Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00Et la séance est suspendue mais elle continue sur LCP. On va la débriefer aujourd'hui avec deux députés, Stéline Hervieux pour les socialistes, Erwan Balanant pour les démocrates
00:10et puis comme chaque mardi à présent nous avons le plaisir d'accueillir cinq citoyens. Ils ont aussi des questions à poser aujourd'hui.
00:17Fetty, Clément, Sophia, Laura et Dimitri, merci à eux d'avoir accepté l'invitation. Ils ont assisté à la séance et ils vont interpeller également les députés.
00:27On va revenir ensemble tout d'abord sur ce qui s'est passé dans l'hémicycle. Une séance, Marco Pommier évidemment, marquée par ce drame, cette surveillante tuée dans un collège ce matin par un élève.
00:38Oui, une séance solennelle et empreinte d'émotion des élus et des responsables politiques au visage grave.
00:46Séance qui s'est ouverte par les mots de la présidente de l'Assemblée nationale en hommage, vous l'avez dit, à cette surveillante tuée ce matin par un élève dans un collège de Haute-Marne.
00:55En hommage aussi à ces deux jeunes sapeurs-pompiers décédés dans l'Aisne suite à une intervention.
01:00Notre nation est endeuillée à chaque fois qu'un serviteur de l'État perd la vie, a dit Gaël Braun-Pivé, avant que ne soit observé dans l'hémicycle une longue minute de silence.
01:09A propos de cette surveillante poignardée et des armes blanches qui circulent dans les établissements scolaires,
01:15François Bayrou a déclaré qu'on ne devait pas baisser les bras devant cette vague qui progresse.
01:20Alors quelles réponses politiques a demandé Marine Le Pen pour qui, je cite, les mots ne suffisent plus et ne suffiront plus ?
01:29Il y avait donc évidemment de nombreuses interpellations, notamment au Premier ministre.
01:32Je vous propose d'écouter la réponse de François Bayrou.
01:35Il y a deux choses essentielles à faire. La première de ces choses, c'est construire des règles et une réponse pénale
01:48qui puissent aller dans le sens de la dissuasion que ces jeunes, souvent garçons, pourront éprouver avant de se saisir d'un couteau et de le mettre dans leur sac.
02:03Nous allons travailler à l'application effective de l'interdiction de port de ce type d'armes.
02:13Il va falloir durcir la réglementation parce qu'un certain nombre de ces couteaux ne sont pas considérés comme des armes.
02:25Il y a un deuxième travail que nous devons faire, c'est travailler à la question de la santé mentale des plus jeunes.
02:32Je suis persuadé que nous ne pouvons pas rester simplement dans l'observation des accidents qui se multiplient.
02:41Et donc, le gouvernement a lui aussi l'intention d'aller dans le sens de l'expérimentation de portiques à l'entrée des établissements scolaires.
02:50On avait à la fois, c'est l'inervieux, la prévention, notamment par des questions de santé mentale, les portiques,
02:56mais aussi une réponse pénale à apporter peut-être plus fort.
02:58Est-ce que la réponse de François Bayrou est à la hauteur aujourd'hui ?
03:01Alors, elle a mal commencé parce qu'il a commencé par dire « Vous avez raison, Madame Le Pen, les mots ne suffiront pas ».
03:06Et ensuite, effectivement, il a parlé de cette question de la santé mentale qui est un enjeu majeur
03:10puisqu'on voit que les troubles de santé chez nos jeunes de santé mentale explosent.
03:15Et donc, on a besoin évidemment de prévention.
03:18Je ne pense pas que le fait d'insister sur la question de la répression et avec ce qu'on entend,
03:23puisque François Bayrou est quand même aussi le chef d'un gouvernement
03:27avec des ministres qui proposent des peines toujours plus dures
03:30et de l'enfermement, voire sur des courtes peines pour des jeunes
03:34qui posent selon moi de vraies questions et qui risqueraient d'aggraver au contraire la situation.
03:40Et donc, d'axer plutôt sur la question de la prévention et de la santé mentale des jeunes,
03:45c'est ce qui me paraît le plus important.
03:46– Mais pour vous, Erwann Balanant, le gouvernement doit être sur les deux chapitres,
03:49si je puis dire, en amont, et puis une fois que les drames se sont produits ?
03:52– Il faut les deux volets.
03:54Je pense qu'il y a une question que personne n'a posée
03:57et qui est sans doute, à mon avis, essentielle pour répondre à ce fléau.
04:01C'est pourquoi nos enfants, et en particulier nos garçons,
04:06sentent-ils le besoin et l'envie d'avoir des couteaux ?
04:09C'est la vraie question, je crois qu'elle est là.
04:12Il faut répondre d'abord à cette question.
04:13Et si on répond à cette question, on arrivera à répondre à ces drames terribles.
04:19Ça passera peut-être par un peu plus de répression,
04:22mais moi non plus, je ne crois pas que ce soit l'essentiel.
04:24Je crois que l'essentiel de la réponse,
04:26elle est dans la compréhension et l'accompagnement de nos jeunes.
04:31Moi, je suis très frappé, ce jeune-là était un jeune sans histoire.
04:34Il avait eu quelques petits conflits.
04:35– Inconnu des services de police, c'est comme ça ?
04:37– Quelques conflits scolaires, mais il était engagé dans le programme Stop Warcèlement.
04:41Pourquoi à un moment donné, ce jeune a le besoin d'avoir un couteau ?
04:45C'est une question auxquelles il faut répondre.
04:48Et de cette question, de la réponse à cette question,
04:50on arrivera, je crois, à trouver des solutions.
04:52– Alors on va vous entendre sur chacun de vos interpellations, de vos sujets.
04:56Mais Clément, vous, vous êtes directeur de centre de loisirs.
04:59Évidemment, ce drame vous a marqué.
05:01Qu'est-ce que là vous avez pensé de la réponse apportée par François Bayrou et des députés ici ?
05:05– Alors bonjour, moi sur le discours du Premier ministre et notamment sur la réponse qu'il a fait à Madame Le Pen,
05:14il a parlé dans son discours de santé mentale et il a fini sa réponse par justement la volonté du gouvernement
05:22de mettre en place des portiques de sécurité devant les établissements.
05:25à votre avis, comment on peut assurer une santé mentale auprès de nos jeunes, auprès de nos enfants,
05:34s'ils viennent étudier dans un climat très anxiogène de par le fait des portiques de sécurité
05:41ou d'autres normes qui peuvent être mises en place ?
05:44– Alors une réponse chacun, Erwin Malanant.
05:46– Moi je crois que vous avez raison, on a un problème avec cette jeunesse
05:49et visiblement vous la connaissez très bien par votre métier.
05:52elle est angoissée aujourd'hui notre jeunesse, pourquoi elle est angoissée ?
05:55Parce qu'elle n'a aucune vision du futur et pourquoi elle n'a pas de vision du futur ?
