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  • 12/05/2025
Le 8 août 2003, le corps de Jean-François André, chef du club des motards MC Drôme, a été retrouvé à quelques mètres de chez lui, couché aux côtés de sa moto, dans un champ de maïs. Surnommé La Pie par ses proches, il avait fondé le premier club de bikers « Outlaws » en France. Les gendarmes chargés de l'enquête se heurtent vite au code d'honneur des bikers, des hommes peu bavards qui préfèrent en découdre eux-mêmes avec l'assassin de leur leader. Un appel anonyme leur fournit une unique piste : ce serait un ancien ami de La Pie, Michel Di Bacco, qui aurait commandité le meurtre à Gérald Crouzet, un ex-biker et collectionneur d'armes, appelé La Couette.

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Personnes
Transcription
00:00:00Sous-titrage MFP.
00:00:30Il y a Lapie, la baronne, l'araignée, la couette.
00:00:34Ils ont des cheveux longs, des tatouages, des blousons de cuir avec des écussons, on dit des couleurs.
00:00:40Des motos, des Harley Davidson, ce sont des bikers.
00:00:45Leur rêve, la route, la liberté, le rock'n'roll, la solidarité entre frères motards et les petits trafics aussi.
00:00:53L'assassinat de Lapie, le chef, a sonné le départ d'un règlement de compte à la mode Far West.
00:01:01Quatre morts que les gendarmes ont eu bien du mal à élucider, car chez les bikers on ne parle pas.
00:01:07L'amitié, c'est à la vie, à la mort.
00:01:40Le 6 au soir, ses amis l'ont vu quitter son QG, le RN7, pour rentrer chez lui au guidon de sa fameuse Harley.
00:01:49Depuis, l'homme s'est volatilisé.
00:01:51Le lendemain, on avait rendez-vous avec lui, 9h, comme d'habitude, et il n'était pas là.
00:02:01On s'est inquiétés parce qu'il était toujours ponctuel au niveau des horaires.
00:02:05Ça, c'était sacré.
00:02:09Avant d'appeler les gendarmes, sa compagne a d'abord demandé de l'aide à ses proches.
00:02:14Elle était très paniquée, ma belle-sœur.
00:02:16Et du coup, elle nous a appelés, et mon mari y a été avec mon fils.
00:02:20Ils l'ont cherché pendant un moment aussi, pendant pas mal de temps même.
00:02:25On visite les alentours au départ, voir si on trouve sa trace.
00:02:31On refait le trajet du local à la ferme.
00:02:39Pour rentrer chez lui, Jean-François André n'avait pas beaucoup de route à faire.
00:02:43Un kilomètre et demi sur la départementale, qui relie le creux de la Tine à Anenay.
00:02:50Avant de prendre un petit chemin de terre à droite, entre les champs de maïs.
00:02:56Une centaine de mètres jusqu'à sa ferme.
00:03:00Mais rien, aucune trace de lui, ni sur la route, ni sur le chemin.
00:03:05Le 8 août, sa compagne décide donc de se rendre à la gendarmerie.
00:03:16En partant, elle refait un dernier tour de la ferme.
00:03:22Quand quelque chose brille...
00:03:23Ils l'ont retrouvé dans le champ de maïs, par rapport au rétroviseur qui faisait de la lumière avec le soleil.
00:03:30Ils ont vu que ça éclairait.
00:03:35À ce moment-là, on voit tous là-bas.
00:03:38Et c'est là qu'on découvre, à notre stupeur, qu'il était à une cinquantaine de mètres de chez lui.
00:03:44Quand les secours arrivent, des hommes en cuir sont déjà sur place.
00:03:53Car Jean-François André n'était pas un motard comme les autres.
00:03:57C'était le chef d'un club de bikers, le patron du MC Drôme.
00:04:04Le corps est découvert en décomposition avancée.
00:04:07Il est à Califourchon sur cette moto qui est penchée sur le flanc gauche dans un champ de maïs.
00:04:18Il y a des traces sanguinolentes, en partie séchées.
00:04:22Manifestement, la victime est décédée sur place.
00:04:27La tension monte.
00:04:31Les bikers vont et viennent, prêts à mener leur propre enquête.
00:04:37Et à en découdre, s'il le faut.
00:04:42Même les pompiers nous ont dit avoir fait en sorte d'empêcher les bikers présents
00:04:46de déplacer le corps parce qu'ils voulaient, sur le compte, selon leurs expressions,
00:04:51savoir s'il avait été percé.
00:04:55Percé, en langage biker, cela veut dire abattu, tué par balle.
00:05:01Les gendarmes comprennent vite qu'ils vont devoir composer avec des hommes qui ont le sang chaud.
00:05:07Des règles et des méthodes bien à eux.
00:05:12La difficulté, on la trouve avec des personnes qui veulent que la vérité éclate,
00:05:18mais qui sont partagées quant à une coopération avec les forces de police.
00:05:21Manifestement, ils ne faisaient pas confiance sur le déroulement de l'enquête
00:05:24et ils voulaient savoir qui avait pu commettre ce crime
00:05:29et peut-être traiter, le trouver dans nous.
00:05:35Car l'examen du cadavre et l'autopsie ne laissent aucun doute.
00:05:40Jean-François André a été abattu.
00:05:43Il est victime de deux blessures par arme de poing.
00:05:46Le premier projectile qui est une blessure, qui n'est pas mortelle,
00:05:49qui transperce la joue gauche.
00:05:51Et un deuxième tir à bout pour temps dans le dos,
00:05:55sectionnant l'artère et les vaisseaux sanguins,
00:05:57ce qui a occasionné une importante hémorragie interne
00:06:00et qui est la cause de la mort.
00:06:02Et mort rapide.
00:06:03La victime n'est pas inconnue des gendarmes.
00:06:12Jean-François André avait un casier.
00:06:16Il avait aussi un surnom,
00:06:17l'api,
00:06:18comme l'oiseau.
00:06:23Les gendarmes passent les lieux au peigne fin,
00:06:26l'intersection avec la route, le champ de maïs.
00:06:28Tout indique que Jean-François André est tombé dans un guet-à-pens.
00:06:36Sur le plan militaire,
00:06:36une embuscade se monte à l'endroit
00:06:38où la personne ciblée ou les personnes ciblées
00:06:40ont le moins de chances de pouvoir s'échapper.
00:06:43Donc pour nous,
00:06:44le point primordial,
00:06:46le plus intéressant pour monter une embuscade
00:06:48paraissait être l'intersection
00:06:50entre le chemin goudronné
00:06:52et le chemin gravillonneux
00:06:53qui donne accès à la propriété.
00:06:55Et il ne tarde pas à en trouver la preuve.
00:06:58En bordure des maïs,
00:07:01il y a quelque chose qui brille,
00:07:02je m'approche.
00:07:06Et je perçois honnêtement
00:07:07une douille percutée.
00:07:09Et je vois un petit cheminement
00:07:11à l'intérieur du champ de maïs
00:07:14avec manifestement
00:07:15un petit poste en arc de cercle
00:07:17où le maïs a été piétiné
00:07:19et où ça ressemble
00:07:21à effectuer un poste de guet.
00:07:22Manifestement,
00:07:25le patron du MC Drôme
00:07:27était attendu
00:07:28par quelqu'un
00:07:29qui connaissait bien ses habitudes.
00:07:32Sur le poste de guet,
00:07:34les gendarmes ramassent
00:07:35neuf douilles
00:07:36de calibre 7,65.
00:07:38Les neuf cartouches
00:07:39sont percutées
00:07:40de la même manière
00:07:41avec les mêmes égratignures
00:07:43on va dire
00:07:44laissées par le percuteur
00:07:45ce qui sous-entend
00:07:46qu'il n'y a qu'une seule arme
00:07:47par conséquent
00:07:48il n'y a qu'un seul tireur.
00:07:51Dans le voisinage,
00:07:53personne n'a rien vu,
00:07:54rien entendu.
00:07:55Un détail près.
00:07:57Un témoin précisera
00:07:58que le 6 au soir
00:07:59il a remarqué
00:08:00la présence d'un véhicule,
00:08:02une Volkswagen Golf
00:08:04ancien modèle
00:08:05avec des phares,
00:08:06un double phare
00:08:07stationné tardivement
00:08:09à proximité.
00:08:11Il n'y avait personne
00:08:12à son bord.
00:08:14Curieusement,
00:08:14ce véhicule
00:08:15n'avait jamais été aperçu
00:08:16auparavant.
00:08:18Une voiture vide
00:08:19le soir du meurtre,
00:08:21c'est peut-être une piste.
00:08:23De nombreux mégots
00:08:23sont découverts.
00:08:25On va laisser à penser
00:08:25que quelqu'un
00:08:26avait pu attendre
00:08:26à cet endroit-là.
00:08:28Ces indices sont préservés
00:08:29en vue de recherche
00:08:31d'empreintes digitales
00:08:33et d'empreintes génétiques
00:08:34par un laboratoire spécialisé.
00:08:38En attendant,
00:08:40les gendarmes interrogent
00:08:41les copains
00:08:41de Jean-François André,
00:08:43des bikers comme lui.
00:08:44Le 6 août,
00:08:50la bande s'était réunie
00:08:51comme d'habitude
00:08:52au bar de Lapis
00:08:53au Creux de la Tine.
00:08:56La bière coulait à flot.
00:09:00Jean-François Lapis,
00:09:01le 6 août,
00:09:04a commencé à tourner
00:09:05un film érotique
00:09:06avec plusieurs bikers
00:09:08et des acteurs pornographiques
00:09:10qui étaient venus de Paris
00:09:11spécialement pour ce tournage
00:09:12du film.
00:09:13La soirée se termine
00:09:14au siège de l'association.
00:09:16Elle est pas mal arrosée,
00:09:17ce que confirme
00:09:18l'autopsie du corps de Lapis
00:09:19puisqu'il y avait
00:09:20un taux d'alcoolémie
00:09:21de 2,5 grammes.
00:09:22La plupart des chambres
00:09:33situent son départ
00:09:34du club
00:09:35vers 22 heures.
00:09:37La suite,
00:09:38les gendarmes
00:09:39la devinent facilement
00:09:40en suivant
00:09:41l'emplacement
00:09:42des mégots,
00:09:43des douilles
00:09:44et les traces
00:09:45de la moto.
00:09:46il pilote
00:09:47son Harley Davidson,
00:09:48tourne
00:09:49à vitesse réduite
00:09:50dans le chemin gravillonneux.
00:09:55Là,
00:09:56sur sa droite,
00:09:57malgré la pénombre,
00:09:58il aperçoit
00:09:59le tireur
00:09:59qui sort
00:10:00des maïs
00:10:01et qui ouvre le feu.
00:10:04Tournant légèrement
00:10:05pour l'apercevoir,
00:10:05il est blessé
00:10:06à la face gauche
00:10:07par un premier projectile
00:10:09qui traverse
00:10:10la joue.
00:10:12Il tente
00:10:12s'enfuit
00:10:13en remettant
00:10:13les gaz.
00:10:14Le tireur
00:10:15continue
00:10:16de décharger
00:10:17son arme
00:10:18sur un lapis
00:10:19en tirant
00:10:21au jugé.
00:10:28Il est atteint
00:10:29par un second projectile
00:10:30au bas
00:10:31de l'omoplate.
00:10:35Il va perdre
00:10:36à un moment donné
00:10:37le contrôle
00:10:37de son véhicule
00:10:38qui va pénétrer
00:10:39dans le champ
00:10:40de maïs
00:10:40de façon droite
00:10:42donc ça ne fait pas
00:10:43une grosse pénétration,
00:10:44c'est juste un sillon
00:10:45et va s'immobiliser
00:10:47à l'intérieur
00:10:47quelques mètres
00:10:48plus loin.
00:10:53C'est là
00:10:54que sa compagne
00:10:55l'a retrouvé mort.
00:10:57Deux jours plus tard,
00:10:59Jean-François André
00:10:59dit Lapis
00:11:00avait 42 ans.
00:11:06Maître Boutier-Perrier,
00:11:08vous êtes l'avocate
00:11:09de la fille aînée
00:11:10de Lapis.
00:11:11Très vite,
00:11:12la famille
00:11:13a de sérieux doutes
00:11:14sur le scénario
00:11:15avancé par les gendarmes.
00:11:17Qu'est-ce qui ne colle pas
00:11:18selon eux ?
00:11:19Lorsqu'il y a
00:11:19un assassinat,
00:11:21puisque là,
00:11:21il faut parler
00:11:22d'assassinat,
00:11:23cinq questions
00:11:25doivent être posées
00:11:26et doivent trouver
00:11:27des réponses.
00:11:29Quand,
00:11:30comment,
00:11:32où,
00:11:33qui
00:11:33et pourquoi ?
00:11:35Dans cette affaire,
00:11:37la seule question
00:11:38qui est trouvée réponse,
00:11:38c'est comment.
00:11:39quand
00:11:40a-t-il
00:11:41été tué ?
00:11:44Là,
00:11:45les interrogations
00:11:46commencent.
00:11:47On fixe
00:11:47une heure de la mort
00:11:48qui est beaucoup trop large
00:11:49puisqu'on dit
00:11:49entre 36
00:11:51et 48 heures.
00:11:53Selon vous,
00:11:54où Lapis
00:11:55aurait-il été tué ?
00:11:57Alors,
00:11:57cette photo représente
00:11:58la maison de Lapis,
00:12:01le chemin par lequel
00:12:02il arrive à sa maison.
00:12:03Lapis,
00:12:04selon moi,
00:12:06a été tué
00:12:07là,
00:12:08à savoir,
00:12:09derrière sa maison.
00:12:10C'est là où on l'a retrouvée,
00:12:11c'est ça ?
00:12:11C'est là où on le retrouve.
00:12:12On le retrouve là,
00:12:13il reçoit une première balle
00:12:15dans le dos,
00:12:17c'est cette balle-là
00:12:18qui est mortelle.
00:12:19Il ne meurt pas tout de suite
00:12:20puisqu'il meurt
00:12:21par émotorax,
00:12:22donc ça lui laisse le temps
00:12:24de prolonger sa route.
00:12:26Et là,
00:12:27on retrouve
00:12:27dans le sol
00:12:29une balle,
00:12:31c'est celle
00:12:31qui a transpercé
00:12:33la joue gauche
00:12:34de M. Lapis.
00:12:37Le scénario des gendarmes
00:12:39est tout à fait contredit.
00:12:41Les gendarmes
00:12:42indiquent
00:12:43que cette balle
00:12:44aurait été tirée
00:12:46à hauteur.
