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  • 17/03/2023
La série Jeune et Golri d'Agnès Hurstel

Le Billet de Frédérick Sigrist dans le 5/7 (6h55 - date) Retrouvez tous les billets de Frédérick Sigrist sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-frederick-sigrist

Catégorie

😹
Amusant
Transcription
00:00 Frédéric Sigrist aussi, le spécialiste de la pop culture et des séries bien sûr.
00:03 Et Charline, vous vous rendez compte qu'on est en train de parler de séries
00:07 dans une émission de radio enregistrée dans un théâtre.
00:11 Je pense qu'on ne pourra pas faire plus méta.
00:14 En même temps, moi, je suis super content d'être à Lille
00:16 parce que franchement, j'en avais marre de faire la révolution à Paris.
00:20 Parce que le problème, quand tu manifestes en même temps qu'une grève des éboueurs,
00:23 c'est qu'avec la main sur la bouche, personne comprend les slogans.
00:26 Toi, t'es...
00:32 Personne comprend.
00:33 Donc, quand on m'a dit que Charline venait à Série Mania,
00:37 déjà, j'étais un peu surpris parce que Série et Charline,
00:41 disons que ce n'est pas les deux mots qu'on associe le plus naturellement du monde.
00:45 Grève, militantisme, sororité, liberté d'expression et Charline.
00:50 Oui, Série et Charline, non, non, non.
00:53 Il ne faut pas le prendre mal.
00:55 Je fais ça avec tout le monde.
00:55 Par exemple, art contemporain, élégance, priapisme et Alex, oui, voilà.
01:01 Humilité, chasteté, discrétion médiatique et Alex, non, non, ça ne marche pas.
01:07 Donc, Charline à Série Mania, c'est un petit peu comme Elisabeth Borne au Salon de la Démocratie.
01:12 C'est possible, mais tu ne l'attendais pas là.
01:16 D'autant que les séries, excusez-moi Série Mania,
01:18 mais c'est quand même en train de devenir un des trucs les plus élitistes du monde.
01:23 Parce qu'avec l'explosion des plateformes Netflix, Disney+, Prime Vidéo, Salto,
01:28 non, pas Salto, je déconne,
01:32 plus personne ne regarde la même chose.
01:34 Tu ne peux plus avoir une conversation à la machine à café
01:36 sans que quelqu'un vienne te casser les couilles.
01:38 "J'ai découvert une série espagnole, Héro des Putacanas,
01:43 sur un trafiquant cisgenre cubain avec une jambe en mousse
01:46 qui tombe amoureux d'un agent du FBI américain qui a le syndrome de la tourette.
01:50 C'est une mini-série en quatre épisodes de 72 minutes
01:52 et tu peux voir ça sur Italic.
01:54 Tu ne connais pas Italic ?
01:56 C'est une nouvelle plateforme sur le portail d'Apple TV,
01:59 tu cliques sur le quatrième onglet,
02:00 là tu as un vieux monsieur qui va te demander un mot de passe
02:02 qui change toutes les heures.
02:04 Ils vont te demander ton RIB et le numéro de ton compteur Linky.
02:07 C'est 26,90€ par mois, c'est génial, c'est génial."
02:10 - Même moi j'ai compris.
02:15 - Bon, là, il n'y a pas encore de sous-titres français,
02:19 mais c'est vraiment la série du moment.
02:22 - Mais comment tu veux suivre ?
02:24 En ce moment, ils mettent des antivols sur des stays cachés dans les supermarchés
02:26 tellement les gens sont en galère.
02:28 Mais si tu veux suivre légalement House of Dragons,
02:30 Le Mandalorian et Squid Game,
02:32 il faut que tu expliques à tes gosses,
02:33 ben vous ne ferez pas d'études.
02:34 Voilà, c'est comme ça.