05:59Parce que les visions qui lui sont données en partie par une partie de la classe politique,
06:03c'est-à-dire l'extrême droite et l'extrême gauche, aujourd'hui elle est terrible, ça ne donne pas envie.
06:08Et je crois que vous avez raison, après les portiques de sécurité,
06:12si ça peut rassurer certains qui se disent il y a des portiques,
06:15donc je n'ai pas besoin non plus de prendre une arme, ça peut être une solution.
06:19Mais je pense que le point, et je l'ai dit, c'est répondre à l'angoisse de cette jeunesse
06:24qui aujourd'hui est forte et terrible.
06:26– C'est l'inervieux justement sur ces questions des portiques
06:29et en même temps des infirmières scolaires se préoccuper de la santé mentale ?
06:32– Oui bien sûr, il en faudra davantage des infirmières scolaires et des médecins scolaires
06:35parce que la réalité c'est qu'aujourd'hui on n'a pas suffisamment de services de santé scolaire
06:40et en réalité quand on a des troubles et des difficultés,
06:42les élèves ne savent pas vers qui se tourner.
06:44On n'ose pas forcément aller voir effectivement le professeur principal
06:48ou la direction de l'établissement.
06:50Alors on essaie de nommer des élèves sur les questions de harcèlement par exemple,
06:54je sais que ça se développe beaucoup et on en parle et ça s'améliore,
06:57mais sur les questions de violence intra-établissement dans les établissements,
07:01la réalité c'est qu'aujourd'hui on n'a pas de solution.
07:03Moi je trouve ça dramatique comme vous de se dire qu'en France,
07:07enfin on est quand même un pays développé,
07:08on va mettre à l'entrée des écoles publiques des portiques de sécurité.
07:12Je pense qu'on prend le sujet du mauvais côté,
07:15c'est-à-dire en fait on vient répondre à une difficulté
07:18mais sans se poser la question du pourquoi on en est arrivé là.
07:21Donc pour moi c'est un palliatif,
07:22mais vraiment c'est dramatique si on en arrive là.
07:25Allez, on va revenir certainement lors d'autres séances de questions au gouvernement
07:28à ces questions,
07:29mais je vous propose de passer à ce nouveau rendez-vous
07:31avec nos invités sur ce plateau,
07:32c'est la séance citoyenne.
07:33Et donc on vous retrouve, Clément, je vous représente,
07:41Clément Coutineau, directeur de centre de loisirs,
07:44vous avez 25 ans, vous êtes de Saint-Laurent-de-Mure,
07:47c'est près de Lyon,
07:48et vous vouliez interpeller les députés sur plutôt la question du niveau des élèves,
07:52on en parle beaucoup, de l'éducation.
07:54Donc oui, je suis confronté tous les jours à l'éducation nationale
07:58de par ma profession,
08:00qui à mon sens est un pilier de notre société.
08:04Or, l'éducation nationale,
08:06quand on regarde dans les dernières années,
08:08elle est absente sur les sujets des QAG.
08:12Les dernières réformes n'ont pas été très pertinentes.
08:16Si on parle du choc des savoirs,
08:21on n'a jamais eu de retour là-dessus,
08:23on ne sait pas vraiment ce que ça a donné.
08:25Les enfants de maternelle arrivent en CP
08:30avec un vocabulaire insuffisant.
08:33Nos étudiants partent dans les études supérieures,
08:37ils ne savent même pas parler anglais.
08:39Ils ont des difficultés même à parler français.
08:43Alors que dans nos voisins européens,
08:45les étudiants arrivent à parler leur langue maternelle
08:47deux et trois langues étrangères.
08:49L'Institut PISA sur les savoirs des acquis
08:52montre que la France est en déclin
08:55totale sur les mathématiques et la compréhension écrite.
08:59Et moi, ma question, elle est simple,
09:01c'est qu'est-ce que vous pensez de ça ?
09:03Et surtout, qu'est-ce que vous pourriez dire
09:05aux enseignants à qui on demande de faire toujours plus
09:09avec de moins en moins de moyens ?
09:12Alors on va commencer par vous, Erwann Ballet.
09:14– Je veux bien répondre parce que, je partage,
09:17et vous dites qu'il n'y a pas souvent des QAG.
09:19Moi, je crois que 50% de mes QAG, depuis que je suis député,
09:22c'est soit la jeunesse, soit l'école.
09:24Donc voilà.
09:26– Sur l'apprentissage, parce que là, oui…
09:29– Non, non, moi, sur l'école, beaucoup.
09:30Mais sur les moyens, c'est…
09:33– Alors, il y a quelque chose qui est quand même
09:35assez étonnant et paradoxal.
09:38On n'a jamais mis autant d'argent dans l'éducation nationale.
09:40Il faut savoir que le budget de l'éducation nationale,
09:43moi, je ne suis pas partisan, je prends juste les chiffres,
09:46c'est 15 milliards supplémentaires depuis 2017.
09:49Et ça avait commencé un petit peu avant, sous François Hollande.
09:55Et malgré ces augmentations de budget,
09:57effectivement, on n'y arrive pas.
09:58Alors pourquoi on n'y arrive pas ?
09:59Parce que moi, je pense que l'école, notre société,
10:03n'a pas encore pris, n'a pas encore répondu
10:08à des nouveaux problèmes de société qui perturbent nos jeunes.
10:11La question des réseaux sociaux, la question de leur vie numérique,
10:16c'est un vrai sujet.
10:17La question du développement de l'individualisme dans cette société
10:21qui, je le redis, perturbe profondément les jeunes,
10:24on n'a pas répondu à toutes ces questions.
10:26Donc les professeurs, aujourd'hui, ils font ce qu'ils peuvent
10:29avec des enfants qui sont extrêmement angoissés.
10:33Et par-dessus ça, on a rajouté, parce qu'il faut bien que ça tourne,
10:36parce qu'il faut bien trouver des moyens de faire de la sélection,
10:40des systèmes comme Parcoursup,
10:42comme Affelnet pour les collèges,
10:45pour l'accès au lycée,
10:46qui sont source d'angoisse pour ces enfants.
10:49Donc on a un boulot phénoménal sur la jeunesse.
10:52Et pour l'instant, je dois le dire,
10:53que nous ne sommes pas à la hauteur.
10:54Céline Ervieux, peut-être une réponse sur ce niveau,
10:57et puis on verra si ça vous a convaincu.
10:59Oui, le niveau qui baisse en France,
11:01c'est une rengaine politique,
11:02et on en parle depuis très longtemps.
11:03Alors quand j'entends, évidemment, M. Balanant dire
11:05qu'on met les moyens, on met de l'argent,
11:07alors que nous, lors du dernier débat budgétaire,
11:09on s'est battus sur 4 000 postes d'enseignants.
