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  • 23/06/2025
Retrouvez la chronique d'Elisabeth Lévy

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##SOYEZ_LIBRES-2025-06-23##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Nous sommes avec Elisabeth Lévy. Elisabeth, bonjour.
00:07Bonjour Jean-Jacques, pardon. Bonjour à tous.
00:10Bon, je voudrais que, et vous avez souhaité revenir sur l'incident entre Rachida Dati et Patrick Cohen.
00:17Pourquoi ? Parce que la profession de journaliste, et notamment le service public, se serrent les coudes.
00:24Ah oui, alors là c'est une montée au rideau, la République des Lettres, enfin la République des Médias est en danger.
00:30Bon, il faut rappeler l'histoire rapidement quand même, peut-être.
00:33Donc le 18 juin, Rachida Dati était sur le plateau de C'est à vous,
00:38donc Patco, comme on l'appelle dans la profession, l'interroge sur les accusations de conflits d'intérêt
00:43qui ont été portées par complément d'enquête, et l'OPS je crois.
00:46Donc Queen Dati, qu'est-ce qu'elle fait ?
00:48Elle lui renvoie à la tête un article de Mediapart qui l'accuse de harcèlement quand il était à France Inter.
00:54C'est vrai ? Vous harcelez vos collaborateurs ? C'est vrai ça ?
00:57Et elle sert de la foulée à Anne-Elisabeth Lemoyne, un article de Marianne,
01:02un article de couloir qui parle d'une ambiance épouvantable dans l'équipe.
01:07Alors les deux nids et font bien sûr les indigner.
01:10Ce que vous faites est déshonorant, lâche Patrick Cohen.
01:12Alors la réplique de la ministre aurait été absolument calibrée sans la menace voilée.
01:19Oui, ça c'est sûr.
01:20Après l'article de Mediapart, je pourrais faire un article 40.
01:23Alors rappelons tout de même, c'est vrai, elle aurait mieux fait de s'abstenir,
01:26mais tout de même, rappelons que plusieurs enquêtes judiciaires ont été ouvertes
01:30sur la base d'articles de Mediapart ou du canard enchaîné,
01:33où l'affaire Fillon a débuté comme ça par exemple,
01:36et que ça n'a choqué personne.
01:38Et l'article 40, que Rachida Dati invoque, fait partie du sacrosat état de droit.
01:45Donc ce n'est pas absolument scandaleux, mais enfin c'est quand même maladroit.
01:48Et surtout, ça a permis à toute la presse d'irruter contre cette ministre
01:52qui menace un journaliste.
01:53Les confrères, en réalité, s'ils sont si outrés par ces accusations,
01:58ils auraient dû dénoncer Mediapart.
02:00Seulement, Don Plenel, c'est le parrain,
02:02et toute la profession lui baise la main.
02:04Donc eux, on ne les critique jamais.
02:06Mais, alors, France Télévisions et Radio France, vous l'avez dit,
02:09Jean-Jacques soutiennent les pauvres petits journalistes attaqués,
02:13la profession s'indigne,
02:14la ministre de tutelle attaque les médias de public, dit-on.
02:17En fait, c'est faux, ce n'est pas une tutelle.
02:19En réalité, puisque les nominations et la police de l'antenne relèvent de l'ARCOM,
02:23et d'ailleurs, Rachida Dati n'a pas eu, comme elle le voulait,
02:26le scalp de Delphine Ernot.
02:29Et puis, par ailleurs, moi j'aimerais bien savoir
02:31où étaient ces grands résistants contre la gérance du pouvoir,
02:34quand Rima Abdul-Malak menaçait Seigneuse et C8
02:37de perdre leur fréquence tout à fait explicitement.
02:40Est-il normal qu'une ministre mette en cause un journaliste ?
02:44Je ne sais pas.
02:45D'abord, je ne sais pas, est-ce que c'est le rôle du président
02:47de danser la lambada ?
02:49Alors bon, pas la lambada, mais enfin de danser.
02:52Mais bon, je ne sais pas si c'est son rôle,
02:55mais en tous les cas, je trouverais assez réjouissant
02:57ce petit, léger équilibrage du rapport de force.
03:00Parce qu'autrefois, qu'est-ce qui s'est passé ?
03:02Autrefois, les journalistes craignaient les gouvernants.
03:05Eh bien, aujourd'hui, c'est le contraire.
03:07Et on assiste à quoi ?