00:12:47Or,
00:12:47le légiste
00:12:48nous dit
00:12:49que cette balle,
00:12:50elle va de haut
00:12:53en bas,
00:12:53c'est-à-dire
00:12:54qu'elle est tirée,
00:12:55la pie
00:12:56est en dessous
00:12:57de la balle.
00:12:58Donc,
00:12:58selon moi,
00:12:59il est tué
00:13:00à proximité
00:13:01de sa maison
00:13:02et non pas
00:13:03à 200 ou 300 mètres
00:13:05de sa maison.
00:13:06Qui avait-il
00:13:07dans sa maison
00:13:07ce soir-là ?
00:13:08Parce que quand même,
00:13:09ça s'entend
00:13:09des coups de feu.
00:13:10Tout à fait.
00:13:11Et puis il y a un chien.
00:13:12Dans sa maison,
00:13:13on est sûr
00:13:14que la famille
00:13:15de M. André
00:13:17est arrivée.
00:13:19Ils sont là
00:13:20à 21h30,
00:13:21personne
00:13:22n'entend rien.
00:13:24Ce n'est pas un silencieux,
00:13:25c'est un 765.
00:13:27Personne n'entend rien,
00:13:28le chien ne boit pas.
00:13:29Pourquoi
00:13:30personne n'entend rien ?
00:13:32Je ne sais pas.
00:13:33J'ai un doute
00:13:34sur l'heure
00:13:35de l'assassinat.
00:13:38Vous pensez quoi alors ?
00:13:39Qu'il est mort quand ?
00:13:40Je pense
00:13:41qu'il est tué après.
00:13:42Dans la mesure
00:13:42où sa compagne
00:13:43ne le trouve pas
00:13:45alors qu'elle fait
00:13:47des recherches
00:13:47relativement approfondies
00:13:49et intenses,
00:13:51ça paraît
00:13:52incohérent.
00:13:53Ce n'est pas possible
00:13:54qu'elle ne le voit pas.
00:13:55Alors il serait où
00:13:56pendant ce temps-là ?
00:13:56Je n'en sais rien.
00:13:57Je n'ai pas de réponse,
00:13:58madame.
00:14:01Quelques jours plus tard,
00:14:02Lapif fait son
00:14:03dernier voyage.
00:14:05Jean-François André
00:14:06est enterré
00:14:06dans son village natal,
00:14:09Quintena,
00:14:10dans l'Ardèche.
00:14:13Les motards débarquent
00:14:13d'Allemagne,
00:14:14d'Italie,
00:14:15de Grande-Bretagne.
00:14:17Plus de 1500 bikers
00:14:20rappliquent
00:14:21des quatre coins
00:14:22de l'Europe
00:14:23pour honorer
00:14:25la mémoire du chef.
00:14:27L'église n'était
00:14:28pas assez grande,
00:14:29la place à côté
00:14:30de l'église
00:14:31n'était pas assez grande.
00:14:33Ils n'ont jamais vu ça,
00:14:33ça m'allait.
00:14:34Ils m'ont dit vraiment,
00:14:35on n'a jamais vu ça.
00:14:36Jamais.
00:14:37Les gens de Quintena
00:14:38se sont demandé
00:14:40si ce n'était pas
00:14:41un ministre,
00:14:42l'enterrement
00:14:42d'un ministre.
00:14:47Il y avait beaucoup
00:14:50de bikers,
00:14:51c'est même eux
00:14:51qui ont porté
00:14:53le cercueil.
00:14:54Ils n'ont pas voulu
00:14:55qu'ils soient portés
00:14:56par quelqu'un d'autre.
00:14:59Quatre bikers
00:14:59de nationalités différentes
00:15:01portent le cercueil
00:15:03de la pie.
00:15:05Un rite
00:15:06réservé aux chefs.
00:15:07Les gendarmes
00:15:13qui surveillent
00:15:14discrètement l'Assemblée
00:15:15comprennent une nouvelle fois
00:15:16que l'enquête
00:15:17risquait d'être longue.
00:15:20La pie connaissait du monde.
00:15:22Manifestement,
00:15:24il était craint
00:15:24et respecté.
00:15:27Le procureur de Valence
00:15:29note dans son rapport
00:15:31qu'il pourrait s'agir
00:15:32d'un règlement de compte
00:15:33entre bandes rivales
00:15:35de bikers.
00:15:39Tout est mystérieux
00:15:40dans cette affaire.
00:15:41La victime,
00:15:43les raisons pour lesquelles
00:15:44elle a été tuée
00:15:44et puis le milieu.
00:15:47C'est une affaire
00:15:47qui a un environnement
00:15:49romanesque,
00:15:50de polar.
00:15:52Les bikers,
00:15:53les voyous,
00:15:54le milieu des cambrioleurs.
00:15:55Enfin, voilà.
00:15:58Ce qu'on a essayé
00:15:59de faire
00:15:59tout de suite,
00:16:01c'est d'essayer
00:16:02de savoir
00:16:02qui était la pie.
00:16:03qui était la victime,
00:16:06quelle était sa vie.
00:16:08Une balle mortelle
00:16:09pour régler son compte
00:16:10à un enfant du pays
00:16:11qui aimait la moto,
00:16:14les copains
00:16:15et les grands espaces.
00:16:18On était des enfants
00:16:19très sages.
00:16:21On a eu
00:16:21une éducation
00:16:23normale.
00:16:24Mon père
00:16:24nous a éduqués
00:16:26dans la droiture,
00:16:27l'honnêteté,
00:16:28le travail,
00:16:32le travail.
00:16:34Il était gentil,
00:16:36mon frère.
00:16:40À l'enfance,
00:16:41on se déguisait
00:16:42beaucoup en cow-boy
00:16:43et en indien.
00:16:43C'était beaucoup
00:16:44le milieu cow-boy
00:16:44indien américain.
00:16:46Il adorait
00:16:46les cheveux longs,
00:16:47avec le bandeau,
00:16:48tout ça,
00:16:49style indien,
00:16:50américain.
00:16:53Il commençait déjà
00:16:54à transformer son vélo,
00:16:56un peu le style
00:16:57chopeur,
00:16:59une grande
00:17:00aussi,
00:17:00une fourche au vélo.
00:17:03Puis est arrivé
00:17:04le temps des bécanes.
00:17:06Celle de la pie
00:17:06était rutilante.
00:17:08Ses premières mobilettes,
00:17:10il fallait qu'elles
00:17:11soient toujours
00:17:12impeccables.
00:17:13Chaque rayon,
00:17:14il fallait que tout
00:17:15brille.
00:17:16C'est un ancien
00:17:17du creux de la tine
00:17:18qu'on appelait
00:17:19le shérif
00:17:20qu'il a surnommé
00:17:21la pie
00:17:22parce que les pies
00:17:23aiment bien
00:17:23tout ce qui brille.
00:17:24Et dès qu'il a été
00:17:27en âge de conduire,
00:17:29la pie s'est offert
00:17:29sa première moto.
00:17:32Le réservoir,
00:17:33c'est un cercueil,
00:17:34en fait.
00:17:35Et il achète
00:17:35la peinture,
00:17:36il peint,
00:17:37il fait chromer
00:17:38les petits charments,
00:17:40il a mis des rétroviseurs
00:17:41un peu en style de croix.
00:17:43C'est tout lui
00:17:43qui construit sa moto,
00:17:44en fait,
00:17:45pièce par pièce.
00:17:46Dans la région,
00:17:54à l'époque,
00:17:55c'était le seul,
00:17:55il n'y en avait pas d'autres.
00:17:57Je me rappelle,
00:17:58même,
00:17:58il était passé à Saint-Barthémy,
00:17:59il y a une dame
00:18:00qui était rentrée
00:18:00dans le poteau
00:18:00quand il avait passé la moto.
00:18:02Tu es tellement surprise
00:18:03de voir cette moto
00:18:03qui n'était pas courante.
00:18:05C'est vrai que c'était
00:18:06on regardait à l'époque.
00:18:08On regardait beaucoup,
00:18:08mais ce n'était pas courant.
00:18:13Quelques années plus tard,
00:18:14la piste yonne l'Ardèche
00:18:16au guidon de son Arley,
00:18:18un modèle unique.
00:18:21D'autres passionnés
00:18:22le rejoignent,
00:18:23des copains
00:18:24tous animés
00:18:25du même rêve.
00:18:27Ces rêves,
00:18:28c'était la route.
00:18:29C'était,
00:18:30à l'époque,
00:18:31les États-Unis,
00:18:32la route 66 déjà.
00:18:34Toutes ces valeurs
00:18:35de liberté
00:18:36qui englobent
00:18:39la musique rock'n'roll
00:18:41ou la moto,
00:18:42c'est un mythe
00:18:42que Elvis Presley
00:18:45ou Gene Vincent
00:18:46aurait fait.
00:18:48Donc nous,
00:18:49on n'a fait que
00:18:50de passionnés
00:18:51et reprendre ça
00:18:52pour le vivre
00:18:54chez nous.
00:18:57À 24 ans,
00:18:58la pif est un petit héritage.
00:19:01Il s'achète
00:19:01une grande bâtisse
00:19:02au creux de la Tine,
00:19:04le long de la National 7.
00:19:07Il ouvre un bar,
00:19:08le RN7,
00:19:09et un magasin
00:19:10de pièces détachées
00:19:11de Harley,
00:19:13bien sûr.
00:19:15Les affaires marchent,
00:19:16le bar de Lapie
00:19:17attire les motards
00:19:17de la région
00:19:18et compte bientôt
00:19:19une trentaine d'habitués.
00:19:21C'est avec eux
00:19:22qu'au milieu
00:19:22des années 80,
00:19:24Lapie crée
00:19:25un vrai motoclub,
00:19:26un MC,
00:19:28dans le langage
00:19:28des bikers.
00:19:29Le MC Drôme,
00:19:31dont il se proclame
00:19:32président.
00:19:34Pour Lapie,
00:19:34le club était très important.
00:19:36Ça lui donnait
00:19:36une stature,
00:19:38ça lui donnait
00:19:38quelque chose
00:19:40à faire dans sa vie.
00:19:43Avec son MC Drôme,
00:19:46le RN7 devient
00:19:47un lieu
00:19:47de rendez-vous
00:19:48incontournable.
00:19:50Sur la route
00:19:50des vacances au soleil,
00:19:52il attire les bikers
00:19:53de toute l'Europe.
00:19:54Il y avait du monde,
00:19:56ça se passait vraiment
00:19:57dans une bonne ambiance,
00:19:58il y avait des concerts,
00:19:59des animations,
00:20:02il y avait de la moto,
00:20:03ça tournait,
00:20:04c'était joyeux,
00:20:05c'était festif.
00:20:06Ça menait du monde,
00:20:08ça animait,
00:20:09et puis,
00:20:10il faisait pas...
00:20:11Moi, j'ai habité
00:20:1212 ans à côté,
00:20:12il y avait pas...
00:20:13On entendait juste
00:20:13le bruit des harlés,
00:20:15tout se passait bien,
00:20:16les gendarmes disaient,
00:20:17tout se passait bien,
00:20:17il n'y avait jamais
00:20:18de soucis.
00:20:21Mais être biker,
00:20:22c'est pas seulement
00:20:23aimer la moto.
00:20:25Pour Lapie et ses copains,
00:20:26les frères,
00:20:27comme ils s'appellent,
00:20:28c'est un mode de vie,
00:20:30un engagement
00:20:31qui prime sur tout le reste.
00:20:34Pour faire partie
00:20:35d'un MC,
00:20:36il faut être un homme,
00:20:37posséder une harlée
00:20:39et se soumettre
00:20:40à des règles très strictes.
00:20:43Un club de bikers,
00:20:44c'est comme
00:20:45une organisation militaire,
00:20:46avec sa hiérarchie,
00:20:48ses uniformes,
00:20:48son code d'honneur.
00:20:50Ses membres
00:20:51se doivent secours
00:20:52et fidélité.
00:20:54Et à ceux qui le méritent,
00:21:04Lapie offre des patches,
00:21:06des écussons
00:21:07à coudre sur les blousons.
00:21:09Dans le milieu,
00:21:10on appelle ça
00:21:11les couleurs.
00:21:12C'est comme dans la vie,
00:21:15tout se mérite,
00:21:16les couleurs aussi.
00:21:18Tu ne peux pas faire
00:21:18n'importe quoi
00:21:19avec des couleurs.
00:21:21Tu as une image
00:21:21à défendre.
00:21:23Tu les as,
00:21:23tu les portes.
00:21:25Elles sont à toi.
00:21:26Et tu en as la responsabilité.
00:21:28Dans le monde
00:21:33impitoyable
00:21:34des bikers,
00:21:35les petits clubs
00:21:36doivent allégeance
00:21:37aux grands.
00:21:39Si tu as un petit club,
00:21:41un grand club qui arrive,
00:21:43il peut dire
00:21:43tu marcheras pour nous.
00:21:46Sinon,
00:21:46tu remballes tes goals,
00:21:47tu arrêtes la moto
00:21:48et tu arrêtes tout.
00:21:51Et c'est ce tout
00:21:52qui intéresse les gendarmes.
00:21:54Car les activités
00:21:56des clubs de bikers
00:21:57ne sont pas toujours
00:21:58très recommandables.
00:22:00Ce monde des bikers
00:22:01est connu défavorablement
00:22:03de nos services.
00:22:04La plupart d'entre eux
00:22:05sont connus
00:22:06pour des affaires
00:22:07de stupéfiants,
00:22:08des affaires de vol
00:22:09de recel.
00:22:10Donc ce qu'on appelle
00:22:10le vol de fret,
00:22:11donc un camion
00:22:12qui transporte
00:22:13des objets de valeur
00:22:14est volé
00:22:15et est écoulé
00:22:16sur le secteur.
00:22:21Ces petits trafics,
00:22:23les clubs s'y adonnent
00:22:24sur le territoire
00:22:25qu'ils contrôlent.
00:22:26Celui de la Pi,
00:22:27c'était la Drôme.
00:22:29Sous le regard
00:22:29du plus fameux
00:22:30des clubs de bikers,
00:22:32les Hells Angels.
00:22:36Mais l'homme
00:22:36voulait plus.
00:22:38Il voulait que son MC
00:22:39devienne membre
00:22:40des Hells.
00:22:43En 97,
00:22:44Jean-François André
00:22:45est donc allé les voir.
00:22:48Mais les Hells
00:22:49ont refusé
00:22:50d'intégrer
00:22:50tous les membres
00:22:51du MC Drôme.
00:22:52une bagarre
00:22:54a éclaté.
00:22:55La Pi
00:22:56a claqué la porte.