11:11Donc en réalité, ce gouvernement cherche à faire des économies partout.
11:14Il n'y a pas eu de suppression de ce qu'il n'y a pas eu de suppressions.
11:16On s'est battus, on a préservé ces 4 000 postes,
11:19mais c'est pour dire que...
11:20Combien on en a créé dans les années qui viennent de se passer ?
11:23La question des moyens, peut-être, vous le dites.
11:25La question qu'on a, pour moi, fondamentale
11:27de notre école républicaine qui est en déclin,
11:29évidemment, le niveau des élèves,
11:30c'est qu'on a une des écoles publiques
11:32qui reproduit le plus les inégalités de toute l'OCDE.
11:35On a un niveau de rémunération de nos enseignants
11:37qui fait honnêtement, qui fait honte
11:39par rapport à nos collègues pays européens.
11:43On a un nombre d'élèves par classe,
11:45de 24 élèves au collège,
11:47alors que la moyenne européenne est à 19.
11:48Donc, moi, je pose la question.
11:50On a une baisse de la démographie scolaire,
11:51on a une baisse de la démographie, en général,
11:53une baisse de la natalité.
11:54Pourquoi on n'en fait pas une opportunité
11:56pour améliorer les conditions d'enseignement ?
11:58C'est ce qui se passe à Paris dans ma circonscription.
12:00On ferme des classes, les rectorats ferment des classes.
12:02Donc, vous augmentez le nombre d'élèves par classe.
12:04Les conditions d'enseignement ne sont pas améliorées par cela.
12:06Donc, oui, il y a un problème de moyens
12:09parce que les milliards dont vous parlez,
12:11moi, je suis désolée, sur le terrain, je ne sais pas,
12:12peut-être monsieur peut témoigner,
12:14mais nous n'en voyons pas la couleur,
12:15ni dans les salaires, ni dans le nombre d'élèves par classe,
12:18ni dans les conditions bâtimentaires.
12:20Je suis désolée, quand vous avez des lycées,
12:22ce qui, en prévient, il y a de l'eau qui coule du plafond.
12:25Alors, c'est peut-être pas...
12:26Oui, mais je veux dire qu'il y a quelqu'un sa responsabilité.
12:29Allez, je vous propose d'avancer un peu
12:30puisqu'on a à peu près 5 minutes par thème
12:33si on veut vraiment que tout le monde puisse parler.
12:34On va continuer à en discuter, peut-être, après.
12:36Ah, bah, écoutez, alors...
12:37On a la commission éducation tous les deux.
12:38Donc, je sais qu'on s'intéresse tous les deux.
12:40On continue à parler de jeunesse.
12:41Avec vous, Dimitri Ardouin, vous avez 20 ans.
12:43Vous êtes étudiant à Saint-Lumine-de-Coutet.
12:46C'est près de Nantes.
12:47Et justement, c'est sur cet engagement
12:48qui, pour vous, n'est pas assez reconnu.
12:50C'est sur cette question que vous vouliez interpeller les députés.
12:52C'est tout à fait ça.
12:53D'abord, bonjour et merci.
12:55Je suis très content d'être là pour parler de l'engagement des jeunes.
12:58Ravi pour ça.
12:58L'engagement des jeunes,
13:00que ce soit dans l'associatif, le bénévolat
13:02ou même en politique.
13:05Quand on regarde dans la presse,
13:07que ce soit dans les journaux télévisés,
13:09à la radio, la jeunesse,
13:11c'est simple, on est trop sur nos téléphones,
13:13on se drogue, on ne travaille pas.
13:16Mais c'est ça, la vérité.
13:17La vérité, c'est ça.
13:18Et moi, ça m'agace parce que, par exemple,
13:21je fais partie d'une association
13:23qui s'appelle la Jeunesse Sudique dans le Pays de Ré.
13:25Cette association, depuis 1992,
13:29elle est gérée exclusivement par des jeunes
13:30entre 16 et 26 ans.
13:33Exclusivement tout le temps.
13:34Ça fait 30 ans que ça dure.
13:35Et en 30 ans, elle a reversé plus de 500 000 euros
13:38à l'AFM Téléthon.
13:38Et ça, ça n'intéresse pas la presse,
13:41ça n'intéresse personne.
13:43Et la jeunesse, elle est vraiment là
13:46et elle s'engage.
13:47Et on n'est pas un cas isolé,
13:48que ce soit dans le Pays de Ré,
13:49il y a plein d'initiatives comme ça,
13:51mais il y en a partout en France.
13:53Qu'est-ce que vous pourriez proposer
13:56pour que cette jeunesse,
13:57elle soit mise en valeur ?
13:58Ou pourquoi pas accompagner les jeunes,
14:01les former, faire quelque chose
14:03pour qu'ils aient envie de s'engager ?
14:04Je suis convaincu que le positif attire le positif.
14:07Qu'on parle de cette jeunesse qui s'engage
14:08et ça donnera envie de s'engager.
14:10Parce que l'engagement,
14:11il faut vraiment le vivre pour le comprendre.
14:13C'est une super expérience,
14:14mais on n'en parle pas,
14:15donc on ne sait pas.
14:16Céline Arvieux.
14:17Oui, vous avez tout à fait raison.
14:18Bravo déjà pour votre propre engagement.
14:21Ça me parle de ce que vous dites,
14:22parce que moi,
14:22je me suis engagée en politique à 20 ans.
14:24Et c'est vrai qu'à l'époque,
14:24je me sentais un peu seule
14:25et je me disais,
14:26mais la jeunesse ne s'intéresse pas
14:28à la politique,
14:28pas au sujet de société.
14:29Et en fait, quand on regarde,
14:31la réalité,
14:31c'est que c'est tout le contraire.
14:37Mais qui signe une pétition
14:39au moins par an,
14:40qui s'engage dans les mouvements
14:42féministes, antiracistes,
14:43pour le climat.
14:44On a des vagues,
14:45des centaines de milliers de jeunes
14:46qui s'engagent, en fait,
14:47mais de façon différente
14:48sur des modalités
14:49que nos anciennes générations
14:51ne connaissaient pas.
14:52Donc, il faut saluer cet engagement.
14:53Comment le valoriser concrètement
14:54dans un parcours d'études supérieures,
14:57par exemple ?
14:58Comment ça peut être pris en compte
14:59les heures de bénévolat associatives ?
15:03Voilà, peut-être dans le parcours scolaire,
15:05en fait,
15:05comment on peut le valoriser ?
15:06Malheureusement,
15:07moi, je ne crois pas
15:08dans la formule proposée
15:09par le gouvernement
15:10à travers le SNU,
15:12parce que j'ai le sentiment
15:12qu'en fait,
15:13on va aussi là mettre
15:14beaucoup d'argent,
15:15mais pour quelque chose
15:15qui concernera assez peu le jeu.
15:17Le service national universel.
15:18Voilà.
