50:43après il parlait
00:50:44de le jeter dans l'orbe
00:50:45ils avaient même
00:50:46pensé déjà
00:50:48la façon dont
00:50:49Éric Meignier
00:50:50allait le tuer
00:50:51Éric Meignier
00:50:53avait tout prévu
00:50:54Ludovic Serrat
00:50:56n'avait plus qu'à suivre
00:50:57ses consignes
00:50:58il est notamment
00:51:00allé courant novembre
00:51:01acheter une pelle
00:51:02il a courant décembre
00:51:05creusé un trou
00:51:06avec cette pelle
00:51:07mais au dernier moment
00:51:11raconte Serrat
00:51:12Éric Meignier
00:51:13a changé d'avis
00:51:14il a préféré
00:51:15jeter le corps
00:51:16dans le puits
00:51:16sur ce
00:51:20les gendarmes
00:51:21retournent voir
00:51:21l'intéressé
00:51:22pour lui demander
00:51:23sa version
00:51:24et à leur grande surprise
00:51:26Éric Meignier
00:51:27ne nie pas
00:51:27bien au contraire
00:51:28il est même pris
00:51:30à nous emmener
00:51:31sur les lieux
00:51:31on sent que
00:51:34au moment où
00:51:35il nous montre
00:51:35où se trouve le trou
00:51:37il prend conscience
00:51:37un petit peu
00:51:38de la gravité
00:51:39des faits
00:51:40de la préméditation
00:51:41on sent qu'il s'est passé
00:51:42quelque chose
00:51:43et il comprend surtout
00:51:47que Serrat
00:51:47lui a fait entièrement
00:51:49porter le chapeau
00:51:49de retour dans sa cellule
00:51:52il prend alors
00:51:53une décision
00:51:54à partir de maintenant
00:51:55il ne dira plus
00:51:56que c'est lui
00:51:57qui a tué Frédéric Florou
00:51:58Madame la Juge
00:52:02après les gardes à vue
00:52:04vous entendez
00:52:05en interrogatoire
00:52:05de première comparution
00:52:07Éric Meignier
00:52:08et Ludovic Serrat
00:52:09comment se comportent-ils
00:52:10devant vous ?
00:52:11Monsieur Meignier
00:52:12est un peu l'enfant
00:52:14de cette histoire
00:52:16un enfant
00:52:18qui ne réfléchit
00:52:19pas tellement
00:52:19aux réponses
00:52:21qu'il va donner
00:52:21aux questions
00:52:21qui est assez spontané
00:52:22qui a une personnalité
00:52:24sensible
00:52:24à l'inverse
00:52:25Monsieur Serrat
00:52:27est quelqu'un
00:52:27de très contrôlé
00:52:29et dès la première comparution
00:52:30on voit
00:52:31qu'ils sont indispensables
00:52:32l'un à l'autre
00:52:33ils ont besoin
00:52:34l'un de l'autre
00:52:34Que vous disent-ils
00:52:35précisément
00:52:36sur les faits ?
00:52:37Monsieur Meignier
00:52:38on retrouve
00:52:39en première comparution
00:52:40ce qu'il avait fait
00:52:41en garde à vue
00:52:42à savoir
00:52:42des changements
00:52:43de version
00:52:44il explique
00:52:45effectivement
00:52:46il a participé
00:52:48en tant que complice
00:52:50mais qu'il n'est pas
00:52:50l'auteur des faits
00:52:52Et Serrat
00:52:52il dit quoi ?
00:52:53Alors Serrat
00:52:54lui il est constant
00:52:55Serrat il explique
00:52:56tout comme en garde à vue
00:52:57qu'il n'est pas
00:52:58l'auteur des faits
00:52:59qu'il a participé
00:53:01en tant que complice
00:53:02donc il explique
00:53:03qu'il a acheté
00:53:04la sangle
00:53:05qu'il a acheté
00:53:05la pelle
00:53:06qu'il a acheté
00:53:06la pioche
00:53:07qu'il a aidé
00:53:07à trouver les lieux
00:53:08qu'il a aidé
00:53:09à creuser la tombe
00:53:10il donne même
00:53:11un détail
00:53:11assez surprenant
00:53:13c'est qu'il explique
00:53:14qu'il a fait le choix
00:53:16de s'allonger
00:53:16à plusieurs reprises
00:53:17dans la tombe creusée
00:53:18pour vérifier
00:53:19qu'elle soit bien
00:53:20à taille d'homme
00:53:20et son aide
00:53:23selon lui
00:53:24s'arrête là
00:53:24vous les mettez
00:53:25en examen pour ?
00:53:27ils sont tous les deux
00:53:27mis en examen
00:53:28pour la même chose
00:53:29à savoir pour assassinat
00:53:31on n'a pas encore
00:53:32de certitude
00:53:33sur qui a fait quoi
00:53:33et le mobile ?
00:53:35M. Serrat nous explique
00:53:37que le mobile
00:53:37est crapuleux
00:53:38ils auraient tué
00:53:40en tout cas
00:53:40M. Meignier
00:53:41aurait décidé
00:53:42de tuer
00:53:42Frédéric Flouroux
00:53:43pour récupérer
00:53:45son ordinateur portable
00:53:46qui a été vendu
00:53:47à une connaissance
00:53:48de ce couple
00:53:48pour 100 euros
00:53:50quant à M. Meignier
00:53:52il explique principalement
00:53:53que le mobile
00:53:55de ce crime
00:53:56serait une histoire
00:53:56de jalousie
00:53:58M. Serrat
00:53:59ne supporterait pas
00:54:00de le savoir
00:54:01avec d'autres hommes
00:54:03de savoir
00:54:04que d'autres hommes
00:54:04sont amoureux de lui
00:54:05ou ont des relations
00:54:06avec lui
00:54:07il a besoin
00:54:08de lui prouver
00:54:08qu'il est le seul
00:54:09finalement
00:54:09qui reste dans sa vie
00:54:12c'est une éventualité aussi
00:54:18André Serrat
00:54:21quand vous apprenez
00:54:22que votre fils
00:54:22Ludovic
00:54:23vient d'être mis
00:54:24en examen
00:54:25pour assassinat
00:54:25vous n'y croyez pas
00:54:26vous le croyez incapable
00:54:28d'avoir commis
00:54:29un tel crime
00:54:29pourquoi ?
00:54:31nous sommes
00:54:32nous sommes prévenus
00:54:33le matin
00:54:35le matin à 6 heures
00:54:37pour nous dire
00:54:38qu'il est mis
00:54:38en examen
00:54:40à ce moment là
00:54:41j'y crois pas
00:54:42parce que
00:54:44parce que ça ne
00:54:45ça ne ressemble pas
00:54:46ça ne ressemble pas
00:54:47à mon fils
00:54:48c'est quelqu'un
00:54:49qui a une grosse empathie
00:54:51qui est serviable
00:54:54travailleur
00:54:54qui n'est pas un violent
00:54:57qui fuit la violence
00:54:58vous pouvez le voir
00:54:59rapidement
00:54:59après son arrestation ?