03:08La soumission des politiques devant les médias.
03:11Pourquoi ?
03:12Parce que les médias sont en réalité devenus
03:14le premier pouvoir et en prime un pouvoir
03:16qui refuse absolument tout contre-pouvoir.
03:19On n'a pas le droit de les critiquer.
03:21Ce serait une atteinte à la démocratie.
03:23Et qui s'indigne, par exemple,
03:24quand toute la presse accuse un homme
03:26présumé innocent,
03:28et en fait un coupable et un banni ?
03:30Pas grand monde.
03:31Ou quand le monde accusait Baudis,
03:33rappelez-vous, d'organiser des soirées...
03:35Edoui Plenel ?
03:36Le monde d'Edoui Plenel, absolument.
03:38Bien sûr.
03:39Vous avez tout à fait raison, c'est important.
03:42Quand le monde accusait Baudis,
03:44donc Dominique Baudis,
03:45d'organiser des soirées pédophiles,
03:47quand même,
03:47quelle sanction il y a eu ?
03:48Eh bien, Edoui Plenel,
03:49et je vous l'ai dit,
03:50voilà la sanction,
03:51le parrain de la profession.
03:53Alors en plus,
03:53bon, les journalistes,
03:54ou des journalistes,
03:56il ne faut vraiment pas généraliser,
03:57mais il y a beaucoup de journalistes
03:59qui adorent faire la morale,
04:01prêcher, prêcher leurs concitoyens.
04:03Eh bien,
04:04ils doivent accepter
04:05que leurs comportements
04:06soient scrutés
04:06et que les éventuelles divergences
04:09entre leurs grands discours
04:10et leurs actes
04:11soient parfois exposées.
04:13Alors bien sûr,
04:13la ministre,
04:14comment dire,
04:16ne voulait pas répondre
04:17à Pat Coe sur les accusations.
04:20Oui,
04:20ils ont eu Patrick Cohen
04:21sur les accusations.
04:24Elle voulait évidemment
04:25faire diversion.
04:27Le public,
04:27on conclura ce qu'il veut
04:29à ce sujet,
04:29mais un plateau de télé,
04:30ça n'est pas un tribunal
04:31ni un commissariat.
04:33Ne pas répondre à un journaliste,
04:34c'est un droit de l'homme.
04:36Le critiquer,
04:37c'est un droit de l'homme.
04:38Alors désolé,
04:39quand Calamity Dati
04:40ose envoyer frère Cohen
04:42sur les roses,
04:43ça fait un bien fou.
04:45Bon,
04:45qu'en pensez-vous ?
04:47Vous avez remarqué,
04:48nous commentons
04:49la vie des médias
04:51comme nous commentions
04:52il y a encore peu de temps
04:53la vie politique.
04:54Je dis ça,
04:55pourquoi ?
04:56Parce qu'en fait,
04:56les médias aujourd'hui,
04:58vous avez vu la nomination
04:59de Léa Salamé au 20h,
05:01c'est presque aussi important
05:02désormais qu'une nomination
05:03d'un Premier ministre
05:04à Matignon.
05:05J'étais halluciné,
05:07j'ai même vu la tribune hier
05:08faire ça à la tribune.
05:09Mais vous ne vous rendez pas compte
05:12le pouvoir que ça lui confère.
05:16Elle a plus de pouvoir
05:17que n'importe lequel des ministres
05:19que vous ne connaissez pas.
05:20Elisabeth Lévy,
05:20ce que je veux dire par là,
05:21juste pour finir ma phrase,
05:22non, non,
05:22mais ce n'est pas très intéressant,
05:24mais juste pour finir ma phrase,
05:25c'est qu'il en va aujourd'hui
05:27de la vie médiatique
05:28comme de la vie politique
05:30tellement les médias
05:31ont pris une espèce d'importance,
05:33c'est presque baudruche.
05:34Les médias sont devenus
05:35une forme de broyeuse aujourd'hui,
05:36c'est-à-dire que les trajectoires médiatiques
05:39sont devenus
05:41comme les trajectoires politiques.
05:43Ça devient aussi important
05:44et souvent aussi vide.
05:48Mais c'est légitime.
05:49C'est ce qui devient inquiétant.
05:52Ce que les médias doivent produire,
05:54c'est de l'information,
05:55du divertissement.
05:57Point à la ligne.
05:58Eric ?