15:19Un projet qui est,
15:20pour l'instant,
15:20en stand-by.
15:21Un service civique,
15:22en fait,
15:23universel.
15:24C'est intéressant.
15:25Il y a peut-être
15:25quelque chose à pousser.
15:26Mais la question
15:27de l'engagement associatif,
15:29politique,
15:29le bénévolat,
15:30moi, je le sais
15:31parce que je l'ai vécu
15:31et je suis une jeune
15:33dans un environnement politique
15:35qui est quand même
15:36c'est difficile.
15:37Je sais qu'on nous questionne
15:39sans permanence
15:41notre légitimité,
15:42mais il faut qu'on soit
15:43solidaires entre nous
15:44et qu'on essaye
15:45de valoriser davantage.
15:46Erwann Balanant,
15:47alors parler de la jeunesse
15:48aussi quand elle fait
15:48des choses bien.
15:49Ça, je suis d'accord.
15:51C'est nos médias
15:54qui ont plutôt l'habitude
15:55de parler plutôt
15:56des trains qui arrivent
15:57en retard
15:57que des trains
15:58qui arrivent à l'heure.
15:59Donc, on voit toujours
16:00les aspects négatifs.
16:02Mais évidemment
16:02que nos jeunes
16:03sont formidables.
16:04Moi, dans mon territoire,
16:06il y a tout un tas
16:06d'associations
16:07qui bossent,
16:09qui font du travail
16:10sur l'environnement,
16:11sur l'économie,
16:12comme vous l'avez dit,
16:14parfois aussi
16:14sur l'aide
16:15vis-à-vis des autres,
16:16ça existe.
16:17Après, il y a quand même
16:18un petit sujet
16:19sur,
16:20et ma collègue l'a dit,
16:22sur la façon
16:23dont les jeunes
16:23s'engagent.
16:24Ils s'engagent différemment
16:25de nos aînés
16:27et de nous,
16:28évidemment,
16:29sur l'engagement associatif.
16:31Il est moins important
16:31qu'avant.
16:32Il faut quand même
16:33se rendre compte
16:34qu'aujourd'hui,
16:34en tout cas,
16:35moi,
16:35dans mon territoire,
16:36qui est un territoire
16:36plutôt rural,
16:39les associations,
16:40à chaque forum
16:40des associations,
16:42j'entends
16:43les responsables
16:44associatifs me dire
16:45qu'on a du mal
16:45à faire venir les jeunes.
16:46Et ça,
16:46c'est un vrai sujet.
16:47Les jeunes,
16:48effectivement,
16:48ils s'engagent.
16:49Il y en a plein
16:49qui s'engagent,
16:50mais il y en a beaucoup
16:50qui s'engagent
16:51via la pétition
16:52et le clic.
16:53Et ça,
16:54ce n'est pas toujours
16:54la meilleure façon
16:55de répondre à des sujets.
16:56Alors,
16:56Dimitif,
16:57justement.
16:57Bien sûr,
16:58mais ça,
16:58déjà,
16:59c'est le début,
17:00j'ai envie de dire,
17:00de l'engagement.
17:01Oui,
17:01tout à fait.
17:02Je ne dis pas
17:03que ce n'est pas bien.
17:03Non,
17:04mais bien sûr.
17:04Donc,
17:05on va commencer
17:05par signer une pétition.
17:07OK.
17:07Les associations
17:08ont du mal
17:09à faire venir
17:10des jeunes.
17:11Mais où est-ce
17:13que le jeune
17:14peut trouver
17:15l'envie
17:15de s'investir ?
17:16Moi,
17:16j'ai une proposition
17:17assez forte
17:18et je l'apporte,
17:20mon groupe l'apporte.
17:20Je crois que
17:21chez les socialistes,
17:22ils voient ça
17:22plutôt un bon oeil aussi.
17:24Moi,
17:24je suis pour le droit
17:25de vote des jeunes
17:26à 16 ans
17:27dans les collectivités locales.
17:29C'est-à-dire que
17:30sur la proximité,
17:32le fait de pouvoir
17:33s'engager
17:33le plus tôt possible
17:34dans ce qui est
17:35le commun,
17:36la question,
17:37c'est partager le commun.
17:38Et partager le commun,
17:40ça veut dire aussi
17:40partager des problèmes
17:42intergénérationnels.
17:43Moi,
17:43je crois beaucoup
17:44localement,
17:45il y a la campagne
17:45des élections municipales
17:47qui va commencer,
17:48à des contrats
17:49intergénérationnels.
17:50C'est-à-dire que
17:50des jeunes travaillent
17:51avec les jeunes,
17:53mais aussi avec
17:54les gens qui bossent,
17:55qui sont actifs,
17:56et aussi les retraités.
17:57C'est comme ça
17:58qu'on fera du commun.
17:59Et moi,
17:59je crois beaucoup
18:00à la question
18:00du droit de vote
18:01des jeunes à 16 ans,
18:02mais pour les collectivités locales
18:04dans un premier temps.
18:05Oui ou non,
18:05Dimitri,
18:05on va passer au thème suivant.
18:07Pour les collectivités locales,
18:08oui,
18:08je suis d'accord,
18:08mais peut-être pas pour le reste.
18:09Non,
18:09moi,
18:10pour le reste,
18:10je suis plutôt
18:11datif aussi.
18:12On est d'accord.
18:12Alors,
18:13Sophia El Aslany,
18:14bonjour,
18:15vous êtes ingénieure ferroviaire
18:16à la SNCF,
18:1733 ans,
18:18vous habitez à Paris
18:19et vous voulez revenir
18:25et merci madame
18:26et monsieur les députés
18:27de prendre le temps
18:28de répondre aux questions citoyennes.
18:29Je pense que c'est assez louable
18:30aujourd'hui.
18:32Donc moi,
18:32je vais partir d'un constat
18:34qu'aujourd'hui en France
18:35et en Europe également,
18:37on est profondément
18:38sur un modèle néolibéral.
18:40Donc c'est un marché libre
18:40où c'est plus la concurrence,
18:42la compétitivité entre entreprises
18:43qui fait fonctionner le marché.
18:45En partant de ce postulat,
18:47on voit que certains domaines
18:48qui normalement sont un peu soustraits
18:49aux droits privés
18:50commencent à y être un peu impliqués.
18:52Donc je vais parler plus concrètement
18:53et j'en viens à l'essentiel
18:55de ma question de la SNCF.
18:57Donc on voit un petit peu
18:58au fil des années
18:59qu'on tend quand même
18:59vers une privatisation de la SNCF.
19:01On peut parler d'ouverture
19:02à la concurrence
19:03si vous préférez
19:04parce que le terme passe
19:05un petit peu mieux
19:05mais on sent quand même
19:06que ça va dans la direction
19:07de la privatisation
19:08avec une ouverture à la concurrence
19:10de quelques lignes régionales.