00:22:58Il a alors décidé
00:22:59de contacter
00:23:00la bande rivale
00:23:01des Hells,
00:23:02les Outlaws,
00:23:04les Orlalois.
00:23:05A l'époque,
00:23:08ils n'étaient pas
00:23:09représentés en France.
00:23:10La Pi a donc entamé
00:23:11de longues négociations
00:23:12avec eux
00:23:13dans le plus grand secret.
00:23:15En fait,
00:23:18il y en a d'autres
00:23:19qui sont arrivés,
00:23:20d'autres qui sont rentrés
00:23:21dans le club
00:23:21que je ne connaissais pas.
00:23:23Il a changé un petit peu là.
00:23:25Mais oui,
00:23:26je le voyais soucieux
00:23:27quand il venait,
00:23:28parce que je le voyais souvent,
00:23:29il venait boire le café
00:23:29à la maison.
00:23:31Je voyais qu'il était
00:23:31ailleurs.
00:23:33Il n'était pas,
00:23:34on aurait dit
00:23:34qu'il avait quelque chose
00:23:35qui le tracassait.
00:23:37Il avait l'air
00:23:38pas tranquille.
00:23:42La Pi sentait bien
00:23:43que les Hells
00:23:43verraient
00:23:44d'un mauvais œil
00:23:45l'arrivée
00:23:46d'un club
00:23:46à Outlaws en France.
00:23:48Il craignait
00:23:49des représailles.
00:23:50Quand on pense
00:23:50aux Hells Angels américains
00:23:52et à la légende
00:23:52des Hells Angels,
00:23:53on sait que
00:23:54c'est souvent
00:23:55des groupes
00:23:55qui se livrent
00:23:56à des trafics,
00:23:58parfois de drogue
00:23:58ou des choses comme ça.
00:24:00Et la Pi,
00:24:01c'était plus
00:24:02le milieu
00:24:02des cambrioleurs,
00:24:03des petits trafics.
00:24:05Ce n'est pas
00:24:05des grands voyous,
00:24:07c'est le milieu
00:24:07des petits trafics,
00:24:08limite de la débrouille
00:24:09des fois,
00:24:10mais qui sont toujours
00:24:11un peu à la limite
00:24:12avec la loi.
00:24:13En même temps,
00:24:13leur groupe,
00:24:14il s'appelle
00:24:14Léa Outlaws.
00:24:15Donc,
00:24:15je dirais
00:24:17les bien nommés.
00:24:24Des petits trafics
00:24:25que la Pi voulait
00:24:26étendre du sud
00:24:27de Lyon
00:24:28jusqu'au nord
00:24:30de Marseille.
00:24:34Il lui fallait
00:24:35donc une protection.
00:24:39En fait,
00:24:39on a été chercher
00:24:40Outlaws France
00:24:41pour faire fermer
00:24:44la gueule
00:24:45un peu
00:24:45à tout le monde.
00:24:47Tous ceux
00:24:48qui voulaient
00:24:48un peu
00:24:49nous mettre
00:24:52sur leurs ailes.
00:24:55Nous,
00:24:56on voulait être
00:24:56sous l'aile de personne,
00:24:57donc on a voulu
00:24:58être autonome
00:24:58et aussi puissant
00:24:59qu'eux.
00:25:00Donc,
00:25:00on s'est monté.
00:25:01Le 26 juillet 2003,
00:25:07Lapie,
00:25:08Franck
00:25:09et quatre autres membres
00:25:11du MC Drôme
00:25:12ont donc pris la route
00:25:13pour Manchester
00:25:14où ils avaient rendez-vous
00:25:15avec les représentants européens
00:25:17des Outlaws.
00:25:17But du voyage,
00:25:22rapporter en France
00:25:23les couleurs du club,
00:25:24la fameuse tête de mort
00:25:25sur des pistons croisés
00:25:27que ses membres
00:25:28arborent fièrement.
00:25:32À leur retour
00:25:32dans la Drôme,
00:25:33les nouveaux Outlaws
00:25:34posent crânement
00:25:35dans leur local
00:25:35du Creu de la Tine.
00:25:38C'est la dernière photo
00:25:39de Lapie vivant.
00:25:41Il a été assassiné
00:25:4211 jours plus tard.
00:25:43Dominique,
00:25:49c'est quoi la panoplie
00:25:50et l'histoire
00:25:50de ces bikers ?
00:25:51Les bikers,
00:25:52Frédéric,
00:25:53c'est d'abord un esprit.
00:25:54L'esprit des grosses motos
00:25:55qui font du bruit
00:25:56avec des chromes,
00:25:58des fourches allongées,
00:25:59des grands guidons,
00:26:00des choppers
00:26:00ou des Harley Davidson.
00:26:02Ça,
00:26:02ce sont les bikers.
00:26:03Ils existent
00:26:04dans trois grandes familles.
00:26:06D'abord,
00:26:06il y a ceux
00:26:06que tout le monde connaît,
00:26:07les Hells Angels.
00:26:09Les Hells,
00:26:10ce sont les anges
00:26:11de l'enfer.
00:26:12Leur sigle,
00:26:13regardez,
00:26:13c'est une tête de mort
00:26:14avec des ailes.
00:26:16MC,
00:26:17c'est motoclub
00:26:17ou motocycle.
00:26:19Ce sigle,
00:26:20il est hérité
00:26:21des dessins
00:26:22qu'on voyait
00:26:22pendant la Seconde Guerre mondiale
00:26:24sur les gros bombardiers
00:26:25B-17
00:26:25et ceux qui ont créé
00:26:27les Hells Angels.
00:26:28Ce sont les équipages
00:26:29rescapés
00:26:30de ces bombardiers.
00:26:31Ils étaient jeunes,
00:26:31ils rentraient aux Etats-Unis,
00:26:32ils revenaient de la guerre.
00:26:33Ils ont acheté
00:26:34des grosses motos.
00:26:35Ils se sont montrés
00:26:35différents
00:26:36des jeunes américains
00:26:37qui n'étaient pas partis
00:26:38faire cette guerre.
00:26:40Deux copains,
00:26:40on est devenu des rebelles,
00:26:42des mauvais garçons,
00:26:43et puis des criminels
00:26:44qui vivent clairement
00:26:45aujourd'hui
00:26:46du trafic de drogue,
00:26:48du trafic d'armes
00:26:49et de la prostitution,
00:26:52du proxénétisme.
00:26:53Il y a aussi
00:26:54les outlaws.
00:26:55Outlaws,
00:26:56ça veut dire hors la loi.
00:26:57Ils sont plus anciens
00:26:58que les Hells Angels.
00:26:59Ils sont nés en 1935.
00:27:02Ils sont à peu près
00:27:02aussi nombreux.
00:27:03On est entre
00:27:04200,
00:27:05230 chapitres.
00:27:07Un chapitre,
00:27:07c'est un club.
00:27:08On dit en anglais
00:27:09un chapter.
00:27:09Donc 230 chapitres
00:27:12dans le monde,
00:27:13dans 25,
00:27:1427 pays,
00:27:15aussi bien pour les outlaws
00:27:16que pour les Hells Angels.
00:27:18Et puis les uns
00:27:19et les autres,
00:27:20évidemment,
00:27:21se détestent,
00:27:22détestent la police,
00:27:23se provoquent entre eux.
00:27:25On a souvent
00:27:26des problèmes
00:27:27de racisme
00:27:28dans ces clubs.
00:27:29À titre d'exemple,
00:27:30pour les Hells Angels,
00:27:31ils avaient assuré
00:27:32en 1969
00:27:33la sécurité
00:27:34d'un concert des Stones
00:27:35à la demande
00:27:35de Mick Jagger.
00:27:36Et ça a mal tourné
00:27:37et un membre
00:27:39du service de sécurité
00:27:40des Hells Angels
00:27:41a poignardé
00:27:42un spectateur
00:27:43qui était un noir américain.
00:27:45On a dit ensuite
00:27:45que ce garçon
00:27:46avait un pistolet sur lui.
00:27:48En tout cas,
00:27:48les choses ont dégénéré.
00:27:49Donc,
00:27:49on est toujours
00:27:50dans la provocation
00:27:51et dans la violence.
00:27:53Hells Angels,
00:27:54outlaw et bandidos.
00:27:56C'est quoi
00:27:56ces 3e famille ?
00:27:57Alors,
00:27:57ce sont les petits derniers
00:27:59de l'équipe des bikers.
00:28:01Ils sont classés
00:28:02comme illégaux
00:28:03par le FBI.
00:28:04Ce 1%,
00:28:06il est intéressant
00:28:07parce qu'on le voit
00:28:08chez les bandidos,
00:28:08mais on le retrouve aussi
00:28:09chez les Hells Angels
00:28:10et chez l'outlaw.
00:28:12L'histoire dit
00:28:12que ce 1%,
00:28:13c'est une réponse
00:28:14au gouvernement américain
00:28:16qui avait dit
00:28:17attention,
00:28:18tous les motards
00:28:20ne sont pas
00:28:21des délinquants.
00:28:2399% des motards
00:28:24sont des gens bien.
00:28:25Et par provocation,
00:28:26eh bien,
00:28:27Hells,
00:28:27outlaw et bandidos
00:28:28ont affiché
00:28:29sur leur blouson
00:28:301%.
00:28:30Une façon de montrer
00:28:32qu'eux...
00:28:32On affiche sa criminalité.
00:28:33Voilà,
00:28:34on ne fait pas partie
00:28:35des 99%
00:28:36de motards
00:28:37qui sont des gens bien.
00:28:42Un règlement de compte
00:28:44entre bandes rivales,
00:28:46les amis de la PIE
00:28:47ne veulent pas y croire.
00:28:50Moi,
00:28:51je trouve que c'est
00:28:51une réponse
00:28:52trop facile.
00:28:55Moi,
00:28:55je n'y crois pas.
00:28:56Je ne crois pas
00:28:57à cette thèse-là
00:28:58parce que ça ne se serait
00:28:59pas passé comme ça.
00:28:59on aurait eu
00:29:01peut-être des menaces
00:29:02avant.
00:29:03Là,
00:29:04il n'y avait
00:29:05ni menaces
00:29:06ni quoi que ce soit.
00:29:08Et puis,
00:29:09un règlement de compte
00:29:10entre bandes rivales
00:29:11aurait visé
00:29:12tous les membres
00:29:12du club.
00:29:13Non,
00:29:14les copains de la PIE
00:29:15n'y croient pas
00:29:15et les gendarmes
00:29:16n'ont pas grand-chose
00:29:18à leur opposer.
00:29:19Car leur recherche
00:29:20sur cette piste
00:29:21n'avance pas
00:29:22ni en France
00:29:23ni à l'étranger.
00:29:24Mais alors qui ?
00:29:28Un proche ?
00:29:30Un des membres
00:29:31de sa bande ?
00:29:33C'est l'Indienne,
00:29:35la confidente de la PIE
00:29:36qui les pousse
00:29:37dans cette voie.
00:29:39Elle leur raconte
00:29:40que le 6 au soir,
00:29:41la PIE a quitté
00:29:42son bar
00:29:43sans escorte.
00:29:46Il quitte son bar
00:29:46seul,
00:29:47ce qui n'est pas du tout
00:29:48dans ses coutumes.
00:29:49Un président
00:29:50d'une bande
00:29:51de bikers
00:29:51ne circule jamais
00:29:52seul en moto.
00:29:53De plus,
00:29:54le soir.
00:29:54Donc là,
00:29:55il part vers 22h
00:29:56tout seul
00:29:57et comme par hasard,
00:29:58la seule fois
00:29:59où il roule seul,
00:30:00c'est le soir
00:30:01où il est assassiné.
00:30:03Une règle
00:30:03que respectent
00:30:04tous les MC.
00:30:05Un président
00:30:06est toujours escorté
00:30:07de son sergent d'arme,
00:30:09le numéro 3
00:30:10dans la hiérarchie
00:30:11d'un club.
00:30:12Et l'Indienne
00:30:13livre encore
00:30:13un autre détail troublant
00:30:15à propos de celui
00:30:16qu'elle appelle
00:30:16son frère.
00:30:18Mon frère avait
00:30:19deux jaquettes
00:30:20que je lui avais faites.
00:30:22Une qui était normale,
00:30:23normale,
00:30:24basique
00:30:25et une jaquette spéciale
00:30:27où il y avait
00:30:28du Kevlar dedans
00:30:29ce jour-là.
00:30:31Mon frère
00:30:31m'avait confié
00:30:32sa jaquette
00:30:33pour que je puisse
00:30:34lui mettre
00:30:35ses couleurs
00:30:35au clôt
00:30:36dans le dos.
00:30:38Et ce que j'ai dit
00:30:39aux gendarmes aussi,
00:30:40c'est que
00:30:41ça me semblait
00:30:42étrange
00:30:43que ce soit
00:30:44le seul jour
00:30:45où il n'ait pas
00:30:46cette jaquette-là
00:30:47qu'il a été assassiné.
00:30:49Et donc,
00:30:50on s'est dit
00:30:50qu'il fallait savoir
00:30:51que ce soir-là
00:30:52il n'aurait pas
00:30:52le blond-blouson,
00:30:54savoir qu'il serait seul
00:30:55pour pouvoir l'assassiner.
00:30:58Un proche,
00:31:00ça irait dans le sens
00:31:00d'une autre révélation
00:31:02de l'Indienne.
00:31:03L'Api ne se séparait
00:31:04jamais d'un petit carnet noir.
00:31:06Un carnet dans lequel
00:31:07il mentionnait
00:31:08les différentes choses
00:31:09qui lui arrivaient
00:31:10dans sa journée.
00:31:11On pouvait également
00:31:12soupçonner que dans ce carnet,
00:31:13même si ça n'a pas été dit
00:31:14directement,
00:31:14il notait ses dettes
00:31:16de stupéfiants
00:31:17ou ce que lui devaient
00:31:18ses clients.
00:31:20Et ce carnet,
00:31:22L'Api ne l'avait plus
00:31:23sur lui à la morgue.
00:31:26On apprendra par la suite
00:31:28que ce carnet
00:31:29a été retiré du corps
00:31:30avant notre arrivée.
00:31:36La compagne de L'Api
00:31:38est placée en garde à vue.
00:31:39Elle reconnaîtra
00:31:40avoir dissimulé
00:31:42le carnet
00:31:43à la demande
00:31:44de ses amis bikers
00:31:46pour éviter
00:31:47qu'on découvre
00:31:48d'autres faits délictueux.
00:31:52Les gendarmes s'en doutaient,
00:31:54ils en ont maintenant
00:31:55la preuve.