00:55:01je peux le voir
00:55:02il me semble
00:55:03deux semaines
00:55:04environ
00:55:05deux semaines
00:55:05après son incarcération
00:55:08et je demande
00:55:11à mon fils
00:55:11je lui dis
00:55:12maintenant
00:55:13les yeux dans les yeux
00:55:15tu me dis
00:55:17ce que tu as fait
00:55:18et il dit
00:55:21mais papa
00:55:22j'ai rien fait
00:55:23j'ai rien fait
00:55:25c'est pas
00:55:26c'est pas possible
00:55:27que tu crois
00:55:28que j'ai fait quelque chose
00:55:29il parle de son homosexualité
00:55:32au gendarme
00:55:33et vous avec vous
00:55:34c'est un sujet
00:55:35qu'il a abordé
00:55:35en 2006
00:55:37là il a craqué
00:55:38et il m'a dit
00:55:39je suis homosexuel
00:55:41j'en croyais pas
00:55:45mes oreilles
00:55:46c'était
00:55:47c'est pas le
00:55:49c'est pas le genre
00:55:50le genre de
00:55:51de garçon
00:55:52c'est un garçon
00:55:53qui a toujours
00:55:54toujours eu
00:55:56des petites copines
00:55:57toujours
00:55:57donc très entouré
00:55:59de la jante féminine
00:56:01donc pour nous
00:56:04le ciel nous tombait
00:56:05sur la tête
00:56:06c'était un petit peu
00:56:10nos rêves
00:56:11qui s'écroulaient
00:56:12et vous connaissiez
00:56:14cet Éric Meunier
00:56:15Éric Meunier
00:56:17je l'ai vu
00:56:18en tout et pour tout
00:56:19trois fois
00:56:20est-ce que votre fils
00:56:21il était sous son emprise
00:56:23comme il avait
00:56:24lui il avait
00:56:25avait ses moyens
00:56:27financiers
00:56:29que la famille Meunier
00:56:31n'avait pas
00:56:32et bien ils en ont profité
00:56:33jusqu'à se faire payer
00:56:35une voiture
00:56:36une voiture
00:56:37sans permis
00:56:38quoi
00:56:38donc ils en ont profité
00:56:41tant et plus
00:56:41et mon fils
00:56:43à l'époque
00:56:46à l'époque
00:56:46il était
00:56:47sous l'emprise
00:56:47affective
00:56:48de Meunier
00:56:50et
00:56:50il y a eu
00:56:52un revirement
00:56:53à partir d'août
00:56:54il me semble
00:56:56d'août
00:56:562006
00:56:57Ludovic
00:56:58a essayé
00:56:59de couper
00:57:00les ponts
00:57:01avec Meunier
00:57:02et
00:57:03Meunier
00:57:04a continué
00:57:05à le harceler
00:57:07jour et nuit
00:57:07au téléphone
00:57:08à tel point
00:57:10que Ludovic
00:57:11avait même
00:57:12coupé son téléphone
00:57:15pour ne plus être harcelé
00:57:16Les deux hommes
00:57:23se renvoient donc
00:57:24maintenant
00:57:24la responsabilité
00:57:26du crime
00:57:26ce qu'il y a de sûr
00:57:28c'est qu'il a été commis
00:57:29avec une bonne dose
00:57:30de sang-froid
00:57:31et une certaine maîtrise
00:57:33à se demander
00:57:35si l'assassinat
00:57:36de Frédéric Flouroux
00:57:37est bien le premier
00:57:38auquel les deux hommes
00:57:39sont mêlés
00:57:40Un bon client
00:57:45ce Ludovic Serra
00:57:46toujours prêt
00:57:47à accuser Meunier
00:57:48pour mieux se décharger
00:57:49les gendarmes
00:57:50en censure
00:57:51s'il y a d'autres crimes
00:57:52c'est lui
00:57:53qui balancera
00:57:53et ça marche
00:57:55Mais avec une froideur
00:57:58déconcertante
00:57:59Serra nous dit
00:58:00oui
00:58:01en 2004
00:58:03ou en 2005
00:58:03on a agressé
00:58:05un homosexuel
00:58:06Un certain Willy
00:58:08il ne sait pas
00:58:09si cette personne
00:58:10est morte
00:58:10ou si elle est vivante
00:58:11il dit qu'ils l'ont
00:58:12conduit près d'un barrage
00:58:14à Sauveterre
00:58:15l'île de la Barthelas
00:58:15et que Eric
00:58:18lui a jeté
00:58:19des rochers
00:58:19et que cette personne
00:58:21était obligée
00:58:21de se jeter
00:58:22dans le barrage
00:58:23Donc on pense de suite
00:58:30que cette personne
00:58:32a peut-être
00:58:32y laissé la vie
00:58:33Les gendarmes
00:58:37n'en sauront pas plus
00:58:38c'est tout ce que
00:58:38Ludovic Serra
00:58:39a bien voulu leur donner
00:58:40Un Willy
00:58:42agressé
00:58:43est certainement
00:58:44noyé à Avignon
00:58:46sur l'île
00:58:47de la Barthelas
00:58:48dans l'un des barrages
00:58:49du Rhône
00:58:50La gendarmerie
00:58:54du coin
00:58:54a peut-être
00:58:55entendu parler
00:58:55de quelque chose
00:58:56On demande
00:58:59à connaître
00:59:01tous
00:59:01les homicides
00:59:03ou tentatives
00:59:03d'homicides
00:59:04pendant la période
00:59:05de 2003-2004
00:59:06Mais pas
00:59:08la moindre trace
00:59:09d'un Willy
00:59:10dans les archives
00:59:11informatiques
00:59:12bizarre
00:59:12Pour en avoir
00:59:14le cœur net
00:59:14le parquet
00:59:15envoie une équipe
00:59:16fouiller les papiers
00:59:17de la petite brigade
00:59:18Même le bureau
00:59:20des gendarmes
00:59:20y passe
00:59:20Et dans le tiroir
00:59:24de l'un d'eux
00:59:24une pile
00:59:26de procédures
00:59:27abandonnées
00:59:28ou plutôt
00:59:29dissimulées
00:59:30Et dans le tas
00:59:32un dossier
00:59:33au nom
00:59:34de la Barthelas
00:59:35On exhume le dossier
00:59:39C'est un dossier
00:59:40qui n'a jamais été
00:59:41clôturé
00:59:41Et c'est une agression
00:59:46des certains
00:59:48Willy
00:59:49et Cervo
00:59:50Les faits
00:59:52datent de 2003
00:59:53à la Barthelas
00:59:55Il y a que l'audition
00:59:56de la victime
00:59:57qui a été prise
00:59:59sur son lit d'hôpital
01:00:00et une facture
01:00:02détaillée
01:00:03de la victime
01:00:05dans laquelle
01:00:07on retrouve
01:00:08le numéro
01:00:08de Ludovic Serra
01:00:09Les gendarmes
01:00:13comprennent
01:00:13que la victime
01:00:14est vivante
01:00:14et sa plainte
01:00:15est très précise
01:00:16Éric Meignier
01:00:18et Ludovic Serra
01:00:19ont bien tenté
01:00:20de tuer
01:00:20Wilfried Cervo
01:00:21ce soir-là
01:00:22Les enquêteurs
01:00:26retrouvent sa trace
01:00:27à la Réunion
01:00:27Reste à lui annoncer
01:00:29que ses agresseurs
01:00:30ont été arrêtés
01:00:31six ans plus tard
01:00:32et surtout
01:00:33qu'ils ont récidivé
01:00:35Je me présente
01:00:37de l'âge
01:00:38d'Ambry de Montpellier
01:00:39Je lui explique
01:00:40que je l'appelle
01:00:40au sujet
01:00:42de l'agression
01:00:42dont il a été
01:00:43victime en 2003
01:00:44On a retrouvé
01:00:45vos agresseurs
01:00:46Un blanc
01:00:49en temps d'arrêt
01:00:49de sa part
01:00:50il pensait
01:00:51que le dossier
01:00:52avait été classé
01:00:53sans suite
01:00:53Je lui dis
01:00:55non
01:00:55il n'a pas été
01:00:56classé sans suite
01:00:56il n'a jamais été
01:00:58classé
01:00:58en fait
01:00:59Et comment ?