19:12C'est passé ensuite
19:12aux lignes grande vitesse.
19:14On a parlé du démantèlement
19:15du fret il y a à peine
19:17quelques mois.
19:17D'ailleurs,
19:18c'était tout un sujet
19:18de grève à Noël.
19:21Et sachant que les entreprises privées
19:24normalement doivent générer
19:25le profit.
19:25C'est un petit peu
19:26le principe des entreprises privées.
19:28En tout cas,
19:28c'est leur objectif.
19:29Alors que les services publics,
19:30ce n'est pas tout à fait le cas.
19:32Si on part dans le privé,
19:36comment on peut allier
19:37en même temps
19:38le générer du profit,
19:42garder une qualité de service,
19:44en même temps proposer
19:44une offre alléchante
19:46aux usagers
19:46ou aux particuliers ?
19:48Et du coup,
19:49si on prend par exemple
19:49l'exemple du Royaume-Uni
19:51pour dire un exemple
19:52un peu calamiteux,
19:53excusez-moi le Royaume-Uni
19:54pour l'exemple,
19:55mais justement,
19:56on voit que la quête perpétuelle
19:57d'une rentabilité
19:58a fait finalement
19:59dégringoler le service,
20:01a fait aussi augmenter les prix
20:02parce que forcément,
20:03à un moment,
20:03il faut que l'entreprise
20:04soit viable
20:04donc ils augmentent le prix
20:05pour le faire.
20:07Et donc,
20:0720-30 ans après,
20:08il faut renationaliser tout ça.
20:09Donc ma question,
20:10c'est est-ce qu'il y a
20:10une ligne rouge
20:11pour la privatisation ?
20:12Est-ce qu'il y a vraiment
20:12une ligne rouge
20:13pour la privatisation
20:14de la SNCF ?
20:14Alors, Céline Hervie,
20:15on va commencer avec vous
20:16et Erwann Balanant
20:17pourra répondre aussi.
20:18Cette ligne rouge
20:18dont nous parle ceci.
20:19D'abord,
20:19je partage tout à fait
20:20les éléments de contexte
20:21sur un glissement
20:23qu'on est en train d'observer
20:24de marchandisation,
20:25de financiarisation
20:26d'un certain nombre
20:26de nos services publics.
20:27Alors,
20:27je sais que le PDG
20:30de la SNCF,
20:31lui,
20:31explique que ce n'est pas
20:32un service public
20:33dans le sens où
20:33ils ne reçoivent pas
20:34forcément de subventions
20:36et donc ils sont
20:36dans un objectif de rentabilité
20:37mais moi,
20:38je suis très inquiète
20:39et on partage
20:40votre inquiétude
20:41sur l'ouverture
20:42à la concurrence.
20:43Je crois qu'il y a
20:4370 rames supplémentaires
20:44qui doivent arriver
20:45avec notamment
20:46des trains italiens
20:46prochainement pour Paris-Marseille
20:48par exemple
20:49et en fait,
20:51pour le coup,
20:51je pense que c'est un constat
20:52qui est partagé
20:53par d'autres collègues.
20:54C'est le risque,
20:55évidemment,
20:55à terme de voir
20:56des petites lignes
20:58qui sont moins rentables.
20:59Je crois que les spécialistes
21:00disent qu'en dessous
21:01de 400 km
21:02sur un trajet
21:03pour un TGV,
21:04ça ne peut pas être rentable.
21:05Donc,
21:05vous avez forcément,
21:06si vous n'avez pas
21:06de contrepartie de l'État,
21:08vous allez avoir forcément
21:09des petites lignes
21:10qui vont être amenées
21:12à deux vitesses.
21:13Pardon du mauvais jeu de mots,
21:15mais c'est ça.
21:16Avec des gens
21:17qui vont continuer
21:17à prendre les lignes régionales
21:19qui prennent des heures
21:20et des heures
21:20et ça fonctionne
21:21beaucoup moins rapidement
21:22et des riches
21:23qui vont pouvoir accéder
21:24à un service
21:25et l'offre de fête.
21:27Sortir du monopole,
21:27ce n'est pas vrai
21:28parce qu'après,
21:28ils se mettent d'accord entre eux,
21:29ils alignent les prix
21:30et je ne suis pas sûre
21:31que les usagers
21:31soient gagnants et le finissent.
21:32Une remarque, Sophia,
21:33avant d'écouter la réponse
21:34d'Erwan Balanon ?
21:35Je suis tout à fait d'accord
21:36avec ce que vous dites
21:37et si je fais le lien
21:38un petit peu
21:38avec l'objectif
21:39de transition écologique
21:40dont tu en parles,
21:40fermer des lignes,
21:41ça ne répond pas
21:42tout à fait à l'objectif non plus.
21:43Oui, avec une réalité
21:44qui est prégnante aujourd'hui,
21:47c'est qu'il y a déjà
21:48deux vitesses.
21:49Moi, j'habite dans l'Ouest.
21:51Il n'y a pas autant de trains
21:52que pour aller à Marseille.
21:54Non, mais vous voyez,
21:55et pourquoi aujourd'hui,
21:57on est en capacité
21:58de faire des trains supplémentaires
21:59pour Marseille ?
22:00Pourquoi Marseille,
22:01ils sont capables
22:01d'être condensés
22:02tous les 30 minutes
22:03et chez moi,
22:03c'est toutes les deux heures
22:04et ce matin,
22:06j'ai eu une heure de retard
22:07parce que la rame est tombée
22:08en panne.
22:10Ça, c'est les infrastructures
22:11dans ce sujet.
22:13Sauf que la réalité,
22:14c'est que moi,
22:15je suis pour qu'il y ait
22:17des services publics
22:18forts et puissants.
22:21Est-ce que la SNCF
22:21en est un alors ?
22:22La privatisation,
22:24je n'aime pas trop
22:24le terme privatisation
22:25parce que quand on privatise,
22:27c'est-à-dire qu'on vend
22:28les parts que l'on a.
22:30L'État, je rappelle
22:31que l'État garde ses parts
22:32de façon forte
22:33et on a même injecté
22:34de l'argent
22:35de façon massive.
22:36Je rappelle qu'on a,
22:37et vous le savez très bien
22:38parce que vous connaissez,
22:39on a racheté la dette
22:40de la SNCF.
22:41L'État français
22:42a racheté la dette
22:43de la SNCF
22:44avec en contrepartie
22:45l'idée de continuer
22:46à développer les réseaux.
22:48Ça n'a pas été fait
22:49tout à fait
22:49et aujourd'hui,
22:51on se retrouve
22:51dans une SNCF
22:52qui a des vrais sujets
22:54de concurrence.
22:56Et moi,
22:57ça me navre
22:57parce que j'aime le train.
22:59Je aime le train.
23:00Le train,
23:01il est nécessaire,
23:01il est utile,
23:03mais il faut aussi
23:03que ça marche.