00:31:56Leur enquête
00:31:57en dérange certains.
00:32:00Du coup,
00:32:01ils lancent un coup de filet.
00:32:0317 personnes
00:32:03sont emmenées
00:32:04en garde à vue
00:32:05pour y raconter
00:32:06leur vie
00:32:07et leur œuvre
00:32:08aux côtés de L'Api.
00:32:09On me reproche
00:32:11de connaître L'Api
00:32:12tout simplement
00:32:13et de partager
00:32:14ses passions avec lui.
00:32:16C'est la seule chose
00:32:16qu'on nous reproche.
00:32:17On me demande
00:32:18si j'ai entendu parler
00:32:20de quelque chose
00:32:22alors qu'on n'a entendu parler
00:32:24de rien du tout.
00:32:25On cherche nous-mêmes
00:32:26une réponse.
00:32:29C'est nous
00:32:30qu'il faut éclairer.
00:32:31À ce moment-là,
00:32:32les gendarmes
00:32:33pensent qu'étant donné
00:32:35qu'à l'enterrement
00:32:37de mon frère,
00:32:39je tenais la main
00:32:40de sa compagne
00:32:41et qu'on ne s'est pas lâchés,
00:32:43même dans l'église,
00:32:45ils ont pensé
00:32:46qu'on était amante
00:32:47et qu'on l'aurait
00:32:48assassinée
00:32:50pour voler ses biens.
00:32:53On ne sait pas
00:32:53ce qu'ils s'imaginent.
00:32:55Ils tirent dans tous les sens
00:32:56pour voir
00:32:58qu'est-ce qu'ils peuvent avoir
00:32:59parce qu'apparemment,
00:33:01ils n'ont rien.
00:33:03De fait,
00:33:04l'opération
00:33:05est un fiasco.
00:33:07Tous les outlaws
00:33:08sont libérés,
00:33:09mais les gendarmes
00:33:10poursuivent leur enquête
00:33:11dans l'entourage
00:33:12de la Pille.
00:33:14Car l'homme
00:33:15traîne une casserole.
00:33:18Il s'est disputé
00:33:19avec l'un de ses anciens amis,
00:33:22un certain
00:33:23Michel Dibaco.
00:33:26Dibaco
00:33:26a eu une embrouille
00:33:28avec la Pille
00:33:29peu de jours avant.
00:33:30Donc là,
00:33:30cette embrouille
00:33:31n'est pas très claire.
00:33:32Il est question
00:33:33entre eux
00:33:34d'un échange
00:33:35de coups de feu
00:33:35dans le plafond
00:33:36d'un bar.
00:33:39C'est la patronne
00:33:40d'un bar
00:33:40du Creux de la Tine
00:33:41qu'il a raconté
00:33:42aux gendarmes
00:33:43qui ont vite fait
00:33:44de retrouver
00:33:45l'un des protagonistes.
00:33:49Il est arrivé
00:33:50avec un pistolet,
00:33:51il dit
00:33:51j'en ai marre,
00:33:51et c'est là,
00:33:52j'ai pas trop compris
00:33:53parce qu'il y avait
00:33:53de l'alcool,
00:33:54il y avait tout ce qu'on voulait.
00:33:55C'est incompréhensible.
00:33:56Il y a quelque chose
00:33:56de latent entre eux,
00:33:57mais on peut pas bien savoir,
00:33:59justement.
00:34:01Lapi n'était sûrement
00:34:02pas venu
00:34:02armé pour rien.
00:34:03Il a même tiré.
00:34:05Que pouvait-il reprocher
00:34:06à ce Dibaco ?
00:34:08Donc Dibaco
00:34:09trafique
00:34:10vraisemblablement
00:34:11avec des fournisseurs
00:34:11sur Lyon
00:34:12dans le cannabis
00:34:13et la cocaïne.
00:34:16Lapi l'a rencontré
00:34:17en 92.
00:34:19A l'époque,
00:34:20Dibaco sortait de prison
00:34:21après une condamnation
00:34:22pour proxénétisme.
00:34:23Interdit de séjour
00:34:26à Lyon,
00:34:27il s'était installé
00:34:28à Arras-sur-Rhône,
00:34:30à une dizaine
00:34:30de kilomètres
00:34:31du creux de la Tine.
00:34:33Là,
00:34:34il avait repris
00:34:35un bar en gérance.
00:34:39Amateur de moto,
00:34:40Dibaco
00:34:41a très vite sympathisé
00:34:42avec Lapi.
00:34:44Ils ont même monté
00:34:45ensemble
00:34:46une affaire
00:34:47de placement
00:34:47de machines à sous
00:34:48dans les cafés
00:34:50de la région.
00:34:50Avant,
00:34:53c'était les meilleurs
00:34:53amis du monde
00:34:54et depuis peu,
00:34:55ils s'étaient disputés
00:34:56en étant même
00:34:56à ne plus parler.
00:34:59Les langues
00:35:00se délient encore.
00:35:02La dispute
00:35:03cacherait une histoire
00:35:04de femme.
00:35:05Une femme
00:35:05que Dibaco
00:35:06n'aurait jamais dû approcher.
00:35:09C'est même pour cela
00:35:09que les Hells
00:35:10auraient refusé
00:35:11d'intégrer
00:35:12le MC Drome.
00:35:14Et ça,
00:35:14Lapi ne lui aurait
00:35:15jamais pardonné.
00:35:17Moi,
00:35:17je sais que c'était
00:35:18quelqu'un de mauvais.
00:35:18Il voyait une femme
00:35:21et il lui faisait
00:35:24du rentre-dedans.
00:35:25Il n'y avait aucun respect.
00:35:27Il n'était pas
00:35:27tellement aimé.
00:35:29Parce qu'il avait
00:35:30une violence en lui
00:35:31même au niveau parlé.
00:35:35Ça bloquait.
00:35:36Moi,
00:35:36je sais qu'il me bloquait.
00:35:38Je ne le connais pas
00:35:39mais je l'ai vu
00:35:40plusieurs fois au club
00:35:41et ce n'était pas
00:35:43un engin.
00:35:45Ce n'était pas un engin.
00:35:48Les gendarmes
00:35:50coffrent donc Dibaco.
00:35:51Mais en garde à vue,
00:35:53l'homme ne se laisse
00:35:53pas impressionner.
00:35:55La dispute avec Lapi,
00:35:56c'est vrai.
00:35:57Le coup de feu,
00:35:58vrai aussi.
00:35:59Mais pour le soir du crime,
00:36:01il a un alibi
00:36:02en béton.
00:36:05Il dégène
00:36:06dans un restaurant
00:36:06devant des témoins.
00:36:07Il n'a rien reconnu.
00:36:09Les perquisitions
00:36:09n'ont rien donné.
00:36:11Et donc,
00:36:11on n'a pas pu démontrer
00:36:12formellement
00:36:12qu'il était lié
00:36:13à ce meurtre.
00:36:14Les gendarmes piétinent
00:36:18mais d'autres insistent.
00:36:20Un coup de fil anonyme
00:36:21leur désigne encore une fois
00:36:22Dibaco.
00:36:23En fait,
00:36:24il aurait commandité
00:36:25le crime.
00:36:27Le tireur,
00:36:28ce serait
00:36:28Lacouette,
00:36:30un type
00:36:30avec des cheveux gris
00:36:32et une queue de cheval.
00:36:34Un ami proche
00:36:35de Dibaco.
00:36:38Il s'appelle
00:36:39Gérald Crouset.
00:36:41C'est un ancien
00:36:42biker lui aussi
00:36:43et un collectionneur
00:36:45d'armes.
00:36:46Les gendarmes
00:36:47l'interrogent,
00:36:47ils perquisitionnent
00:36:48chez lui
00:36:49mais une fois encore
00:36:50ils font chou blanc.
00:36:52La difficulté
00:36:53pour nous
00:36:53dans cette enquête
00:36:54c'est que la police
00:36:55technique n'a rien donné.
00:36:57Nous sommes à l'été
00:36:572003,
00:36:58été de la canicule
00:37:00et les différents
00:37:01prélèvements
00:37:02qui ont été faits
00:37:03sur place,
00:37:03tant autant des douilles
00:37:04que de mégots
00:37:06de cigarettes
00:37:06découverts
00:37:07n'ont pas pu
00:37:08amener des éléments
00:37:09qui auraient pu
00:37:10confondre formellement
00:37:11l'auteur des faits.
00:37:12Faute de preuves
00:37:14matérielles,
00:37:15les gendarmes
00:37:15doivent relâcher
00:37:16les deux hommes
00:37:17et l'enquête
00:37:20s'enlise.
00:37:22Mais c'est vrai
00:37:22que le milieu
00:37:23des bikers
00:37:23ça met eux
00:37:24qui ne parlent pas.
00:37:25Le milieu
00:37:25des voyous
00:37:26à l'époque
00:37:27ne parlent pas,
00:37:28celui des bikers
00:37:29non plus.
00:37:31Cinq ans
00:37:32après les faits,
00:37:33le juge
00:37:34d'instruction
00:37:34doit se résoudre
00:37:36à clore le dossier.
00:37:37Le meurtre
00:37:38de Lapie
00:37:38reste une énigme.
00:37:40On clôturera
00:37:41la procédure
00:37:42en 2008.
00:37:44Nous mentionnons
00:37:44que l'hypothèse
00:37:45la plus vraisemblable
00:37:47est que
00:37:47Dibaco
00:37:48est le commanditaire
00:37:49de ce meurtre
00:37:50et cruiser
00:37:51Gérald
00:37:52le bras armé.
00:37:54Policiairement,
00:37:55c'est la conviction
00:37:56des enquêteurs
00:37:57mais qui ne peut être
00:37:58démontré
00:37:58donc qui ne pourra
00:37:59emmener personne
00:38:00aux assises.
00:38:00Du côté
00:38:10des enquêteurs,
00:38:11le dossier
00:38:11sur l'assassinat
00:38:12de Lapie
00:38:13est définitivement
00:38:14abandonné.
00:38:15Jusqu'à ce qu'une
00:38:16succession de meurtres
00:38:17viennent le réveiller.
00:38:19Une fusillade
00:38:20à Arras
00:38:21sur Rhône
00:38:21en Ardèche.
00:38:22Un homme
00:38:23a été tué
00:38:23par balle
00:38:24ce midi
00:38:24devant un bar
00:38:25par un individu
00:38:26qui passait en moto
00:38:27devant l'établissement.
00:38:28Le tireur
00:38:29est actuellement
00:38:30recherché
00:38:30par les gendarmes.
00:38:3413 coups de feu
00:38:35ont été tirés.
00:38:366 ont atteint
00:38:37leur cible
00:38:38du 9 mm.
00:38:40Une arme automatique.
00:38:41Par rapport
00:38:42effectivement
00:38:42au sang-froid
00:38:43à la détermination
00:38:43du commando
00:38:44et puis notamment
00:38:45avec l'arme,
00:38:46le calibre de l'arme
00:38:47utilisée,
00:38:48on se rend tout de suite
00:38:48compte que c'est
00:38:49un règlement de compte.
00:38:51Il était midi et demi
00:38:53ce 29 juillet 2008
00:38:55quand la moto
00:38:56s'est arrêtée
00:38:57à hauteur de la terrasse.
00:38:59Le passager
00:38:59est descendu.
00:39:01Il s'est dirigé
00:39:02tout droit
00:39:02vers un client
00:39:03et il a vidé
00:39:05son chargeur.
00:39:09La victime
00:39:10s'est effondré
00:39:10face contre terre
00:39:11criblée de balles.
00:39:14Deux personnes
00:39:14ont été légèrement
00:39:16blessées,
00:39:17du jamais vu
00:39:18dans ce village
00:39:19de 500 habitants.
00:39:21C'est la SR de Grenoble
00:39:23qui reprend l'enquête
00:39:24mais les gendarmes
00:39:25qui travaillaient
00:39:26sur l'affaire
00:39:26de Lapie
00:39:27ont été mutés.
00:39:28Quand ils apprennent
00:39:29que la victime du bar
00:39:30s'appelait
00:39:30Michel Dibaco,
00:39:32les nouveaux venus
00:39:33ne font pas le lien
00:39:34avec le meurtre
00:39:35du biker.
00:39:37Les gendarmes
00:39:37interrogent des témoins,
00:39:38personne ne semble
00:39:40avoir vu la même chose.
00:39:41Au niveau de la moto,
00:39:43certains nous disent
00:39:43que c'est une routière,
00:39:44d'autres nous disent
00:39:45que c'est une motocross.
00:39:47Certains nous décrivent
00:39:48un passager corpulent
00:39:50alors que d'autres
00:39:52avec une corpulence
00:39:52beaucoup plus fine.
00:39:58La patronne du restaurant
00:39:59blessée à la cheville
00:40:01décrit un petit homme
00:40:02à l'allure d'adolescent
00:40:03quand un autre témoin
00:40:06pense plutôt
00:40:07qu'il pourrait s'agir
00:40:08d'une femme.
00:40:12Seule certitude,
00:40:13le coup a été
00:40:16minutieusement préparé.
00:40:18La moto était présente
00:40:19sur la commune d'Arras
00:40:21depuis très tôt le matin.
00:40:22Dès 9h,
00:40:23certains témoins
00:40:23constatent la présence
00:40:24de cette moto.
00:40:25Ce qui nous laisse penser
00:40:26qu'effectivement,
00:40:27il faisait le guet
00:40:28en attendant que
00:40:29Dibaco Michel
00:40:30quitte son domicile.
00:40:33Les gendarmes
00:40:34apprennent aussi
00:40:35que Michel Dibaco
00:40:36n'était pas seul,
00:40:37mais avec un certain
00:40:38Rachid.
00:40:41Rachid est un ami
00:40:42de Michel Dibaco.
00:40:43Régulièrement,
00:40:45il venait dans cet établissement
00:40:47consommer avec son ami.
00:40:49Ce jour-là,
00:40:50il explique
00:40:50qu'il s'est rendu
00:40:51à son domicile
00:40:52sur les coups de midi
00:40:54et qu'ensemble,
00:40:55ils se sont dirigés
00:40:56vers le café
00:40:57pour boire un coup.
00:40:59Et quelques instants
00:41:00avant le passage
00:41:01de la moto,
00:41:02Rachid entre
00:41:03à l'intérieur
00:41:03de l'établissement,
00:41:05laissant Michel Dibaco
00:41:06seul à la terrasse.
00:41:07Le fait, effectivement,
00:41:08qu'il part commander
00:41:09des boissons
00:41:10à l'intérieur du commerce
00:41:10et au même moment,
00:41:11la moto arrive,
00:41:12ça nous paraît suspect
00:41:15d'entrer.