01:01:03Comment ils les ont retrouvés ?
01:01:04Et c'est là
01:01:05que je lui dis
01:01:05qu'ils ont récidivé
01:01:06et qu'ils ont tué
01:01:07mais là
01:01:07ce coup-ci
01:01:08ils ont tué quelqu'un
01:01:08Alors là
01:01:12c'est une colère
01:01:14et au téléphone
01:01:16j'ai eu l'impression
01:01:17de l'agresser
01:01:18il était agressé
01:01:20la deuxième fois
01:01:20C'est un peu
01:01:21c'est un peu
01:01:22c'est un peu
01:01:23c'est un peu
01:01:24c'est un peu
01:01:25le temps
01:01:26C'est un peu
01:01:26le temps
01:01:26C'est un peu
01:01:27le temps
01:01:28C'est un peu
01:01:28le temps
01:01:29Wilfried
01:01:29J'imagine que vous
01:01:30vous souvenez très bien
01:01:31de ce coup de fil
01:01:32de la gendarmerie
01:01:336 ans
01:01:33après votre agression
01:01:34Ah oui
01:01:35je m'en souviens
01:01:35Déjà vous imaginez
01:01:39quand on m'a appelé
01:01:41j'étais chez moi
01:01:42à l'île de la Réunion
01:01:43j'ai un peu fui
01:01:45puisqu'à l'époque
01:01:46je me suis dit
01:01:46je suis qu'une merde ici
01:01:48on m'écoute pas
01:01:52on m'aide pas
01:01:54Et comment vous
01:01:55les avez reçus ?
01:01:57Vous imaginez
01:01:57très mal
01:01:58c'était pas la joie
01:02:00Vous étiez en colère ?
01:02:02Bien sûr
01:02:03très en colère
01:02:05Ils m'ont présenté
01:02:07des excuses
01:02:07des gendarmes
01:02:08de Montpellier
01:02:09en disant
01:02:11on est désolé
01:02:11mais maintenant
01:02:12il faut y aller
01:02:12c'est là qu'on a besoin
01:02:13de vous
01:02:14et c'est là
01:02:16que je me suis
01:02:17senti enfin
01:02:20pour la première fois
01:02:21un peu écouté
01:02:22Parce qu'à l'époque
01:02:25vous teniez régulièrement
01:02:26au courant de l'enquête ?
01:02:27J'allais les voir
01:02:28et tout
01:02:28mais à un moment donné
01:02:29je pense que je l'ai
01:02:31un peu énervé
01:02:32donc je me suis dit
01:02:33laisse tomber
01:02:34Et vous aviez peur
01:02:36de les revoir
01:02:37vos agresseurs ?
01:02:38Bien sûr
01:02:39Qui vous retrouvent ?
01:02:39Bien sûr
01:02:40Sur Avignon
01:02:41oui
01:02:41C'est pour ça
01:02:42que j'avais demandé
01:02:43à mon travail de l'époque
01:02:44s'ils pouvaient me muter
01:02:45Je suis parti à Paris
01:02:47je suis parti à Limoges
01:02:48Tout mais pas dans le sud
01:02:49Partout mais pas dans le sud
01:02:51Parce que j'avais l'impression
01:02:53de les voir
01:02:53à chaque coin de rue
01:02:54Donc comment se passent
01:02:56les mois qui suivent
01:02:57votre agression ?
01:03:02J'avais la haine
01:03:02envers tout le monde
01:03:04Et comment vous avez fait alors
01:03:07pour remonter la pente ?
01:03:10Mais on vit
01:03:11on essaye de faire en sorte
01:03:12d'avancer
01:03:13de mettre
01:03:14tout la haine de côté
01:03:15pour
01:03:16pour avancer
01:03:24Madame la juge
01:03:29cette plainte
01:03:30enterrée
01:03:31dans le tiroir
01:03:32d'un gendarme
01:03:33c'est un énorme loupé ça
01:03:34Dès 2003
01:03:36on avait effectivement
01:03:38tous les éléments
01:03:39pour procéder
01:03:41peut-être
01:03:41avec d'autres investigations
01:03:43à venir
01:03:44à des interpellations
01:03:45sur ces deux personnes là
01:03:47Vraiment
01:03:47le travail initial
01:03:49fait par ce gendarme
01:03:50est tout à fait remarquable
01:03:52tout y était
01:03:53Et comment on explique
01:03:55qu'il n'est rien transmis
01:03:56au parquet ?