23:05et parfois,
23:06ça ne marche pas.
23:06Je suis désolée,
23:07mais je pense que vous mélangez
23:08deux sujets
23:08parce que les infrastructures,
23:09c'est SNCF Réseau.
23:10Oui,
23:10mais justement,
23:12justement.
23:12Mais c'est vrai que les usagers
23:14se disent que ça ne fonctionne
23:15pas si bien,
23:16peut-être qu'un peu de privatisation,
23:17ce serait moins cher.
23:18Les entreprises privées,
23:19ça va être exactement...
23:19Non, non,
23:19mais je ne suis pas dit
23:20que c'était la solution,
23:21je n'ai pas dit que j'étais pour.
23:21Je n'ai pas dit que j'étais pour.
23:23Mais qu'est-ce qui coûte cher aujourd'hui,
23:24c'est les réseaux.
23:25Essentiellement.
23:26Mais l'entreprise privée
23:29ne va pas résoudre ça
23:29parce que les infrastructures
23:30vont rester à SNCF Réseau.
23:31Moi, je pourrais vous parler
23:33des autoroutes,
23:34si vous voulez.
23:35Alors, on va peut-être
23:36rester sur le train,
23:37M. Balanon,
23:38si ça ne vous embête pas.
23:38Les autoroutes qui ont été privatisées,
23:40à l'époque,
23:40il y avait une personne
23:41qui disait
23:42ne touchant pas les autoroutes,
23:44c'est un joyau pour la France
23:45et cette personne
23:46est Premier ministre aujourd'hui.
23:48Et d'ailleurs,
23:48il y a une réflexion,
23:49je crois, sur ce sujet.
23:50Alors, on va passer
23:50à un autre thème.
23:52Laura Devisme,
23:53vous êtes étudiante,
23:54vous avez 19 ans
23:55et vous venez de Montigny,
23:56les Cormeilles.
23:57Vous avez une question
23:57plus spécifique
23:58sur les chrétiens d'Orient.
24:00On vous écoute.
24:02Alors déjà,
24:02merci de répondre aux questions.
24:05Moi, j'ai une question
24:06qui porte sur un sujet
24:08dont on ne parle jamais,
24:10d'où ma présence,
24:11les persécutions
24:13des chrétiens dans le monde,
24:14mais surtout
24:15les chrétiens d'Orient.
24:17Aujourd'hui,
24:17c'est 360 millions de chrétiens
24:19qui sont à haut risque
24:21d'être persécutés dans le monde.
24:23C'est-à-dire que
24:23l'année dernière,
24:24on a compté
24:25plus de 5000 morts.
24:27Une persécution
24:28qui est invisible
24:29dans le débat politique français.
24:32Alors moi,
24:32je suis,
24:34comme m'a formé
24:35l'école de la République,
24:37je suis contre
24:38toute persécution
24:39et discrimination
24:40de quelqu'un
24:40pour sa couleur de peau,
24:41son orientation sexuelle,
24:43son opinion politique,
24:45ou etc.
24:46Donc pour moi,
24:47ma question,
24:47c'est la suivante.
24:49Vous qui êtes
24:49représentant
24:50de la nation française,
24:52vous qui êtes censé
24:53porter ces valeurs-là,
24:55pourquoi est-ce que
24:56c'est un sujet
24:56dont on ne parle pas ?
24:57Pourquoi ?
24:58Moi,
25:00je suis tout à fait d'accord
25:00pour parler
25:01du Yémen,
25:03du Congo,
25:03de Gaza,
25:03etc.
25:04Pourquoi on ne mentionne
25:05jamais l'Arménie ?
25:06Pourquoi on ne mentionne pas
25:07l'Irak ?
25:08Pourquoi on ne mentionne pas
25:09le Liban ?
25:10Pourquoi on ne mentionne pas
25:11non plus la Syrie
25:12qui a un tout nouveau président
25:14et dont cette communauté
25:17et cette minorité
25:18aujourd'hui
25:19a très fort risque
25:20de se voir
25:21très violemment persécutée ?
25:23Alors,
25:24qui veut commencer
25:24à répondre
25:25justement
25:25à cette interpellation
25:26de Laura ?
25:27Erwann Balanant ?
25:28Quand on regarde
25:29les chrétiens
25:31persécutés dans le monde,
25:33ce sont des endroits
25:34où le monde
25:36est instable
25:37et où il y a des crises.
25:38Donc,
25:39comme tout habitant
25:40de ces territoires,
25:41ils sont soumis
25:42à des risques.
25:43Vous voyez bien
25:44que les chrétiens
25:45persécutés
25:46en Europe,
25:47il n'y en a pas beaucoup.
25:49Ça tombe bien,
25:49en Europe,
25:49on est en paix.
25:50Et donc,
25:51le sujet,
25:51c'est la question
25:52des conflits géostratégiques
25:54et géopolitiques
25:55partout dans le monde.
25:56Et dans les endroits
25:57où c'est tendu,
25:57il y a des persécutions
25:58des uns vis-à-vis des autres,
26:00des incompréhensions
26:01et des conflits
26:02qui sont parfois graves.
26:02Vous avez cité l'Arménie.
26:04Nous,
26:04c'est un sujet
26:05que Jean-Louis Bourlange,
26:06l'ancien président
26:07de la Commission
26:08qui était dans mon groupe politique,
26:10a fortement porté
26:12en fâchant d'ailleurs
26:13un certain nombre de pays.
26:15Moi,
26:15je n'ai pas tant l'impression
26:16qu'on n'en parle pas.
26:18Je n'ai pas cette impression.
26:19Mais après,
26:20un problème de ressenti,
26:22effectivement.
26:23Et moi,
26:23je comprends votre ressenti
26:24et il faut qu'on le prenne en compte.
26:26Mais je crois que dans le monde,
26:27il y a des endroits
26:28qui sont instables
26:28et c'est dans ces endroits instables
26:30que des gens sont persécutés,
26:32quelles que soient
26:33leurs origines,
26:35leur genre.
26:36Et voilà.
26:38C'est l'inervieux,
26:39alors,
26:39sur cette inquiétude de Laura.
26:41Je partage plutôt
26:42ce que vient de dire
26:43M. Balanant.
26:44C'est-à-dire que nous,
26:44c'est vrai qu'en politique,
26:45on a le sentiment
26:46d'en entendre quand même
26:47relativement beaucoup parler,
26:49en tout cas à la mairie de Paris.
26:51Moi, je suis élue locale
26:52aussi à la mairie de Paris
26:53et vous parliez de l'Arménie,
26:55du Liban,
26:55de l'Irak.
26:56On a rendu un certain nombre
26:58dommages justement
26:59aux chrétiens d'Orient.
27:01On a donné,
27:03écrit des résolutions
27:04et je pense,
27:07dans notre débat public à nous,
27:08en tant que responsable politique,
27:09on en entend quand même parler.