00:41:19Un copain
00:41:20qui s'absente
00:41:21comme par hasard
00:41:21au moment de la fusillade,
00:41:23c'est louche.
00:41:24Mais ce n'est pas suffisant
00:41:25pour l'arrêter.
00:41:26d'autant que Valéry,
00:41:30la compagne de Dibaco,
00:41:33dresse un portrait
00:41:33de son âme
00:41:34qui ouvre déjà
00:41:35beaucoup de portes
00:41:36aux gendarmes.
00:41:37C'est un beau parleur,
00:41:39il était charmeur,
00:41:40volage,
00:41:41et lorsqu'il avait bu,
00:41:43il était incontrôlable
00:41:44et provocateur.
00:41:45Donc,
00:41:45c'est quelqu'un
00:41:46qui était craint
00:41:46et respecté.
00:41:49Il est impliqué
00:41:49dans des trafics
00:41:50de stupéfiants,
00:41:51des vols à la roulotte,
00:41:52dans des machines à sous,
00:41:53donc c'est quelqu'un
00:41:54qui s'amudit carte,
00:41:55comme on dit
00:41:56dans le jargon judiciaire.
00:41:57Dès le début de l'enquête,
00:42:11il y a beaucoup
00:42:12d'informations anonymes
00:42:13qui nous arrivent.
00:42:15Et parmi le flux
00:42:16d'informations anonymes,
00:42:18on a une information
00:42:19qui concerne
00:42:19un prénomé romain
00:42:20qui détiendrait effectivement
00:42:21une importante quantité
00:42:23de stupéfiants
00:42:23et deux armes de poing
00:42:25qui pourraient être liées
00:42:26à l'assassinat
00:42:27d'Ibaco-Michel.
00:42:30Le lendemain,
00:42:31les gendarmes
00:42:32sont chez ce romain.
00:42:35La perquisition
00:42:36au domicile de Romain
00:42:37permet de saisir
00:42:39un peu plus de 700 grammes
00:42:41de cocaïne,
00:42:42ce qui nous permet
00:42:43de penser raisonnablement
00:42:45qu'on n'est pas
00:42:46sur un consommateur,
00:42:48mais que ce produit
00:42:48était bien destiné
00:42:49à un réseau.
00:42:50En garde à vue,
00:42:51Romain expliquera
00:42:52que la cocaïne
00:42:54lui a été confiée
00:42:56confiée
00:42:56par le nommé Rachid.
00:42:59Quand il dit confiée,
00:43:01il faut le comprendre
00:43:02pas forcément volontairement.
00:43:06Donc on s'est servi
00:43:07de lui
00:43:08et de son domicile
00:43:10comme dépôt.
00:43:13Pourquoi Rachid
00:43:14aurait-il déposé
00:43:14sa marchandise
00:43:16chez Romain ?
00:43:17A-t-il eu peur
00:43:18que les gendarmes
00:43:19viennent perquisitionner
00:43:20chez lui
00:43:20après la mort de Dibaco ?
00:43:22Rachid a été soupçonné
00:43:24d'être revendeur
00:43:25de produits stupéfiants.
00:43:26D'ailleurs,
00:43:27il y a plusieurs témoignages
00:43:27qui faisaient état
00:43:29que Rachid était
00:43:29le fournisseur en cocaïne
00:43:31de Michel Dibaco.
00:43:32Donc on se dit
00:43:33son assassinat
00:43:34doit être lié
00:43:34effectivement
00:43:35à une dette de stupéfiants.
00:43:37Les gendarmes
00:43:38pensent avoir trouvé
00:43:39l'assassin de Dibaco.
00:43:40Mais quand ils veulent
00:43:41réentendre Rachid,
00:43:44l'homme s'est envolé.
00:43:45Et là,
00:43:46on constate
00:43:47que Rachid
00:43:48a quitté
00:43:48le territoire national.
00:43:49Il est parti
00:43:50vraisemblablement
00:43:51au Maroc.
00:43:56En attendant
00:43:57le retour de Rachid,
00:43:58les gendarmes
00:43:59se remettent au travail.
00:44:01L'assassinat
00:44:01de Dibaco
00:44:02a déclenché
00:44:03une série
00:44:04de coups de fil anonymes.
00:44:05Et l'un de ces appels
00:44:06a retenu leur attention.
00:44:11Un accident de la route
00:44:12qui n'en serait pas un.
00:44:15Voilà ce qu'a raconté
00:44:19un mystérieux
00:44:21correspondant
00:44:21aux gendarmes.
00:44:23Cet accident
00:44:24a eu lieu
00:44:25le 13 mai 2008,
00:44:27un mois et demi
00:44:27avant l'assassinat
00:44:28de Dibaco.
00:44:30Une Mercedes
00:44:31roulait en direction
00:44:32d'Arras sur Rhône
00:44:32quand elle a quitté
00:44:33la route.
00:44:34Dévalait en pleine vitesse
00:44:36la colline
00:44:36pour s'encastrer
00:44:37dans un rocher
00:44:38en contrebas.
00:44:39Son conducteur est mort.
00:44:41Il s'appelait
00:44:41Gérald de Crouzet.
00:44:44Cette fois,
00:44:44ça fait tilt
00:44:45chez les gendarmes.
00:44:47Quand ils entendent
00:44:48le nom de la victime,
00:44:49ils prennent l'appel
00:44:50anonyme très au sérieux.
00:44:51Car ce nom,
00:44:53ils le connaissent.
00:44:54On s'aperçoit très vite
00:44:55que Crouzet
00:44:56est un voisin proche
00:44:58de Michel Dibaco.
00:45:00Ce qui donne
00:45:01un certain intérêt
00:45:02à cette information.
00:45:03C'est un monsieur
00:45:04qui, semble-t-il,
00:45:05avait une santé fragile.
00:45:07et lorsque les gendarmes
00:45:11sont appelés
00:45:11pour l'accident
00:45:12de la circulation,
00:45:13ils arrivent sur les lieux,
00:45:15suivis peu de temps après
00:45:16par un médecin
00:45:17qui constate le décès.
00:45:20Aucune autre remarque
00:45:21ne sera formulée
00:45:22à cet instant.
00:45:24À l'époque des faits,
00:45:25le décès de Gérald de Crouzet
00:45:27a donc été enregistré
00:45:28comme un banal
00:45:29accident de la route.
00:45:31Mais quelques jours
00:45:32après la mort de Dibaco,
00:45:34l'affaire
00:45:34prend un autre relief.
00:45:36Les gendarmes
00:45:39replongent dans la procédure
00:45:41et en examinant
00:45:43les photographies,
00:45:44ils tombent des nus.
00:45:45Sur les photographies,
00:45:47il y a effectivement
00:45:48des éléments
00:45:49qui peuvent paraître
00:45:50incohérents
00:45:51avec la thèse
00:45:52de l'accident
00:45:53mais qui trouveraient
00:45:54un sens certain
00:45:55avec l'hypothèse
00:45:57donnée par notre informateur
00:45:58sur un assassinat.
00:46:03La thèse présente
00:46:05d'importantes traces
00:46:06de sang
00:46:06et au niveau
00:46:08du pare-brise,
00:46:09il n'y a aucun impact
00:46:10et aucune trace
00:46:12de sang
00:46:12au niveau du volant
00:46:13ni du tableau de bord
00:46:14côté conducteur.
00:46:18Il y a aussi
00:46:18des projections de sang
00:46:20sur le plafond
00:46:20et à l'arrière
00:46:21de la voiture,
00:46:22comme si Crouzet
00:46:23avait été abattu
00:46:25pendant qu'il roulait.
00:46:27Avec une moto,
00:46:28selon le même mode opératoire
00:46:30que pour Dibaco,
00:46:32les gendarmes
00:46:32doivent s'en assurer.
00:46:34Le parquet de Valence
00:46:35autorise l'exhumation
00:46:36du corps
00:46:37de Gérald Crouzet.
00:46:39L'enquête
00:46:39se poursuit donc
00:46:41au cimetière de Tournant.
00:46:42Dominique,
00:46:45après l'exhumation,
00:46:46les médecins légistes
00:46:47procèdent à l'autopsie
00:46:48du corps de Gérald Crouzet.
00:46:50Et qu'est-ce qu'elle montre,
00:46:51cette autopsie ?
00:46:52On va découvrir
00:46:52que Gérald Crouzet
00:46:54a reçu une décharge
00:46:56de fusil de chasse
00:46:56qui est entrée ici
00:46:57à l'angle
00:46:58de la mâchoire gauche
00:46:59et elle ressort
00:47:00dans la tempe
00:47:01à droite.
00:47:02Mais il reste
00:47:03des plombs
00:47:03à l'intérieur de sa tête.
00:47:04On retrouve
00:47:05des plombs de chasse
00:47:06et on retrouve également
00:47:07des morceaux de verre.
00:47:08Ça veut dire quoi ?
00:47:09Que sa vitre était fermée ?
00:47:11Ça veut dire
00:47:12que sa vitre était fermée
00:47:13au moment
00:47:14où on a tiré sur lui,
00:47:16que les plombs
00:47:16ont brisé la vitre,
00:47:18qu'ils ont projeté
00:47:19des morceaux de verre
00:47:20en même temps
00:47:21que les plombs
00:47:21arrivaient dans la tête
00:47:22de Gérald Crouzet
00:47:23et qu'on retrouve
00:47:24ces plombs
00:47:25et ces morceaux de verre
00:47:26à l'intérieur de sa tête.
00:47:27Alors c'est quoi le scénario ?
00:47:29L'hypothèse,
00:47:30c'est que quelqu'un
00:47:31se soit porté à sa hauteur
00:47:32pour tirer sur lui,
00:47:33ce qui paraît logique.
00:47:34Et ce qui paraît
00:47:35le plus facile,
00:47:37c'est que ce soit
00:47:37une moto conduite
00:47:39par quelqu'un
00:47:39avec à l'arrière
00:47:40un passager
00:47:41qui a un fusil de chasse,
00:47:43sans doute avec un canoncier
00:47:44parce que se promener
00:47:45avec un fusil
00:47:46d'un mètre cinquante
00:47:47de longueur,
00:47:47ce n'est pas très pratique.
00:47:48Donc un canoncier,
00:47:49deux cartouches dedans,
00:47:51ils arrivent à la hauteur
00:47:51de la voiture
00:47:52et ils tirent sur lui.
00:47:53Et l'enquête
00:47:54va être très compliquée.
00:47:55Pourquoi ?
00:47:56Parce que la moto
00:47:57est passée,
00:47:58très vraisemblablement,
00:47:59on lui a tiré dessus,
00:48:00les cartouches,
00:48:01là où les cartouches
00:48:02sont restées
00:48:03à l'intérieur du fusil,
00:48:04les meurtriers
00:48:05sont repartis avec leur fusil,
00:48:06les étuis,
00:48:08donc on ne retrouve
00:48:08que les plombs
00:48:09dans la tête
00:48:10de Gérald Crouzet.
00:48:11Et on ne peut pas faire
00:48:12d'expertise balistique
00:48:13à partir de plombs de chasse,
00:48:14c'est absolument impossible.
00:48:15Donc même si on retrouvait
00:48:16un fusil de chasse
00:48:17chez les uns
00:48:18ou chez les autres,
00:48:19ça n'établira pas
00:48:20que c'est cette arme
00:48:21qui a servi
00:48:22à tirer sur Gérald Crouzet.
00:48:28Carole Rosier,
00:48:29vous êtes la sœur
00:48:30de Gérald Crouzet
00:48:31et vous,
00:48:33vous n'avez jamais cru
00:48:34à la crise cardiaque ?
00:48:35Non.
00:48:36Pourquoi ?
00:48:38J'ai demandé
00:48:38à voir la voiture,
00:48:40la gendarmerie ne voulait pas,
00:48:42j'ai passé outre
00:48:43et quand j'ai vu l'intérieur,
00:48:47pour moi,
00:48:48ce n'était pas plausible
00:48:50avec ce que les enquêteurs
00:48:51m'avaient dit.
00:48:52Qu'est-ce que vous notez
00:48:53justement à l'intérieur
00:48:54de l'habitacle ?
00:48:54Moi, ce que je note
00:48:55à l'intérieur de l'habitacle,
00:48:56c'est les éclaboussures
00:48:57qu'il y avait dans la voiture
00:48:58qui ne concordaient
00:48:59avec rien.
00:49:01Elle partait sur l'arrière
00:49:02de la voiture
00:49:02en éclaboussant le plafond
00:49:04et elle partait vraiment
00:49:06dans une direction…
00:49:07Vers l'arrière de la voiture ?
00:49:08Vers l'arrière de la voiture,
00:49:10au niveau du plafond
00:49:11côté conducteur
00:49:13et après,
00:49:14ça passait de l'autre côté
00:49:15sur l'arrière.
00:49:17Avec côté passager,
00:49:20on voyait vraiment…
00:49:22Quand j'ai vu moi la voiture,
00:49:23j'ai vraiment vu…
00:49:24On s'imagine tout à fait
00:49:27comment le corps a fait,
00:49:28en fait.
00:49:29Alors, qu'est-ce que vous avez fait ?
00:49:30J'ai pris des photos
00:49:31parce que…
00:49:33Tellement ça vous a paru suspect.
00:49:34Oui, tellement ça m'a paru suspect, oui.
00:49:37Et vous êtes retournée
00:49:37voir les gendarmes
00:49:38avec ces photos ?
00:49:39Oui, d'ailleurs,
00:49:39c'est moi qui leur ai fournies.
00:49:41Et comment avez-vous réagi
00:49:43lorsque vous avez appris
00:49:44que le corps de votre frère
00:49:46allait être exhumé ?
00:49:48Comment j'ai réagi ?
00:49:50Déjà, je l'ai réagi,
00:49:51je l'ai appris
00:49:51en gros titre dans les journaux,
00:49:54donc ça fait toujours plaisir
00:49:55de voir un tractopelle
00:49:56devant la tombe
00:49:57de votre frère.
00:50:00Et qu'est-ce que vous vous êtes dit ?
00:50:01C'est terrible
00:50:02de l'apprendre comme ça,
00:50:03mais quelque part,
00:50:04j'ai ressenti
00:50:05un grand soulagement
00:50:06parce que je me suis dit
00:50:07enfin, on va savoir.
00:50:11Et en apprenant
00:50:11qu'il a été assassiné,
00:50:13vous vous dites quoi ?
00:50:15Que j'avais raison
00:50:16et que si on m'avait écoutée,
00:50:18on n'en serait peut-être
00:50:18pas là aujourd'hui,
00:50:19on aurait peut-être
00:50:20un peu plus d'informations.
