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Elisabeth Lévy - "Excision : Il faut des peines sévères !"
Sud Radio
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26/06/2025
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##SOYEZ_LIBRES-2025-06-26##
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Transcription
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00:00
Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:05
Allez, Elisabeth Lévy est avec nous. Bonjour Elisabeth.
00:09
Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
00:10
Elisabeth, le gouvernement lance une campagne contre l'excision.
00:15
Oui, les vacances c'est fait pour s'amuser, pas pour être mutilé.
00:19
L'excision ne doit pas faire partie du voyage.
00:21
Ce sont les slogans qui figurent sur l'affiche qui a été réalisée par le ministère de l'égalité homme-femme-l'en-reux.
00:28
L'intitulé est plus long, je vous passe le reste.
00:30
Le dessin, c'est une petite fille au regard effrayé qui a les mains sur son ventre.
00:34
Le ventre est traversé par une balafre rouge et on peut lire aussi,
00:38
grâce à de nombreux parents, cette pratique dangereuse et traumatisante recul.
00:42
Alors on voit dans le kit de communication fournie par le ministère,
00:49
c'est une mère qui raconte qu'elle a été excisée lors d'une grande fête au pays quand elle était gamine
00:55
et qu'elle et son mari refusent que leurs filles ont refusé lors de leur voyage,
01:00
que leurs filles subissent la même chose.
01:02
Alors attention, le problème est tout à fait réel.
01:04
Chaque année, des fillettes partent en vacances au village au bled où leur famille les fait exciser.
01:10
Le premier département touché en France, c'est la Seine-Saint-Denis.
01:14
Alors je rappelle que l'excision, c'est l'ablation d'une partie du clitoris
01:17
et c'est vraiment un acte de torture qui empêche tout plaisir sexuel.
01:22
Et d'ailleurs, il me semble...
01:24
C'est le but ?
01:24
Je pense que c'est le but.
01:25
En réalité, c'est vraiment l'acte le plus dur, le plus barbare de contrôle du corps des femmes, Jean-Jacques.
01:32
Alors c'est une pratique massive à Djibouti, en Égypte, en Somalie, au Soudan.
01:37
Ça atteint plus de 80%.
01:39
J'ai vu ça, je ne sais pas si les chiffres sont bons.
01:41
En tous les cas, c'est des ordres de grandeur.
01:42
Alors, ça touche surtout des musulmans, mais pas seulement dans les pays où c'est pratiqué.
01:48
Les minorités chrétiennes aussi le pratiquent.
01:51
Et je ne crois pas que ce soit honnêtement une priorité de l'agenda islamiste.
01:55
Ils ont beaucoup de turpitude à leur agenda, mais pas celle-là.
02:00
Je n'ai pas vu de campagne pour ça.
02:01
C'est la tradition ?
02:02
C'est plutôt oui.
02:03
Oui, c'est la culture traditionnelle, la culture de contrôle, je vous dis Jean-Jacques, du corps des femmes.
02:09
C'est un fléau qui est condamné par l'OMS et la plupart des religions officielles, me semble-t-il.
02:14
Oui, mais enfin, bon.
02:16
Elle existe cette campagne, à la humain, le mérite d'exister.
02:19
Mais l'efficacité ?
02:21
Alors, l'efficacité, si vous voulez, je ne suis pas sûr qu'elle s'adresse aux personnes qu'elle devrait toucher.
02:27
Parce que le problème, ce n'est pas les parents qui sont contraints d'exiser leur fille quand ils rentrent en vacances.
02:33
Donc, pas la famille qui est elle au pays.
02:35
Mais c'est ceux qui le font volontairement, évidemment.
02:37
Et ceux-là, on ne va pas les convaincre avec des dessins neuneux, mais avec des peines sévères et la déchéance de leurs droits parentaux.
02:45
Alors, pour l'instant, on ne le fait pas quand ils ramènent leurs gamines, on ne les arrête pas.
02:48
C'est ça qu'il faudrait faire.
02:50
Alors, sur X, il y a eu beaucoup de critiques.
02:52
Les uns, parce qu'on parle des conséquences et pas des causes.
02:55
L'immigration incontrôlée et inintégrée.
02:57
Mais enfin, déplorer les causes, ça n'empêche pas de se soucier des conséquences.
03:02
Elles sont là, il faut bien faire quelque chose.
03:04
Les autres, parce que leurs impôts payent une campagne sur une plate pratique qui n'est pas française.
03:09
Et d'autres, parce que la petite fille est trop pâle.
03:12
Alors, en réalité, ils ont quand même contourné l'obstacle de la couleur de peau.
03:16
Avec des dessins en couleur, ils sont violets, jaunes, blancs.
03:18
Donc, on ne sait pas très bien, effectivement.
03:21
Mais les cheveux de la petite sont crépus.
03:23
En tout cas, ce n'est pas une blonde à couette.
03:24
Pourquoi je vous dis ça ?
03:25
Parce qu'il y a quelques années, il y avait eu un documentaire de Julie Gaillet contre le mariage forcé.
03:30
Vous savez qu'il y a beaucoup...
03:31
C'est pas appareil, notamment comme une noté turque, pas qui ?
03:35
Si vous voulez, il y a quand même des...
03:36
Oui, beaucoup de mariages forcés.
03:37
Eh bien, le film de Julie Gaillet, qu'est-ce qu'il nous montrait ?