01:03:57Excusez-moi
01:03:57mais sans se louper
01:03:59Monsieur Flouroux
01:04:00serait vraisemblablement
01:04:01encore en vie
01:04:02C'est difficile
01:04:03de dire les choses
01:04:05de cette façon là
01:04:06parce qu'on n'a pas
01:04:06de boule de cristal
01:04:08pour savoir comment
01:04:09les choses se passeraient
01:04:09à l'avenir
01:04:10mais effectivement
01:04:10on avait tous les éléments
01:04:12en effet
01:04:13Ce dossier est donc joint
01:04:16à celui de Frédéric Flouroux
01:04:18Oui
01:04:18Le parquet de Bézier
01:04:19va le récupérer
01:04:21et un supplétif
01:04:23va être fait
01:04:23pour enlèvement
01:04:25séquestration
01:04:26et tentative
01:04:27d'assassinat
01:04:28Ce premier dossier
01:04:29va éclairer
01:04:30de façon tout à fait
01:04:31formidable
01:04:32les éléments
01:04:33du deuxième dossier
01:04:35à savoir
01:04:35du dossier Flouroux
01:04:36On a une victime
01:04:37qui est vivante
01:04:38et qui va nous donner
01:04:40des éléments précis
01:04:42Il y a des similitudes
01:04:43entre ces deux affaires ?
01:04:45Les points communs
01:04:46sont principalement
01:04:47le choix des victimes
01:04:49donc des victimes
01:04:50qui sont assez isolées
01:04:52ou affaiblies
01:04:54et dans les deux cas
01:04:56on a une tentative
01:04:59de maquiller
01:05:00les faits en suicide
01:05:01Autre élément commun
01:05:03le mode opératoire
01:05:04avec la même personne
01:05:06qui tue
01:05:06et la même personne
01:05:08qui apporte
01:05:08un concours
01:05:10tout à fait déterminant
01:05:11M. Serrat
01:05:12a un rôle essentiel
01:05:14sans lui
01:05:14pas de crime
01:05:15Et sur le dossier cerveau
01:05:17vous les mettez en examen ?
01:05:18Alors ils sont mis en examen
01:05:20là aussi tous les deux
01:05:21pour le même chef
01:05:22pour enlèvement
01:05:24séquestration
01:05:25pour faciliter un crime
01:05:26et pour ce crime
01:05:28la tentative d'assassinat
01:05:29Une tentative d'assassinat
01:05:36en 2003
01:05:36un assassinat
01:05:38en 2009
01:05:39deux victimes
01:05:40qui ont été
01:05:41les amants
01:05:42d'Éric Meigné
01:05:43Pourquoi deux homosexuels
01:05:45s'en sont-ils pris
01:05:46à d'autres homosexuels ?
01:05:48Wilfried et Frédéric
01:05:49sont-ils leurs seules victimes ?
01:05:51Avaient-ils l'intention
01:05:52de les tuer
01:05:53lorsqu'ils les ont dragués ?
01:05:54Les investigations
01:05:55se poursuivent
01:05:56sur les lieux de drague
01:05:58du couple
01:05:58Les gendarmes comprennent vite
01:06:03que Meigné et Serrat
01:06:05étaient bien connus
01:06:06sur ces lieux de drague
01:06:07très particuliers
01:06:08Les gens viennent
01:06:10ils ont un code
01:06:12sûrement pour descendre
01:06:12du véhicule
01:06:13ils se rencontrent
01:06:14ils discutent
01:06:14et
01:06:15ont des relations
01:06:17et on ne savait même pas
01:06:19peut-être avec qui
01:06:20on avait eu un rapport sexuel
01:06:21donc c'est
01:06:22bon
01:06:22c'est un peu étonnant
01:06:23voilà
01:06:23Mais Serrat et Meigné
01:06:27ne fréquentaient pas
01:06:29ces lieux
01:06:29pour les mêmes raisons
01:06:30Éric
01:06:32il a besoin
01:06:33d'avoir d'autres relations
01:06:34donc
01:06:35il va dans ces lieux de drague
01:06:37et c'est Ludovic Serrat
01:06:38qui le conduit
01:06:38Meigné va avec des hommes
01:06:46et Serrat l'attend
01:06:47dans la voiture
01:06:47ça se passe mal
01:06:49parce que Serrat
01:06:50n'accepte pas
01:06:51il laisse faire Meigné
01:06:52mais il n'accepte pas
01:06:53Ludovic
01:06:55donnait à la fois
01:06:56l'impression de souffrir
01:06:57du fait que son amant
01:06:59parte avec d'autres hommes
01:07:00et en même temps
01:07:01l'aimer observer
01:07:02ils prennent du plaisir
01:07:04à regarder
01:07:04et d'un côté
01:07:06il y a l'autre moi
01:07:08on va dire
01:07:09il y a l'autre moi
01:07:09qui lui dit
01:07:11que ça ne lui plaît pas
01:07:13les enquêteurs
01:07:17découvrent aussi
01:07:18que les deux hommes
01:07:19se faisaient passer
01:07:20pour des cousins
01:07:21ça c'est ce qui me fait penser
01:07:24que cette homosexualité
01:07:26était quand même
01:07:26relativement mal vécue
01:07:27mal assumée
01:07:28et que l'un comme l'autre
01:07:31cherchait à la camoufler
01:07:33à tout le monde
01:07:36Eric répète
01:07:38qu'il est bisexuel
01:07:39d'ailleurs
01:07:39il a une petite amie
01:07:40à Lille dans le Nord
01:07:41qu'il a rencontrée
01:07:43sur internet
01:07:44on s'est vu
01:07:47trois mois après
01:07:47la première discussion
01:07:49sur internet
01:07:50c'est grand
01:07:51gentil
01:07:53elle le rejoint
01:07:55à Béziers
01:07:56pour leur premier week-end
01:07:57en amoureux
01:07:59à peine arrivé
01:08:00Eric lui présente
01:08:01un copain
01:08:02Ludovic
01:08:03qu'il a un copain
01:08:05oui
01:08:05mais c'était
01:08:08plus qu'imposant
01:08:10parce qu'on n'avait pas
01:08:12notre
01:08:12moment à nous
01:08:14de couple
01:08:15ben
01:08:16on dormait avec nous
01:08:18et
01:08:19c'était passé
01:08:22des choses
01:08:23intimes
01:08:26et
01:08:27moi j'ai
01:08:29évité de regarder ça
01:08:30ça ne me plaisait pas
01:08:32où était ma place
01:08:34dans tout ça
01:08:34témoin malgré elle
01:08:38de cette relation
01:08:39homosexuelle
01:08:40la jeune femme
01:08:41décrit un Ludovic Serra