00:50:22Vous pensez que les gendarmes
00:50:24ont sciemment ?
00:50:25Je ne sais pas.
00:50:29On me dit
00:50:29que ce médecin
00:50:30qui vient sur les lieux
00:50:31de l'accident
00:50:32et qui signe
00:50:33se permet d'inhumer,
00:50:35il est médecin
00:50:35qui change de métier.
00:50:37Parce qu'en plus,
00:50:38c'est un médecin
00:50:38qui fait partie des pompiers.
00:50:40Moi, je dis aujourd'hui
00:50:40qu'il faut qu'il change
00:50:41de métier.
00:50:42Parce qu'un arrêt cardiaque
00:50:43et une décapitation faciale
00:50:46due à de la chevrotine,
00:50:47ça fait quand même
00:50:48une grosse différence.
00:50:50Et je trouve que
00:50:50pour un médecin,
00:50:51c'est petit, je trouve.
00:50:53Crouzé,
00:50:56Dibaco,
00:50:57les deux hommes
00:50:58ont été exécutés
00:50:59à un mois d'intervalle,
00:51:01l'un sur la route,
00:51:02l'autre en terrasse,
00:51:04probablement par le même
00:51:05commando à moto.
00:51:07Et ce n'est pas
00:51:07le seul point commun.
00:51:08Lorsque nous travaillons
00:51:10sur Crouzé-Gérald,
00:51:12nous apprenons
00:51:12que cet individu
00:51:14a également été
00:51:15soupçonné
00:51:16dans l'assassinat
00:51:17du baqueur surnommé
00:51:19Lapie
00:51:19en qualité de bras armés
00:51:20au même titre
00:51:21que Michel Dibaco.
00:51:23Et nous nous retrouvons
00:51:24face effectivement
00:51:25à deux crimes
00:51:26qui semblent être liés
00:51:27par rapport
00:51:28à un esprit de vengeance.
00:51:31Une vengeance.
00:51:32Les deux hommes
00:51:33que les gendarmes
00:51:34soupçonnaient à l'époque
00:51:35auraient-ils été descendus
00:51:37pour laver l'honneur
00:51:38de Lapie ?
00:51:39Mais par qui ?
00:51:40Sa famille ?
00:51:41Ses amis bikers ?
00:51:42Les gendarmes
00:51:43se demandent
00:51:44par où commencer
00:51:44quand ils croient
00:51:46décrocher une piste.
00:51:47Valérie, la compagne
00:51:49de Michel Dibaco
00:51:50est bien entendu
00:51:51placée sur écoute
00:51:52et au cours
00:51:53d'une conversation
00:51:54elle est en communication
00:51:55avec une personne
00:51:56qui lui dit
00:51:57que la prénommée
00:51:59la baronne
00:51:59a reçu
00:52:00les confidences
00:52:01du tueur
00:52:02de Gérald de Crouzé.
00:52:04La baronne
00:52:05c'est la femme
00:52:06de l'araignée
00:52:06un membre
00:52:07du club de Lapie.
00:52:09Si l'on en croit Valérie
00:52:11cette femme
00:52:12saurait
00:52:13qui a tué Crouzé.
00:52:16Je t'ai dit
00:52:16ce qu'elle m'a raconté
00:52:17la grosse pouffe
00:52:17à l'araignée
00:52:18qu'elle était
00:52:19avec le mec
00:52:20juste après avoir
00:52:22tué Gérald
00:52:22il était passé la voir.
00:52:25Les gendarmes
00:52:26interpellent
00:52:27donc la baronne.
00:52:29Elle reste stoïde
00:52:30donc elle nous explique
00:52:31son relationnel
00:52:32avec le bâqueur Lapie
00:52:33son relationnel
00:52:34avec Michel Dibaco
00:52:35son relationnel
00:52:37avec Gérald de Crouzé
00:52:38mais elle ne s'épanche pas
00:52:39sur l'information
00:52:40qu'elle a pu recueillir
00:52:41auprès de cet individu
00:52:43concernant la mort
00:52:44de Gérald de Crouzé.
00:52:46Bref
00:52:46elle parle de tout
00:52:47sauf de l'homme
00:52:49bien sûr
00:52:49qui lui aurait avoué
00:52:51le meurtre de Crouzé.
00:52:54Mais une fois encore
00:52:56c'est au téléphone
00:52:57que les langues se délient.
00:52:59Les gendarmes
00:53:00reçoivent
00:53:00un nouvel appel anonyme
00:53:02qui leur apporte
00:53:03un nouveau nom
00:53:04Honoré Zanqui
00:53:06ce serait lui
00:53:07le vengeur masqué.
00:53:08Nous apprenons
00:53:09qu'il s'agit
00:53:10d'une connaissance
00:53:10très intime
00:53:12du biker
00:53:13surnommé
00:53:14Lapis
00:53:14assassiné
00:53:15en 2003.
00:53:16Il sort de prison
00:53:17en avril
00:53:18soit un mois
00:53:19avant la mort
00:53:19de Gérald de Crouzé.
00:53:21Il a un passé judiciaire
00:53:22très important.
00:53:24Il a fait l'objet
00:53:24de 17 condamnations
00:53:26pour des vols
00:53:27et des violences
00:53:28avec armes.
00:53:29Il est également
00:53:29connu en 92
00:53:31pour un assassinat.
00:53:32Il était au cœur
00:53:33d'un règlement de compte.
00:53:34Il a défendu un ami
00:53:35et pour ce faire
00:53:36il a tué un individu
00:53:38en utilisant
00:53:38deux armes de poing
00:53:39de calibre 9 mm.
00:53:42Un homme
00:53:43qui a déjà tué
00:53:44pour venger un ami
00:53:45ça, ça parle
00:53:46aux gendarmes.
00:53:48Zanqui
00:53:48était un ami intime
00:53:50de Lapis
00:53:51et comme par hasard
00:53:52il s'est battu
00:53:53avec Dipako
00:53:54quelques jours
00:53:55avant sa mort.
00:53:57Cette fois
00:53:57les gendarmes
00:53:59sont persuadés
00:54:00de tenir le tueur.
00:54:02Mais les dénonciations
00:54:03anonymes
00:54:03restent
00:54:04des dénonciations
00:54:05anonymes
00:54:05il leur faut
00:54:06des preuves.
00:54:08Avec un peu de chance
00:54:09c'est Zanqui
00:54:10lui-même
00:54:11qui les leur fournira.
00:54:12Donc nous allons
00:54:13faire appel
00:54:14à un service spécialisé
00:54:15de la gendarmerie
00:54:16pour pouvoir connaître
00:54:17donc ses fréquentations
00:54:18ses déplacements
00:54:19et observer
00:54:21un petit peu
00:54:21ses mouvements.
00:54:28C'est un solitaire
00:54:29bien qu'il ait
00:54:31des enfants
00:54:31il n'a pas
00:54:32d'attache réelle
00:54:34il dort
00:54:35la plupart du temps
00:54:36dans sa voiture
00:54:37il a bien
00:54:38quelques amis
00:54:39qui l'hébergent
00:54:41occasionnellement
00:54:41mais rien
00:54:43sur la durée.
00:54:45Zanqui
00:54:45honoré
00:54:45sa voiture
00:54:46c'est sa maison.
00:54:48La journée
00:54:49il roule avec
00:54:50il fait beaucoup
00:54:50de kilomètres
00:54:51mais au final
00:54:52le soir
00:54:53il va dans
00:54:54un bois
00:54:55et il dort
00:54:56à l'intérieur
00:54:56de son véhicule.
00:54:57on a l'impression
00:55:06d'être face
00:55:06à une bête
00:55:07traquée
00:55:08et il a un comportement
00:55:10qui est vraiment
00:55:10atypique
00:55:11il emprunte
00:55:12des axes silieux
00:55:13il opère
00:55:14de nombreux arrêts
00:55:15dans des lieux
00:55:16isolés
00:55:17ce qui laisse
00:55:18une crainte
00:55:18d'être observé
00:55:19et même lorsqu'il va
00:55:23jusqu'au domicile
00:55:24de sa maîtresse
00:55:24on se rend compte
00:55:26qu'il stationne
00:55:26son véhicule
00:55:27très loin
00:55:27de l'entrée
00:55:28du bâtiment
00:55:29et qu'il longe
00:55:30les murs
00:55:30il va pas
00:55:31sur les lieux
00:55:32qui sont bien éclairés
00:55:33il essaye de passer
00:55:34dans les zones d'ombre
00:55:35pour éviter d'être vu
00:55:36comme s'il était
00:55:37en guerre
00:55:38on a l'impression
00:55:39que c'est un guerrier
00:55:40qui est en action
00:55:42un faux pas
00:55:51de Zanky
00:55:52c'est ce que guettent
00:55:53les 14 gendarmes
00:55:54chargés de l'affaire
00:55:55mais Zanky
00:55:56ne le fait pas
00:55:57et l'enquête
00:55:58n'avance pas davantage
00:55:59du côté des proches
00:56:00de Crouset
00:56:01et de Dibaco
00:56:02ils sont tous sur écoute
00:56:03mais là aussi
00:56:04sans résultat
00:56:06le dossier
00:56:06s'enlise encore
00:56:07jusqu'à ce qu'ils le rebondissent
00:56:09une nouvelle fois
00:56:10avec une nouvelle victime
00:56:11c'est une femme
00:56:15qui pousse la porte
00:56:16de la gendarmerie
00:56:17de Saint-Vallier
00:56:17le 28 mars 2009
00:56:19son frère
00:56:20Marc Nepozite
00:56:22a disparu
00:56:23depuis 3 jours
00:56:24elle a retrouvé
00:56:26sa voiture
00:56:27une Peugeot 405 rouge
00:56:29abandonnée
00:56:30sur un parking
00:56:31à Saras
00:56:32en face
00:56:34de la cave viticole
00:56:35nous nous transportons
00:56:38donc sur les lieux
00:56:39où se trouve son véhicule
00:56:40et à la bord du véhicule
00:56:41qui n'est pas verrouillé
00:56:42nous retrouvons
00:56:43son téléphone mobile
00:56:44sa carte d'identité
00:56:45et son portefeuille
00:56:46mais aucune trace
00:56:48de son occupant
00:56:49on se dit tout de suite
00:56:52c'est pas quelqu'un
00:56:54qui est parti
00:56:54de son propre chef
00:56:55on se dit
00:56:56qu'il s'est passé quelque chose
00:56:57il est arrivé quelque chose
00:56:59à Marc Nepozite
00:57:00et puis ce nom
00:57:02Marc Nepozite
00:57:04parle aux gendarmes
00:57:05ils l'ont croisé
00:57:06quelques mois plus tôt
00:57:07dans l'enquête
00:57:08sur la mort de Dibaco
00:57:09c'était son chauffeur
00:57:11après la mort
00:57:12donc de Michel Dibaco
00:57:13Marc Nepozite
00:57:14aurait repris
00:57:15donc le business
00:57:15de Michel Dibaco
00:57:16dans la revente
00:57:17de cocaïne
00:57:18les gendarmes
00:57:20réinterrogent Valérie
00:57:21la compagne
00:57:22de Dibaco
00:57:23car le bruit court
00:57:24qu'elle aurait eu
00:57:25une aventure
00:57:26avec ce Nepozite
00:57:27elle nous expliquera
00:57:28que peu après
00:57:30le décès de Michel Dibaco
00:57:31elle a entretenu
00:57:33une relation
00:57:33avec Marc Nepozite
00:57:35au mois de février
00:57:36elle reçoit
00:57:38un SMS
00:57:39sur son téléphone
00:57:40de la part
00:57:41de Marc Nepozite
00:57:41qui lui indique
00:57:43qu'il ne pourra
00:57:45pas la rencontrer
00:57:46parce qu'il fait
00:57:48l'objet
00:57:48de menaces de mort
00:57:49elle rencontre
00:57:53pour la dernière fois
00:57:53Marc Nepozite
00:57:54le 24 mars
00:57:56soit la veille
00:57:57de sa disparition
00:57:58il semblerait également
00:57:59que se sentant menacé
00:58:00il ait cherché
00:58:01à se procurer
00:58:03une arme
00:58:04ainsi qu'une moto
00:58:05règlement de compte
00:58:09entre trafiquant de drogue
00:58:10ou nouveau meurtre
00:58:11du vengeur de Lapi
00:58:12quelques mois
00:58:14avant sa disparition
00:58:16Nepozite
00:58:17et Zanki
00:58:17se sont battus
00:58:18Zanki
00:58:20voulait faire taire
00:58:21Nepozite
00:58:21qu'il accusait partout
00:58:22d'avoir tué Dibaco
00:58:23de plus en plus
00:58:25persuadé
00:58:26dès que le vieux copain
00:58:26de Lapi
00:58:27est en train
00:58:27de régler méthodiquement
00:58:29ses comptes
00:58:29les gendarmes
00:58:30se penchent
00:58:32sur ses déplacements
00:58:33le soir du 25 mars
00:58:34l'exercice
00:58:35n'est pas très compliqué
00:58:36voilà des mois
00:58:37qu'ils ont sonorisé
00:58:38sa voiture
00:58:38et bingo
00:58:40D'après les données
00:58:43de géolocalisation
00:58:44Zanki
00:58:45se trouvait à Saras
00:58:46à côté du parking
00:58:48où la voiture
00:58:49de Nepozite
00:58:50a été abandonnée
00:58:51Ce soir-là
00:58:52le 25 mars
00:58:53Zanki
00:58:54a quitté Saras
00:58:55à 19h09
00:58:57Il a emprunté
00:58:59la petite route tortueuse
00:59:00qui mène
00:59:01à la vallée
00:59:01de la Canse
00:59:02avant d'arriver
00:59:03à la roche
00:59:04Péréandre
00:59:05à 19h29
00:59:06
00:59:07il s'est arrêté
00:59:08deux fois
00:59:09au milieu de nulle part
00:59:10pendant 20 minutes
00:59:11Et on se dit
00:59:13est-ce qu'il s'est passé
00:59:15quelque chose
00:59:15à cet endroit
00:59:16et on constate
00:59:17que c'est une route
00:59:18isolée
00:59:19qui mène
00:59:19depuis Saras
00:59:20jusqu'à Anonnet
00:59:21par un petit contournement
00:59:22c'est pas un axe direct
00:59:23et on se rend compte
00:59:25qu'il y a beaucoup
00:59:25de zones boisées
00:59:26autour de ce stationnement
00:59:28et dans cette zone boisée
00:59:30on constate
00:59:31la présence
00:59:31d'une station d'épuration
00:59:32Zanki
00:59:35aurait-il balancé
00:59:36le corps
00:59:36de Marc Nepo de site