27:11Après,
27:11dans la masse média
27:12et dans le débat public français
27:14au global,
27:15peut-être qu'effectivement,
27:16ça mériterait
27:17d'être davantage mis
27:17sur le devant de la scène
27:18mais comme le disait mon collègue,
27:21malheureusement,
27:22en fait,
27:22il y en a beaucoup
27:22comme ça de disparités
27:23dans le traitement médiatique
27:25des conflits partout dans le monde
27:26et on a aussi
27:28d'autres collègues
27:28qui nous expliquent
27:29la même chose
27:29parce qu'en ce moment,
27:30par exemple,
27:31évidemment,
27:32on parle énormément
27:32de la situation à Gaza,
27:33on parle beaucoup de l'Ukraine
27:34mais il se passe des choses
27:35absolument terribles
27:36au Congo,
27:37au Soudan du Sud,
27:39dans de nombreux pays
27:40dans le monde
27:41et le traitement médiatique
27:43donne l'impression
27:44de hiérarchiser
27:45des causes
27:47ou des morts
27:48ou des vies
27:48les unes par rapport aux autres
27:49alors qu'effectivement,
27:51quand on connaît ces sujets
27:52comme vous,
27:52par exemple,
27:53ça peut être mal perçu
27:55mais vous avez raison.
27:55Peut-être ça aussi,
27:56Laura,
27:56à la télé,
27:57à la radio,
27:57peut-être que vous avez
27:58le sentiment ?
27:59On a l'impression,
28:01comme l'a dit
28:02le jeune à côté de moi,
28:05Dimitri,
28:06les médias aussi
28:09hiérarchisent
28:09les informations,
28:10c'est comme ça
28:11qu'ils fonctionnent
28:12mais aussi on a l'impression
28:13que les politiques
28:15font d'eux-mêmes,
28:16c'est-à-dire que...
28:17Ils vont suivre un peu
28:18ce que vont dire aussi
28:19les médias.
28:19Ils vont dire les médias
28:20et on va avoir
28:21donc cette impression
28:22qu'il y a des causes
28:24qui ne sont pas importantes
28:24parce qu'elles ne font pas
28:25du clic,
28:26parce qu'elles ne provoquent
28:27pas des réactions
28:27dans l'hémicycle
28:28et donc moi,
28:29ma question,
28:30surtout aussi,
28:33personnellement,
28:33j'en ai vu surtout
28:35parler à droite
28:35pourquoi est-ce que
28:36c'est plus à droite
28:37qu'on en entend parler ?
28:39Oui,
28:39je sais qu'il y a
28:40une instrumentalisation
28:40de la droite
28:41sur ce sujet-là
28:42mais pourquoi est-ce
28:43que le centre,
28:43pourquoi est-ce que
28:44la gauche
28:44ne s'empare pas
28:45de ces sujets-là,
28:46pas forcément
28:47que des chrétiens
28:48comme ma question
28:49mais de tous
28:49les autres peuples
28:50qui méritent
28:51d'entendre leur voix
28:52portée dans l'hémicycle ?
28:53Un mot peut-être rapide
28:54sur cette question,
28:55sur le fait que
28:55la droite en est beaucoup
28:56parlé aussi.
28:57C'est la réponse
28:57que je vous ai faite,
28:58peut-être une réponse
28:59de centriste.
29:00Nous, on ne fait pas
29:01de hiérarchisation
29:02des conflits.
29:03On essaye de les traiter
29:05pour ce qu'ils sont
29:05et d'avoir une réponse
29:06à chaque fois humaniste
29:09avec la recherche
29:10de solutions diplomatiques
29:11quand on a les moyens
29:12mais moi,
29:14je n'y hiérarchise pas
29:16et pour moi,
29:18une persécution
29:19dans le monde,
29:20quelle qu'elle soit,
29:21est une persécution
29:22et à ce titre,
29:23pour moi,
29:23elle est intolérable
29:24et humainement,
29:25je ne la supporte pas.
29:26Allez,
29:26on va passer
29:27à la dernière interpellation.
29:28Je vous ferai réagir
29:29Céline Hervieux
29:29parce que ça va être
29:30un vaste débat aussi
29:31ouvert par Fethi Bedioui.
29:34Vous êtes ancien chercheur
29:35au CNRS,
29:35vous avez 67 ans,
29:37vous habitez à Paris
29:37et vous aviez une question,
29:39une interpellation
29:40sur l'intégrité
29:41des politiques,
29:42le rapport
29:42avec la justice.
29:44Merci,
29:45vaste question donc.
29:47Tout à l'heure,
29:48on parlait
29:48de l'engagement des jeunes
29:49et l'engagement des jeunes
29:50en politique
29:51est important
29:52et moi,
29:53je suis un peu navré
29:54de constater
29:55que dans certains cas,
29:58je dis bien
29:58dans certains cas,
29:59ce n'est pas la majorité,
29:59on découvre
30:01que certains élus,
30:02certains conseillers,
30:03certains maires
30:04souffrent un peu
30:07d'un manque
30:08d'exemplarité
30:09dans leur fonction d'élu.
30:10Manque d'exemplarité
30:12qui peut être
30:14une mise en examen,
30:16qui peut être
30:17des soupçons,
30:19qui peuvent être
30:20un fichage S,
30:21qui peut être
30:21un délit très grave
30:23commis pendant
30:24la fonction d'élu.
30:25Je sais très bien
30:27que la présomption
30:29d'innocence
30:29est un pilier fort
30:30de notre justice,
30:32de notre système judiciaire,
30:34mais l'exemplarité
30:35doit être aussi importante.
30:38Donc,
30:38ma question est double.
30:40Comment un parti politique
30:41ou les partis politiques,
30:43vous,
30:43vous pouvez faire
30:44de telle sorte
30:45à ce qu'un candidat,
30:47une élection,
30:49puisse être
30:49le plus exemplaire possible,
30:51ne présenter
30:52aucun défaut visible
30:54pour que l'électeur
30:56n'ait pas
30:56à s'apercevoir
30:58après,
30:59après coup,
31:00qu'il est engagé
31:01ou qu'elle est engagée
31:01dans des affaires
31:02un peu sensibles ?
31:03Et comment faire,
31:04la deuxième partie
31:05de ma question,
31:06que lorsqu'un élu
31:07a commis
31:08un délit grave,
31:10qu'il soit écarté
31:11pour qu'il puisse
31:12répondre à cette gravité-là
31:15avant de le réintégrer
31:16par la suite ?
31:17Alors,
31:18j'ai noté
31:18vos deux questions.
31:19Fait-il comme ça
31:20si jamais ?
31:20Alors,
31:21réponse aux deux questions,
31:22Céline Hervieux,
31:23à la fois sur les partis politiques
31:24pour avoir des candidats exemplaires
31:26et puis ensuite sur comment faire
31:27pour écarter en cas de délit ?