01:08:42soumis
01:08:43le toutou
01:08:44d'Eric
01:08:45toutou
01:08:47parce que
01:08:47Eric demandait un truc
01:08:49il le faisait
01:08:49et le toutou
01:08:51ben
01:08:51il était toujours là
01:08:52quoi
01:08:53comme une relation
01:08:54entre un chien
01:08:55et
01:08:56son maître
01:08:57un dominé
01:09:05qui aimait bien
01:09:07profiter de la situation
01:09:08c'était le voyeur
01:09:09Ménier lui
01:09:12décidait de tout
01:09:13c'était le chef
01:09:14autoritaire
01:09:15et violent aussi
01:09:16c'est ce que
01:09:17tout le monde dit de lui
01:09:18sur ses lieux de rencontre
01:09:19il y a des témoignages
01:09:23qui ne sont pas
01:09:24en sa faveur
01:09:25on le craint
01:09:26on le craint
01:09:27parce qu'il vient toujours
01:09:27entouré de chiens
01:09:28qui peuvent être agressifs
01:09:30les gens
01:09:30disent que c'est quelqu'un
01:09:32de très violent
01:09:33les enquêteurs
01:09:37mettent la main
01:09:38sur un homme
01:09:39qu'il a bien connu
01:09:40un soir de novembre 2003
01:09:42il a été la proie
01:09:43toute désignée
01:09:44d'Eric Ménier
01:09:45et ce jour là
01:09:48il avait des chiens
01:09:49j'ai blagué
01:09:50avec Ludovic
01:09:50alors on dit
01:09:51oui que ça
01:09:51aujourd'hui ça va
01:09:53ah ouais
01:09:55je m'approche
01:09:57tac tac
01:09:58il avait un canif
01:09:59il avait une opinale
01:10:00il m'a planté comme ça
01:10:02contre couteau
01:10:03tac
01:10:03et moi j'ai dit
01:10:05oh
01:10:05qu'est-ce que tu me fais
01:10:06je suis ton collègue
01:10:08je suis ton ami
01:10:08tu veux me tuer ou quoi
01:10:11et ben non
01:10:13non non
01:10:14je ne vais pas te tuer
01:10:15non
01:10:15c'est comme ça
01:10:16je fais comme ça
01:10:17pour le plaisir
01:10:18c'est là qu'il a pris le caillasse
01:10:20et bang
01:10:22il m'a balancé comme ça
01:10:23dans les yeux
01:10:25ça m'a cassé les lunettes
01:10:26quoi je voyais pleurer
01:10:27et Ludovic
01:10:29il était à côté
01:10:30il désirait
01:10:31comme si c'était
01:10:32normal
01:10:34pour lui c'était vraiment normal
01:10:36le témoignage de M. Pêcheux
01:10:39est important
01:10:40ça nous montre
01:10:40un petit peu
01:10:41comment Eric Ménier
01:10:42peut passer à l'acte
01:10:44pour un motif utile
01:10:45puisque sans aucun mobile
01:10:47il lui a lâché ses chiens
01:10:49et lui a donné un coup de couteau
01:10:50donc oui ça nous montre
01:10:51le caractère violent de Ménier
01:10:53et ça nous montre aussi
01:10:54la passivité de M. Serrat
01:10:57mais tout en assistant
01:10:58aux violences de M. Ménier
01:11:01un dominant
01:11:09un dominé
01:11:11un Ménier impulsif et violent
01:11:13un Serrat servile
01:11:15et voyeur
01:11:16la juge veut maintenant savoir
01:11:18si les deux hommes
01:11:19jouent les mêmes rôles
01:11:20dans leur vie criminelle
01:11:21que dans leur vie amoureuse
01:11:2229 avril 2010
01:11:30retour à Sérignan
01:11:31pour une reconstitution
01:11:33de l'assassinat
01:11:34de Frédéric Flon
01:11:34Ménier et Serrat
01:11:37en la même version
01:11:37il n'y a qu'un tueur
01:11:39c'est pas moi
01:11:39c'est l'autre
01:11:40les enquêteurs
01:11:41rejouent la scène
01:11:42et une évidence
01:11:44leur saute aux yeux
01:11:45M. Flouroux
01:11:48il est ivre
01:11:49donc c'est un pouvoir
01:11:50lourd à porter
01:11:51le traîner jusqu'au niveau
01:11:53du puits
01:11:54surtout qu'il y a une rigole
01:11:55il y a un mur
01:11:56de 80 à 90 cm
01:11:57il faut le passer par dessus
01:11:58je le vois mal
01:12:00sans éclairage
01:12:01le faire seul
01:12:02forcément
01:12:03il y a eu une aide
01:12:04pour réaliser cet acte
01:12:06les deux hommes mentent
01:12:10très clairement
01:12:12le couple que les gendarmes
01:12:13ont devant eux
01:12:14a éclaté
01:12:15après 10 ans de fusion
01:12:17où chacun était
01:12:18dépendant de l'autre
01:12:19quand ils se sont rencontrés
01:12:23Sarah avait 29 ans
01:12:25mais niait 17
01:12:26l'adolescent allait très mal
01:12:29car son enfance
01:12:31n'avait pas été
01:12:31de tout repos
01:12:32il est né
01:12:34avec une hydrocéphalie
01:12:35une tête trop grosse
01:12:37à l'origine
01:12:38de troubles
01:12:39du comportement
01:12:40on comprend qu'il a eu
01:12:44une vie tout à fait particulière
01:12:46parce qu'il a été placé
01:12:47très très jeune
01:12:48je crois à l'âge de 5 ans
01:12:50dans un institut
01:12:51médico-pédagogique
01:12:53ses parents
01:12:54vont être très très rapidement
01:12:55écartés au profit
01:12:57des docteurs
01:12:58et ensuite
01:12:58cette enfance
01:12:59va être encore plus troublée
01:13:00par la perte
01:13:02d'un frère
01:13:03ils vivent dans un immeuble
01:13:06et sur un arbre
01:13:08qui est planté
01:13:09en face de cet immeuble
01:13:10on va découvrir
01:13:11pendu à une branche
01:13:13le corps du frère aîné
01:13:14d'Eric Meignier
01:13:16et toute la famille
01:13:19va en être bouleversée
01:13:21mais de manière irréversible
01:13:22Eric Meignier bascule
01:13:26mais son dossier médical
01:13:28est ensuite
01:13:29une litanie
01:13:30de tentatives de suicide
01:13:32sous toutes les formes
01:13:33ouvrir les veines
01:13:34strangulation
01:13:35à 17 ans
01:13:41Eric est un garçon
01:13:43paumé
01:13:43sans le sou
01:13:44quand il rencontre