00:59:37Dès le lendemain
00:59:39on fait appel
00:59:39au sapeur-pompier
00:59:40d'un donné
00:59:40pour vider
00:59:41donc la station
00:59:42pour vérifier
00:59:43effectivement son contenu
00:59:44La manœuvre
00:59:45dure toute la matinée
00:59:46du dimanche
00:59:46et il n'y a rien
00:59:47à l'intérieur
00:59:47de la station d'épuration
00:59:48Les gendarmes
00:59:52continuent leurs recherches
00:59:53aux environs de la station
00:59:54près des zones
00:59:55où la voiture
00:59:56de Zanki
00:59:57s'est arrêtée
00:59:57L'opération
00:59:59est un échec
01:00:00mais elle n'est pas inutile
01:00:01car quelques jours plus tard
01:00:03Honoré Zanki
01:00:04parle avec un certain
01:00:05Michel dans sa voiture
01:00:06et il lui parle
01:00:07des gendarmes
01:00:08qui traînaient
01:00:09près de la roche
01:00:10Péréandre
01:00:11Dans la conversation
01:00:15que nous interceptons
01:00:16nous entendons
01:00:17donc
01:00:17il faut déplacer
01:00:18le corps du Marc
01:00:19donc il prononce
01:00:22cette phrase
01:00:23et ajoute
01:00:24le lieu dit
01:00:24la roche
01:00:25Péréandre
01:00:26Zanki
01:00:29qui parle de lui
01:00:30à la troisième personne
01:00:31se vante aussi
01:00:33d'être le plus gros bandit
01:00:34de la région
01:00:35le 27 avril
01:00:38un commando
01:00:39du GIGN
01:00:40lui saute dessus
01:00:41pendant qu'il est
01:00:42chez une amie
01:00:43à Anenay
01:00:43et le lendemain
01:00:46les gendarmes
01:00:48reprennent le chemin
01:00:49de la roche
01:00:49Péréandre
01:00:50mais cette fois
01:00:51avec des chiens
01:00:52détecteurs de cadavres
01:00:53Ces chiens
01:00:59nous mèneront
01:00:59de suite
01:01:00à un endroit
01:01:01où la terre
01:01:02a été
01:01:02remuée
01:01:04et sur place
01:01:05ils découvrent
01:01:06donc le corps
01:01:07de Marc Nepozyte
01:01:07enterré
01:01:08donc sous 60 cm
01:01:10de terre
01:01:10enveloppé
01:01:11dans une bâche plastique
01:01:12Est-ce qu'il a été humilié
01:01:18puisqu'il est retrouvé
01:01:19donc sans pantalon
01:01:19sans chaussures
01:01:20juste avec un slip
01:01:22est-ce qu'il a été humilié
01:01:24avant d'être tué
01:01:24Le corps tel qu'il est découvert
01:01:27nous laisse un petit peu
01:01:28interrogatif
01:01:29laisse penser
01:01:29qu'il y a peut-être eu
01:01:30un petit scénario
01:01:31avant l'assassinat
01:01:33à proprement parler
01:01:34mais aucun élément
01:01:37dans l'enquête
01:01:38nous permet
01:01:39de retracer
01:01:40les minutes
01:01:40avec précision
01:01:42qui ont précédé
01:01:43cet assassinat
01:01:44L'autopsie est sans appel
01:01:46Marc Nepozyte
01:01:48a un trou
01:01:49de 9 cm de diamètre
01:01:51au niveau du front
01:01:52Il a un trou
01:01:53dans la tête
01:01:54dont on ignore
01:01:55l'origine
01:01:56Il ne s'agit pas
01:01:57d'un projectile
01:01:58parce que s'il y avait
01:01:59un projectile
01:01:59soit on l'aurait retrouvé
01:02:00soit il l'aurait traversé
01:02:02là non
01:02:03il y a juste
01:02:03un immense trou
01:02:04le médecin légiste
01:02:07n'a pas pu déterminer
01:02:08l'objet
01:02:10on va dire
01:02:11qui a pu causer
01:02:12ça
01:02:13Trois morts
01:02:19Dibaco
01:02:20Crousé
01:02:21Nepozyte
01:02:22et un suspect
01:02:23Honoré Zanqui
01:02:25Mais les gendarmes
01:02:26sont persuadés
01:02:27qu'il n'a pas joué
01:02:28tout seul
01:02:28les gros bras
01:02:29Alors le lendemain
01:02:30de son arrestation
01:02:31ils interpellent
01:02:3322 personnes
01:02:34C'est donc
01:02:37un nouveau coup de filet
01:02:38et cette fois
01:02:39les femmes
01:02:40vont se montrer
01:02:41plus bavardes
01:02:42Celle qui craque
01:02:45en premier
01:02:45c'est la baronne
01:02:47la compagne
01:02:48de l'araignée
01:02:49Elle précisera
01:02:50que les propos
01:02:51du fameux Honoré
01:02:52sont beaucoup plus précis
01:02:54que ce qu'elle nous avait dit
01:02:55lors du premier entretien
01:02:57Honoré aurait dit
01:02:58j'ai vengé
01:03:00Lapie
01:03:01Crousé
01:03:02n'est pas mort
01:03:04d'un infarctus
01:03:05c'est moi
01:03:05qui l'ai liquidé
01:03:06La baronne
01:03:07nous situe
01:03:08la venue
01:03:09de Honoré
01:03:10au mois de juin
01:03:11A cette période
01:03:13le corps de Crousé
01:03:14n'est toujours pas
01:03:15exhumé
01:03:16Un témoignage
01:03:19c'est bien
01:03:19mais c'est fragile
01:03:20Alors les gendarmes
01:03:22cuisinent aussi
01:03:23la mère des enfants
01:03:24d'Honoré Zanqui
01:03:25Dont l'ex-campagne
01:03:27de Zanqui Honoré
01:03:28elle nous dit
01:03:29qu'une semaine
01:03:30après la mort
01:03:30de Crousé Gérald
01:03:31elle se trouve
01:03:32en présence
01:03:32de Zanqui Honoré
01:03:33dans le garage
01:03:34et Zanqui Honoré
01:03:36lui dit spontanément
01:03:37c'est moi
01:03:37qui ai tué Gérald
01:03:38mais j'ai agi seul
01:03:40Et de deux
01:03:42Mais la série d'aveux
01:03:44n'est pas terminée
01:03:45L'ex-compagne
01:03:46de Lapis
01:03:47la prénommée Martine
01:03:49elle nous explique
01:03:50elle aussi
01:03:51que Zanqui Honoré
01:03:53un jour est venu
01:03:54chez elle
01:03:55après l'assassinat
01:03:56de Dibaco Michel
01:03:57et avant l'exhumation
01:03:59du corps
01:03:59de Crousé Gérald
01:04:01pour lui dire
01:04:01tu verras dans les journaux
01:04:03ton mari a été vengé
01:04:05Trois femmes
01:04:08et trois témoignages
01:04:10accablants
01:04:10contre Honoré Zanqui
01:04:11Cette fois
01:04:12les gendarmes
01:04:13sortent des déclarations
01:04:15anonymes
01:04:15ils ont des PV
01:04:16Zanqui
01:04:18doit s'expliquer
01:04:19Honoré Zanqui
01:04:22au début
01:04:22de sa garde à vue
01:04:23il tourne la tête
01:04:24il regarde ailleurs
01:04:25lorsqu'on lui pose
01:04:26des questions
01:04:27il se met les doigts
01:04:28dans les oreilles
01:04:29il refuse absolument
01:04:30d'entrer
01:04:31dans une conversation
01:04:32Moi je suis un voyou
01:04:36vous vous êtes des gendarmes
01:04:37on n'a rien à se dire
01:04:38la garde à vue
01:04:40de Zanqui
01:04:40est mal partie
01:04:41mais un détail
01:04:43va changer la donne
01:04:45Les collègues
01:04:46avec qui j'étais
01:04:47sur ce dossier
01:04:48sont beaucoup plus jeunes
01:04:49et il s'est un peu
01:04:51heurté avec
01:04:52mais on est du même âge
01:04:53avec Zanqui
01:04:54on discute
01:04:55et la première question
01:04:56que me pose Honoré
01:04:57c'est
01:04:58est-ce que vous avez
01:04:59déjà tiré sur quelqu'un
01:05:00c'est la chose
01:05:01qui le hantait
01:05:01et je ne réponds pas
01:05:04à sa question
01:05:05en tout cas pas directement
01:05:06mais je lui laisse entendre
01:05:09que la chose est possible
01:05:10et de fait
01:05:12je deviens
01:05:13un interlocuteur
01:05:15digne
01:05:16de lui parler
01:05:17vous voyez ce que je veux dire
01:05:18on était à ce moment là
01:05:20lui et moi
01:05:21un peu sur la même
01:05:22longueur d'onde
01:05:23j'étais rentré
01:05:24un peu dans son camp
01:05:25c'est bête
01:05:27vous voyez une garde à vue
01:05:27c'est bête
01:05:28et toutes ces confidences
01:05:34ne sont dues
01:05:35je pense
01:05:36qu'au fait
01:05:37qu'à un moment
01:05:38il y a ce contact
01:05:39qui s'est fait
01:05:40il a pensé
01:05:41qu'il y avait
01:05:42une espèce de passerelle
01:05:43entre lui et moi
01:05:44et que
01:05:44j'étais sans doute
01:05:46capable de comprendre
01:05:47ce qu'il allait me raconter
01:05:48il se définit
01:05:55comme un voyou
01:05:56c'est le terme
01:05:57qui est l'emploi
01:05:57mais un voyou
01:05:59avec un code
01:06:01de déontologie
01:06:01il a
01:06:02il a ses propres valeurs
01:06:04il a son honneur
01:06:05lorsqu'on lui demande
01:06:07de définir
01:06:08ce qu'il entend par là
01:06:09il nous explique
01:06:10par exemple
01:06:11qu'un voyou
01:06:11ne touche pas à la drogue
01:06:12si son fils
01:06:14avait touché à la drogue
01:06:15il nous explique
01:06:16qu'il serait allé trouver
01:06:17son fournisseur
01:06:19avec trois points
01:06:20de suspension
01:06:20sur le fond
01:06:24en revanche
01:06:24pas question d'avouer
01:06:26quand on lui
01:06:28on lui amène
01:06:29les éléments
01:06:30à charge
01:06:31que nous avons recueillis
01:06:32dans l'enquête
01:06:33on lui présente
01:06:34un à un
01:06:35que ce soit
01:06:36les interceptions
01:06:37de communication
01:06:38que ce soit
01:06:38les témoignages
01:06:40quand on lui dit
01:06:40que lors de surveillance
01:06:41on l'a vu
01:06:42tel jour
01:06:42à telle heure
01:06:43à tel endroit
01:06:44il dit non
01:06:44il dit j'ai un sosie
01:06:45il est vraiment
01:06:47dans la négation
01:06:48quand il me dit
01:06:49mais non c'est pas vrai
01:06:50j'étais avec quelqu'un
01:06:51je lui dis moi
01:06:52qui c'est ce quelqu'un
01:06:53je vais le voir
01:06:54s'il confirme
01:06:55c'est bon pour toi
01:06:55sauf que là
01:06:57il veut pas le dire
01:06:58au terme des auditions
01:06:59il ne restait
01:07:01que des éléments
01:07:02à charge
01:07:02zanky n'a pas avoué
01:07:07les meurtres
01:07:07mais il en parle
01:07:08comme s'il les avait
01:07:09lui-même commis
01:07:10il les cautionne
01:07:11on a l'impression
01:07:13qu'il veut s'expliquer
01:07:14par rapport
01:07:15à cette vengeance
01:07:17tout en se retenant
01:07:18en disant
01:07:18je sais
01:07:19mais je veux pas dire
01:07:20donc il est
01:07:22il amène
01:07:24beaucoup d'éléments
01:07:24qui font supposer
01:07:26qu'il est
01:07:26qu'il est le tueur
01:07:27d'Eddie Bakomichel
01:07:28et de Cruz et Gérald
01:07:29mais toujours
01:07:30avec cette retenue
01:07:30en disant
01:07:31je peux vous dire
01:07:32des choses
01:07:33mais c'est pas moi
01:07:33quand on parle
01:07:35de Dibakomichel
01:07:36on voit tout de suite
01:07:37de la haine
01:07:37qu'il sort de ses yeux
01:07:38il explique
01:07:39il regrette pas
01:07:40la mort
01:07:40de Dibakomichel
01:07:41et de Cruz et Gérald
01:07:42et il ajoute
01:07:43et il précise
01:07:44qu'il serra la main
01:07:45de celui
01:07:45qui a tué
01:07:46Dibakomichel
01:07:46et de Cruz et Gérald
01:07:47il ajoute même
01:07:49qu'il le connaît
01:07:50mais qu'il ne communiquera
01:07:51pas son identité
01:07:52les gendarmes
01:07:55comprennent
01:07:55que Zanky
01:07:56a trop parlé
01:07:57parce qu'il voulait
01:07:57qu'on reconnaisse
01:07:58sa bravoure
01:07:59et sa loyauté
01:08:00quand ils évoquent
01:08:02Lapis
01:08:02Zanky
01:08:03est intarissable
01:08:05Lapis
01:08:06c'est un ami
01:08:07c'est un frère
01:08:08c'est quelqu'un
01:08:09qui lui est venu
01:08:10en aide
01:08:11lorsqu'il était
01:08:11dans le besoin
01:08:12et on ressent
01:08:13une certaine culpabilité
01:08:15qu'éprouve
01:08:15Zanky Honoré
01:08:17sur la mort
01:08:18de Lapis
01:08:18parce qu'il n'a pas
01:08:20été là
01:08:21il n'a pas été présent
01:08:22pour le protéger
01:08:23pour le sauver
01:08:24pour s'interposer
01:08:25il ajoute en plus
01:08:27que quand il a été
01:08:27sur la tombe de Lapis
01:08:28il a vu une lumière
01:08:29qui clignotait
01:08:30comme si c'était
01:08:30un coeur qui battait
01:08:31pour lui dire
01:08:32c'est bon
01:08:32tu peux reposer en pète
01:08:33et t'es vengé
01:08:34et moi j'ai été surpris
01:08:35par cette phrase
01:08:36parce qu'il le dit
01:08:36pendant sa guerre de vie
01:08:37quant au meurtre
01:08:40de Mark Nepotsit
01:08:41Zanky ne l'avoue pas
01:08:43non plus
01:08:43le juge
01:08:45met Honoré Zanky
01:08:47en examen
01:08:47pour le meurtre
01:08:48de Nepotsit
01:08:49et pour les deux assassinats