02:35 C'est devenu n'importe quoi.
02:36 Moi, j'ai une idée révolutionnaire.
02:38 Et si les séries, on les passait à heure fixe,
02:41 chaque semaine, sur une plateforme à laquelle tout le monde aurait accès,
02:45 comme ça, le lendemain, on pourrait en parler à la machine à café
02:49 ou dans la cour de récréation,
02:50 et on appellerait ça, je ne sais pas moi,
02:52 la télévision !
02:54 - Ah, comme ça, tout le monde...
02:57 - Merci.
02:58 - Comme ça, tout le monde pourrait profiter de la série d'Agnès Surstel,
03:01 Jeune et Golerie.
03:02 Alors déjà, Agnès, big up.
03:04 Vraiment, big up, parce que moi, je suis vieux,
03:07 je suis un vieil humoriste.
03:08 J'ai connu Gaspard Proust de gauche.
03:11 J'ai connu l'époque où on pensait qu'il était de gauche.
03:14 Je viens d'une époque où les humoristes,
03:16 ils pouvaient tourner 10 ans avec le même spectacle.
03:20 Alès, je peux en témoigner ?
03:23 - Il y a des ailes à faire discrètes, mais...
03:24 - Il y a des humoristes et pas des spectacles qu'ils avaient,
03:27 c'était des mondes !
03:29 Agnès, à 34 ans, vous avez déjà écrit...
03:32 - 32 ?
03:33 - Ouais, dans mon personnage à 32 ans.
03:35 - 32, à 32 ans !
03:36 Non, mais c'est encore mieux !
03:38 Vous avez déjà écrit un spectacle, des chroniques,
03:40 créé votre série, joué dans des films.
03:43 Moi, j'ai déménagé il y a 7 ans,
03:45 j'ai encore des cartons pas ouverts.
03:48 Autant vous dire que, franchement, ta vie, Agnès Sursel,
03:50 ça me fout de ces complexes !
03:53 Agnès, tu la laisses seule dans un 200 mètres carrés
03:55 avec un pot de peinture, tu reviens,
03:56 t'as le plafond de la chapelle Sissine
03:58 et un livre sur l'émancipation par la peinture,
04:01 une autre idée du féminisme.
04:03 L'énergie que tu as, c'est dingue !
04:05 Alors, quand on pense à des séries sur des humoristes,
04:07 on pense évidemment à Seinfeld, à Louis Ciquet,
04:10 Larry et son nombril,
04:11 mais comme pourrait vous le rappeler le camarade Benoît Lagann,
04:13 avant ça, il y avait le Dick Van Dyke Show aux Etats-Unis,
04:15 le Ramonneur de Mary Poppins.
04:18 En France, vous avez été la première avec Jeune et Golerie,
04:20 puis Drôle de Fanny Herrero,
04:21 la meilleure version de moi-même de Blanche Gardin
04:23 et Désordre de Florence Foresti.
04:25 Et on pourrait se demander qu'est-ce qui peut bien fasciner autant
04:28 dans la vie d'un humoriste ?
04:30 Eh bien, je vais vous expliquer.
04:31 Dans Bibi Pelle Coyote,
04:32 vous vous souvenez tous de ce moment où le coyote
04:35 est au-dessus du vide, regarde sous lui,
04:37 puis regarde de nouveau le spectateur avant de tomber.
04:40 Eh bien, cette seconde de flottement,
04:43 ce fragment d'éternité qui précède la chute,
04:45 où le coyote est le premier spectateur de son triste sort,
04:49 c'est tout le métier de l'humoriste.
04:52 Le talent d'une humoriste comme Agnès,
04:54 ça n'est pas de raconter l'histoire de ses victoires,
04:56 mais comme le coyote,
04:58 c'est de savoir si bien mettre en scène ses propres défaites.
05:02 Frédéric Sigrist, merci Frédéric.
05:05 Je pense que vous gagnez beaucoup Agnès.
05:06 Wow, je suis bien...
05:08 Merci.
05:09 C'est mérité, j'adore le coyote.
05:12 Après, il est un peu âgé pour vous, mais...
05:14 *Rires*

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