01:13:45Ludovic Serrat
01:13:46sur un étang de pêche
01:13:47il se passe à ce moment-là
01:13:51quelque chose
01:13:51il y a un déclic
01:13:52et voilà
01:13:54la rencontre
01:13:55qui se fait
01:13:56autour de ce lac
01:13:57il dit
01:13:58moi la première relation
01:13:59sexuelle que j'ai eue
01:14:00c'est avec Eric Meignier
01:14:01voilà
01:14:01donc c'est une rencontre
01:14:04déterminante
01:14:06c'est l'amour de sa vie
01:14:07Ludovic Serrat
01:14:10a tous ans de plus
01:14:11qu'Eric
01:14:12il est aussi plus assuré
01:14:14il gagne bien sa vie
01:14:16comme chef de rayon
01:14:17dans un magasin
01:14:18de bricolage
01:14:19il est calme
01:14:22il n'est pas nerveux
01:14:23il est contrôlé
01:14:24il est sociable
01:14:25au niveau du quotidien
01:14:30Eric Meignier
01:14:31il est plus jeune
01:14:32il est plus instable
01:14:34il a une sexualité
01:14:36plus chaotique
01:14:37mais
01:14:39au fond
01:14:40il profite
01:14:42de
01:14:43l'amour
01:14:45de Ludovic Serrat
01:14:46pour vivre
01:14:48l'expert psychiatre
01:14:51en est convaincu
01:14:52l'un sans l'autre
01:14:53n'irait pas jusqu'au crime
01:14:55il faut que les deux
01:14:57protagonistes soient là
01:14:58s'il y en a un
01:14:59il n'y a pas de passage à l'acte
01:15:00s'il y a l'autre seul
01:15:01il n'y a pas de passage à l'acte
01:15:02chacun seul
01:15:04n'aurait pas tué
01:15:08cette dépendance
01:15:11n'avait pas échappé
01:15:12aux enquêteurs
01:15:13lors de la reconstitution
01:15:14de l'assassinat
01:15:15de Frédéric Florou
01:15:16il la constate de nouveau
01:15:22le 22 septembre 2010
01:15:24quand la juge organise
01:15:26celle de la tentative
01:15:27d'assassinat
01:15:28contre Wilfrid Servo
01:15:29une reconstitution
01:15:31difficile pour lui
01:15:32car ses agresseurs
01:15:35ont accepté
01:15:36de jouer leur propre rôle
01:15:38ils donnaient l'impression
01:15:40d'être un petit peu
01:15:41acteurs
01:15:42du propre jeu
01:15:44de reconstitution
01:15:45qu'on leur demandait
01:15:46de jouer
01:15:46autrement dit
01:15:48une espèce de distance
01:15:49avec eux-mêmes
01:15:50ils acceptent
01:15:52de refaire à l'effet
01:15:53ils acceptent
01:15:54de brandir
01:15:55des pierres
01:15:56de se faire photographier
01:15:57dans ces positions-là
01:15:59c'est en simulant
01:16:02une bagarre
01:16:03que la mécanique
01:16:04du couple
01:16:04est démasquée
01:16:05cette nuit-là
01:16:07Eric Meignier
01:16:08avait commencé
01:16:09par rouer de coups
01:16:10sa victime
01:16:10sous le regard
01:16:12de Ludovic Serrat
01:16:12mais Wilfrid
01:16:14ne s'était pas
01:16:15laissé faire
01:16:16à l'époque des fées
01:16:17Wilfrid Servo
01:16:18était beaucoup plus costaud
01:16:19qu'Eric Meignier
01:16:20physiquement
01:16:21M. Meignier
01:16:21ne faisait pas le poids
01:16:22avec M. Servo
01:16:23Wilfrid Servo
01:16:27était sur le point
01:16:28de prendre le dessus
01:16:29quand Ludovic Serrat
01:16:31est entré en scène
01:16:32il est intervenu
01:16:35à ceinturer M. Servo
01:16:38l'a mis à terre
01:16:39c'est là où M. Meignier
01:16:40reprend le contrôle
01:16:41de la situation
01:16:42sans Ludovic Serrat
01:16:43M. Meignier
01:16:44n'aurait pas pu
01:16:45agresser Wilfrid Servo
01:16:46Serrat n'a pas été
01:16:49l'homme passif
01:16:50qu'il s'est employé
01:16:51à apparaître
01:16:53ultérieurement
01:16:54et on voit bien
01:16:56que dans le processus criminel
01:16:57Serrat et Meignier
01:16:59étaient indissociables
01:17:01mais Ludovic Serrat
01:17:04est un homme
01:17:05équilibré
01:17:06socialisé
01:17:06pourquoi cautionne-t-il
01:17:08ce crime
01:17:08jusqu'à couvrir
01:17:10son amant
01:17:10je le couvre
01:17:12donc je suis
01:17:14éternellement
01:17:15lié à lui
01:17:16c'est-à-dire que
01:17:17partager
01:17:18quelque chose
01:17:19d'hors norme
01:17:20comme ça
01:17:21ça fait de vous
01:17:23le partenaire
01:17:23unique
01:17:24et permanent
01:17:25de l'autre
01:17:26donc je suis
01:17:27son témoin
01:17:28son complice
01:17:29son partenaire
01:17:30d'un acteur norme
01:17:32qui nous lie
01:17:33à la vie
01:17:34à la mort
01:17:35c'est donc
01:17:43ce couple uni
01:17:44jusque dans le crime
01:17:45que la justice
01:17:46renvoie devant
01:17:47les assises
01:17:48de Montpellier
01:17:48même procès
01:17:50même chef d'accusation
01:17:51et pour l'assassinat
01:17:53de Frédéric Flouroux
01:17:53et la tentative
01:17:55d'assassinat
01:17:55contre Wilfried Cervaux
01:17:56l'audience s'ouvre
01:17:58le 17 février 2013
01:18:00l'un affiche
01:18:08un visage
01:18:08renfrogné
01:18:09et l'allure
01:18:10d'un ado
01:18:10l'autre
01:18:12paraît résigné
01:18:13et tranquille
01:18:14de tout le procès
01:18:16ils n'échangeront
01:18:17pas un seul regard
01:18:18chacun
01:18:21a vécu
01:18:23son procès
01:18:24pour eux
01:18:25ce n'était pas
01:18:26le procès
01:18:27du couple
01:18:27mais c'était
01:18:28le procès
01:18:29d'Éric Meigné
01:18:30et le procès
01:18:31de Ludovic Serrat
01:18:32au premier jour
01:18:34d'audience
01:18:35Éric Meigné
01:18:36donne le ton
01:18:36le meurtre
01:18:38de Frédéric Flouroux
01:18:39c'est pas lui
01:18:40c'est Ludovic Serrat
01:18:41et à un moment donné
01:18:43le président
01:18:43quelque peu
01:18:44agacé par cette attitude