05:58Alors pour moi,
05:59il y a deux choses derrière le clash
06:00de Pat Cohen et...
06:02Pat Co.
06:03Pat Co, pardon.
06:03Pat Co et Kalimitin,
06:05Rachida.
06:05D'abord, Rachida Dati,
06:07c'est sa marque de fabrique.
06:08Elle aime bien entrer dans les gens.
06:10Elle l'a fait quand elle était ministre.
06:12Elle adore ça.
06:13Elle adore ça
06:13et elle a peur de rien.
06:14Bon.
06:16Mais derrière,
06:16il y a autre chose.
06:17Derrière,
06:18il y a la mise en place
06:19d'un holding
06:20entre France Télévisions
06:22et Radio-Ons.
06:22Pourquoi je vous dis ça ?
06:23Parce qu'en fait,
06:24elle est en train de créer une tension.
06:25Oui.
06:26Son projet,
06:27il a été discuté,
06:29refoulé à un moment donné
06:30à l'Assemblée Nationale.
06:31Et là, en fait,
06:32elle fait, à mon sens,
06:32une sorte de diversion
06:34pour pouvoir faire passer
06:35ce projet
06:36qui est important.
06:36La semaine prochaine.
06:38La semaine prochaine.
06:39Et ça ?
06:40Le 30.
06:41Et il y a d'ailleurs
06:42des préavis de grève
06:43déposés dans l'audiovisuel public.
06:45Ça, ça vous étonne ?
06:46Non, mais...
06:46Non, mais...
06:47Honnêtement,
06:48je ne connais pas assez
06:48le dossier de la holding,
06:49mais tout ce qui...
06:50Mais je pense que c'est...
06:50Je pense qu'Éric
06:52n'a pas complètement tort
06:53pour ça.
06:54Il y a ça, derrière son effet de manche.
06:56Le risque, c'est que vous fassiez une holding
06:58et comme dans la décentralisation,
07:00vous laissez tout en réalité.
07:02Non, mais ça, d'accord.
07:02Elle a un projet difficile à faire passer.
07:04Donc, elle a fait diversion.
07:06Mais ce que je voulais dire,
07:07c'est vrai.
07:08Mais ce qui m'a intéressé là-dedans,
07:10c'est bien sûr l'incident,
07:11parce que ça fait...
07:12Moi, franchement,
07:13d'habitude,
07:14ils s'écrasent,
07:14les politiques en réalité.
07:16Ils ont peur des journalistes.
07:17Donc ça,
07:18de temps en temps,
07:19ça fait du bien.
07:19Mais ce qui m'a intéressé,
07:20c'est la réaction de la profession
07:21comme un seul homme.
07:23C'est-à-dire,
07:24surtout,
07:24vous n'avez pas le droit.
07:26Nous avons le droit
07:26d'exposer votre vie privée.
07:28Nous avons le droit de tout.
07:29Non, mais attendez.
07:30Honnêtement,
07:31Jean-Luc Mélenchon
07:32qui insulte des journalistes,
07:33récemment,
07:34Jean-Luc Mélenchon,
07:36il a été très critiqué quand même.
07:38Oui, mais alors justement,
07:40Jean-Luc Mélenchon,
07:41ce n'est pas pareil.
07:41Parce que faire ce qu'elle a fait,
07:43je suis désolée,
07:44elle le renvoie,
07:44c'est la réponse de la bergère au berger.
07:46Elle lui fait la même chose.
07:47Tu prends un article
07:48comme vérité révélée,
07:50moi, je prends un article
07:51comme vérité révélée.
07:52C'est ça, en fait.
07:53Mais Jean-Luc Mélenchon
07:55les insulte.
07:56Il les menace physiquement.
07:58Il les intimide.
07:59Quand on voit Jean-Luc Mélenchon
08:00quand il est face
08:01à des journalistes
08:02et qu'il se met...
08:03Je veux dire,
08:03c'est...
08:04Voilà, c'est...
08:05Non.
08:06Mais moi,
08:06ce que je voulais juste dire,
08:07Eric,
08:07c'est que les journalistes
08:08sont devenus...
08:10Les médias sont devenus
08:11un pouvoir.
08:12Ce n'est pas un pouvoir élu.
08:14Ce n'est pas un pouvoir
08:14qu'on peut contester.
08:16Et ça, ça ne va pas.
08:16Bien.
08:17Merci à tous les trois.
08:198h21.

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