01:08:51de Crouzet
01:08:51et de Dibaco
01:08:52pour les complices
01:08:55de Zanky
01:08:55c'est une autre affaire
01:08:57bien sûr
01:08:58les gendarmes
01:08:59ont des doutes
01:08:59sur Achid et Michel
01:09:00les deux hommes
01:09:01sont mis en examen
01:09:02mais faute de preuve
01:09:03le juge
01:09:04finit par prononcer
01:09:05un non-lieu
01:09:06reste donc
01:09:07un seul homme
01:09:08devant la justice
01:09:09un homme
01:09:09qu'elle connaît
01:09:10déjà trop bien
01:09:11pour la presse
01:09:15Zanky est désormais
01:09:16le nettoyeur
01:09:17l'homme
01:09:18qui a vengé
01:09:19la mort
01:09:19de son ami Lapi
01:09:20l'homme
01:09:21qui a fait le boulot
01:09:23à la place des juges
01:09:25il punit
01:09:26Zanky c'est quelqu'un
01:09:28qui punit
01:09:29en fonction du code
01:09:29d'honneur
01:09:30des voyous
01:09:30on protège ses amis
01:09:32on tue pour ses amis
01:09:33on balance pas ses amis
01:09:35c'est ça le code d'honneur
01:09:38des voyous
01:09:39en fait
01:09:39et il se dégage
01:09:41de cette personnalité
01:09:42l'espèce de personnage
01:09:43de justicier
01:09:45qui fait la loi
01:09:46c'est lui qui dit
01:09:48et qui fait la loi
01:09:49dans le milieu
01:09:50à l'époque
01:09:50un vengeur
01:09:54un chevalier blanc
01:09:55Zanky
01:09:55en tout cas
01:09:57un homme
01:09:58qui a franchi
01:09:59la ligne jaune
01:09:59depuis très longtemps
01:10:00né à Aiguez
01:10:03un petit village
01:10:04du Gard
01:10:04Honoré Zanky
01:10:06est le troisième
01:10:06d'une fratrie
01:10:07de quatre
01:10:08la famille
01:10:09s'installe
01:10:10à Hanonnet
01:10:10quand il a 7 ans
01:10:11un déménagement
01:10:12qu'il a mal vécu
01:10:14à 16 ans
01:10:15Zanky
01:10:16est maçon
01:10:17mais aussi
01:10:18cambrioleur
01:10:19pour mettre du beurre
01:10:20dans les épinards
01:10:20il n'a que 17 ans
01:10:25quand il est condamné
01:10:26à six mois fermes
01:10:27et six mois
01:10:28avec sursis
01:10:29pour avoir tenté
01:10:30de forcer les coffres
01:10:31du cinéma
01:10:31à Hanonnet
01:10:32c'est à ce moment-là
01:10:34qu'il rencontre Lapie
01:10:37ce Lapie
01:10:39c'est vraiment
01:10:40le frère idéal
01:10:41et c'est en même temps
01:10:42la figure protectrice
01:10:43avec laquelle
01:10:44il va se sentir
01:10:45en confiance
01:10:46pour pouvoir travailler
01:10:48comme il le dit
01:10:48comme un voyou
01:10:49et ça je crois
01:10:50que c'est quelque chose
01:10:51qui est très important
01:10:52pour lui
01:10:53parce que dans son enfance
01:10:54il a eu très peu
01:10:55de figures protectrices
01:10:57aussi bien du côté
01:10:58de son père
01:10:59qui était un grand solitaire
01:11:00dont il cherchait
01:11:01à la compagnie
01:11:03mais avec un père
01:11:04qui était taiseux
01:11:04qui était lui aussi
01:11:06dans des situations
01:11:07difficiles
01:11:09on peut imaginer
01:11:11et puis d'une mère
01:11:12finalement
01:11:12qui était une mère
01:11:13assez fragile
01:11:13qui décrira
01:11:14comme une mère
01:11:14assez fragile
01:11:15une figure paternelle
01:11:18Lapie
01:11:19mais aussi un frère
01:11:21les deux hommes
01:11:22s'admirent
01:11:23et se respectent
01:11:24ils mettent aussi
01:11:25tous les deux
01:11:25l'amitié
01:11:26au-dessus de tout
01:11:27très vite
01:11:33Zanty est accro
01:11:35à l'adrénaline
01:11:36au lien très fort
01:11:39créé avec ses amis
01:11:40le danger l'aspire
01:11:41il a choisi sa voie
01:11:42il sera cambrioleur
01:11:44au départ
01:11:45il faisait ça en équipe
01:11:47et puis petit à petit
01:11:48il a trouvé
01:11:50que finalement
01:11:51ça se passait
01:11:52beaucoup mieux
01:11:53quand il était tout seul
01:11:54et ça correspondait
01:11:55plus
01:11:55à sa personnalité
01:11:58au personnel
01:11:58c'est un peu
01:11:59un loup solitaire
01:12:00et
01:12:01il faisait
01:12:02peut-être pas vraiment
01:12:03confiance
01:12:04peut-être
01:12:04a-t-il eu
01:12:04de mauvaises expériences
01:12:06aussi
01:12:06il faisait pas vraiment
01:12:07confiance
01:12:07à ses coéquipiers
01:12:09donc il cambriolait
01:12:10seul en solitaire
01:12:12la suite de sa vie
01:12:16c'est une succession
01:12:17de cambriolages
01:12:18ponctués
01:12:19de séjours en prison
01:12:20et quand il retrouve
01:12:23la liberté
01:12:23Zanty parcourt
01:12:25les routes
01:12:25à la recherche
01:12:26de nouveaux coups
01:12:28il se spécialise alors
01:12:29dans les magasins de sport
01:12:30il en dévalise
01:12:32plus d'une trentaine
01:12:33il est tout le temps
01:12:36soumis à des excitations
01:12:38il est en permanence
01:12:39soumis au danger
01:12:40il est armé
01:12:41très fréquemment
01:12:42et il vit sa vie
01:12:43un peu comme un guerrier
01:12:44c'est pas un homme de pensée
01:12:46c'est un homme d'action
01:12:4717 condamnations
01:12:52pour des vols
01:12:53des violences avec armes
01:12:55et la plus grave
01:12:56pour meurtre
01:12:57le 23 février 92
01:12:59cette fois déjà
01:13:03il s'agissait d'une vengeance
01:13:05ce jour là
01:13:09l'ami de Zanty avait été
01:13:11violemment passé à tabac
01:13:12Honoré Zanty
01:13:13rentre chez lui
01:13:14et prend plusieurs armes à feu
01:13:15il a un pistolet
01:13:17dans chaque main
01:13:17enfin c'est une scène
01:13:19quasiment de western
01:13:20où il tire
01:13:21debout dans une impasse
01:13:23sur l'Akda
01:13:24avec une arme dans chaque main
01:13:29c'était assez spectaculaire
01:13:30comme scène
01:13:31après quoi
01:13:34Zanty est allé tranquillement
01:13:36se livrer à la gendarmerie
01:13:37il a pris
01:13:3910 ans de prison
01:13:40quand il sort
01:13:428 ans plus tard
01:13:43il a deux nouveaux enfants
01:13:44avec sa compagne Brigitte
01:13:46mais ses démons le reprennent
01:13:48les gendarmes l'arrêtent
01:13:49alors qu'il est en possession d'armes
01:13:51retour en prison
01:13:53jusqu'en janvier 2003
01:13:55pour quelques semaines
01:13:56l'api est assassiné
01:14:017 mois plus tard
01:14:02Zanty déprime
01:14:03il replonge
01:14:04nouveau port d'armes illégales
01:14:07nouvelle condamnation
01:14:08jusqu'au moment où je le rencontre
01:14:15il n'a pas arrêté
01:14:16de rentrer
01:14:16de sortir en détention
01:14:17donc c'est
01:14:18c'est une situation
01:14:20pour lui qui est particulière
01:14:21mais qui s'intègre quand même
01:14:23à son cadre de vie
01:14:24normal pour lui
01:14:26la détention
01:14:27à 47 ans
01:14:29Honoré Zanty
01:14:30a déjà passé
01:14:31la moitié de sa vie
01:14:32derrière les barreaux
01:14:33il est libéré
01:14:35en avril 2008
01:14:36et 15 jours plus tard
01:14:37Gérald de Crouzet
01:14:39est abattu
01:14:40d'un coup de fusil
01:14:41au volant de sa voiture
01:14:426 semaines après
01:14:44c'est au tour
01:14:45de Dibaco
01:14:45Maître Boutier-Perrier
01:14:483 morts
01:14:49pour venger l'api
01:14:50Dibaco
01:14:51Crouzet
01:14:52n'est pas de site
01:14:53est-ce que votre cliente
01:14:55s'est intéressée
01:14:56à l'enquête
01:14:57concernant
01:14:57Honoré Zanty
01:14:58Ma jeune cliente
01:15:00s'est fortement intéressée
01:15:02à cette enquête
01:15:03mais
01:15:04elle reste
01:15:05persuadée
01:15:06qu'Honoré Zanty
01:15:07n'est pas coupable
01:15:08Est-ce qu'elle pense
01:15:09que Dibaco
01:15:10et Crouzet
01:15:11ont tué son père ?
01:15:12Elle en est
01:15:13de moins en moins
01:15:13persuadée
01:15:14Elle espérait
01:15:15votre cliente
01:15:16qu'à cette occasion
01:15:17le dossier
01:15:18Lapis
01:15:19serait rouvert ?
01:15:20Je pense qu'elle attendait ça
01:15:21mais rien ne s'est passé
01:15:24visiblement
01:15:25Elle comprend
01:15:26à ce moment-là
01:15:27qu'il n'y aura pas
01:15:29de suite
01:15:30et que la vérité
01:15:31ne sortira jamais
01:15:33et c'est dur
01:15:34pour des enfants
01:15:36pour la jeune fille
01:15:37que je représente
01:15:38de ne pas connaître
01:15:40la vérité
01:15:40de ne pas savoir
01:15:41qui a tué son père
01:15:42Et qu'est-ce qui peut
01:15:44se passer aujourd'hui ?
01:15:46Il peut se passer
01:15:47comme il se passe
01:15:47parfois
01:15:48dans certaines affaires
01:15:49célèbres
01:15:50où 10 ans
01:15:5220 ans après
01:15:53un tel a entendu
01:15:55que c'était
01:15:56telle personne
01:15:57qui aurait fait
01:15:58des révélations
01:15:58Peut-être
01:15:59que quelqu'un
01:16:00peut avoir sa conscience
01:16:01qui lui parle très fort
01:16:03On peut espérer
01:16:05mais en ce qui me concerne
01:16:07je suis très pessimiste
01:16:08Zanki
01:16:13est donc renvoyé
01:16:15devant la cour d'assises
01:16:16de la Drôme
01:16:16pour l'assassinat
01:16:18de Dibaco
01:16:18et de Crouzet
01:16:19et pour le meurtre
01:16:21de Népocite
01:16:21Son procès
01:16:23s'ouvre à Valence
01:16:24le 18 septembre 2012
01:16:26C'est donc
01:16:28la deuxième fois
01:16:29de sa vie
01:16:29qu'Honoré Zanki
01:16:30s'assoit
01:16:31dans le box
01:16:31d'une cour d'assises
01:16:33En 92
01:16:34c'était pour un meurtre
01:16:3620 ans plus tard
01:16:38la barque
01:16:39est plus lourde
01:16:39un meurtre
01:16:41et deux assassinats
01:16:42Quand le président
01:16:44lui demande
01:16:45de décliner
01:16:46son identité
01:16:47l'homme
01:16:47se contente
01:16:48d'hocher la tête
01:16:49L'accusé
01:16:50est muet
01:16:51et il ne dira
01:16:52pas un mot
01:16:53tout au cours
01:16:53de ce procès
01:16:54la partie civile
01:16:57comprend vite
01:16:58qu'elle n'obtiendra
01:16:59aucune explication
01:17:00de l'homme
01:17:01aux 17 condamnations
01:17:02qui scrutent la salle
01:17:04depuis son box
01:17:06les bras croisés
01:17:07sur la poitrine
01:17:08On sent un certain magnétisme
01:17:11qui se dégage
01:17:12de sa personne
01:17:13C'est un garçon
01:17:16assez lancé
01:17:16qui porte bien sur lui
01:17:18Il y a une certaine froideur
01:17:19qui ressort
01:17:21de son personnage
01:17:21Il observe
01:17:23d'une façon
01:17:25dominatrice
01:17:27on peut dire
01:17:27C'est lui
01:17:28qui domine les débats
01:17:29Le dossier
01:17:32compte 27 volumes
01:17:33des pages
01:17:34et des pages
01:17:35d'audition
01:17:35mais pas de preuves
01:17:37matérielles
01:17:37Tout le procès
01:17:39repose sur
01:17:40les témoignages
01:17:41de trois femmes
01:17:42La baronne
01:17:43la veuve de la pie
01:17:45et l'ex-compagne
01:17:46de Zanqui
01:17:47L'arrivée
01:17:48de la baronne
01:17:49à la barre
01:17:50est très attendue
01:17:51C'est un témoin
01:17:52capital
01:17:53Il paraît
01:17:54qu'elle aurait été mariée
01:17:55effectivement
01:17:56à un baron
01:17:57On est vraiment
01:17:59dans le pittoresque
01:18:01c'est le moins
01:18:01que l'on puisse dire
01:18:02Et la voilà
01:18:02qui de femme de baron
01:18:04devient tenancière
01:18:06de bistrot
01:18:06Il s'agit
01:18:07d'une femme
01:18:08forte de caractère
01:18:09qui normalement
01:18:12ne devrait pas
01:18:13être troublée
01:18:14par un passage
01:18:15à la barre
01:18:15On voit cette femme
01:18:17qui perd pied
01:18:17On voit cette femme
01:18:19qui ne veut plus accuser
01:18:20On voit cette femme
01:18:21en vérité
01:18:22qui a peur
01:18:22de Zanqui
01:18:23comme tous les témoins
01:18:24d'ailleurs
01:18:25auront peur
01:18:25de Zanqui
01:18:26Comme la baronne
01:18:29l'ex-compagne
01:18:30de Zanqui
01:18:30flanche
01:18:31Et la veuve de la pie
01:18:33ne fait pas mieux
01:18:33Sous-titrage Société Radio-Canada
01:18:36Sous-titrage Société Radio-Canada

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