01:18:45lui fait remarquer
01:18:45que bon
01:18:46il serait peut-être
01:18:47venu l'heure
01:18:47de nous donner
01:18:48enfin la vraie version
01:18:50auquel les victimes
01:18:51présentent à l'audience
01:18:52en droit
01:18:52puis à un moment
01:18:54son avocat
01:18:55maître d'arrégade
01:18:56se lève
01:18:57à la limite
01:18:58en colère
01:18:59en disant
01:18:59bon là ça suffit
01:19:00l'avocat comptait
01:19:03sur des aveux
01:19:03pour réveiller son client
01:19:05il décide de frapper
01:19:07là où ça fait mal
01:19:08pour la mémoire
01:19:10de ce frère
01:19:10on pouvait
01:19:11accéder
01:19:12à une espèce
01:19:13d'Éric Meigné intime
01:19:14qui était capable
01:19:15d'avoir à ce moment-là
01:19:16un peu de courage
01:19:17et d'assumer
01:19:19ce qu'il avait fait
01:19:21et là
01:19:23Éric Meigné
01:19:24effectivement
01:19:25reconnaît
01:19:25que c'est lui
01:19:26qui a tué
01:19:27Frédéric Flouroux
01:19:28et le président
01:19:29pose la question
01:19:30donc vous avez menti
01:19:31tout à l'heure
01:19:31oui j'ai menti
01:19:32alors on dit
01:19:34c'est un coup de théâtre
01:19:35alors les journalistes
01:19:36c'est un coup de théâtre
01:19:37mon dieu
01:19:37etc etc
01:19:38et puis le coup de théâtre
01:19:40il sert à rien
01:19:40parce que
01:19:41c'est une énième version
01:19:43et qu'on finit
01:19:44par ne plus croire
01:19:44du tout
01:19:45ce que dit
01:19:45Éric Meigné
01:19:46les parents
01:19:49de Frédéric Flouroux
01:19:50sont atterrés
01:19:51ils comprennent
01:19:52à ce moment-là
01:19:53qu'ils n'auront
01:19:54jamais droit
01:19:55à la vérité
01:19:56mais ils veulent
01:19:57des explications
01:19:58pourquoi ces deux hommes
01:19:59n'ont-ils pas été
01:20:00arrêtés en 2003
01:20:01Wilfried Servo
01:20:05avait pourtant donné
01:20:05leur identité
01:20:06à l'époque
01:20:07le gendarme
01:20:11qui avait enterré
01:20:12le dossier
01:20:13s'avance à la barre
01:20:14c'est un homme
01:20:19qui est retourné
01:20:19à la vie civile
01:20:20car il a été radié
01:20:21des cadres
01:20:22de la gendarmerie
01:20:23il vient seul
01:20:25sans conseil
01:20:26la question
01:20:29que tout le monde
01:20:30se posait
01:20:31c'était
01:20:31pourquoi
01:20:32alors même
01:20:33que Wilfried Servo
01:20:34avait donné
01:20:35d'emblée
01:20:36tous les éléments
01:20:37permettant
01:20:38l'identification
01:20:38de ses agresseurs
01:20:40cette procédure
01:20:41n'avait pas abouti
01:20:42et Wilfried Servo
01:20:46n'est pas le seul
01:20:47dans ce cas
01:20:48car dans son tiroir
01:20:49le gendarme
01:20:51avait dissimulé
01:20:5237 autres plaintes
01:20:54non seulement
01:20:56il les a mises
01:20:57de côté
01:20:57il les a mises
01:20:57dans un carton
01:20:58mais en plus
01:20:58il a fait
01:20:59des manipulations
01:21:00informatiques
01:21:01destinées à faire penser
01:21:03que ces procédures
01:21:04ont été transmises
01:21:05au parquet
01:21:05et qu'elles ont été
01:21:07classées sans suite
01:21:08par le parquet
01:21:08c'est ahurissant
01:21:11mais c'est un peu
01:21:12ennuyeux
01:21:12c'est même
01:21:14très ennuyeux
01:21:15parce que
01:21:16si l'affaire
01:21:16Servo
01:21:17était sortie
01:21:18au moment
01:21:19où elle devait sortir
01:21:20il n'y aurait
01:21:21probablement
01:21:22jamais eu
01:21:22d'affaire Fleurou
01:21:23et aujourd'hui
01:21:24il n'y aurait pas eu
01:21:26de mort
01:21:26la tête basse
01:21:30l'ex-gendarme
01:21:31est assaillie
01:21:32de questions
01:21:32et la cour
01:21:35suspendue
01:21:36à ses lèvres
01:21:36pourquoi
01:21:38qu'est-ce qui s'est passé
01:21:39dans votre vie
01:21:40pour que
01:21:41vous ne fassiez pas
01:21:42votre travail
01:21:43pour que vous ne fassiez
01:21:44pas le nécessaire
01:21:45et bien
01:21:46il répondait
01:21:47je n'ai pas de réponse
01:21:49je ne peux pas vous dire
01:21:50je ne sais pas
01:21:51je n'ai pas de réponse
01:21:52sur son banc
01:21:55la mère de Frédéric Fleurou
01:21:57est au bord du malaise
01:21:58le père lui
01:22:00sort enfin
01:22:01de son mutisme
01:22:02le père va se lever
01:22:05en disant
01:22:05je respecte votre uniforme
01:22:07mais vous
01:22:07vous êtes un vous rien
01:22:08c'est les seuls mots
01:22:09qu'il va prononcer
01:22:10pendant le procès
01:22:11mais là
01:22:12c'est vraiment
01:22:12la goutte d'eau
01:22:13qui fait déborder le vase
01:22:14quand il comprend
01:22:15que c'est en fait
01:22:15à cause de l'attitude
01:22:17de cet homme
01:22:17qui est là à la barre
01:22:18que son fils
01:22:19a été tué
01:22:20en sept jours de procès
01:22:24les parents de Frédéric Fleurou
01:22:26ont guetté
01:22:27sur le visage des accusés
01:22:28une larme
01:22:29un regret
01:22:30ils n'ont récolté
01:22:32que de l'indifférence
01:22:34et pas l'ombre d'un mobile
01:22:35pour ce crime
01:22:36il faut donc bien
01:22:39se rendre à l'évidence
01:22:40leur fils
01:22:41a été tué pour rien
01:22:43ensemble
01:22:45on décide
01:22:45et on le planifie
01:22:46de supprimer la vie
01:22:49d'un homme
01:22:50innocent
01:22:51à l'égard duquel
01:22:52on n'a strictement
01:22:53aucun ressentiment
01:22:54ni aucun grief
01:22:55on est vraiment là
01:22:58face à
01:22:58à deux criminels
01:23:00qui sont
01:23:00qui sont totalement
01:23:02en du commun