03:40
Il nous montrait des bourgeois de Molière qui donnaient leur fille à un barbon.
03:44
En gros, ça se passait à Neuilly ou dans le 16e arrondissement.
03:48
Tout ça, c'était des bons Français.
03:50
Bon, c'était totalement ridicule.
03:52
Même si les mariages forcés ont existé en France à une époque.
03:55
Oui, bien sûr, c'est révolu.
03:57
Si on veut s'occuper des mariages forcés aujourd'hui, pardon, c'est pas un Neuilly qui sévise.
04:01
Eh bien, là, sur l'excision, le gouvernement ne nous fait pas le coup de Neuilly.
04:05
On désigne quand même le problème plus clairement.
04:07
On parle de voyage à l'étranger.
04:09
On dit bien où il est.
04:10
Alors, l'ennui, c'est que cette campagne, en fait,
04:12
elle est en totale contradiction avec le discours antiraciste imbécile et dominant.
04:17
qui ne voit les différences que pour les exalter.
04:20
C'est-à-dire, on nous dit que toute différence est merveilleuse,
04:24
ce qui est évidemment absurde.
04:26
Et dès que quelqu'un les voit, on le traite de raciste.
04:29
C'est pour ça que je dis qu'il est imbécile.
04:31
Donc, d'un côté, on nous chante le vivre ensemble.
04:33
On psalmodit que l'immigration est une chance et la diversité une richesse.
04:36
On adore toutes les identités pourvu qu'elles viennent d'ailleurs.
04:40
Et de l'autre, on découvre que certaines pratiques culturelles
04:43
sont totalement contraires à ce que nous sommes et à nos mœurs.
04:46
mais après tout, on peut toujours faire toutes ces critiques.
04:50
On peut, évidemment, on peut peut-être faire mieux.
04:52
N'empêche, ouvrir un œil.
04:54
Eh bien, c'est toujours mieux que de garder les deux grands fermés.
04:57
Je suis absolument d'accord avec ce que vient de dire Elisabeth.
05:00
Quelle que soit la qualité, je trouve que le fait que cette campagne existe
05:04
est tout à fait très importante.
05:06
Je pense que c'est la première fois que je vois une campagne sur l'excision.
05:09
C'est vraiment la première fois.
05:11
Et vous savez, l'excision, en plus de ça,
05:13
il y a un type que j'adore et que vous connaissez tous,
05:16
c'est Paul Moukouébé, qui est le gynécologue congolais
05:18
qui a reçu le prix Nobel en 2018 de la paix,
05:21
qui travaille inlassablement sur les viols,
05:24
sur les mariages forcés à l'âge de 7 ans.
05:27
Imaginez, on amène une petite fille se marier à 7 ans, à 9 ans.
05:31
Et sur l'excision, je vais dans le sens de ce que dit Elisabeth,
05:39
je trouve formidable que ça existe et que les choses soient dites.
05:41
L'excision, on ne la pratique pas au Danemark,
05:44
on ne la pratique pas à Neuilly,
05:46
on la pratique dans un rite tribal, souvent,
05:49
et qui est quelque chose...
05:50
Moi, j'ai été quand même étonné de découvrir que, par exemple, l'Egypte,
05:54
ce n'est pas un pays tribal, l'Egypte.
05:57
C'est un des premiers, c'est 80-85%.
06:00
Somalie, et je pensais, pour tout vous dire,
06:04
que c'était pratiquement exclusivement islamique comme tradition.
06:08
Mais non, parce qu'on me dit qu'en Egypte,
06:10
il y a des chrétiens qui pratiquent aussi.
06:13
En tous les cas, c'est vraiment...
06:14
Il y a quelque chose...
06:15
Il faut se rendre compte de ce que c'est, je voudrais quand même...
06:18
C'est vraiment des antitines avec le patriarcat ici.
06:23
Mais le patriarcat, la mainmise sur le corps des femmes.
06:26
Pourquoi ? Parce que c'est quand même...
06:28
C'est ça un rapport avec le plaisir des femmes, quand j'aime.
06:31
C'est ça un rapport avec le plaisir sexuel des femmes.
06:34
Et il ne faut pas que...
06:35
Et si vous voulez, ça fait peur !
06:36
Non, non, mais je suis d'accord avec vous.
06:38
C'est effrayant.
06:39
C'est-à-dire, vraiment, moi, j'ai de la peine pour ces petites-filles, quoi.
06:41
Vraiment, c'est effrayant.
06:41
Non, mais c'est...
06:42
Oui, mais bien sûr, c'est effrayant.
06:43
Et Moukouébé fait partie de tous ces Africains
06:46
et de tous ces gens éclairés, hommes et femmes,
06:49
qui combattent sur le terrain
06:51
pour changer l'état d'esprit.
06:52
Là où vous avez raison, c'est que cette campagne,
06:54
est-ce qu'elle fera changer l'état d'esprit ?
06:56
Je ne sais pas.
06:56
Je suis obligé de vous interrompre un petit peu,
06:58
mais c'est très bien.
06:59
Mais bravo, 8h21.
07:01
Excellente chronique.
07:02
Oui, excellente.
07:04
Excellente.
07:04
Merci.
07:05
Rachida Dati sera mon invitée, 8h30, 9h.
07:08
Oui, ministre de la Culture et de la Communication.
07:12
Nous verrons bien ce qu'elle a à dire
07:13
sur beaucoup de sujets.
07:15
8h21.
07:15
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