31:29Oui,
31:29alors au sein du Parti Socialiste,
31:31par exemple,
31:31je sais qu'au moment
31:32des investitures,
31:33on ne demande pas
31:33le casier judiciaire,
31:34par exemple.
31:35Ça,
31:35c'est un vrai sujet.
31:37Donc,
31:37soit les histoires sont connues
31:38et donc à ce moment-là,
31:39on ne privilégie pas
31:40les personnes
31:41qui ont été soupçonnées
31:42de telle ou telle chose
31:43ou voire condamnées,
31:45mais il n'y a pas
31:45de demande matérielle
31:46concrète de ça.
31:48Par contre,
31:48on a des processus internes.
31:50quand on apprend des choses
31:52sur des candidats,
31:52ça a été le cas
31:53à la mairie de Paris,
31:53pardon,
31:53je reprends cet exemple
31:54sur du harcèlement,
31:56sur des violences sexistes
31:57ou sexuelles
31:58et à ce moment-là,
31:59il y a une obligation,
32:00un instance dans le parti
32:01qui demande à la personne
32:03de se retirer
32:04tout simplement
32:05de sa fonction
32:06et qui est exclue
32:07d'une certaine manière
32:07du parti
32:08en tant qu'organe politique.
32:10Donc ça,
32:10c'est un élément important.
32:11Maintenant,
32:12je vous rejoins tout à fait.
32:13On voit bien
32:14qu'il y a une rupture
32:15démocratique
32:15et de confiance
32:17entre les citoyens
32:17et les représentants politiques
32:18et le sujet que vous pointez,
32:20je pense,
32:20en est une des causes premières.
32:23Et on a des exemples
32:24aujourd'hui,
32:24je suis navrée de le dire,
32:25dans ce propre gouvernement
32:27qui posent
32:28de réelles questions.
32:29Je parle par exemple
32:30de madame Rachida Dati,
32:31ministre de la Culture,
32:33qui est quand même
32:33mise en examen
32:34pour corruption aggravée,
32:35pour des cas extrêmes,
32:37des faits extrêmement graves
32:38et qui est toujours
32:39ministre aujourd'hui.
32:40Donc oui,
32:40ça pose de réelles questions
32:41en tant que citoyenne.
32:42Moi, ça m'interpète.
32:43Je vais vous faire répondre
32:44Erwann Balanant
32:45parce qu'il y a mise en examen,
32:46ce n'est pas encore condamnation.
32:48Vous, Fethi,
32:48vous dites,
32:49même mise en examen,
32:49il faudrait un retrait,
32:51le temps de l'enquête,
32:52par exemple ?
32:52Je vais essayer quand même
32:52de retirer ou d'éloigner,
32:54de laisser la personne
32:55arranger son dossier,
32:57l'éclaircir,
32:58se défendre
32:59et lorsqu'elle en sortira
33:01propre et correcte,
33:03dans ce cas-là,
33:04on appuie sa candidature.
33:05Donc c'est un décalage
33:06dans le temps.
33:07Ce n'est pas forcément aujourd'hui
33:09parce que c'est le rêve d'une vie
33:10ou parce que c'est autre chose.
33:12Erwann Balanant,
33:13en une minute.
33:13C'est une minute sur ce sujet,
33:15je vous remercie.
33:17Sinon, il faudrait deux heures.
33:18Alors, on y va.
33:19Oui, au moins,
33:19il m'en faudrait peut-être
33:20même quatre sur ce sujet.
33:21C'est une question
33:23qui heurte plein de sujets,
33:25qui heurte l'éthique
33:26que l'on a sur la politique
33:27mais qui heurte aussi
33:28des questions de notre droit
33:30et de notre état de droit
33:31sur la défense
33:32de la présomption d'innocence.
33:34Donc, ce n'est pas simple.
33:35Vous savez,
33:36on a fait beaucoup.
33:36On a déjà fait beaucoup
33:38et on a fait beaucoup,
33:39par exemple,
33:40sur la probité,
33:40sur ce que l'on doit
33:41rendre compte
33:42quand on est député.
33:43Aujourd'hui,
33:44on est contrôlé,
33:45on a des exigences
33:47qui sont bien, bien, bien,
33:48bien plus fortes
33:49qu'il y a quelques années.
33:51Est-ce que ça suffit ?
33:51Visiblement,
33:52ce n'est pas en allant
33:54encore plus loin
33:54qu'on retisse la confiance.
33:57Et moi, je pense
33:58que le sujet,
33:58il est comment
33:59vous pouvez avoir confiance
34:00en une personne.
34:02Est-ce que cette personne
34:04doit se retirer
34:05si elle est mise en examen ?
34:07Mais si cette personne
34:07est convaincue
34:08d'être innocente,
34:09comment on fait ?
34:10C'est très complexe,
34:11ce sujet.
34:12Moi, c'est très complexe.
34:13Il n'y a pas de réponse
34:14toute faite.
34:15Il y a une seule façon
34:16de répondre un peu,
34:17je crois,
34:17c'est que chacun
34:19essaye de prendre la mesure
34:23de ce qui est critiqué
34:26à la personne,
34:26regarde si les faits
34:27peuvent être vrais
34:28et puis se fait sa propre idée.
34:30Et effectivement,
34:31moi, je suis assez
34:32pour que quand les gens
34:33sont condamnés,
34:34il n'y ait pas d'exception.
34:37et je pense à certaines personnes
34:39aujourd'hui
34:39qui m'en condamnées
34:41disent
34:41je serai quand même
34:42candidat à la présidence
34:44de la République.
34:44Ça pose un peu un sujet.
34:46On s'arrête là.
34:48Merci infiniment.
34:50Céline Hervieux,
34:51Erwann Balanant,
34:52merci aussi à vous,
34:53Fethi, Clément,
34:54Sophia, Laura
34:55et Dimitri.
34:57Merci d'avoir accepté
34:58notre invitation.
34:58J'espère que les échanges
34:59vous ont pas forcément convaincus,
35:01mais en tout cas,
35:01ont fait avancer
35:02votre réflexion.
35:03Et inversement,
35:04merci à vous
35:05de nous avoir suivis.
35:06Si vous voulez prendre la place
35:07justement de nos invités,
35:08n'hésitez pas à regarder
35:09sur notre site
35:09lcp.fr
35:11pour proposer votre venue.
35:12Luna Gutiérrez,
35:13ce fera un plaisir
35:14de vous contacter.
35:15Merci à elle.
35:16Merci à vous
35:17de nous avoir suivis
35:18pour ce nouveau rendez-vous.
35:19Restez bien sûr
35:19sur les chaînes parlementaires,
35:21évidemment.
35:23Sous-titrage Société Radio-Canada
35:36Sous-titrage Société Radio-Canada