01:23:02ils n'agissent pas
01:23:03de façon crapuleuse
01:23:05ils agissent
01:23:05de façon
01:23:06sadique
01:23:09et avec plaisir
01:23:10ce qui est très
01:23:12très particulier
01:23:14à deux heures du matin
01:23:18les jurés
01:23:19rendent leur verdict
01:23:20c'est le couple
01:23:21qui est reconnu coupable
01:23:23et les peines
01:23:24sont à la hauteur
01:23:25de la perversité
01:23:26de leur crime
01:23:27Eric Meignier
01:23:28est condamné
01:23:29à 30 ans
01:23:29de réclusion criminelle
01:23:30Ludovic Serra
01:23:3225 ans
01:23:33une différence
01:23:35qu'il ne doit
01:23:36qu'à ses aveux
01:23:37sur l'affaire
01:23:37Wilfried Cerveau
01:23:38Monsieur Serra
01:23:40Lacour
01:23:41a reconnu
01:23:42votre fils Ludovic
01:23:43coupable
01:23:43d'assassinat
01:23:44il a pris 25 ans
01:23:46Meignier
01:23:47a quand même
01:23:49reconnu
01:23:49d'entrée
01:23:50de procès
01:23:51qu'il était seul
01:23:53pour commettre
01:23:54cet assassinat
01:23:55alors
01:23:56je crois que
01:23:57cette peine
01:23:58est
01:23:58démesurée
01:24:02et incompréhensible
01:24:04par rapport
01:24:05aux faits
01:24:07mais à l'époque
01:24:07des faits
01:24:08il aurait pu dire
01:24:08stop
01:24:09il aurait pu
01:24:09dénoncer
01:24:10Meignier
01:24:10voilà
01:24:12c'est aussi
01:24:12un des reproches
01:24:13que je lui fais
01:24:14et pour ça
01:24:14pour ça oui
01:24:16il était
01:24:17il était répréhensible
01:24:18pour ça
01:24:19pour ne pas avoir
01:24:20dénoncé
01:24:21un crime
01:24:22un crime
01:24:24un assassinat
01:24:25dont il était
01:24:27au courant
01:24:28ça oui
01:24:28pourquoi pensez-vous
01:24:30que matériellement
01:24:31votre fils
01:24:32ne peut pas être
01:24:33impliqué
01:24:34dans cet assassinat
01:24:35mon fils
01:24:37n'a jamais changé
01:24:37n'a jamais varié
01:24:39d'un iota
01:24:40dans ses versions
01:24:41vous pouvez reprendre
01:24:44le dossier
01:24:46vous verrez
01:24:46qu'il dit toujours
01:24:48la même chose
01:24:49l'autre chose
01:24:51qui va passer
01:24:51monsieur Meignier
01:24:53est allé jusqu'à
01:24:54faire une lettre
01:24:57en août 2012
01:24:58à mon fils
01:24:59où il lui demandait
01:25:00de s'accuser
01:25:01du meurtre
01:25:02de monsieur Fleurou
01:25:03et que lui
01:25:04on serait
01:25:05l'entière responsabilité
01:25:07de l'affaire
01:25:08cerveau
01:25:09il faut le faire
01:25:11quand même
01:25:11que pensez-vous
01:25:13de l'instruction
01:25:13trouvez-moi
01:25:16un élément
01:25:17à décharge
01:25:17dans ce dossier
01:25:18concernant mon fils
01:25:19il n'y en a aucun
01:25:21le trou
01:25:22qui a été creusé
01:25:23on dit que votre fils
01:25:24est même allongé
01:25:25dans le trou
01:25:25ce trou
01:25:27qui a été creusé
01:25:28il a été creusé
01:25:30quand
01:25:30mon fils
01:25:31me l'a confirmé
01:25:33le trou a été creusé
01:25:34au mois de novembre
01:25:35alors qu'il ne connaissait
01:25:37pas Fleurou
01:25:37alors moi je me pose
01:25:39une question
01:25:40aujourd'hui
01:25:40vous me dites
01:25:42qu'il s'est allongé
01:25:43dans le trou
01:25:44est-ce que
01:25:45tout simplement
01:25:46monsieur Meignier
01:25:47n'avait pas prévu
01:25:48de creuser un trou
01:25:49pour lui
01:25:50pour tuer votre fils
01:25:51oui
01:25:52Meignier n'a pas fait appel
01:25:54votre fils non plus
01:25:55alors je ne commenterai pas
01:25:58les décisions
01:26:00de monsieur Meignier
01:26:01en ce qui concerne
01:26:04notre fils
01:26:05ses avocats
01:26:06ont eu peur
01:26:08qu'à un moment donné
01:26:10la cour d'appel
01:26:11n'aligne
01:26:12la condamnation
01:26:14de Ludovic
01:26:15sur celle de Meignier
01:26:16c'est-à-dire
01:26:17qu'au lieu de lui mettre
01:26:1725 ans
01:26:18il lui met 30 ans
01:26:19voilà
01:26:20donc c'est pour ça
01:26:22alors aujourd'hui
01:26:23quelle solution
01:26:24nous reste-t-il
01:26:25quel avenir
01:26:26pour votre fils
01:26:26il a repris
01:26:28une activité professionnelle
01:26:29et parallèlement
01:26:32une formation
01:26:32pour se donner
01:26:34plus de chance
01:26:35à sa sortie
01:26:35voilà
01:26:35Wilfried
01:26:45le père
01:26:45de Frédéric Flouroux
01:26:46a traité
01:26:47le gendarme
01:26:48de Vaurien
01:26:48est-ce que
01:26:49c'est ce que
01:26:50vous diriez ?
01:26:52pour moi
01:26:52il était homophobe
01:26:53quand il m'a dit
01:26:54c'est qu'une histoire
01:26:55de tapette
01:26:55où d'autres chats
01:26:56ont été plus important
01:26:57pour moi
01:26:59c'était
01:26:59oui
01:27:00une évidence
01:27:01vous avez donc
01:27:02porté plainte
01:27:03contre lui
01:27:04des années après ?
01:27:05oui
01:27:05j'aimerais bien
01:27:06qu'il réponde
01:27:08de ses actes
01:27:10qu'il nous dise
01:27:10qu'est-ce qui s'est passé
01:27:11dans sa tête
01:27:12qu'il parle
01:27:12au procès
01:27:14il y avait donc
01:27:14vos deux agresseurs
01:27:15dans le box
01:27:16ouais
01:27:17il vous faisait
01:27:18encore peur ?
01:27:20non
01:27:20pas peur
01:27:23mais pitié
01:27:23pitié
01:27:26en prison
01:27:33Eric Meignet
01:27:34s'est paxé
01:27:35avec sa petite amie
01:27:36il se dit
01:27:37définitivement
01:27:38hétérosexuel
01:27:39il aura 57 ans
01:27:41quand il pourra sortir
01:27:42c'est un peu

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